3.3. Le cadre général de la cueillette
des données
La cueillette des données a été
effectuée dans quatre principaux quartiers de la ville de
Yaoundé. Il s'agit plus précisément, des
quartiers Emombo, Ekounou, Mvog-ada et Nkomo. Ces quartiers ont
été retenus pour la cueillette des données, étant
donné le grand nombre des natifs de Baleng concentré dans ces
zones. Les données ont été recueillies par nous-même
dans un cadre familial. Nous nous déplacions avec l'aide des amis aux
domiciles des adolescents, et à la fin de chaque rencontre l'enfant nous
référait à un autre enfant baleng, en prenant soin de nous
donner ses coordonnées. Ainsi cette méthode nous a permis
d'obtenir notre échantillon au cours de la période allant du 11
juillet au 04 août 2007.
Sur un total de 230 questionnaires passés sur le
terrain, nous sommes rentrés en possession de 217. Et sur les 217 sujets
ayant complété toutes les parties du questionnaire, seulement 208
ont été véritablement exploités. Pour éviter
de fausser nos analyses statistiques, neuf sujets ont été
éliminés lors du dépouillement du questionnaire car ils ne
semblaient pas répondre sérieusement à certaines
questions. Les données recueillies sur le terrain au cours de
l'enquête ont été analysées en utilisant une
technique qui mérite d'être préalablement
présentée.
3.4. Le plan de l'analyse statistique
Le dépouillement du questionnaire et le traitement
statistique ont été réalisé via le logiciel SPSS
(Statistical Package for the Social Sciences). Nous avions
procédé à deux types d'analyses : descriptive et
corrélationnelle.
3.4.1. Analyse descriptive
Après dépouillement du questionnaire nous avions
procédé à une analyse descriptive. Celle-ci consistait
notamment à examiner les résultats des informations recueillies,
à les ordonner, et à les présenter sous forme de tableaux
de fréquence. Ces tableaux nous permettant ainsi d'observer les
tendances générales des résultats.
3.4.2. Analyses des corrélations
L'objectif visé par cette analyse est de
répondre à notre question de recherche à savoir s'il
existe un lien corrélationnel entre l'environnement psychosocial des
adolescents balengs et leur attitude vis-à-vis de la langue maternelle.
La réponse à cette question passe par la vérification des
hypothèses de recherche qui en découlent. Étant
donné que chacune des parties du questionnaire comporte un mode
d'évaluation et des stratégies de questionnement
différentes, nous avons à cet effet utilisé deux outils
d'analyse statistique : le test de corrélation
Point-Bisérial (noté rpb)
et celui de Bravais Pearson (noté
rxy).
3.4.2.1. Le coefficient de corrélation de
Pearson
Le coefficient de corrélation de Pearson
(rXY) est une technique qui
mesure le degré et la direction de la relation entre deux variables
ordinales. Cet instrument nous permettra de répondre à la
question 4 de notre recherche, à savoir le lien qui existe entre
l'influence des membres de l'outgroup et les attitudes des adolescents Balengs
vis-à-vis de leur langue maternelle. Le choix de ce type d'analyse
s'appuie sur le fait que les variables de cette hypothèse de recherche
étaient mesurées à partir d'une échelle par
intervalle suite au calcul des scores.
Généralement, le but de cette analyse est d'une part, de
vérifier si deux variable (X et Y) croissent ou décroissent
ensemble, d'autre part, de mesurer jusqu'à quel degré elles
croissent ou décroissent ensemble.
? Le test d'hypothèses avec le coefficient de
corrélation de Pearson
Pour tester une hypothèse avec la statistique de
Pearson, il y a cinq principales étapes à suivre.
? Émission de l'hypothèse
nulle
La question principale qu'on se pose au départ d'une
étude est celle de savoir si la relation entre les variables à
l'étude est significative ? Autrement dit le
coefficient de corrélation de Pearson est-il significativement
différent de 0 ? Ainsi on émet le test d'hypothèse
bilatéral suivant :
Avec H0 = hypothèse nulle
H1 =
hypothèse alternative
? Calcul de la valeur du coefficient de
corrélation (rXY) entre X et Y de
l'échantillon
Le coefficient de corrélation d'échantillon
(rXY) peut être
donné sous forme de rapport : degré avec lequel X et Y varient ensemble/ degré avec
lequel X et Y varient séparément. Ou encore covariance de X et Y/
variance de X et Y séparément. Ceci revient à la formule
à partir des données brutes suivante :
Où,
n = nombre de paire d'observations
ÓXY = somme des produits croisés de X et Y
ÓX et ÓY sont respectivement les sommes des
scores de X et de Y
ÓX2 = somme des carrés des scores
pour X
ÓY2 = somme des carrés des scores
pour Y
(ÓX) 2 = carré de la somme des scores
pour X
(ÓY) 2 = carré de la somme des scores
pour Y
? Localisation de la valeur critique de dans le tableau.
Pour obtenir cette valeur, il convient d'abord de
définir le degré de liberté. Il s'obtient à travers
la formule suivante : ddl = n - 2 avec n = taille de
l'échantillon. Ensuite on détermine le seuil de signification
qu'on peut noter (). Pour notre étude, . Nous pouvons donc lire le rXY à 0,05 avec le ddl qui
convient sur la table. Notons qu'il s'agit d'un test bilatéral.
? Comparaison du coefficient de corrélation
calculé () au coefficient de corrélation critique ( ) et prise de décision
Au terme de nos calculs, au seuil de signification,
Nous rejetterons H0 si =
Par contre, nous accepterons H0 si >
? Interprétation du coefficient de
corrélation de Pearson
Il s'agit à cette étape de répondre
à la question de départ, celle de savoir si est significativement différent de 0.
Après le calcul de l'indice, on doit s'assurer qu'il soit compris dans l'intervalle -1 =
rxy = 1. Ainsi, lorsqu'on notera rxy = -1 et
rxy = 1 cela décrit respectivement une corrélation
linéaire parfaite négative et une corrélation
linéaire parfaite positive. On notera rxy = 0 pour signifier
qu'il y a absence de corrélation linéaire entre les variables
à l'étude.
- Si 0 = rxy = 0,20, on note une corrélation
faible ;
- Si 0,20 = rxy = 0,40, la corrélation est
peu significative ;
- Si 0,40 = rxy = 0,60, la corrélation est
dite moyenne ;
- Si 0,60 = rxy = 0,80, la corrélation est
significative ;
- Si 0,80 = rxy = 1 la corrélation est
forte.
Après avoir déterminé le coefficient de
corrélation entre deux variables métriques, il est important
d'apprécier l'importance du lien qui existe entre elles. Le calcul du
coefficient de détermination () permet ainsi d'obtenir la variabilité commune entre
les variables. On l'obtient en multipliant par 100 le coefficient de
corrélation élevé au carré.
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