4°. Anatomie-pathologie
Les lésions traumatiques n'intéressent pas
seulement l'os mais également les tissus avoisinants (périoste,
muscles, tissus sous-cutanés, peau, vaisseaux et nerfs). Elles peuvent
conditionner l'évolution et le pronostic de la fracture.
Types de fracture
On distingue essentiellement deux types de fractures :
les fractures incomplètes et les fractures complètes.
Fractures incomplètes
Le trait de fracture n'intéresse qu'une partie du
segment osseux. Elles sont rares chez l'adulte (en dehors de certaines
fractures de fatigue) ; elles sont, par contre, très
fréquentes chez l'enfant en raison de la relative plasticité de
l'os. On distingue :
Les fractures en bois vert : le trait
n'intéresse qu'une seule corticale (du côté
convexe) ;
Les fractures en motte de beurre : la corticale
métaphysaire montre un décrochage ;
Fractures complètes :
Les traits de fracture intéressent la totalité
du segment osseux. Suivant le nombre de trait, on distingue : les
fractures simples (comportant un seul trait) et les fractures complexes ou
pluri fragmentaires : comportant un ou plusieurs fragments
intermédiaires.
Types de trait
Suivant le type de trait, une fracture simple peut
être :
Transversal : le trait est perpendiculaire
à l'axe de la diaphyse ;
Oblique : Ce trait présente une certaine
inclinaison par rapport à l'horizontal. Suivant l'obliquité
du trait, on distingue :les fractures obliques courtes et les
fractures obliques longues ;
Spiroïde : le trait à la forme d'une
spirale séparant deux fragments taillés en V : un biseau
supérieur et un biseau inférieur.
Les fractures complexes
Peuvent comporter :
Ø Un seul fragment intermédiaire. C'est le cas
de :
Ø Fracture à 3ème fragment en
aile de papillon ;
Ø Fracture en coin de flexion ;
Ø Fracture en coin de torsion
Ø Plusieurs fragments intermédiaires (fractures
comminutives vraies).
La comminution peut être :
Ø Des esquilles osseuses (fractures multi
esquilleuses) ;
Ø Des fragments osseux (fractures multi
fragmentaires)
Ø Plusieurs trait des fractures étagés
sur une même diaphyse réalisant une fracture pluri focale
(bifocale, tri focale, etc.)
Siège de fracture
Suivant le type d'os intéressé, une fracture
peut siéger sur :
· Un os long (fémur, tibia, humérus)
· Un os court (vertébrés) ;
· Un os plat (omoplate)
Au niveau d'un os long
On distingue :
· La fracture de la diaphyse, habituellement
divisée en :
? Tiers supérieur (tiers proximal) ;
? Tiers moyen
? Tiers inférieur (tiers distal)
· La fracture épiphysaire
Qui intéresse l'extrémité d'un os long et
qui peut atteindre une surface articulaire (il s'agit alors d'une fracture
articulaire)
· La fracture apophysaire, qui touche les zones
d'insertion tendineuse (trochanter, apophyse,...)
Il faut noter que chez un sujet jeune en croissance, on peut
rencontrer un type de fracture
appelé « décollement
épiphysaires ». Il s'agit d'un glissement de tout le massif
épiphysaire par rapport à la diaphyse, du fait de la non soudure
des cartilages de conjugaison.
Il peut également exister des lésions mixtes,
associant fracture et décollement : fractures-décollements
épiphysaires.
Déplacement des fragments
En rapport avec le déplacement de fragment, on
distingue :
· Les fractures sans déplacement : les
fragments osseux sont normalement affrontés, dans les prolongements l'un
de l'autre ;
· Les fractures avec déplacement : celui-ci
est en rapport avec plusieurs facteurs notamment le traumatisme initial, les
sollicitations musculaires, l'action de la pesanteur.
Le déplacement des fragments peut revêtir des
caractères variés. Il peut se faire :
Selon l'axe transversal ; On en
distingue deux types :
Angulation : correspond à l'angle
formé par l'axe longitudinal des deux fragments osseux, dans le plan
frontal ou sagittal. Le sommet de l'angle appelé crosse, l'ouverture ou
sinus ;
Translation : correspond à un
déplacement dans un plan perpendiculaire au grand axe du segment
considéré. Le déplacement peut se faire en avant ou en
arrière, en dehors ou en dedans.
Selon l'axe longitudinal ;
Il peut s'agir de :
Chevauchement : le déplacement se
fait dans le grand axe de l'os avec superposition des fragments, entrainant un
raccourcissement ;
Allongement : les segments osseux
s'éloignent, entrainant un diastasis ou écart
inter-fragmentaire ;
Rotation ou décalage :
correspond à la rotation d'un fragment autour de son grand axe. Cette
rotation peut se faire en externe ou interne.
Notion de la stabilité
La stabilité d'une fracture est liée à
deux facteurs essentiels : le type de fracture et les sollicitations
musculaires.
Sollicitations musculaires
Une fracture peut être rendue instable par la simple
rupture de l'équilibre de la balance des tractions musculaires. Ainsi,
une fracture située en dessous d'une insertion musculaire est souvent
exposée au déplacement du fait des tractions musculaires non
équilibrée. L'exemple est donné par une fracture de la
diaphyse humérale dont le trait est situé sus l'insertion du
deltoïde. Ce dernier tend à déplacer le fragment proximale
en abduction tandis que le muscles coraco-brachial attire le fragment distance
en dedans et en haut.
Lésions associées
Elles peuvent être :
Loco-régionales :
c'est-à-dire situées au niveau ou au voisinage du foyer de
fracture
A distance du foyer de fracture ;
· Lésions
loco-régionales
Elles peuvent être : ostéo-articulaires,
cutanées ou vasculo-nerveuses ;
· A distance
Elles peuvent intéresser un autre membre ou segment du
squelette ou un autre système ;
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