La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République (1965-1997) Analyses et perspectives( Télécharger le fichier original )par Carlytho NZAZI LENGI Université Pédagogique Nationale (U.P.N) de la RDC - Graduat 0000 |
III.3.2. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE DEVELOPPEMENTL'Administration publique en général et la fonction publique en particulier sont les composantes les plus importantes du secteur public d'un pays, en ce sens qu'elles sont l'épine dorsale de tout le secteur public. De par le monde, le bon fonctionnement de l'Administration publique est l'indice d'une bonne gouvernance. Paradoxalement, au Congo, loin d'avoir une administration publique capable de promouvoir le développement du pays, elle s'est constituée en élément inhibiteur du développement de la République Démocratique du Congo. Deux réalités semblent caractériser notre administration publique : d'une part, nous avons une fonction publique pléthorique avec un personnel non motivé, et considérant le travail comme un calvaire et pour le quel, le lieu du travail est devenu un marché ; qui pour la vente des archives, qui d'autre pour négocier la signature du chef hiérarchique62(*). Une seconde réalité est que, depuis la deuxième République la fonction publique ne constituait plus une priorité des dirigeants ni une nécessité pour le développement du pays, mais plutôt un pis-aller, comme qui dirait une salle d'attente. Et pourtant l'Administration publique doit être l'un des piliers du développement d'un pays63(*). La plus grande justification de son existence et qu'elle doit s'inscrire dans les axes prioritaires des actions gouvernementales pour le développement et le progrès de la nation Congolaise. Le rôle que doit jouer la fonction publique dans le processus de développement n'est plus à démontrer, car les évidences internationales montrent, qu'elle doit toujours bien fonctionner pour espérer coordonner et faciliter l'action du gouvernement voire même la politique économique du pays. a. L'aspect dynamique L'aspect dynamique de l'Administration publique, lui confère une place prépondérante dans le développement de toute la nation. La dynamique de la fonction publique en particulier doit être perceptible à travers sa capacité à résoudre les problèmes sociaux et à rendre le fonctionnement de l'appareil public harmonieux. L'absence d'une bonne coordination entre les différentes branches de l'administration publique conduit à un freinage et à des actions dispersées. Son aspect dynamique s'oppose à son aspect statique tel qu'il s'observe actuellement. Depuis l'indépendance du pays, l'Administration publique est restée telle qu'elle, sans aucune modification profonde. Son incapacité à générer un dynamisme en son sein a été un obstacle majeur à son épanouissement et au développement du pays. C'est ce manque de dynamisme, cette absence de réalisme qui a en fait engendré toute une série de situation qui a freiné son expansion, et sa croissance. L'aspect dynamique de la fonction publique mieux de l'Administration publique doit, en plus de l'observation et de l'étude des problèmes de fond de la société Congolaise, se baser essentiellement sur l'évolution des structures réelle de notre société et de notre nation en vue d'en favoriser l'émergence, la cohérence et de provoquer des changements sociaux harmonieux. b. L'aspect réalisme En ce qui concerne l'Administration publique Congolaise, il y a lieu de signaler deux positions contradictoires. Elle semble en effet s'obstiner à demeurer avec ses structures archaïques et ses méthodes de fonctionnement du type colonial, d'une part, et d'autre part, la nécessité de promouvoir le changement sans lequel il n'y aurait pas de véritable développement. Le caractère réaliste de l'Administration publique devrait permettre de dépasser cette polémique, car il est reconnu que le développement ne peut être conçu en dehors du processus historique d'une nation. Le développement implique certes un changement de structures et de mentalité. Mais pour que l'Administration Congolaise joue un rôle moteur de développement, elle doit se fonder sur la connaissance parfaite des structures Congolaises, de notre environnement et elle doit également examiner la façon la moins brutale possible d'amener les structures Congolaises archaïques aux changements, à l'adaptation de nouvelles structures. III.3.2.1. La lutte contre la corruptionBien que les effets néfastes de la corruption soient reconnus par tous ; il n'y a pour ainsi dire pas un gouvernement au Congo, qui n'ait fait de la lutte contre ce fléau, le thème majeur de sa politique. Mais pas grand-chose n'a été effectivement entrepris pour la freiner. Toutefois, à moins que la corruption ne soit maintenue dans certaines limites, sinon extirpée, il ne peut y avoir aucune perspective sérieuse de développement. L'un de remèdes serait l'édification du système judiciaire, donc prévoir un code de conduite dans l'Administration publique dont toute infraction entrainerait une sanction. Qui plus est, avant leur entrée en fonction et à la fin de leur mandat, hommes politiques et fonctionnaires devaient avoir l'obligation de déclarer leurs avoirs, de même que leurs déclarations d'impôts devraient êtres rendus publiques ; il faudrait aussi restreindre la pratique de déclarer confidentiels des documents publics64(*). Que pouvez-vous attendre et exiger d'une personne dont le salaire est insignifiant par rapport au coût de la vie ? Il est donc légitime de conclure que la corruption ne sera résorbée que si le niveau de vie et l'emploi vont s'améliorait, ce qui signifie accélérer le processus de développement, lui-même ralenti par la corruption. Selon toute apparence, on a affaire à un cercle vicieux, mais pour briser ce cercle n'est pas impossible. * 62 IBULA MWANA., La consolidation du management public au Zaïre, éd. Pedou, Paris, 1984, P. 84 * 63 PERROUX. F., Economie du développement, éd. P.U.F, Paris, 1995, P. 79 * 64 Regard' Afrique, « Magazine n° 004 juillet-septembre 2004 |
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