1.2. Rôle du financement
Au sein des entreprises, le financement joue un rôle
essentiel. En effet, à la constitution de l'entreprise, le financement
des capitaux permanents permet d'acquérir les équipements
nécessaires à l'exploitation de l'objet social. Au cours de cette
exploitation exercée annuellement, l'entreprise fait face aux multiples
besoins de financement. Elle doit alors assurer un fond de roulement en vue de
résister au retard de paiement des clients, de couvrir les charges
liées au maintient de stocks et aux caprices des fournisseurs d'accorder
des longs délais de paiement. A la dissolution de l'entreprise, le
financement de l'entreprise permet d'apurer son passif et de payer les
détenteurs des capitaux.
Ainsi, le financement des entreprises joue un rôle
important tant à la création, pendant l'exploitation de l'objet
social que lors de sa dissolution. La problématique de financement des
entreprises s'axe alors autour des moyens de financement, car les entreprises
doivent prendre en compte les coûts économiques y relatifs. On se
demanderait alors quels sont les modes de financement dont disposent les
entreprises ?
1.3. Les modes de financement
Afin de financer leurs investissements, les entreprises disposent
de plusieurs moyens. Elles peuvent faire appel à leurs ressources
internes ou à
l'externe.
1.1.1. Financements internes 1.1.1.1. Autofinancement
1.1.1.1.1. Définition
Dans une entreprise, les bénéfices après
impôts sont utilisés de deux façons: une partie de ces
bénéfices est distribuée aux actionnaires sous forme de
dividendes,
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
l'autre partie est conservée par l'entreprise, reprise
pour investir, c'est l'autofinancement5
L'autofinancement est l'ensemble des ressources nouvelles
engendrées par l'activité de l'entreprise et conservées
durablement par celle-ci pour financer ses opérations à venir. Il
est parfois appelé résultat brut ou profit brut, toutefois pour
lever toute ambiguïté que suscite le mot résultat, E.
COHEN6 propose la définition suivante : «
l'autofinancement est le surplus monétaire dégagé par
l'entreprise sur son activité propre et conservé par elle pour
financer son développement futur » quant à d'autres auteurs
« L'autofinancement correspond à une rétention de tout ou
partie de rémunération annuelle des actionnaires en vue de
couvrir les divers besoins de l'entreprise. Il s'agit donc d'un processus
d'épargne réalisé au niveau de la
société.
Sur le plan comptable, les sommes non distribuées sont
mises en réserves, et ces réserves lorsqu'elles sont suffisamment
importantes, peuvent donner lieu à la distribution gratuite d'actions
»7. L'autofinancement est la part de la capacité
d'autofinancement (CAF) consacrée au financement de l'entreprise. C'est
la ressource interne disponible après rémunération des
associés.
Sa définition résultant du tableau de
financement du plan comptable générale (PCG) est la suivante :
c'est se financer « par soi-même » : l'entreprise utilise
ses profits (de l'année ou des exercices antérieurs) pour
financer ses investissements.8
En définitive, l'autofinancement traduit le fondement
de la logique capitaliste, la manière de dégager un profit et de
l'utiliser. Le profit n'est qu'un simple revenu des propriétaires du
capital, il est une arme financière pour assurer la
compétitivité de l'entreprise à travers ses
capacités à investir et en particulier à introduire
l'innovation dans le processus de production.
5 B. Belletante, L. Maberanlt : « Dictionnaire de la
Bourse et des marchés », Fayard 2eme édition
2000, Paris, P 121
6 E. Cohen, Gestion financière et développement
financière, La découverte, Paris, 1999, P 194
7 J. Pierre, P. Navat, P. Rambourg « Finance
d'entreprise, finance de marché », Luc Pire, Paris 1994, P.
143
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants17.png)
14
8 J. Y., Capul, Dictionnaire d'économie, Hatier,
Paris, 2008, P 241.
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants18.png)
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants19.png)
16
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants20.png)
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de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
1.1.1.1.2. Mesure de
l'autofinancement
L'autofinancement se mesure à travers les dotations aux
amortissements (renouvellement des équipements), les provisions et les
bénéfices non distribués, autrement dit les sommes et les
bénéfices mis en réserve. Pour évaluer l'importance
de l'autofinancement, on peut utiliser plusieurs indicateurs :
1. Le taux de marge
=EVBAE
2. Marge brute d'autofinancement ou cash flow :
Bénéfices distribués et mis en
réserve -- Amortissements
Cet indicateur mesure la capacité d'autofinancement de
l'entreprise.
