REPUBLIQUE DU CAMEROUN
PAIX - TRAVAIL - PATRIE
*****
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
*****
UNIVERSITE DE DOUALA
*****
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
APPLIQUEE
*****
|
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REPUBLIC OF CAMEROON
PEACE - WORK - FATHERLAND
*****
MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
*****
THE UNIVERSITY OF DOUALA
*****
FACULTY OF ECONOMICS AND APPLIED MANAGEMENT
*****
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DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLE DE CREDITS ET
RENTABILITE BANCAIRE
MÉMOIRE PRÉSENTÉ ET SOUTENU EN VUE
DE L'OBTENTION DU DIPLÔME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA) EN ECONOMIE
MONÉTAIRE ET BANCAIRE
Option : Banque
Par
ANDRE
Titulaire d'une Maîtrise en Economie Monétaire et
Bancaire
Sous la direction du :
Professeur AVOM Désiré
Agrégé des Sciences Economiques
Année académique :
2008/2009
Année académique : 2008/2009
Dédicace
A Mme Doudou ASNE et au Dr
SOUKSOUNA G.
En reconnaissance de votre affection
A ma fille Alicia ASNE AYANE
KADANDJI
Je voudrais être pour toi, un exemple à
dépasser
REMERCIEMENTS
Je tiens ici à exprimer mes sincères
remerciements à Dieu le tout puissant. Mes remerciements vont de
même à :
- Professeur UM NGOUEM Marie Thérèse, Doyen de
la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion appliquée de
l'Université de Douala, pour la supervision de notre formation en
DEA ;
- Professeur Désiré AVOM, pour son encadrement,
sa disponibilité et la mise à notre disposition des documents
précieux pour ce travail ;
- Tout le corps enseignant de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion Appliquée de l'Université de
Douala ;
- Docteur SOUKSOUNA G., pour son soutien moral et
matériel et tous les sacrifices consentis pour mon
éducation ;
- Docteur TCHAKOUNTE Mathurin, pour ses précieux
conseils et ses encouragements ;
- Docteur BASSILEKIN Simon, pour ses précieux conseils
et ses encouragements
- Ma mère Mme Doudou ASNE et mon père KADANDJI,
pour leur affection et leur soutien moral et matériel ;
- Madame MAIWAMBE Justine, pour sa compréhension et
tout son soutien ;
- Mes camarades du niveau cinq et autres, pour leurs conseils
et suggestions ;
Je n'oublie pas, toutefois, ceux dont les noms n'ont pas
été cités ici, mais qui ont contribué d'une
manière quelconque à la réalisation de ce travail. Qu'ils
trouvent ici ma sincère gratitude.
SOMMAIRE
Introduction générale
..................................................................................
1
Première partie : la diversification du
portefeuille de crédits : une composante importante de la
rentabilité bancaire
.............................................................. 10
Chapitre 1 : les déterminants de la
rentabilité bancaire .......................................
12
Section 1 : le portefeuille de crédits
diversifié : un déterminant managérial de la
rentabilité des banques
....................................................................................................
12
Section 2 : les déterminants
macroéconomiques et environnementaux de la rentabilité bancaire
...................................................................................................
20
Chapitre 2 : analyse théorique de l'impact
de la diversification du portefeuille de crédits sur la
rentabilité bancaire
...........................................................................
25
Section 1 : la théorie traditionnelle du
portefeuille .................................................. 25
Section 2 : la théorie de l'intermédiation
financière ................................................ 31
Deuxième partie : la diversification du
portefeuille de crédits : une composante insuffisante de la
rentabilité bancaire au Cameroun
.......................................... 41
Chapitre 3 : les effets de la diversification du
portefeuille de crédits sur la rentabilité bancaire au
Cameroun
............................................................................................
43
Section 1 : la démarche
économétrique et l'aspect analytique
.................................... 43
Section 2 : appréciation des facteurs explicatifs
de la rentabilité bancaire au Cameroun ..... 50
Chapitre 4 : la sensibilité des
résultats bancaires à la taille des
banques ..................................................................................................................................
59
Section 1 : l'impact de la taille des banques sur les
vertus de la diversification du portefeuille de crédits au Cameroun
.................................................................................
59
Section 2 : les enseignements du modèle de la
rentabilité bancaire au Cameroun ................. 64
Conclusion générale
..................................................................................
71
Bibliographie
...........................................................................................
75
Résumé
Dans un contexte de recherche de rentabilité, les
banques adoptent de plus en plus une stratégie de diversification de
leurs produits. Notre étude a pour but d'analyser et de tester
empiriquement l'influence de la diversification du portefeuille de
crédits sur la rentabilité bancaire. La démarche
théorique et empirique emprunte deux étapes. La première
étape consiste à étudier la diversification du
portefeuille de crédits comme un déterminant de la
rentabilité bancaire. La seconde étape consiste à
expliciter la contribution de la diversification du portefeuille de
crédits à la rentabilité des banques. L'approche
économétrique utilisée réside dans une analyse des
séries chronologiques en se basant sur les données
consolidées du secteur bancaire camerounais observées sur la
période 2000-2008.
Les résultats empiriques issus de notre analyse
corroborent en majorité les débats théoriques, mais
d'autres résultats ne vont pas dans le sens des prédictions de la
théorie économique en raison des spécificités de la
structure du système bancaire et financier camerounais et de
l'économie nationale en général.
Mots clés : diversification, portefeuille de
crédits, rentabilité bancaire
Abstract
In context of profitability research, banks adopt increasingly
a strategy of product diversification. The goal of our study is to analyze and
to empirically test the influence of loan portfolio diversification on bank
profitability. The theoretical and empiric process has two steps. The first
step consists of studying the loan portfolio diversification as a factor of the
bank's profitability. The second stage consists of examining loan portfolio
diversification's contribution to bank profitability. The econometrics approach
utilized is based on analyzing chronological data in particular, borrowing
data from the Cameroonian banking sector during the period 2000-2008.
The empiric results of our analysis largely agrees with the
theory regarding product diversification vis-à-vis bank's profitability
However, our study also showed that this theory is not always true as a result
of some of the specificities inherent in the structure of Cameroon's banking
and financial system and national economy.
Keys words: diversification, loan portfolio, bank
profitability
Liste des abréviations
ADF : Augmented Dickey-Fuller
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale.
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale.
COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale.
CT: Court Terme.
DW: Durbin-Watson.
FCFA : Franc de la Coopération
Financière Africaine.
IHH: Indice de Hirschman-Herfindahl.
INS: Institut National des Statistiques.
LT: Long Terme.
MT: Moyen Terme.
OHADA : Organisation pour
l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique.
PIB : Produits Intérieurs
Bruts.
ROA: Return On Asset.
ROE: Return On Equity.
TIC : Technologie de l'Information et de
la Communication.
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africain.
Liste des tableaux
Tableau 1 : les déterminants
managériaux de la rentabilité bancaire
............................ 20
Tableau 2 : les déterminants
macroéconomiques et macro-financiers de la rentabilité
bancaire....................................................................................................................................
24
Tableau 3 : résultats des tests de
racine unitaire (ADF) ........................................................
54
Tableau 4 : Récapitulatif des
résultats
...................................................................................
56
Tableau 5 : Les résultats des
estimations sous contrainte de la taille des banques ................ 60
INTRODUCTION GENERALE
Le système officiel d'intermédiation
financière de la zone CEMAC, à l'instar de celui de toute
l'Afrique noire francophone est le produit d'une profonde révolution
dont l'élément catalyseur est la crise bancaire de la fin des
années 80. Le dysfonctionnement de tout le système de paiement a
obligé les Etats à une restructuration complète de leurs
édifices financiers. La forte réduction de l'implantation des
banques est couplée avec l'instauration d'une plus grande discipline
dans l'activité bancaire sous la surveillance de la COBAC
engendrée elle-même par cette restructuration. Dans le même
temps, de nouveaux acteurs sont apparus ou ont pris une nouvelle dimension sur
le marché, contribuant à modifier profondément le visage
du système d'intermédiation financière. C'est ainsi
qu'à la faveur de la libéralisation financière, la
concurrence s'est accrue dans le secteur financier dans la sous-région.
Le secteur bancaire camerounais, un des plus importants de la
sous-région CEMAC, a une taille croissante en nombre de banques. Cette
augmentation accélère la concurrence entre ces institutions
bancaires d'une part et d'autre part entre ces institutions bancaires et les
institutions de micro-finances. Ainsi, pour faire face à cette
concurrence toutes ces institutions bancaires cherchent à maintenir ou
accroître leurs rentabilités et leurs parts de marché par
la diversification de leurs produits et activités. Ceci, dans le but
d'exploiter les économies de gamme (Patry, 2002), qui nécessitent
que ce secteur soit en phase avec l'évolution des autres secteurs et
même avec l'évolution des Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC).
Ces Technologies de l'Information et de la Communication et la
mondialisation ont un impact positif sur le secteur bancaire au Cameroun comme
partout ailleurs à travers le transfert du savoir-faire et
l'amélioration de la qualité du service. En effet, les plus
importantes des banques installées au Cameroun sont des succursales des
banques occidentales. Selon Tamba et Tchamanbé Djine (1995), les banques
occidentales ont transformé et continuent à transformer, au fil
du temps, la gestion de leurs filiales par une méthode de gestion
à l'occidentale et, surtout, une diversification des produits
très souvent calquée sur les modèles occidentaux. Cette
diversification est faite dans le but d'améliorer la performance de ces
établissements bancaires (Patry, 2002). La diversification est
sensée permettre à l'institution bancaire de compenser les pertes
éventuelles résultant d'un autre secteur ou produit par des gains
provenant des nouvelles activités.
La très forte volatilité des taux
d'intérêt observée sur les différents marchés
internationaux, et la baisse du niveau de confiance fait au cadre judiciaire au
Cameroun ont rendu la gestion du risque lié au crédit
préoccupante pour les banquiers au Cameroun. Ce qui les a incités
à mettre en place d'autres méthodes. Ainsi, avec 14,6% des
crédits bruts en souffrances en 2002, la qualité du portefeuille
s'est dégradée comparée aux situations
précédentes, pour éviter ce risque de crédit devenu
trop important au Cameroun, les banques sont devenues, dans leur grande
majorité, des banques de transactions en diversifiant leurs produits
afin de multiplier les commissions et maintenir voire accroître, leurs
produits nets et, par là, leurs rentabilités.
Au Cameroun après les émeutes de février
2008, les autorités politiques ont demandé que des efforts soient
faits dans tous les secteurs afin de réduire les charges aux
consommateurs et de lutter contre la vie chère. C'est ainsi que
l'autorité monétaire en allant dans ce sens a
décidé de la suppression de frais de tenu de compte par les
banques. Cette suppression a entrainé un manque à gagner aux
banques, qui ont dû diversifier leurs activités et leurs produits
afin de combler ce manque à gagner. Les banques camerounaises pensent
maintenir ou accroître leur rentabilité en augmentant la
variété de leurs produits (les produits liés aux
dépôts et les produits liés au crédit). Le
portefeuille de crédits étant considéré comme
l'ensemble des différents types de crédits détenus par une
banque, celle-ci en diversifiant ses produits, peut choisir soit diversifier
uniquement ce portefeuille soit diversifier ses autres produits liés
ceux-là à la collecte des dépôts et garder
inchangé son portefeuille de crédits ou encore diversifier
l'ensemble de tous ses produits. Toutefois, comme il est important de
connaître les causes de la variation des produits dans un secteur, il est
aussi nécessaire de connaître l'impact de cette diversification
(des produits) sur la rentabilité des agents de ce secteur.
Notre étude porte sur l'impact de la diversification du
portefeuille de crédits sur la rentabilité bancaire. Elle est
menée au Cameroun sur la période 2000-2008. Cette étude
vise à explorer un domaine qui à notre connaissance reste encore
nouveau dans le contexte camerounais.
La diversification du portefeuille est entendue ici comme la
constitution d'un portefeuille de plusieurs actifs différents. La
rentabilité quant à elle, peut être définie comme
l'aptitude à dégager des gains suffisants d'une exploitation
après déduction des charges engagées pour cette
exploitation afin de poursuivre l'activité (Koffi Yao, 2004).
Les études de la rentabilité des banques
constituent un centre d'intérêt de grande importance dans les
travaux menés sur ce secteur, en particulier et le secteur financier en
général. Pour une combinaison optimale des différents
déterminants de la rentabilité, il est nécessaire de
connaître l'importance de l'influence de tout déterminant de cette
rentabilité. Ainsi, l'étude de la diversification du portefeuille
de crédits permet non seulement aux managers des institutions bancaires
d'être fixés sur l'impact de la diversification du portefeuille de
crédits sur la rentabilité, mais aussi d'avoir une idée
sur le risque à prendre afin d'accroître la rentabilité de
leurs institutions.
Dans la littérature, les déterminants de la
rentabilité bancaire sont regroupés souvent en facteurs externes
et internes à la banque. L'utilisation de la plupart des facteurs
internes dans l'estimation de la rentabilité des banques
suggérée par la littérature est celle des ratios de
capital et de liquidité, le rapport des prêts/dépôts,
les pertes sur emprunts d'exploitation et certains frais
généraux. C'est ainsi que Sayilgan et Yildirim (2009) en
explorant les déterminants de la profitabilité du secteur
bancaire turc sur la période 2002-2007, ont utilisé le ratio
crédit sur total actif comme une variable explicative. Ils ont
trouvé que cette variable n'est pas significative dans l'explication de
la rentabilité du secteur bancaire turc. Abreu et Mendes (2002) en
étudiant les déterminants de la rentabilité des banques
espagnoles, portugaises, allemandes et françaises de 1986 à 1999
concluent que les ratios des crédits et des capitaux propres par rapport
au total de l'actif affectent positivement le Return On Assets (ROA)
c'est-à-dire l'indicateur de la rentabilité. La
multiplicité des déterminants de la rentabilité des
banques justifie l'action des banques qui consiste à réduire les
charges et augmenter les produits.
La recherche des économies de coût et de
réduction du risque pour l'amélioration de la rentabilité
des banques est l'un des justificatifs de la diversification. Cette
dernière peut être géographique, sectorielle et peut aussi
concerner les produits. La diversification du portefeuille de crédits
est une partie de la diversification des produits qui constitue à
l'heure actuelle une caractéristique fondamentale de la nouvelle donne
de l'industrie bancaire européenne (Patry, 2002). Un modèle au
sein duquel, la multiplication des mesures de déréglementation,
et l'essor des innovations technologiques offrent des nouvelles
opportunités d'investissement aux établissements bancaires, a
été développé par Patry (2002). Cette
dernière conclut que la possibilité de vendre un ensemble des
produits diversifiés à un même client permet de
réduire l'asymétrie d'information entre le client et la banque.
« La banque bénéficie alors d'économies
informationnelles et d'un effet de réputation »1(*).
Hayden et al (2006), à propos du degré optimum
de la diversification décèlent deux théories
contradictoires de la littérature économique, à
savoir : la théorie traditionnelle de la banque et la
théorie de la finance d'entreprise. La théorie traditionnelle de
la banque est fondée sur la banque comme contrôleur
délégué (Diamond, 1984). Cette théorie recommande
que la banque se diversifie, si possible, pour atteindre son organisation
optimale. Par contre, la théorie de la finance d'entreprise
suggère que la banque, considérée comme une entreprise,
devrait se concentrer sur une cible pour obtenir le plus grand avantage
possible. Les travaux de Hayden et al (2006) ont porté sur l'analyse de
la relation qui existe entre la rentabilité des banques allemandes et la
diversification de leurs portefeuilles de crédits suivant les secteurs
industriels, secteurs économiques en général et
région géographique sur la période 1996-2002. Ils trouvent
que les avantages de la diversification varient avec le niveau du risque et il
n'y a que la diversification géographique qui explique significativement
la rentabilité bancaire. En effet, au vue de ces différents
travaux, il est important d'étudier la contribution de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité
bancaire dans le contexte camerounais. Ceci peut s'expliquer selon Tamba et
Tchamanbé Djine (1995) par le fait que la plupart des banques
installées au Cameroun sont généralement des filiales des
banques occidentales. Ces dernières ont au fil du temps
transformé, la gestion de leurs filiales et diversifié les
produits de celles-ci.
