O. INTRODUCTION
En Afrique centrale, avec des superficies en concession
souvent plus importantes que celles des aires protégées voisines,
l'exploitation forestière peut être soit un instrument potentiel
de la conservation de l'environnement soit une des causes de sa destruction et
de la perte de la biodiversité (Nasi et al, 2006 et Patrice
et al, 2003).
Aujourd'hui, les surfaces forestières mises sous la
disposition de l'exploitation du bois sont d'importante
supériorité que celles sous protection. Les superficies sous
protection, laquelle malheureusement parait souvent théorique,
représentent environ 9 à 11% de superficie de la forêt
dense et qu'en 2004 on estimait qu'environ 36% de cette même proportion
étaient déjà alloués aux concessions
forestières. Si la première région exportatrice de bois
d'oeuvre tropical est l'Asie du Sud-est, l'origine de l'exploitation
forestière est africaine. C'est donc qu'en Afrique qu'a commencé
l'exploitation avec les premières exportations d'Acajou d' Afrique vers
l'Angleterre. Exploitée relativement d'une manière intensive
pendant près de trois siècles pour quelques bois précieux
(ébène), la forêt tropicale d'Afrique centrale sera
considérée comme étant de l'or vert par les exploitants
forestiers vers les années 1950. Le bois qui, parmi les nombreux biens
et services des écosystèmes tropicaux, est un produit qui
présente une valeur économique élevée.
Selon plusieurs études faites, la République
Démocratique du Congo dispose d'importantes ressources
forestières assez considérables capables de contribuer
significativement à son développement socioéconomique. En
effet, la RDC abrite la deuxième forêt tropicale au monde, premier
en Afrique; possédant plus de 155 million d'hectares des foréts
naturelles, elle va représenter 10% de l'ensemble des forêts du
monde et plus de 47% de celle de l'Afrique avec plus de 87 millions d'hectares
aptes à la production du bois d'oeuvre (Perez, 2004 cité par
Nasi, 2006 et Zasy, 2010).
Mais hélas, un paradoxe s'observe en République
Démocratique du Congo : sur l'échelle mondiale en matière
de producteurs du bois tropical, la RDC occuperait la dernière place
avec une production moyenne annuelle de 0.1% et pourtant il possède la
deuxième forêt au monde après celle de l'Amazonie au
Brésil.
Les exportations comparativement aux autres pays africains
sont presque insignifiantes avec une moyenne très faible alors que le
Gabon prend la première place en Afrique avec une production moyenne de
6.73% des exportations du bois. Le secteur forestier officiel congolais est
vraiment rétréci au moment où les exportations du bois
sont montées partout en Afrique centrale en répondant à la
forte demande asiatique.
Dubois et Kotler (1989) confirmèrent qu'à
l'instar des autres secteurs de la vie économique congolaise, le secteur
forestière devrait connaitre une expansion exceptionnelle ; qui
maintenant reste encore itopique car tel n'est pas le cas.
TETE (2004) montre que la moyenne de la production du bois de
1993 à 1997 était de 275 000 m3 et en temps normal
celle-ci pouvait se situer au tour de 500 000 m3. Ces valeurs nous
conduisent à dire que l'exploitation du bois congolais a subit une
certaine régression ou une faiblesse.
Actuellement dans toute l'Afrique tropicale, on parle de
l'application des lois qui doivent régir l'exploitation du bois.
Plusieurs pays ont amorcé ce processus de bonne gouvernance alors que la
RDC traîne encore dans son non application. Plusieurs contraintes
induisent à la mise en oeuvre d'une exploitation durable de la
forét : d'une part les activités d'inventaire ,de gestion des
opérations, de contrôle technique et financier des exploitations
,..., connaissent une régression soit par manque de personnels
qualifiés soit par manque de la bonne volonté du gouvernement ;
d'autre part le manque de connaissances profondes en matière de la
gestion des écosystèmes forestiers. Ainsi, aujourd'hui ni la
distribution des essences à valeur commerciale, ni leur dynamique, ni
leur besoin écologique n'est suffisamment pris en compte par le
gouvernement central, conséquence directe l'exploitation restant
hautement sélective conduit à la dégradation
irréversible de la forét. En plus de la sélectivité
l'exploitation de forét congolaise présente le problème de
l'aménagement qui aujourd'hui semble avoir pris congé du pouvoir
gouvernemental.
L'industrie forestière en RDC continue à
alimenter les réseaux de corruption qui présentent aujourd'hui
des obstacles à un vrai développement. Dans les faits, en
soutenant un modèle de développement basé sur l'industrie
extractive, les bailleurs de fonds nationaux et les organisations telles que la
banque mondiale sapent leur propre théorie en matière de bonne
gouvernance et de réduction de la pauvreté. En outre, la non
déclaration de volume exploité tel que prévoit la loi
constitue aussi un frein à l'épanouissement du secteur
forestier.
La loi prévoit une déclaration trimestrielle du
volume exploité de la forêt. Bien d'exploitants n'arrivent pas
à respecter cette règle soit par manque de la volonté soit
par le non suivi du pouvoir national. Par conséquent le secteur
forestier demeure handicapé.
Notre travail se préoccupe de rassembler les
informations nécessaires quant à ce qui est du potentiel
forestier de la République Démocratique Congo, savoir plus sur la
production et l'exportation actuelle du bois d'oeuvre comparativement à
celle des années qui précédent notre année de
référence. En plus de potentialité de la forêt, de
la production et de l'exportation du bois, ce travail se préoccupe aussi
de la collection des informations sur le système d'exploitation et sur
la durabilité des ressources forestières dans le pays.
Ce travail quoique bibliographique présente un
intérêt particulier. Il permet de collecter et rassembler une
documentation importante sur l'état actuel de l'exploitation
forestière, son dynamique temporel afin d'arriver à un consensus
sur la manière d'agir pour que celle-ci soit bénéfique
pour toute la nation congolaise. Il tire encore son avantage dans
l'évaluation de l'utilisation de la forét congolaise. Sur le plan
scientifique, il garde son sens, il sera pour des futurs chercheurs un des
outils de base pour leur recherche dans le cadre de l'exploitation
forestière. Comme tout autre travail scientifique, appart l'introduction
et, la conclusion et suggestions, notre travail se subdivise en deux chapitres
: le premier chapitre portera sur la forêt congolaise en
générale et le second sur l'exploitation proprement dite en
République Démocratique du Congo.
Nous nous sommes servis des livres, des rapports annuels de la
DGF, de syllabus de cours et de l'internet pour rassembler des informations sur
le potentiel forestier, la production annuelle et l'exportation annuelle du
bois d'oeuvre.
Les valeurs de productions et exportations ont
été repris tel que mentionnées dans les rapports annuels
de la DGF. Pour l'exportation, nous avons pris les 15 premiers exploitants
ayant de volumes élevés, le reste sous la rubrique « autres
exploitants " suivi de nombre d'exploitant qui la composent sous
parenthèses. De méme pour les essences exportées : neuf
premiers puis les restes sous la rubrique « autres essences " suivi du
nombre d'essences qui la composent sous parenthèse.
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