3.2. Technique de cueillette des données
Dans le domaine de la psychologie sociale, l'enquête est
l'une des méthodes les plus utilisées. En fait, dans le langage
courant, le mot « enquête » signifie:
quête d'informations, collecte de témoignages, recherche pour
savoir quelque chose. De façon générale, en sciences
humaines, l'enquête vise à obtenir des renseignements sur des
individus ou sur une population donnée à propos de leurs
opinions, de leurs croyances ou de leurs comportements (Jones, 2000,
cité par Zouali, 2004 :145). Selon le type d'information que le
chercheur souhaite collecter, la précision des réponses
désirées, le nombre de personnes concernées, le chercheur
est appelé à choisir entre plusieurs alternatives :
l'observation, l'entretien ou le questionnaire (Krosnick, 1999).
Dans notre étude, nous avons opté pour le
questionnaire comme outil nécessaire pour effectuer notre enquête.
Car cet instrument permet de recueillir un maximum de données par le
biais de questions, mobilise le moins de personnes possibles et le moins de
temps possible, permet ainsi un retour rapide des informations, il peut
être adapté en fonction de la population à l'étude
et en fonction de l'objet de la recherche, et finalement, il est facile d'en
vérifier la validité (Krosnick, op.cit.).
3.2.1. Description du questionnaire
Afin de répondre à nos questions de recherche,
nous avons construit un questionnaire comportant 32 items repartis en six
parties.
La partie1 étant la partie identificatoire,
elle a pour but de nous renseigner sur l'âge du sujet, son sexe, son
niveau de scolarité, son lieu de naissance, son niveau de maîtrise
de la LM et le village d'origine de son père ainsi que celui de sa
mère.
La partie2 porte sur les renseignements à
propos de la pratique de la langue maternelle en milieu familial.
La partie3 porte sur les
interactions de l'adolescent avec les membres de sa communauté
ethnolinguistique. Centrée sur les habitudes linguistiques et
culturelles, cette partie vise à recueillir des renseignements sur les
fréquentations du village et des lieux culturels par le sujet.
La partie4 a pour objectif de recueillir les
données sur la promotion sociale de la langue.
La partie5 quant à elle mesure l'influence des
membres de l'outgroup sur les attitudes et comportements de nos sujets
vis-à-vis de la LM.
Et la Partie6 enfin tente de mesurer
les attitudes des sujets vis-à-vis de leur langue maternelle. Dans
cette partie du questionnaire nous avons formulé un certain nombre
d'énoncés fondés sur des croyances ou des comportements
face à cette langue. La tâche du répondant consistait
à indiquer pour chaque énoncé, son niveau d'accord au
moyen de l'échelle de Likert (1932, cité par Thomas et
Alaphilippe, 1993) en cinq points définie à une
extrémité par « Tout à fait
d'accord» et à l'autre par « Pas du tout
d'accord ».
Nous avons utilisé l'échelle de Likert
puisqu'elle est considérée comme une des échelles les plus
utilisées pour mesurer les attitudes et aussi, à cause de la
facilité avec laquelle on peut développer les
énoncés devant faire parti du questionnaire (Krosnick, 1999). Si
le sujet se place sur un échelon inférieur à 3, ceci
signifie qu'il est en accord avec l'énoncé et par
conséquent manifeste une attitude négative. Si par contre, il se
positionne sur un échelon supérieur à 3, ceci indique
qu'il est en désaccord avec l'énoncé et qu'il a une
attitude plutôt positive. Si alors, il se positionne à 3, ceci
indique qu'il manifeste une attitude neutre. Lors de l'analyse statistique, les
scores individuels s'obtiennent par l'addition des notes obtenues à
chaque item.
Nous devons noter que chacune des parties de ce questionnaire
comporte un mode d'évaluation et des stratégies de questionnement
différentes. C'est ainsi qu'il y a des parties composées
d'énoncés à échelle de fréquence
représentées par des numéros et des mots. Par exemple, en
ce qui a trait aux questions se rapportant aux items 20, 21, 22, 23 et 24, les
sujets répondaient au moyen de l'échelle suivante :
Il y a aussi des questions dont le sujet est appelé
à répondre par « oui » ou par
« non ».
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