3. Le taux d'autofinancement= EPargne de
lientrePrtse
FBCF
4. Autofinancement brut = CAF -- dividendes
distribuées au cours de l'exercice 1.1.1.1.3. Les avantages
de l'autofinancement et ses inconvénients
L'autofinancement présente des avantages certains au
niveau de l'entreprise et au niveau de l'économie nationale :
a) Au niveau de l'entreprise
L'autofinancement est un financement interne disponible pour
l'investissement tant en vue de maintenir le capital économique qu'en
vue d'assurer la croissance de l'entreprise. Il constitue un remboursement
gratuit des emprunts, donc un élément essentiel de la
capacité d'endettement de l'entreprise.
A ce double titre, l'autofinancement est un moteur de croissance
de l'entreprise compris au plan stratégique et financier.
> Sur le plan stratégique :
L'autofinancement confère à l'entreprise des degrés de
liberté en matière de choix d'investissements.
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
> Sur le plan financier :
L'autofinancement constitue un facteur d'indépendance financière
appréciable, en particulier en période d'encadrement du
crédit. Il permet à l'entreprise de limiter le recours à
l'endettement et d'améliorer sa rentabilité, en réduisant
le poids des charges financières.
Son ambiguïté demeure toutefois grande car s'il
s'agit incontestablement d'un moyen de financement, l'autofinancement ne
signifie pas directement un enrichissement de l'entreprise. De plus,
l'amélioration de la situation nette de l'entreprise s'accompagne
généralement d'une appréciation par le marché de la
valeur boursière de l'action pour les sociétés
cotées9.
b) Au niveau de l'économie
nationale
L'autofinancement fait l'objet de vives controverses de
caractère parfois politique. On lui reproche de diminuer, de
manière sensible, la mobilité du capital car il maintient
l'épargne dans un secteur de l'économie. On l'accuse aussi de
mobiliser les conditions de partage du revenu au détriment des
consommateurs, des travailleurs ou des actionnaires.
1.1.1.1.4. Les inconvénients
:
Les principaux inconvénients de l'autofinancement sont les
suivants :
- L'autofinancement limite la croissance de la PME à sa
capacité bénéficiaire diminuée de l'impôt qui
affecte les résultats.
- L'autofinancement constitue un frein à la
mobilité du capital dans la mesure oüles
bénéfices sécrétés sont automatiquement
réinvestis dans la même activité, il contribue ainsi
à une mauvaise allocation des ressources.
- Une politique d'autofinancement trop volontariste peut
léser à court terme les actionnaires de l'entreprise.
9 R., Beikahia et H., Oudad « Finance
d'entreprise », Flammarion, Paris, 1997, P. 154.
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
- Un autofinancement trop élevé peut susciter la
mise en oeuvre d'investissements inutiles.
- De la même façon, trop d'autofinancement peut
amener l'entreprise à négliger l'endettement10
- L'autofinancement est également insuffisant pour
couvrir tous les besoins en fonds de l'entreprise. Si cette dernière ne
fait pas appel à l'épargne extérieure, elle peut
être conduite à étaler ses dépenses sur une
période trop longue où à choisir des investissements de
taille modeste.
1.1.1.2. Le financement par les fonds
propres
Au plan comptable, les fonds propres de l'entreprise sont
constitués du capital social augmenté des réserves, des
reports des exercices antérieurs et des subventions
d'équipements. Ils permettent le financement initial de l'entreprise
sous forme des apports des associés (capital social), le renouvellement
de l'équipement, le financement de l'exploitation par la contribution au
fonds de roulement et le remboursement des emprunts. Les fonds propres
constituent à cette enseigne une part non moins importante de
l'autofinancement.
1.3.2. Le financement par les fonds de
tiers
Le financement indirect de l'activité implique qu'il y
ait un agent économique qui fait le lien entre agents concernés.
On parle alors d'intermédiation financière. Cette
intermédiation est le fait que les institutions financières (les
banques), d'une part, collectent l'épargne auprès des
ménages et, d'autre part, prêtent aux entreprises les sommes
nécessaires au financement de leur activité.
