UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
????????????????
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
(FLASH)
????????????????
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT
DU
TERRITOIRE
(DGAT)
????????????????
MEMOIRE DE MAITRISE DE GEOGRAPHIE
OPTION : Am€nagement du
territoire
Production de Saccharum officinarum
(canne
€ sucre) dans la commune de Sèmè-Podji :
impacts
socio-conomique et environnemental
Présenté par: Sous la Direction de
:
Parfait C. Alexis AHOHOUNDO Dr Marcel A. da MATHA
SANT'ANNA
Maître-Assistant a l'UAC
Soutenu le 24 Mars 2009
1
SOMMAIRE
Dédicaces 2
Remerciements .3
Sigles & Acronymes .4
Résumé / Abstract 6
Introduction 7
Chapitre 1 : Fondements géographiques de la
production de canne à
sucre dans la commune de Sèmè-Podji
.10
1.1- Facteurs naturels de la production 10
1.2- Les facteurs humains............. 16
Chapitre 2 : Problématique et démarche
méthodologique ....27
2.1- Problématique - Objectifs- Hypotheses .28
2.2- Revue de littérature 31
2.3- Approche méthodologique .36
Chapitre 3 : La production de la canne à
sucre.......... .41
3.1- Superficies emblavées et production....... 42
3.2- Commercialisation de la canne a sucre .46
3.3- Les modes de consommation 52
Chapitre 4 : Avantages de la culture de canne à
sucre ..55
4.1- Avantages sociaux 56
4.2- Avantages économiques ............................
59
4.3- Avantages environnementaux 62
Chapitre 5 : Problèmes et perspectives
66
5.1- Problèmes .67
5.2- Perspectives ..74
Conclusion 81
Références bibliographiques 83
DEDICACES
A
+ mon feu Père : André AHOHOUNDO,
+ ma Mere : Hélène VEHOUNKPE AHOHOUNDO, Qu'ils
reçoivent a travers les résultats de ce travail, les marques
d'AMOUR, de GRATITUDE et de SINCERITE que je leur exprime.
REMERCIEMENTS
Ce travail a été concrétisé grace a
la contribution de plusieurs âmes généreuses.
J'ai été ému :
> Par la disponibilité de mon Directeur de
Mémoire, Monsieur Marcel Antonin da MATHA SANT'ANNA, qui très tot
a porte un intérêt particulier a mon sujet.
> Par les conseils, critiques et remarques que m'ont
suggérés les Professeurs : Edouard KOUTINHOUIN, Etienne DOMINGO,
Antoine Yves TOHOZIN, Joseph AKPAKI et IbouraIma YABI.
> Par le dévouement, l'amabilité et l'affection
de mes frères et soeurs : Jean-Paul, Angèle, Bienvenu, Alice et
Abel.
Qu'ils recoivent ma profonde gratitude.
Qu'il me soit permis d'exprimer ma reconnaissance
· . A Messieurs SOUDO Adélabou, GOUNONGBE Laurent,
Hubert DEDEGBE, Germain AHISSOU et Gustave AHOLOUKPE.
·
· A
tous mes amis.
· . A tous les paysans et vendeuses de canne a sucre qui
ont répondu a mes questionnaires.
· . A tous ceux, qui directement ou indirectement m'ont
aide a réunir les informations utiles pour ce travail.
SIGLES & ABREVIATIONS
ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement.
APV : Agents Polyvalents de Vulgarisation
CAEB : Conseil des Activités Educatives du
Bénin.
CARDER : Centre d'Action Régionale pour le
Développement Rural.
CBRST : Centre Béninois de Recherche Scientifique et
Technique.
CCIB : Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole
CeRPA : Centre Regional pour la Promotion Agricole.
CIRAD : Centre de cooperation Internationale en Recherche
Agronomique
pour le Développement.
CPOP : Cellule de Promotion des Organisations Paysannes.
CSC : Centre de Sante Communal.
CTA : Centre Technique de cooperation Agricole et rurale.
DANA : Direction de l'Alimentation et de la Nutrition
Appliquée.
DDS-O/P : Direction Départementale de la Sante
Ouémé / Plateau DPRPIB : Direction de la Planification
Régionale et de la Promotion
des Initiatives de Base.
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'Agriculture.
FLASH : Faculté des Lettes, Arts et Sciences Humaines.
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques.
GTZ : Deutsche Gesellschaft fOEr Technische Zusannenardeit.
IGN : Institut Géographique National.
INJEPS : Institut National de la Jeunesse de l'Education
physique et du sport.
INRAB : Institut National pour la Recherche Agronomique du
Bénin.
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche.
MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection
de la Nature.
MPREPE : Ministère du Plan, de la Restructuration
Economique et de la Promotion de l'Emploi.
OMS : Organisation Mondiale de la Sante
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
PADRO : Projet d'Appui au Développement Rural de
l'Ouémé
PAZH : Programme d'Aménagement des Zones Humides.
PDC : Plan de Développement Communal.
RCPA : Responsable Communal pour la Promotion Agricole.
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitation.
SAJUTRO : Sacrés Jus des Tropiques
SUCOBE : Sucrerie de Complant du Bénin
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UCP : Union Commerciale des Producteurs
UGPCS : Union des Groupements des Producteurs de canne a
sucre.
Résumé
La présente étude aborde un aspect du
développement agricole dans le Sud-Bénin et plus
précisément dans la commune de Sèmè-Podji a travers
la production du Saccharum officinarum. Elle se propose donc d'évaluer
les impacts socioéconomiques et environnementaux lies a cette culture.
La méthodologie allie revue de littérature et enquêtes de
terrain et s'appuie sur les questionnaires et les entrevues. L'enquête
révèle que la saccharumculture procure des revenus
supplémentaires aux populations paysannes et contribue de ce fait a
l'amelioration de leurs conditions socio-économiques. Toutefois,
l'environnement de travail constitué essentiellement de bas-fonds
marécageux est propice au développement des germes
pathogènes ; et l'utilisation des produits chimiques (engrais,
pesticides) entraIne des effets certains sur le milieu et la sante des
populations. Ce qui explique la presence de certaines affections liées a
l'eau (le paludisme, les dermatoses, les gastro-entérites) et surtout
lombaires courants chez ces populations rurales. Les centres de sante ne
disposent pas de matériels adéquats. Par ailleurs, presque aucun
moyen spécifique de protection n'est utilisé. Des actions
d'éducation ou de sensibilisation basées sur
l'alphabétisation s'imposent.
Mots cles: Canne a sucre, Production, Incidences,
Suggestions.
Abstract
This study deals with an aspect of agricultural
development in southern Benin and specifically in the town of
Sèmè-Podji through the production of Saccharum officinarum. It
therefore proposes to assessing the socio-economic and environmental issues
related to this cultivation. The methodology combines literature review and
investigations and is based on questionnaires and interviews. The investigation
revealed that the saccharumculture provides additional income for peasant
populations and contributes to the improvement of their socio-economic
conditions. However, the working environment, consisting mainly of swampy
lowlands is conducive to the development of pathogens and the use of chemicals
(fertilizers, pesticides) leads to some effects on the environment and people's
health. This explains the presence of certain diseases linked to water
(malaria, skin diseases, gastroenteritis) and lumbar especially common among
these rural populations. Health centres do not have adequate equipment.
Furthermore, almost no specific means of protection is used. Actions
educational or awareness-based literacy required.
Keywords: Seme-Podji, Sugarcane, Production,
Implications, Ideas.
INTRODUCTION
Au Bénin, comme dans la plupart des Etats Africains,
la majeure partie des habitants vit de l'agriculture alors que les productions
sont toujours très dépendantes des conditions du sol et du
climat. La pression démographique surtout dans le sud du pays,
combinée a la non maltrise des feux de végétation et des
systèmes culturaux expliquent la forte degradation des ressources
naturelles (eau, sol et végétation), hypothéquant ainsi le
développement agricole et par consequent la sécurité
alimentaire (Houndagba et al, 1998).
Faisant partie intégrante de la plaine
marécageuse du Bas-Bénin, la commune de Sèmè-Podji
se caractérise par l'abondance de terres humides, estimées a
près de la moitié de sa superficie, d'environ 250 km2
(PDC, 2001). Lieux de production majeure de Saccharum officinarum, ces
bas-fonds marécageux sont très convoités pour leurs
immenses potentialités agricoles. L'examen des produits agricoles
cultivés dans cette localité, fait ressortir une predominance de
la canne a sucre sur toutes les autres cultures. En effet, on ne peut parcourir
un espace quelconque sans découvrir dans le paysage un champ de canne a
sucre ou son empreinte. Produit du commerce local et activité purement
informelle dans un contexte oü la juridiction foncière reste encore
fortement marquee par le droit coutumier, la canne a sucre ou "canne de bouche"
constitue une importante source de revenus pour les populations locales. Elle
fait partie des nombreuses activités génératrices de
revenus dont les tâches liées a la production
(défrichement, labours) sont surtout masculines. Il en est de
même
pour l'installation des boutures, le sarclage et l'entretien
alors que la collecte et la vente sont l'affaire des femmes.
L'exploitation abusive des ressources, associée au
système de production itinerant sur briulis affecte la couverture
végétale et pose le problème de la disparition progressive
de la végétation herbacée. La pollution organique est
actuellement manifeste. Elle est due aux déversements des déchets
domestiques et communaux, aux effluents, véritables causes de
propagation des perils fécaux sur ces sites sans qu'aucune precaution
soit prise pour éviter qu'ils contaminent les sources d'eau potable, peu
existantes par ailleurs. Il en résulte des maladies d'origine hydrique,
liées a la consommation d'eau impure, aux travaux dans l'eau sale, aux
baignades. Les centres de sante restent mal équipés et souvent
éloignés des petites localités (Domingo et al,
1999).
Le mémoire est structure en cinq chapitres. Le premier
présente les fondements géographiques de la production de canne a
sucre dans la commune de Sèmè-Podji. Le deuxième traite de
la problématique et de la démarche méthodologique. Le
troisième aborde la production et la commercialisation de la canne a
sucre a Sèmè-Podji. Les avantages lies a cette culture sont
traités dans le quatrième chapitre. Les problèmes et
suggestions font l'objet du cinquième chapitre.
CHAPITRE I
FONDEMENTS GEOGRAPHIQUES DE LA PRODUCTION DE LA CANNE A
SUCRE DANS LA COMMUNE DE SEME-PODJI
CHAPITRE 1 : Fondements géographiques de la
production de la canne àsucre dans la commune de
Sèmè-Podji
Ce premier chapitre présente les facteurs naturel et
humain lies a la production de la canne a sucre dans la commune de
Sèmè-Podji.
1.1- Les facteurs naturels de la production
1.1.1- Généralités sur la canne a
sucre
1.1.1.1- Les conditions écologiques
De son nom scientifique Saccharum
officinarum, la canne sucre ou
`'LEKE»(en langue locale) est cultivée
pour ses tiges qui contiennent un jus sucré. Dans le cadre de cette
étude, elle est utilisée en consommation directe comme canne de
bouche. D'après Fauconnier (1991), la canne a sucre est une
poacée, sous famille des PanicoIdés. Les normes
écologiques de la plante sont présentées dans le tableau
I.
Tableau I : Les normes écologiques de la canne a
sucre
Spéculation
Caractéristiques écologiques
Saccharum officinarum
-La canne a sucre se développe bien dans les regions
dont la pluviométrie varie entre 1000 et 1500 mm annuels suivant deux
saisons bien marquees : une saison chaude et pluvieuse de 8 a 9mois et une
saison fraiche et sèche de courte durée de 3 a 4mois.
-La temperature minimale de croissance varie entre 15ê et
18ê C avec un pH de l'ordre de 7 a 7,5.
-Sa culture se fait de préférence sur des sols
provenant de la degradation des basaltes et les alluvions profonds. Elle pousse
également sur des terrains meubles, riches en humus et en
éléments fertilisants et suffisamment humides.
La canne a sucre est donc une plante tropicale, poussant sur
tous les types de sols et exigent une légère alcalinité.
Ses talles ont besoin de beaucoup d'eau et de chaleur pour leurs phases
végétatives de croissance.
1.1.1.2- Les caractéristiques botaniques
La tige de canne, a maturité, atteint 1,5 a 2,5 m de
hauteur pour un diamètre de 1,5 cm (variétés fines) 6 cm.
Son poids varie de 300 g au minimum jusqu'â 6 kg, sa couleur
diffère selon les variétés. Les couleurs vertjaune et
violettes sont les seules produites a Sèmè-Podji.
Suivant les conditions de culture propre a la commune, le choix
des plants se fait de différentes manières.
- Les `'boutures de tête» qui sont les bouts
blancs ne donnent généralement pas de bons rendements, mais ils
ont une très bonne reprise grace au grand nombre d'yeux (bourgeons) qui
s'y trouvent. Ces bouts blancs ne doivent pas être prélevés
sur des cannes ayant fléché.
- Les `'boutures de corps» sont des portions de canne
vierges de 10 a 12
mois. Chaque portion portera 2 3 yeux pour une longueur de 20
30 cm. - Les `'rejetons» sont de jeunes tiges qui poussent a la base des
touffes de
canne a sucre. Ils servent surtout aux remplacements,
lorsqu'ils ont 5 ou
6 mois. Ils sont aussi appelés
`'ratoones».
