La microfinance et sa contribution à l'amélioration des conditions de vie des adhérents; cas de la préfecture de Tchaoudjo dans la région centrale du Togo( Télécharger le fichier original )par Abdou-Wahabi ABDOU Université de Lomé - Maitrise en sociologie 2010 |
I-2-2-PRINCIPES CLES DE LA MICROFINANCE15Toute institution pour mieux fonctionner doit se référer à certains principes qu'elle établit elle-même en fonction des réalités du terrain. Ainsi, la microfinance a des principes clés sur lesquels elle s'appui tels que définis par la CGAP16. Voici ces principes. Ils sont définis dans l'article intitulé « Mettre en place les systèmes financiers adaptés aux besoins des pauvres ». 1-Les pauvres ont besoin de toute une gamme de services financiers et non pas seulement des prêts. Les pauvres ont comme tout le monde, besoin d'une vaste gamme de services financiers pratiques, souples, et d'un prix raisonnable. Selon la situation dans laquelle ils se trouvent, les pauvres peuvent avoir besoin non seulement de crédit, mais aussi d'instruments d'épargne, de services de transfert de fonds et d'assurance. C'est tout ce système qui leur permettra de contrôler et de mettre des garde-fous à leur situation financière. 2-La microfinance est un instrument puissant de lutte contre la pauvreté. L'accès à des services financiers viables permet aux pauvres d'accroître leurs revenus, de se doter d'actifs et de se protéger dans une certaines mesure 15 CGAP, « Principes clés de la microfinance », Note Focus N°5, pp 1-5 16 Le Consultative Group to Assist the Poor (CGAP) est un consortium de 27 agences de développement publiques et de deux fondations privées soutenant le développement de la microfinance ( www.cgap.org) des chocs extérieurs. La microfinance permet aux ménages pauvres de ne plus avoir à lutter au quotidien pour simplement survivre, mais de faire des plans pour l'avenir et d'investir afin d'améliorer leur nutrition, leurs conditions de vie et la santé et l'éducation de leurs enfants. En ce sens, la microfinance permet une mobilité sociale des familles pauvres. 3-La microfinance est le moyen qui permet de mettre des systèmes financiers au service des pauvres. Les pauvres constituent la vaste majorité de la population dans, la plupart des pays en développement. Or un nombre considérable d'entre eux n'ont toujours pas accès à des services financiers de base. Dans beaucoup de pays, la microfinance continue d'être considérée comme un secteur marginal et relever essentiellement des activité de développement des bailleurs de fonds, des pouvoirs publics et d'investisseurs soucieux des intérêts de la collectivité. Pour qu'elle puisse réaliser pleinement son potentiel en desservant un grand nombre de pauvres, il faudrait que la microfinance devienne une partie intégrante du secteur financier. 4-Il est nécessaire d'assurer la viabilité financière des opérations pour pouvoir couvrir un grand nombre de pauvres. La plupart des pauvres ne sont pas en mesure d'avoir accès à des services financiers en raison de l'absence d'intermédiaires financiers solides offrant des services de détails. La mise en place d'institutions financièrement viables n'est pas une fin en soi. C'est la seule façon d'accroître l'envergure et l'impact des opérations de manière à porter leurs volumes à un niveau supérieur à ce que peuvent offrir les bailleurs de fonds. La viabilité s'entend de la capacité d'une entité fournissant des microfinancements à couvrir l'intégralité de ces coüts. Elle permet d'assurer la poursuite de services financiers aux pauvres. La viabilité financière passe par la réduction des coûts de transactions, l'offre de meilleurs produits et services répondant aux besoin des clients, et l'adoption de nouveaux moyens de servir les pauvres qui n'ont pas accès au services bancaires. 5-La microfinance implique la mise en place d'institutions financières locales permanentes. Pour créer des systèmes financiers destinés aux pauvres, il faut mettre en place des intermédiaires financiers intérieurs solides en mesure de fournir en permanence des services financiers à ceux-ci. Ces institutions doivent pouvoir mobiliser et réinjecter l'épargne intérieure dans l'économie, accorder des crédits et fournir toute une gamme de services. La mesure dont elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics (y compris les banques de développement financier au niveau des Etats) diminuera progressivement à mesure qu'elles, et les marchés des capitaux privés, se développeront. 