LISTE DES ABREVIATIONS
AIC : Critère d'information de Akaike ADF : Augmented
Dickey-Fuller
BAD : Banque Africaine de Développement BCE : Banque
Centrale Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale
BCEAEC : Banque centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du
Cameroun
CAF : Centrafrique
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale
CMR : Cameroun
COBAC : Commission bancaire d'Afrique Centrale COG : Congo
FBCF : Formation brute du capital fixe
FCFA : Franc Coopération Financière Africaine FED :
Federal Reserve Bank
FF : Franc français
FMI : Fonds Monétaire international GAB : Gabon
IPC : Indice des prix à la consommation MCO : Moindres
carrés ordinaires
NEC : Nouvelle école classique
NEK : Nouvelle école keynésienne
PED : Pays en développement
PME : Petites et moyennes entreprises PIB : Produit
intérieur brut
TCD : Tchad
TIAO : Taux d'intérêt sur appel d'offre TIPP : Taux
d'intérêt des prises de pension
TIPS : Taux d'intérêt sur les placements des banques
TP : Taux de pénalité des banques
TQM : théorie quantitative de la monnaie PAS :
Programme d'ajustement structurel PNB : Produit national brut
SIC : Critère d'information de Schwartz
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UMAC : Union Monétaire d'Afrique Centrale UME : Union
Monétaire Européenne
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine ZFCFA : Zone Franc
CFA
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : L'évolution par pays des taux
de croissance de la masse monétaire (M2) et du PIB entre 1986 et 2006
....45 Tableau 2 : Description des variables, signes
attendus et source des données du modèle
1 50
Tableau 3 : Résultats de l'estimation du
panel dynamique ....53
Tableau 4 : Signes attendus et signes obtenus
des variables explicatives du modèle 1 54
Tableau 5 : Description des variables, signes
attendus et source des données du modèle 2 79
Tableau 6 : Résultats de l'estimation du
modèle à effets aléatoires 82
Tableau 7 : Signes attendus et signes obtenus
des variables explicatives du modèle 2 83
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Courbes d'évolution des taux
de croissance et d'inflation par pays 94
Annexe 2 : Résultats des tests de racine
unitaire 97
Annexe 3 : Résultats des tests de
Hausman, de normalité des résidus et de Fisher ..98
Annexe 4 : Résultats des estimations,
tests de significativité individuelle 100
INTRODUCTION GENERALE
A la fin des années 1960, l'incapacité de la
théorie keynésienne à expliquer la montée
parallèle de l'inflation et du chômage, va marquer un grand
tournant dans l'histoire de la pensée économique. On va assister
à la remise en cause de la dichotomie bloc réel/bloc
monétaire et l'idée que la sphère monétaire ne peut
affecter la sphère réelle de l'économie. La politique
monétaire, longtemps demeurée au second plan en raison de
l'audience des idées keynésiennes qui lui ont donné un
simple rôle de complément de la politique budgétaire va
alors connaître un regain d'intérêt. De plus, les
modèles de croissance endogène en précisant le fait que le
développement des banques a un effet positif sur la croissance
économique en allouant une plus grande quantité d'épargne
aux investissements marquent implicitement l'importance de la politique
monétaire pour tout objectif de croissance économique (RAMSEY
,1993).
La fin de la décennie 1970 va être marquée
par une crise économique mondiale qui ne va pas épargner les pays
Africains. Cette crise économique va conduire à la fin des
années 1980 dans les pays qui constituent aujourd'hui la
CEMAC1 à une grande vague de réformes. Les programmes
d'ajustement structurel (PAS) ont ainsi été défini, avec
pour clauses fondamentales : la libéralisation de l'économie, la
réduction des dépenses étatiques etc.... (TOUNA MAMA,
1999). De manière générale les politiques
économiques mises en oeuvre par les pays de la CEMAC et plus
particulièrement la politique monétaire vont se voir imposer de
profondes modifications au début des années 1990. On va donc
assister à la mise sur pied d'une nouvelle politique monétaire
par la BEAC2 qui va rompre avec le statisme qui la
caractérisait jusque là (BEKOLO EBE, 2001). En effet, la
politique monétaire menée jusque là par la BEAC
était restée tributaire des objectifs qui ont conduit à la
mise en place du système monétaire et financier, à savoir
développer une économie de cultures de rente ou d'exploitation
minière permettant d'assurer l'approvisionnement de la métropole.
Ce statisme se caractérise aussi par le fait que la politique
monétaire se réduisait à un seul instrument de
caractère quantitatif, celui de la fixation des côtes globales de
crédit.
1 La communauté économique et monétaire des
Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC) a été crée en 1996 et
est composée de six pays à savoir : le Cameroun, La RCA, le
Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.
2 Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), c'est l'institut
d'émission des pays membres de la CEMAC
Les réformes monétaires ainsi entreprises
amènent à s'interroger de façon générale sur
l'impact de la politique monétaire sur la croissance économique
en zone CEMAC.
