II-2- Présentation géo-climatique et
démographique de la
préfecture de Tchaoudjo
Chef lieu de la région centrale, la préfecture
de Tchaoudjo est située au centre du pays à une altitude moyenne
de 340 m à mi-chemin entre l'océan Atlantique et la bande
sahélienne. Elle est limitée au Nord par la préfecture
d'Assoli, au Sud par celle de Soutouboua, à l'Est par celle de Tchamba
et à l'Ouest par celle de Bassar. Elle s'étend sur une superficie
de 2650 km2 et compte environ 169723 habitants37. La
préfecture de Tchaoudjo jouit d'un climat sahélo-guinéen
avec deux saisons distinctes : une saison pluvieuse allant de Avril à
Octobre avec une pic de Juillet à Septembre et une saison sèche
allant de Novembre à Mars. Les précipitations annuelles varient
entre 1100 mm et 1500 mm de pluie pour un nombre de jours se situant entre 100
et 120. La température moyenne de la préfecture varie entre
20° C et 32° C. L'évaporation est
élevée et particulièrement marquée en
période d'Harmattan
37 Source : Ministère de l»administration
territoriale, de la décentralisation et des collectivités
locales/ Région Centrale/ Préfecture de Tchaoudjo.
(de Novembre à Janvier). Le taux d'humidité est
très variable et dépend de tous les facteurs
précités.
Deux types (2) principaux de sols sont observés dans cette
préfecture : - Sols peu épais et pauvres (zones montagneuses)
- Sols ferrugineux lessivés.
Sur le plan hydrographique, Tchaoudjo est irriguée par
un certain nombre de cours d'eau dont la plupart ne sont pas permanents. Il
s'agit du Mono, Na et le Mô.
Dans la préfecture de Tchaoudjo, le nombre moyen de
personnes par ménage est de 6,2 contre 5,4 sur le plan national.
III-3-Aperçu socio-politique
Tchaoudjo est la préfecture qui a la plus forte
proportion de la population musulmane du Togo (70% de la population). Les 30%
restants étant chrétiens, en grande majorité catholique.
La plupart des habitants parlent le Kotokoli (ou le tem). L'ethnonyme Kotokoli
correspond à l'appellation qui était donnée à ces
locuteurs tem par les commerçants soudanais de la boucle du Niger. De
nombreuses autres langues y sont parlées : en particulier l'Ewé
et le Kabyè. Il faut mentionner au passage que Tchaoudjo a pour
fêtes traditionnelles Gadao - Adossa - Kosso.
Célébrée à la veille d'Adossa, Gadao a pour
fonction de remercier les ancêtres pour l'abondance des récoltes.
Adossa ou fête des couteaux, est une fête initiatique dont
l'origine remonte aux guerriers Semassi qui exerçaient leurs puissances
et leur vaillance en se soumettant à des épreuves de forces. Le
lendemain a lieu Kosso, la fête des femmes, où ces
dernières viennent danser sur le terrain municipal de Sokodé. En
dehors de ramadan et tabaski (deux fêtes religieuses), les autres
fêtes sont plutôt événementielles et sans dates
précises.
Sur le plan politique, étant un centre administratif
depuis l'époque allemande jusqu'à l'indépendance, la
préfecture de Tchaoudjo compte aujourd'hui douze (12) cantons qui sont :
Kpangalam, Komah, Kolina, Aléhéridé, Kéméni,
Kparatao, Kadambara, Agoulou, Lama-Tessi, Tchalo, Wassarabo et
Kpassouadè. Il faut noter que l'urbanisation de Sokodé n'est pas
seulement provoquée par l'implantation des allemands, mais elle est
venue achever une évolution historique de la société Tem
déjà bien organisée.
Dans la course effrénée de l'occupation
coloniale, le 23 juillet 1897, il eut un accord franco-allemand qui fixa les
échanges de territoires, le Docteur Kersting quitta Djougou et se replia
sur Adjéidè au poste de Kri-Kri d'où il décida de
créer un nouveau poste à Didouaré. La construction du
nouveau poste commença à Sokodé à la fin de
l'année 1897 sur la colline rocheuse. Ce poste serait mis en service le
21 avril 1898. Les Allemands, depuis leur installation jusqu'à leur
départ obligé en 1914, organisèrent le centre en
construisant leurs bâtiments administratifs et en réalisant des
aménagements dans les quartiers.
L'administration coloniale française s'installa
à Sokodé après le départ des Allemands (le
15août 1915). Une agence spéciale pour la collecte des
impôts fut créée le 2 février 1915 à
Sokodé. Le 4 septembre 1935, par arrêté n°398 portant
réorganisation générale de l'administration du territoire
du Togo, Sokodé devient le chef-lieu du centre du Nord.
Dès lors, elle fait figure de « capitale » du
Nord-Togo. Chef lieu de la région centrale, Tchaoudjo est non seulement
un centre administratif important mais aussi un grand centre commercial depuis
la période précoloniale.
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