Dans le cadre de ces études économiques et
financières, certains auteurs se sont intéressés à
l'analyse des déterminants de la rentabilité bancaire dans les
pays aussi bien développés qu'en voie de développement
[voir Mansouri et Afroukh (2008), Koffi Yao (2004), Sayilgan et Yildirim
(2009)]. Dans le cas du Cameroun, les déterminants de la
rentabilité des banques en général et, en particulier, le
portefeuille de crédits n'a fait pratiquement pas l'objet des
études économiques sérieuses. En ce qui concerne la
diversification, Hayden et al (2006) ont planché en Allemagne sur la
préoccupation de savoir si celle-ci accroît la performance et la
sûreté de la banque comme le prévoient la théorie
traditionnelle du portefeuille. De même pour répondre à la
question de savoir si la banque doit être diversifiée ou pas,
Acharya et al (2006) ont utilisé les portefeuilles d'un
échantillon des banques italiennes. Ils ont conclu que la
diversification de l'actif de la banque ne garantit pas une grande
rentabilité et/ou une grande sûreté à la banque.
Kamp et al (2005) quant à eux ont tenté d'apporter une
réponse à la question de la diversification du portefeuille de
crédits des banques par une étude sur les portefeuilles
individuels d'un échantillon des banques allemandes. Ces
différentes études montrent que l'analyse des performances
bancaires, notamment en termes de rentabilité, est d'un grand
intérêt, ne serait-ce que pour permettre aux banques de mieux
appréhender les facteurs qui agissent sur leur rentabilité.
Les récents rapports de la COBAC montrent que les
banques camerounaises présentent des résultats
bénéficiaires ce dernier temps. Avec un résultat net du
système bancaire qui s'est amélioré de 3,1 % par rapport
à la décennie précédente, leur rythme de croissance
est moyen. Cet accroissement du résultat net peut être
justifié d'une part par l'accroissement du produit net bancaire qui a
augmenté de 2,6 %. La marge sur opérations avec la
clientèle (collecte des dépôts et octroi de crédit
principalement) qui s'est accru de 6,3 %, est le plus important constituant du
produit net bancaire. Le coefficient de rentabilité (résultat net
rapporté aux fonds propres nets) et le coefficient de rendement
(résultat net sur total du bilan) ont également connu une
progression respectivement de 22,3 % et de 1,3 %. Ces statistiques clés
prouvent que l'activité bancaire au Cameroun est rentable. Ainsi, il est
important de chercher à savoir ce qui détermine cette
rentabilité. De même il est nécessaire de connaître
l'apport des différents produits ou services offerts par les banques
à leur clientèle. La recherche de cette rentabilité
conduit les banques de plus en plus à diversifier leurs produits. Ceci
afin de maintenir ou alors d'accroître leur part de marché et,
par là même le produit net bancaire. Cette diversification
concerne aussi bien les produits liés à la collecte des
dépôts que ceux liés à l'octroi de crédit.
Il s'avère donc important d'apporter une réponse
à la question suivante : la diversification du portefeuille de
crédits contribue-t-elle à l'amélioration de la
rentabilité bancaire au Cameroun ? Notre étude rentre dans ce
cadre et tente d'apporter une réponse à cette
préoccupation. L'objet de cette étude est d'analyser la relation
qui existe entre la diversification du portefeuille de crédits et la
rentabilité des banques camerounaises. Quelle est l'impact d'un
portefeuille de crédits diversifié sur la rentabilité
bancaire au Cameroun ? Cette question principale entraîne d'autres
questions à savoir :
- La distribution des crédits influence-t-elle
significativement la rentabilité des banques au Cameroun ?
- La diversification du portefeuille de crédits
améliore-t-elle la rentabilité bancaire au Cameroun ?
Dans un contexte de recherche de rentabilité des
entreprises, la banque en tant que entreprise doit maîtriser ses charges
et augmenter ses produits. Pour ce fait, les banques se diversifient de plus en
plus. Ainsi pour répondre à nos différentes questions de
recherche, notre étude sera articulée comme suit :
- identifier les facteurs susceptibles d'expliquer la
rentabilité des banques ;
- examiner les relations possibles entre la rentabilité
bancaire et ses différents déterminants ;
- proposer des outils de pilotage permettant
d'améliorer la rentabilité des banques camerounaises à
travers la diversification de leurs portefeuilles de crédits.
Dans la littérature théorique et empirique, la
rentabilité bancaire est mesurée tantôt par les rendements
sur actifs, tantôt par le rendement des capitaux propres. Cette
littérature permet de formuler certaines hypothèses à
propos des liens de causalités possibles entre la rentabilité des
banques et ses facteurs explicatifs fondamentaux. Acharya et al (2006) ont
trouvé, en ce qui concerne leur échantillon, que la
diversification des crédits par secteur et surtout le crédit au
secteur industriel accroît le crédit à haut risque dans le
portefeuille de la banque. Mais, ils n'ont pas exclu la relation positive qui
existe entre la diversification du portefeuille de crédits et
l'accroissement de la marge sur intérêt de la banque.
Au vu de la croissance de la rentabilité du secteur
bancaire camerounais et de ce qui précède, nous formulons
l'hypothèse suivante :
Hypothèse 1 : la diversification
du portefeuille de crédits contribue significativement à la
rentabilité bancaire au Cameroun. C'est-à-dire qu'il existe une
relation positive et significative entre la distribution des crédits et
la rentabilité bancaire au Cameroun.
L'octroi des crédits est la principale source du
résultat bancaire. Il permet d'augmenter le profit et la marge
d'intérêt. Toutefois, l'écart entre les emplois et les
ressources bancaires peut inverser l'hypothèse suivant laquelle la
montée des crédits distribués améliore la
rentabilité bancaire. L'accentuation de la distribution des
crédits devrait probablement être complétée par une
politique de recherche des ressources. Par ailleurs, en matière
d'économie industrielle, les banques à petite taille, notamment
dans les pays en voie de développement, sont susceptibles de
réaliser plus d'économies d'échelle, et donc plus de
profits en comparaison avec les grandes banques (Mansouri et Afroukh, 2008). De
plus, les contraintes associées à l'efficience de la gestion au
sein de la firme bancaire supposent la maîtrise des coûts à
un niveau optimum. Les experts du contrôle de gestion bancaire supposent
un niveau du coefficient d'exploitation de l'ordre de 70%2(*) en tant que norme maximale qu'il
ne faut pas dépasser pour avoir de meilleurs résultats.
Ainsi, nous formulons l'hypothèse suivante :
Hypothèse 2 : la taille des
banques et les frais généraux réduisent l'effet de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité
bancaire au Cameroun.
Pour la démarche scientifique et méthodologique
de notre étude, nous utilisons la méthode nous permettant de
déduire nos hypothèses de la littérature. Ainsi, toutes
nos hypothèses ont été formulées à partir de
l'examen des connaissances théoriques et empiriques existantes.
Le modèle à utiliser est une adaptation du
modèle utilisé par Hayden et al (2006) combiné à
celui de Mansouri et Afroukh (2008) c'est-à-dire une régression
multiple avec le ROA comme variable à expliquer et l'indice de
Hirsmann-Herfindal et d'autres éléments organisationnels,
macroéconomiques et macro-financiers comme variables explicatives.
Ainsi, la même démarche et les mêmes spécifications
économétriques seront adoptées, pour l'estimation de la
relation entre les différents types de crédit et la
rentabilité bancaire au Cameroun. La période sur laquelle les
données statistiques agrégées sont observées
(2000-2008), soit neuf années, est relativement courte. Ce qui limite en
fait l'analyse économétrique de séries temporelles sur la
base des données du système bancaire consolidé. Il est
alors nécessaire d'augmenter le nombre d'observations. Ainsi, la
trimestrialisation des données annuelles sera menée en vue
d'accroitre le nombre d'observation. Pour cela, les logiciels RAT et Eviews
seront utilisés. Quant aux données secondaires, elles seront
extraites des annuaires statistiques du Cameroun disponibles à l'INS et
des rapports annuels de la BEAC et de la COBAC. Conformément aux
développements précédents sur la littérature
théorique et empirique, la rentabilité bancaire est
mesurée par le rendement des actifs.
Tout en tenant compte de nos objectifs,
notre travail sera élaboré suivant un plan à deux
parties.
Dans la première partie, nous analysons le
portefeuille de crédits comme un élément
déterminant de la rentabilité bancaire. Le premier chapitre nous
permet de déceler les différents déterminants de la
rentabilité bancaire. Le deuxième chapitre, lui, nous permet de
faire un essaie de lecture des études empiriques sur la diversification
du portefeuille comme facteur de la rentabilité.
Dans la deuxième partie, il va s'agir d'une analyse
empirique de l'insuffisance de la contribution de la diversification du
portefeuille de crédits à l'explication de la rentabilité
bancaire au Cameroun. Ainsi, le troisième chapitre sera consacré
à la modélisation de la relation portefeuille de crédits
diversifié et rentabilité des banques. Le dernier chapitre
évalue la sensibilité des résultats bancaires par rapport
à la taille des banques au Cameroun.
PREMIERE PARTIE
LA DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLE DE CREDITS :
UNE COMPOSANTE IMPORTANTE DE LA RENTABILITE BANCAIRE
La situation prudentielle du système bancaire de la
CEMAC dans l'ensemble est jugée satisfaisante par la COBAC qui note, en
particulier, une meilleure capitalisation du système bancaire
camerounais et une amélioration de la qualité du portefeuille. Le
total de bilan cumulé de l'ensemble des banques de la sous-région
a fortement progressé en 2007. Il s'est établi à 5540
milliards en 2007 contre 4311 milliards en 2006 et 3763 milliards en 2005. Les
dépôts de la clientèle ont progressé de 29,9%
à 4418 milliards en 2007 contre 3340 milliards l'année
précédente. Dans le même temps, les crédits nets
à la clientèle n'ont augmenté que de 12,8 %. Les
créances en souffrance se sont élevées au Cameroun
à environ FCFA 121 milliards3(*). Les financements accordés par le secteur
bancaire au secteur privé local, en particulier aux petites et moyennes
entreprises, demeurent faibles et les crédits à l'économie
sont concentrés sur un nombre limité de grosses signatures. Dans
cet environnement bancaire où les banques n'octroient que faiblement des
crédits, leur rentabilité devrait se dégrader mais
paradoxalement les banques de la sous-région et particulièrement
les camerounaises tirent profit de leurs activités. Qu'est ce qui peut
bien expliquer cette profitabilité ? La diversification des
produits offerts à leur clientèle est-il un élément
explicatif ? Certes, la nécessité de dégager une
rentabilité forte et surtout stable est un signe de survie de la banque.
Bien plus, les bénéfices constituent la première source de
renforcement des structures financières et donc du développement
des activités bancaires, puisqu'ils permettent, d'une part, de couvrir
une partie des risques par la constitution de réserves et de provisions
et, d'autre part, d'accroître les fonds propres, lesquels, à leur
tour, permettent d'accroître la capacité de distribution des
crédits par la banque tout en protégeant les déposants et
les créanciers. Plus encore, intervenant sur des marchés de plus
en plus globaux et devant se préparer à affronter une vive
concurrence internationale, les banques sont désormais obligées
plus que jamais de veiller sur leur rentabilité. C'est ainsi, qu'elles
développent des stratégies leur permettant d'accroître ou
de maintenir leur part de marché.
Cette première partie qui a pour but de montrer la
nécessité de la diversification du portefeuille de crédits
pour la rentabilité des banques aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en voie de développement, est
subdivisée en deux chapitres. Le premier chapitre porte sur les facteurs
explicatifs de la rentabilité bancaire. Quant au deuxième
chapitre, il fait une analyse théorique des études empiriques
sur la diversification du portefeuille de crédits comme
déterminant de la rentabilité bancaire.
CHAPITRE 1 : LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE
BANCAIRE
La crise bancaire de la fin des années 80 a abouti
à une révolution profonde du système
d'intermédiation financière de la zone CEMAC et de toute
l'Afrique francophone. Le dysfonctionnement de tout le système de
paiement a obligé les Etats à une entière restructuration
de leurs systèmes financiers. La forte réduction de
l'implantation des banques dans la zone CEMAC est couplée avec
l'instauration d'une plus grande discipline dans l'activité bancaire.
Discipline assurée par la COBAC qui est une institution engendrée
par la restructuration bancaire. Cette grande discipline a pour objectif
d'éviter les faillites bancaires tout en assurant aux
propriétaires de ces structures la rentabilité de ces
dernières. La prolifération des problèmes de la
rentabilité bancaire à une grande échelle a suscité
l'intérêt des économistes au cours de ces dernières
décennies à propos de la stabilité du système
financier, de la réglementation du système bancaire et de
l'analyse de la rentabilité bancaire. L'analyse des déterminants
de ce dernier aspect constitue la pierre angulaire de ce chapitre. Ce dernier
aborde dans un premier temps les déterminants managériaux de la
rentabilité bancaire. Avant d'examiner en deuxième lieu les
facteurs macroéconomiques et macro-financiers de la rentabilité
des banques particulièrement au Cameroun.
Section 1 : le portefeuille de crédits
diversifié : un déterminant managérial de la
rentabilité des banques
Comme toute entreprise, la banque a pour objectif de
générer des profits. Ainsi, elle doit disposer d'un
système de pilotage lui permettant de transformer les décisions
de ses différents acteurs en réalisation des résultats.
L'information des décideurs constitue un élément
fondamental de ce pilotage et c'est à ce titre que les documents
comptables de synthèse d'une banque sont présentés. La
banque se fixe ensuite des objectifs qui de façon classique en
théorie financière s'analysent en termes de rentabilité et
de risque. Pour examiner les principaux aspects de la gestion d'une banque, la
comptabilité fournit des éléments servant de point de
départ car elle a vocation à fournir une image fidèle de
l'entreprise. Il s'avère aussi nécessaire de prêter
attention à la question de la détermination des facteurs
explicatifs fondamentaux de la rentabilité bancaire et surtout dans le
contexte camerounais.
I - les éléments d'analyse de la gestion
bancaire
Les instruments d'analyse de la gestion de la banque sont
multiples. A notre niveau, nous nous limitons dans cette présentation au
bilan et au compte de résultat. La présentation du bilan quant
à elle ne tiendra compte que du bilan individuel annuel, à ne pas
confondre avec le bilan consolidé lorsque la banque fait partie d'un
groupe. Il en est de même pour le compte de résultat qui permet de
calculer la rentabilité de la banque. Nous prêtons une attention
particulière au hors-bilan qui revêt une importance
particulière pour les établissements de crédit du fait des
engagements hors-bilan que ces derniers prennent.
I 1 - le bilan bancaire : une présentation
explicite du portefeuille de crédits
Le bilan d'une banque est un tableau à deux colonnes
qui enregistre l'état de créances et dettes à un moment
donné. Il s'agit ici pour nous de présenter de façon
simplifiée les principaux postes de l'actif et du passif du bilan.
L'actif du bilan individuel de la banque comprend toute une
série de postes et il y a lieu de constater que par rapport au bilan de
la comptabilité générale, sa présentation est
inversée puisque le haut du bilan correspond aux opérations de
trésorerie et le bas du bilan aux immobilisations. De même, la
répartition habituelle de l'actif en trois colonnes (brut, amortissement
et provision nette) n'est pas retenue. Les valeurs fournies par l'actif d'un
bilan de banque sont des valeurs nettes d'amortissement et de provision. Quatre
catégories d'opération peuvent être distinguées dans
l'actif du bilan d'une banque à savoir les opérations de
trésorerie et interbancaire, les opérations avec la
clientèle, les opérations sur titre et les immobilisations.
Les opérations avec la clientèle sont
constituées des différents types de crédits
octroyés à la clientèle. Ainsi, tout bilan bancaire doit
répondre à la question de savoir quel montant de crédit
à court terme, du crédit à moyen terme et du crédit
à long terme que la banque a eu à faire durant la période.
Comme nous considérons que le portefeuille de crédits de la
banque est constitué de ces différents types de crédits,
d'où la présentation explicite de celui-ci par le bilan.
Comme l'actif, l'ordre des comptes du passif du bilan est
inversé par rapport à la comptabilité
générale, puisque le haut du bilan correspond aux
opérations de trésorerie et le bas du bilan aux capitaux propres.
Il y a également lieu de distinguer quatre composantes dans le passif
d'un bilan bancaire.
Les opérations de trésorerie et interbancaire
qui donnent naissance soit à des créances, soit à des
dettes.
Les opérations avec la clientèle qui concernent
les dépôts effectués par les clients d'une banque. Ces
dépôts sont classés selon les comptes d'épargne
à régime spécial (compte sur livret, compte et plan
d'épargne logement) ou autres supports. De plus, les critères
d'échéance du dépôt à vue ou à terme
sont retenus.
Les opérations sur titres qui concernent les titres
émis par une banque sur les différents marchés afin de se
procurer des ressources à l'exception des actions et des titres
subordonnés. Les souscripteurs de ces titres sont divers (particuliers,
entreprises et autres établissements de crédit).
