III.5.
Rôle directeur de la Banque Centrale du Congo dans le système
bancaire
La Banque Centrale du Congo joue un grand rôle dans le
système bancaire congolais au sein duquel elle exerce quatre fonctions
essentielles qui ont trait :
- à la politique et la réglementation du
crédit ;
- à la réglementation de change ;
- au rôle de caissier de l'Etat ;
- au rôle de conseiller économique et financier du
Gouvernement.
III.5.1. La politique et la réglementation du
crédit
La Banque Centrale du Congo détermine chaque
année le volume global des crédits à accorder et cela, en
fonction des besoins réels de l'économie pour une période
déterminée. La Banque Centrale du Congo détermine ce
volume global des crédits, à cause de son impact sur la
conjoncture économique générale, notamment sur les prix
intérieurs et la balance des paiements et aussi dans le souci de
sauvegarder les équilibres fondamentaux.
En effet, une très grande partie de la masse
monétaire en circulation due à l'octroi du crédit à
l'économie interne auquel recourt régulièrement les
entreprises et les particularités auprès des banques de
dépôts, désarticule le développement
économique national.
C'est ainsi que, pour éviter les tensions soient
inflationnistes, soient déflationnistes, le volume de la monnaie en
circulation doit aller de paire ou de concert avec la quantité des biens
et services existant sur le marché.
C'est pourquoi, la Banque Centrale du Congo, en sa
qualité de responsable de la gestion monétaire du pays, doit
contrôler le volume de crédit que les banques privées
accordent aux entreprises et aux particuliers.
Cette prérogative lui est reconnue par l'ordonnance-loi
n°67/264 du 23 juin 1967 et l'ordonnance-loi n°72/004 du 14 janvier
1972.
Cette nécessité de contrôler le
crédit bancaire vise les objectifs suivants :
- assurer le financement des activités prioritaires
pour le développement économique du pays ;
- éviter que la distribution du crédit
n'engendre une expansion des dépenses créant des pressions
excessives tant sur la balance de paiement que sur les prix
intérieurs.
Pour assurer le contrôle du crédit, la Banque
Centrale du Congo recourt à plusieurs procédés :
- le coefficient de réserve ou réserve
obligatoire ;
- le coefficient de liquidité ;
- les opérations d'open-market ;
- le taux de réescompte ;
- le plafond de réescompte :
- le plafond de crédit.
· Le coefficient de réserve ou réserve
obligatoire.
Par ce système, la Banque Centrale du Congo impose aux
banques commerciales le maintien dans ses livres d'avoirs en compte,
représentant un pourcentage minimum de 50% de leur passif.
· Le coefficient de liquidité
Ce système consiste à exiger aux banques et
institutions financières de maintenir au-dessus d'un niveau
déterminé, le rapport entre leur passif immédiatement
exigible et leur actif immédiatement mobilisable.
· Les opérations d'open-market
Par cette technique, la Banque Centrale fournit ou retire la
monnaie au système bancaire, par l'achat ou la vente des titres sur le
marché.
· Le plafond de réescompte
La Banque Centrale peut attribuer aux différentes
banques escompteuses des plafonds de réescompte dans le but de limiter
les appels éventuels des escompteurs.
· Le taux de réescompte
La Banque Centrale peut augmenter le taux de réescompte
pour diminuer la masse monétaire en circulation, tout comme elle peut le
diminuer pour augmenter la masse monétaire.
· Le plafond de crédit
Par ce procédé, la Banque Centrale
détermine à chaque banque son volume maximum de crédit
qu'elle ne doit pas dépasser.
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