Le cycle végétatif de production se fait sur deux
ans avec trois coupes. La premiere commence a partir de dix mois, les autres se
font tous les sept mois.
Dans l'ensemble de la commune, les champs doivent
généralement être replantés avec de nouvelles
boutures après trois récoltes successives.
1.1.2- Le cadre d'étude
1.1.2.1- Localisation
Située dans le département de
l'Ouémé, entre les parallèles 6°22' et 6°28' de
latitude Nord et les méridiens 2°28' et 2°43' de longitude
Est, la commune de Sèmè-Podji partage ses limites sur 10 km a
l'est avec la République Fédérale du Nigeria, la commune
Urbaine de Cotonou a l'ouest, les communes de Porto-Novo et des
Aguégués au nord alors que le sud baigne dans l'océan
Atlantique (Carte n°1). C'est une portion du littoral béninois
encastrée dans un complexe de plans d'eau. Le relief très bas
varie par endroit entre 0 et 6m d'altitude et est majoritairement compose de
marécages.
De par sa position géographique, entre Cotonou et de
Porto-Novo SèmèPodji constitue donc, au carrefour des
départements du Littoral et de l'Ouémé, un important poste
d'entrée sur la République Fédérale du Nigeria
(Gtz, 1999). 1.1.2.2- Le Climat
La commune de Sèmè-Podji bénéficie
d'un climat subéquatorial de type
maritime, caractérisé par quatre (4) saisons
plus ou moins contrastées. La moyenne pluviométrique de 1200 mm
par an, avec une temperature moyenne annuelle de 27° C sont favorables a
la bonne croissance de la canne a sucre.
1.1.2.3 - Les sols
L'espace étudié abrite trois grandes familles de
sols (Carte n02) :
- Les sables grossiers du cordon actuel
- Les matériaux fluvio-lacustres des cordons anciens
- Les sols hydromorphes.
·
Les sables marins littoraux du cordon actuel forment un sol
peu évolué oü la predominance de matériaux grossiers
confère a l'ensemble un caractère filtrant très
marqué. Ce sont généralement des terres chimiquement
pauvres en potasse et en matières organiques avec un pH de l'ordre de 5
a 6. Toutefois, parce que bien drainés, ces sols conviennent le mieux a
l'arboriculture de plantes telles : le filao (Casuarina
equisetifolia), le teck (Tectona grandis) et l'acacia (Acacia
auriculiformis).
· Les cordons anciens sont constitués de
matériaux quaternaires légèrement argileux,
déposés a la suite de la grande regression ogolienne. Ce type de
sols, frequents sur les sommets des cordons anciens intérieurs,
eux-mêmes situés au voisinage du complexe lagune-marais, au sud
des sols du Continental Terminal est reconnaissable a sa coloration qui varie
du jaune-sableux au rouge-ocre en passant par le gris-brun clair (Yaya, 1980).
Bien que pauvres, cette classe offre des possibilités agricoles a la
promotion des cultures susceptibles de subvenir aux besoins alimentaires des
populations: cas du manioc, du manioc, du maIs, du haricot, de la patate
douce...
16
· Les sols hydromorphes sont essentiellement
caractérisés par `'l'effet d'un excès d'eau par
engorgement temporaire ou de surface, ou par la presence ou la remontée
d'une nappe». uls se rencontrent sur l'ensemble des cordons et au
voisinage des plans d'eau. Du point de vue chimique, leur composition en
matières organiques et en bases échangeables est très
faible avec des teneurs en phosphore faibles également. Mieux que les
autres sols, ils offrent d'importantes possibilités pour le
développement des cultures maraIchères (tomate, piment, gombo,
etc.) et de la canne a sucre.
Au total, l'étude des sols de la commune permet
d'affirmer qu'ils sont pour la plupart pauvres en éléments
fertilisants, en bases et en phosphores. Des apports constants en
matières organiques et minérales susceptibles de les enrichir,
s'avèrent donc nécessaires. Cependant, les sols hydromorphes sont
les plus convenables au niveau de la commune a la culture de la canne a
sucre.
Apres l'étude des facteurs d'ordre physique, cette
section s'intéressera aux facteurs d'ordre humain de la production.
1.2.- Les facteurs humains
1.2.1- L'évolution de la population
La commune de Sèmè-Podji compte six
arrondissements et au total 38 villages et quartiers. Sa superficie totale de
250 km2 abritant respectivement 37.220 et 65.016 âmes aux
recensements démographiques de 1979 et de 1992 (Gtz, op. cit.). La
densité de population est alors passée de 149 hbts/km2
en 1979 a 260 hbts/km2 en 1992. En 2002, elle est d'environ 461
hbts/km2 pour une
population de 115.238 hbts (INSAE, 2002). C'est donc une
région assez peuplée (Carte n° 3). Cette croissance
démographique s'explique par l'extension de l'agglomération de
Cotonou oü la cherté et la rareté du logement demeurent
cruciales, mais surtout par l'attractivité de la commune suite a
l'implantation des parcs de véhicules d'Agblangandan.
En général, il y a plus de femmes que d'hommes a
Sèmè-Podji (Tableau II). Selon les statistiques du Recensement de
2002, la population de Sèmè-Podji est fortement féminine a
51,46% alors que 63% des habitants ont moins de 25 ans (PDC, 2001). La masse
agricole, évaluée a 20758 personnes travaille dans le secteur
primaire concerné par l'agriculture, l'élevage et la pêche
auxquels s'ajoute un secteur informel en expansion constante. En effet, sur les
24620 ménages que comptait la commune en 2002, 3662 sont agricoles, soit
14,87%.
Tableau II: Etat de la population de
Sèmè-Podji en 2002
N°
|
Arrondissements
|
Effectif population
Masculin
|
de la
|
Ménages agricoles
|
Ménages
|
|
Nombre
|
Actifs agricoles
|
Nombre
|
Taille
|
1
|
Agblangandan
|
15246
|
15470
|
313
|
1990
|
5963
|
5,2
|
2
|
Aholouyèmè
|
4360
|
4484
|
637
|
3241
|
2058
|
4,3
|
3
|
Djèrègbé
|
5067
|
5460
|
432
|
2729
|
2202
|
4,8
|
4
|
Ekpè
|
16986
|
17931
|
948
|
5241
|
7653
|
4,6
|
5
|
Tohouè
|
8274
|
9378
|
542
|
3028
|
4022
|
4,4
|
6
|
Sèmè-Podji
|
5995
|
6587
|
790
|
4529
|
2722
|
4,6
|
TOTAL
|
55928
|
59310
|
3662
|
20758
|
24620
|
4,7
|
|
Source : INSAE - 2002
19
L'outillage agricole, les techniques de culture et d'entretien
de la canne a sucre sont présentées dans les habitudes
culturales.
1.2.2- Les habitudes culturales
Après l'étude de l'évolution de la
population, il s'agit maintenant de dégager les caractéristiques
du système de production.
1.2.2.1- L'outillage agricole
Les diverses operations agricoles nécessitent l'usage
d'outils varies. Le materiel agricole du paysan de Sèmè-Podji est
essentiellement conçu pour le travail manuel (Photo 1).
Photo 1 : Houe et machette
utilisées dans la mise en valeur des champs de canne
a sucre a
sèmè-Podji.
Ces outils traduisent le retard
technique de l'agriculture béninoise et méritent
d'être
remplacés par des machines agricoles adaptées aux sols du
milieu.
CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de
Podji.
1.2.2.2- Les operations culturales
La canne a sucre est l'une des principales cultures faites
dans les bas-fonds de Sèmè-Podji. On y rencontre aussi les
produits maraIchers et du maIs. Les operations culturales
exécutées en vue de la saccharumculture sont de quatre types:
- La preparation des sols ;
- Le bouturage ;
- Le sarclage et l'entretien ;
- La récolte.
·
· Preparation des sols
Après le défrichement manuel ou par le feu, les
paysans confectionnent de grosses planches de dimensions variables.
Ces
`'planches-billons»sont disposées
en bandes parallèles d'une longueur variant entre 6 et 30 m selon les
dimensions du champ. Cette operation est menée de telle sorte que des
intervalles sont prévus, permettant par la suite de remblayer et de
surélever les planches, les protégeant ainsi contre les
inondations en période de grandes pluies (Photo 2). Outre ce mode de
labour, le paysan peut remuer parfois tout simplement le sol et faire la
culture a plat; une pratique qui a disparu du fait des constructions
d'habitations et de la préférence pour les bas-fonds jugés
plus fertiles.
Photo 2 : Un champ de canne a sucre
fraichement labouré et bouturé.
Ce dispositif protège les cultures sur
planche (canne à sucre entre autres) des
crues.
CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de
Podji.
·
· Le bouturage
La preparation des tiges de canne a sucre a bouturer est une
operation très delicate. Le paysan se sert de sa machette pour couper de
facon très nette les tiges obliquement en bouture de 20 a 30 cm, puis
les enfonce sous terre a près de 2/3 de leur longueur suivant deux
rangées de quatre ou cinq trous par planche. Chaque trou peut
éventuellement porter deux a trois boutures. De plus, le paysan planteur
doit veiller a ce qu'une distance de 80 ou 90 cm environ soit respectée
entre deux pieds sur une même rangée. Ceci est une
spécificité de la canne a sucre dont une touffe bien '
tallée > peut comporter 10 a 15 tiges (Memento de
l'agronome, 1984). Les cultures de canne se succèdent
sur le même sol, faisant des rejets qui sont utilisés
l'année suivante. La technique de mise en terre est
résumée dans le tableau III.
Tableau III : Technique de mise en terre
de la canne a sucre
Speculation
Mode de
reproduction
|
Forme du terrain
|
Nombre de
boutures
|
Pourcentage des citations
|
Ecartement
|
Canne a
sucre
|
Repousse ou
bourgeonnement
|
Plate
|
2 a 3
boutures enfoncées obliquement au 2/3 de leurs
longueurs.
|
Moins de 1 %
|
Entre boutures : 0,80 m
|
|
Planches billons
|
|
|
Source : Enquêtes de terrain- Juillet 2006.
A la lecture du Tableau II, il ressort que la forme de
terrain plate a disparu du fait des constructions, de la forte pauvreté
des sols sur terre ferme et une forte préférence des bas-fonds,
jugés plus fertiles.
·
· Sarclage et entretien
Le sarclage est une operation très importante dans la
mesure oü sa conduite conditionne en grande partie le succès des
cultures (Koutinhouin, 1978). Elle consiste a débarrasser les planches
des mauvaises herbes qui entravent la bonne croissance de la canne a sucre.
Généralement, deux a trois sarclages sont nécessaires, a
raison d'un sarclage tous les trois (3) mois. Le paysan doit également
assurer le dépaillage. Ce travail pénible,
généralement
pratiqué par les hommes, consiste a éliminer les
feuilles plus ou moins sèches qui entourent les bouquets de tiges.
Outre le sarclage, la fertilisation constitue une tâche
assez delicate. Selon les producteurs, deux semaines après la mise en
place des boutures ou plants parents, on passe a l'épandage d'engrais
c'est-â-dire juste après le premier sarclage. L'apport du fumier
et d'engrais est une operation indispensable a la croissance
végétative optimale et a un bon rendement. Deux types d'engrais
chimiques sont utilisés : NPK (Azote, Phosphate, Chlorure de potassium)
et Urée. Certains producteurs mélangent les deux. La formule
d'application conseillée a l'hectare est de 100kg d'urée deux
semaines après bouturage et de 200kg de NPK trois mois plus tard (CeCPA,
1996). L'urée est indiquée pour les périodes sèches
car elle apporte de la fraIcheur aux plants alors que le NPK est
utilisée abondamment au cours des saisons humides. Toutes ces
tâches se déroulent pendant un délai de neuf (9) mois,
nécessaire pour la maturité de la canne (figure 1).
+ La récolte
La coupe de la canne a sucre intervient au stade de
jaunissement des feuilles ou de l'apparition des inflorescences et reste
essentiellement manuelle. Elle est effectuée soit par des
tâcherons, soit par le propriétaire. Les tâcherons sont
recrutés dans les villages. Ce sont généralement des
paysans qui vont couper la canne pendant la durée des récoltes
qui varie suivant les localités du
fait du calendrier agricole et de la fluctuation des prix.
Les cannes sont coupées au ras des souches sans les rejets avec des
machettes et en haut, a la limite entre la partie déjà müre
et le bout blanchâtre immature et gorgé d'eau (Photo 3).
A la main, les tiges sont accumulées en fagots
après suppression éventuelle des pailles et des racines
adventives. C'est un produit agricole recherché et bien payé
durant les mois de janvier-février et juin-juillet. Toutefois, plus la
canne dure au champ, plus la tige se rétracte et tend a se lignifier.
Dans ce cas, sa valeur commerciale baisse considérablement.