Enfin, le poste de provisions et fonds propres qui
correspondent à deux types d'opération. D'un côté,
un certain nombre de postes qui reflètent les opérations de
provisionnement (les provisions pour risque et charge, les provisions
réglementées) et les fonds pour risques bancaires
généraux. De l'autre côté, les autres postes qui
composent habituellement les capitaux propres (dettes subordonnées,
capital, réserves).
La banque a quatre préoccupations principales
concernant la gestion de son bilan :
- s'assurer que la banque a suffisamment de réserves
(liquides) pour rembourser ses déposants quand il y a des mouvements de
retrait des dépôts c'est-à-dire la gestion de
liquidité ;
- acquérir des fonds à faible coût ou
gestion de passif ;
- décider du montant de fonds propres à
détenir et obtenir le capital désiré c'est-à-dire
l'adéquation du capital ;
- poursuivre un objectif de niveau de risque faible et
acceptable en acquérant des actifs avec un taux de défaut
réduit et en diversifiant les actifs détenus c'est-à-dire
son portefeuille d'où la gestion d'actif.
La stratégie de gestion des actifs poursuit trois
objectifs à savoir :
- chercher des rendements les plus élevés
possible sur les prêts et titres ;
- réduire les risques ;
- préserver une liquidité suffisante.
Pour la réalisation de ces objectifs, la banque peut
utiliser l'un de trois moyens : faire un examen sélectif pour
réduire les problèmes d'anti sélection, acheter des titres
à rendement élevé et risque faible en cas d'intervention
sur un marché financier (tel ne pas le cas pour les banques au Cameroun)
et diversifier les risques en achetant différents types d'actifs
(maturité, émetteur...) et/ou éviter de trop se
spécialiser sur un secteur (immobilier, énergie, import - export,
etc.)
I 2 - les opérations hors-bilan
Le hors-bilan est un ensemble de comptes annexés au
bilan de la banque et qui retrace les engagements futurs ou virtuels d'une
banque ne donnant pas lieu à un flux de trésorerie. Dans la
banque, le hors-bilan est un document d'une importance significative car
plusieurs opérations de banque donnent naissance à des
engagements que le bilan n'enregistre pas. Parmi ces opérations, il y a
les opérations traditionnelles comme les cautionnements, les avals et
les encadrements de crédit. De plus, certaines opérations
à terme ou conditionnelles donnent également naissance à
des engagements constituant le portefeuille de la banque. Dans un cas comme
dans l'autre, l'engagement contient un risque lié à celui
présenté par le destinataire de l'engagement. Par
conséquent, le développement des opérations de hors-bilan
accroît le risque supporté par l'établissement de
crédit et peut affecter sa rentabilité.
Le hors-bilan regroupe les engagements donnés ou
reçus par la banque, mais qui ne donnent pas directement lieu à
des mouvements de fonds. Il y a d'une part, les engagements donnés
c'est-à-dire des engagements qui donneront peut-être lieu à
une créance comme la part d'un crédit non utilisée ou un
cautionnement et d'autre part, les engagements reçus,
c'est-à-dire des engagements qui donneront peut-être lieu à
une dette à l'instar d'un titre vendu avec la faculté de reprise.
C'est ainsi que certains éléments du portefeuille de
crédits se retrouvent dans ce document. D'où l'importance de
l'étude de ce document dans l'analyse de la diversification du
portefeuille de crédits de la banque.
I 3 - le compte de résultat
De façon classique, le compte de résultat
enregistre les flux de charges et de produits d'une période. Il existe
deux types de présentation du compte de résultat : le compte
de résultat en tableau et le compte de résultat en liste.
Trois catégories de charge peuvent être
distinguées en l'occurrence les charges d'exploitation bancaire, les
charges ordinaires et les charges exceptionnelles.
Les charges d'exploitation bancaire correspondent aux charges
issues de l'activité d'intermédiaire financier tant en ce qui
concerne la collecte des ressources et les interventions sur les marchés
de capitaux. Les intérêts et les charges assimilées en
constituent l'élément principal. Il s'agit des
intérêts versés aux apporteurs de ressources que sont les
déposants ou les souscripteurs de titre.
Les charges ordinaires représentent un ensemble un peu
hétérogène comprenant deux catégories de charges
à savoir les charges d'exploitation et les charges liées au jeu
de dotation et de reprise de provision. Les charges d'exploitation sont
constituées des frais de personnel, des dotations aux amortissements et
des frais administratifs. Ces charges sont fréquemment appelées
frais généraux.
Quant aux charges exceptionnelles, elles ont le même
contenu qu'en comptabilité générale.
Les produits se classent de la même façon que les
charges, c'est-à-dire en produits d'exploitation bancaire, en produits
ordinaires et en produits exceptionnels.
Les produits d'exploitation bancaire sont composés
entre autres des intérêts versés par les emprunteurs
c'est-à-dire les produits du portefeuille de crédits, des
commissions encaissées sur prestation de service et des gains sur
opérations financières correspondant à des plus-values sur
les opérations énumérées dans le compte de
résultat lui-même.
Les produits ordinaires sont composés des produits
divers mais surtout de l'excédent de reprise de provision de l'exercice
sur les dotations concernant les dépréciations et les risques
déjà définis. En conséquence, le compte de
résultat d'une banque fait apparaître les opérations
relatives aux provisions, soit dans les produits, soit dans les charges.
La signification des produits exceptionnels est identique
à celle de la comptabilité générale.
L'examen de ces différents éléments
d'analyse de la banque nous permet non seulement d'avoir une idée de la
rentabilité bancaire, mais il nous montre aussi le chemin de
l'étude des facteurs déterminant la rentabilité
bancaire.
II - les facteurs explicatifs de la rentabilité des
banques
La banque considérée comme une entreprise est
soumise à l'impératif de rentabilité qui conditionne la
pérennité de toute entreprise. L'existence d'une
rentabilité suffisante est le garant de la pérennité des
établissements de crédit et surtout un instrument de la
stabilité de l'ensemble du système financier. Cet objectif
constitue d'ailleurs le principal critère de l'évaluation des
performances des entreprises. Les déterminants organisationnels ou
déterminants managériaux de la rentabilité bancaire
comportent les charges d'exploitation bancaire, les capitaux propres, les
crédits bancaires et la taille de la banque. L'activité d'octroi
des crédits par une banque est étroitement liée à
la maîtrise du risque.
II 1 - la gestion prudentielle et la taille de la
banque comme stimulant de la rentabilité bancaire
Les autorités monétaires, pour préserver
l'équilibre financier du secteur bancaire et s'assurer que les banques
ont un minimum de capacités à faire face aux différents
risques ont mis en place une réglementation prudentielle,
essentiellement constituée aujourd'hui de ratios que les
établissements de crédit doivent respecter : ratios de
liquidité, de solvabilité, de division des risques, de ressources
permanentes. Dans le contexte camerounais, il y a par exemple le ratio de
solvabilité qui par prudence cherche à proportionner la
distribution des crédits par les banques à leurs fonds propres.
D'où l'obligation de l'apport personnel dans la distribution du
crédit et implicitement la protection du déposant. En ce qui
concerne le ratio de division des risques son objectif est de mettre en place
une règle fondamentale de prudence dans la distribution des
crédits par les établissements de crédit. C'est une
règle qui consiste « à ne pas mettre tous ses oeufs
dans un même panier » (Winton, 1999). Cette règle
encourage la diversification du portefeuille des banques, mais d'une
manière proportionnelle. D'autres études empiriques ont
révélé que les capitaux propres exercent un effet
stimulant sur la profitabilité des banques (Mansouri et Afroukh, 2008),
mais l'excès du ratio de capital est considéré comme
nuisible à la rentabilité des actifs puisque, en élevant
ce ratio, les banques tendent à réaliser une fructification
minime des capitaux disponibles. Ainsi, il est donc prouvé que les
capitaux propres influencent le résultat de la banque. L'indicateur des
capitaux propres souvent retenu (Demirguç-Kunt et Huizinga 1999, Acharya
et al 2006, Mansouri et Afroukh 2008 et Hayden et al 2006) est égal au
rapport des capitaux propres sur l'actif total. Soit :
Les capitaux propres (kxactf) = capitaux
propres/total actifs
Selon Mansouri et Afroukh (2008), on constate une
quasi-unanimité des économistes sur l'impact positif des
crédits bancaires et de la taille de la banque sur la rentabilité
des actifs, corroborant ainsi les prédictions de la théorie
économique. En ce qui concerne la taille de la banque, en effectuant des
régressions sur des données de panel et en exprimant les profits
en fonction d'un ensemble de facteurs internes et externes, certains auteurs
(Sayilgan et Yildirim 2009, Mansouri et Afroukh 2008) ont obtenu une relation
positive et statistiquement significative entre la taille et la
rentabilité des actifs. D'autres auteurs (Rouabah, 2006)4(*) estiment cependant que la taille
n'est pas une source d'économie des coûts, soutenant ainsi que les
grandes banques sont sujettes à des inefficacités
d'échelle. La taille de la banque est mesurée par le
logarithme du total des actifs de la banque :
La taille de la banque (logactf) = log (total actifs)
A la lecture de Mansouri et Afroukh (2008), il en va de soi
que l'explication de la rentabilité bancaire par les
éléments organisationnels ne se limite pas à la taille de
la banque et ses capitaux propres. Ainsi, il est indispensable de faire
allusion aux éléments déterminant la marge
d'intermédiation qui impacte le résultat bancaire.
II 2 - l'explication de la rentabilité bancaire
par les éléments de la marge d'intermédiation bancaire
La marge se définit comme un écart, une
variation, une différence entre le prix de vente et un coût. Pour
ce qui est de la marge d'intérêt, le prix de vente correspond aux
intérêts reçus alors que le coût correspond aux
intérêts versés. Donc la marge d'intérêt
bancaire correspond au différentiel des intérêts
reçus et versés. Les intérêts reçus sont la
contrepartie des crédits distribués. Mansouri et Afroukh (2008)
et Hayden et al (2006), montrent à travers leurs études l'impact
positif des crédits bancaires sur la rentabilité des actifs,
corroborant ainsi les prédictions de la théorie
économique.
Le renforcement de la politique de crédit
élève les profits bancaires. Autrement dit, plus la banque
octroie des crédits, plus les revenus augmentent et donc les profits
(Mansouri et Afroukh, 2008). Néanmoins, la politique de crédit
peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier
lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la
stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources
financières (risque de transformation des échéances).
Dès lors, le renforcement de la politique de crédit devrait
être conduit en symbiose avec une stratégie efficiente de drainage
de ressources additionnelles. En conséquence, la maîtrise de la
politique de dépôts devrait normalement aider la banque à
augmenter ses profits (Mansouri et Afroukh, 2008). Abreu et Mendes (2002), par
exemple, estiment que la profitabilité et le ratio des emplois
mesuré par le rapport
crédits/dépôts entretiennent une relation
positive, confirmant ainsi la complémentarité entre les
politiques de crédits et de dépôts bancaires. La variable
crédits bancaires retenue est mesurée par le rapport
crédits sur total actifs. C'est-à-dire :
Les crédits bancaires (crdactf) = crédits/total
actifs
Les politiques de crédits et de dépôts
sont complémentaires, car la banque en jouant son rôle
d'intermédiaire financier, collecte les dépôts
auprès des agents économiques à capacité de
financement pour distribuer des crédits aux agents économiques
à besoin de financement. Les ressources les plus intéressantes
sont les dépôts. Pour recueillir plus de dépôt, il
faut multiplier les guichets et le personnel, et la banque peut espérer
accroître la part de marché, mais cela comporte aussi des
coûts. La théorie économique et les études
empiriques existantes divergent souvent sur l'impact de facteurs
organisationnels comme les frais d'exploitation sur la rentabilité des
actifs. Alors que la théorie économique insiste sur l'effet
négatif des frais d'exploitation bancaire sur la profitabilité,
certaines études empiriques soutiennent plutôt que l'impact peut
être positif dans la mesure où les frais d'exploitation boostent
la productivité des banques et par là leur rentabilité
(Mansouri et Afroukh, 2008) et, dans le souci de la maximisation du profit, les
banques tendent à engager des dépenses d'exploitation
additionnelles, justifiant ainsi la variation dans le même sens entre les
frais bancaires généraux et la rentabilité des actifs.
D'autres auteurs (Anghbazo 1997 ; Guru et al 2002)5(*) estiment que la
réalisation de profits ne peut se faire sans engager des
dépenses, mais les banques doivent éviter d'engager des
dépenses oisives. Pour alléger la charge des guichets et donc
leurs coûts, les banques poursuivent une automatisation de plus en plus
poussée des opérations, notamment le retrait automatique. Cette
recherche de ressources gratuites est à l'origine d'une concurrence
très vive entre les banques. Souvent les frais d'exploitation sont
mesurés par :
Les charges d'exploitation bancaire (fgactf) = charges
générales/total actifs
De tout ce qui précède, on peut faire un tableau
récapitulatif des déterminants organisationnels de la
rentabilité bancaire.
Tableau 1 : les déterminants
managériaux de la rentabilité bancaire
Les charges d'exploitation bancaire
fgactf = charges générales/total actifs
|
Les crédits bancaires
crdactf = crédits/total actifs
|
La taille de la banque
logactf = log (total actifs)
|
Les capitaux propres
kxactf = capitaux propres/total actifs
|
Source : Mansouri et Afroukh (2008)
Somme toute, cette section a, de prime abord, abordé
les outils d'analyse de la gestion d'une banque, à savoir le bilan et le
compte de résultat des banques, question de mieux cerner les indicateurs
managériaux de mesure de la rentabilité bancaire. Ainsi, il est
important d'analyser les indicateurs macroéconomiques et
environnementaux de la rentabilité bancaire.
Section 2 : les déterminants
macroéconomiques et environnementaux de la rentabilité
bancaire
Considérant les expériences de plusieurs pays,
il ressort que les déterminants managériaux ne sont pas les seuls
facteurs déterminant la bonne tenue du secteur bancaire. Les recherches
concernant les déterminants de la profitabilité bancaire sont
focalisées, non seulement sur les rendements des actifs bancaires et des
fonds propres, mais aussi sur les déterminants macroéconomiques
et macro-financiers. Traditionnellement, ces recherches examinent l'impact sur
la performance bancaire des facteurs spécifiques tels que le taux de
croissance économique, l'inflation, la taille du secteur bancaire et la
concentration bancaire. Cette section passe en revue la littérature sur
ces déterminants.
I - les déterminants macroéconomiques
Plusieurs de recherches analysent l'impact des variables
macroéconomiques telles que l'inflation et le produit intérieur
brut sur les ROA et ROE. Le consensus est général sur l'impact de
la croissance économique sur la rentabilité bancaire. Enfin,
l'estimation de l'impact de la croissance économique sur les marges
d'intérêt a souvent fait l'objet d'une unanimité : la
croissance est un facteur permissif d'accroissement des marges
d'intérêt bancaires (Demirguç-Kunt et Huizinga, 1999). Pour
ce qui est de l'inflation, son impact présente des résultats
différents. Demirguç-Kunt et Huizinga (1999) trouvent que
l'inflation a un impact positif sur les marges d'intérêt
bancaires. Abreu et Mendes (2002) aboutissent à des résultats
contradictoires.
I 1 - l'impact de la croissance économique
La croissance économique traduit un mouvement global de
progrès matériel continu et uniforme convergeant vers la
prospérité du pays. Son accroissement améliore toutes les
activités économiques du pays, y compris les activités du
secteur bancaire et augmente la rentabilité des actifs des banques.
Plusieurs auteurs confirment à l'unanimité l'existence d'une
relation positive entre la croissance économique et la croissance des
profits bancaires (Mansouri et Afroukh, 2008). A leur avis, la richesse
nationale a un impact sur toute l'activité économique du pays.
Elle affecte positivement l'évolution du secteur bancaire et incite les
banques à innover et à rénover leurs techniques et
technologies de gestion. La croissance économique du pays a
d'importantes incidences positives, à long terme, sur la performance des
secteurs d'activité, y compris le secteur bancaire. Ainsi, au Maroc
d'après l'étude de Mansouri et Afroukh (2008), à court
terme, une croissance du PIB réel par tête de 1% induirait une
amélioration de la profitabilité bancaire de 0,077 point de
pourcentage des actifs à court terme, soit l'équivalent de 0,85
point de pourcentage des actifs bancaires à long terme. Cette variable a
été utilisée dans plusieurs travaux (Demirguç-Kunt
et Huizinga 1999, Ary Tanimoune 2003 et Mansouri et Afroukh 2008). La mesure
retenue pour ce facteur est le logarithme du PIB par tête.