On entend par politique monétaire l'ensemble des
actions engagées par les autorités monétaires et la Banque
Centrale en vue de modifier les conditions monétaires et
financières de l'économie (De Mourgues, 1988). On peut aussi la
définir comme l'ensemble des modalités suivant lesquelles les
autorités monétaires emploient certains instruments pour
influencer les objectifs opérationnels et intermédiaires de la
politique économique à travers les variables monétaires.
La politique monétaire est enfin l'action par laquelle l'autorité
monétaire, en général la Banque Centrale, agit sur l'offre
de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix.
Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la
politique économique, qualifié de triangle keynésien : la
croissance, le plein emploi, et l'équilibre extérieur.
Avant les réformes monétaires de 1990 dans la
zone CEMAC, la pratique des plafonds globaux de refinancement des banques
commerciales, permettait de déterminer un montant maximum d'intervention
de la Banque Centrale à partir des prévisions de déficit
des banques. Pour pallier aux insuffisances de cet instrument, on a
assisté à la mise en place de la programmation monétaire,
le 1er Septembre 1991 au Cameroun et le 1er Janvier 1992
dans les autres pays de la CEMAC (BEAC, 2002). Cette nouvelle technique permet
à la Banque Centrale d'arrêter les objectifs monétaires et
de crédit ainsi que le montant de refinancement des
établissements de crédit en fonction de l'évolution du
contexte macroéconomique. Elle lie la croissance de la masse
monétaire au comportement des indicateurs macroéconomiques que
sont : le solde budgétaire public, les avoirs extérieurs nets
(AEN), l'indice des prix à la consommation et surtout le produit
intérieur brut (PIB). Une relation est alors établie entre la
politique monétaire, la politique budgétaire, la contrainte
extérieure et les perspectives de croissance économique. A
côté de la mise en place de la programmation monétaire, les
autres réformes monétaires visaient deux autres points, d'une
part, la politique rénovée des taux d'intérêt avec
la libéralisation du contrôle des taux d'intérêt ; et
d'autre part le lancement du marché monétaire de la sous
région qui est devenu opérationnel le 1er Juillet
1994. Ainsi avec l'instauration de la programmation monétaire par la
BEAC, une étroite relation lie la politique monétaire à la
croissance économique.
La croissance économique désigne l'augmentation
soutenue pendant une ou plusieurs périodes d'un indicateur de dimension
notamment le produit intérieur brut (Barro et Sala-iMartin, 1995). La
croissance est un concept plus restrictif que celui de développement
qui
désigne l'ensemble des transformations techniques,
sociales et culturelles accompagnant la croissance de la production. Les
théories de la croissance ont connu une évolution dans le temps.
En effet, il y a d'abord les théories traditionnelles de la croissance
qui prennent leur origine chez les classiques. Ce sont eux qui, les premiers,
ont posé les jalons d'une théorie de la croissance. Les
conclusions de Marx rejoignent celles des Classiques selon lesquelles la
croissance n'est pas un phénomène durable. Le déclin de la
croissance trouve son origine dans les rendements d'échelle
décroissant de l'industrie.
Dans les années 1940, deux économistes se
réclamant de l'école keynésienne proposent des
modèles de croissance qui reprennent certaines idées de Keynes et
les prolongent dans le long terme. A cette vision pessimiste donnée par
les modèles keynésiens a succédé, au milieu des
années 1950, une présentation plus optimiste de Solow (1956). Il
décrit un modèle de croissance naturelle. Autrement dit, la
croissance peut être optimale sans intervention externe (publique). Dans
les années 1980 apparaissent les théories de la croissance
endogène avec des auteurs tels que (Romer, 1986,1990) et (Lucas, 1988)
qui vont remettre en cause certaines conclusions du modèle de Solow. Il
s'agit de la prise en compte des externalités et du capital humain dans
l'explication de la croissance. Une nouvelle théorie de la croissance
verra le jour dans les années 1990, avec des auteurs tels que Le Bihan
(1997), Sterdyniac (1997), Cour (1997), cette théorie
préoccupée par des considérations de moyens terme est
désignée sous le vocable théorie de la croissance
potentielle. En effet, le concept de base de cette théorie est la
production potentielle, c'est-à-dire le niveau maximal de production
soutenable à long terme sans tension excessive de l'économie et
plus précisément sans accélération de
l'inflation.
C'est à la faveur de la théorie de la croissance
endogène que la politique monétaire prend une part importante
dans la littérature de la croissance économique. De plus, les
objectifs de la politique monétaire rejoignent les objectifs de la
politique économique dont elle est l'un des principaux instruments avec
la politique budgétaire (croissance, plein emploi, stabilité des
prix et équilibre extérieur). La politique monétaire agit
sur ces objectifs à travers ses objectifs intermédiaires.
En ce qui concerne la zone CEMAC, le constat suivant peut
être fait quant à l'évolution de la quantité de
monnaie en circulation au sens M2 (billets de banque + pièces
métalliques + dépôts à vue + comptes sur livret
auprès des établissements de crédit) et du taux de
croissance du PIB sur la période qui va de 1970 à aujourd'hui.