Saisons
Opérations culturales
Source : Enquêtes de terrain, Janvier 2007
Figure 1: Le calendrier de la
production de canne a sucre
Mois
J
B A b a
F
M
A Mi
Jn
Jt
At
S
O
N
D
|
Défrichement + labours
|
|
Sarclage
|
|
Bouturage Récolte Epandage d'engrais
Saisons pluvieuses : Saisons sèches :
- A : Grande - B : Grande
- a : Petite - b : Petite
Photo 3 : Tiges de canne a sucre
coupées et ficelées en fagots
Ce mode de cession de la canne à sucre en
« fagot » est suivi par tous les
paysans
CLICHE : AHOHOUNDO, Juin 2007, Village de
Djèrègbé.
1.2.2.3- Les acteurs impliqués
uls sont de plusieurs ordres :
- Les producteurs
Ce sont généralement les paysans repartis dans
la commune. uls n'ont pas dans leur majorité d'autres sources de revenus
en dehors des activités agricoles. uls sont d'excellents cultivateurs,
avec une grande experience dans le travail de la terre, surtout des bas-fonds.
uls tirent le meilleur parti possible des sols peu fertiles de la commune.
- Les fournisseurs d'intrants
A Part l'UCP, qui n'arrive pas a satisfaire toute la demande
locale des producteurs, il existe de multiples points de vente privés
disséminés dans toute la commune. Le prix du sac de 50kg, de
l'urée ou le NPK, est actuellement de 9.000FCFA. Le coüt du sac de
50kg de fientes oscille entre 2.000 et 2.500FCFA.
- Les vendeuses
Les acheteurs sont a plus de 95% des femmes venant pour la
plupart des villes et hameaux environnants. Elles transportent les produits a
domicile oü se fait la vente ou dans les marches urbains de Dantokpa ou de
Porto-Novo (Noudaikpon, 2001).
- Les Transformateurs
En dehors des femmes qui vendent la canne de bouche, il
existe une unite traditionnelle dénommée
SAJUTRO, oü la canne jaune est utilisée
comme matière premiere dans la fabrication du jus, du sirop et du rhum.
C'est une activité peu connue dans la commune, menée par Wilfried
SOUDO, originaire d'Ekpê et domicilié a Podji. Ce promoteur reste
le seul veritable producteur de la canne jaune de la localité.
CHAPITRE II
PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 2 : Problématique et démarche
méthodologique
Ce second chapitre pose la problématique, les objectifs
et hypotheses de
l'étude. Il présente enfin la revue de
littérature et l'approche méthodologique.
2.1- Problématique- Objectifs-
Hypothèses
2.1.1- Problématique
En Afrique au sud du Sahara, la croissance
démographique et l'urbanisation ont engendré une forte pression
sur les ressources naturelles, surtout foncières.
Au Bénin, cette pression se traduit par un
morcellement des terres, un épuisement des sols des plateaux, une
reduction de la durée des jachères et enfin une exploitation
beaucoup plus importante des bas-fonds jadis délaissés
(Orékan, 2001). Or ces écosystèmes contribuent au minimum
au tiers de la production agricole du sud-Bénin, quel que soit le
produit agricole (Domingo et al. 1999).
Dans la commune de Sèmè-Podji, il est note
l'utilisation de plus en plus intense des terres marécageuses pour des
activités agricoles, surtout la production de la canne a sucre et
même pour la construction des habitats, du fait de l'extension de
l'agglomération de Cotonou (NoudaIkpon, 2001). La canne a sucre est
devenue une speculation de recours suite au déclin des activités
d'exploitation de la cocoteraie et des palmiers raphia (Ahouandjinou, 2002).
Les travaux dans les bas-fonds étant rudes,
épuisants et nuisibles a la sante, ces milieux constituent "un gite
écologique" pour certains vecteurs de maladies, surtout hydriques et
dermatologiques (Mather, 1986). En s'attaquant a la sante des paysans, ces
affections réduisent leur force de travail et compromettent aussi leur
bien-être (Spore, 2002).
Selon Dossou-Togbé et Tossou (1998), le travil dans
les bas-fonds présente certaines caractéristiques qui peuvent se
résumer par les traits suivants :
> Une main d'oeuvre vulnerable faite surtout de femmes et
d'enfants ; > Un faible niveau de revenus des exploitants ;
> Des conditions d'hygiènes précaires ;
> La pollution de l'eau et du sol par les déchets
biologiques et par des produits chimiques (pesticides, engrais...) ;
> L'insuffisance, voire l'inexistence des centres de sante
dans les environs immédiats.
Au regard de ces constats, certains questionnements se
posent.
Comment s'effectue le processus de production et de
commercialisation de la canne a sucre dans la commune ? Quelle est l'importance
de cette activité dans l'amélioration des conditions
socio-économiques des populations paysannes ? Enfin, quels sont les
impacts environnementaux lies a cette culture?
Autant d'interrogations qui motivent le choix du present sujet
intitulé :
"Production de Saccharum officinarum dans la
commune de Sèmè-Podji: impacts socio-économique et
environnemental".
Les objectifs de la recherche se résument comme
ci-après. 2.1.1.1- Objectifs
L'objectif principal de la présente étude est
d'évaluer les impacts sur les plans socio-économique et
environnemental de la culture de canne a sucre dans la commune de
Sèmè-Podji.
Les objectifs spécifiques s'énoncent comme
suit:
· Evaluer le potentiel écologique de la production
de la canne a sucre dans la commune de Sèmè-Podji ;
· Determiner la contribution de cette culture a
l'amélioration du revenu paysan ;
· Analyser l'impact de cette activité sur
l'environnement et la sante des populations.
Pour atteindre ces objectifs, un certain nombre
d'hypothèses sont émises. 2.1.1.2- Hypotheses
Dans le cadre de la recherche, les hypotheses formulées
sont les suivantes :
· Sèmè-Podji présente un potentiel
élevé de production de la canne a sucre ;
· La culture de Saccharum génère des
revenus qui contribuent l'amélioration des conditions de vie des
populations;
· La filière "canne a sucre " engendre des
répercussions a la fois sur l'environnement et la santé des
populations.
Pour mener a bien cette étude, la démarche
méthodologique utilisée repose essentiellement sur la revue de
littérature, les questionnaires et les entrevues.
2.2- Revue de littérature
Elle définit les concepts:
Production-Impact-Environnement et fait le point des connaissances (analyse les
travaux déjà réalisés dans le domaine, met en
évidence les résultats obtenus et les lacunes a combler).
2.2.1- Définition des concepts
- Production
Selon le dictionnaire Robert1, la production
est l'ensemble des activités, des moyens qui permettent de créer
des biens matériels et services. Elle sousentend travailler la terre
pour lui faire produire des végétaux utiles aux besoins de
l'homme. La production agricole est donc l'acte qui permet a l'homme de tirer
de la terre les ressources dont il a besoin pour subsister.
Dans le cadre de cette étude, il s'agit
concrètement de l'exploitation des bas-fonds a des fins agricoles,
notamment celles de culture de canne a sucre en veillant a les préserver
pour l'avenir. Comme toute activité agricole, la Saccharumculture exige
des ressources en terres et en eau, une protection contre les adventices et les
animaux prédateurs.
- Impact
Un impact est une perturbation engendrée par une
action sur les composantes d'un milieu (Poutrel et Wasserman, 1977). Il
représente les effets, sur le milieu, resultant d'un niveau de pollution
(de l'air, de l'eau ou du sol) dépassant le niveau admissible.
Selon Orékan (2001), une étude d'impact concerne
aussi `'l'identification, l'organisation et l'evaluation des effets physiques,
écologiques, esthétiques, sociaux, culturels d'une équipe
ou d'une decision (technique, économique ou politique). L'impact
environnemental peut se définir comme toute alteration des conditions
environnementales ou comme la creation d'un nouvel ensemble de conditions
environnementales, causées ou induite par l'action ou l'ensemble
d'actions que l'on considère (Scope, 1974).
Dans le cadre de cette étude, les impacts
environnementaux se définissent par les problèmes de sante lies
aux activités agricoles dans les bas-fonds réputés pour
leur insalubrité (boue, humidité, saletés diverses,
puanteur) d'une part et les risques lies a l'usage des produits chimiques sur
la sante et leurs effets sur la qualité des sols d'autre part.
- Environnement
Selon Commolet (1991), l'environnement est `'l'ensemble
perçu comme une entité dans un espace et en un temps
donnés, des facteurs physiques, chimiques, biologiques et sociaux
susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou a terme,
sur l'espèce humaine et ses activités et sur les
espèces animales et végétales».
C'est aussi le milieu qui nous entoure et dans lequel nous vivons ou l'ensemble
des systèmes naturels tels la biosphere (les êtres vivants),
l'hydrosphère (les eaux), la lithosphere (le sol), l'atmosphère
(l'air) ainsi que les systèmes sociaux que sont les hommes et leur
production, le tout cohabitant dans une interaction permanente.
Eu égard a la forte pression exercée sur les
ressources naturelles par une population toujours croissante, du fait de
l'augmentation et de la diversification des besoins essentiels, la
gravité des problèmes environnementaux devient de plus en plus
récurrente (Gtz, 1999).
La culture de la canne a sucre, pratiquée de
préférence dans les bas-fonds, les paysans concernés sont
contraints de travailler durant de longs mois dans des conditions
particulières. Dépourvus de toute protection, ces derniers
s'exposent a de multiples risques sanitaires, côtoyés
quotidiennement et dont les effets peuvent être immédiats ou a
long terme. C'est également le cas des vendeuses s'adonnant a cette
activité (vente de la canne a sucre) le long des axes routiers de la
commune. Elles s'exposent de ce fait aux risques d'accidents parfois mortels et
de maladies respiratoires dont les causes sont a rechercher dans l'inhalation
des fumées rejettées par les véhicules en transit. Or la
sante humaine constitue un capital précieux indispensable a
l'accomplissement de toute tâche, surtout agricole (Orékan,
op.cit.).
2.2.2- Le point des connaissances
Au plan mondial, de nombreuses etudes ont porte sur la
filière `'canne a sucre». C'est une plante cultivée presque
sur tous les continents et dont la transformation industrielle en sucre et en
rhum constitue la principale utilisation.
Selon la FAO, environ 1333,3 millions de tonnes de canne ont
été produites dans le monde en 2003 sur une superficie de 20,4
millions d'hectares. Elle est la plus importante production agricole de la
planète.
Considérée comme un bon exemple de culture du
riche, une plante qui apporte `'richesse et développement» aux
regions qui la cultivent, la FAO (2005) oeuvre pour rendre sa culture rentable
sans recourir au brillage qui pollue et fait perdre au sol, une importante
partie de sa matière organique. La plante recèle bien de
ressources. Aucun organisme vivant ne montre des capacités aussi grandes
pour synthétiser et emmagasiner du sucre dans ses cellules (Lameca,
2005). Actuellement, de nouveaux débouchés s'offrent a cette
culture et ses dérivés entrent dans la fabrication d'un nombre
toujours croissant de produits (INRA & IRD, 2002). Le Brésil et les
Etats-Unis sont les leaders mondiaux en matières de production de
carburant ethanol et ceci grace a d'importants investissements et efforts de
recherche. L'industrie brésilienne utilise la canne a sucre comme
matière premiere tandis que les Etats-Unis emploient de l'amidon de mais
(Wilson, 2007).
Au Nigeria, les producteurs cultivent la canne locale en
alternance avec le soja dans divers systèmes de cultures
associées (CORAF, 2000).
Au Bénin et plus précisément dans la
commune de Sèmè-Podji, des travaux de recherche, portant sur les
principales speculations du milieu existent. Au nombre de ces etudes, deux
retiennent particulièrement l'attention.
Yaya (1980) dans une analyse portant sur `'aspects de la
civilisation agraire dans le district rural de Sèmè-Podji» a
abordé le mode d'organisation de cette civilisation rurale et
décrit de manière succincte la technique de production de la
canne a sucre. L'auteur a par ailleurs insisté que la canne est
cultivée en association assez diversifiée avec les produits
maraIchers dont la plus remarquable est celle avec la tomate avant de presenter
les contraintes physiques (pauvreté des sols, mauvais usage des engrais
et inorganisation des masses paysannes) liées a cette
activité.
Par ailleurs, Noudaikpon (2001) dans une étude
intitulée `'occupation humaine des zones humides du littoral
béninois : cas de la Sous-préfecture de
Sèmè-Podji» a approfondi la technique de culture de la canne
a sucre, essentiellement basée sur la confection des planches de
dimensions et de hauteur variables. L'auteur poursuit, en montrant que cette
culture est la principale speculation de la localité et constitue de ce
fait une activité peu rentable en période d'abondance. Une
situation qui s'explique par l'anticipation des récoltes du fait des
crues fréquentes dans la localité en hivernage.
Enfin, Domingo et al (1999) préconisent que
la canne a sucre pour qui la commune de Sèmè-Podji
présente des conditions écologiques favorables de
production, soit utilisée a d'autres fins, autre que la
seule consommation de bouche.
Au regard des connaissances identifiées sur le sujet,
il semble qu'aucune étude portant sur les impacts
socio-économique et environnemental de cette culture n'a
été encore conduite dans la commune.
Pour mener a bien cette étude, l'approche
méthodologique ci-après a été adoptée.
2.3- Approche méthodologique
L'approche générale de recherche
utilisée procède a une synthèse des informations
recueillies sur le terrain et celles de la littérature existante. La
démarche méthodologique comporte deux volets : la collecte puis
le traitement et l'analyse des données.