Soit :
La croissance économique (logpib) = Log (PIB
réel par tête)
Les variables macroéconomiques, la croissance
économique et l'inflation semblent affecter le rendement des actifs des
banques. Ainsi, il est donc nécessaire d'appréhender l'impact de
l'inflation.
I 2 - les effets de l'inflation
Concernant l'impact de la variation du niveau
général des prix, les travaux de Mansouri et Afroukh (2008) ont
apporté des éclaircissements sur les liens susceptibles d'exister
entre le rendement sur actifs et l'inflation. Leurs résultats empiriques
font apparaître une relation positive qui laisse penser que la
progression de l'inflation sera favorable à l'accroissement des profits
bancaires. Ceci confirme l'identification de l'impact positif de l'inflation
sur les marges bancaires par Demirguç-Kunt et Huizinga (1999). Ary
Tanimoune (2003) quant à lui trouve un résultat qui semble
indiquer que les coûts liés à l'inflation ont
été plus importants que les revenus générés
pour les banques dans l'UEMOA. En effet, au-delà de l'impact de
l'inflation sur le risque de taux des banques (lorsque l'analyse est faite en
terme de taux réel), la hausse des prix peut être
considérée comme un facteur d'instabilité
macroéconomique, c'est-à-dire un élément
déterminant du risque-pays. La mesure de l'inflation retenue par les
différents auteurs est le taux d'inflation.
Ceci dit L'inflation (inf) = taux d'inflation.
De ce qui précède, il ressort que les variables
macroéconomiques ont un impact positif sur le résultat des
banques. Ainsi, pour être plus explicite en parlant de la
rentabilité bancaire, il faut aussi tenir compte de certains facteurs
financiers.
II - les déterminants macro-financiers
Les divergences entre la théorie et l'empirisme
existent également au niveau de l'impact de certaines variables
macro-financières sur la rentabilité des actifs. En effet,
l'étude empirique de l'impact de l'environnement macro-financier sur la
rentabilité des actifs des banques a conduit à des
résultats mitigés. La théorie économique soutient
que la taille du secteur bancaire et la rentabilité des actifs
évoluent dans le même sens. De même la concentration
bancaire a elle aussi un impact positif sur la rentabilité bancaire.
II 1 - la taille du secteur bancaire
Si l'émergence des marchés de capitaux dans les
pays en voie de développement renforce l'activité bancaire comme
l'ont soutenu des études empiriques récentes
(Demerguç-Kunt et Huizinga 1999 et Mansouri et Afroukh 2008),
l'élargissement de ces marchés peut produire un effet de
substitution sur l'activité des banques, contredisant ainsi les
prédictions théoriques. En effet, le financement de
l'économie par le secteur bancaire produit des effets
d'entraînement qui améliorent le rendement des actifs bancaires.
La taille du secteur est sensée profiter aux différents
intervenants (Demerguç-Kunt et Huizinga, 1999). Toutefois, les
résultats de Mansouri et Afroukh (2008) montrent que la taille du
secteur bancaire n'est pas favorable à l'augmentation des profits
bancaires, suggérant qu'en général, les économies
d'échelle ne sont pas favorables à l'amélioration de la
profitabilité des banques. La taille du secteur bancaire est
mesurée par le rapport total actif du secteur bancaire sur PIB.
C'est-à-dire : La taille du secteur bancaire (actfpib) = total
actifs du secteur bancaire/PIB.
II 2 - la concentration bancaire
La concentration bancaire a un impact
généralement positif sur la rentabilité des actifs
bancaires, ce qui valide empiriquement la théorie économique
(Mansouri et Afroukh, 2008). De même, traditionnellement, les
stratégies de concentration et leurs développements sont
justifiés par la réalisation des économies
d'échelle. L'introduction de cette variable a empiriquement
prouvé une relation positive avec le rendement des actifs
(Demerguç-Kunt et Huizinga, 1999).
La concentration d'un marché peut être
mesurée par plusieurs indicateurs. L'un de ces indicateurs est le ratio
de concentration ou la somme des parts de marché (en pourcentage) des
plus grandes entreprises. Pour ce qui est du marché bancaire, le ratio
de concentration peut être obtenu en additionnant les parts de
marché des banques les plus importantes en termes de total de bilan, de
total de crédits et de total de dépôts. Si le ratio de
concentration tend vers 0 (0 %), on est en présence d'un marché
très concurrentiel. Lorsqu'il tend vers 1 (100 %), on est en
présence d'un marché fortement concentré. Plus
particulièrement, la concentration est jugée élevée
dans un marché si le ratio est supérieur à 65 %. Dans la
plupart des études empiriques, la concentration bancaire est
mesurée par l'indicateur présenté ci-dessus. Ainsi,
le ratio de concentration bancaire (conc) = total actifs des banques plus
importantes/total actifs bancaires.
Le tableau ci-dessous récapitule les différents
déterminants macroéconomiques et macro-financiers
précités.
Tableau 2 : les déterminants
macroéconomiques et macro-financiers de la rentabilité
bancaire
Les déterminants
macroéconomiques
La croissance économique
logpib = Log (PIB réel par tête)
|
L'inflation
inf = taux d'inflation
|
Les déterminants
macro-financiers
La taille du secteur bancaire
actfpib = total actifs du secteur bancaire/PIB
|
La concentration bancaire
conc = Somme des parts de marché des banques les plus
importantes = Le ratio de concentration bancaire
|
Source: Mansouri et Afroukh (2008).
En résumé, ce chapitre a présenté
l'importance des outils d'analyse de la gestion d'une banque, à savoir
le bilan et le compte de résultat des banques, dans la gestion du
portefeuille de crédits comme facteurs d'explication de la
rentabilité bancaire. Il s'est également intéressé
à la littérature économique consacrée aux
déterminants de la rentabilité bancaire. Le prochain chapitre
sera focalisé sur l'analyse des études empiriques sur la
diversification du portefeuille de crédits en tant que
déterminant de la rentabilité bancaire, études
réalisées dans les pays développés et
sous-développés.
CHAPITRE 2 : ANALYSE THEORIQUE DE L'IMPACT DE LA
DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLE DE CREDITS SUR LA RENTABILITE BANCAIRE
Dans ce chapitre il est question, de partir d'un ensemble des
études empiriques réalisées aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en voie de développement,
pour une analyse théorique des modèles dans lesquels le
portefeuille de crédits a été utilisé comme facteur
explicatif significatif de la rentabilité bancaire. Ainsi, un accent
sera mis sur l'impact de la diversification du portefeuille de crédits
sur la rentabilité. Ceci afin d'analyser dans notre contexte la
validité de la théorie qui stipule que la diversification du
portefeuille a pour effet soit la réduction du risque, soit la
maximisation de la rentabilité dudit portefeuille. Dans la mesure
où la gestion du portefeuille de crédits fait l'objet de
l'application de plusieurs théories, notre étude porte sur deux
d'entre elles. Premièrement nous nous focalisons sur la théorie
de MARKOWITZ. La deuxième analyse porte sur la théorie de
l'intermédiation financière.
Section 1 : la théorie traditionnelle du
portefeuille
En considérant le portefeuille d'activités des
banques, la théorie financière et le modèle
d'équilibre des actifs financiers appréhendent bien l'analyse des
risques liés à la diversification d'un portefeuille (Patry,
2002). Ainsi, le risque d'un ensemble d'activités est rapporté au
risque propre de chaque activité et aux corrélations entre ces
activités. Le risque pour une banque diversifiée sera d'autant
plus réduit que les corrélations entre les rendements des
activités bancaires et non bancaires seront faibles ou
négatives. La plupart des études empiriques consacrées
à la réduction du risque induite par la diversification font
allusion à la théorie de Markowitz. Ces études mettent en
évidence le fait que la diversification du portefeuille de
crédits diminue le risque du portefeuille de la banque.
Cette section passe en revue l'essence de la théorie
traditionnelle du portefeuille et son application à la gestion du
portefeuille de crédits.
I - l'essence de la théorie de MARKOWITZ
Markowitz formalise le problème du choix du
portefeuille par l'investisseur en supposant que celui-ci optimise ses
placements en tenant compte, non seulement de la rentabilité
espérée de son portefeuille, mais aussi de son risque
mesuré par la variance de sa rentabilité. Ceci peut être
illustré par un portefeuille d'actions qui offre un couple
rentabilité-risque meilleur qu'un titre individuel. Une
corrélation faible entre les titres individuels aboutit à un
meilleur rapport rentabilité/risque.
I 1 - l'idée de départ et les
hypothèses
La théorie financière et les modèles
de choix de portefeuille se sont développés depuis près
d'un demi-siècle dans le cadre de la théorie de
l'espérance d'utilité, reposant sur l'axiomatisation des
préférences individuelles de Von Neumann et Morgenstern.
L'hypothèse d'aversion au risque avec les travaux de Markowitz (1952)
sur la diversification du portefeuille ont donné un caractère
opérationnel à la prise de décision dans le domaine du
choix de portefeuille, en mesurant le risque par la variance de la
rentabilité du portefeuille. Le comportement de l'investisseur du type
Markowitz, est un comportement riscophobe et insatiable (Broihanne et al,
2006).
Le modèle de Markowitz repose cependant sur des
hypothèses fortes, relatives aux préférences des agents ou
à la distribution de probabilité des rentabilités
(Markowitz, 1952). Markowitz lui-même avait déjà
mentionné que cette mesure à savoir la variance
n'était peut-être pas la meilleure en suggérant une
alternative, la semi-variance, qui tient uniquement compte des
rentabilités inférieures à la moyenne. Il s'agissait
d'une première approche de ce qui est appelé aujourd'hui «
aversion aux pertes » (Broihanne et al, 2006). Selon Broihanne et al
(2006), Markowitz dans un second article publié la même
année (1952) et intitulé The Utility of Wealth,
proposait une fonction d'utilité concave du côté des gains
et convexe du côté des pertes pour tenir compte des comportements
couramment observés, et notamment les comportements de jeu et de
prise de risque dans certaines circonstances.
I 2 - les études ultérieures
La théorie moderne du portefeuille s'est
fondée sur l'analyse moyenne/variance de Markowitz et sur la logique
de diversification. En dépit du succès de cette approche
auprès des professionnels, un certain nombre d'observations ne sont pas
conformes aux résultats attendus dans ce cadre. Malgré cette
« rupture » par rapport à la théorie de
l'espérance d'utilité, de nombreux travaux ont été
développés dans le cadre classique pour étendre l'approche
de Markowitz et tenir compte de l'asymétrie dans la perception du risque
et de l'observation selon laquelle les investisseurs ne sont pas riscophobes en
toutes circonstances. Concernant le premier point, on peut se
référer aux travaux qui, dans le cadre de la problématique
de choix de portefeuille, mesurent le risque par la Value at Risk (Broihanne et
al, 2006). Ces derniers auteurs montrent en particulier qu'un investisseur
opérant des choix dans l'espace espérance de
rentabilité-variance ne sélectionne pas forcément le
portefeuille de variance minimale pour une espérance de
rentabilité donnée. Ce phénomène survient quand
les distributions de rentabilité ne sont pas gaussiennes, ce qui est
confirmé par la plupart des tests empiriques. La seconde direction de
recherche concerne la prise en compte des situations de prise de risque. C'est
ainsi que dans l'approche comportementale, la prise de risque en certaines
circonstances est justifiée par la déformation des
probabilités objectives (Broihanne et al, 2006).
Certaines études récentes montrent que les
investisseurs, bien qu'ayant recours à l'approche traditionnelle,
ne la mettent en oeuvre que de façon partielle ou erronée
(Broihanne et al, 2006 ; Acharya et al, 2006 ; Hayden et al, 2006 et
Patry, 2002). Certaines de ces études ont trouvé que l'ajustement
temporel des portefeuilles est à relier à
l'hypothèse d'aversion myope aux pertes, selon laquelle
l'attractivité de l'actif risqué diminue avec la fréquence
d'évaluation des portefeuilles par les participants. De façon
générale, les choix de portefeuilles réellement
opérés ne sont pas efficaces au sens moyenne/variance. Il semble
plutôt que les investisseurs utilisent des critères de choix
d'allocation de portefeuille tenant compte de l'aversion aux pertes et de la
déformation des probabilités, critères pris en compte dans
la théorie des perspectives selon l'étude de Broihanne et al
(2006). Cependant, Levy et Levy (2004)6(*), en utilisant les relations de dominance
stochastique, montrent que les différentes hypothèses qui fondent
l'approche moyenne/variance et la théorie des perspectives conduisent,
de manière paradoxale, à définir des ensembles de choix
efficaces très proches, en particulier lorsque les
rentabilités des titres présents sur le marché sont
gaussiennes. Ce résultat est lié aux
caractéristiques de la loi normale qui est une distribution continue
entièrement déterminée par ses deux premiers moments.
Ces évolutions théoriques ont conduit
à s'interroger sur la pertinence du modèle, devenu
classique, de choix de portefeuille à la Markowitz. En effet, à
ces progrès théoriques sont venues s'ajouter les constatations
de nombreuses anomalies, soit révélées
expérimentalement, soit mises en évidence sur des données
de marché.
II - l'application de la théorie de Markowitz au
portefeuille de crédits
Dans l'ensemble, les études empiriques montrent que
l'application de la théorie traditionnelle de la diversification du
portefeuille varie d'un investisseur à un autre. L'application de cette
théorie au portefeuille de crédits peut prendre plusieurs sens
à l'exemple de la diversification géographique du portefeuille et
la diversification par terme des crédits du portefeuille. Il est
question ici d'examiner des études portant sur ces deux aspects de la
diversification en relation avec la rentabilité bancaire.
II 1 - l'approche de la diversification
géographique du portefeuille de crédits
Au niveau international, de nombreux travaux empiriques
pionniers ont montré que la diversification internationale réduit
davantage le risque qu'un portefeuille purement domestique. Solnik
(1974)7(*) montre que si la
diversification purement domestique permet, en moyenne, de réduire le
risque d'un portefeuille à 27 % (100 % correspond au risque moyen de
détention d'un titre individuel américain), la diversification
internationale réduit ce risque à 11,7%.
Hayden et al (2006) quant à eux, ont pour leur
étude sur l'impact de la diversification du portefeuille de
crédits sur la rentabilité des banques allemandes
développé un modèle qui appréhende l'impact de la
diversification géographique sur la rentabilité des banques de
leur échantillon. Le modèle développé par ces
auteurs est le suivant :
Avec :
= ROA ou ROE qui représente la rentabilité
= l'indice de Hirschmann-Herfindahl qui indique le niveau de
diversification sectorielle.
= l'indice de Hirschmann-Herfindahl qui indique le niveau de
diversification géographique ou régionale.
= l'indice de Hirschmann-Herfindahl qui indique le niveau de
diversification industrielle.
= la matrice de l'ensemble des déterminants managériaux de
la rentabilité bancaire.
= la variable dummy qui représente l'ensemble des
déterminants macroéconomiques omis.
= terme de l'erreur.
= {â0, â1, ..., ân}
coefficient de régression.
En estimant ce modèle sur la base des données
de leur échantillon, ils trouvent que toutes les variables
représentant les différentes formes de diversification sont
positivement liées à la rentabilité bancaire. Cependant,
seule la variable qui représente la diversification régionale ou
géographique a une relation positive et statistiquement significative
avec la rentabilité bancaire. Mais lorsqu'ils ne prennent pas en
considération la variable représentant les capitaux propres dans
le modèle, toutes les variables représentant les
différentes diversifications expliquent significativement la
rentabilité bancaire au seuil de 5%. Ceci montre l'importance des
capitaux propres sur la diversification du portefeuille de crédits d'une
banque. De même lorsqu'ils prennent en considération dans leur
modèle le risque, c'est-à-dire lorsqu'on ajoute au modèle
précédent une variable Riskit avec un coefficient
â4. C'est-à-dire le modèle suivant :
Dans ce modèle, ils trouvent presque les mêmes
résultats, à la seule différence qu'ici lorsqu'ils ne
tiennent pas compte des capitaux propres alors la significativité des
variables représentant les différentes diversifications dans
l'explication de la rentabilité passe au seuil de 1 %.
Dans la littérature financière internationale,
de nombreux travaux se sont intéressés à l'étude de
la diversification géographique. C'est le cas avec l'étude de
Morgan et Samolyk (2003) qui ont étudié la relation qui existe
entre la diversification géographique et la rentabilité des
banques américaines. Ces auteurs ont trouvé qu'il existe une
relation positive entre ces deux concepts. La remarque qu'ils font est que
cette diversification améliore la capacité à prêter
des banques et par là le système bancaire, mais elle
n'accroît pas la rentabilité individuelle des banques et ne
réduit pas aussi le risque du portefeuille de crédits de
celles-ci.
