CONCLUSION GENERALE
Cette étude avait pour objectif d'analyser les
déterminants du taux de change d'équilibre de l'économie
béninoise. Les facteurs explicatifs du taux de change d'équilibre
au BENIN mis en évidence par notre travail économétrique
correspondent à un ensemble d'hypothèses qui permettent de mieux
comprendre les déterminants des équilibres interne et externe. Le
taux de change d'équilibre qui s'identifie par le taux de change
effectif réel malgré sa méconnaissance par les pouvoirs
publics reste une variable fondamentale dans tout processus d'émergence
d'une économie et s'impose de ce fait aux pays les moins avancés
dont le BENIN. On le retrouve en amont et en aval des activités
économiques via la compétitivité.
Les résultats issus de nos estimations nous ont permis
de conclure que :
v la masse monétaire a une incidence positive et
significative sur le taux de change effectif réel. En effet, un
accroissement d'un point de la masse monétaire entraînerait une
appréciation du niveau de ce taux de change effectif réel
à l'ordre de 0.98 point,
v le déficit budgétaire a un effet positif et
significatif sur le taux de change effectif réel. Une augmentation de 10
% du niveau du déficit budgétaire provoquerait une
dépréciation du taux de change effectif réel à
l'ordre de 7 % dans la mesure où le Benin ait recours aux ressources
extérieurs pour le financement de son déficit dans la plus part
des cas. Néanmoins, s'il est vrai que le déficit
budgétaire influe sur le TCER, on note que le signe négatif
attendu n'est pas vérifié. Ceci pourrait s'expliquer par le fait
que le BENIN fait recours à d'autre source de financement de son
déficit autre que les capitaux extérieurs.
v les dépenses publiques ont un effet négatif
et significatif sur le niveau du TCER à court terme. Ainsi, une
diminution de la dépense gouvernementale d'un point conduirait à
une dépréciation du TCER de l'ordre de 0.07 point ceteris
paribus.
v les capitaux extérieurs ont une incidence
négative dans la dynamique du TCER. Ainsi, un accroissement des capitaux
extérieurs de 10% entrainerait une dépréciation du TCER
de l'ordre de 9,2%.
v l'incidence des termes de l'échange sur le TCER
est significativement négative. Il s'en suit qu'une
détérioration des termes de l'échange d'un point
entrainerait une dépréciation du TCER de l'ordre de 0.09 point
toue chose égale par ailleurs.
Ces résultats, tout en corroborant la plus part des
études empiriques en la matière notamment celle de EDWARDS
(1994), viennent confirmer la théorie économique. Ainsi, ce
résultat souligne la nécessité d'une gestion
appropriée de ces fondamentaux pour la stabilité du TCER
étant donné la sensibilité de l'économie
béninoise aux chocs exogènes.
De tout ce qui précède, compte tenu de la
pertinence de ces résultats sur le TCER via la
compétitivité de l'économie, quelques mesures de
politiques économiques pouvant être scrutées ont
été proposées aux décideurs publics dans le sens
:
· D'une réorientation des dépenses
gouvernementales ;
· De l'assainissement de l'environnement des affaires et
du déficit budgétaire.
Au regard de tout ce qui précède, s'il est vrai
que cette étude a fait sortie les déterminants du taux de change
d'équilibre, elle ignore les chocs exogènes et des facteurs
psychologiques pouvant influencer le taux de change d'équilibre du
BENIN. Ainsi, l'économie béninoise pourrait émerger dans
cet univers exigent par la prise en compte d'autres variables
déterminantes des équilibre interne et externe. De ce fait des
études ultérieures gagneraient à intégrer de
façon explicite la question des éléments psychologiques et
des chocs exogènes dans l'analyse des facteurs explicatifs du taux de
change d équilibre du BENIN.
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