UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES BP.8815
LE ROLE DU MINISTERE DES
RELATIONS AVEC LE PARLEMENT
DANS LA CONSOLIDATION DE LA
DEMOCRATIE EN RDC
PAR :
MIFFY GEKO NSAMBA
Mémoire présenté et défendu en vue
de l'obtention du grade de Licenciée en Sciences Politiques et
Administratives
Option : Politique
Directeur : Prof. Emile BONGELI Encadreur : Assistant José
KALUMIRE
INTRODUCTION
1. Présentation du Sujet
Ce mémoire porte sur un sujet qui pourrait contribuer
à la consolidation d'un ? Etat de droit, indépendant, souverain,
uni et indivisible, social, démocratique et laïc?, comme
le stipule l'article 1er de la Constitution de la République
Démocratique du Congo.
Ainsi donc, la démocratie est devenue un facteur
éminemment important dans la vie d'une nation moderne. La
République Démocratique du Congo qui sort d'une décennie
marquée par une spirale de violences armées cherche
légitimement à se doter des mécanismes politiques à
la mesure de ses objectifs en matière de démocratie.
Dans cette perspective, il sied de souligner que la
démocratie obéit à certaines exigences. Au delà de
l'organisation des élections libres et transparentes, le principe de la
séparation de trois pouvoirs (législatif, exécutif et
judiciaire), constitue un véritable baromètre dans l'exercice de
la démocratie. En effet, selon cette notion théorisée par
MONTESQUIEU, dans << L'esprit des lois », publié à
titre anonyme à Genève en 1748, << tout serait perdu si le
même homme ou le même corps exerçait ces trois pouvoirs,
celui de faire les lois, celui d'exécuter les résolutions
publiques et celui de juger les crimes ou les différends des
particuliers » 1.
1 MONTESQUIEU, cité par NTUMBA LUABA, Droit
Constitutionnel Général, Kinshasa, éd. Universitaires
africaines, 2007, p. 336.
A bien lire Montesquieu, l'on se rend compte que la
théorie de la séparation des pouvoirs n'implique pas l'isolement
absolu de chacun des pouvoirs. Ainsi, les relations entre Exécutif et
Législatif reposent sur le fait que chaque corps ou personne dispose
à la fois de la faculté de statuer et de la faculté
d'empêcher. Dans sa faculté de statuer, le législateur
adopte des lois, mais l'exécutif peut s'opposer à leur mise en
oeuvre (faculté d'empêcher). A son tour, l'exécutif, peut
prendre certaines mesures et le législatif dispose de la faculté
de s'y opposer au besoin. Loin de se paralyser mutuellement et
complètement par les nécessités de l'action politique, les
pouvoirs seront appelés à agir dans l'entente comme le souligne
MONTESQUIEU : << Ces puissances devraient former un corps ou une action,
mais comme par le mouvement nécessaire des choses, elles seront
contraintes d'aller de concert » 2.
Ce recadrage théorique est important pour mieux
appréhender le contexte de la création du Ministère des
Relations avec le Parlement et particulièrement la quintessence du
rôle d'interface qu'il assure entre les pouvoirs législatif et
exécutif.
Dans l'exercice du pouvoir, les tensions politiques entre les
pouvoirs législatif et exécutif constituent des pesanteurs
susceptibles de perturber l'ordre institutionnel, s'il n'existe pas des
mécanismes idoines de gestion efficace et efficiente. Fort de cette
réalité, en République Démocratique du Congo, le
Ministère des Relations avec le Parlement << aide les membres de
l'Exécutif à se prémunir contre la tentation de la
confiscation du pouvoir, ne serait-ce que pour des raisons techniques, et les
Parlementaires à ne pas abuser de leur droit de contrôle de
l'Exécutif » 3.
2 MONTESQUIEU, Op. Cit., p. 340-341
3 MUYEJ MANGEZE << Construire un partenariat
démocratique interinstitutionnel » in l'interface
Exécutif - Législatif n°spéciale cinquantenaire,
Kinshasa, juin 2010, p. 3.
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