4.3 La solidarité fusionnelle
Elle est fondée sur des valeurs : « les gens
sont liés entre eux par une communauté de convictions :
ils partagent une foi, des croyances, des valeurs, une idéologie, une
utopie, le même projet d'avenir, qu'ils croient bon, non seulement pour
eux-mêmes, mais aussi pour les autres73
».
Exemple :
Certains acteurs de la CAS soulèvent l'importance de
collaborer avec d'autres intervenants sociaux pour traiter la
problématique du décrochage scolaire. Pour atteindre une certaine
efficacité, les travailleurs sociaux sont sensibles aux valeurs
«professionnelles» véhiculées par les autres services.
Certains parleront du bien-être du jeune, d'immédiateté
dans la prise en charge du décrocheur, de flexibilité, de
connaissance de la problématique abordée, de l'expérience
des acteurs...
4.4 La solidarité affective
Elle est fondée sur des affects : « les gens sont
alors solidaires parce qu'ils se connaissent, parce qu'ils ont vécu la
même histoire, partagé des expériences,
intériorisé les mêmes normes culturelles et que cela a
tissé entre eux des liens affectifs plus ou moins forts et
durables74.» Exemple :
Les expériences vécues au sein de la CAS peuvent
installer des liens de « camaraderie » et faciliter ainsi, les
relations entre les opérateurs et les institutions.
73Ibid. 74Ibid.
En prenant en considération les différentes formes
de logiques de solidarité, Guy Bajoit (2002) a construit un tableau afin
de voir en quoi elles se ressemblent et se distinguent :
Logiques de solidarité
|
Construites sur le passé
|
Construites sur l'avenir
|
Logique expressive
|
Solidarité affective
|
Solidarité fusionnelle
|
Logique instrumentale
|
Solidarité conditionnelle
|
Solidarité contractuelle
|
Pour expliciter ce tableau et les logiques de
solidarité, l'auteur soulève que : « les unes sont plus
instrumentales, plus froides (la contractuelle et la conditionnelle), tandis
que les autres sont plus expressives, plus chaudes (l'affective et la
fusionnelle) ; les unes sont plus orientées vers l'avenir, plus
projectives (la fusionnelle et la contractuelle) ; les autres sont plus
déterminées par le passé (la conditionnelle et
l'affective) 75.»
Pour Guy Bajoit, différents groupes sociaux peuvent se
fonder sur la combinaison de plusieurs formes de solidarité. Par
conséquent, tout comme une corde tressée, ces groupes seraient
plus solides. Leurs membres sont ainsi liés par les différentes
logiques à la fois. À contrario, les groupes risquent
d'être plus fragiles s'ils fonctionnent sur un seul type de
solidarité.
75Op. cit., p. 138.
|