2.3.1- La collecte des données
Une documentation préliminaire, l'enquête par
questionnaire et les entrevues constituent les principales activités
exécutées.
2.3.1.1- La documentation
La recherche documentaire repose fondamentalement sur la
collecte des documents existants (ouvrages généraux et
spécifiques), les statistiques sanitaires,
épidémiologiques du milieu et enfin des documents cartographiques
dans plusieurs centres de documentation et bibliothèques (tableau
IV).
Tableau IV : Repertoire de recherche documentaire.
Structures de
documentation
|
Nature des
documents
|
Type d'informations
recueillies
|
Bibliothèque du CeRPA
|
Rapports annuels de
1992 a 2006.
|
Statistiques de la
production et des
superficies emblavées
|
|
Mairie de Sèmè-Podji
Archives Nationales
MEPN-DDS- FLASH
Bureau de Zone Sanitaire
CeCpa
CAEB
CBRST
Rapport + Fiche technique de production de la canne a
sucre.
Revues `'Spore» + le livre du CTA
PDC
Rapport de l'année 2006-2007
- Articles scientifiques - Mémoires
- Articles scientifiques - Mémoires
- Articles scientifiques - Mémoires
- Theses
Presentation de la filière `'canne a sucre» dans
la commune.
Presentation de la filière `'canne a sucre» dans
le monde avec accent mis sur la `'canne industrielle».
-Villages producteurs de canne.
-Informations sur le milieu d'étude.
Informations générales et a caractère
méthodologique.
Informations générales et a caractère
méthodologique.
Informations générales et a caractère
méthodologique. - Maladies courantes dans les bas-fonds.
Statistiques des affections
courantes dans la
commune
de Sèmè-Podji.
Source : Résultats d'enquête, mars 2007.
2.3.1.2- L'échantillonnage et les
enquêtes de terrain
L'échantillonnage
Sur les vingt huit (28) hameaux que compte la commune de
Sèmè-Podji, neuf (9) ont été retenus pour les
enquêtes de terrain. Le choix des dites localités tient compte des
critères suivants :
- le mode d'exploitation agricole (existence de bas-fonds);
- l'importance de la culture de la canne a sucre ;
- la concentration humaine.
Ensuite, faute d'une population mere fixe disponible, un
choix aléatoire de vingt cinq (25) paysans par localité
remplissant ses critères a été opéré et de
treize (13) dans les autres.
Quant aux vendeuses, l'échantillon est
constitué de personnes ayant au moins quatre (4) ans d'ancienneté
dans l'activité et fréquentant l'un des points de vente
ciblés. Au cours de l'enquête, seules les personnes remplissant ce
critère ont été interrogées respectivement a
Djèrègbé et Sèmè suivant la programmation de
vente et ce, de façon aléatoire.
Le tableau V présente la repartition des
enquêtés par village, dans la commune.
Tableau V: Répartition des enquêtés
par village.
Villages
Producteurs
|
Vendeuses
|
Total
|
|
|
|
|
Agongo
|
25
|
-
|
25
|
Agonsagbo
|
25
|
-
|
25
|
Djeffa
|
25
|
-
|
25
|
Djèrègbé
|
25
|
6
|
31
|
Ekpê
|
25
|
5
|
30
|
Kraké
|
25
|
-
|
25
|
Podji
|
25
|
6
|
31
|
Sèkandji
|
13
|
-
|
13
|
Tohouê
|
25
|
- 25
|
Total
|
213
|
17 230
|
|
|
Ainsi, les enquêtes de terrain ont touché un
échantillon de deux cent treize (213) paysans et dix sept (17) vendeuses
dans les neuf villages ciblés.
L'enquête par questionnaire et les entrevues
La technique de collecte repose sur les observations directes
et les questionnaires dont les modèles utilisés se trouvent en
annexes 1 et 2. En outre, des entrevues ont été organisées
avec deux (2) techniciens du CeRPA, deux (2) agents de santé, (2)
autorités municipales, tous se trouvant dans le secteur
d'étude.
Au total, l'enquête de terrain a concerné un
échantillon de deux cent trente six interlocuteurs
Les informations obtenues ont été par la suite
dépouillées et ensuite traitées.
2.3.2- Traitement et analyse des données
Le dépouillement (manuel) des questionnaires et le
traitement des informations (traduites sous forme de données tabulaires)
ont permis les analyses statistiques (frequence et moyenne) et graphiques
(courbe, histogramme, diagramme...), réalisés a l'aide du
logiciel Excel. De même, les cartes sont
établies grace au logiciel Map-Info.
En ce qui concerne les affections courantes, des discussions
respectivement avec les agents hospitaliers et autres spécialistes du
domaine sanitaire ont permis de cerner les risques potentiels, lies a cette
activité, aussi bien pour les paysans que les vendeuses. Ces seances ont
été très utiles dans l'interprétation et l'analyse
conséquente des résultats.
Tout au long de la recherche, les difficultés
rencontrées sont d'ordre : - Materiel et administratif ;
- Reticence des populations a livrer des informations fiables,
surtout sur leurs revenus ;
- Faiblesse de nos moyens financiers.
Ces difficultés ont été toutefois
contournées et ont eu peu d'incidences sur la qualité du
travail.
CHAPITRE III
LA PRODUCTION DE LA CANNE A SUCRE
A SEME-PODJI
CHAPITRE 3 : Production et commercialisation de la
canne à sucre
3.1- Superficies emblavées et production de la
canne a sucre
3.1.1- Les superficies emblavées
Dans l'ensemble de la commune de Sèmè-Podji, la
culture de la canne est la plus pratiquée. Les champs de canne a sucre
restent omniprésents dans le paysage de la commune (carte n°4). Sur
les 3523 ha cultivés, 1493 sont consacrés a la canne, soit 42 %
(PDC, 2001). En effet, au regard du rendement et de la taille de la superficie
emblavée, sa production est nettement supérieure toutes les
autres cultures de la localité (tableau VI). Cet engouement pour la
canne a sucre constitue une menace d'insécurité alimentaire pour
la localité.
Le rendement moyen de la culture de canne en 2006 est de
41,12 T/Ha, inférieure a la moyenne normale qui varie entre 60 et 85
T/Ha (Cecpa, 1996). Bien que les cultures maraIchères (tomate, piment,
gombo, legumes) soient parfois plus abondantes que la canne sucre, cette
dernière est la plus importante du point de vue de la superficie et de
la production.
De 1992 2008, l'étendue des terres cultivées est
passée de 391 a 1592 ha. 3.1.2- Evolution de la production
La culture de la canne a sucre occupe une place importante
dans l'économie de la commune. D'après les statistiques et les
résultats d'enquêtes, sa culture n'évolue pas de
façon linéaire au cours des différentes années. Les
tendances des quinze (15) dernières années (tableau VII en
annexes 3) sont présentées par la figure 2.
Tableau VI : Bilan des réalisations de la
campagne 2005-2006
Spéculations
|
Superficie (Ha)
|
Production (T)
|
Canne à sucre
|
1493
|
56004
|
Manioc
|
996
|
3860
|
Tomate
|
413
|
1689
|
Piment
|
239
|
780
|
Maïs local
|
161
|
140
|
Maïs amélioré
|
130
|
85
|
Légumes feuilles
|
25
|
101
|
Patate
|
21
|
49
|
Niébé
|
20
|
8
|
Riz
|
15
|
33
|
Gombo
|
10
|
12
|
TOTAL
|
3523 17916
|
|
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
2005 2006
Tonnages (T) Emblavures (Ha)
40000
70000
60000
20000
10000
50000
30000
0
Source : Cecpa Sèmè-Podji - Mars 2006.
400
0
1600
1400
1200
1000
800
600
200
Superficie
Production
Annèes
Figure 2 : Evolution de la production et des
superficies emblavées en canne à sucre. Source:
Statistiques de CeCPA-Sèmè-Podji, de 1992 à
2008.
4545
La figure 2 traduit l'évolution des tonnages de canne
a sucre et des superficies emblavées au cours de la période
allant de 1992 a 2008. Ces courbes révèlent que la production et
la superficie emblavée ne sont pas homogènes. Elles varient d'une
année a une autre.
De 1992 a 2006, les superficies emblavées ont
augmenté de 942 ha, de même, la production s'est accrue de 35822
tonnes. Globalement, au cours de cette période, la tendance est a la
hausse (le pic est atteint en 2005 avec 67825 tonnes pour 1539 ha). Cette
intensification de la production est liée aux travaux de suivi et aux
formations (le contenu, les objectifs et les modes d'organisation et
d'exécution se trouvent en annexes 4) initiés par la CPOP / PADRO
et quelque fois par le CeCPA / Sèmè-Podji a l'endroit des
paysans. L'écoulement de la canne violette, tendre a la consommation est
assez rapide au niveau de la commune. C'est une culture dont la pratique s'est
généralisée suite au déclin des activités de
pêche et d'exploitation des palmiers raphia.
La tendance a la baisse, observée de 2007 a 2008
s'explique par l'essoufflement des débouchés. La vente de canne
se faisant, majoritairement en detail, les producteurs doivent donc garder plus
longtemps la canne a sucre sur pieds dans les champs, ce qui freine la
production.
Or plus la canne dure au champ, plus elle tend a se
lignifier, ce qui entralne une baisse de la valeur marchande du produit.
Environ 44 % des paysans interrogés ont vécu cette situation.
3.2- Commercialisation de la canne
3.2.1- Les lieux d'approvisionnement
Presque tous les arrondissements de la commune sont
concernés par la culture de la canne a sucre. Si le village de Djeffa
reste le principal pourvoyeur du saccharum dans la localité, la
commercialisation reste permanente a Podji. Les paysans récoltant a des
dates différentes, l'approvisionnement et la disponibilité du
produit sont garantis toute l'année. La canne est aussi acheminée
par voie lagunaire ou par la route vers les centres urbains de Cotonou
(marché de Dantokpa) et Porto-Novo (Djassin-tokpa).
3.2.2- La vente aux abords des routes
Parmi les activités génératrices de
revenus, la vente de la canne a sucre aux abords des routes est la forme la
plus courante. Elle se fait en plusieurs carrefours de la route nationale
Cotonou - Porto-Novo.
Les vendeuses sont présentes a proximité des
voies et accourent vers les véhicules oü elles ventent a
tue-tête le produit (photo 4). Ce sont généralement des
détaillantes qui expliquent leur emplacement par le souci de vite
satisfaire la clientele et de bien vendre.
Prés de 90 %, environ 15 vendeuses déclarent
écouler au moins un fagot de 15 tiges de canne par jour. Le commerce de
la canne est une activité populaire, car sa consommation touche un grand
nombre de personnes. Sur un échantillon de 200 voitures assurant le
trafic entre Cotonou et Porto-Novo, en
moyenne 94, soit 47 % s'arrêtent au carrefour
Sèmè pour acheter la canne a sucre.
Photo 4: Les vendeuses accourent vers un
véhicule au carrefour Djèrègbá
Le constat est le même aux points de vente
oil les bonnes dames courent vers
les véhicules en stationnement pour
écouler les bottes de canne à sucre.
CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Carrefour
Djèrègbé.
3.2.3- Le transport et la distribution du produit
Il est difficile de dissocier les activités de
transport et de distribution dans le secteur de la canne a sucre. La plupart
des acteurs du domaine combinent ces activités en même temps. La
distribution est assurée par des grossistes et de multiples
détaillantes.
3.2.3.1- Les grossistes
Clientes fidèles, commerçantes grossistes, elles
assurent la collecte des
cannes auprès des paysans, sur les lieux de production,
les acheminent vers les
marches urbains environnants (Cotonou et Porto-Novo)
par le service des
camionnettes bâchées. En général,
les producteurs ne vendent leurs productions qu'aux commerçantes
fidèles qui viennent jusque dans les champs. Cette modalité est
suivie par la grande majorité des paysans. Le prix de cession du fagot
de canne est fixé d'un commun accord avec les producteurs et est
fonction du nombre et de la grosseur des cannes. Les planteurs cèdent le
fagot de 10 a 15 cannes a un prix oscillant entre 800F et 2.000FCFA ; mais
depuis 2006, l'UCP en collaboration avec l'UGPCS a fixé un tarif minimum
de vente qui est de 1.000Fcfa.
Il importe de signaler que toute détaillante peut
devenir grossiste a condition de disposer des moyens financiers
nécessaires variant de 20.000F a 30.000Fcfa et d'être capable de
réunir 25 a 30 fagots de canne, soit l'équivalent de la charge
d'une voiture bâchée. Le service de transport est de 200F/fagot.
Les données du tableau VIII permettent d'estimer le revenu moyen
journalier d'une vendeuse grossiste a 8.400 Fcfa.
Tableau VIII : Estimation du revenu moyen d'une
grossiste
Operations
|
Coût (FCFA)
|
|
Prix d'achat
|
1000 * 28 = 28.000
|
|
-28 fagots .
|
|
200 * 28 = 5.600
|
|
|
|
1500 * 28 = 42.000
|
|
Revenu net
|
42.000 - (28.000 + 5.600)
|
= 8.400
|
|
|
Source : Enquête auprès des vendeuses -
Décembre 2007.