10 R. Belkahia et H. Oudad, Op.cit., P 155.
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de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
Une économie qui fonctionne grâce essentiellement
au rôle d'intermédiation des banques est appelée : «
économie d'endettement ». Les ratios ci -après permettent
d'évaluer le degré de l'endettement de l'entreprise.
Protection de créance : (Fonds e ?
tier s) x 100
Total du Passif
C
Dépendances financières :(
Dettes à CT
) x 100
apitaux permanents
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants21.png)
18
L'importance de l'endettement se justifie dans la mesure
où ces différents ratios dépassent 50%.
Le financement par fonds des tiers s'opère formellement
par l'entremise des institutions financières (bancaires et non
bancaires).
1.3.2.1. Les emprunts bancaires
Les recours aux emprunts à moyen terme (2 à 5
ans) et long terme (plus de 5 ans) prennent la forme soit d'emprunts
auprès d'établissements de crédits (les banques), soit
d'emprunts obligataires.
Dans les deux cas, la première difficulté est de
parvenir à convaincre les prêteurs de la viabilité du
projet. Le recours aux banques pose, par ailleurs, le problème de la
dépendance de l'entreprise. Il exige des efforts dans la gestion interne
de l'entreprise et est assorti des conditionnalités de
rentabilité approuvées. Toutefois, il constitue le moyen
privilégié de financement des PME par la disponibilité des
fonds.
Le recours direct au marché des capitaux, techniquement
difficile pour les PME, n'est pas à leur portée 8. On
distingue deux types des marchés des capitaux : le marché
monétaire et le marché financier.
8 J-M., Courrent et S., Sammut, élaborer son
dossier financier de création, 3è édition,
Dunod, paris, 2006,P 241
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants22.png)
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants23.png)
20
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1.3.2.1.1. Le marché
monétaire
C'est un marché des capitaux où
s'échangent des titres à court terme des liquidités
(billets de banque). Ce marché est réservé aux
investissements institutionnels, essentiellement les banques et les
sociétés d'assurances qui prêtent des capitaux sur les
échéances de courte durée. Il existe aussi un compartiment
où des entreprises peuvent émettre des billets de
trésorerie où y placer des excédents de trésorerie.
Ce marché permet aux intervenants de trouver des sources de financement
pour des besoins liés à des décalages de
trésorerie.
1.3.2.1.2. Le marché
financier
C'est un marché des capitaux à long terme. Dans
le cas où les besoins de financement concernent une
échéance plus longue, l'agent en déficit de financement
s'adressera nécessairement au marché financier. Les titres des
valeurs mobilières sont échangés sur ce marché.
Au sens strict, le marché financier, c'est un
compartiment de la bourse des valeurs qui concerne l'émission d'actions
et obligations (marché primaire pour les capitaux à long terme).
Au sens large, le marché financier est une bourse des valeurs comprenant
le marché primaire (émission) et le marché secondaire
(échange des valeurs mobilières déjà
émises).
a) Le marché primaire :
Il concerne seulement les émissions d'action et
d'obligation, c'est un marché sur lequel sont cédés les
titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de
financement. Il assure, en effet, la rencontre entre les demandeurs de fonds
qui émettent alors des valeurs mobilières (une entreprise, qui
souhaite se développer, émet des actions et des obligations ;
l'Etat, pour financer le déficit budgétaire, émet des
obligations) et les épargnants qui souhaitent placer leur argent et
acheter alors les nouvelles actions et obligations.
Il sied de noter que la notion du marché financier
correspond alors à ce marché des émissions des nouveaux
titres.
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
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b) Le marché secondaire (la bourse)
:
Le marché secondaire ne concerne que l'échange
des valeurs déjà émises. Par exemple un épargnant
ayant souscrit à une émission d'obligation d'Etat, peut souhaiter
revendre ce titre à l'Etat. C'est sur le marché secondaire qu'il
pourra réaliser l'opération.
C'est donc sur le marché secondaire que varient les
prix des valeurs mobilières appelés « cours ». Ces
cours peuvent alors s'écarter considérablement du cours
d'émission fixé par l'emprunteur des valeurs mobilières
sur ce marché, l'émetteur n'intervient plus (sauf s'il souhaite
racheter ses propres actions) puis que seules les offres et les demandes des
titres déterminent les cours.