Comme la diversification spatiale n'influence pas en tant
que tel la rentabilité bancaire, il s'avère dont important
d'appréhender l'impact théorique de la diversification
typologique d'un portefeuille de crédits sur la rentabilité des
banques.
II 2 - la diversification par type de crédit et
la rentabilité bancaire
L'activité des prêts étant par nature une
activité risquée, il est nécessaire de s'attendre à
une relation positive entre les variables représentant les
différents types de crédit et la rentabilité. Plusieurs
études empiriques portant sur les déterminants de la
rentabilité bancaire (Mansouri et Afroukh, 2008 ; Sayilgan et
Yildirim, 2009 et Hayden et al, 2006) prouvent la concordance empirique avec la
prévision théorique de la relation positive entre la structure
des crédits d'une banque et sa rentabilité. Dans notre
étude, nous ne prenons en considération que la typologie qui
classe les crédits selon leur durée. C'est -à-dire, nous
avons trois types de crédits à savoir : le crédit
à court terme (CT) ; le crédit à moyen terme
(MT) et le crédit à long terme (LT). L'étude de
Dinamona et Fortin (2008) confirme la positivité de la relation entre la
rentabilité et le crédit. Ils ont trouvé que le
coefficient associé à la variable représentant les
prêts bancaires est positif et significatif. Ainsi, plus les banques
augmentent leurs prêts, leurs rentabilités croissent aussi
proportionnellement à cette augmentation. Ces auteurs remarquent qu'un
niveau élevé des provisions pour créances douteuses
réduit le capital des banques de leur échantillon. Celles-ci font
face à l'accroissement des risques en provisionnant plus. Ce
provisionnement supplémentaire érode leur niveau de capital. Ils
trouvent donc que les prêts aux particuliers, les prêts de prise de
pension et les prêts hypothécaires ont un impact positif sur le
niveau des provisions pour créances douteuses.
Arshadi et Lawrence (1987)8(*) ont analysé sur la base des données
empiriques le comportement de la performance de nouvelles banques
installées aux Etats-Unis. Ils ont utilisé une analyse de
corrélation canonique pour tester la relation entre la mesure de
performance et une série de variables financières
endogènes. Quatre mesures de performance ont été
utilisées. Il s'agit :
- du taux de rendement qui est le rapport
bénéfice net/total actif
- du ratio intérêts reçus sur
prêts/total des prêts
- du ratio intérêts payés sur
dépôts/total des dépôts à terme +
dépôts d'épargne
- du total des crédits des banques de
l'échantillon/total des crédits à l'économie
Ils parviennent à la conclusion selon laquelle le
coût des opérations bancaires, la taille des banques et la
structure des crédits bancaires sont des variables qui expliquent mieux
la performance des banques. La principale limite de cette étude reste
son caractère statique qui est lié à la nature même
des corrélations canoniques.
De tous ce qui précède et au vu des
récents rapports de la COBAC qui montrent que les banques camerounaises
présentent des résultats bénéficiaires ce dernier
temps. Avec un accroissement du résultat net pouvant être
justifié d'une part par l'accroissement du produit net bancaire qui a
augmenté de 2,6 % et une marge sur opérations avec la
clientèle (collecte des dépôts et octroi de crédit
principalement) qui s'est accru de 6,3 %. Nous formulons l'hypothèse
suivante :
Hypothèse 1 : il existe une
relation positive et significative entre la distribution des crédits et
la rentabilité bancaire au Cameroun. En d'autres termes, la
diversification du portefeuille de crédits contribue significativement
à la rentabilité bancaire au Cameroun
La théorie traditionnelle du portefeuille aboutit
à l'existence de la relation positive entre la structure des
crédits composant le portefeuille et la rentabilité de la banque.
Il est ainsi, important d'appréhender le point de vue des
défenseurs de la théorie de l'intermédiation
financière sur cet aspect.
Section 2 : la théorie de
l'intermédiation financière
Toutes les approches de l'intermédiation
financière s'accordent sur la nécessité de pallier les
risques d'un contact direct entre les emprunteurs et les prêteurs. Ces
risques sont d'origines diverses et selon la nature du risque, nous pouvons
dénombrer avec Scialom (2007) qui reprend Gurley et Shaw (1960), quatre
types de justifications à l'intermédiation financière. Il
s'agit d'abord de l'opposition entre les caractéristiques des actifs
financiers des agents économiques dont les exigences en matière
des échéances, des risques et des rendements diffèrent
selon qu'ils sont prêteurs ou emprunteurs. Les positions de ces agents
seraient inconciliables en l'absence d'intermédiaires financiers.
L'aversion différenciée au risque rend
également indispensable la présence des intermédiaires
financiers pour qui le risque fait partie inhérente de
l'activité alors que les agents non financiers ne l'acceptent qu'en
exigeant des primes trop importantes pour le prêteur. Les agents non
financiers vont transférer les risques aux intermédiaires
financiers moyennant une réduction de leurs gains.
Les intermédiaires financiers bénéficient
par ailleurs des coûts de transaction modérés du fait des
économies d'échelle réalisées dans la collecte des
dépôts et la distribution des crédits. On soulignera
également la réduction des nombreux autres coûts tels le
coût de la recherche de l'information, le coût de
négociation des conditions financières, le coût de
contrôle pour lesquels les intermédiaires financiers sont
outillés dés leur mise en place.
Enfin, les intermédiaires financiers sont moins
exposés que les prêteurs privés aux asymétries
d'information qui font que l'emprunteur soit toujours plus renseigné sur
sa situation que le prêteur. La tenue des comptes clients constitue en
effet une importante niche de renseignements sur les prêteurs et les
emprunteurs. Les intermédiaires complètent leurs informations en
recourant aux autres sources fiables que sont la Centrale des
risques9(*), les
échanges de renseignements interprofessionnels ou les correspondants
étrangers.
Les intermédiaires financiers dans les pays en voie de
développement sont en outre nécessaires pour réduire la
part de l'informel dans l'économie, favoriser les inclusions
financières et sociales, résorber la thésaurisation et
freiner la fuite des capitaux vers des régions où ils sont plus
actifs. Dans un contexte d'insécurité et d'incertitude, ils sont
plus qu'ailleurs chargés de polariser les risques et de proposer des
opportunités. D'où la nécessité d'étudier le
marché bancaire d'une part et d'autre part la banque comme gestionnaire
délégué du portefeuille de crédits dans un contexte
de marché de crédit efficient.
I - l'étude du marché bancaire
Les systèmes bancaires de plusieurs économies
ont subit plusieurs chocs à l'instar du choc technologique. Ces chocs
ont suscité de profondes restructurations de l'industrie bancaire, une
altération des performances et une modification des comportements des
banques (Scialom, 2007). Ces évolutions sont analysées par les
économistes à l'aide des concepts et outils de l'économie
industrielle et de la théorie de la concurrence imparfaite. Il
s'avère donc important d'étudier la banque comme gestionnaire
délégué du portefeuille de crédits, avant de
discuter de la contestabilité du marché bancaire camerounais.
I 1 - la banque comme gestionnaire
délégué du portefeuille de crédits
La modification du comportement d'offre de crédit peut
également provenir de la capacité des intermédiaires
à se diversifier. Depuis la théorie de la
délégation des coûts de contrôle (Diamond, 1984),
nous savons que la construction d'un portefeuille de crédits
parfaitement diversifié permet à une banque de réaliser
son activité d'intermédiation en assurant une
rémunération certaine aux déposants.
La taille croissante d'une banque engendre une
réduction du risque de crédit puisqu'elle permet
d'atténuer les problèmes d'agence vis-à-vis des
déposants (Patry, 2002). Néanmoins, la présence d'une
composante systématique dans le risque de crédit empêche
une parfaite diversification des portefeuilles de prêts et la garantie
d'une rémunération certaine aux déposants.
En présence de projets parfaitement
indépendants, lorsque le nombre de prêts augmente, le portefeuille
de crédits est davantage diversifié ce qui diminue la
probabilité de défaut de l'intermédiaire et les
coûts de délégation. Une banque parfaitement
diversifiée engendre alors des coûts de délégation
nuls (Diamond, 1984). En revanche, si nous acceptons l'hypothèse de
projets parfaitement corrélés, c'est-à-dire l'existence
d'un risque systématique, la probabilité de faillite d'un projet
représente également la probabilité de défaillance
de l'ensemble des projets de l'économie. Par conséquent, la
probabilité de défaillance bancaire ne peut plus diminuer
à la suite d'une diversification car le nombre croissant de prêts
octroyés n'affectent pas le risque de crédit qu'encourent les
investisseurs (Patry, 2002).
Il y a également un problème d'aléa
moral entre les banques et les investisseurs (déposants) dans un
contexte où le risque agrégé se représente par
l'existence d'une parfaite corrélation entre les rendements des projets
d'investissement. Les intermédiaires peuvent alors être
encouragés à financer des projets risqués sans les
contrôler. Ce risque incite les déposants à demander aux
intermédiaires d'engager directement leurs fonds propres dans
l'activité de prêts. Dans ce cas, puisque les banques utilisent
leur capital pour financer des projets risqués, elles sont
incitées à les vérifier puisqu'elles encourent les pertes
liées à l'absence de contrôle et peuvent perdre
l'intégralité de leurs fonds propres. Cet effet d'engagement
devient un signal crédible vis-à-vis des investisseurs car les
banques ne sont pas encouragées à prendre des risques
inconsidérés. De ce fait, les contraintes réglementaires
sur le capital semblent constituer des instruments de disciplines efficaces
pour limiter le risque de portefeuille des banques car elles empêchent
les comportements opportunistes et permettent d'attirer les dépôts
(Rochet, 1992 et Chiesa, 2001)10(*). Winton (1999) soutient que lorsqu'une parfaite
diversification du portefeuille de crédit est impossible, le capital
détenu par les intermédiaires permet d'absorber les pertes
éventuelles liées à l'activité de prêts et de
fournir une garantie aux déposants.
L'analyse du comportement d'offre de crédit des
banques se fonde donc d'une part sur leur faculté à
contrôler efficacement les projets d'investissement et d'autre part sur
leur capacité à « envoyer » un signal
crédible de leur activité auprès des déposants
(Patry, 2002). Néanmoins, si les approches évoquées
permettent de souligner que le degré de diversification et le capital
bancaire représentent les deux déterminants nécessaires
à l'existence de l'intermédiation. Par conséquent, le
choix des banques consistant à contrôler les projets ou à
diversifier le risque de crédit représente les deux
stratégies susceptibles de garantir aux investisseurs le coût
d'opportunité des fonds prêtés. Comme, ces
stratégies étant inobservables, le montant de capital qui est
engagé par les intermédiaires dans le financement des
entreprises, constitue le seul élément crédible
vis-à-vis des déposants. Puisque le montant de fonds propres
nécessaire à la rémunération certaine des
dépôts diffère avec la politique de prêt mise en
place, la mise en oeuvre de la stratégie de diversification et de
contrôle par les intermédiaires devient imparfaitement
substituable.
En effet, cette variation de l'offre de prêts
dépend étroitement de l'augmentation des fonds propres bancaires.
Ainsi, en deçà d'un certain seuil, l'augmentation de capital
d'une banque spécialisée n'a aucun impact sur la stratégie
optimale de prêt de l'intermédiaire. Ainsi, la banque continue de
contrôler les projets qu'elle souhaite financer (Patry, 2002). Ce type de
consolidation permet d'augmenter les fonds disponibles dans le secteur
où la banque est spécialisée. En revanche, lorsque la
croissance du capital de l'intermédiaire est suffisamment importante, la
banque choisit rationnellement la stratégie de diversification. Cette
modification de comportement se répercute alors asymétriquement
sur la disponibilité du crédit de chaque secteur. En effet, la
part des fonds qui est allouée au secteur dans lequel elle était
spécialisée diminue tandis que celle qui est offerte dans la
seconde zone augmente (Patry, 2002). Enfin, une forte croissance du capital
d'une banque spécialisée provoque non seulement une modification
du comportement de prêts de la banque mais permet également
d'augmenter la totalité des fonds distribués dans les
différents secteurs de l'économie.
La banque étant perçu comme un gestionnaire
délégué, la perception du cadre dans lequel elle
évolue s'avère important.
I 2 - le marché bancaire : un marché
contestable et efficient
L'exposé fondamental de la théorie des
marchés contestables a été développé par
Baumol, Panzar et Willig (1982)11(*). Cette théorie est apparue dans un contexte de
renouveau du libéralisme économique et politique. Elle a eu pour
ambition de fournir une nouvelle analyse des structures de marchés.
L'idée fondamentale de cette théorie est que la pression
concurrentielle est exercée aussi bien par l'éventualité
de l'entrée des nouveaux offreurs sur le marché que par les
producteurs rivaux déjà en place et non pas par le nombre
d'entreprises, comme c'est le cas dans le modèle
Structure-Comportement-Performance.
Les résultats de la théorie des marchés
contestables montrent que si les entreprises tendent vers ce type de
modèle, il n'y a pas besoin de régulation. Il n'est pas
nécessaire que le secteur soit dans une situation concurrentielle pour
que le prix soit égal au coût marginal. Même le monopole
dans cette théorie peut être extrêmement efficient et le
marché peut lui même réguler la concurrence : c'est une
régulation automatique et non coûteuse. Le marché est
parfaitement contestable s'il est possible d'y entrer et d'en sortir sans
supporter des coûts. Il faut donc supprimer les barrières
institutionnelles et administratives. Contrairement aux autres approches, la
structure ici est endogène. La structure s'explique par les conditions
d'entrée. L'entrée détermine les performances, qui
indirectement ont une influence sur la structure du marché :
Structure-Entrée-Performance (SEP).
Selon Scialom (2007), les avantages attendus des
marchés contestables sont l'absence des prix ou des profits excessifs,
la suppression des pratiques de prix artificiellement bas et
l'élimination des gaspillages, notamment de la réduction des
inefficiences-X au sens de Liebnstein. Ainsi, nous constatons donc qu'un
marché contestable interdit les prix et profits excessifs. De plus, ce
type de marché interdit aussi tout système de prix
prédateur.
Les marchés bancaires ne sont pas contestables. Des
barrières à l'entrée demeurent, qu'elles soient
légales (exigence des fonds propres, d'une licence, etc.) ou
économiques (réseau de succursales, réputation, etc.),
mais ils ont gagné en contestabilité sur des segments des
produits bancaires.
Dans la banque, les coûts ne sont pas
nécessairement irrécupérables dès lors qu'un
marché d'occasion efficace existe, marché sur lequel la banque
peut céder ses actifs quand elle sort du secteur. Les coûts non
récupérables constituent au contraire une barrière
importante à la sortie. L'extension aux actifs financiers du concept de
coût irrécupérable caractérise la
spécificité de son application au secteur bancaire. Les
coûts irrécupérables sont associés aux relations de
long terme que la banque entretient avec ses clients et donc à la faible
négociabilité d'une partie de son actif (Scialom, 2007). Ainsi,
les crédits bancaires, malgré l'existence du marché de la
titrisation, demeurent des actifs faiblement récupérables. Le
degré de concurrence sur le marché bancaire diffère selon
les types d'activités.
La limite fondamentale de la théorie des marchés
contestables est l'absence des réactions des firmes installées
à l'entrée de nouveaux concurrents. Ce qui exclut les
comportements concurrentiels.
II - la gestion du portefeuille de crédits dans un
marché efficient
La gestion du portefeuille de crédits est jugée
primordiale dans le processus de gestion d'un établissement bancaire. La
diversification du portefeuille d'un établissement bancaire peut
améliorer la performance jugée par référence au
niveau, à la stabilité et à la prévisibilité
du rendement de cet établissement. Ceci lui permet ainsi de compenser
les pertes éventuelles d'un secteur, d'un marché ou d'un produit,
par des gains dans d'autres. Autrement dit, au niveau microéconomique,
cette tendance repose sur une modification de la définition du champ
stratégique par les établissements bancaires en termes
d'activités, de produits, de clients, de technologies
ou de zones géographiques. Les arguments en faveur d'une diversification
du portefeuille d'un établissement bancaire sont multiples. Nous
tiendrons compte principalement de l'objectif de la réduction du risque
et de la maximisation de la rentabilité.
