à‰thique et pratiques communicationnelles de l' à‰glise Catholique pour la pacification de l'espace public au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Anicet J. Laurent QUENUM Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise en sciences de l 2002 |
3.2. La culture de la paix : nul ne sera de trop !Sur ce front de l'éducation citoyenne à la paix, il est de bon ton de souligner que nul n'y sera de trop d'autant plus qu'il s'agit d'un défi qui embrasse tous les segments de la société burkinabé. Le pasteur Freeman KOMPAORE nous en donne la preuve à en juger par la nature des propositions94(*) pour l'enracinement d'une culture de la paix au Burkina Faso. En effet, l'homme d'Eglise ratisse large en suggérant entre autres, de : - Réparer autant que faire se peut tous les torts faits aux citoyens ; - Intensifier la lutte contre la pauvreté ; - Tirer les leçons de l'histoire politique burkinabè à travers une clarification historique des responsabilités remontant aux années 60 ; - Veiller au respect du caractère sacré de la vie ; - Réhabiliter le civisme et la morale dès l'école ; - Assurer la neutralité de certaines institutions telles que l'armée, la justice et l'administration ; - Respecter la vérité des urnes et le principe de l'alternance politique ; - Promouvoir et encourager la bonne gouvernance ; - Etc. 3.3. Internet comme opportunité d'éducation à la paix ?3.3.1. Internet pour ratisser plus large en faveur de la paix.L'enjeu est de savoir comment l'Eglise catholique, au-delà de l'école et du catéchisme, pourrait intégrer Internet dans ses pratiques de communication en faveur de la paix dans un pays politiquement troublé comme le Burkina Faso ? De prime abord, il est bon de noter que le regard de l'Eglise sur Internet relève plus de la prudence que de l'enthousiasme débordant. Et ceci, pour plusieurs raisons qui tiennent d'abord à son approche spécifique de ce nouveau média qu'elle considère comme la source d'une nouvelle aventure, forcément riche en dangers et en promesses. Néanmoins, elle n'exclut pas que Internet puisse offrir un immense potentiel pour proclamer la paix. Et s'il y a une opportunité à saisir, c'est bien à ce niveau, précisément dans la faculté propre à Internet de multiplier à l'infini et de relayer jusqu'au bout du monde le discours de paix de l'Eglise catholique au-delà du cercle exclusif de la famille chrétienne. L'impact du message de paix n'en sera que plus grand dans la mesure où Internet permet véritablement de ratisser large. Autrement dit, Internet aide à prolonger et à soutenir par un suivi constant la réflexion et l'éducation à la paix. En réalité, il s'agit d'une question d'ordre stratégique pour l'Eglise qui devrait s'apercevoir aujourd'hui de la possibilité pour elle de prendre rendez-vous sur Internet avec une certaine frange croissante de la population constituée d'élèves, d'étudiants, de chercheurs et diverses autres catégories de citoyens en quête de valeurs. Mais c'est encore ici qu'une halte s'impose pour s'interroger véritablement sur la vocation d'Internet à promouvoir des valeurs et parallèlement sur la faible propension de l'internaute burkinabè à se passionner pour une quête de valeurs sur Internet. Là réside hic pour de nombreux hommes d'Eglise burkinabè qui préfèrent raison garder en abordant ce merveilleux média avec réalisme et non sans espoir, à la manière justement de Jean Paul II qui déclarait ceci aux journalistes lors de la journée des communications sociales 2002 : « comme tous les autres moyens de communication, il s'agit d'un instrument et non d'une fin en soi. Internet peut offrir de magnifiques opportunités d'évangélisation s'il est utilisé avec compétence et une conscience précise de ses forces et faiblesses ».95(*) En effet, le contexte d'opérations militaires dans lequel Internet a été conçu laisse perplexe sur son aptitude à promouvoir la paix tout comme son fort penchant ludique, son culte de l'éphémère et sa tendance à privilégier la connaissance au détriment des valeurs ne paraissent pas convaincre sur sa vocation de paix. Et pourtant, question de confiance, l'Eglise se dit bien déterminée à entrer dans ce nouveau forum, armée de l'Evangile du Christ, Prince de la paix. Ce que Internet aura permis à l'Eglise de faire sur le front de l'évangélisation, on peut légitimement en espérer autant dans la croisade pour la diffusion et l'enracinement d'une culture de paix au Burkina Faso. * 94 Ces propositions ont été recueillies lors d'un entretien à Ouagadougou, le 08 avril 2003 au siège du fonds d'indemnisation des personnes victimes de la violence politique. * 95 Message en date de 24 janvier 2002 à l'occasion de la fête de Saint François de Sales, patron des journalistes (cf. Agence d'information ZENIT-http://zenit.org/french/cadeau.html) |
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