A la bourse, les titres déjà émis
s'échangent contre l'argent liquide. Les agents économiques qui
interviennent sur ce marché pour obtenir des capitaux peuvent soit
émettre des actions (marché boursier), soit émettre des
obligations (marché obligataire). Une action représente une part
du capital d'une société qui donne droit à une part de
bénéfice appelée dividende. Une obligation est une part
d'emprunt donnant droit à la perception d'un intérêt. Le
prêteur récupère son capital lorsque l'obligation arrive
à son échéance.
Quoi qu'il en soit, l'emprunt entraîne après une
entrée des fonds, des sorties de deux types :
1. remboursement du capital ;
2. le payement des intérêts.
Tableau 1:Le marché financier
Il peut être divisé en deux comme repris ci-dessous
:
Le marché primaire
|
|
Le marché secondaire
|
|
|
Marché financier
|
|
bourse
|
|
|
Emissions des nouvelles
mobilières
|
valeurs
|
Echanges et cotations
mobilières déjà émises
|
des
|
valeurs
|
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants24.png)
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1.3.2.2. Le micro crédit
L'activité de micro crédit consiste
généralement en l'attribution de prêts de faible montants
à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux
prêts bancaires classiques. Le micro crédit se développe
surtout dans les pays en développement, où il permet de
concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la
création. Il présente les caractéristiques suivantes :
1.3.2.2.1. Une finalité orientée vers
le développement local
L'activité de micro crédit encourage les
microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la
base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet
d'entraînement - en créant un maillage économique dans le
pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui
bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet
d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en
s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les
artisans.
Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes
de micro crédit ont aussi un impact sur le développement local.
En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements
villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles
agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales
féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles
d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection
sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi,
ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services
sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification
familiale et à l'eau potable.
1.3.2.2.2. Des bénéficiaires sont
souvent féminins
De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés
employant souvent une main d'oeuvre féminine, on peut
considérer le micro crédit également comme un levier
de revalorisation de la femme dans les pays en voie de développement,
d'amélioration
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directe de leur sort (et de celui de la famille) et comme un
facteur d'évolution profonde des sociétés par le
rééquilibrage qu'il induit entre les sexes.
Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il
s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité
traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement
régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre
également l'opportunité de conduire des actions de formation,
notamment en matière de développement communautaire et de gestion
d'entreprise.
1.3.2.2.3. Des taux d'intérêts plus
élevés que le secteur bancaire traditionnel
Les adversaires du micro crédit lui opposent souvent
les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils
regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres
programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Certains
estiment que si le micro crédit était réellement efficace,
celui-ci serait adopté depuis longtemps dans les pays
développés pour résoudre la crise du chômage. Une
étude réalisée en 200411 ; estime que le micro
crédit favorise des activités peu rentables et devrait
s'accompagner de programmes sociaux. Certains acteurs du micro crédit
dénoncent des organisations non gouvernementales qui utiliseraient le
micro crédit comme source de financement.
Toutefois, les actifs qui font appel au micro crédit
n'ont pas d'autre accès au crédit. En général,
leurs seuls recours sont les usuriers qui appliquent des taux approchant les 1%
par jour. Avec des taux compris en général entre 10 et 30% par
an, les organismes de micro crédit offrent un accès à des
crédits maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de
développement. Dans les institutions bien gérées, les taux
de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne
sont pas du tout insurmontables12. Les taux élevés
sont attribuables selon les cas aux coûts de la main d'oeuvre importante
(nécessaire pour la sélection et le suivi
11 E., Adeleski, Enquêtes sur les micros
crédits, Scodel, Paris, 2004, P.160
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants25.png)
22
12 E., Adeleski, Op.cit., p. 161
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants26.png)
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
de clients vivant dans des zones parfois
éloignées) et au coût de refinancement des institutions,
renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les besoins en
matériels informatiques et autres biens (matériels de bureau,
véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de
fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement
psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés
dans la rubrique du fonctionnement.