II 1 - la réglementation bancaire en zone
BEAC : un outil en faveur de la division du risque sur le marché
bancaire camerounais
En considérant le portefeuille de crédits des
banques, la théorie financière et le modèle
d'équilibre des actifs financiers appréhendent bien l'analyse des
risques liés à la diversification d'un portefeuille. Ainsi, le
risque d'un ensemble de crédits est rapporté au risque propre de
chaque crédit et aux corrélations entre ces différents
types de crédits. Le risque pour un portefeuille diversifié sera
d'autant plus réduit que les corrélations entre les rendements
des différents types de crédits bancaires seront faibles ou
négatives. La plupart des études empiriques consacrées
à la réduction du risque induite par la diversification
sectorielle porte sur les banques des pays développés (Winton,
1999 ; Hayden et al, 2006 et Acharya et al, 2006). Ces études
mettent en évidence que la combinaison des plusieurs types de
prêts diminue le risque du portefeuille de crédits des banques.
Les normes de solvabilité construites sur la base d'une
définition standard des fonds propres, ont trait à la couverture
des risques, à la division des risques, à la couverture des
immobilisations, aux prises de participations et à la limitation des
engagements en faveur des actionnaires, des dirigeants et du personnel. Ces
normes dans le cadre du système bancaire de la zone BEAC font l'objet de
plusieurs règlements et instructions et s'inspirent des normes
adoptées sur le plan international.
Il ressort du Règlement COBAC R-2001/02 relatif
à la Couverture des Risques des
Etablissements de crédit (abrogeant le Règlement
COBAC R-93/03 et modifié par le Règlement COBAC R-2003/06) que
« les Etablissements de crédit sont tenus, dans les conditions
prévues au présent Règlement, de respecter en permanence
un ratio de couverture des risques, rapport entre le montant de leurs fonds
propres nets et celui de l'ensemble des risques de crédit qu'ils
encourent du fait de leurs opérations, au moins égal à
8% ». Ce règlement à pour objectif de proportionner les
crédits distribués par les établissements de crédit
à leur fonds propres. En clair, il ressort de ce règlement la
protection du déposant par l'obligation de l'apport personnel dans la
distribution des crédits.
Le règlement ci-dessus est appuyé par les
règlements relatifs à la division du risque et aux participations
dans le capital des entreprises par les banques. Ainsi, le Règlement
COBAC R-93/11 relatif aux Participations d'Etablissements de crédit dans
le Capital des entreprises limite les prises de participation des
établissements de crédit. Il en ressort que les participations
des Etablissements de crédit dans les entreprises sont
proportionnées à leur fonds propres. Selon le rapport de la
douzième assemblée annuelle du comité des superviseurs des
banques de l'Afrique de l'ouest et du centre, il ressort qu'en Afrique
centrale, dans le cadre du respect des normes de division des risques en 2006,
vingt quatre banques parviennent à respecter la limite globale (la somme
de tous les risques pondérés supérieurs à 15 % des
fonds propres ne doit pas excéder l'octuple des fonds propres nets), et
seulement neuf banques se conforment à la limite individuelle
(l'ensemble des risques pondérés encourus sur un même
bénéficiaire ne doit pas excéder 45 % des fonds propres
nets). Le ratio de division des risques a pour objectif de mettre en place une
règle de prudence dans la distribution des crédits par les
banques. Ceci dans le sens de diviser les risques et proportionner chacun d'eux
à l'assise financière de la banque afin d'être toujours en
mesure de faire face à la défaillance d'une contrepartie. On
retrouve ainsi, la règle qui consiste à « ne pas mettre
tous ses oeufs dans un même panier » (winton, 1999). Ce
règlement soutient la diversification du portefeuille de crédits,
qui a pour but la réduction du risque du portefeuille.
II 2 - la diversification du portefeuille de
crédits pour une réponse satisfaisante aux besoins de
l'économie
La diversification du portefeuille de crédits d'une
banque peut prendre plusieurs aspects. Ainsi, la diversification
géographique ou régionale permet à la banque de couvrir
spatialement l'économie. Il y a également la diversification
sectorielle qui permet de pourvoir aux besoins des différents secteurs
de l'économie. La banque pour satisfaire les besoins variés des
agents économiques, diversifie ses produits. La diversification des
produits a pour but non seulement la satisfaction du besoin des clients de la
banque, mais aussi l'amélioration de la performance de la banque.
La possibilité de vendre un ensemble de produits
diversifiés à un même client permet de réduire
l'asymétrie d'information entre la banque et le client, proposant ainsi
une meilleure évaluation du risque. La banque bénéficie
alors d'économies informationnelles et d'un effet de réputation.
De même, les informations obtenues par une banque suite à
l'exercice simultané de plusieurs activités peuvent servir pour
accomplir d'autres activités (Patry, 2002). Toutefois, les
résultats des études empiriques relatives aux arguments
théoriques en faveur d'une diversification sectorielle sont
contrastés et ne permettent pas de tirer des conclusions
définitives sur son existence ou non dans le secteur bancaire. Nous
constatons également, au vu de la littérature existante, une
argumentation préconisant la stratégie de la
spécialisation. En effet, de nombreuses études convergent vers le
bien fondé de la spécialisation et mettent en avant l'importance
de se concentrer sur les activités
« premières » (Hamel et Prahalad, 1990)12(*). Des études empiriques
relatives au secteur financier ont montré que le développement de
l'envergure conduit, en moyenne, à des pertes et que le recentrage et la
concentration des activités améliorent les performances des
firmes bancaires. Patry (2002) introduit une différenciation horizontale
fondée sur la substituabilité (complémentarité) des
produits bancaires.
Au regard de ce qui précède, et tenant compte
de l'efficience fonctionnelle c'est-à-dire celle qui stipule que le
marché répond de manière satisfaisante aux besoins de
l'économie, nous pouvons dire que la banque dirige l'épargne vers
les meilleurs opportunités d'investissement dans une économie.
Mais, elle ne peut remplir cette fonction que si elle est parfaitement
diversifiée. Ainsi, nous formulons l'hypothèse suivante :
Hypothèse 2 : la taille des
banques et les frais généraux réduisent l'effet de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité
bancaire au Cameroun.
En conclusion, dans ce chapitre il a été
question, de partir d'un ensemble des études empiriques
réalisées aussi bien dans les pays développés que
dans les pays en voie de développement, portant sur le portefeuille de
crédits. Ainsi, nous avons mis un accent sur l'impact de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité.
Dans la mesure où la gestion du portefeuille de crédits fait
l'objet de l'application de plusieurs théories, notre étude a
porté sur deux d'entre elles.
Conclusion première partie
Pour ce qui est de conclusion à la première
partie, il ressort que la littérature théorique et empirique
axée sur les déterminants de la rentabilité bancaire dans
les pays développés est riche. En ce qui concerne l'impact de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité, la
plupart des études effectuées sur ce sujet concernent les banques
des pays développés. En effet, il y a lieu de noter que plusieurs
variables affectent la rentabilité bancaire. Cependant, les
déterminants les plus significatifs ont été
regroupés en trois catégories, à savoir :
· Les déterminants managériaux ou
organisationnels (les charges d'exploitation bancaire, les crédits
bancaires, la taille des banques et les capitaux propres). C'est ici que
l'impact de la diversification du portefeuille de crédits est
appréhendé ;
· Les déterminants macro-financiers (la taille du
secteur bancaire et la concentration bancaire) ;
· Les déterminants macroéconomiques (la
croissance économique et l'inflation).
L'analyse théorique de la relation de la structure du
portefeuille de crédits sur la rentabilité bancaire montre qu'il
existe une relation positive entre ces deux concepts dans les économies
développées. Ainsi, il se pose donc la question de savoir si
cette relation est significative dans le contexte d'un pays
sous-développé comme le Cameroun ? La deuxième partie
de cette étude apportera des éléments de réponse.
DEUXIEME PARTIE
LA DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLE DE CREDITS :
UNE COMPOSANTE INSUFFISANTE DE LA RENTABILITE BANCAIRE AU CAMEROUN
Les années 80 ont été marquées,
dans la plupart des pays, par une accélération des processus de
libéralisation et de déréglementation financière
bouleversant ainsi l'environnement des banques et, plus
généralement, celui des établissements financiers. Ces
réformes en Afrique centrale, se sont traduites dans l'ensemble par la
liquidation des banques financièrement compromises, la recapitalisation
de celles qui présentaient des besoins en fonds propres, le
désengagement des pouvoirs publics du capital des banques au profit des
intérêts privés, l'harmonisation des normes prudentielles
et la création de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
(C.O.B.A.C) pour contrôler les banques en vue d'éviter les
irrégularités du passé.
La structure des systèmes bancaires a donc connu de
nombreux changements depuis les années quatre-vingt, aussi bien dans les
pays en développement que dans les pays développés. Ces
changements sont le fruit de l'adaptation des banques au nouvel ordre des
marchés financiers marqué par une ouverture des marchés
qui s'est traduite par une accentuation de la concurrence au niveau du secteur
financier. Le secteur financier est essentiel pour assurer une économie
saine et vigoureuse répondant aux besoins et aspirations des principaux
acteurs économiques. Il remplit un large éventail de fonctions
importantes pour l'économie. Les exigences des acteurs
économiques ont conduit à de nombreuses mutations au niveau des
prestations et des résultats bancaires. L'objet de cette partie est de
comprendre les comportements des banques camerounaises et l'impact de la
diversification de leurs produits sur les variations de la rentabilité
du secteur bancaire camerounais, ainsi que ses répercussions sur
l'ensemble de l'économie nationale.
Cette partie du travail qui considère les vertus de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité des
banques camerounaises comme insuffisants apportera quelques
éléments de réponse. Deux chapitres constituent cette
partie. Le premier passe en revue les effets de la diversification sur la
rentabilité bancaire au Cameroun. Le second présente les effets
de la taille des banques sur les vertus de la diversification du portefeuille
de crédits au Cameroun.
CHAPITRE 3 : LES EFFETS DE LA DIVERSIFICATION DU
PORTEFEUILLE DE CREDITS SUR LA RENTABILITE BANCAIRE AU CAMEROUN
La diversification des produits d'un établissement
bancaire peut améliorer la rentabilité de cet
établissement, lui permettant ainsi de compenser les pertes
éventuelles d'un secteur, d'un marché ou d'un produit, par des
gains dans d'autres (Patry, 2002). Autrement dit, au niveau
microéconomique, cette tendance repose sur une modification de la
définition du champ stratégique par les établissements
bancaires en termes d'activités, de produits, de
clients, de technologies ou de zones géographiques. Ainsi, après
avoir fait une analyse théorique de la relation portefeuille de
crédits diversifié et rentabilité bancaire, il
s'avère important, d'aborder la phase empirique qui cherche à
appréhender la contribution de la diversification du portefeuille de
crédits à l'explication de la rentabilité des banques. Ce
chapitre a pour but d'analyser cette relation dans le contexte camerounais.
Ainsi, avant de se pencher sur l'évaluation des facteurs explicatifs de
la rentabilité bancaire au Cameroun, il est important de s'appesantir
sur la méthode économétrique et la démarche
analytique nous permettant d'appréhender l'influence des charges sur la
diversification du portefeuille de crédits.
Section 1 : La démarche
économétrique et l'aspect analytique
La démarche scientifique et économétrique
de notre travail se caractérise par sa méthode de
vérification qui est esquissée par la modélisation. Cette
dernière est associée aux techniques d'analyse statistique pour
la réfutation de nos hypothèses. L'économétrie sert
ainsi à tester les théories économiques, à
prévoir les grandeurs économiques et à jeter les bases de
politique économique. Dans cette section nous présentons le
modèle par lequel nous appréhendons la capacité des
différentes variables à expliquer la rentabilité bancaire
d'une part et d'autre part le cadre d'analyse de ce modèle.
I - Présentation du modèle d'analyse
retenu
Le modèle d'analyse retenu est le modèle
linéaire général. Avant de spécifier le cadre de
l'analyse empirique, il est nécessaire de présenter le
modèle théorique de régression multiple ainsi que certains
outils statistiques d'analyse.
I 1 - le modèle de régression
multiple
La présentation du modèle de régression
multiple se limite ici à la définition des objectifs du
modèle et de son expression analytique.
La régression simple étudie un
phénomène économique à travers une liaison entre
deux variables quantitatives. Mais, de nombreux problèmes font
intervenir la nécessité de l'introduction de plusieurs variables
explicatives pour l'étude d'un phénomène
économique. Une variable endogène s'exprime alors en fonction de
plusieurs variables exogènes. La régression multiple correspond
alors à une généralisation à trois variables et
plus des méthodes de la régression simple. Ainsi, la
régression multiple vise à trouver l'équation de
régression qui explique le mieux le nuage des points dans l'espace
à n dimensions (n correspondant au nombre de variables), mais aussi
à exprimer la force globale de cette relation en utilisant le
coefficient de corrélation multiple. Le carré de ce dernier
correspond au coefficient de détermination qui traduit la qualité
de l'ajustement global. Plus le coefficient de détermination est
élevé et donc proche de un, plus la qualité de
l'ajustement est bonne. Il est important de ne pas confondre corrélation
et causalité. En effet, s'il existe un lien entre deux variables, cela
ne veut pas dire que l'une est la « cause » de l'autre.
Le modèle de régression multiple peut
s'exprimer de plusieurs manières : en coupe instantanée et
en série temporelle. Il repose sur des hypothèses stochastiques
et structurelles.
Les hypothèses stochastiques sont celles relatives aux
erreurs. Elles sont au nombre de cinq : les variables sont
observées sans erreur ; l'espérance mathématique de
l'erreur est nulle ; la variance de l'erreur est constante quelque soit la
période ; les erreurs sont indépendantes ; l'erreur est
indépendante des variables explicatives.
Les hypothèses structurelles sont celles relatives aux
variables. Elles sont : absence de colinéarité entre les
variables explicatives ; le nombre d'observations est au moins égal
au nombre de variables explicatives plus un (n supérieur ou égal
à k +1).
Dans le cadre de notre travail, le modèle de
régression multiple en série temporelle nous semble le plus
commode. La présentation des outils d'analyse de ce modèle est
donc d'une grande importance pour nous.
I 2 - les outils statistiques d'analyse
Le meilleur ajustement est la droite des moindres
carrés qui est la droite qui donne une valeur minimum à la somme
des carrés des distances de chacun des points du nuage à la
droite. Pour obtenir cette droite, il faut procéder par l'estimation du
modèle. Estimer un modèle, c'est déterminer la valeur de
ses paramètres. Pour affiner et compléter cette méthode
des moindres carrés, plusieurs tests statistiques sont utilisés
en l'occurrence le test de Fisher, le test de Student, le test de Durbin-Watson
et le test de CUSUM.
Le tableau d'analyse de la variance permet d'effectuer le test
de Fisher qui concerne la significativité globale du modèle. La
régression est jugée significative si la variabilité
expliquée est significativement différente de zéro (SCE
différente de zéro). Ce tableau permet de calculer le Fisher
empirique (F*) et de procéder au test de Fisher. Ce test peut être
formulé de la manière suivante :
H0 : â1 = â2
= â3 =..........= âk = 0 (tous les
coefficients sont nuls)
H1 : Il existe au moins un coefficient non
nul
L'hypothèse de la normalité des erreurs inclut
que : F* suit une loi de Fisher à k et n-k-1 degré de
liberté, c'est-à-dire F (k ; n-k-1) degré de
liberté. Il reste donc à comparer le Fisher empirique ou
calculé (F*) au Fisher théorique ou lu à (k ; n-k-1)
degré de liberté.
Si F* est supérieur à F lu, on rejette
l'hypothèse H0 et on conclut que le modèle est
globalement significatif. Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse
H0 et on conclut que le modèle n'est pas globalement
significatif. Ce test est un cas particulier du test d'hypothèses
linéaires (Doucouré, 2005).
Le test de Student est le test le plus usuel en matière
de test sur coefficient individuel. Il permet de tester la
significativité qu'une variable quelconque Xi exerce sur la
variable endogène Yi. En effet, ce test permet de voir
l'effet significatif d'une variable explicative sur la variable à
expliquer. Ce test peut être formulé de la manière
suivante :
H0 : âi = 0 contre
H1 : âi différent de 0
Le ratio de Student T* suit une loi de Student à
(n-k-1) degré de liberté. Il faut comparer alors le ratio de
Student à la valeur de Student théorique ou lue sur une table.
Si le ratio de Student est supérieur au Student lu, on
rejette l'hypothèse H0 et on conclut que la variable, en
question, explique bien la variable endogène et dans le cas contraire,
elle ne l'explique pas.
