3 Les acteurs du champ de l'accrochage scolaire sur le
territoire louvièrois
« Au cours des années 1995-1996, dans le cadre
du Fonds d'impulsion à la Politique des Immigrés, et à
l'initiative de la Communauté française, un Dispositif Accrochage
Scolaire a été mis en place. Ce dispositif avait pour mission de
lutter contre l'absentéisme et le décrochage scolaire par une
approche globale et préventive. Il s'agissait de prendre en compte et
d'articuler le travail de tous les acteurs scolaires et extra-scolaires tels
que les centres Psycho- Médico-Sociaux en priorité, mais aussi
les partenaires communaux dont la police, les Services d'Aide à la
Jeunesse, les Services d'Aide en Milieu Ouvert (AMO), le monde associatif, le
monde culturel37... »
Nous identifions quatre acteurs qui traitent la
problématique du décrochage scolaire : les acteurs scolaires,
communaux, judiciaires et issus du milieu associatif. Nous ne
36Direction Générale de
l'Enseignement Obligatoire. Circulaire pour l'année scolaire 2007-2008.
Obligation scolaire, inscription des élèves, fréquentation
scolaire, sanctions disciplinaires et gratuité dans l'enseignement
secondaire ordinaire subventionné par la Communauté
française. Administration générale de l'Enseignement et de
la Recherche scientifique (p. 48).
37 L'observatoire (2000). Décrochage scolaire
(p. 72). Dossier trimestriel n°28: revue d'action
sociale&médicosociale, a.s.b.l
développerons pas les spécificités de
chaque opérateur. Cependant, le lecteur peut retrouver dans notre partie
empirique, une présentation plus élaborée des
différents acteurs que nous avons sélectionnés pour notre
étude.
3.1 Les acteurs scolaires
La Direction Générale de l'Enseignement
Obligatoire (DGEO) est subsidiée par la C.F. Ce service a pour
mission de contrôler les inscriptions des élèves en
obligation scolaire et la fréquentation des élèves
inscrits. Ce service a une visée sociale, c'est-à-dire qu'il
travaille dans l'intérêt du jeune, en partenariat avec les
services de première ligne comme : les équipes mobiles, les CPMS,
les médiateurs scolaires, les Services Accrochage Scolaire (SAS), les
Aides en Milieu Ouvert (AMO), le Service Jeunesse et Famille (SJF), le parquet,
le Service Protection à la Jeunesse (SPJ), le Service d'Aide à la
Jeunesse (SAJ).
Remarques :
Avant 2007, le contrôle du décrochage scolaire
était du ressort du Service d'Aide à la Jeunesse. Aujourd'hui,
c'est à la Direction de l'Obligation de l'Enseignement Obligatoire de
contrôler les «décrocheurs». Le SAJ est subsidié
par la Communauté française et son cadre légal est le
décret du 04/01/91 relatif à l'Aide de la Jeunesse. Il propose
une aide spécialisée qui tend à permettre au jeune de se
développer dans des conditions d'égalité des chances en
vue de son ascension à une vie conforme à la dignité
humaine38. Leurs missions sont de mettre en oeuvre une politique de
prévention générale au niveau de l'aide individuelle en
travaillant en collaboration avec le réseau social.
Les établissements
scolaires39 sont subsidiés par la C.F. Au sein des
écoles du cycle secondaire tous réseaux confondus, on retrouve
les directeurs d'école, les
éducateurs. Outre les responsabilités du
directeur qui s'articulent autour des axes pédagogiques,
éducatifs, administratifs, matériels et financiers, il doit
gérer et coordonner l'équipe éducative, les relations avec
les élèves et les parents ainsi que les relations
extérieures de l'établissement. L'éducateur relève
les présences, s'assure de la gestion de l'absentéisme scolaire
et fait respecter les normes de l'école. Les écoles collaborent
étroitement avec les CPMS qui sont un service externe.