1.3.2.2.4. Une solution parmi d'autres pour permettre
le développement
Les actions de micro crédit ne détournent pas
les autres programmes humanitaires qui répondent à des actions
d'urgence ou de développement sous forme de dons. Les actions de micro
crédit sont financées par l'épargne solidaire et ne «
concurrencent » donc pas directement les autres types d'actions de
développement durable. Il est souvent souhaitable de lier le micro
crédit à d'autres mécanismes d'aides au
développement, les deux outils étant davantage
complémentaires que substituables.
1.3.2.2.3. Le Capital risque 1.3.2.2.3.1.
Définition :
Il existe plusieurs définitions variant d'un auteur
à l'autre et d'un pays à l'autre du capital risque. Toutefois,
cette notion traduit imparfaitement le concept américain de capital
venture :
Pour Chérif MONDHER13 la version
française fait primer la notion de risque sur celle d'aventure, ce qui
est une traduction assez approximative et inadaptée, il s'agit pourtant
d'une aventure entre industriels et financiers, associés dans un projet
d'entreprise.
Le capital venture est défini par
l'European Capital Association (EUCA 1990) comme « Tout
capital investi par un intermédiaire financier dans des
sociétés ou
13 C., Monther « le capital risque », banque
éditeur, L'Hermès, Lyon, 2000 P 14.
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants27.png)
24
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des projets spécifiques à fort
potentiel »14. Cette définition restrictive
concerne plutôt des entreprises de hautes technologies, avec un fort
potentiel de croissance, les risques généralement
élevés de ces opérations sont compensés par des
perspectives de plus values importantes à réaliser au bout d'un
certain temps.
Les investisseurs en capital risque définissent leur
métier comme « le financement et l'assistance au management
»15 et ils mettent en avant l'expression de partenaire
actif de l'entreprise ou du dirigeant.
M.BERTONECHE et L.VITEERY 16 affirment au sens
large du terme « le capital risque peut couvrir toutes les
activités d'apport des fonds propres à des sociétés
non cotées » à l'autre extrême, certains
considèrent que le capital risque est limité aux
opérations d'investissement dans des entreprises en création ou
dans les jeunes entreprises technologiques.
Hilmi ABDELOUHAD a défini le capital risque «
comme un mode de financement par lequel un investisseur (capital risqueur)
met des fonds propres » généralement en capital dans
une des entreprises ou un projet qui réunit les conditions fondamentales
suivantes :
- Des bonnes perspectives de profit ;
- Un esprit de partenariat et d'association ; - Une
mobilité du capital.
Selon M.D NOUVELLET17 : « le capital risque
peut se définir comme l'association d'un entrepreneur et d'un
capitaliste, qui vont ensemble couvrir le risque de l'entreprise et se partager
leurs profits éventuels ».
14 R., Aron, et Cie Encyclopédie de gestion, tome
1, La découverte, Paris, 2001, P 287.
15G. Hirigorsen, « Transmission des PME et
participation des salariés », Banque n°412, Mai 1978, P
484. 16 M. Bertoneche, « Capital risque », PUF, Paris, 1987, P
5
17D. Nouvellet «Le capital risque, un
métier » risque banque n° 496, Paris, 1989, P. 57
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants28.png)
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D'après l'ensemble des définitions, il ressort
que la traduction du vocable anglosaxon capital venture le capital
risque n'a pas manqué d'engendrer des difficultés de
définitions et d'approches. Ces difficultés sont apparues au
niveau de ses interventions et ses secteurs visés.
Le capital risque est une opération économique
très importante pour les nouvelles entreprises qui souhaitent se
développer. L'utilisation du terme « risque » met l'accent sur
le côté risque de l'investissement, au lieu de miser sur les
profits générés. A cet effet, on essaye de trouver
d'autres expressions pour s'approcher du terme « capital venture »,
utilisé dans divers pays. C'est ainsi qu'on utilise les termes Capital
aventure, Capital Croissance ou encore Capital risque pour désigner
positivement cette opération.