Le test de Durbin-Watson : ce test permet de
détecter une auto corrélation des erreurs d'ordre un. Il est
sensible à l'ordre des données, ce qui n'est pas le cas pour les
autres estimateurs. Le modèle doit comporter impérativement un
terme constant, le nombre d'observation doit être supérieur ou
égal à quinze (15) et la variable endogène ne doit pas
figurer parmi les variables explicatives. Si d1 < DW <
d2, le test n'est pas concluant. Si DW < d1, il existe
une auto-corrélation positive entre les erreurs. Si DW >
d2, il n'y a pas auto-corrélation positive. En pratique, on
considère qu'il n y a pas auto-corrélation positive lorsque DW
> 2.
Les tests de CUSUM sont des tests graphiques permettant
d'accepter ou non l'hypothèse de stabilité.
L'intérêt de ces tests réside dans le fait qu'ils
permettent d'étudier la stabilité d'une régression sans
définir à priori la date de rupture sur les coefficients. Ce test
résout le choix arbitraire du point de rupture du test de Chow. Si la
courbe sort du corridor, les coefficients du modèle sont instables. Si
la courbe ne sort pas du corridor, les coefficients du modèle sont
stables.
II - cadre d'analyse du modèle
En effet, il s'agit dans cette sous-section de procéder
à la construction des paramètres, ce qui consiste à
définir les variables et à présenter les données et
esquisser le modèle du travail, afin de circonscrire l'analyse. Tout ce
travail a pour but de conduire à la modélisation.
II 1 - la définition des variables
Le survol de la littérature théorique et
empirique sur les déterminants de la rentabilité bancaire et la
diversification du portefeuille de crédits, nous a permis de formuler
certaines hypothèses à propos des liens de causalités
possibles entre les facteurs explicatifs fondamentaux de la rentabilité
bancaire et la rentabilité des banques camerounaises. Au niveau de la
variable endogène et les variables organisationnelles ou
managériales, des hypothèses ont été
formulées. Ces hypothèses se présentent comme
suit :
Hypothèse 1 : la
diversification du portefeuille de crédits contribue significativement
à la rentabilité bancaire au Cameroun. C'est-à-dire qu'il
existe une relation positive et significative entre la distribution des
crédits et la rentabilité bancaire au Cameroun.
Hypothèse 2 : la taille
des banques et les frais généraux réduisent l'effet de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité
bancaire au Cameroun.
De ces différentes hypothèses, nous
définissons les variables du modèle de l'analyse. Ainsi, la
variable endogène est le Return On Asset (ROA) qui
représente le coefficient de rendement. Les variables exogènes
sont de trois types. Il y a d'abord les variables managériales ou
organisationnelles qui comportent les charges d'exploitation bancaire, les
capitaux propres, les différents crédits bancaires et la taille
de la banque. Les charges d'exploitation bancaire correspondent aux charges
issues de l'activité d'intermédiaire financier tant en ce qui
concerne la collecte des ressources et les interventions sur les marchés
de capitaux. Les intérêts et les charges assimilés en
constituent l'élément principal. Il s'agit des
intérêts versés aux apporteurs de ressources que sont les
déposants ou les souscripteurs de titre. Les capitaux propres ou fonds
propres représentent les fonds apportés par le ou les
propriétaires de l'entreprise (capital social) ainsi que les ressources
provenant de l'activité de l'entreprise et qui n'ont pas
été distribuées (ce sont les réserves,
bénéfices mis en réserve). Le crédit désigne
un acte de confiance se traduisant par un prêt en nature ou en
espèces consenti en contrepartie d'une promesse de remboursement dans un
délai généralement convenu à l'avance. Le
crédit implique donc une réputation de solvabilité, ce qui
permet de retrouver le sens de l'adage : « on ne
prête qu'aux riches », qui veut dire « on ne
prête qu'à ceux qui pourront rembourser ». La taille
renvoie à la dimension d'un sujet économique. De ce point de vue,
la taille des entreprises se diffère en fonction du nombre des
salariés. Il est possible de distinguer : la micro-entreprise qui
est sans salarié, avec pour seul travailleur le
propriétaire ; la très petite entreprise qui est une
entreprise de moins de 10 salariés ; la petite entreprise qui a 10
à 49 salariés ; la moyenne entreprise correspond à la
classe de 50 à 499 salariés ; et la grande entreprise ayant
500 salariés et plus.
Il y a, ensuite, les variables macro-financières
composées de la concentration bancaire, et de la taille du secteur
bancaire. La concentration peut être définie comme un processus
économique très général consistant dans
l'augmentation régulière de la dimension des entreprises d'une
économie. Il s'agit d'une augmentation de la sphère d'influence
économique, de la taille d'un centre par fusion, par fission
(création de filiales, succursales, prises de participation). C'est donc
un phénomène assez proche de la centralisation, mais se distingue
par le processus de la prise de décision. Le secteur regroupe l'ensemble
des entreprises qui ont la même activité principale, en
l'occurrence il s'agit du secteur bancaire.
Il y a, enfin, les variables macroéconomiques
constituées de la croissance économique et de l'inflation. La
croissance économique désigne l'augmentation sur une longue
période du produit intérieur brut réel. C'est un mouvement
global de progrès matériel, continu et uniforme, convergeant vers
la prospérité de l'économie. La croissance est une notion
quantitative qui se distingue du développement de nature qualitative,
mais les deux phénomènes sont liés. L'inflation est un
déséquilibre économique caractérisé par une
hausse générale, durable, cumulative et plus ou moins forte des
prix ou par l'allongement des délais de livraison ou des files d'attente
pour un grand nombre de produits dans les pays pratiquant la fixation
administrative des prix.
II 2 - présentation des données et
exposé du modèle
Les données des variables exogènes de
l'étude proviennent des données secondaires puisées dans
les bases des données de la COBAC, de la BEAC et de l'INS. Ces
données sont réparties en trois catégories notamment les
données des variables macroéconomiques, les données des
variables macro-financières et les données des variables
managériales.
Les données macroéconomiques concernent le taux
de croissance de l'économie et le taux d'inflation. Sur la base des
statistiques de ces données, il y a lieu de constater que la situation
macroéconomique du Cameroun a été
caractérisée au cours de la dernière décennie, par
un taux moyen de croissance réelle de 3,85 %. Ce taux relativement
faible est intervenu dans un contexte international marqué par une
amélioration sensible des termes de l'échange, résultant
essentiellement de la baisse du rythme d'accroissement de la production
pétrolière dans la CEMAC et ce, malgré la bonne tenue
d'ensemble du secteur non pétrolier. De même au cours de cette
décennie, le taux d'inflation en moyenne annuelle, s'est établi
à 2,51 %, chiffre inférieur à 3 % ; ce qui
témoigne de la bonne maîtrise de l'inflation par les
autorités monétaires. Les années 2006 et 2008 connaissent
des taux d'inflations record, ceci en raison essentiellement de l'ajustement
graduel au Cameroun des prix des hydrocarbures en fonction de
l'évolution des cours du pétrole brut sur les marchés
internationaux. Les taux d'inflation sont les plus bas en 2003 et 2004.
En ce qui concerne les données macro-financières
pour notre étude, nous nous limitons à la taille du secteur
bancaire et au degré de concentration bancaire. Le secteur bancaire
camerounais, le plus puissant de la CEMAC est moyennement concentré. En
effet, la concentration d'un marché peut être mesurée par
plusieurs indicateurs. L'un de ces indicateurs est le ratio de concentration ou
la somme des parts de marché (en pourcentage) des plus grandes
entreprises. Lorsque le ratio de concentration tend vers un (100 %), le
marché est fortement concentré. Plus particulièrement, la
concentration est jugée élevée dans un marché si le
ratio est supérieur à 65 %. L'examen minutieux de nos
données montre que la concentration bancaire au Cameroun rode autour de
50 %. On déduit donc que le marché bancaire camerounais est
moyennement concentré.
Les données managériales sont des données
relatives aux caractéristiques internes des banques. Elles regroupent
les statistiques des charges d'exploitation bancaire, des différents
crédits bancaires, des capitaux propres et de la taille de la
banque. Les frais généraux de l'ensemble des banques du Cameroun
se sont inscrits à la hausse au cours de cette décennie,
grâce notamment à la progression rapide des charges
générales d'exploitation et du nombre de personnes
employées par les banques camerounaises. L'évolution des
crédits bancaires confirme la tendance modérée
observée dans la distribution des crédits. Les fonds propres des
banques du Cameroun sont constitués pour plus de la moitié par le
capital. S'agissant de la taille, les banques poursuivent leur stratégie
d'augmentation de la taille. Un facteur particulièrement important de la
stratégie d'accroissement de la taille des banques est la volonté
d'extension du réseau de distribution à de nouvelles
régions, de nouvelles agences, de nouvelles associations, kiosques et
agents de vente directe, dans un souci de rapprochement de la banque de sa
clientèle et du grand public.
Pour l'estimation de la fonction de la rentabilité des
banques au Cameroun, le modèle à utiliser est une adaptation du
modèle utilisé par Hayden et al (2006) combiné à
celui de Mansouri et Afroukh (2008) c'est-à-dire une régression
multiple avec le ROA comme variable à expliquer, l'indice de
Hirsmann-Herfindal et d'autres éléments comme variables
explicatives. Ainsi, la même démarche et les mêmes
spécifications économétriques seront adoptées. La
période sur laquelle les données statistiques
agrégées sont observées (2000-2008, soit neuf
années), est relativement courte. Il y a lieu de noter donc que les
résultats de cette analyse seront issus de l'estimation
d'équations sur des données à fréquence
trimestrielle.
Le modèle utilisé ici pour estimer l'influence
des déterminants sélectionnés sur la rentabilité
bancaire au Cameroun peut être présenté sous la forme
suivante:
ROAt = â0 +
â1IHHPt + â2KXACTFt +
â3FGACTFt + â4LOGACTFt
+ â5INFt + â6ACTFPIBt +
â7CONCt + â8PIBt +
â9Riskt + åt
Avec :
ROA = (Return On Asset) variable
représentant la rentabilité ;
IHHP = l'indice de Hirschmann-Herfindahl qui
indique le niveau de diversification du portefeuille de
crédits ;
FGACTF = charges
générales/total actifs ;
KXACTF = capitaux propres/total
actifs ;
LOGACTF = log (total actifs) qui
représente la taille de la banque ;
INF = taux d'inflation ;
PIB = taux de croissance
économique ;
CONC = Somme des parts de marché des
banques les plus importantes, c'est-à-dire le ratio de concentration
bancaire ;
ACTFPIB = total actifs du secteur
bancaire/PIB, c'est-à-dire la taille du secteur bancaire
Risk = écart type de la
rentabilité, c'est-à-dire le risque du secteur bancaire.
Après la présentation de la démarche
économétrique, ce qui suit nous permet d'évaluer les
facteurs explicatifs de la rentabilité bancaire dans le contexte
camerounais.
Section 2 : Appréciation des facteurs
explicatifs de la rentabilité bancaire au Cameroun
L'estimation des facteurs explicatifs de la rentabilité
bancaire au Cameroun se fera par l'estimation de l'équation du rendement
des actifs. Mais avant l'estimation de ce modèle, notre attention
portera sur la trimestrialisation des données et la stabilité des
variables du modèle.
I - prolongement de la période et test de
normalité des variables du modèle
Par contrainte de la longueur de la période
d'étude, nous nous proposons d'accroître notre échantillon
en trimestrialisant les données. Cependant, il s'avère important
de présenter l'indice de Hirschman-Herfindal.
I 1 - présentation de l'indice de
Hirschman-Herfindal
Pour mesurer la diversification, nous utilisons l'indice de
Hirschman-Herfindahl. Cet indice est calculé comme la somme des
carrés de la fraction du poids d'un type de crédit sur le poids
total des crédits du portefeuille. On peut ainsi noter :
Où n est le nombre de différent type de
crédit d'un portefeuille de crédits et Xi mesure la
quantité de crédit i octroyée par le secteur bancaire.
Xi représente ainsi la quantité du crédit de
court terme, la quantité du crédit de moyen terme ou la
quantité du crédit de long terme. La plus petite et la plus
grande valeur possibles de l'indice de Hirschman-Herfindahl sont données
par 1/n = IHH et 1= IHH. Ainsi, en conclusion on aboutit
à la concentration du portefeuille de crédit sur un type de
crédit lorsque IHH est plus proche de un. Par contre, le
portefeuille est parfaitement diversifié lorsque IHH est
égale à 1/n.
L'indice de Hirschman-Herfindahl (IHH) peut
être aussi utilisé pour mesurer la concentration d'un
marché ou d'une entité dans un système. Il est égal
à la somme des carrés des parts de marché des entreprises
présentes sur le marché considéré. Pour son
interprétation, trois concepts sont habituellement retenues : le
marché à concentration faible, le marché moyennement
concentré et le marché à concentration
élevée. L'indice de Herfindahl-Hirschman est en effet fonction du
nombre d'entreprises présentes sur le marché, plus ce nombre
augmente, plus IHH diminue.
Dans notre cas, nous avons construit un indice de
Hirschman-Herfindahl pour la diversification du portefeuille de crédits
notée IHHP.
I 2 - trimestrialisation des données annuelles
et test de normalité
La période pour laquelle les données sont
disponibles étant relativement courte, la trimestrialisation des
données annuelles doit être menée afin d'accroître le
nombre d'observation. Nous recourons dans ce cadre à la formule
utilisée par Mansouri et Afroukh (2008). Pour chaque variable Z
annuellement observée, nous associons une quantité q
telle que:
(1) avec
Zt : la valeur à l'année courante,
Zt-1 : la valeur à l'année
antérieure,
Zt+1 : la valeur à l'année
ultérieure.
Les estimations des valeurs de la variable pour le premier
trimestre (T1), deuxième trimestre (T2),
troisième trimestre (T3) et quatrième trimestre
(T4) seront conduites comme suit:
T1 = 4[Zt/q].[(Zt-1) +
0,625Zt - 0,625(Zt-1)] (2)
T1 : la valeur au premier trimestre
T2 = 4[Zt/q].[(Zt-1) +
0,875Zt - 0,875(Zt-1)] (3)
T2 : la valeur au deuxième trimestre
T3 = 4[Zt/q].[Zt +
0,125(Zt+1) - 0,125Zt ] (4)
T3 : la valeur au troisième
trimestre
T4 = 4[Zt/q].[Zt +
0,375(Zt+1) - 0,375Zt ] (5)
T4 : la valeur au quatrième
trimestre
Au lieu de travailler sur une durée limitée
à neuf ans, il est possible de prolonger cette durée et avoir
324 observations soit (4 x 9 x 9). Autrement dit, la trimestrialisation nous
permettra de passer de neuf ans à 36 trimestres (4 x 9) et enfin
à 324 observations (36 x 9), ce qui correspond à la
multiplication du nombre de trimestres par le nombre des variables, les
trimestres variant de T1 :2000 à T4 :2008.
En ce qui concerne la normalité des termes d'erreur,
l'hypothèse de normalité de ces termes joue un rôle
essentiel car elle va préciser la distribution statistique des
estimateurs. C'est donc grâce à cette hypothèse que
l'inférence statistique peut se réaliser. L'hypothèse de
normalité peut être testée sur les variables du
modèle ou sur les termes d'erreur du modèle (Doucouré,
2005). Le test d'hypothèse est le suivant :
H0 : X suit une loi normale N(m, ó)
H1 : X ne suit pas une loi normale N(m,
ó)
La règle de décision est :
- On accepte l'hypothèse de normalité si la
statistique de Jarque-Bera est inférieure à 5,99.
- On rejette l'hypothèse de normalité si la
statistique de Jarque-Bera est supérieure à 5,99.
On peut aussi se baser sur la règle de décision
suivante :
- Au seuil de 5%, on accepte l'hypothèse de
normalité dès que la valeur de la probabilité est
supérieure à 0,05.
- Au seuil de 5%, on rejette l'hypothèse de
normalité dès que la valeur de la probabilité est
inférieure ou égale à 0,05.
En ce qui concerne notre étude, l'annexe numéro
2 résume le test de normalité des différentes variables.
De ce tableau, on constate que toutes les séries (ROA,
IHHP, KXACTF, FGACTF, LOGACTF,
INF, ACTFPIB, CONC, PIB,
Risk) suivent une loi normale sur la période
d'étude.
II - stationnarité des variables et estimation du
modèle de la rentabilité bancaire
Pour nos estimations, nous utilisons le modèle
suivant avec les mêmes spécifications que
précédemment:
ROAt = â0 +
â1IHHPt + â2KXACTFt +
â3FGACTFt + â4LOGACTFt
+ â5INFt + â6ACTFPIBt +
â7CONCt + â8PIBt +
â9Riskt + åt
Avant de s'appesantir sur les résultats de
l'estimation de l'équation du rendement des actifs, il est
nécessaire d'examiner la stationnarité des différentes
variables de l'équation du rendement des actifs bancaires au Cameroun
sur la période de l'étude.
