III.3 Problèmes physiques liés au travail
des enfants : les cas de blessures au travail
Dans le secteur agricole (Tableau 32 en
annexe), il y a eu au cours des 12 derniers mois moins d'enfants
blessés (44.14%) que d'enfants non blessés au Mali. C'est la
situation inverse qui
prévaut au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire
où les enfants ayant été blessés au cours de la
même période, comptent pour respectivement 51,28% et 53,58%.
S'agissant du secteur des activités économiques
(Tableau 32 en annexe), il y a eu au cours des 12 derniers
mois, dans les trois (03) pays, une minorité d'enfants ayant
été blessés. En effet, ils ne sont que 6,7% en Côte
d'Ivoire, 8,33% au Mali et 9,17% au Burkina Faso. Toutefois, le taux d'enfants
blessés est plus élevé au Burkina Faso (un enfant sur 10).
Ensuite suivent le Mali (8%) et la Côte d'Ivoire (7%).
Dans le secteur des activités domestiques
(Tableau 32 en annexe), la situation est similaire à
celui du secteur des activités économiques. Au cours des 12
derniers mois, les enfants ayant été blessés ne
représentaient que 3,56% de l'ensemble des enfants travaillant dans ce
secteur au Mali. Ils sont, respectivement, de 8,9% et de 14,99% au Burkina Faso
et en Côte d'Ivoire. Ils sont, en outre, relativement plus nombreux dans
ce dernier pays.
En guise de synthèse, il apparait que les blessures au
travail sont peu fréquentes dans les secteurs d'activités
économiques et domestiques au niveau des trois (03) pays d'étude.
Par contre, les cas de blessure sont assez courants dans le domaine agricole
où elles touchent, en général, un enfant sur deux.
III.4 Pénibilité : le port de lourdes
charges
L'analyse de la pénibilité au travail fait
ressortir trois (03) points essentiels (Graphique 15 en
annexe) :
· Globalement, une écrasante majorité
d'enfants actifs a déjà porté des charges lourdes dans les
trois (03) pays faisant l'objet de l'étude. La plus grande proportion
est dénombrée en Côte d'Ivoire (96,50%). Ce pays est suivi
par le Mali (91,18% des enfants actifs) et le Burkina Faso (89,51%).
· Au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire, les
activités économiques sont celles pour lesquelles les enfants
sont beaucoup plus confrontés au port de lourdes charges, dans le
déroulement de leur travail. Ce secteur est suivi par celui des
activités agricoles et celui des activités domestiques.
· Au Mali, ce sont les activités agricoles qui
sont les plus pénibles, relativement à la lourdeur des charges
que les enfants peuvent être amenés à porter. En effet,
91,59% des enfants actifs ont déjà eu à porter de lourdes
charges. Ensuite viennent les travaux domestiques et les activités
économiques autres qu'agricoles.
Les tests d'indépendance révèlent une
influence du pays d'origine sur la propension des enfants à porter de
lourdes charges (p-value nulle à 95% de significativité). Les
différences de
proportions sont non significatives entre le Mali et le
Burkina Faso, et entre le Mali et la Côte d'Ivoire au sein de la
population des enfants actifs n'ayant jamais porté de lourdes charges.
Dans cette même population, elles sont significatives entre le Burkina
Faso et la Côte d'Ivoire. Par contre, concernant les enfants ayant
déjà porté de lourdes charges, les différences de
proportions sont significatives entre le Mali et la Côte d'Ivoire, et
entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.
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