CONCLUSION PARTIELLE
Cette deuxième partie nous ayant permis de faire une
étude de
La puissance de Um de Werewere Liking.
Le contexte socio-politique de l'oeuvre nous transpose dans la
tradition par le rituel. Il met en évidence les maux sociaux qui doivent
d'être endigués par la tradition qui unit, harmonie et
réconforte.
L'aboutissement de cette cohésion suit une
esthétique particulière caractérisée par le
sacré. La manifestation du caractère sacré dans l'oeuvre
de WerewereLiking obéit à l'esthétique artaudienne.
Une lecture de cette esthétique dans La puissance de
Um est la troisième étape de notre étude.
PARTIE III
LECTURE
ARTAUDIENNE DE
LA PUISSANCE
DE UM
CHAPITRE I : IMAGES OBSEDANTES
Le théâtre artaudien, par son esthétique,
est un art particulièrement expressif. Son caractère imagé
lui revêt une beauté à travers laquelle se voient en
filigrane, les différents pans de la vie sociale.
Cependant, quelle lecture d'images pouvons-nous faire sur La
puissance de Um de Werewere-Liking, qui demeure son champ d'application
?
I- LE FEU
C'est la flamme, la lumière qui se dégage de
quelque chose qui brille. C'est l'image reine. Le caractère
obsédant de l'image de feu est confirmé par bien des signes dans
Le théâtre et son double d'Antonin Artaud.
« Et cela (~) se traduit par (~) un crépitement
de vies brûlées et qui s'exposent prématurément
à la flamme »31.
Le feu désigne des valeurs multiples : il est le symbole
de la destruction qui est une perspective d'un dépassement futur
(résurrection, retour à la vie...). C'est un caractère de
la cruauté.
Le feu selon Artaud, ne se borne pas à consumer ce qu'il
touche, mais plutôt, fait surgir le caractère d'un renouveau.
Dans La puissance de Um, le feu transparaît dans
la transe-psychodrame du mort qui revient à la vie et qui se met
à parler. Il dénigre tout le monde, dénonce son coupable
et se remet au lit. Cela s'illustre par sa longue tirage à la page 35 de
l'oeuvre : « bigre~ (~)~Fourbe* (~) 4se décomposer
»32.
Le feu détruit et sur les cendres de sa destruction, se
bâtit le renouveau, une nouvelle perspective d'avenir. Ce double aspect
du feu, à travers l'oeuvre, aboutit à son apothéose vers
la fin ; lorsque les villageois et la dépouille de Ntep Iliga font
ensemble recours à la paix, à l'union, à l'entente dans le
but de faire descendre en eux, la puissance de Um.
31 ARTAUD (Antonin).- « lettres sur le langage
», Le théâtre et son double, (Chapitre 3, p 180).
32 La puissance de Um.- Op. Cit., p 35
C'est ici le lieu d'indiquer que la hache de la guerre, de la
mésentente est enterrée. Un nouveau village se fonde sous la base
de la paix.
Le feu s'illustre en définitive sur deux aspects :
- - l'anéantissement définitif de l'ordre
établi
- - réédification sur les cendres
du passé, un ordre nouveau.
Il répond, de ce fait, à une exigence de rigueur,
de pureté.
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