Conclusion :
Comme souligné précédemment dans le
chapitre I, les premières tentatives de décentralisation au Mali
datent des années d'avant les indépendances. Et depuis, les
différents régimes politiques qui se sont succédés
au pouvoir ont tenté à leur manière d'organiser le
territoire. Cependant, il faut noter que la décentralisation sous sa
forme actuelle, tout comme l'ouverture démocratique avec le pluralisme
politique, a pris de l'importance comme axe fondamental d'impulsion du
développement au Mali depuis que les principaux bailleurs de fonds ont
commencé à considérer la décentralisation comme un
instrument essentiel de développement local et partant de
réduction de la pauvreté. En effet, les bailleurs de fonds,
implicitement, ont adopté la stratégie de financement
basée sur l'engagement véritable dans la voie de la
décentralisation. Du reste, c'est ce qui justifie le fait que de plus en
plus, dans les pays en développement, les organismes internationaux de
développement et les ONG préfèrent travailler avec les
structures décentralisées de l'État ou directement avec
les populations.
Sur le plan financier, le déséquilibre est
financé par les transferts de subventions de l'État. Mais
jusque-là le système de transfert et le montant à
transférer, plus ou moins laissés à la discrétion
du gouvernement central, n'ont pas permis aux collectivités
territoriales d'avoir les ressources de base qui soient à la hauteur des
ambitions de la décentralisation au Mali.
La faiblesse des ressources financières locales
constitue un handicap majeur qui, risque de reporter les
échéances des missions de développement local et de
réduction de la pauvreté dévolues aux autorités
locales et aux populations à la base. La décentralisation
comporte des insuffisances majeures sur le plan financier et en matière
de démocratie locale dont la persistance est susceptible de compromettre
la réalisation des objectifs de développement économique
et de réduction de la pauvreté qui lui sont assignés.
La décentralisation procure des avantages aux
collectivités locales pour lutter contre la pauvreté,
perçue comme un phénomène à multiples facettes.
Cette étude a privilégié celle basée sur les
conditions de vie des populations. Ainsi au terme de la présente
étude, il ressort que la décentralisation contribue à la
réduction de la pauvreté notamment par la prise de
décisions de développement socio-économique par les
populations elles-mêmes du fait de la proximité des organes de
décisions ainsi que leur participation dans la définition,
l'offre, et l'accès aux services sociaux de base (éducation,
santé, eau potable, électricité), considérés
comme des facteurs essentiels à l'amélioration du cadre de
vie.
Les recommandations issues de cette étude
sont :
v Renforcer les capacités des collectivités
locales particulièrement leurs capacités à mobiliser des
ressources financières pour promouvoir le développement
socio-économique de leur ressort ;
v Développer des techniques pour recueillir les avis
des citoyens sur la nature et la qualité des services à
fournir ;
v Faciliter le renforcement et l'amélioration du cadre
partenarial entre les différents acteurs de développement (Etat,
collectivités, secteur privé...), pour une meilleure
programmation de la mise en oeuvre des actions de développement ;
v Améliorer la base de données en ce qui
concerne le degré de pauvreté, surtout au niveau des communes
pour mieux cerner la pauvreté et pour mesurer les impacts d'intervention
en matière de développement ;
v Alléger la quote part des collectivités
locales pour recevoir des financements de l'ANICT, enfin de permettre aux
collectivités la réalisation d'investissement à la hauteur
des attentes des citoyens.
Ce mémoire se limite au contexte malien, et les
difficultés rencontrées se situent à la non
disponibilité des données statistiques sur la pauvreté au
niveau des communes, permettant d'apprécier pleinement la contribution
de la décentralisation à la réduction de la
pauvreté ; et de même le manque d'informations sur les
infrastructures dans les collectivités locales.
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