Section 3. De l'analyse de la participation
réelle de la population au développement local de la CR de
Koumban.
Au delà de toutes les théories relatives
à la participation des populations au processus de développement,
on peut dire qu'il y a une participation réelle de la population dans le
développement local de la CR de Koumban. Cela se saisit (comme le
souligne bien les résultats de notre enquête) à travers les
différentes réalisations faites dans cette CR depuis la mise en
oeuvre de la politique de décentralisation, bien que le processus soit
plus ou moins lent. En termes d'infrastructure un certain nombre
d'écoles primaires ont été réalisées. Nous
estimons que ce résultat est d'une signification assez importante si on
se réfère à cette affirmation qui dit
que : « Ouvrir une école, c'est fermer au tant de
prisons. »
En se référant à l'une des
caractéristiques des communautés rurales guinéennes, nous
pouvons dire que l'analphabétisme qui a fatigué les vieilles
générations risque d'en faire autant aux
générations futures si des meilleures dispositions ne sont pas
envisagées c'est à dire la formation.
Contrairement à cette vision où
l'analphabétisme apparaît comme un danger, nous pouvons dire que
la CR de Koumban est entrain de poser les bases exactes de lutte contre ce
fléau et en ce sens, elle est entrain également d'assurer
à sa jeunesse un lendemain meilleur à travers leur formation.
Cela est une nécessité dans la mesure où tout
développement repose en général sur trois principales
ressources : humaine, financière et matérielle. Les
ressources humaines apparaissent dans cette trilogie comme des
éléments incontournables et nous pouvons aussi affirmer que toute
ressource humaine bien mise en valeur est capable d'entreprendre le
développement.
Au sein de cette même CR, un centre de santé et
quatre postes de santé ont été aussi
réalisés. Il se passe de tout commentaire à ce niveau, car
entre le développement et la santé il y a interaction et
même rétroaction. Il n'y a de développement sans une
condition de vie saine. Sur la base de ces considérations, on peut dire
une fois de plus que l'initiative de développement est entrain de faire
un bon chemin dans la CR de Koumban.
Selon les résultats de nos enquêtes, les
organisations sont d'autres acteurs indispensables dans le développement
de la CR de Koumban. Elles participent au développement en collaboration
avec les ONG, en s'attelant à des activités
génératrices de revenus telles que les cultures d'arachides, le
jardinage, des groupements artisanaux... Ces activités sont d'une grande
importance. Elles permettent à la CR d'entreprendre des actions de
développement avec les acteurs externes. Elles permettent par la suite
de résoudre des problèmes individuels et de donner un fonds
servant de ressources pour le développement de la localité. Cela
est lisible dans les discours des membres des groupements
d'intérêt économique. Bien qu'il existe des groupements
formels et informels, ils agissent dans la plupart des cas dans
l'intérêt de la communauté malgré la mauvaise
orientation des fonds accumulés par certains groupements.
En partant de nos résultats, nous disons que même
si les efforts de ces groupements, de ces organisations ne sont pas souvent
concrets ou comptabilisés, ils occupent aujourd'hui une place non
négligeable dans le processus du développement. A cela s'ajoute
leur volonté de contribuer en ressources humaines (incitation des
acteurs externes en faveur de leur développement) ; en ressources
agricole, en vue de lutter contre la pauvreté en installant des banques
de céréales et permettant un accès facile au produit de
maraîchage. Cette façon est bien une piste de contribution
à l'amélioration du bien-être de la population et qui
constitue pour la CR de Koumban un des indicateurs de développement.
Dans l'intervention de la population au processus du
développement réel de la CR, nous comprenons à travers les
résultats de la section 4.2 que les populations de la CR interviennent
dans le développement, en payant des impôts, des taxes et
redevances destinés à l'investissement et au fonctionnement de la
CR ou simplement en faisant des contribution financières volontaires
périodiques. Ce fait nous prouve qu'il existe une réelle
volonté, un effort de la part des populations de la CR de Koumban.
Il est à préciser que le dynamisme de la CR de
Koumban est à l'actif des ressources internes et externes. Ce dynamisme
se saisit beaucoup dans l'apport des ONG et projets évoluant dans la
localité comme PDLG, SNAPE, Faisons Ensemble, AMA et PACV. Grâce
à ces ONG et projets, il n'y a plus de gestion désordonnée
des fonds de la localité sans une base de programmation
adéquate pour impulser le développement. Maintenant, il y a des
structures de transparences ou cadre de concertation.
Pendant et après la réalisation des actions, une
commission de suivi évaluation composée par les
collectivités et un ADL (Agent de développement local, relevant
de la direction nationale de la décentralisation), est mise sur place.
Aujourd'hui, avec ces instances nous voyons qu'un seul individu ne peut plus
pour décider ou faire des actions de la CR. Donc à chaque fois
qu'une décision doit être prise pour des actions, ce sont ces
structures qui suivent de près, rendent clair ou déclarent
à la population des actions initiées ou réalisées
dans un conseil communautaire où tous les acteurs locaux de
développement sont invités.
Face à cette situation, les populations peuvent se
rendre compte maintenant que payer les taxes et redevances c'est pour le
développement et que ces ressources ne vont plus dans les poches d'un
individu. Avec ces instances, le conseil communautaire se tient
régulièrement et les documents comptables sont tenus par rapport
aux investissements.
Partant donc de ces structures, nous voyons que les
populations de la CR de Koumban ont compris que l'Etat leur a
transféré des compétences et qu'elles doivent les utiliser
pour entreprendre les actions du développement de leur localité.
Ce qui signifie que la politique de décentralisation dans la CR semble
être, bien accueillie et est entrain de poser les bases du
développement projeté.
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