CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le développement est une question préoccupante
pour tous les pays du monde, mais celle du développement rural est
encore beaucoup plus pressante. Dans le souci d'avancer une approche de
solution aux multiples problèmes qui dressent des obstacles divers au
développement de nos communautés rurales, nous avons
traité ce thème de mémoire au terme de notre étude
universitaire, intitulé `'Participation des populations au
développement local : cas de la commune rurale de Koumban,
Préfecture de Kankan''. Notre intérêt pour ce domaine est
né d'un constat pratique, la région de la Haute Guinée
étant la plus vaste et la moins peuplée parmi les quatre que
compte la Guinée, le niveau d'avancement sinon de développement
reste à désirer, malgré l'abondance des ressources
humaines et naturelles dans cette zone.
Ainsi, nous avons jugé utile de chercher à
comprendre la part de la population dans le processus de développement
de notre pays à travers la localité de la préfecture de
Kankan en général et celle de la CR de Koumban en particulier.
Dans cette étude, nous sommes partis de la question de recherche
suivante : Quelle est la participation de la population de la CR de
Koumban à son développement local ? L'hypothèse
de notre recherche est : La participation des populations de la
commune rurale de Koumban au développement local dépendraient de
leur statut social.
La théorie du développement local participatif
et la théorie de la décentralisation ont servi pour affiner le
cadre théorique et l'approche qualitative a servi comme démarche
méthodologique pour les études de terrain avec l'utilisation de
la technique de l'entretien semi structuré.
Les résultats auxquels notre étude a abouti
sont : le profil sociologique des enquêtés ; la
participation de la population aux prises de décisions et à la
réalisation des infrastructures de développement local ; les
organisations socio-économiques et les ressources internes de la CR de
Koumban et enfin, le suivi-évaluation, gestion des affaires locales et
les facteurs d'exclusion.
Ces résultats ont corroboré la participation des
populations de Koumban aux actions de développement de leur
localité nonobstant qu'elles ne participent pas toutes à tout le
processus depuis la conception des projets jusqu'à leur mise en oeuvre
et le suivi-évaluation. Retenons qu'à ce niveau, la participation
de la communauté est souvent tributaire du statut social des acteurs de
la zone d'étude. D'où la confirmation de notre hypothèse
de recherche.
Enfin, bien que nous ayons eu à atteindre ces
résultats au terme de ce travail, nous ne nous targuons pas avoir
épuisé la recherche sur le chapitre du développement
participatif à Koumban. Nombreux sont des volets qui n'ont pas pu
être abordés au cours de cette recherche, faute
d'expérience approfondie, de temps et de moyens nécessaires pour
mener une étude plus exhaustive. Nous estimons avoir laissé la
voie de recherche, fort enviée, libre pour les prochaines aventures
scientifiques.
Partant des réalités constatées sur le
terrain et des expériences antérieurement sur le
développement participatif local, nous formulons les recommandations
suivantes :
- Sensibiliser la population très
particulièrement les sages et les leaders coutumiers en vue d'une
intégration des allogènes par l'adoucissement de certaines
pratiques socioculturelles.
- Sensibiliser la population au changement de vision à
l'égard de la jeunesse pour une participation effective aux projets de
développement.
- Renforcer la capacité de la couche féminine et
juvénile à travers la formation et l'accompagnement dans les
initiatives individuelles et collectives pour assurer leur émancipation
collective.
- réglementer et sécuriser des activités
minières dans les mines d'or, pour une meilleure gestion et la taxation
raisonnable des orpailleurs professionnelles.
- Redynamiser et rééquiper le centre NAFA, et
adopter des mesures contraignantes pour encourager ses pensionnaires à
la poursuite de la formation.
- Prendre en charge des écoles arabes par l'Etat et
introduire l'enseignement du français dans leur programme en vue de
permettre aux élèves de poursuivre les études dans
l'enseignement franco-arabe, pour être compétitifs et mieux
intégrer le système éducatif général
à l'échelle nationale.
- Rendre flexibles le calendrier éducatif des
écoles primaires et leur emploi du temps conformément au
calendrier agricole et à l'emploi du temps journalier et hebdomadaire de
la population paysanne pour faciliter la scolarisation et le maintien des
enfants à l'école ;
- Augmenter le nombre des écoles secondaires notamment
dans des zones reculées pour pallier aux abandons et la
déscolarisation surtout pour les filles ;
- Appuyer et former des paysans aux nouvelles techniques
agricoles pour s'adapter au changement climatique en environnemental en vue
d'une rentabilité durable;
- Fournir des intrants agricoles et les moyens techniques
modernes aux GIE agricoles ;
- Encourager des initiatives privées dans le domaine
agropastoral ;
- Contrôler et réglementer des vidéos
clubs pour mieux s'informer de la qualité des ses projections en vue de
préserver la bonne éducation des enfants ;
- Sensibiliser à la transparence dans la gestion des
affaires publiques pour établir la confiance entre les dirigeants et la
population à la base.
Nous estimons que si toutes ces recommandations sont
appliquées la vie socio-économique peut être
améliorée durablement dans la communauté.
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