III.1.4. Causes profonde de la crise
Politico-Administration sous la deuxième République
III.1.4.1. Système
politique hybride
Nous osons affirmer que la cause
principale sinon la racine de la paralysie des institutions nationales et de la
crise des structures de l'Etat réside dans un système politique
hybride. Celui-ci puise dans le libéralisme les avantages qu'offre en
fait à une minorité, la jouissance de la propriété
privée, et emprunte par ailleurs au totalitarisme les méthodes de
conquête et de maintien au pouvoir. Non pas que l'emprunt en tant que tel
soit un procédé répréhensible, mais n'ayant pas
pris en compte l'irréductibilité des principes qui font la
cohérence intrinsèque de chacun de deux systèmes, celui du
Congo, faute d'une synthèse nouvelle et harmonieuse, s'est
malheureusement enfermé dans un jeu de contradiction internes. Il a
hérité des faiblesses de l'un et l'autre système d'une
part et, d'autre part donné lieu à un pouvoir absolu et
autocratique, au maintien du quel concourent les capitaux et les biens produits
grâces à l'économie du marché.
A coté du libéralisme et du totalitarisme, une
troisième source d'inspiration du système politique Zaïrois
est sans conteste le principe en soi valable, du recours à
l'authenticité. Mais son application, sujette à caution,
engendré un pouvoir pratiquement monarchique, négligeant la
philosophie du système traditionnel, notamment la solidarité
économique du prince avec tout son peuple et la participation de ce
dernier à la gestion de la chose publique.
III.1.4.2. Le Parti-Etat (MPR)
Parmi les équivoques
à lever et les incohérences issues de notre système
politique hybride, se trouvent en premier lieu l'institutionnalisation du MPR
(1970) et sa transformation en Parti Unique en (1974). Celui-ci ne peut avoir
d'autre effet qu'un dédoublement inutilement coûteux des
structures et instances de gouvernement ainsi qu'une gestion de l'Etat au
rythme d'un parti politique. Et puis, ce parti en est-il encore un, du moment
que tous les Zaïrois en son obligatoirement membres ? Enfin la
primauté du parti sur l'Etat nous parait difficilement acceptable :
par nature, l'Etat reste premier, les partis appelés à se
succéder dans le temps demeurent à son service.
Le parti devenu institution suprême a envahi non
seulement tout l'appareil politico-administratif de l'Etat, mais
également tous les secteurs de la vie nationale. Partout où il a
été introduit et organisé : dans les écoles,
les sociétés économico-financières,
l'Administration publique, le gouvernement, l'armée, la justice...il a
eu une très forte tendance à l'inversion de l'échelle de
valeurs pour ce qui est des critères de recrutement,
d'appréciation et de promotion, le népotisme et le militantisme,
concept aux contours très flous, l'ont généralement
emporté sur la vertu et la compétence. De ce fait, la notion du
bien et du mal se confond avec la sécurité du parti-Etat, et la
sanction des militants par ailleurs coupables devient un non sens, car le MPR,
institution et valeur suprême, est devenu la seule norme de
référence.
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