Selon les statistiques de la Banque Mondiale, pour les pays de
la CEMAC l'on a observé un taux de croissance négatif entre 1977
et 1980 alors que le taux de croissance de la masse monétaire se situait
entre 38,1% et 21 ,38%. Entre 1987 et 1994, l'on a observé un taux de
croissance faible compris entre 1% (1994) et -6,1% (1987) tandis que le taux de
croissance de la masse monétaire était négatif -4,2%
(1986) puis -18,3% (1987) et -9,2% en (1993) avant de redevenir positif en 1994
(26,54%). En ce qui concerne l'inflation, elle était de 7,3% en 1986
puis 26% en 1994 et 4,5% en 2001.
On observe que depuis 1997 le taux de croissance de la masse
monétaire est redevenu positif tandis que le taux de croissance du PIB
est faible autour de 4,5%.
Globalement, on remarque que quand la masse
monétaire augmente, l'inflation augmente tandis que le PIB diminue.
Alors se pose le problème de la
spécificité de la relation qui existe entre le taux de croissance
de la masse monétaire et le taux de croissance du PIB dans la zone
CEMAC.
Les réformes monétaires des années 1990
dans la zone CEMAC ont conféré à la politique
monétaire commune davantage de flexibilité et d'efficacité
dans la poursuite de l'objectif primordial de la sauvegarde de la
stabilité interne et externe de la monnaie3.
On peut cependant s'interroger sur l'impact de la politique monétaire
sur l'activité économique dans la zone CEMAC.
En première lecture, il ressort de la
problématique de notre étude le débat de la
neutralité ou non de la monnaie, analysé comme l'étude des
rapports entre sphère monétaire et sphère réelle
notamment à travers les effets d'une variation de la masse
monétaire sur la sphère réelle.
Mais la question va au-delà de cette interrogation sur
la neutralité de la monnaie. Elle nécessite d'étudier les
canaux de transmission qui relient la sphère monétaire à
la sphère réelle. Cet approfondissement fait apparaître
l'enjeu implicite d'un tel sujet.
Ainsi la question principale de notre recherche est la
suivante : Quel est l'impact de la politique monétaire sur la
croissance économique en zone CEMAC ?
Cette interrogation principale aboutie à deux questions
spécifiques :
D'une part, la politique monétaire axée sur la
manipulation des agrégats de monnaie et de crédit a-t-elle un
impact sur la croissance économique en zone CEMAC ?
3 La stabilité monétaire comprend d'une part la
stabilité interne qui correspond à un taux d'inflation faible et
d'autre part la stabilité externe qui renvoie à un taux de
couverture de la monnaie suffisant (le seuil minimal est de 20% d'après
la BEAC).
D'autre part, le maintien de la stabilité des prix qui
est l'objectif principal de la politique monétaire de la BEAC est-il
favorable à la croissance économique en zone CEMAC. ?
La revue de la littérature
économique fait ressortir aussi bien au plan théorique
qu'empirique un débat sur l'impact de la politique monétaire sur
l'activité économique.
Sur le plan théorique, MUNDELL (1962),
a montré que l'action monétaire est inefficace sauf en
régime de changes flexibles quelque soit le degré de
mobilité des capitaux. En effet selon MUNDELL, dans un régime de
changes flexibles, la mobilité des capitaux implique une relation simple
entre le taux d'intérêt et le taux de change .la politique
monétaire expansionniste entraîne une baisse des taux
d'intérêt qui relance la production.
TOBIN (1965) quant à lui cherche à discuter du
rôle des variables monétaires dans la détermination de
degré d'intensité du capital dans une économie, il utilise
un modèle agrégé notamment et montre que la monnaie est
capable d'influer sur le niveau d'activité en modifiant le portefeuille
des ménages. Si jamais le pouvoir d'achat de la monnaie diminue sous
l'effet de l'inflation, alors les agents vont préférer
détenir des actifs réels dans leurs portefeuille ce qui va se
traduire par une augmentation de l'investissement et donc une croissance plus
forte.
D'après ROBINSON (1965), une politique de taux
d'intérêt bas permet de promouvoir l'investissement et la
croissance économique.
SIDRAUSKI (1967), abouti à la neutralité de la
monnaie sur le niveau et l'évolution du PIB. Il suppose que la monnaie
entre dans la composition de la fonction d'utilité des ménages
car elle fournit un flux de services issus de sa détention. La monnaie
dans ce cas n'aurait aucun effet ni à court terme ni à long terme
car elle ne serait pas susceptible d'influer sur le niveau et
l'évolution du PIB.
TOBIN (1969) utilisant une approche en équilibre
général montre que la politique monétaire affecte la
demande agrégée principalement à travers la modification
de la valeur du capital physique en rapport avec son coût de
remplacement.
Le débat entre les économistes keynésiens
et monétaristes s'est surtout situé dans le contexte du cadre
analytique de l'équilibre général keynésien de
détermination du revenu et du taux d'intérêt assurant
l'équilibre simultané sur le marché des biens et services
et le marché monétaire en économie fermée.
