4.3.2. Les exploitations et le CEF
La formation sur le CEF repose sur trois modules applicables
dans les exploitations agricoles volontaires des zones ADEAC. Les exploitations
ayant suivi le CEF présentent des caractéristiques
différentes et ont des niveaux de compréhension du CEF qui
changent d'une exploitation à l'autre et selon les modules ou
thèmes traités (Tableau 15).
Tableau 15. Comportement des exploitations des zones
d'étude vis-à-vis du CEF
Information sur la CEF Exploitations (%)
Avez-vous suivi le CEF Oui
Non
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74 26
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PPC-ST-AE 51
Qu'avez-vous fait en groupe ? PPC-ST 31
PPC-AE 18
Qu'avez-vous fait individuellement ?
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PPC 33
ST 37
AE 30
|
Nombre de formations suivi sur Moins de 5 38
le CEF Plus de 5 62
Motivation CEF Obligé en tant que membre 100
application CEF Oui 100
Raison non CEF Pas de formation 100
Recours conseiller
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Oui 87
|
Non 13
Oui 96
Satisfaction après discussion
Non 4
A Akonolinga, près des 3/4 des paysans ont pris part
aux différentes formations animées par les animateurs de chaque
localité. Ceux qui n'ont pas suivi (1/4) sont les paysans de Mengos
où l'animateur n'avait pas pris part aux formations et de
Ndéllé où les animateurs n'ont pas restitué aux
paysans les connaissances qu'ils ont acquises. Ces raisons laissent penser que
si les animateurs faisaient leur travail, tous les paysans membres de l'ADEAC
auraient suivi le CEF. Puisque les paysans qui ont pris part aux formations se
disent obliger de le suivre en tant que membre. Or ces raisons sont
plutôt contraires aux principes du CEF car il repose sur le volontariat
des paysans faisant partie ou pas d'un groupe organisé.
Les paysans ont suivi à la fois le conseil en groupe et
le conseil individuel et les deux englobaient trois modules (PPC, ST, et AE).
La plupart des paysans (62 %) ont suivi toutes les séances de formation.
Ceux n'ayant suivi que quelques séances avaient été soit
malades, soit hors du village pendant les formations. Tous les paysans ont mis
en application les enseignements reçus sur l'un des modules du CEF. En
cas de difficultés, la plupart d'entre eux (87 %) ont eu recours aux
animateurs et en sont ressortis satisfaits (96 %).
Remarque : A Ndéllé, bien que
les animateurs n'aient pas mis en place le CEF, quelques paysans (15 %) ont
assisté à au moins trois séances de formation avec les
techniciens de l'ADEAC en conseil individuel.
4.3.2.1. Le Plan de prévision des campagnes
Ce module permet aux paysans d'identifier leurs besoins en
intrants (semences, pesticides) pour chaque spéculation. A Akonolinga,
il était basé sur deux points essentiels à savoir,
l'estimation des quantités de semences et de pesticides et l'estimation
de la valeur monétaire de chaque intrant. Ce deuxième point
s'attarde aussi sur le coût de transport au cas où le paysan irait
lui-même faire ses achats en ville. Au terme des enquêtes, 75 % des
paysans affirment avoir traité les deux points essentiels de ce module
et 25 % disent avoir traité uniquement l'estimation des besoins en
intrants. Après les formations, chaque paysan sait qu'il est important
de faire une prévision des campagnes. Parmi eux, 72 % savent estimer les
quantités de semences et surtout de pesticides pour chaque
spéculation et le coût des différents intrants et 28 %
savent estimer le coût des intrants. Les paysans de la deuxième
catégorie sont des personnes âgées (65 %) qui ont pour
cultures de base le cacao et le café.
Mais quelques jeunes (35 %) pensent que c'est le montant
d'argent dont on dispose qui détermine les quantités exactes
d'intrants à acheter. Pour eux, le coût des intrants
représente le montant du crédit qu'ils peuvent avoir à la
caisse. Même si 89 % des paysans ont bien compris ce qu'ils ont fait en
matière de prévision des campagnes, 11 % d'entre eux ont encore
des difficultés pour estimer les besoins en semences et en pesticides
parce qu'ils n'ont pas bien compris comment prendre en compte les
incertitudes
Les connaissances acquises au terme de ce module ont
été valorisées puisque l'étude montre que 95 % des
paysans ont mis en application le PPC sous forme de budget partiel en
début de campagne (40 %), sous forme de compte d'exploitation
prévisionnelle pour chaque spéculation (23 %), ou en faisant
simplement un inventaire des besoins d'intrants direct. Les paysans qui n'ont
pas mis en application le PPC sont ceux qui pratiquent la culture de
subsistance. Ce sont des personnes âgées, hommes et femmes,
polygames ou veuf(ve)s ayant au moins 15 personnes à charge. Tous les
paysans de chaque zone ont appliqué le PPC excepté 4 % de ceux de
la zone de Ndibidjeng.
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