3.2.3.2- Les détaillantes
La vente de la canne a sucre occupe un nombre impressionnant
de personnes, en majorité des mères de famille et des jeunes
filles aux moyens matériels limités. Leur nombre varie suivant
les lieux de vente et la disponibilit de la canne (tableau IX).
Tableau IX : Effectif journalier des vendeuses sur les
lieux de vente
Source : Enquête auprès des vendeuses +
Comptage - Février 2009.
A ces différents carrefours, la vente se fait suivant
une programmation définie par la mairie pour limiter l'attroupement des
vendeuses en ces lieux (tableau X). Il est important de signaler a ce niveau,
que chaque nouvelle vendeuse intègre le commerce par le biais d'une
ancienne qu'elle sert au moins pendant deux semaines dans le but de savoir
comment couper, attacher et vendre la canne.
Tableau X : Programme de la vente de la canne suivant
les localités
Période de soudure
Période d'abondance
Lieux de vente
Carrefour Sèmè
Environ 26
Nombre
80
Carrefour Djèrègbé
Au moins 10
Nombre
50
Fonctionnement
|
Carrefour Sèmè
|
Carrefour Djèrègbé
|
Lundi-Mercredi- Vendredi
|
Village de Podji
|
Village de Djèrègbé
|
Mardi-Jeudi-Samedi
|
Agongo
|
Awanou et Ayoko
|
Dimanche
|
Tous villages confondus
|
Idem
|
|
Source : Enquête auprès des vendeuses -
Juillet 2008
Près de 14 soit 90 % sur 17 vendeuses
interrogées déclarent que le pèlerinage annuel des
fidèles du Christianisme Céleste, tous les 24 décembre
constitue une occasion privilégiée car elle offre
l'opportunité d'écouler en quelques jours un bon stock de canne a
sucre et par consequent de réaliser des bénéfices
conséquents. Selon elles, du 24 au 25 décembre, le revenu net est
estimé entre 6.000F et 14.000FCFA, largement supérieure au
bénéfice habituel qui varie entre 1.000F et 3.000FCFA. Le secteur
le plus intéressant a cet effet reste le carrefour
Sèmè.
Plus de 85 % des vendeuses enquêtées au niveau de
la commune, s'approvisionnent directement auprès des paysans, qui
généralement consentent un prix acceptable. Le transport des
fagots est majoritairement assure par les taxi-moto, communément
appelés `'zémijan»(photo 5).
Photo 5: Le transport des fagots de
canne par zémijan est le plus répandu.
Faute d'infrastructures de transport carrossables,
le transport par zémijan du
fait de son faible coat, s'offre comme la
meileure alternative.
CLICHE : AHOHOUNDO, Mai 2007, Village
d'Agongo.
Dans le cadre de cette activité, de multiples relations
lient le paysan producteur aux vendeuses de la localité.
3.2.3.3- Relations entre producteurs et vendeuses de
canne a sucre
L'écoulement du produit varie selon les liens qui
existent entre producteurs et vendeuses.
Lorsque les relations sont de bon voisinage, il arrive que le
producteur cede la canne a credit a sa cliente. Cette dernière le
rembourse après l'avoir revendue. Ce cas touche 24 % des
enquêtés de Podji, soit 6 paysans.
Il peut aussi arriver que la vendeuse préfinance le
producteur dans ses travaux de production; se garantissant de ce fait, une part
de la récolte. Ce cas a lieu lorsque le producteur se trouve en
difficulté d'argent frais pour répondre aux dépenses des
travaux. Il est d'ailleurs le plus défavorable au producteur car la
somme versée par la vendeuse est en général
inférieure a la valeur réelle de la production.
Le deuxième cas est celui oü le paysan pour des
besoins financiers, urgents, destinés a des dépenses
indispensables (funérailles, soins, etc.) cede le produit a sa femme qui
se charge de le revendre. Ces deux cas sont assez frequents dans la commune et
représentent respectivement 24 % et 33 % des réponses
obtenues.
Certains paysans ayant acquis des moyens de transport jouent, le
role de transporteurs, la veille ou très tot les jours de vente de leurs
clientes.
3.3- Les modes de consommation
La canne a sucre est généralement consommée
fraiche ou sous forme de jus, sirop ou rhum.
3.3.1- La consommation en frais
Découpée en portions de quelques dizaines de
centimetre, la canne est vendue a plus de 70 % en bottes et est
consommée, déchiquetée et sucée. Il est important
de signaler ici que la canne est appréciée comme present
d'accueil ou de bienvenue. Un autre mode de commercialisation, environ 12 %,
vient des vendeurs `'haoussa» qui épluchent la canne avant de la
servir aux consommateurs (photo 6). Ces derniers mâchent la partie
tendre, la sucent, en ingèrent le jus et se débarrassent du
résidu fibreux.
Photo 6 : L'épluchage de la canne
a sucre par les vendeurs haoussa.
Cette forme de consommation de la canne a sucre
est également appréciée par
les populations. Mais les
épluchures remettent en cause l'esthétique du cadre
de
vie.
CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de
Podji.
3.3.2- La transformation de la canne : cas de la
SAJUTRO
Outre ces deux formes de consommation, il existe un mode de
transformation de la canne a sucre jaune en jus, sirop et liqueurs. Cette
activit est actuellement faite par un seul producteur. La technique de
transformation, largement décrite par Yaya (1980) avec pour
finalité la production d'alcool. Ce "rhum" traditionnel qui
présente des ressemblances avec le "Sodabi" sera
aromatisé a base de plantes colorantes dont le paysan a
préférer garder secret, les noms.
Ainsi, plusieurs boissons dont les qualités
hygiéniques (certifiées par la DANA) sont fabriquées par
la SAJUTRO (photo 7). Elles sont riches en vertus et vendues a des tarifs
varies (tableau XI).
Photo 7 : Le Pamocan et la Gani, deux
boissons fabriquées par la SAJUTRO.
Ces produits font l'objet d'une faible
consommation locale du fait d'un deficit
de marketing et de
publicit.
CLICHE : AHOHOUNDO, Juillet 2007, Sajutro (Village de
Podji)
Tableau XI : Presentation des produits de la SAJUTRO
Boissons
Vertus thérapeutiques
|
Coût (en FCFA)
|
Rhum blanc 55ê
|
- Dégraissement des voies urinaires ; -Augmentation de la
virilité
chez l'homme.
|
4.000F le litre
|
Rhum brun 45ê
|
Idem, mais a un degré moindre
|
3.000F le litre
|
SIROCAN
|
- Guérison du paludisme ; - Fertilité des
femmes.
|
4.500F, le casier de 24 bouteilles de 33 cl
|
PAMOCAN
|
- Tonifie les muscles;
- Recommandé aux sportifs
|
-3.000F, le casier de 24 bouteilles de 33 cl. - Le jus, en
petits sachets a 50F.
|
|
Source : SAJUTRO - Mars 2008.
Face aux difficultés d'approvisionnement en canne
jaune, a l'insuffisance voire l'inexistence d'aide financière et au
deficit promotionnel, il est urgent que des mesures adéquates soient
déployées a travers :
v' L'accord de prêts a long terme (un a deux ans
minimum);
v' L'agrandissement de l'exploitation agricole ou la
multiplication des sources d'approvisionnement de la canne jaune ;
v' L'équipement en matériels modernes pour
l'épluchage, le traitement et la production du rhum ;
v' Le renforcement et/ou la creation de petites unites locales
pour la transformation du produit en rhum ;
v' La promotion des boissons par le biais du marketing et de
publicité pour une large consommation.
CHAPITRE IV
AVANTAGES DE LA CULTURE DE LA
CANNE A SUCRE A SEME-PODJI
CHAPITRE 4 : Avantages socio-économiques et
environnementaux
L'économie rurale de la localité est
dominée par l'agriculture. Toutefois, il semble opportun
d'apprécier ici le choix fait par les populations rurales pour la
culture de la canne qui a un impact socio-économique dans la gestion de
leur quotidien.
4.1- Avantages sociaux
4.1.1-Les privileges des producteurs
La possession d'un champ de canne a sucre représente
un investissement et entralne des dépenses auxquels seuls peuvent faire
face les paysans les plus nantis. La production d'autres cultures comme la
tomate, le piment, le gombo permet aux paysans de faire des recettes
complémentaires qui participent a l'amélioration du revenu et par
consequent a une augmentation du pouvoir d'achat, voire rendre meilleur le
cadre de vie et l'état de sante des paysans.
4.1.2- La creation d'emplois
Les difficultés des travaux amènent les paysans
a embaucher des ouvriers agricoles, facilement recrutables dans les
communautés villageoises. D'après le RGPH (2002), les jeunes
représentent environ 63 % da la population locale. Ils constituent un
important facteur de production et une source de main-d'oeuvre dynamique et
vitale, souvent payee a la tâche. Plus de 80 % des actifs agricoles de la
commune s'adonnent a la culture de la canne a sucre (CARDER, 1999). Un
producteur de canne a sucre emploie en moyenne sur une exploitation d'un
hectare, sept (7) personnes pendant une durée de trois
semaines pour le défrichement ou le sarclage. uls gagnent un salaire
moyen de 1.700FCFA par jour. La confection des planches revient plus
chère au propriétaire. Travail pénible, le coüt de
ses géants billons varie selon leurs tailles : entre 25.000F et
40.000F/planche de 30m de long, 2m de large et 1.5m de hauteur. Les producteurs
(73 %) se plaignent de plus en plus de leur cherté. Comme ce travail est
saisonnier et disperse, il se crée des équipes mobiles,
formées par affinité dont les services sont sollicités de
village en village. Le chargement des sabliers constitue pour eux, un manne a
nulle autre pareille. Les revenus moyens journaliers varient entre 8.000F et
27.000FCFA (Noudaikpon, 2001) et permettent a cers derniers
(élèves, étudiants, paysans) de satisfaire leurs besoins
fondamentaux ou de payer les intrants et la main-d'oeuvre pour les
exploitations agricoles.
4.1.3- La collaboration entre producteurs
Face a l'inexistence de l'encadrement de la part du Cerpa et
pour des raisons économiques, les producteurs ont
développé une forme d'entraide appelée
"gbésso" dans le cadre des activités
agricoles. Environ 45 % des paysans de Kraké, soit 11 producteurs sur
les 25 enquêtés ont recours a cette forme de travail. C'est une
organisation collective qui par son importance numérique, permet
d'éviter des dépenses numéraires en payant une main
d'oeuvre salariée et crée une solidarité et une ambiance
d'enthousiasme entre paysans. Elle est très
appréciée a travers son efficacité car
les producteurs concernés admettent que son rendement est
supérieur a celui du travail individuel.
Les difficultés multiples auxquelles sont
quotidiennement confrontés les producteurs et qui ont pour noms :
absence de credits pour le financement des activités, l'insuffisance des
marches d'écoulement, la non-reconnaissance des acteurs de ce
sous-secteur agricole, ont incite les producteurs a s'organiser et a mettre sur
les fonds baptismaux, le 13 septembre 2006, l'Union des Groupements des
Producteurs de Canne a Sucre de Sèmè-Podji (UGPCS/S-P).
Cette forme d'association vise prioritairement les objectifs
suivants :
· Solliciter l'aide de l'Etat en vue de
bénéficier de credits ruraux a taux faibles pouvant leur
permettre de produire en quantité et en qualité;
· Trouver de nouveaux marches d'écoulement pour
le produit. Ils ont initié a cet effet, l'idée de produire en
complement de la canne de bouche, la canne industrielle a livrer a l'usine de
Save (SUCOBE). Cette alternative est en cours d'étude par les
autorités compétentes du MAEP ;
· Reconnaissance des membres de l'union en tant que
producteurs ;
· Bénéficier des seances de formations, de
recyclage et d'alphabétisation ;
· Défendre les intérêts de la
corporation;
· Uniformiser les prix de cession des fagots de canne a
sucre.
De fait, il se dégage chez les producteurs, une prise
de conscience et un désir d'agir pour leur promotion. Toutefois, l'UGPCS
n'a jusqu'a present connu
un reel debut d'activités. Elle n'est pas encore reconnue
par les autorités administratives.
4.2- Avantages économiques
4.2.1- Le revenu du paysan
Les paysans planteurs sont unanimes que la culture de la
canne a sucre rapporte des gains substantiels, car malgré une certaine
baisse du prix a la vente, ils ont continue a lui consacrer d'importantes
superficies.
Pour un champ de canne a sucre d'un hectare, les dépenses
engagées, selon les producteurs se décomposent de la
manière suivante (tableau XII) :
Tableau XII : Presentation du coüt moyen d'un
hectare de canne a sucre
Opérations
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Montant (FCFA)
|
Défrichement1
|
-
|
-
|
60.000
|
Confection des planches2
|
96
|
4.000
|
384.000
|
Fumure (sac de 50 kg)
|
8 4 6
|
23.000 22.000 2.000
|
184.000 88.000 12.000
|
NPK
Urée
Fientes
|
|
96
|
750
|
72.000
|
Total
|
-
|
-
|
800.000
|
|
Source : Résultats d'enquêtes -
Février 2008.
