2.3. RELATION THÉORIQUE ENTRE LES VARIABLES
2.3.1. Relation entre environnement et attitude
Morissette et Gingras (1989) conçoivent les attitudes
comme une disposition intérieure de la personne qui se traduit par des
réactions émotives modérées qui sont apprises puis
ressenties chaque fois que cette personne est en présence de l'objet;
ces réactions émotives la portent à s'approcher ou
à s'éloigner de cet objet.
Toutefois, les attitudes et le comportement subissent
l'influence des facteurs soit externes soit internes à l'individu. Les
processus sociaux tels que l'imitation, la conformité jouent un
rôle important dans la formation des attitudes. Dans le domaine de
l'acquisition d'une langue, Gardner (op.cit.) fait remarquer que le milieu
socioculturel dans lequel a lieu l'apprentissage influence les attitudes, car
un individu attache les croyances et la culture de la communauté
où il évolue à ses attitudes. Le contexte social englobe
non seulement la famille et les amis mais aussi la communauté au sens
large.
Baker (1996) a mené une étude sur la relation
entre les attitudes envers la langue et l'environnement social, autour de 797
élèves âgés de 11 à 14 ans au Pays de Galles.
Les résultats ont montré une plus grande corrélation entre
les variables environnantes et les attitudes observées alors que la
corrélation entre les attitudes et les attributs individuels
(l'âge, le sexe et la compétence linguistique) est moins
évidente. L'hypothèse de l'influence de l'environnement est donc
renforcée.
2.3.2. Environnement et motivation à
apprendre/parler la langue
Selon Baker (op.cit.) la présence
significative de la langue dans l'environnement
est un impératif pour toute langue vivante. L'acquisition d'une
langue indifféremment de l'âge de l'apprenant n'est jamais un
processus exclusivement intellectuel. Cet apprentissage sollicite la
totalité de la personne : son affectivité, sa
psychomotricité à différents niveaux et son intellect.
La qualité d'un apprentissage dépend de son
intensité et de sa régularité, ce qui nécessite un
environnement favorable. Les motivations ne sont pas purement linguistiques.
Pour cela, il faut des modèles ou des incitations (motivations), du
milieu familial, social, de l'environnement scolaire.
En somme, de la relation entre l'environnement psychosocial et
l'attitude, nous dirons que l'environnement psychosocial est à la fois
source d'influence et de motivation pour l'individu. Les attitudes envers la
langue sont déterminées par les valeurs individuelles,
elles-mêmes influencées par le contexte social (Spolsky, 1989,
cité par Baker, 1996).
Cette synthèse justifie ainsi notre choix des
théories présentées plus haut pour soutenir notre
étude. Ceci nous conduit à la formulation de nos
hypothèses.
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