Les classiques pensent que dans le court terme les impulsions
monétaires n'exercent que des effets limités sur
l'activité réelle. Cette position se justifie par le fait que
selon eux, l'épargne des ménages et l'investissement des
entreprises seraient très peu sensibles aux variations du taux
d'intérêt. Ainsi, pour les tenants de cette thèse, la
monnaie est un voile ; en d'autres termes, elle est neutre.
En revanche, selon les monétaristes, la politique
monétaire a un rôle actif sur la croissance économique. De
leur point de vue, la politique monétaire restrictive entraîne une
diminution des prix relatifs des actifs monétaires, financiers et
réels .Cela se traduit par une modification des demandes réelles
que sont la consommation et l'investissement mais également les stocks
réels accumulés. Ainsi pour FRIEDMAN (1968 et 1969), à
court terme les variations de la quantité de monnaie peuvent avoir des
effets temporaires réels à cause de la rigidité initiale
des prix. Cependant à long terme, sous l'hypothèse de
flexibilité des prix et du marché du travail, les variations de
la masse monétaire n'ont d'effet que sur le niveau général
des prix. La production et l'emploi ne sont pas affectés.
Dans la théorie keynésienne, le principal
mécanisme de transmission de la politique monétaire est le canal
du taux d'intérêt, qui concerne l'ensemble des moyens par lesquels
la variation des taux directeurs est susceptible d'affecter la sphère
réelle, à travers les décisions d'investissement et de
consommation des entreprises et des ménages. Pour les keynésiens,
la croissance de la masse monétaire influe à la fois sur les prix
(inflation) et les quantités (hausse de la production). La politique
monétaire est un instrument de politique conjoncturelle et elle
relève d'interventions discrétionnaires. Il s'agit en fonction de
la conjoncture de pouvoir discrétionnairement augmenter ou diminuer les
taux d'intérêt de façon contra cyclique.
Selon l'approche néo-keynésienne
représentée par le modèle IS-LM, les chocs
monétaires sont transmis à la sphère réelle
à travers le taux d'intérêt qui est le canal
privilégié. CHANDAVARKAR (1971), assure que la fixation des taux
à des niveaux appropriés, permet d'assurer l'investissement
désiré en volume et en composition. Selon lui le taux
d'intérêt doit être maintenu à des niveaux bas pour
stimuler l'investissement.
Mc KINNON et SHAW (1973), allant à l'encontre de ce
raisonnement, ont montré que des niveaux de taux d'intérêt
bas ne favorisent pas l'accumulation du capital et la croissance
économique. En effet des taux d'intérêt faibles peuvent
stimuler la demande d'investissement. Toutefois, du fait de leur niveau assez
bas, ils ne peuvent pas susciter l'épargne nécessaire en vue de
satisfaire cette nouvelle demande créée. Il en résulte par
conséquent une diminution de l'investissement. Pour ces raisons, ces
auteurs prônent la
libéralisation financière. En
conséquence, développant la théorie de la
répression financière, ils arrivent à montrer que
les taux d'intérêt maintenus à des niveaux bas pouvaient
entraîner des effets néfastes sur l'épargne.
Selon DORNBUSH (1976), l'effet liquidité induit par
l'impulsion monétaire initiale relançant la demande interne
s'accompagne également d'une hausse de la demande
étrangère à la suite d'une dépréciation du
taux de change de court terme supérieure à la
dépréciation de long terme. De ce point de vue, la politique
monétaire n'a que des effets nominaux et non des effets réels.
D'autres auteurs travaillant en information asymétrique
sur les canaux de transmission de la politique monétaire, ont
montré qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait
également se traduire par une baisse de l'offre des crédits par
les banques. Celle-ci résulterait de l'incertitude sur la
solvabilité de certains clients à la suite de l'augmentation du
risque induite par la hausse du crédit. C'est ainsi que STIGLITZ et
WEISS (1981) ont montré, qu'en présence d'une information
asymétrique entre prêteurs et emprunteurs, les variations des taux
débiteurs bancaires ne permettent pas un apurement efficace du
marché du crédit. Dans une telle situation, le rationnement du
crédit qui est la seule réponse optimale aux variations de taux
d'intérêt débiteurs impulsés par les
autorités monétaires entraînera une diminution de la
demande via la baisse de l'investissement.
ROMER (1989) observe qu'une politique monétaire
restrictive réduit la masse monétaire ce qui conduit à une
contraction du crédit bancaire. Il s'ensuit une baisse de
l'investissement qui déprime l'activité économique.
RAMSEY (1993) reconnaît qu'une modification de politique
monétaire induit un changement rapide de l'agrégat M2, il
précise cependant que le crédit bancaire et la production
réagissent avec des délais plus ou moins importants, ce-ci
l'amène à conclure à une efficacité
supérieure du canal de la monnaie et à un rôle marginal du
canal du crédit.
De BOISSIEU (2002) souligne que le canal du crédit
n'est en général pas indépendant du canal du taux
d'intérêt, et tous les deux jouent dans le même sens pour
renforcer l'impact de la politique monétaire.