1 : Dans ce cadre, l'exploitation est peu couverte par les
hautes herbes.
2 : Il est dénombré environ 96 planches de 30 m
sur 2m sur un hectare.
Ainsi une superficie d'un hectare de canne a sucre revient en
moyenne a :
60.000 + 384.000 + 184.000 + 88.000 + 12.000 + 72.000 =
800.000FCFA.
Sur un tel champ, par billon, environ 12 fagots sont
récoltés. De fait, le
revenu du paysan se présente comme suit (tableau XIII et
XIV) : Tableau XIII : Rentabilité de l'exploitation
Nombre de Fagots/Ha
|
Prix de vente du fagot
|
Recette annuelle
|
12 * 96 =1152
|
Entre 800F et 2.000F
|
Entre 921.600F et 2.304.000FCFA
|
|
Source : Enquêtes + estimations - Février
2008.
Tableau XIV : Evaluation du revenu annuel du paysan
Revenus moyens annuels
Moyens Investis
800.000 F
Entre 921.000F et
2.304.000FCFA
Recette annuelle
Varie de 121.000F a 1.504.000FCFGA
Source : Estimations - Février 2008.
La rémunération annuelle,
générée par le travail de production varie de 121.600F a
1.504.000FCFA par hectare. La canne a sucre est donc une culture rentable pour
le paysan de Sèmè-Podji. Ces revenus dénotent de
l'importance de l'activité dans le quotidien de ces
sociétés rurales. Celles-ci s'impliquent également dans
les productions maraIchères par souci d'un gain financier
complémentaire. Elles cultivent abondamment les produits maraIchers
sollicités dans les marches locaux et urbains environnants, notamment
ceux de Cotonou et de Porto-Novo.
4.2.2- Les destinations des revenus
La production de la canne a sucre est une importante source de
revenus pour une grande partie de la population de Sèmè-Podji.
Les sources de revenus étant diversifiées et
variées, les paysans arrivent a faire de grandes réalisations
(figure 3).
Figure 3: Importance des
réalisations effectuées par les paysans.
L'analyse de cette figure permet de se rendre compte de la
part importante de l'entretien de la famille, environ la moitié (50,31
%) du revenu. Dans ces dépenses, l'alimentation et la scolarité
des enfants occupent une part non négligeable d'autant plus que la
commune de Sèmè-Podji fait partie intégrante des
localités a risque d'insécurité alimentaire
identifiées par le MAEP et 72 % des enquêtés ont en moyenne
six (6) enfants.
Les 49,69 % des dépenses qui restent se
répartissent d'une façon inégale.
La construction ou la rehabilitation des habitations (le
villageois nanti de ses revenus agricoles, investit dans la tôle
ondulée pour couvrir ou remplacer une toiture végétale
défectueuse) et l'achat des moyens de déplacement (les motos
YAMAHA, SUZUKI, JINCHENG et
JIANSHE) constituent la part la plus importante, soit
22,39 % de l'ensemble.
En dehors de ces categories de réalisations qui se
dégagent nettement, les cérémonies (religieuses et
funéraires) et obligations sociales (epargne dans les groupes de
tontine, remboursement de prêt...) touchent 13,42 % du total. L'achat des
moyens de productions (houe, engrais, daba, nouvelles terres) représente
environ 8,71 % des dépenses et enfin les soins de sante (surtout pour
les maladies qui les conduisent dans les hôpitaux) occupent 5,71 % du
revenu.
Quant aux vendeuses, elles préfèrent investir
dans les activités de tontines (29 %), l'entretien de la famille (47 %),
les cérémonies diverses (15 %) et enfin les activités
secondaires comme l'élevage des porcins et caprins (9 %).
4.3- Avantages environnementaux de la canne a sucre
La canne a sucre est une graminée dont le
système racinaire vigoureux contribue a la lutte anti-erosive en
retenant les particules terreuses (Courteau, 2005). La canne a sucre joue un
role important dan s la lutte contre l'érosion. En effet, ses
caractéristiques morphologiques lui permettent de participer a la
conservation mais aussi a l'amélioration des sols. Des etudes ont
montré que les racines de canne a sucre atteignent des profondeurs
respectivement 3.5 et 1.4
fois plus importantes que celles du maIs ou du sorgho, ceci
pour les mêmes conditions de culture. En effet, les racines sont
extrêmement développées et explorent le sol de
manière très efficace. Le système racinaire
améliore la structure du sol. La decomposition des racines
présente dans les moindres interstices du sol, active le
développement de la microfaune. La canne a sucre favorise
l'enrichissement du sol en éléments minéraux grace aux
exsudats des ses racines. La decomposition de l'ancien système racinaire
participe a ce phénomène et contribue de plus a l'amendement
humique du sol. Ces caractéristiques racinaires font de la canne, une
plante fixatrice du sol.
La couverture quasiment permanente qu'offre la plante, permet
elle aussi de limiter les phénomènes d`érosion (Van
Dillewijn, 1960). Des le quatrième mois de croissance, grace a un taux
de couverture élevé, la canne a sucre assure une bonne protection
du sol contre les impacts de la pluie. Elle est ensuite relayée lors de
la coupe par le paillis constitué par les résidus de
récolte laissés sur le champ. Ainsi, la couverture
végétale réduit l'érosion potentielle en :
· protégeant la surface du sol des impacts de la
pluie,
· ralentissant la vitesse des écoulements et en
permettant le dépôt des sediments,
· retenant physiquement les sols en place grace aux
racines,
· augmentant les taux d'infiltration par
l'amélioration de la structure et de la porosité des sols grace
aux résidus des racines (USVICD, 1995).
Selon Paillat et al (1998), la decomposition des
pailles de canne a sucre améliore la fourniture d'éléments
au sol et a la canne. Cette degradation permet une augmentation de l'ordre de
0,2 % du taux de carbone organique dans les dix premiers centimetres du sol
après 5 ans. Le paillis réduit l'impact direct des gouttes de
pluie sur le sol, ralentit l'eau de ruissellement, agit comme un filtre qui
retient les particules de sol en suspension dans l'eau, améliore
l'infiltration et de ce fait, diminue l'érosion. Outre l'apport
d'éléments au sol et a la plante, le paillage a une forte
influence sur les équilibres biologiques : modification de la flore
adventice, evolution de la biologie des sols, de la faune souterraine et
aérienne. Tout comme son role dans la lutte contre l'érosion, le
maintien des résidus de récolte permet de réduire la
degradation des sols, voire d'améliorer leurs qualités a long
terme. De même, il permet une meilleure conservation de la structure des
sols grace a une stabilité accrue des agrégats et une diminution
des phénomènes de croüte de battance après de fortes
pluies. C'est une méthode efficace pour améliorer les
qualités des sols tout en maintenant un bon rendement.
La canne a sucre présente a part le jus , une phase
solide , insoluble : la fibre, essentiellement composée de cellulose,
nommée <<bagasse >>, obtenue après extraction du jus
par pressage des tiges. Rondeau (2002), estime qu'une tonne de canne a sucre
produit 310 kg de bagasse qui fournissent 130 kWh. Selon le même auteur,
le pouvoir calorifique d'une tonne de bagasse, équivaut a celui de 260
kg de charbon ou de 180 kg de fioul ou de 210m3 de gaz naturel ou
encore de 550 kg de bois. Ces épluchures de canne a
sucre comme sources d'énergie naturelle et renouvelable,
présentent un bon potentiel combustible (photo 8).
Comme les autres plantes, lors de la photosynthèse, la
canne a sucre capte du gaz carbonique (CO2) et produit de l'oxygène
(O2). Elle fait partie des plantes << de type C4 >>. Ces plantes
montrent une meilleure capacité a absorber le CO2. En un an, un
demi-hectare de canne peut absorber plus de 30 tonnes de Co2
et produire 21 tonnes d'O2 (Memento de l'agronome, 1984).
Photo 8 : la bagasse est utilisée comme
combustible par la Sajutro
Ces résidus agricoles peuvent être
recyclés séchés et utilisés comme
combustibles en complément du bois
énergie.
CLICHE : AHOHOUNDO, Juillet 2007, Sajutro (Village de
Podji)
CHAPITRE V
PROBLEMES ET PERSPECTIVES
CHAPITRE 5 : Problèmes et perspectives
La mise en valeur de la localité de
Sèmè-Podji a travers la culture de la canne a sucre est
entravée par un certain nombre de problèmes. Il importe d'y faire
des suggestions.
5.1- Problèmes
5.1.1- La degradation des sols et l'usage intense
d'engrais chimiques
L'accroissement de la population et la nécessité
de produire davantage contraignent beaucoup de producteurs a abréger,
voire supprimer la jachère. Or, sans période de
régénération totale, la terre ne peut se reconstituer de
la perte des éléments nutritifs qu'a provoquée la
période de culture.
Cabot (1965) cite par Koutinhouin (1978) considère que
le feu, a l'origine, est un moyen rapide et pratique dont se sert le paysan
pour débarrasser le sol a cultiver de son couvert végétal.
Le résultat le plus sensible du passage du feu est la destruction de la
litière qui protege le sol des intempéries et qui est
destinée a lui fournir les matières humiques (Dossou, 1996).
Cette pratique, courante dans la commune, prend de plus en plus d'ampleur. Dans
la plupart des cas, la végétation herbacée est
incinérée sur place (photo 9).
Il est important de souligner que l'apport d'engrais
chimiques permet d'accroItre la production agricole et d'obtenir de meilleurs
rendements. Pour fertiliser un hectare de canne a sucre, le producteur utilise
quatre (4) sacs d'engrais NPK et deux sacs d'Urée de 50 kg chacun, soit
un total de six sacs (6) sacs. Les dépenses s'élèvent a
272.000FCFA. Dans le but d'obtenir de bons
rendements, les paysans augmentent parfois les doses des intrants
par hectare (tableau XV).
Photo 9: La proliferation du
défrichement par le feu est réelle dans le paysage.
Les paysans utilisent pour la plupart, cette
méthode de defrichage des champs.
Or le brâlage réduit
l'importance de la matière organique des sols.
CLICHE : AHOHOUNDO, Janvier 2007, Village de
Podji
Tableau XV : Mode d'utilisation des intrants par les
paysans
Nature
|
Dose recommandée/Ha
|
Coût
|
Pratique des
paysans
|
Coût
|
NPK
|
200 kg
|
23.000F le sac de 50 kg
|
400 kg
|
184.000FCFA
|
Urée
|
100 kg
|
22.000F le sac de 50 kg
|
200 kg
|
88.000FCFA
|
Fientes
|
-
|
2.000F
|
600 kg
|
12.000FCFA
|
Total
|
300 kg
|
-
|
600 kg
|
284.000FCFA
|
|
Sources : Enquêtes de terrain + Cecpa - Juillet
2008
Les données du tableau XV montrent que les paysans ne
respectent pas les doses d'engrais recommandées et ceci concerne 100%
des enquêtés. Il est urgent que des séances de formation
soient davantage initiées a l'endroit des paysans pour un bon dosage des
plants et par voie de conséquence, une préservation de la
qualité agronomique des sols. Lorsque la terre est fraichement
défrichée dans un bas-fond, elle ne nécessite
généralement pas d'apports d'intrants, mais si elle a
déjà été cultivée, il faut lui restituer des
matières fertilisantes par le biais de l'enfouissement des pailles ou
par l'apport de compost aux sols.
5.1.2- Dommages subis par les producteurs
L'inondation des champs, les feux courants, les rongeurs
(rats de brousse, agoutis), les singes (surtout a Podji) causent parfois des
dommages importants aux cultures et entrainent de ce fait une baisse des
revenus des paysans. Les maladies et ennemis de la culture recensés a
Sèmè-Podji sont : les vers blancs, les rongeurs, les cigales, les
termites et parfois les singes avec des baisses considérables de
rendements. Les dégâts occasionnés aux champs sont parfois
économiquement très importants.
Les difficultés d'approvisionnement en canne jaune
(car peu de paysans cultivent encore cette variété de canne et
les semences a bon rendement se font rares), l'insuffisance voire l'inexistence
d'aide financière et le déficit promotionnel des produits sont un
certain nombre de problèmes qui freinent le développement de la
bonne marche des activités de la Sajutro.
5. 1.3- L'insécurité routière et
l'insalubrité des lieux de vente
La proximité des vendeuses de canne a sucre de la
Route Nationale InterEtats les expose de facon quasi-permanente aux accidents
de la route. Elles s'installent aux carrefours importants de
Djèrègbé, Ekpè et Sèmè-Podji pour
écouler leur produit. De tels points de vente manquent forcément
d'infrastructures les plus élémentaires et constituent des
risques de graves dégâts en matière de
sécurité routière (tableau XVI).
Tableau XVI : Evolution des cas d'accidents avec les
vendeuses Localités 2004 2005 2006 2007
8 5 2
-
4 2 1 1
Carrefour Sèmè Carrefour
Djèrègbé
Total
12 7 3 1
Source : Brigade routière de Porto-Novo -
Février 2009
Une constatation s'impose a la lecture de ce tableau: une
diminution du nombre des cas d'accidents enregistrés aux
différents carrefours, même si les chiffres sont plus
élevés a Sèmè qu'a Djèrègbé.