Le capital risque est un investissement réalisé
par des sociétés spécialisées dans l'aide aux
jeunes entreprises. Ce capital est souvent apporté aux PME qui
possèdent un large potentiel de développement ainsi que de retour
d'investissement. Non seulement l'investisseur propose son capital à la
jeune entreprise mais il met également à profit pour celle-ci ses
expériences et ses réseaux pour la création et pour le
premier pas de développement de l'entreprise. Assez souvent, on choisit
des entreprises innovantes ou de technologies. Récemment, le
capital-risque intéresse aussi les entreprises de technologie du
développement durable. L'investissement consiste d'une manière
générale en l'octroi de fonds. Il peut ainsi prendre la forme de
capitaux propres, de droit de souscription, d'options ou d'obligations
convertibles. Dans ce cas, le capital risque comporte des risques dont le
degré varie et qui peuvent être compensées par un rendement
proportionnel sur l'investissement. L'investisseur générera ce
rendement avec la plus-value sur les actions de l'entreprise ou en
réalisant un gain de capital. Quelles sont alors les stratégies
et les conditions pour l'investissement de ce capital risque?
Les « capital-risqueurs » investissent leurs fonds
pour des entreprises qui présentent un fort potentiel de croissance
ainsi qu'une position prometteuse sur le marché. C'est ainsi qu'ils
s'ouvrent aux entreprises qui s'axent sur les technologies d'information et de
la communication, les technologies de développement durable ou encore
les
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biotechnologies. En second lieu, les capital-risqueurs ne
s'investissent que dans les entreprises où leurs fonds
généreront un taux de rentabilité très
élevé.
1.3.2.2.3.2. Les caractéristiques du capital
risque
Le capital risque n'est pas comme les autres modes de financement
traditionnels, il comporte plusieurs caractéristiques, ainsi
PRATT18 en a cité trois :
- Une participation au capital social ;
- L'apport d'une valeur ajoutée au capital investi par une
participation active ; - L'orientation à long terme (de 5 ans à
10 ans).
1.3.2.2.4. La Tontine
1.3.2.2.4.1. Définition
La tontine est une association d'épargnants au sein de
laquelle les adhérents versent des cotisations dans un pot commun. Lors
de la dissolution de la tontine, les bénéfices sont
intégralement répartis entre les survivants.
Les frais applicables à une tontine sont
élevés. Ils sont de 18,5% prélevés lors du
versement de la prime19. Ces frais sont statutaires et pris une fois
pour toutes.
Une tontine dure en général vingt ans. C'est la
contrainte majeure de ce placement. Pendant tout ce temps, les sommes investies
au sein de la tontine sont indisponibles. L'épargnant ne peut faire
aucun retrait sur son contrat. Notons qu'il n'existe des tontines de
durée plus courte mais en aucun cas inférieur à 10 ans.
1.3.2.2.4.2. Les avantages de la tontine
Les principaux avantages de la tontine sont:
18 C. Pratt, Politiques financières de
l'entreprise, La découverte, Paris, 1994, P. 113
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants29.png)
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19
www.la-tontine.org
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants30.png)
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
- Le contrat ne présente aucune valeur de rachat ;
- Les sommes placées sont exonérées de
l'impôt, l'assiette de cet impôt prend en compte les biens dont
vous êtes propriétaire ;
- L'engagement est libre.
1.3.2.2.4.3. Les inconvénients de la
tontine
- Les membres de la tontine ne sont pas protégés
par la loi. En cas de différend, l'inexistence de contrat entre les
membres rend difficile l'établissement des droits d'un chacun.
- Le niveau de fonds disponibles ne permet de financer un grand
projet de création d'entreprise.
- Le financement par la tontine dépend de la
contribution effective des membres. En cas d'absence de cette dernière,
il y a augmentation du risque financier.
1.3.2.2.5. Le crédit bail 1.3.2.2.5.1.
Définition
Le crédit bail est contrat de location d'une
durée déterminée, passée entre une entreprise
(industrielle ou commerciale) et une banque ou un établissement
spécialisé et assorti ou non d'une promesse de vente à
l'échéance du contrat.
1.3.2.2.5.2. Les avantages et les
inconvénients du crédit bail
Au rang des avantages, on évoque parfois le fait que le
crédit bail constitue un engagement hors bilan, les entreprises
conserveraient intacte leur capacité d'endettement. Cependant, les
organismes prêteurs prennent tous les mêmes précautions et
ont tous la même approche du risque.
Les avantages de cette formule de financement sont, pour partie,
évidents :
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants31.png)
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de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
- Elle permet tout d'abord de disposer d'un équipement
sans avoir à avancer les fonds correspondants à son achat, ni
à s'endetter, si ce n'est que les analystes financiers procédant
à des retraitements permettant de mieux saisir l'état des
engagements de l'entreprise.