Selon NUBUKPO (2002), une modification du taux
d'intérêt directeur engendre une variation des taux bancaires qui
influe sur la demande des biens. En outre la modification du taux directeur a
un impact sur le taux de change (dans les régimes de changes flexibles)
et par suite sur les prix relatifs des biens et des actifs selon les
devises.
Au-delà du débat théorique, de nombreuses
études empiriques ont porté sur l'impact de la
politique monétaire sur la croissance économique notamment
ANDERSEN et CARLSON (1970), qui ont développés un modèle
connu sous le nom de modèle de St. LOUIS, exprimant la variation de la
dépense totale courante en fonction des variations de l'offre de monnaie
et des dépenses publiques.
L'objectif visé par ce modèle était d'une
part, de tester l'efficacité relative des politiques monétaire et
budgétaire sur l'activité économique, et d'autre part de
fournir un outil de prévision de la demande globale. Le résultat
fondamental qui se dégage de leur étude est que l'impact de
politique monétaire est plus important, plus rapide et plus
prévisible que celui de la politique budgétaire. Dans une version
ultérieure du modèle de St. LOUIS, une spécification en
termes de taux de croissance a été utilisée (CARLSON,
1978). Avec des donnés trimestrielles des Etats-Unis sur la
période 1953 à 1976, les résultats montrent que les effets
de l'offre de monnaie sont significatifs et positifs sur l'activité.
L'étude de BETTEN et HAFER (1983), portant sur six pays
industrialisés aboutit à une conclusion que la politique
monétaire à un effet significatif dans tous les pays
étudiés.
CHOWDHURY (1988) a appliqué l'équation de St.
LOUIS à six pays Européens, les résultats font ressortir
que l'impact de la politique monétaire sur l'activité
économique était plus important dans trois pays.
A l'exception de certaines études comprenant pour la
plupart des pays d'Amérique latine, peu de travaux ont concernés
les pays en développement.
Dans le contexte des programmes de stabilisation
macroéconomique dans les pays en développement, KAHN et KNIGHT
(1991) ont élaboré un modèle macro
économétrique à partir duquel les effets de la politique
monétaire sur le secteur réel peuvent être
appréhendés. Il ressort de leurs travaux qu'en ce qui concerne
l'inflation, c'est par le biais des déséquilibres sur le
marché de la monnaie et celui des biens et services, que les variations
du taux d'inflation sont expliquées.
King et Levine (1992) s'intéressent plus
particulièrement à la question de l'approfondissement financier
et procèdent pour cela à l'estimation du lien entre croissance
économique et développement financier. Ils estiment une
équation de rattrapage à la Barro en coupe transversale et
trouvent l'existence d'un lien empirique fort entre la croissance
économique et le développement financier, ce qui est en accord
avec la position de Schumpeter. Cette étude va influencer largement des
travaux ultérieurs menés dans le domaine de la politique
monétaire.
Gomme (1993), Jones et Manuelli (1995), Gillman et Kejak
(2002) ont mené une belle revue de différents modèles de
croissance endogène, on note l'utilisation par Gillman et Kejak d'un
modèle de base avec investissement en capital humain à la Lucas
sans cash-inadvance et l'utilisation d'un consommateur représentatif. Il
en ressort que, globalement, l'effet de l'inflation sur la croissance
économique est négatif.
Bynoe (1994) a adopté la version modifiée de
l'équation St. LOUIS pour tester empiriquement les effets de la
politique monétaire sur l'activité économique dans cinq
pays Africains et en utilisant les données annuelles couvrant pour la
plupart la période 1965- 1990.Il explique ainsi la prédominance
des effets de la politique monétaire par une monétisation des
réserves en devises ou du déficit budgétaire dans ces
pays.
Ireland (1994) utilise un modèle basé sur la
maximisation de l'utilité d'un ménage représentatif et la
fonction de production de King et Rebelo (1990), à partir des
données des Etats-Unis il montre que l'effet de l'inflation sur le
produit réel est faible mais négatif et que les effets de la
croissance économique sur le système monétaire sont
substantiels. Ses résultats sont compatibles avec ceux des travaux de
Tobin et Sidrauski.
Pour Alexander (1997), Khan et Senhadji (2001), Gillman et al.
(2002), Drukker et al. (2005), il en ressort qu'une faible inflation a un effet
positif sur la croissance, tandis qu'une inflation élevée a un
effet négatif sur la croissance économique.
Bernanke et Mihov (1998) utilisant un VAR semi structurel pour
évaluer et mesurer les effets des chocs de politique monétaire
sur l'activité économique aboutissent à la conclusion que
le taux d'intérêt du marché interbancaire est un meilleur
indicateur de la politique monétaire que la masse monétaire et
qu'il est difficile d'avoir un indicateur unanime pour évaluer la
politique monétaire.
Bruneau et De Bandt (1998) discutant de l'intérêt
et des limites de la modélisation VAR structurel, font une application
à la politique monétaire de la France et trouvent que la
politique monétaire a des effets significatifs sur l'activité et
l'inflation : l'impact d'un choc monétaire sur l'inflation est
négatif et persistant tandis qu'un choc monétaire restrictif
entraîne un baisse du produit réel.