Une telle situation s'explique d'une part, par les actions de sensibilisations
organisées par la mairie a l'endroit des vendeuses et la prise de
conscience par elles-mêmes, d'autre part.
L'entretien et la gestion des lieux de vente laissent a
desirer. Faute d'un système de ramassage d'ordures et d'assainissement
efficace et adéquat, les
déchets jonchent la voie publique ou sont simplement
déversés dans les caniveaux, bouchés en maints points
(photo 10).
Photo 10: Caniveau
bouché par les debris de canne a sucre et autres
déchets
solides au carrefour
Sèmè-Podji.
De tels dépotoirs sont legions
dans la commune et montrent l'inefficacité du
système de
gestion des ordures au niveau de la localit.
CLICHE : Alexis AHOHOUNDO - Janvier 2007- Carrefour
Sèmè.
5.1.4- Les pathologies courantes
L'enquête faite auprès du centre communal de
sante et du bureau de zone sanitaire Aguégués - Porto-Novo -
Sèmè-Podji a permis de réaliser la figure 4 partir des
données épidémiologiques du tableau XVII (annexes 4).
L'analyse de la figure révèle que le paludisme
domine largement les autres groupes d'affections. Il représente plus de
la moitié (56%) des cas enregistrés. Cette situation s'explique
par l'analyse des conditions locales.
Figure 4: Les différentes
maladies contractées par les populations Aff. Derm : Affections
Dermatologiques IRA: Infections Respiratoires Aigues
Aff. Gas-Int :
Affections Gastro-intestinales Aff. Art : Affections Articulaires
En effet, Sèmè-Podji est constitué de
bas-fonds marécageux a Paspalum falciparum, qui sont des gites
larvaires favorables a l'éclosion en grand nombre d'anophèles.
Les bas-fonds marécageux sont également les
lieux privilégiés de multiplication de certains germes
pathogènes tels les moucherons piqueurs dont le type Culicoïdes
spp (Jêhli en langue locale) est assez
répandu. Contrairement au moustique qui est actif la nuit (20h a 4h du
matin), Culicoïdes est diurne (Rbm, 2001). D'après
Rutledge (2005), ce sont des insectes ayant une taille de 2 a 5mm dont les
piqüres sont irritantes et peuvent causer des lesions douloureuses
durables pour certains. Des discussions avec la coordonnatrice du Programme
de
Lutte intégrée contre le Paludisme dans
l'Ouémé (PROLIPO), il ressort que les piqüres de
Culicoïdes ne sont pas nocives a l'Homme.
L'emploi du NPK peut entralner, a la longue, la formation
d'un tapis radiculaire pouvant créer un habitat favorable pour le
développement des moustiques (Mather, 1986). Pourtant, les paysans
(100%) ignorent ses dangers, ils ne reçoivent pas d'instructions claires
et pratiques sure le sujet et n'ont pas d'équipements de protection
appropriés.
Des maladies dermatologiques, environ 2 % des cas cliniques
sont issues du contact permanent des producteurs avec l'eau souillée a
Tohouè, ce qui les expose a des infections cutanées comme la
gale, les démangeaisons, le panaris, les puces, les poux....
Les IRA (22%) et les affections gastro-intestinales (13%)
sévissent également dans la localité. Les infections
respiratoires aiguës (IRA) sont liées a l'utilisation des
pesticides. Les vendeuses sont aussi concernées. Elles inhalent les
fumées rejetées par les véhicules en transit oü le
carburant utilisé incorpore du plomb, du dioxyde de souffre très
nocifs a la sante. La presence de plomb dans le sang, provoque des
problèmes de tension artérielle chez les adultes, ce qui accroIt
le risque d'attaques cardiaques (Bsais, 1997). La canne a subi dans les champs
des dépôts importants de fines poussières visibles sur son
enveloppe. Elle requiert donc un lavage abondant a l'eau avant sa consommation
; une mesure qu'ignorent l'ensemble des consommateurs, s'exposant de ce fait a
la typhoIde. Ces poussières peuvent également
pénétrer facilement dans les
poumons et causer la
`'bagassose» c'est-à-dire une
inflammation des bronchioles et des lesions pulmonaires.
Les cas de douleurs lombaires (7 %) sont également
enregistrés. Ils sont lies en grande partie a la posture adoptée
par les producteurs durant les longues heures de travail (6h a 17h) avec
hypersollicitation de la colonne vertébrale. Ces derniers s'exposent a
la lombalgie ou "maux de reins".
5.2- Perspectives
Les nombreux problèmes qui handicapent la mise en
valeur du milieu étant connus, il s'avère indispensable d'y
trouver des solutions. Outre les besoins exprimés par les acteurs,
certaines difficultés sont rencontrées par les populations.
5.2.1- L'encadrement technique et financier
Ils constituent l'un des aspects des maux dont souffre
l'agriculture dans cette localité. La mécanisation des
activités devient une nécessité impérieuse pour
éviter aux paysans des travaux agricoles archaIques et
déprimants. La promotion des technologies garantissant l'exploitation
durable des bas-fonds a travers l'utilisation adequate des engrais
minéraux et des pesticides en complement du fumier ou du compost, la
formation des producteurs sur les techniques culturales qui préservent
les bas-fonds et génèrent une meilleure productivité et la
vulgarisation de nouvelles variétés de semences relèvent
de la competence du CeCPA qui doit oeuvrer au redressement du niveau technique
en aidant les producteurs a améliorer le cadre opérationnel des
exploitations.
L'appui du PADRO est garanti a travers la mise a disposition
des paysans de crédits a taux d'intérêts faibles (8,5 a 10
%) pour financer leurs productions, le renforcement des capacités de
services des organisations paysannes, les formations diverses,
l'alphabétisation. A cet effet, les producteurs de canne a sucre ont
bénéficié courant mars-avril 2007, d'un crédit dont
le montant s'élève a environ 86.000.000FCFA de la part de la
Banque Régionale de Solidarité (BRS). Ce prêt a
été octroyé a environ 300 bénéficiaires en
priorisant les villages de forte production a un taux de 10 %.
5.2.2- L'hygiène et l'assainissement du milieu
En milieu rural, la plupart des maladies dont souffrent les
populations sont d'origine hydrique (Ela, 1983). Les effets néfastes des
difficultés d'accès l'eau potable sur la santé et
l'hygiène constituent un facteur prépondérant dans le
cercle vicieux de la pauvreté (Houmenou, 2006).
A Sèmè-Podji oü ces réalités
sont évidentes, ce sont les puits traditionnels qui sont les plus
répandus dans la plupart des ménages. Il est
dénombré, 17 puits a grands diamètres et 3 forages/pompes
hydrauliques (PDC, 2001). Ces points d'eau potable doivent être toujours
maintenus propres par les populations. Cette potabilité de l'eau reste
étroitement liée a l'existence de latrines pour réduire
les risques de propagation du cholera, de la diarrhée et autres
parasitoses intestinales.
Avec l'avènement de la décentralisation, les
autorités communales ont la charge d'assurer une bonne gestion des
déchets (ordures ménagères et eaux
usées) pour éloigner des habitations, les
risques liés a la présence des tas d'immondices et de
développer l'accès a de meilleures sources d'eau parmi les
groupes << non desservis >>. A ce titre, il est
suggéré que des dépotoirs d'ordures soient
installés dans la commune. Ces déchets seront triés,
traités et utilisés comme engrais pour
régénérer les sols cultivables de la localité.
La mise en place d'un partenariat, depuis 2006 entre la Mairie
et le CREPA-Bénin a eu comme retombées :
·
L'instauration d'un cadre de travail, dynamique et efficace ;
· La mise en place de relais aux niveaux communautaire
et scolaire pour assurer l'éducation a l'hygiène et a
l'assainissement a travers la création de Comités d'Hygiene et
d'Assainissement Environnemental Villageois (CHAEV) dont les membres au nombre
de 7 (choisis en assemblée villageoise par leurs pairs de façon a
respecter les approches genre) ont pour role d'assurer l'éducation a
l'hygiène dans les ménages;
· La formation des membres des comités aux
techniques d'animation. Les themes abordés sont : l'hygiène du
milieu et de l'eau, les maladies hydriques et les voies de transmission, la
bonne gestion et utilisation des latrines << Ecosan >>.
Ces ouvrages comportent deux fosses étanches munies de plaques
chauffantes qui garantissent la déshydratation en vue d'une
hygiénisation rapide des fècès, séparés des
urines par une cuvette. Le concept "Ecosan"
relève d'une approche qui consiste a considérer les
excréta, non plus comme des déchets dont il faut se
débarrasser, mais
comme des ressources valorisables en agriculture a travers la
fertilisation des sols (CREPA, 2007) ;
?La construction de 4 postes d'eau potable dans quatre
écoles sélectionnées dans la commune et des latrines
familiales a double fosses dans 33 ménages et une extension du
réseau conventionnel sur 3200 m linéaires (CREPA, op. cit.). En
effet, le réseau de la SONEB (Société Nationale des Eaux
du Bénin) ne dessert que les chefs lieux d'arrondissement, marginalisant
ainsi les villages reculés.
L'équipement adéquat des centres de santé
pour la prévention et le traitement des maladies courantes
s'avère nécessaire. La DDS-O/P oeuvre pour la lutte contre le
paludisme a travers le PROLIPO. Les actions menées en ce sens sont de
plusieurs ordres :
- Le renforcement du système sanitaire a travers la
disponibilité des stocks suffisants de médicaments et de
fournitures cliniques, le renforcement du plateau technique des centres de
santé et la formation du personnel pour la sécurité
sanitaire des populations;
- L'éducation sanitaire organisée
généralement dans les formations hospitalières porte sur
la limitation des contacts entre l'homme et le moustique, l'assainissement du
cadre de vie a travers la destruction des gites larvaires (jarres
cassées, boites de conserve, eaux stagnantes dans des récipients
usés, le sarclage des environs immédiats des concessions),
l'hygiène dans les
habitations, la sensibilisation pour prévenir la
diarrhée, le cholera et la fièvre typhoIde.
- Il est également recommandé et
conseillé aux paysans ou producteurs de porter des bottes dans le cadre
du travail dans les bas-fonds et la prise fréquente des antibiotiques
pour lutter contre les infections cutanées.
5.2.3- Les besoins paysans
Unanimement, le financement (82 %) constitue le principal
besoin exprimé par les paysans. Le credit rural doit être moins
contraignant pour permettre l'accès de tous les acteurs a ce service de
base. Pour ce faire, il faut :
·
· Assouplir les types de prêts en terme
de montant, d'échéance et de
secteur d'activité des institutions de credit;
·
· Réduire le taux
d'intérêt des prêts consentis (taux faibles ou nuls) ;
·
· Combiner le credit avec des reductions du
prix des intrants dans des conditions très particulières ;
·
· Mener des campagnes de sensibilisation,
d'information sur les services
offerts par les institutions de credit et les modalités
d'accès au credit.
L'utilisation des techniques agricoles modernes (machines
agricoles, fumure minérale) est une nécessité vitale pour
les paysans de Sèmè-Podji. Elle leur permettra non seulement
d'accroitre les superficies emblavées mais également
d'intensifier la production et par consequent d'améliorer leur revenu.
Une telle alternative contribuera a l'augmentation des terres cultivables de la
commune et
aura des avantages sociaux certains en contribuant a la
reconversion dans l'agriculture de la main-d'oeuvre locale au chômage,
suite a la fermeture, le 4 mars 2009, des carrières de sable marin.
Les producteurs, l'UCP et les autorités communales ont
aussi suggéré la production de la canne industrielle a livrer a
la société SUCOBE sous la supervision de l'Etat (Autorités
compétentes du MAEP) ; une suggestion ingénieuse a condition que
le produit soit rémunérée a sa juste valeur.
Enfin la recherche de nouveaux marches d'écoulement est
un impératif pour la durabilité de l'activité. L'existence
d'une zone franche industrielle dans la commune est un atout pour
l'avènement d'une industrie sucrière. L'imminence de
l'implantation de complexes sucriers dans le Sud-Bénin par des
promoteurs indiens constitue une opportunité pour la viabilité du
produit. Ces promoteurs étrangers ont en collaboration avec l'INRAB, la
CCIB, le CeRPA sond plusieurs sites d'implantation d'usines dans les communes
des Aguégués, de Glazoué et de Kétou.
Les perspectives pour l'avènement d'une filière
canne a sucre sont bonnes. En effet, la commune dispose des atouts naturels que
sont le climat et les bas-fonds marécageux. Par ailleurs l'appui aux
planteurs est garanti par le CeCPA qui pourra assurer le conseil technique et
le PADRO qui encourage par la recherche du financement, la transformation du
produit. Le développement des activités de transformation des
produits dérivés de la canne a sucre surtout celle
de fabrication des boissons : liqueurs, sirop, et jus et la
multiplication des unites locales de production sont a encourager.