Cependant, ce service dispose généralement de locaux au sein des
murs de l'école. Le cadre légal du CPMS est le décret du
14 juillet 2006 (M.B 05/09/06) relatif aux
38 On retrouve cette idéologie de travail dans
le Décret du 9 mars 1991 de l'Aide à la Jeunesse (Articles 2
& 3).
39 Nous retrouvons une présentation plus
détaillé de ces acteurs dans notre cinquième chapitre.
missions, programmes et rapport d'activités.
L'équipe se compose généralement de psychologues,
d'assistants sociaux et d'infirmières. Le CPMS est le
référent primordial en ce qui concerne le décrochage
scolaire, l'absentéisme et la violence scolaire. Il collabore avec les
services venant en aide aux jeunes. L'action essentielle des centres
psycho-médico-sociaux a été renforcée ces
dernières années par deux nouveaux dispositifs : la
médiation scolaire et les équipes mobiles.
Les équipes mobiles sont
subsidiées par la C.F. et placées sous l'autorité de la
Direction Générale de l'Enseignement Obligatoire. Le cadre
légal est structuré par la Circulaire n° 1884 (24 mai 2007)
définissant les missions et le cadre d'action propre à ce
service. Le service est composé de vingt opérateurs ayant des
identités professionnelles différentes, pour toute la zone de la
C.F. On y retrouve des criminologues, des psychologues, des assistants sociaux,
des éducateurs qui travaillent par secteur en fonction du lieu
d'habitation de l'opérateur. Pour activer ce service, le directeur
d'école, ou le Pouvoir Organisateur, doit adresser un courrier à
la DGEO concernant toute situation relevant de la prévention et de la
gestion du décrochage scolaire, des exclusions et des violences
scolaires. Ceci signifie que l'équipe mobile dépend de la
volonté des directions d'écoles pour « exister ». Les
missions de l'équipe mobile sont diverses : construire ou renforcer
l'action éducative en matière de gestion ou de prévention
du décrochage, des exclusions et des violences scolaires ; soutenir les
équipes éducatives et les élèves confrontés
à une situation de crise40; contribuer au maintien ou
à la restauration d'un climat propice à l'apprentissage ; assurer
des formations sur les thèmes de la gestion et de la prévention
des situations critiques. Sur le terrain, les membres de l'équipe mobile
prennent en considération les partenaires qui ont connaissance du
dossier du jeune pour établir, éventuellement, un partenariat.
L'action du service est basée sur une approche globale et
systémique des problématiques scolaires.
Les médiateurs scolaires sont
subsidiés par la C.F. et sont placés sous l'autorité de la
Direction Générale de l'Enseignement Obligatoire. Ils
interviennent selon les axes définis par le Décret du 30 juin
1998 visant à assurer à tous les élèves des chances
égales d'émancipation sociale, notamment par la mise en oeuvre
des discriminations positives. L'équipe est composée de sept
médiateurs qui travaillent dans des zones géographiques bien
spécifiques dans les différents réseaux scolaires. La
médiation s'adresse aux jeunes de l'enseignement
40Au sens de l'article 31 du Décret du 30 juin
1998 visant à assurer à tous les élèves des chances
égales d'émancipation sociale par la mise en oeuvre de
discriminations positives
secondaire et, exceptionnellement, aux jeunes du fondamental.
Chaque réseau scolaire dispose d'un médiateur
référent intégré à une équipe zonale.
Les missions s'articulent autour de logiques de prévention (animations
sur des thématiques spécifiques) et d'intervention relative au
décrochage scolaire et à la violence selon les axes
définis par le décret du 30 juin 1998, en vue de favoriser,
conserver, rétablir un climat de confiance dans le champ scolaire. Ces
logiques impliquent un travail inter-réseaux et un partenariat avec des
organisations spécialisées pour favoriser l'intégration du
jeune dans son école ou sa réinsertion dans un autre
établissement scolaire.
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