3 Les logiques de solidarité des acteurs
Ici, il s'agit de dégager les logiques de
solidarité des acteurs interviewés pour répondre à
notre premier objectif de recherche dans notre prochain chapitre. Pour ce
faire, nous avons mobilisé à partir des deuxième et
troisième thématiques de notre matrice, à savoir : la
représentation des services qui traitent le décrochage scolaire
et la représentation de la CAS et des collaborations
éventuelles.
Nous avons relevé d'une part, que la deuxième
thématique s'inscrit davantage dans des logiques de solidarité
contractuelle et, d'autre part, que la troisième s'étend sur
toutes les logiques de solidarité.
3.1 Logique de solidarité conditionnelle
Elle est fondée sur une condition sociale commune :
« même s'ils ne s'aiment pas, s'ils ne croient pas aux
mêmes valeurs et s'ils n'ont pas les mêmes intérêts,
les gens peuvent être solidaires entre eux, simplement parce qu'ils
partagent la même condition sociale : ils font partie d'une famille, d'un
clan, d'une ethnie, d'une région, d'un pays, sont du même sexe, du
même âge ou occupent la même place dans une organisation
sociale109. »
3.1.1 L'acteur scolaire, l'école et le
CPMS110
En prenant en considération les constats de terrain des
acteurs scolaires, nous soulevons qu'ils sont inscrits dans une logique de
solidarité conditionnelle. Voici les constats que nous avons
relevés dans notre lecture : une augmentation de la problématique
sur le territoire louvièrois ; un besoin de travailler en collaboration
avec les autres services sociaux pour ramener le jeune à l'école
; un besoin de s'outiller et de s'informer sur les services existants, sur les
nouveaux décrets. Face à la problématique du
décrochage scolaire, les acteurs scolaires participent à la CAS
et forment un groupe de professionnels.
3.1.2 L'acteur issu du milieu associatif, l'AMO
Tout comme les autres acteurs, l'AMO est inscrite dans le
contexte louvièrois où le décrochage scolaire est un
problème que rencontrent tous les acteurs sociaux et qui demande de
travailler en collaboration avec certains partenaires. Il participe à la
CAS dans des objectifs bien spécifiques.
109Bajoit, G. (2003). Le changement social :
Approche sociologique des sociétés occidentales
contemporaines (p. 137). Paris: Armand Collin.
110Ici, nous n'avons pas relevé directement le
discours de l'acteur scolaire en rapport avec cette logique de
solidarité. Néanmoins, tout au long de notre lecture, nous
induisons une logique conditionnelle.
3.1.3 L'acteur judiciaire, le SJF111
Dans le cadre de la CAS, l'acteur judiciaire a le sentiment
d'appartenir à un groupe de travail qui oeuvre dans la même
direction. Face à la problématique du décrochage scolaire,
l'agent de quartier souligne que les acteurs locaux sont tous dans le
même bateau : le but est d'aider la famille et le jeune en
difficulté. Pour l'agent de quartier, chaque acteur est un maillon
important de la chaîne de l'entraide sociale, de la solidarité.
Nous relevons que les objectifs communs des membres de la CAS relèvent
aussi d'une valeur commune et, par conséquent, s'inscrivent dans une
solidarité fusionnelle.
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