Beck, Levine et Loayza (1999) mènent une étude
en données de panel et en coupe afin d'évaluer les relations
empiriques de manière dynamique entre le niveau de développement
financier et la croissance économique. Cet article se distingue par
l'utilisation des dynamic panel data, qui permettent d'estimer les
relations de croissance en utilisant une variable endogène
retardée. Ils utilisent les variables instrumentales via l'estimateur
des moments
généralisés (GMM). Cette méthode,
qui constitue alors une avancée méthodologique est aujourd'hui
utilisée par la plupart des macro-économistes parce qu'elle
permet d'apporter des solutions aux problèmes de biais de
simultanéité, de causalité inverse et de variables omises.
Ils aboutissent à la conclusion que les composantes exogènes du
développement de l'intermédiation financière influencent
positivement la croissance économique.
SARR et DINGUI (2000), ont travaillé sur les
mécanismes de transmission de la politique monétaire en
Côte d'Ivoire en utilisant un modèle Vectoriel Auto
Régressif (VAR) avec sept variables dont : le taux d'escompte, le taux
débiteur réel des banques, la masse monétaire, le
crédit à l'économie, le PIB réel, l'indices des
prix à la consommation et l'investissement privé. Les
donnés utilisées dans leur étude sont issues des
statistiques monétaires et celles de l'activité réelle sur
base annuelle. Les tests d'intégration ont permis de détecter des
ruptures structurelles dans les données. Les résultats obtenus
montrent que les impulsions monétaires sont transmises à la
sphère réelle via le taux d'intérêt débiteur
des banques. Un choc monétaire de 1% entraîne une augmentation de
l'activité réelle de 0,2%. En revanche, une hausse de l'inflation
de 1% entraîne une régression de l'activité réelle
de 0,01%.
KONE (2000) dans un article publié à la
BCEAO4., analyse l'efficacité relative des politiques
monétaire et budgétaire de par leurs actions sur
l'activité économique des pays membres de l'UEMOA5. En
termes réels et en termes nominaux sur le court terme et le long terme
à l'aide d'un modèle à correction d'erreur (M.C.E.). A la
différence de BERNARD (2000), il effectue une investigation empirique en
séries temporelles. Il aboutit au résultat que les politiques
monétaire et budgétaire influenceraient positivement le PIB
nominal et réel.
BERNARD. (2000) s'intéresse à la question avec
une approche en données de panel et en adoptant une optique purement
Keynésienne, ses résultats restent toutefois mitigés,
puisqu'il reste vague sur l'impact des variables monétaires sur la
croissance économique. En outre dans son échantillon, le sous -
échantillon des pays en voie de développement est trop faible par
rapport à celui des pays de l'OCDE (organisation pour la
coopération et le développement en Europe).
L'étude de KING (2002) qui est une extension de
l'étude de Mc CANDLESS effectue une investigation en données de
panel, elle a pour originalité que les taux de variation annuels
4 Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO), c'est l'institut d'émission des pays de l'UEMOA.
5UEMOA : Union Economique et monétaire Ouest
Africaine. Elle a été créée en 1994 et compte
à ce jour huit Etats membres : Bénin, Burkina Faso, Cote
d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Guinée Bissau.
moyens sont calculés à différents
horizons et les principaux résultats auxquels elle aboutit sont
l'existence d'une corrélation entre la croissance de la base
monétaire et l'inflation qui augmente avec la longueur de l'horizon sur
lesquels les taux de variations sont calculés ce qui permet de prendre
en compte les délais de transmission des impulsions monétaires
à l'inflation, on note aussi l'absence d'une relation de long terme
entre croissance du produit réel et croissance monétaire, ce
résultat est cependant moins robuste, il semble que cela dépende
du taux de croissance et de la quantité de monnaie.
GRAUWE et POLAN (2005) examinent à travers une
régression fondée sur l'équation quantitative de la
monnaie, la relation entre croissance monétaire et inflation.
L'étude est menée en coupe transversale et en données de
panel. Les résultats de l'étude montrent sur l'ensemble de
l'échantillon une relation positive et élevée entre le
taux de croissance de la masse monétaire et le taux d'inflation
cependant les résultats restent moins robustes concernant la relation
entre croissance monétaire d'une part et croissance de la production
d'autre part.
ONDO OSSA (2005) mène une étude sur les pays de
la zone CEMAC, en utilisant un modèle de panel, il montre que la
politique monétaire a des effets expansionnistes sur l'activité
économique contrairement à la politique budgétaire
validant ainsi l'existence d'effets anti-keynésiens en zone CEMAC.
DRAMANI, DIACK LY et NDIAYE DIOUF(2007) analysent le
mécanisme de transmission de la politique monétaire axé
uniquement sur le rôle joué par le taux d'intérêt et
le taux de change, ils ne tiennent pas compte des agrégats nominaux de
la monnaie et du crédit. Ils utilisent un modèle
macroéconomique d'ensemble dans le cadre de l'économie
Sénégalaise et aboutissent au résultat qu'un resserrement
temporaire des conditions monétaires entraîne une baisse
transitoire de la production réelle en deçà de son niveau
tendanciel.
