1.2.3-Sur le plan traditionnel.
En réalité le Droit coutumier est la
première source du Droit de l'environnement au Cameroun parce que la
protection de la nature et le souci de préserver l'équilibre du
milieu ont été toujours une préoccupation constante des
sociétés traditionnelles du Cameroun en particulier et de
l'Afrique en général. Dans la mesure où l'homme y vit
généralement en harmonie avec la nature. Autrement dit c'est une
vie en symbiose dont l'homme se conçoit comme un des
éléments. Cette préoccupation se traduit sur le plan
juridique par les prescriptions du Droit Coutumier réglementant selon
les zones considérées la coupe des arbres c'est-à-dire
l'exploitation forestière qui se fait de façon organisée,
loin de toute anarchie, l'utilisation des cours d'eau, la chasse, les feux de
brousse, l'affectation et l'utilisation des sols.
Outre la fonction de maintien de la biodiversité, la
contribution à la prévention des aléas climatiques est un
autre service écologique important. Les mangroves piègent le
limon dû à l'érosion en amont. Selon la FAO, le rôle
des mangroves dans la prévention et la réduction de
l'érosion du littoral, dans la protection contre les effets du vent, des
vagues et des courants, ont pour effets que là où existent de
vastes étendus de mangroves préservées, les villages
côtiers endurent moins de dégâts.
En claire la législation foncière est mal
appliquée à cause de l'incivisme et de la cupidité de
certains citoyens. Aux facteurs institutionnels, politiques et sociaux, qui ne
favorisent pas une gestion durable et équitable des ressources
naturelles, s'ajoute cette ignorance par le public des normes juridiques en
matière de forêt et l'environnement d'une façon
générale.
La protection et la conservation du PV justifieraient la
préoccupation des pouvoirs publics, les amis de la nature d'une
manière générale concernant la lutte contre la pollution,
les effets de la désertification et la sécheresse avec son
corollaire le réchauffement climatique d'une part et participeraient
à un début de création des forêts urbaines comme des
zones tampons pour harmoniser la vie et la nature dans nos villes à
l'orée de la décentralisation.
Il s'agirait de donner aussi une réponse à la
satisfaction des besoins des populations urbaines qui ont envie de voir en
plein coeur du centre urbain autres choses, autres paysages naturels, doux,
plus reposants et moins choquants que des buildings et autres artifices qui
dépeignent l'environnement. En d'autres termes, il s'agit de transporter
la forêt de la forêt pour l'implanter en ville dans un espace
réduit pour en créer des conditions de vie meilleure en
contribuant à l'attractivité de cette dernière.
Le PV doit être compris ici comme cet ensemble naturel
géographique englobant la forêt, les lacs, des cours d'eau dans un
relief sauvage et dont la protection, la conservation, l'aménagement
relèveraient beaucoup plus de l'initiative publique et participe de
l'une des missions des collectivités territoriales
décentralisées. Egalement l'action privée dans ce domaine,
portée sur la vision que l'autorité publique se fait, et les
objectifs à atteindre pour porter sa localité dans les champs de
la compétitivité en matière de développement
économique, touristique, sociale et du respect de l'environnement
obéissent à d'autres réglementations. Le parc Luna-Park
dans la localité d'Obala, bien que abandonné aujourd'hui a
été en son temps dans la décennie 1980 le miroir de cette
localité, fruit de la manifestation de l'amour d'un privé pour la
nature. Le parc « Sainte ANASTHASIE » à
Yaoundé n'aurait jamais de vie sans la volonté des pouvoirs
publiques.
Ceci dit de ces deux espaces rapprochés bien que
situées à différents lieux, leurs fréquentations
respectives des différentes époques, leurs attractions, il est
évident qu'ils représenteraient pour leur localité
respective des centres d'intérêts capitaux sous le prisme de
la décentralisation. Dans cette perspective, le PV
apparaît comme « le fruit de l'inventivité du milieu et
répond aux besoins de développement local88 ».
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