CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES RESULTATS
Cette partie de notre travail fait appelle à notre
expertise en vu de donner un sens aux informations recueillies auprès
des enquêtés et d'expliquer le phénomène
étudié. Elle consiste en effet à effectuer une
interprétation des résultats de l'enquête en vue de
procéder d'une part à la vérification des
hypothèses de recherche préalablement émises et d'autre
part, à l'élaboration des suggestions ou approches de solutions
aux problèmes liés au phénomène
étudié.
Cette interprétation des résultats touchera
aussi bien l'analyse quantitative que l'analyse qualitative. Elle sera
focalisée sur les points suivants : le profil socio démographique
et professionnel des adhérents des IMF, l'importance de la consistance
du montant des crédits pour une meilleure efficience et la micro finance
comme un outil efficace pour l'amélioration des conditions de vie de ses
adhérents.
V-1-Le profil socio démographique et professionnel
des adhérents des IMF
L'objectif central des IMF, c'est de parvenir à relever
le niveau de vie des couches sociales les plus défavorisées et
donc exclues du système financier classique. Parmi ces couches sociales
la population féminine est la plus importante et la plus visée.
En Afrique, la femme est la principale responsable de la maison. C'est elle qui
s'occupe des petits problèmes familiaux et quelques fois, c'est elle qui
assume certaines charges familiales. Pourtant ce sont les femmes qui sont les
plus exclues du système formel d'activités et elles se retrouvent
désespérément souvent dans l'informel. C'est justement
pour palier à cet état de choses qu'au Togo par exemple dans les
années 1990, des projets
d'assistance ont été mis en place pour venir en
aide à la femme et contribuer par là à sa promotion
socio-économique et culturelle. L'initiative est prise par des ONG et
associations féministes et de développement. C'est dans ce cadre
que le projet WAGES a été mis en place par CARE International
Togo et avait pour objectif de départ la satisfaction des besoins
socio-économiques de 3.900 femmes à Lomé sur une
période de trois ans renouvelables une fois. L'objectif de départ
ayant été rapidement atteint et dépassé en moins de
trois ans, ce projet se transforme en une institution de micro finance et s'est
étendu sur toute l'étendu du territoire national. Elle est
arrivée dans la préfecture de Tchaoudjo précisément
dans la ville de Sokodé en 2000.
Cependant, on remarque de nos jours et à travers notre
échantillon que, l'effectif des hommes dépasse celui des femmes
au niveau des adhésions (confère les données du tableau
1). Cela s'explique par plusieurs mobiles notamment le niveau de scolarisation
très bas des femmes ou même un nombre important
d'analphabètes. Cet état de choses fait que la population
féminine ignore la présence des initiatives de
développement dans la localité. Ensuite, la culture et les
clichés du milieu font que la femme dépend totalement de son mari
et toute décision la concernant est souvent prise par celui-ci qui est
le maître de la maison (le mythe de la femme-objet). Elle
préfère quelque fois même remettre ses moyens financiers
à son mari pour que celui-ci adhère à une IMF et cela
renforce l'emprise de l'homme sur la femme. Notons enfin qu'elles n'ont souvent
que des revenus très faibles, ce qui ne leur permet pas de
dégager de bénéfice et de pouvoir épargner. Leurs
professions sont souvent de petites activités génératrices
de revenus notamment des revendeuses (nommés des détaillants).
Parlant justement de la profession des adhérents, disons
que si la majorité de ceux-ci sont des commerçants et des
revendeurs (ses) cela reflète le profil des couches visées par
les IMF. Ils sont dans le secteur informel et leurs revenus
sont souvent modestes (moins de 1.000 F CFA par jour) comme
l'indiquent les données du tableau 12.
Notre échantillon se présente comme une
population dont la population a un niveau d'instruction primaire et secondaire.
Cependant, il n'est pas contradictoire de présenter la population de
Tchaoudjo comme une population majoritairement analphabète. En effet, au
cours de l'administration de nos questionnaires et des entretiens individuels
avec nos enquêtés, tous ou presque tous ceux qui affirment avoir
un niveau d'instruction primaire et une grande partie de ceux qui ont un niveau
secondaire n'arrivent pas à s'exprimer en français. Ils ne
peuvent non plus pas remplir les questionnaires eux-mêmes. Nos
échanges se font par conséquent en vernaculaire. Nous les
considérons donc tous comme des analphabètes. Lorsqu'on associe
cet effectif (niveau d'instruction primaire) à celui des non
scolarisés (47+4 = 51 soit 46% plus une partie du niveau secondaire), on
remarque que les analphabètes sont majoritaire (confère les
données du tableau 5).
Au départ, les IMF se sont beaucoup
intéressées aux activités liées au commerce ou
à l'agriculture. Leurs actions visaient plus ces secteurs
d'activités mais après quelques années d'expérience
elles se sont rendues compte qu'une importante partie de la population exerce
des activités particulières notamment la boucherie, la
menuiserie, ou la mécanique et qu'il faut donc intervenir au niveau de
ces activités aussi pour une meilleure efficacité de leurs
actions (confère les données du tableau 3). Cette
efficacité dépend de certaines conditions à remplir par le
bénéficiaire du crédit ou certaines règles qu'il
doit observer dans l'exercice de ses activités, mais aussi certaines
mesures doivent être prises par la mutuelle. Parmi ces mesures, nous
pouvons avoir la consistance du montant des crédits octroyés.
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