- Cette modalité de financement présente aussi
l'avantage d'offrir des garanties au crédit bailleur, ce qui facilite
d'autant sa mise en place. En tant que location assortie d'une promesse
unilatérale de vente, le contrat de crédit bail ne
transfère la propriété du bien à un utilisateur
qu'à la date de levée de la promesse. Avant cela, en cas de
paiement des loyers, le crédit bailleur a la possibilité de
récupérer le bien. C'est une formule souple et avantageuse pour
les entreprises qui sont amenées à renouveler leurs
équipements.
- Les loyers sont entièrement déductibles si le
prix de levée de l'option est au moins égale à la valeur
du terrain calculée à la signature du contrat, la fraction
correspondant à la différence entre la valeur de l'option et le
prix du terrain n'est pas déductible.
Toutefois, le crédit bail présente certains
inconvénients dont :
- Le coût n'est pas un facteur vraiment
défavorable, certes les taux pratiqués sont relativement
élevés et comprennent toujours une commission de gestion de
l'établissement financier et une prime de risque. Il ne faut cependant
pas oublier qu'il ne suffit pas de comparer ce coût au coût nominal
du financement par emprunt par exemple car l'emprunt entraîne toujours
des frais élevés (au niveau des garanties par exemple) et
s'accompagne toujours ; tôt ou tard, d'une augmentation des capitaux
propres dont le coût est le plus souvent très
élevé.
- Le contrat passé correspond à un engagement
définitif. On est donc tenu à payer des loyers à date
fixe. Dans le cas contraire, on est forcé de restituer le bien
loué mais également de verser toutes les échéances
encore dues jusqu'à la cessation du contrat.
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants32.png)
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de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
- De même, on est tenu de remplir les obligations qui
représentent généralement le lot de tout
propriétaire, et notamment de supporter les charges liées au
fonctionnement du bien.
- Les avantages fiscaux dont il est souvent question pour ce
mode de financement ne sont, dans la réalité, que peu
significatifs voire pas du tout.
- Le crédit bail ne remplace pas un réel fond de
roulement nécessaire aux entreprises pour mettre en marche la
production. Il ne représente qu'un moyen de soulager l'entrepreneur.
- Les biens financés dans ce type de contrat sont en
général des biens standards et non pas des biens plus
sophistiqués ou plus élaborés.
- Les garanties financières du (futur) locataire sont
examinées de manière très attentive par le loueur
1.3.2.2.6. Les autres sources de
financement
Parmi les différentes sources de financement auxquelles
on peut faire appel pour créer une entreprise, on peut distinguer les
apports personnels, les prêts d'honneur et les aides ou subventions.
1.3.2.2.6.1. L'Epargne personnelle
L'épargne personnelle est très importante. Car
plus elle est importante plus les tiers sont confiants d'investir dans le
projet. De plus, cet apport sera utile pour financer les frais
d'établissement ou certains investissements non couverts par les
prêts bancaires.
A cette épargne, il faut joindre les apports de la
famille, des amis, etc. 1.3.2.2.6.2. Le Prêt
d'honneur
Les prêts d'honneur sont des crédits à
moyen terme qui sont accordés par des organismes non bancaires
à un taux réduit ou nul. Ils ont pour objectif d'aider au
![](La-problematique-dacces-au-financement-des-PME-dans-la-ville-de-Kikwit---cas-desrestaurants33.png)
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de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
financement des besoins durables d'une création
d'entreprise, par exemple les investissements initiaux ou le Besoin en fonds de
roulement (BFR).
1.3.2.2.6.3. Les Subventions et aides
diverses
Ce sont des aides financières accordées à
des créateurs d'entreprises par l'Etat, les collectivités locales
ou d'autres organismes (associations, fondations). Elles peuvent aussi prendre
la forme d'allègements fiscaux ou de dispositifs de cautionnement.
En conclusion, le chapitre premier de ce travail s'est
axé sur des contours théoriques du financement des entreprises.
Ces derniers ont concerné la définition du terme financement et
ses différentes formes ainsi que les différentes sources dont
disposent les entreprises pour leur financement.
Si ces contours théoriques s'appliquent ailleurs,
l'économie de la ville de Kikwit, ayant ses spécificités
disposent de certaines sources qui seront étudiées dans le
chapitre deuxième.
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