WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

à‰valuation socio économique de la démarche de Conseil aux Exploitations Familiales Agricoles mise en Å“uvre par l'Association pour le Développement des Exploitations du Centre Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Nestor NGOUAMBE
Université de Dschang - Ingénieur agronome (économie et sociologie rurales) 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2. Problème

Sous l'impulsion des bailleurs de fonds parmi lesquels la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, l'Etat camerounais s'est désengagé de plusieurs fonctions d'appui à l'agriculture (approvisionnement en intrants et crédit) et a supprimé les subventions. Ce désengagement est dû à la chute des cours mondiaux des produits de rente couplée à la dévaluation du franc CFA en 1994. Ceci a donc causé une réduction de la production agricole et alimentaire, une augmentation de l'insécurité alimentaire et une augmentation de la pauvreté (Dipoko, 2001). Selon Faure et al. (2004), cette situation peut s'améliorer grâce à une modernisation de l'agriculture dite « traditionnelle ». Cette modernisation se fera, comme le précisent Daouda (2002), Djoukam (2003) et Havard et al. (2007), par une professionnalisation des agriculteurs.

Kamajou (1985), pensait que la disponibilité du capital constituait un frein à la modernisation de l'agriculture (professionnalisation des agriculteurs). Or pour Fouda (2002), malgré l'émergence des Etablissements de Microfinance (EMF) au Cameroun qui mettent le capital à la disposition des paysans, plusieurs exploitations agricoles pratiquent encore l'agriculture traditionnelle. Des études

menées sur les performances des Mutuelles Communautaires de Croissance (MC2) montrent que la non atteinte des objectifs sociaux (amélioration du niveau de vie des paysans) serait due a un manque de suivi du crédit octroyé de la part des EMF et a une mauvaise utilisation ou, encore mieux, a une mauvaise gestion du crédit obtenu par les paysans (Balep, 2005). Legile et al. (2002), pensent que la professionnalisation des agriculteurs sera rendue possible par une maîtrise du fonctionnement global de l'exploitation et de sa gestion (gestion des facteurs de production, gestion de la trésorerie, gestion des stocks, maîtrise de la sécurité alimentaire et élaboration du plan de la campagne agricole). Pour Fouda (1998) la gestion et le fonctionnement des exploitations familiales sont souvent rendus complexes a cause des difficultés rencontrées lors des prises de décision.

Ainsi, Legile (2002) et Legile et al. (2003), considèrent donc que le CEF est non seulement une démarche d'aide a la prise de décision de l'agriculteur, mais aussi un outil de professionnalisation adapté a la situation des paysans surtout en ce qui concerne la gestion de leurs activités grâce a son modèle de « prévision de campagne ». C'est pour cela que le CEF est dès lors devenu une nouvelle approche de vulgarisation visant a améliorer les performances technico-économiques des paysans, le niveau de vie familiale et a consolider de la cohésion et de la stabilité sociale (Halley et al., 2006). La capacité d'auto-analyse est déterminante dans le processus de professionnalisation conduisant les paysans a mieux gérer leurs exploitations et percevoir les changements (Djamen et al., 2002). Ceci s'explique par le fait que la plupart des exploitations ont une gestion incertaine car la prévision des campagnes a venir est rare, poursuivent les mêmes auteurs.

Testé au Nord-Cameroun depuis 1998 par le PRASAC en partenariat avec l'Institut de Recherche Agricole pour le Développement et le DGPT, le CEF est expérimenté depuis trois ans par la Société de Développement du Coton au Cameroun (SODECOTON). Depuis 2006, cette approche est aussi expérimentée a Akonolinga dans le cadre du projet promotion du Développement Durable dans les Systèmes de Recherche Agricole du Sud (DURAS) intitulé « Innovations et savoirs paysans dans les pratiques de gestion des écosystèmes forestiers humides d'Afrique de l'Ouest (Ghana, Guinée) et du Centre (Cameroun) : diversification des systèmes associant cultures pérennes et vivrières », en partenariat avec l'Association pour le Développement des Exploitations Agricoles du Centre (ADEAC) en vue d'améliorer les performances des agriculteurs de cette région dont le revenu est essentiellement basé sur les cultures du cacao, du macabo, de la banane plantain et du manioc.

Ainsi, en Mars 2006, deux chercheurs de l'IRAD ont organisé des ateliers de formation avec les animateurs paysans de l'ADEAC portant sur la programmation prévisionnelle des campagnes et le suivi technico-économique des exploitations par les paysans. Plus tard en Novembre 2006, s'appuyant sur les principes d'une démarche de conseil a l'exploitation familiale développée au Nord-Cameroun, deux journées de discussion ont été organisées au siège de l'ADEAC a Akonolinga regroupant deux chercheurs de l'IRAD, deux agents de coordination de l'ADEAC et onze animateurs paysans de l'ADEAC. Après ces journées de discussions, les animateurs paysans de l'ADEAC ont mis en oeuvre des activités d'aide a la décision dans plusieurs villages de leurs zones d'interventions. Il s'agissait principalement pour ces animateurs d'aider les paysans et les groupements villageois a mieux évaluer leurs besoins en semences, en intrants, en produits phytosanitaires, et en main d'oeuvre. Ceci en vue de permettre une meilleure évaluation des besoins en crédit et en financement de la campagne agricole.

Havard et al. (2001) soulignent que l'approche conseil en Afrique dégage des intérêts satisfaisants tant pour les paysans que pour les organismes d'encadrement (conseillers, bailleurs de fonds, Organisations non gouvernementales). Au Bénin par exemple, grâce au conseil, plus de 2360 agriculteurs se regroupent pour discuter de leurs problèmes (Violas et Zinse, 2004). En Cote d'Ivoire, certaines ONG ayant intégré l'approche conseil dans leurs activités, reçoivent le soutien de l'Etat et de la coopération française parce qu'elles ont contribué significativement a la réduction de la pauvreté (Drissa, 2001).

Vu les bonnes performances du CEF dans les situations rapportées ci-dessus, ces activités de conseil apparaissent pour l'ADEAC comme un complément important pour leur activité de microfinance. Cette étude se propose donc de faire une mise au point (bilan) de ces activités après ces deux années d'expérimentation. Pour y parvenir, il est important de connaître les activités menées dans la zone par le projet DURAS et ADEAC et comment s'est inséré les activités de conseil au sein de l'ADEAC.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault