CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Notre étude s'est assignée comme objectif
d'identifier les facteurs déterminant la faible utilisation des services
des soins curatifs dans la zone de santé de KARISIMBI.
Pendant le déroulement de cette étude, nous
avons tenté de répondre aux questions spécifiques
suivantes :
Ø Quels facteurs socioculturels sont à la base
de la faible utilisation des services de soins dans la zone de santé de
Karisimbi?
Ø Quels facteurs socio économiques sont à
la base de la faible utilisation des services soins dans cette zone?
Ø Quels facteurs démographiques influencent- ils
la faible utilisation des services des soins curatifs dans la zone de
santé de Karisimbi?
Ø Quels facteurs organisationnels qui sont à la
base de la faible utilisation des services des soins dans cette zone?
En vue de répondre à ces questions , les
hypothèses selon lesquelles la faible utilisation des services de
santé est liée aux facteurs ci-après ont été
émises :
· socioculturels tels que le niveau d'instruction de chef
du ménage bas, la non appartenance à une mutuelle de
santé, le manque de confiance envers le personnel soignant,
l'automédication ainsi que la fréquentation élevée
de la médecine naturelle;
· socio économiques tels que : le faible
revenu du ménage, le coût des soins élevé, le
chômage.
· démographiques tel que : la grande taille
du ménage;
· organisationnels comme : mauvaise qualité
des soins (médicaments non disponibles, personnel non compétent),
les visites à domicile non programmées, relais communautaires non
motivés.
En voulant vérifier nos hypothèses, nous avons
tiré au hasard un échantillon de 372 ménages pour
représenter notre population de la zone de santé de
KARISIMBI au quel nous avons soumis un questionnaire.
L'échantillonnage est probabiliste en grappes.
Comme l'étude est analytique et transversale, nous
avons trouvé utile de vérifier la force d'association entre les
variables par l'utilisation du test de Khi carré de Pearson.
Ainsi après avoir enquêté,
dépouillé et analysé les données, nous avons abouti
aux résultats suivants :
1. Les résultats liés aux facteurs
socioculturels
v Le niveau d'instruction du chef de ménage :
24.63% des enquêtés de niveau primaire avaient utilisé le
service contre 55.4% pour ceux qui dépassent le niveau primaire. Cette
variable a été révélée déterminante
pour l'utilisation des services curatifs ;
v La non appartenance à la mutuelle de
santé : 86.15% des membres des mutuelles de santé avaient
utilisé le service contre 42.01% pour les non mutualistes. Egalement
cette variable est déterminante pour l'utilisation des services de
santé.
v La confiance envers le personnel : 51.51% des
enquêtés qui ont confiance envers le personnel ont utilisé
contre 49.08% pour ceux là qui n'ont pas confiance. Il n'y a pas une
relation significative entre les deux variables.
v L'automédication : Aucun individu n'a
utilisé le service pour ceux là qui font recours à
l'automédication contre 185 soit 75.51% de ceux qui utilisent.
v La fréquentation de la médecine
naturelle : Aucun individu n'a utilisé le service pour ceux
là qui font recours à la médecine naturelle contre 63.35%
de ceux qui utilisent.
2. Résultats liés aux facteurs
socioéconomiques
v Le faible revenu du ménage : 44% des individus
dont le revenu est inférieur au coût des soins contre 54%pour ceux
là dont le coût est supérieur au revenu du ménage.
v Le coût des soins élevé : 44% des
individus dont le coût est supérieur au revenu du ménage
ont utilisé le service contre 54% pour ceux-là dont le coût
est inférieur au revenu du ménage.
v Le chômage : 22.82% des enquêtés
chômeurs avaient utilisé contre 58.57% des travailleurs. Toutes
ces trois variables se sont montrées explicatives pour la faible
utilisation des services des soins.
3. Résultat lié aux facteurs
démographiques
v La taille du ménage : Les ménages dont la
taille est > à 6 ont utilisé le service à 32.02% contre
62.10% pour ceux- là dont la taille est < à 6.Elle influence
aussi l'utilisation des services de soins.
4. Résultats liés aux facteurs
organisationnels, il s'agit de :
v Qualité des soins : Ceux qui affirment que la
qualité est bonne ont utilisé à 49.38% contre 50 pour
ceux-là qui détestent la qualité des soins.
v Visites à domicile : Les
bénéficiaires des visites à domicile ont utilisé
les services à 44 .44% contre 52.43% des non
bénéficiaires.
v Relais communautaires : Les bénéficiaires
des visites des relais communautaires ont utilisé les services à
53.84% contre 48.39 de non bénéficiaires. Il est à noter
que toutes ces trois variables ne se montrent pas déterminantes pour
l'utilisation des services.
De ce qui précède, nous formulons les
recommandations suivantes ;
· Au niveau central
- Augmenter la part relative au budget de l'Etat
accordée au secteur de la santé envue de financer les formations
sanitaires ;
- Accroître le potentiel financier de ménages en
payant régulièrement aux fonctionnaires le salaire pouvant
couvrir les besoins de la santé ;
- Améliorer les conditions de vie de la population en
luttant contre le chômage.
· Au niveau intermédiaire et
périphérique
- Promouvoir la création des mutuelles de santé
pour réduire la charge de la population face aux soins ;
- Stimuler la demande des services de santé en
sensibilisant la population sur les services offerts en faisant participer les
comités d santé pour faire comprendre la nécessité
de recourir à un service de santé ;
- Réglementer le service offert par les tenanciers des
officines pharmaceutiques ;
- Sensibiliser la population concernant les naissances
désirables envue de réduire les dépenses liées
à la grande taille de ménage.
· A la population
- Entreprendre les activités génératrices
de revenu envue d'accroître la capacité financière du
ménage
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