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La microfinance et sa contribution à  l'amélioration des conditions de vie des adhérents; cas de la préfecture de Tchaoudjo dans la région centrale du Togo

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par Abdou-Wahabi ABDOU
Université de Lomé - Maitrise en sociologie 2010
  

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CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES RESULTATS

Cette partie de notre travail fait appelle à notre expertise en vu de donner un sens aux informations recueillies auprès des enquêtés et d'expliquer le phénomène étudié. Elle consiste en effet à effectuer une interprétation des résultats de l'enquête en vue de procéder d'une part à la vérification des hypothèses de recherche préalablement émises et d'autre part, à l'élaboration des suggestions ou approches de solutions aux problèmes liés au phénomène étudié.

Cette interprétation des résultats touchera aussi bien l'analyse quantitative que l'analyse qualitative. Elle sera focalisée sur les points suivants : le profil socio démographique et professionnel des adhérents des IMF, l'importance de la consistance du montant des crédits pour une meilleure efficience et la micro finance comme un outil efficace pour l'amélioration des conditions de vie de ses adhérents.

V-1-Le profil socio démographique et professionnel des adhérents des
IMF

L'objectif central des IMF, c'est de parvenir à relever le niveau de vie des couches sociales les plus défavorisées et donc exclues du système financier classique. Parmi ces couches sociales la population féminine est la plus importante et la plus visée. En Afrique, la femme est la principale responsable de la maison. C'est elle qui s'occupe des petits problèmes familiaux et quelques fois, c'est elle qui assume certaines charges familiales. Pourtant ce sont les femmes qui sont les plus exclues du système formel d'activités et elles se retrouvent désespérément souvent dans l'informel. C'est justement pour palier à cet état de choses qu'au Togo par exemple dans les années 1990, des projets

d'assistance ont été mis en place pour venir en aide à la femme et contribuer par là à sa promotion socio-économique et culturelle. L'initiative est prise par des ONG et associations féministes et de développement. C'est dans ce cadre que le projet WAGES a été mis en place par CARE International Togo et avait pour objectif de départ la satisfaction des besoins socio-économiques de 3.900 femmes à Lomé sur une période de trois ans renouvelables une fois. L'objectif de départ ayant été rapidement atteint et dépassé en moins de trois ans, ce projet se transforme en une institution de micro finance et s'est étendu sur toute l'étendu du territoire national. Elle est arrivée dans la préfecture de Tchaoudjo précisément dans la ville de Sokodé en 2000.

Cependant, on remarque de nos jours et à travers notre échantillon que, l'effectif des hommes dépasse celui des femmes au niveau des adhésions (confère les données du tableau 1). Cela s'explique par plusieurs mobiles notamment le niveau de scolarisation très bas des femmes ou même un nombre important d'analphabètes. Cet état de choses fait que la population féminine ignore la présence des initiatives de développement dans la localité. Ensuite, la culture et les clichés du milieu font que la femme dépend totalement de son mari et toute décision la concernant est souvent prise par celui-ci qui est le maître de la maison (le mythe de la femme-objet). Elle préfère quelque fois même remettre ses moyens financiers à son mari pour que celui-ci adhère à une IMF et cela renforce l'emprise de l'homme sur la femme. Notons enfin qu'elles n'ont souvent que des revenus très faibles, ce qui ne leur permet pas de dégager de bénéfice et de pouvoir épargner. Leurs professions sont souvent de petites activités génératrices de revenus notamment des revendeuses (nommés des détaillants).

Parlant justement de la profession des adhérents, disons que si la majorité de
ceux-ci sont des commerçants et des revendeurs (ses) cela reflète le profil des
couches visées par les IMF. Ils sont dans le secteur informel et leurs revenus

sont souvent modestes (moins de 1.000 F CFA par jour) comme l'indiquent les données du tableau 12.

Notre échantillon se présente comme une population dont la population a un niveau d'instruction primaire et secondaire. Cependant, il n'est pas contradictoire de présenter la population de Tchaoudjo comme une population majoritairement analphabète. En effet, au cours de l'administration de nos questionnaires et des entretiens individuels avec nos enquêtés, tous ou presque tous ceux qui affirment avoir un niveau d'instruction primaire et une grande partie de ceux qui ont un niveau secondaire n'arrivent pas à s'exprimer en français. Ils ne peuvent non plus pas remplir les questionnaires eux-mêmes. Nos échanges se font par conséquent en vernaculaire. Nous les considérons donc tous comme des analphabètes. Lorsqu'on associe cet effectif (niveau d'instruction primaire) à celui des non scolarisés (47+4 = 51 soit 46% plus une partie du niveau secondaire), on remarque que les analphabètes sont majoritaire (confère les données du tableau 5).

Au départ, les IMF se sont beaucoup intéressées aux activités liées au commerce ou à l'agriculture. Leurs actions visaient plus ces secteurs d'activités mais après quelques années d'expérience elles se sont rendues compte qu'une importante partie de la population exerce des activités particulières notamment la boucherie, la menuiserie, ou la mécanique et qu'il faut donc intervenir au niveau de ces activités aussi pour une meilleure efficacité de leurs actions (confère les données du tableau 3). Cette efficacité dépend de certaines conditions à remplir par le bénéficiaire du crédit ou certaines règles qu'il doit observer dans l'exercice de ses activités, mais aussi certaines mesures doivent être prises par la mutuelle. Parmi ces mesures, nous pouvons avoir la consistance du montant des crédits octroyés.

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