Le saccharum a des applications, parfois
surprenantes. Le Brésil et plusieurs autres nations ont
créé un `'carburant vert»a partir du
bioéthanol obtenu après distillation du vésou. Ce
carburant est beaucoup moins polluant que ceux fabriqués
traditionnellement a partir du pétrole brut. La diversification des
sources d'approvisionnement a conduit le Bénin a signer un accord de
cooperation pour un transfert de cette technologie. Il reste a mener des etudes
pour confirmer si la variété actuellement produite sur place est
conforme et si les sols de la commune sont aptes pour la production a grande
échelle de cette variété brésilienne. Les avantages
du biocarburant sont :
- La diminution de la dépendance en pétrole ;
- La production d'une énergie saine, non-polluante;
- La creation des emplois dans les regions productrices de canne
;
- La bagasse servira comme combustible dans les usines ou les
unites de production.
CONCLUSION
Au terme de cette étude, il ressort que parmi les
diverses activités menées dans la commune, la plupart des
populations rurales de Sèmè-Podji considèrent que la canne
a sucre est la culture la mieux adaptée aux conditions
géographiques particulières de leur localité et
évidemment une des productions qui assurent de substantiels revenus aux
populations et les met a l'abri du dénuement financier.
Sèmè-Podji dispose d'un important potentiel de production du
saccharum qui judicieusement exploité, pourrait dynamiser
l'économie locale. Le role de la canne a sucre reste essentiel : elle
fait vivre beaucoup de ménages pauvres, constitue l'un des supports de
la vie rurale et sa place dans les activités économiques reste
fondamentale.
Le mode de mise en valeur des terres contribue a la
dégradation et a une diminution de la fertilité des sols. De
plus, les producteurs de canne a sucre sont exposés a certains maux
propres a ces milieux; auxquels des mesures préventives
préconisées sont essentiellement d'ordre sanitaire même si
le recours a l'automédication est observé. Les terres
marécageuses des localités proches de Cotonou, sont de plus en
plus comblées pour la construction des habitats (Noudaikpon, 2001). La
population de plus en plus nombreuse doit trouver de nouvelles ressources,
surtout avec la fermeture des carrières de sable marin. L'insuffisance
de la diversification agricole risque d'aggraver dans un court ou long terme,
la sécurité alimentaire au niveau de la commune.
Face a toutes ses difficultés rencontrées par les
paysans, il est nécessaire d'y trouver des solutions réelles et
durables.
L'aménagement des bas-fonds de Sèmè-Podji
devient donc une priorité. La participation des communautés
rurales est donc indispensable a leur bonne gestion et par consequent a la
pérennisation de leurs activités agricoles. Cependant, les
responsables du CeRPA et du CeCPA et des structures de la place doivent
reconnaltre que les populations locales n'offriront leur participation que si
elles se sentent concerner et que c'est a elles que profitera leur
durabilité (Noudaikpon, op.cit.).
La canne continuera certainement a marquer le paysage de la
commune et serait une aubaine pour l'agriculture béninoise, si les
investissements nécessaires et conséquents suivent sa
promotion.
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ANNEXES
Annexes 1
1- Guide d'enquête (Producteurs)
I- Localisation
Département Commune
Arrondissement .. Village .
Nom et Prénom de l'exploitant .
Profession . Nombre d'enfants .
Date de l'enquête
II - Production
1- Avez-vous un champ de canne ? Oui Non
2-
Mode d'accès aux terres ? Heritage Achat Prêt
Location
Métayage.
3- Comment se fait le choix des terres ?
4- Comment se font les labours et le bouturage ?
5- Quelles sont les principales cultures produites ?
6- Comment se font les successions des cultures ?
7- Utilisez-vous de la main d'oeuvre ? Oui Non
Si Oui, combien / an . Coüt / jour
8- Recevez-vous de l'aide et des conseils des agents du Cerpa ?
9- Avez-vous d'autres activités qui vous procurent des
revenus ?
10- Quelles activités vous rapportent plus d'argent ?
11- Qui sont vos principaux clients?
Locaux Etrangers Autres (Préciser)
12- Avez-vous des problèmes de commercialisation?
Oui Non
Si Oui, lesquels ?
Faible demande Prix non intéressants
Manque de
débouchés
Mauvais état et inexistence des voies de communication
13- Estimation des ventes après chaque saison.
Bonne Mauvaise Moyenne
Valeur en FCFA :
14- Quelles difficultés rencontrez vous ?
Vols Feux de brousse Animaux dévastateurs
Rareté de personnels qualifies Absence de
financement Pistes impraticables.
15- Mode de financement
Tontine Prêts (CLCAM) Location d'une parcelle
Autres (Specifier)
16- Qu'avez-vous fait comme investissements depuis que vous
menez cette activité ? .
17- De quoi aurez-vous besoin pour développer votre
activité et améliorer votre revenu ? .
18-
Erosion Faible apport de fumier
Avez-vous des projets d'extension et d'amélioration de
l'activité ?
19- Vos enfants s'intéressent-il a l'activité ?
20- L'activité peut-elle se pérenniser ? Oui Non
Pourquoi ?
III - Impacts sur l'environnement
21- Utilisez-vous des engrais ? Oui Non (Citez-les) .
Quantité/an Coüt Lieux d'obtention
22- Mode de défrichement Manuel Par le feu
23- Protection pour les travaux Aucune Gants et bottes
24- Ressentez vous des douleurs lombaires ? Oui Non
25-
Etes vous conscients d'être exposés aux maladies
liées a l'eau ? Oui Non
26- De quelles maladies souffriez-vos en général ?
26- Combien d'années de culture de canne est possible sur une
parcelle ?
27- Remarquez vous de plus en plus la baisse de production de
vos terres ? Oui Non
29- Selon vous quelles en sont les causes?
Pauvreté des sols Défrichement par le feu
Annexes 2
2- Guide d'enquête (Yendeuses)
I- Localisation
Département Commune
Arrondissement .. Village
Nom et Prénom de la personne .
Profession . Nombre d'enfants .
Date de l'enquête
II- Commercialisation
1- Approvisionnement
Sur place (champs) Marches
2- Mode de transport du produit
Portage Bicyclette Engins a deux roues Camionnettes
bâchées
3- Pratiquez-vous uniquement cette activité ? Oui Non
4- Financement de l'activité Tontines Prêt
5- Revenus tires de la vente après chaque
journée?
Montant
6-Qu'avez-vous fait comme investissements depuis l'exercice de
cette
activité ?
7- Difficultés rencontrées dans votre
activité ?
8-
De quoi auriez-vous besoin pour mener a bien votre
activité et améliorer vos revenus ?
9-
Etes vous victimes des cas d'accidents de la route? Oui Non
10- Pourquoi vous installez vous a proximité des voies
?
Pour vite vendre Absence de marches
Tableau VII : Statistiques de la production et des
superficies en canne
Superficie (ha)
1539
1064
1057
1061
1325
1344
1499
1493
1592
915
935
391
588
612
636
663
826
Années
|
Production (en t)
|
1992
|
15640
|
1993
|
24700
|
1994
|
26338
|
1995
|
22260
|
1996
|
27183
|
1997
|
31801
|
1998
|
36605
|
1999
|
47655
|
2000
|
45363
|
2001
|
43070
|
2002
|
53787
|
2003
|
56437
|
2004
|
62733
|
2005
|
67825
|
2006
|
56004
|
2007
|
31814
|
2008
|
56647
|
Source : Rapports annuels CeRPA 1992-2008
Tableau XVI : Statistiques des différentes
affections
Paludisme 24031
Proportion (%)
56
Affections dermatologiques
Affections
gastro-
intestinales
962
5544
2
13
22
7
IRA
Affections traumatiques
TOTAL
9335
2905
100
42777
Source : Bureau de Zone Sanitaire Aguégués/
Porto-Novo/ Sèmè-Podji, Septembre 2007.
Annexes 5
Contenus et Objectifs des Formations
1- Contenus
Le contenu des formations est lie aux :
- Itinéraires techniques des cultures (depuis la
preparation du terrain a la récolte en
passant par la fumure et l'entretien) ;
- Normes des différentes techniques culturales ;
- Protection des cultures;
- Mise en marché collectif (Creation des organisations
vivaces de producteurs,
amelioration de la production et augmentation des revenus
paysans).
2- Objectifs
Les objectifs assignés a de telles formations sont les
suivants :
- Renforcer des capacités, des compétences et des
services a l'endroit des producteurs ; - Contribuer a l'amélioration des
conditions socio-économiques des acteurs ;
3- Modes d'organisation et
d'exécution
La formation est capitale dans la diffusion rapide des
technologies.
Le Cecpa a généralement recours
au système de formation en cascade, qui consiste a
transmettre au prime abord, les technologies aux neuf (9) agents CPV
(Conseillers en Production Vegetale) du Cecpa en une formation de quinzaine en
salle.
Ces agents ont chacun a leur actif, huit (8) groupes de
contact (GC) soit 15 personnes par groupe soit 120 individus (dont la liste est
connue) et 120 individuels ; ce qui fait 240 personnes. Dans chaque GC, un
représentant ou animateur est désigné.
L'agent fait donc la formation (transfert des
technologies1) a ses GC sur l'exploitation de l'animateur de groupe
(Unite de demonstration ou UD) en presence des 14 autres
membres qui iront procéder de la même manière sur leur
domaine respectif, supervise par l'agent (Unite d'application ou UA,
c'est-à-dire execution de l'enseignement de l'UD).
1 La Technologie peut avoir rapport au mode de
confection des planches, de choix des stolons, de bouturage, de la
quantité d'entretien en engrais ou en produit phytosanitaire.
TABLE DES MATIERES
Pages
Dédicaces
|
2
|
Remerciements
|
3
|
Sigles & Acronymes
|
4
|
Résumé
|
6
|
Introduction
|
7
|
Chapitre 1 : Fondements géographiques de la
production de canne à sucre dans la commune de
Sèmè-Podji
|
10
|
1.1- Facteurs naturels de la production
|
10
|
1.1.1- Généralités sur la canne a sucre
|
10
|
1.1.1.1- Les conditions écologiques
|
10
|
1.1.1.2- Les caractéristiques
botaniques
|
11
|
1.1.2- Le cadre d'étude
|
12
|
1.1.2.1- Localisation
|
12
|
1.1.2.2- Le Climat
|
12
|
1.1.2.3-Les sols
|
14
|
1.2- Les facteurs humains
|
16
|
1.2.1- L'évolution de la population
|
16
|
1.2.2- Les habitudes culturales
|
19
|
1.2.2.1- L'outillage agricole
|
19
|
1.2.2.2- Les operations culturales
|
20
|
1.2.2.3- Les acteurs impliqués
|
25
|
Chapitre 2 : Problématique et démarche
méthodologique
|
28
|
2.1- Problematique- Objectifs- Hypotheses
|
28
|
2.1.1- Problematique
|
28
|
2.1.1.1-Objectifs
|
30
|
2.1.1.2- Hypotheses
|
30
|
2.2- Revue de littérature
|
31
|
2.2.1- Definition des concepts
|
31
|
2.2.2- Le point des connaissances
|
34
|
2.3- Approche methodologique
|
36
|
2.3.1- Collecte des données
|
36
|
2.3.1.1- La documentation
|
36
|
2.3.1.2- L'echantillonnage et les enquêtes de terrain
|
38
|
2.3.2- Traitement et analyse des données
|
40
|
Chapitre 3 : Production et commercialisation de la canne
à sucre
|
42
|
3.1- Superficies emblavées et production de la canne a
sucre
|
42
|
3.1.1- Superficies emblavées
|
42
|
3.1.2- Evolution de la production
|
42
|
3.2- Commercialisation du saccharum
|
46
|
3.2.1- Les lieux d'approvisionnement
|
46
|
3.2.2- La vente aux abords des routes
|
46
|
3.2.3- Le transport et la distribution du produit
|
47
|
3.2.3.1- Les grossistes
|
47
|
3.2.3.2- Les détaillantes
|
49
|
3.2.3.3- Relations entre producteurs et vendeuses de canne
|
51
|
3.3- Les modes de consommation
|
52
|
3.3.1- La consommation en frais
|
52
|
3.3.2- La transformation de la canne : cas de la SAJUTRO
|
53
|
Chapitre 4 : Avantages socio-économiques et
environnementaux
|
56
|
4.1- Avantages sociaux
|
56
|
4.1.1- Les privileges des producteurs
|
56
|
4.1.2- La creation d'emplois
|
56
|
4.1.3- La collaboration entre producteurs
|
57
|
4.2- Avantages économiques
|
59
|
4.2.1- Le revenu du paysan
|
59
|
4.2.2- Les destinations des revenus
|
61
|
4.3- Avantages environnementaux de la canne a sucre
|
62
|
Chapitre 5 : Problèmes et perspectives
|
67
|
5.1- Problèmes
|
67
|
5.1.1- La degradation des sols et l'usage intense d'engrais
chimiques
|
67
|
5.1.2- Dommages subis par les producteurs
|
69
|
5.1.3- L'insécurité routière et
l'insalubrité des lieux de vente
|
70
|
5.1.4- Les pathologies courantes
|
71
|
5.2- Perspectives
|
74
|
5.2.1- L'encadrement technique et financier
|
74
|
5.2.2- L'hygiene et l'assainissement du milieu
|
75
|
5.2.3- Les besoins paysans
|
78
|
Conclusion
|
81
|
Bibliographie
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83
|
Table des matières
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95
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