MALLAYE (2009) étudiant l'impact des réformes
monétaires sur la croissance économique en zone CEMAC, effectue
une régression sur données de panel en utilisant
l'équation de St Louis, parvient à la conclusion que les
réformes monétaires ont des effets mitigés sur la
croissance économique : la politique monétaire a
généré une dynamique inflationniste au lieu d'une
expansion du produit intérieur brut ; il remet donc en cause
l'efficacité des réformes monétaires. On peut tout de
même relever plusieurs limites à son étude : tout d'abord
aucune solution n'est proposée devant l'inefficacité des
réformes monétaire ensuite au plan méthodologique on note
l'utilisation d'un panel simple comme l'a
fait Ondo Ossa (2005), pourtant l'utilisation d'une
méthode plus récente comme la méthode
généralisée des moments appliquée à un panel
dynamique aurait certainement permis d'obtenir des résultats plus
robuste étant entendu qu'elle permet d'apporter des solutions aux
problèmes de biais de simultanéité, de causalité
inverse et de variables omises, ce qui semble flagrant dans cette
étude.
La lecture attentive de la littérature portant sur la
relation : politique monétaire / croissance économique nous a
permis de découvrir qu'il 'existait très peu d'études dans
ce domaine concernant les pays de la CEMAC à la lumière de nos
lectures. Ainsi se pose la question de savoir si les conclusions des
études sus mentionnées peuvent s'appliquer au contexte de ces
pays.
Objectifs de la recherche
Au regard de la problématique de notre étude,
l'objectif général de cette recherche est d'évaluer
l'impact sur la croissance économique de la politique monétaire
axée d'une part sur les agrégats de monnaie et de crédit
et d'autre part sur le maintien de la stabilité des prix en zone
CEMAC.
De cet objectif général peuvent être
soulevés les objectifs spécifiques suivants :
- le premier est de valider l'existence d'un lien entre les
variables monétaires et la production de richesses
- le second porte sur l'existence d'un lien entre
stabilité des prix et croissance
économique.
Intérêt du sujet
L'intérêt de notre étude, il peut
s'observer à trois niveaux : théorique, pratique et celui de la
politique économique.
Au niveau théorique, il s'agit de ressortir l'influence
des variables monétaires et financières sur les variables
réelles. Mais aussi de montrer l'importance, voire la place centrale de
politique monétaire pour tout objectif de croissance
économique.
Au niveau pratique, cette étude se veut un
complément remarquable dans l'analyse de l'influence de la politique
monétaire sur la croissance économique en zone CEMAC. Ceci
grâce à l'approche méthodologique utilisée.
Au niveau de la politique économique, cette recherche
pourra fournir aux décideurs de politique économique et plus
particulièrement aux autorités en charge des questions
monétaires et financières, un
élément d'appréciation sur la politique monétaire
menée par la BEAC depuis les reformes des années 1990. Afin de
pouvoir éventuellement faire des ajustements en vue de soutenir les
politiques économiques générales des Etats membres sans
préjudice de l'objectif de stabilité monétaire que s'est
fixé cet institut d'émission.
Hypothèses de recherche
Pour atteindre nos objectifs, cette étude retient les
hypothèses suivantes :
H1 : La politique monétaire axée
sur la manipulation des agrégats de monnaie et de crédit a un
impact positif sur la croissance économique en zone CEMAC.
H2 : L'inflation a un effet négatif sur
la croissance économique en zone CEMAC. Pour tester de façon
efficiente ces hypothèses, une méthodologie rigoureuse est
nécessaire.
Méthodologie (cadre opératoire)
Afin de répondre aux préoccupations
suggérées par la question de recherche, une méthode en
deux composantes sera utilisée. En effet, dans un premier temps, il sera
question de savoir si la politique monétaire à travers la
manipulation des agrégats de monnaie et de crédit impacte
l'activité économique. Dans un second temps, il sera alors
question d'évaluer l'impact de l'inflation sur la croissance
économique.
1-Evaluation de l'impact de la politique monétaire
sur la croissance économique
L'économétrie des données de panel prend
en compte à la fois les données individuelles et temporelles, ce
qui permet de mieux appréhender les différents facteurs
susceptibles d'expliquer la croissance et de tenir compte des
spécificités individuelles. Nous utiliserons donc un
modèle de panel et plus précisément un panel dynamique
auquel nous appliquerons la méthode des moments
généralisés (GMM) car elle permet de contrôler les
effets spécifiques individuels et temporels mais aussi de palier au
biais de simultanéité, de causalité inverse et de
variables omises.
