II.2.4. Défaillance de l'Etat.
L'une des pensées des libéraux est que les
démocraties produisent moins de bonnes décisions que l'optimum en
raison de l'ignorance et de l'indifférence rationnelles des
électeurs. En effet, aucun électeur singulier ne peut s'attendre
à ce que sa voix ait un poids sensible sur le résultat des
élections, tandis que l'effort nécessaire pour s'informer afin de
voter en toute connaissance est, lui, considérable. Les bonnes
décisions politiques peuvent être considérées comme
un bien public pour la plus part des électeurs, puisqu'ils en
bénéficient quoiqu'ils fassent, et qu'ils n'en privent personne
d'autre.
Cependant, il existe un grand nombre de factions ou
d'intérêts particuliers qui pourraient tirer un avantage en
obligeant le gouvernement à adopter des décisions
généralement nuisibles mais profitables pour eux. Par exemple les
sportifs peuvent avoir intérêt à faire interdire la chasse
aux petits gibiers dans le Parcours Vita, ce qui leur permettrait de voir ces
animaux dans leur nature. Il s'agit d'une mesure protectionniste dont le
coût se retrouve diffusé dans l'ensemble de la population de
chasseurs et le préjudice subi par les chasseurs eux -mêmes et les
consommateurs de ces gibiers, est invisible, tellement il est minime. Les
bénéfices, eux, sont partagés par une minorité,
dont la préoccupation majeure devient de faire perdurer ce type de
décision.
Les libéraux pensent encore que de nombreuses
décisions nuisibles à la majorité seront prises quand
même .Ils parlent alors de « défaillance de l'Etat»,
comme miroir de l'expression « défaillance du marché
».
Les choix publics sont -ils indispensables ? Y a-t-il des
domaines où les choix individuels sont incapables de répondre de
manière satisfaisante aux préférences des individus ? Si
cela est fort possible, il faut convenir que ce domaine est petit .Plus on
étend le domaine des choix publics, plus la politique prend de l'ampleur
.La démocratie est un bon système pour changer les gouvernements,
mais un mauvais système pour décider de tout. Qu'en est- il de la
valeur à accorder à l'environnement ?
Tout bien économique est un bien rare, et c'est un
truisme aujourd'hui de dire que la qualité de l'environnement est
devenue rare c'est-à-dire insuffisante par rapport aux besoins ou aux
désirs que nous éprouvons à son égard. Les
relations qui lient les sociétés humaines et l'environnement
doivent également être traitées d'un point de vue
économique.
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