B- La mauvaise gestion
La mauvaise gestion des affaires de l'Etat ou des affaires
publiques est le fait pour des personnes titulaires de fonctions publiques de
mal gérer ou d'exercer les pouvoirs dont elles disposent à des
fins autres que publiques. Cette pratique se fait dans la plupart des cas par
abus de pouvoir, usage de faux et autres actes ou faits constitutifs
d'infractions à la loi pénale. Ces autorités le font si
bien qu'il est difficile de retrouver des traces. Mais très tôt,
les effets se font sentir sur le terrain (achat des voitures de luxe,
construction des maisons R+N, et autres) laissant penser qu'une partie de la
population est beaucoup plus aisée et l'autre est marginalisée,
oubliée et laissée pour compte. Les malversations
financières ou le détournement des biens publics destinés
à réaliser certains projets au profit des populations, ou
à effectuer des services sociaux dans les zones rurales privant ainsi
les bénéficiaires et servant à alimenter les paradis
fiscaux. La mauvaise gestion engendre donc un accès inégal aux
ressources de l'Etat, une répartition inégale entraînant
ainsi une fracture sociale entre riches et pauvres.
En ce qui concerne la corruption, au Bénin,
elle est devenue une pratique courante pour les agents de l'Etat,
depuis la base jusqu'au sommet. Ils ont érigé les pots-de-vin,
les dessous de table et les commissions occultes, en obligations pour les
services qu'ils sont appelés à rendre normalement, dans
l'exercice de leurs fonctions. Il en est de même pour l'exécution
des marchés publics, le paiement des mandats de Trésor, le
traitement des dossiers administratifs. Certains agents préposés
au recouvrement des différents impôts, taxes, amendes et autres
recettes, prévus par la Loi des finances, s'organisent en
réseaux, pour minorer ou supprimer les montants des sommes devant
revenir à l'Etat, en contrepartie des ristournes en espèces
qu'ils reçoivent.
Face à ces maux qui ruinent l'économie
nationale, il urge de mener une lutte généralisée contre
la corruption et la mauvaise gestion au Bénin, d'instaurer l'esprit
de la bonne gouvernance afin d'assainir l'administration
publique et de donner une plus forte impulsion à l'économie
nationale. Le droit à l'alimentation étant un droit fondamental
de l'homme, les difficultés réelles de sa mise en oeuvre et de
sa protection juridictionnelle ne sauraient constituer des prétextes
opérants pour s'en soustraire.
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