CHAPITRE 1 : APPROCHE DOCTRINALE DE GESTION DES
AIRES PROTEGEES DANS LE CADRE DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
INTRODUCTION
L'environnement a été pendant longtemps partie
intégrante des préoccupations des hommes, quittant des simples
discours à la matérialisation. Au niveau des relations
internationales contemporaines, la protection de l'environnement constitue une
problématique globale .Tantôt considéré comme un
bien économique, comme un espace de valeur, un paysage, l'environnement
a été au centre de nombreuses pensées.
En partant de l'appréciation du public, de nombreux
auteurs ont toujours pensé que le succès enregistré au
niveau de l'offre du service public doit être soutenu par la
qualité du service offert. En considérant l'environnement comme
un service conjointement offert par les opérateurs privés et
l'Etat, la pertinence du rôle de ce dernier dans la facilitation de
l'accès au service des aires protégées par le plus grand
nombre a été pendant longtemps abordé dans la
littérature sous le prisme de l'économie de l'environnement,
l'aménagement du territoire et la spatialité de l'offre et la
demande des services collectifs.
SECTION I -ANALYSE ECONOMIQUE DE L'ENVIRONNEMENT.
Le cadre d'intelligibilité théorique de la
localisation retient particulièrement dans cette partie, le
modèle standard de « l'économie urbaine » (avec son
analyse centre /périphérique) et l'approche en termes de «
firmes », « d'acteurs » ou de « prise de décision
».
La trame centrale de cette sous partie repose sur les faits que
:
- pendant longtemps considérés comme la
résultante de l'investissement privé étranger, la
création du PV à Douala est, depuis quelques décennies,
l'oeuvre du gouvernement camerounais.
- Si pour les promoteurs étrangers le calcul en
matière de localisation est un facteur décisif, les promoteurs
nationaux tout comme les pouvoirs publics intègrent davantage des us et
pratiques en interaction dynamique avec le milieu local (J.R. ESSOMBE,
2007a).
En nous basant sur l'idée de L. DAYAN11
(2004) selon laquelle : « ni l'industrie
environnementale, ni la tentation réglementaire, ni la fiscalité
écologique, ni le marché considéré isolement et
sans perspective d'ensemble, l'approche « end of pipe » de
la durabilité ne sauraient nourrir une stratégie et entretenir le
rêve d'un développement durable ».12 Ce contexte est
aujourd'hui enrichi avec la création du PV au Cameroun dans ces deux
grandes villes notamment Douala et Yaoundé.
La mise en oeuvre de la durabilité dans le cadre de la
mondialisation des économies, de la dépersonnalisation de
l'information et de la globalisation des développements, requiert de
modifier les stratégies de développement et les modes
d'organisation en y intégrant les sources de loisir et de tourisme tel
que le requiert de Parcours Vita de Douala.
Cette durabilité concerne directement autant les modes
de gouvernance que les domaines de gestion, du management, de la communication,
des technologies de fabrication, du design des produits et les politiques
d'achat et vente des entreprises. Et de ce fait, dans une économie
mondialisée, la ressource critique devient le savoir-faire et
l'intelligence de l'information.
La compétitivité d'une ville à l'instar
de celle de Douala, repose alors sur la qualification et la polyvalence de son
réseau relationnel d'échanges, la qualité de ses
coopérations interpersonnelles et commerciales stratégiques, ses
déclinaisons relationnelles et informationnelles locales et la
flexibilité de son organisation et les compétences du management
donnant ainsi une marge importante à l'attractivité de
l'environnement de la ville de Douala.
I.1. L'émergence du concept de l'environnement
De l'effet de serre au recul de la biodiversité en
passant par la pollution sous ces formes multiples, la question
environnementale a aujourd'hui totalement investi le champ de la discipline
économique. Cette révolution culturelle débute dans les
années 1970 avec la prise de conscience écologique qui suit la
médiatisation des premières grandes pollutions.
11 Dayan Léo «
stratégie du développement durable ; l'écologie
industrielle : une des clés de la durabilité » in revue
d'économie rurale et urbaine (RERU), 2004, p 28.
13 Maurice Allais « Traité
d'économie pure », publié avec le concours du Centre
national de la Recherche scientifique ; 5 vol in 4°, 1952, 984 p.
Les économistes mondiales prennent progressivement la
mesure du coût environnemental de la croissance : il s'agit d'une
mutation profonde de la perception de l'environnement jusqu'alors peu
concernée par les impacts environnementaux. L'environnement biophysique
par le biais des sciences de l'écologie et de l'activité
terrestre est associé à des systèmes et des cycles dans
l'habitat. Ceux-ci indiquent des seuils et des limites tant en
approvisionnement (surexploitation des ressources naturelles comme le
pétrole ou les réserves halieutiques) qu'en
débouchées (pollution des nappes phréatiques, par
exemple).
Des modèles de croissance en tant que
conséquence de l'activité humaine, ont manifestement un impact
négatif démontré sur l'environnement. Cette prise de
conscience est récente dans les cultures modernes. L'étymologie
du terme économie de l'environnement vient d'oikos, c'est-à-dire,
la maison et de nomos c'est-à-dire, la règle. Ceci
témoigne d'une volonté de gestion efficace de la maison,
c'est-à-dire de l'habitat dans la biosphère et renvoie à
celle de l'écologie qui étymologiquement vient d'oikos,
c'est-à-dire, la maison et de logos, c'est-à-dire
l'étude.
Si la pensée des Physiocrates et des classiques liait
sans ambiguïté l'économie à la rareté des
ressources naturelles, la théorie néo-classique n'a retenu de la
rareté que sa dimension financière et a occulté son
possible épuisement. Ainsi la première rencontre de
l'économie et de l'écologie (constituée en science)
intervient probablement en 1968 au sein du rapport du Cercle de Rome,
intitulé « les limites de la croissance ».Ce texte alarmiste
sur les limites des réserves énergétiques marque la
redécouverte du concept environnemental par la théorie
néoclassique.
I.1.1.L'homme, la nature et la technique.
En réalité les rapports entre l'homme et la
nature ont connu une certaine évolution culturelle qui passe d'une
totale dépendance de ce dernier à la nature par les fruits et la
crainte des aléas climatiques pour les tributs de chasseur-cueilleur,
à l'apparente indépendance de l'homme moderne par l'exploitation
des ressources naturelles. Ce dernier a cru pouvoir totalement s'affranchir de
son milieu en le transformant, en le domestiquant, voire en l'asservissant,
grâce au développement d'idéologies, grâce aux
progrès techniques.
De ce point de vue l'environnement devient ce qui est au tour
et nécessaire à l'humain, ce qui lui est étranger et par
un glissement de sens, ce sur quoi l'homme ne peut agir. Comme nous l'avons dit
plu haut, n'est-il pas illusoire de croire que l'activité humaine
n'interagit pas avec l'environnement ? Source et débouché de
l'activité économique, la nature existe avec l'espèce
humaine et non pas malgré l'homme. En s'excluant de la nature, l'humain
fausse sa perception, sa pensée, ses valeurs, son rôle, son
analyse de la situation et perturbe profondément l'habitat.
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