L' apport de la microfinance à l' intermédiation financière en République Démocratique du Congo de 2002 à 2009.( Télécharger le fichier original )par Jean Marie Lamsa TSHIKUNA TSHITUKA Université protestante au Congo - Licence 2011 |
I.4. Fonctions d'intermédiaires financiers(9(*))Pour se rendre compte de l'importance d'intermédiaires financiers, il nous faut d'abord comprendre le rôle des coûts de transactions, du partage du risque et des coûts d'information sur les marchés financiers. I.4.1. Les coûts de transactionLes coûts de transaction, c'est-à-dire le temps et l'argent dépensés pour réaliser les transactions financières, sont un problème majeur pour les gens qui ont l'argent à prêter. Même quelqu'un qui connaît un entrepreneur qui veut lancer une entreprise, et souhaite lui prêter de l'argent, doit pour se protéger contre toute éventualité payer un juriste pour rédiger le contrat de prêt et préciser les conditions de paiement des intérêts et du remboursement. Si le montant du prêt est peu élevé, le paiement de ce spécialiste risque de lui coûter plus cher que tous intérêts qu'il ne pourra jamais obtenir, de sorte que le prêt peut ne pas être réalisé. I.4.2. Le partage du risqueUn deuxième avantage, pour les prêteurs, de passer par un intermédiaire financier est que cela permet de réduire leur exposition au risque c'est-à-dire d'envers l'incertitude sur le rendement qu'ils peuvent attendre de leurs placements. Les intermédiaires financiers permettent en effet un partage du risque : ils créent et vendent les actifs avec des caractéristiques, en termes de risque, qui correspondent aux besoins des épargnants, puis utilisent l'argent ainsi obtenu pour acheter des actifs éventuellement plus risqués. Comme leurs dettes sont moins risquées, ils paient un taux d'intérêt plus faible que celui qu'ils obtiennent sur les actifs qu'ils détiennent. Comme leurs coûts de transaction sont faibles, les intermédiaires financiers peuvent gagner de l'argent par la différence entre les deux taux d'intérêt. On parle de la transformation pour désigner le fait que le risque des actifs détenus par les intermédiaires financiers n'est pas le même que celui de leurs dettes envers leurs déposants, parce qu'en un sens, les intermédiaires ont transformé des actifs risqués en actifs plus sûrs pour les épargnants. Les intermédiaires financiers permettent aussi le partage du risque en permettant aux épargnants de diversifier leur portefeuille, et ainsi de diminuer le risque auquel ils sont exposés. La diversification, que l'on peut résumer par l'adage « ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier », consiste à investir dans un assortiment (un portefeuille) d'actifs qui ne sont pas exposés aux mêmes risques (c'est-à-dire dont on peut attendre que les rendements ne varient pas de la même manière face à chacune des situations futures envisageables), de manière à ce que le risque du portefeuille soit moindre que le risque des actifs particuliers. Là encore, la diversification est permise par la faiblesse coûts de transaction des intermédiaires financiers, qui peuvent réunir un portefeuille d'actifs et en faire un actif global qu'ils vendent aux épargnants. * 9 F. MISHKIN, Monnaie, banque et marché financier, éd. Pearson Education France, Paris, 2007, pp.48-49. |
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