Tout d'abord, afin d'avoir une bonne spécification du
modèle, nous allons nous pencher sur les questions de
stationnarité des variables en effectuant des tests de racine unitaire
puis nous effectuerons un test d'autocorrélation des résidus
puisque la méthode des moments généralisés suppose
la quasi-stationnarité des variables de l'équation en niveau et
l'absence d'autocorrélation des résidus. Les résultats
obtenus indiqueront si des tests
complémentaires doivent être menés afin
d'expliciter le sens de la relation que nous cherchons à
étudier.
Le modèle empirique à estimer s'inspire de
l'équation de croissance de Barro qui fut utilisée par Beck,
Levine et Loayza (1999).
Les variables du modèle sont : le taux de croissance
économique évalué par le taux de variation du PIB (c'est
la variable à expliquer), le taux de croissance de la masse
monétaire au sens M2, le taux de croissance de la dette publique (en
pourcentage de M2 ), le taux d'intérêt débiteur des banques
, le total des réserves (y compris l'or ), les exportations , les
investissements privés et le crédit domestique fourni par le
secteur bancaire (en pourcentage du PIB).
Le rôle de la politique monétaire est saisie par
le taux de croissance de la masse monétaire (au sens M2), le taux
débiteur réel des banques étant donné que ce sont
principalement sur ces deux variables que la BEAC agit pour atteindre ses
objectifs. Tandis que la croissance économique est saisie par le taux de
variation du PIB.
Ainsi, le modèle à estimer s'écrit sous la
forme suivante :
lnPIBit =â0it +á lnPIBit-1
+â1it lnDETPUBit + â2it lnM2 it + â3it lnRESERV
it
+ â4it lnCREDIT it + â5it lnEXP
it + â6it lnTXDEBT it + â7it lnINVEST
it +íi+ãt+ jiit
Avec í l'effet spécifique pays, ã l'effet
spécifique temporel et jt le terme d'erreur ; i est l'indice pays et t
l'indice temporel.
2- Evaluation de l'impact de l'inflation sur la croissance
économique
Cette deuxième étape va nous permettre de mettre
en lumière l'impact de la stabilité des prix sur la croissance
économique en zone CEMAC. Le modèle à estimer s'inspire
des travaux de GRAUWE et POLAN (2005).
Comme variables de notre modèle on
a :
Le taux de croissance économique évalué
par le taux de variation du PIB (c'est la variable à expliquer),
l'inflation mesurée par l'évolution de l'indice des prix à
la consommation, le taux de croissance de la masse monétaire au sens M2,
le taux de croissance de la dette publique (en pourcentage de M2), le taux
d'intérêt débiteur des banques, les exportations, les
investissements privés.
Ainsi, le modèle à estimer s'écrit sous la
forme suivante :
lnPIBit =â0it +â1it lnDETPUBit + â2it
lnINFLA it + â3it lnM2 it + â4it lnEXP it +
â5it lnTXDEBT it + â6it lnINVEST it + it
Où la perturbation 1it = á i +
çit
Avec á i l'effet spécifique individuel
et çit le reste de la perturbation.
Population de l'étude
Elle est constituée des six pays de la CEMAC : Cameroun,
République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et
Tchad.
Ces pays sont dotés d'une Banque Centrale commune qui
définit et met en oeuvre la politique monétaire applicable dans
les six Etats.
Source des données
La collecte des données se fera en consultant les
statistiques de la BEAC, des ministères en charge des questions
économiques et financières des pays de la sous région et
autres institutions spécialisées telles que la Banque
Mondiale.
Période d'étude
Notre période d'étude va de 1986 à 2006.
Elle peut être subdivisée en deux souspériodes. En
réaction à la grave crise économique qui secouait les pays
de la CEMAC, le conseil d'administration de la BEAC se réunit le 16
Octobre 1990 et adopte une série de mesures qui vont reformer la
politique monétaire menée jusqu'à lors6.
La première sous- période sera : 1986-1991 et la
seconde ira de 1992 à 2006.
Cet échantillon repose donc sur une analyse en coupe
longitudinale et transversale d'un échantillon de six pays sur la
période 1986-2006.
6 La programmation monétaire devient effective sur toute
l'étendue de la zone CEMAC le 1er janvier 1992.
Pour mener à bien cette étude, notre travail va
s'organiser en deux grandes parties. La première partie intitulée
« Monnaie et croissance économique en zone CEMAC » a pour
objectif d'évaluer l'incidence de la politique monétaire à
travers la régulation de la masse monétaire sur la croissance
économique. Elle commence par revisiter le débat théorique
de la relation monnaie croissance économique. Puis elle procède
à une vérification dans le contexte des pays de la
sous-région.
La deuxième partie quant à elle a pour objectif
d'évaluer l'impact de la politique de stabilité des prix sur la
croissance économique en zone CEMAC compte tenu de
l'hétérogénéité des pays. Elle s'intitule
« Stabilité des prix et croissance économique en zone CEMAC
». Pour atteindre cet objectif, nous commencerons par présenter le
débat sur les effets de la stabilité des prix sur la croissance
puis nous étudierons les spécificités de la relation
stabilité des prix croissance économique en zone CEMAC, et enfin
nous procéderons à une vérification empirique de cette
relation.
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