à‰thique et pratiques communicationnelles de l' à‰glise Catholique pour la pacification de l'espace public au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Anicet J. Laurent QUENUM Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise en sciences de l 2002 |
2.3.2 Huit engagements pour soutenir le processus de réconciliationMieux, a cette même occasion et toujours pour soutenir le processus de détente politique, le chef de l'Etat burkinabè a pris des engagements (au total huit)68(*) qui se déclinent ainsi qu'il suit : - La tenue d'assistes spéciales pour le jugement des cas de crimes économiques, de sang ou politiques ; - La mise en oeuvre des mesures de réparation dont la création d'un fonds d'indemnisation des victimes de la violence en politique ; - L'érection d'un monument à la mémoire de tous nos martyrs et héros nationaux - La commémoration, sur toute l'étendue du territoire, et le 30 mars de chaque année, d'une journée de souvenir et de promotion des droits humains ; - La mise en place d'un comité d'éthique dans le but de moraliser la vie publique, combattre la corruption et la délinquance économique ; - la réduction du déficit de dialogue et de communication entre les acteurs politiques et sociaux de la nation en vue d'une réconciliation durable ; - la poursuite des reformes politiques et institutionnelles en vue de parvenir à un système de gouvernance consensuel ; - la mise en place d'un mécanisme de suivi de la JNP. Devant ce que tout le monde, sinon la majorité des Burkinabè ont perçu comme un acte d'humilité et une volonté de réconciliation au sommet, devant l'annonce d'engagement aussi forts pris devant tout un peuple en mal de justice et de vérité pour panser tant de plaies sociales, il pouvait malgré tout, subsister une inconnue sous forme d'appréhension : la réaction des familles des victimes , concernées au premier chef par cette offre de pardon et de réconciliation, mais là, elles ont été un certain nombre, organisées en associations, à accepter la main tendue un peu comme pour dire qu'elles ne pouvaient passer toute une vie à ruminer leur chagrin et que l'heure était venue de tourner la page. C'est du moins le sens qui se dégage des deux témoignages sélectionnés ci dessous69(*) : « Nous souhaitons de tout coeur qu'il y ait la paix dans ce pays. Nous femmes, sommes fatiguées de pleurer et d'avoir peur tout le temps. Nous sommes fatiguées de souffrir dans notre chair, (...) nous demandons, à partir de cette journée du 30 mars 2001, que nos larmes cessent de couler pour toujours afin que les mères, les enfants, les maris puissent vivre en paix dans leurs familles et pour le développement prospère du Burkina Faso ». (Mme Azata SAWADOGO) « Nous acceptons de bon coeur le pardon pour le bonheur et la prospérité de notre pays. Nous souhaitons que les réparations suivent toujours leur cours. Nous osons espérer qu'après cette Journée nationale de pardon, les erreurs et manquements ne se reproduiront plus ». (M. Silamane GNEGNE) * 68 Globalement, ces huit (08) engagements ont connu, peu ou prou, un début de mise en oeuvre. Le dernier acte étant l'installation le 14 mars 2002, du comité national d'éthique dirigé par le docteur T. DOUAMBA, chef traditionnel connu à Ouagadougou sous le nom de « ouidi naaba * 69 Quotidien « 24 heures » (paraissant à Ouagadougou) du 02 avril 2001. P.8 |
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