La problématique d'acquisition du statut de membre permanent au Conseil de sécurité. Cas du Brésil( Télécharger le fichier original )par Eustache Fiston KILWA SIBUMBA Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011 |
CHAPITRE IV. LES PERSEPECTIVES D'ACQUISITION DU STATUT DE MEMBRE PERMANENT BRESILA ce XXIe siècle, beaucoup d'Etats membres de l'ONU contestent l'existence des Etats membres permanents et même le choix de ce dernier. La plupart des Etats, si pas tous, réclament la réforme de l'Organisation. Certains d'entre eux estiment qu'ils sont aussi capables de jouer le même rôle que les cinq Etats permanents actuels du Conseil de Sécurité. Et le Brésil n'est pas du reste. Ce dernier, hormis les quelques points qu'il doit améliorer (voir supra), a aujourd'hui toute légitimité de demander le siège de membre permanent. Nous l'avons d'ailleurs démontré dans le chapitre précédent. Mais alors, quelles sont les perceptives d'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil ? Les réponses à cette question vont constituer le présent chapitre qui est subdivisé en trois sections. Dans la première, nous tenterons de donner les perceptives de reforme du Conseil de Sécurité ; la seconde quant à elle se basera sur celles d'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil alors que dans la dernière nous avancerons nos propositions personnelles sur ces deux questions. Section 1 : les perceptives de reforme du Conseil de Sécurité.L'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil dépend en premier lieu de la réforme du Conseil de Sécurité. Dans la présente section, nous allons nous étaler sur les perceptives de réforme du droit de veto, de la composition du Conseil de Sécurité et enfin celles de l'avenir de l'ONU. §1. Les perspectives de réforme de la composition du Conseil de SécuritéIl apparait aujourd'hui nécessaire de continuer les démarches de la réforme visant l'élargissement du Conseil de Sécurité, même si les précédentes se sont soldées par des échecs. Cependant, force est de constater que les perspectives de réforme tendant à élargir cet organe connaissent encore quelques zones d'ombres. S'il est vari que toutes les voix s'accordent aujourd'hui pour réclamer l'élargissement du Conseil de Sécurité en admettant de nouveaux membres permanents et non permanents, les critères de sélection, le nombre et le statut de ces membres soulèvent encore des divergences dominantes, et les perspectives des discussions ne sont pas optimistes. Faut-il par exemple privilégier la représentation géographique des différents membres de l'ONU dont pratiquement les tiers sont africains ? Faut-il, au contraire, donner primauté à la représentation géostratégique en accordant des sièges permanents au con à des pays comme l'Inde, le Japon, le Pakistan, l'Israël ou encore la Corée du Nord, parce qu'ils sont positionnés géostratégiquement, même si tous ces pays ne sont représentatifs que d'une seule région géographique, à savoir l'Asie ? Bien plus, d'autres obstacles sérieux jonchent le chemin de l'élargissement du Conseil de Sécurité. Certains sont internes à l'ONU. Des groupes de travail ont été mis sur pied pour travailler sur les propositions de réforme de la composition (propositions des groupes de travail, voir supra). Cependant, les propositions présentées par ces groupes n'ont pas rencontré les voeux des Etats. Elles n'ont pas récolté l'unanimité des Etats membres.190(*) D'autres obstacles sont externes à l'ONU (obstacles externes de l'ONU, voir supra). Les Etats membres ne se sont jamais mis d'accord sur la composition future du Conseil de Sécurité. Chaque Etat propose la composition qu'il trouve meilleure, en tenant compte, bien sûr de ses propres intérêts. Les divergences sont encore néfastes et les perspectives de réforme de la composition du Conseil de Sécurité ne sont pas optimistes. Pour l'heure, il est à penser que l'élargissement de cet organe entrainera un processus de décision plus long, et donc plus lent, car reflétant forcement une plus grande diversité d'intérêts. Le pire pour le Conseil de Sécurité serait que les réalités régionales conduisent à des discussions interminables et à des compromis qui vident de toute substance les décisions du conseil. A la paralysie Est-Ouest succéderait alors la paralysie Nord-Sud. A ce niveau, il ya lieu de rejoindre Maurice Bertrand qui pense que l'Organisation Mondiale n'est que le symbole, le reflet de l'état actuel de consensus sur les problèmes fondamentaux.191(*) Le grand problème serait donc celui d'établir un consensus mondial, c'est-à-dire l'unification des points de vue et des analyses, afin d'aboutir à un accord sur une commune identification des problèmes mondiaux et sur la manière de les résoudre. C'est donc un degré de volonté politique. Selon Bertrand, pour espérer une quelconque reforme, il faudrait d'abord créer des possibilités de se mettre d'accord sur le type de société que l'on souhaite instaurer au niveau planétaire. L'Europe a joué en ce domaine un rôle majeur. Il semble lui appartenir de poursuivre dans cette voie. C'est de sa capacité de définir et de propager une philosophie sociale cohérente dont dépend la possibilité de la mondialisation politique.192(*) La dernière entrée des Etats au Conseil de Sécurité comme membres non-permanents dont trois du G4, à savoir le Brésil, l'Inde et l'Allemagne, de même que l'Afrique du Sud et le Portugal, tous convoitant un siège permanent, nous laisse croire qu'ils feront plusieurs démarches pour parvenir à leur but. Ils profiteront du Conseil de Sécurité comme une plate-forme importante pour inciter ladite réforme, se rapprocheront des membres permanents en renforçant le dialogue et la coopération et gagneront une plus grande confiance de la part de la communauté internationale en assurant leurs responsabilités en termes de maintien de la paix et de la sécurité internationales. La nouvelle composition du Conseil de Sécurité a renforcé le G4. Les perspectives de réforme de la composition ne sont donc pas rassurantes. Elles sont entachées de beaucoup d'obstacles. Mais malgré tous ces obstacles, nous sommes de ceux qui croient que la réforme du Conseil de Sécurité tendant à l'élargir est nécessaire et inévitable à ce XXIe siècle. Mais cette réforme tendant à élargir le Conseil de Sécurité ne peut l'être avantageuse que si elle est accompagnée de celle du droit de veto. Le point qui suit va porter sur les perspectives de réforme du droit de veto * 190 FAYE, A., Op.cit., p.27 * 191 BERTRAND, op.cit., p. 109 * 192 IDEM, p.115 |
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