Diversification du portefeuille de crédits et rentabilité bancaire( Télécharger le fichier original )par André KADANDJI Université de Douala - diplôme d'études approfondies 2008 |
II 2 - la diversification par type de crédit et la rentabilité bancaireL'activité des prêts étant par nature une activité risquée, il est nécessaire de s'attendre à une relation positive entre les variables représentant les différents types de crédit et la rentabilité. Plusieurs études empiriques portant sur les déterminants de la rentabilité bancaire (Mansouri et Afroukh, 2008 ; Sayilgan et Yildirim, 2009 et Hayden et al, 2006) prouvent la concordance empirique avec la prévision théorique de la relation positive entre la structure des crédits d'une banque et sa rentabilité. Dans notre étude, nous ne prenons en considération que la typologie qui classe les crédits selon leur durée. C'est -à-dire, nous avons trois types de crédits à savoir : le crédit à court terme (CT) ; le crédit à moyen terme (MT) et le crédit à long terme (LT). L'étude de Dinamona et Fortin (2008) confirme la positivité de la relation entre la rentabilité et le crédit. Ils ont trouvé que le coefficient associé à la variable représentant les prêts bancaires est positif et significatif. Ainsi, plus les banques augmentent leurs prêts, leurs rentabilités croissent aussi proportionnellement à cette augmentation. Ces auteurs remarquent qu'un niveau élevé des provisions pour créances douteuses réduit le capital des banques de leur échantillon. Celles-ci font face à l'accroissement des risques en provisionnant plus. Ce provisionnement supplémentaire érode leur niveau de capital. Ils trouvent donc que les prêts aux particuliers, les prêts de prise de pension et les prêts hypothécaires ont un impact positif sur le niveau des provisions pour créances douteuses. Arshadi et Lawrence (1987)8(*) ont analysé sur la base des données empiriques le comportement de la performance de nouvelles banques installées aux Etats-Unis. Ils ont utilisé une analyse de corrélation canonique pour tester la relation entre la mesure de performance et une série de variables financières endogènes. Quatre mesures de performance ont été utilisées. Il s'agit : - du taux de rendement qui est le rapport bénéfice net/total actif - du ratio intérêts reçus sur prêts/total des prêts - du ratio intérêts payés sur dépôts/total des dépôts à terme + dépôts d'épargne - du total des crédits des banques de l'échantillon/total des crédits à l'économie Ils parviennent à la conclusion selon laquelle le coût des opérations bancaires, la taille des banques et la structure des crédits bancaires sont des variables qui expliquent mieux la performance des banques. La principale limite de cette étude reste son caractère statique qui est lié à la nature même des corrélations canoniques. De tous ce qui précède et au vu des récents rapports de la COBAC qui montrent que les banques camerounaises présentent des résultats bénéficiaires ce dernier temps. Avec un accroissement du résultat net pouvant être justifié d'une part par l'accroissement du produit net bancaire qui a augmenté de 2,6 % et une marge sur opérations avec la clientèle (collecte des dépôts et octroi de crédit principalement) qui s'est accru de 6,3 %. Nous formulons l'hypothèse suivante : Hypothèse 1 : il existe une relation positive et significative entre la distribution des crédits et la rentabilité bancaire au Cameroun. En d'autres termes, la diversification du portefeuille de crédits contribue significativement à la rentabilité bancaire au Cameroun La théorie traditionnelle du portefeuille aboutit à l'existence de la relation positive entre la structure des crédits composant le portefeuille et la rentabilité de la banque. Il est ainsi, important d'appréhender le point de vue des défenseurs de la théorie de l'intermédiation financière sur cet aspect. * 8 Confère Nembot Ndeffo L. et Ningaye P. (2007), « Reformes financières et rentabilité du système bancaire des états de la CEMAC », African Economic Conference, UN Conference Center Addis Abeba. |
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