6-Le micro crédit n'est pas toujours la solution. L'octroi de micro crédit n'est pas nécessairement une solution adéquate pour tout le monde ou dans toutes les situations. Les indigents et ceux qui souffrent de la faim, qui n'ont ni revenu, ni moyen de rembourser un emprunt doivent recevoir d'autres formes de soutien avant de pouvoir emprunter. Souvent, il vaut mieux faire de petits dons, améliorer les infrastructures, mettre en place des programmes d'emploi et de formation et fournir d'autres services non financiers pour lutter contre la pauvreté. Dans toute la mesure du possible, ces services non financiers doivent aller de pair avec la constitution d'une épargne. C'est sous forme de création de conditions favorables pour un impact positif du crédit sur les activités des bénéficiaires. Sinon, ces derniers se trouveront toujours incapables de rembourser le crédit. 7-Le plafonnement des taux d'intérêt peut nuire à l'accès des pauvres aux services financiers. Il est beaucoup plus onéreux d'accorder un grand nombre de petits prêts qu'un petit nombre de prêts de montant élevés. A moins que le fournisseur de micro financement ne puisse demander des taux d'intérêts nettement supérieurs au taux moyen des prêts bancaires, ils ne seront pas en mesure de couvrir leurs coûts de sorte que leur croissance et leur viabilité soient tributaires d'une offre très limitée et incertaine de financement à des taux bonifiés. Lorsque les pouvoirs publics règlementent les taux d'intérêts, ils fixent généralement ces derniers à des niveaux trop bas les opérations de micro financement puissent être viables. Toutefois, il importe aussi que les fournisseurs de micro financements ne répercutent pas les coûts que pourraient entraîner des inefficacités dans leurs opérations sur leurs clients en fixant leurs prix (taux d'intérêts et autres commissions) à des niveaux nettement supérieurs à ce qu'ils devraient être. 8- Les pouvoirs publics doivent faciliter la prestation de services financiers, mais non les fournir directement. Les autorités nationales jouent un rôle important en menant une action favorable au développement des services financiers tout en protégeant l'épargne des pauvres. Les mesures les plus favorables au microfinancement qu'un gouvernement peut prendre consistent à assurer la stabilité macroéconomique, à ne pas plafonner les taux d'intérêts, et à éviter d'introduire sur le marché les distorsions qu'engendrait la poursuite de programme de prêts bonifiés non viables et sources d'arriérés considérables. Les autorités peuvent aussi appuyer les services financiers destinés aux pauvres en améliorant le climat des affaires, en luttant contre la corruption, et en améliorant l'accès aux marchés et à l'infrastructure. Dans certains cas, en l'absence d'autres financements, l'Etat peut avoir de bonnes raisons de financer des institutions de micro financement indépendantes et solides lorsqu'il n'existe pas d'autres financements.
La micro finance est un domaine spécialisé qui conjuguent les services bancaires à des objectifs sociaux, et un renforcement des capacités est nécessaire à tous les niveaux, des institutions financières aux instances de réglementation et de contrôle et aux systèmes d'information, jusqu'aux organismes de développement de l'Etat et aux bailleurs de fonds. La majeure partie des investissements, publics et privés, effectués à ce titre devrait viser le renforcement des capacités. Le développement supposant un changement de mentalités, il importe de renforcer les capacités des << développés » pour qu'ils puissent agir en conformité avec les nouvelles mentalités. 11- L'importance de la transparence des activités financières et des services d'information. Il est indispensable de disposer d'informations exactes, comparables et présentées selon un format standard sur les résultas financiers et la performance sociale des institutions financières qui fournissent des services aux pauvres. Les organes de contrôle et de réglementation des banques, les bailleurs de fonds, les investisseurs et surtout les pauvres qui sont les clients des services de micro financement, doivent avoir accès à ces informations pour bien évaluer les risques et les avantages de leurs opérations. |
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