II 1 - les résultats des tests de
stationnarité
L'analyse graphique de certaines séries fait ressortir
qu'elles ne sont pas stationnaires. Ainsi, il s'avère nécessaire
de faire le test de la racine unitaire de toutes ces séries. Pour besoin
de clarté, les tests de stationnarité (Augmented Dickey-Fuller,
ADF) effectués sur ces différentes variables sont
résumés dans le tableau 3.
Tableau 3 : résultats des tests de racine
unitaire (ADF)
|
Test de racine unitaire avec un retard
|
En niveau
|
En différence
|
Conclusion
|
Valeur
|
Avec
|
Valeur
|
Ordre de différence
|
Avec
|
Empirique
|
Théorique
|
Constante
|
Trend
|
Empirique
|
Théorique
|
Constante
|
Trend
|
|
ROA
|
|
|
|
|
-4.8814
|
-3.5514
|
1
|
Oui
|
Oui
|
I(1)
|
IHHP
|
|
|
|
|
-2.5820
|
-1.9526
|
4
|
Non
|
Non
|
I(4)
|
KXACTF
|
|
|
|
|
-1.9591
|
-1.9517
|
2
|
Non
|
Non
|
I(2)
|
FGACTF
|
|
|
|
|
-5.9026
|
-3.5614
|
3
|
Oui
|
Oui
|
I(3)
|
LOGACTF
|
|
|
|
|
-4.4806
|
-3.5867
|
7
|
Oui
|
Oui
|
I(7)
|
INF
|
-4.8574
|
-3.5468
|
Oui
|
Oui
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
ACTFPIB
|
-3.3163
|
-1.9510
|
Non
|
Non
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
CONC
|
|
|
|
|
-4.0533
|
-3.5670
|
4
|
Oui
|
Oui
|
I(4)
|
PIB
|
-4.2641
|
-3.5468
|
Oui
|
Oui
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
Risk
|
|
|
|
|
-5.0278
|
-3.5614
|
3
|
Oui
|
Oui
|
I(3)
|
Source : construction de l'auteur à partir des
rapports annuels COBAC, 2000-2008
Le tableau 3 montre que pour les variables ROA, IHHP,
KXACTF, FGACTF, LOGACTF, CONC et Risk, les données sont
stationnaires en différence. Tandis que pour les variables INF,
ACTFPIB et PIB les données sont stationnaires en niveau.
Le degré de significativité est de 5%.
On peut ainsi, récrire notre équation du
rendement des actifs de la façon suivante :
(ROA1)t = â0 +
â1(IHHP4)t +
â2(KXACTF2)t +
â3(FGACTF3)t +
â4(LOGACTF7)t + â5INFt
+ â6ACTFPIBt +
â7(CONC4)t + â8PIBt +
â9(Risk3)t + åt
Avec
ROA1 = dérivé première de ROA,
c'est-à-dire D(ROA,1) ;
IHHP4 = dérivé quatrième de IHHP,
c'est-à-dire D(IHHP,4) ;
KXACTF2 = dérivé deuxième KXACTF,
c'est-à-dire D(KXACTF,2) ;
FGACTF3 = dérivé d'ordre trois de FGACTF,
c'est-à-dire D(FGACTF,3) ;
LOGACTF7 = dérivé d'ordre sept de LOGACTF,
c'est-à-dire D(LOGACTF,7) ;
CONC4 = dérivé quatrième de CONC,
c'est-à-dire D(CONC,4) ;
Risk3 = dérivé troisième de Risk,
c'est-à-dire D(Risk,3).
Après avoir rendu les variables stationnaires, il est
opportun d'analyser l'impact de la prise en compte des charges sur l'effet
rentabilité de la diversification du portefeuille de crédits.
II 2 - l'analyse des résultats des estimations
et de l'intérêt de la prise en compte des frais
généraux dans le modèle
Pour appréhender l'effet des charges sur la relation
portefeuille de crédits diversifié et rentabilité
bancaire, il est nécessaire de présenter d'abord les
résultats des différentes estimations avant de les
interpréter. Le tableau 4 résume les différentes
estimations.
Tableau 4 : Récapitulatif des
résultats
Estimations
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
C
|
8.73E-05 (0.152576)*
|
2.28E-05 (0.040105)
|
-2.10E-05 (-0.037133)
|
IHHPt
|
0.004469 (0.327984)
|
0.014656 (1.683919)
|
0.017287 (2.093443)
|
KXACTFt
|
0.059171 (1.370249)
|
0.074995 (1.877486)
|
0.080683 (2.044946)
|
FGACTFt
|
0.198470 (0.972470)
|
|
|
LOGACTFt
|
-0.000471 (-1.781862)
|
-0.000668 (-3.934491)
|
-0.000696 (-4.173046)
|
INFt
|
8.13E-05 (3.049296)
|
8.23E-05 (3.093779)
|
8.32E-05 (3.133760)
|
ACTFPIBt
|
-0.007244 (-2.947055)
|
-0.007038 (-2.877894)
|
-0.006872 (-2.820886)
|
CONCt
|
7.23E-05 (0.742725)
|
7.73E-05 (0.795942)
|
5.39E-05 (0.574340)
|
PIBt
|
0.000311 (4.880711)
|
0.000317 (5.014062)
|
0.000319 (5.060607)
|
Riskt
|
-0.176354 (-1.008139)
|
-0.169220 (-0.969527)
|
|
R²
|
0.949423
|
0.946905
|
0.944410
|
R² ajusté
|
0.925465
|
0.925668
|
0.925880
|
F (prob)
|
39.62927 (0.000000)
|
44.58577 (0.000000)
|
50.96655 (0.000000)
|
DW
|
0.890045
|
0.946583
|
0.980516
|
Sources : construction de l'auteur à partir des
rapports annuels COBAC, 2000-2008
Note : (*) = t de Student calculé
- estimation 1 : régression avec toutes les
variables stationnaires
- estimation 2 : régression sans la variable
FGACTF
- estimation 3 : régression sans la variable
FGACTF et Risk
Les résultats de notre modèle empirique
résumés dans les tableaux 4 montrent en allant dans le sens de
notre hypothèse une, que le volume des crédits distribués
(IHHP) est favorable à la rentabilité des banques. Mais
cette contribution de la distribution des crédits à la
rentabilité bancaire au Cameroun est non significative [t-Student
calculé (0,328) est inférieur au t-Student lu (2,093) au seuil de
5%]. Ainsi, une hausse de la diversification du portefeuille de crédits
bancaires d'un point de pourcentage des actifs induirait une
amélioration de la rentabilité des banques d'environ 0,004 point
de pourcentage des actifs. Ceci nous fait dire que, l'hypothèse de la
relation positive entre la distribution de crédits et la
rentabilité est confirmée, mais la question de la
significativité de cette relation reste encore pendante. De plus, on
constate qu'en tenant compte de la variable frais généraux
(fgactf) qui représente les charges, aucune variable
managériale explique significative la rentabilité. On constate
qu'il existe une relation négative entre la taille des banques
(logactf), comme variable organisationnelle, et la rentabilité
des actifs. Une hausse de la valeur des actifs de 1% entraînerait une
dégradation des rendements bancaires d'environ 0,0005 point de
pourcentage des actifs. La tendance à améliorer le niveau
d'économies d'échelle est source de charges et a tendance
à diminuer les profits (Mansouri et Afroukh, 2008). Du reste, notre
résultat empirique cadre partiellement avec notre hypothèse deux
(La taille des banques réduit l'effet de la diversification du
portefeuille de crédits et affecte négativement la
rentabilité bancaire) et la théorie économique qui
prédit que les économies d'échelle ont des effets
stimulants sur les profits des petites banques et un impact négatif sur
la profitabilité des banques à grande taille (Hayden et al,
2006). L'étude empirique de l'impact d'autres variables sur ces
variables managériales est alors d'une grande importance.
L'étude empirique de l'impact de l'environnement
macro-financier sur la rentabilité des actifs des banques camerounaises
induit des résultats mitigés (tableaux 4). Suivant nos
estimations, la taille du secteur bancaire (actfpib) n'est pas
favorable à l'augmentation de la rentabilité bancaire,
suggérant qu'en général, les économies
d'échelle ne sont pas favorables à l'amélioration de la
rentabilité des banques. Comme on peut le comprendre à travers le
tableau 4, une hausse de l'actif consolidé des banques camerounaises
d'un point de pourcentage du PIB entraînerait une baisse du
résultat net bancaire d'environ 0,007 point de pourcentage des actifs.
Puisque les banques camerounaises regorgent de liquidités
sous-exploitées dans un contexte où les demandes de
crédits sont assujetties à des garanties draconiennes, les
possibilités d'amélioration de la rentabilité globale ne
seront que limitées. Une banque est capable d'élargir sa part de
marché si ses produits sont différenciés de ceux de ses
concurrents. L'occupation de la part majeure du marché bancaire par un
nombre restreint d'acteurs bancaires a un effet stimulant sur la
rentabilité bancaire au Cameroun. En effet, selon nos estimations
empiriques (tableaux 4), une intensification de la concentration d'un point de
pourcentage du total des actifs du système bancaire entraînerait
une amélioration presque nulle de la rentabilité des banques en
pourcentage des actifs.
Le risque (Risk) pris par l'octroie de
crédits a un impact négatif sur la rentabilité bancaire au
Cameroun.
Enfin, en ce qui concerne les variables
macro-économiques, la croissance économique et l'inflation
semblent affecter positivement le rendement sur actifs des banques. La
croissance économique (pib) du pays a d'importantes incidences
positives, sur la performance des secteurs d'activité, y compris le
secteur bancaire. Ainsi, une croissance du PIB réel de un pourcent
induirait une amélioration de la rentabilité bancaire de 0,0003
point de pourcentage des actifs. Il semble que les banques camerounaises ont
profité de la restructuration de l'économie nationale par des
politiques de réformes structurelles du secteur (Avom et Eyeffa, 2007)
et l'introduction de nouvelles techniques et technologies en vue
d'améliorer les niveaux de bancarisation qui sont encore à des
niveaux faibles. L'inflation (inf) a un impact positif. Les tensions
inflationnistes produisent une extension et une surévaluation des
charges bancaires, mais ce sont les déposants et les emprunteurs qui
supportent de telles charges en dernier ressort. L'inflation entraîne
plus de charges d'investissement mais également des taux de
crédit élevés et donc plus de revenus
d'intérêt et de profits (Mansouri et Afroukh, 2008).
Le tableau 4 nous montre que lorsqu'on ne prend pas en compte
les charges (fgactf) en considérant que les banques
transfèrent leurs charges à la clientèle, le nombre des
variables qui expliquent significative la rentabilité passe alors de
trois (inf, actfpib et pib) à quatre (logactf,
inf, actfpib et pib). Lorsqu'on enlève la variable
Risk du modèle, ce nombre s'améliore et la variable
représentant le portefeuille de crédits diversifié devient
significatif. Ainsi, ceci nous semble dire que les charges et le risque de
distribution des crédits réduisent la capacité de la
diversification du portefeuille de crédits à maximiser la
rentabilité. Ceci confirme la deuxième partie de notre
hypothèse deux.
On constate à la lecture du tableau 4 que pour toutes
les estimations, la qualité de l'ajustement est bonne (les R² et
les R² ajustés sont proches de un). En ce qui concerne la
significativité des différents modèles, les tests de
Fisher nous montrent que tous sont significatifs, car les statistiques F de
Fisher calculées sont supérieures à celles lues sur la
table de Fisher. Le test de CUSUM square fait pour la première
régression (annexe 6) nous montre que tous les coefficients du
modèle sont stables, car la courbe ne sort pas du corridor. En ce qui
concerne l'auto-corrélation des erreurs, les tests de Durbin-Watson
montrent qu'il n'y a aucune corrélation entre les erreurs, car pour
toutes ces estimations on a d1 < DW < d2. Le test
d'hétéroscédasticité (annexe 5) montre que les
estimations obtenues sont optimales.
En résumé, nous avons eu dans ce chapitre
à développer le modèle nous permettant
d'appréhender les relations existant entre les variables d'une
manière empirique. Nous utilisons la régression multiple pour ce
modèle. Il est nécessaire de passer à l'étude
empirique de l'impact d'autres variables sur la variable rentabilité.
CHAPITRE 4 : LA SENSIBILITE DES RESULTATS
BANCAIRES A LA TAILLE DES BANQUES
Après avoir spécifié le modèle
à utiliser et analyser les données, il est important de passer
à l'estimation du modèle nous permettant d'apprécier
l'impact d'autres variables. Les implications d'une recherche comme celle-ci
dépendent de la bonne interprétation des résultats des
tests. Le volet empirique étant considéré comme
l'étape importante d'une recherche, il se dégage ainsi plusieurs
constats. L'objet de ce chapitre est d'évaluer les effets de la taille
des banques et du risque de crédit sur la contribution de la
diversification du portefeuille de crédits à l'explication de la
rentabilité bancaire au Cameroun. Après une description de
l'évolution des facteurs explicatifs de la rentabilité, nous
analyserons les résultats du modèle en tenant compte de
l'influence de la taille des banques, du risque et exposerons les implications
permettant d'améliorer la rentabilité bancaire au Cameroun par la
diversification du portefeuille de crédits.
Section 1 : l'impact de la taille des banques sur
les vertus de la diversification du portefeuille de crédits au
Cameroun
Cette section a pour objet d'analyser les effets des
déterminants de la rentabilité bancaire, mesurée par le
rendement des actifs bancaires. Suite à l'estimation du modèle
économétrique, il convient de passer à l'analyse des
résultats. Ainsi, il est important de présenter les
différents résultats afin d'en tirer une conclusion.
I - présentation des résultats et
appréciation des différents coefficients
Dans cette sous-section, il est question de présenter
les résultats de nos différentes estimations avant
d'apprécier les signes des différents coefficients.
I 1 - les résultats de l'estimation de
l'équation de la rentabilité bancaire
Les résultats de l'estimation sur Eviews de
l'équation du rendement sur actif (ROA) sont donnés dans le
tableau 5.
Tableau 5 : Les résultats des estimations
sous contrainte de la taille des banques
Estimations
|
(1)
|
(4)
|
(5)
|
C
|
8.73E-05 (0.152576)*
|
0.000319 (0.383188)
|
0.000507 (0.561180)
|
IHHPt
|
0.004469 (0.327984)
|
-0.027168 (-5.178050)
|
-0.029481 (-5.248060)
|
KXACTFt
|
0.059171 (1.370249)
|
-0.074214 (-1.499476)
|
-0.100312 (-1.908142)
|
FGACTFt
|
0.198470 (0.972470)
|
0.843605 (4.840540)
|
1.025676 (6.028674)
|
LOGACTFt
|
-0.000471 (-1.781862)
|
|
|
INFt
|
8.13E-05 (3.049296)
|
3.47E-05 (0.965160)
|
3.83E-05 (0.979029)
|
ACTFPIBt
|
-0.007244 (-2.947055)
|
-0.005389 (-1.576571)
|
-0.005886 (-1.582770)
|
CONCt
|
7.23E-05 (0.742725)
|
0.000131 (0.991669)
|
0.000141 (0.979898)
|
PIBt
|
0.000311 (4.880711)
|
0.000166 (2.047012)
|
0.000138 (1.576316)
|
Riskt
|
-0.176354 (-1.008139)
|
-0.474865 (-2.348372)
|
|
R²
|
0.949423
|
0.895701
|
0.870693
|
R² ajusté
|
0.925465
|
0.859423
|
0.832978
|
F (prob)
|
39.62927 (0.000000)
|
24.68999 (0.000000)
|
23.08633 (0.000000)
|
DW
|
0.890045
|
0.942476
|
1.037400
|
Sources : construction de l'auteur à partir des
rapports annuels COBAC, 2000-2008
Note : (*) = t de Student calculé
- estimation 1 : régression avec toutes les
variables stationnaires
- estimation 4 : régression sans la variable
LOGACTF
- estimation 5 : régression sans la variable
LOGACTF et Risk
Pour les différentes estimations, nous utilisons les
mêmes variables que précédemment. C'est pourquoi, nous ne
revenons plus sur les tests de normalité et de stationnarité.
Ainsi, après avoir présenté les résultats, il est
opportun pour nous d'apprécier les différents coefficients.
I 2 - Appréciation des signes des
coefficients
Les signes attendus des coefficients â1,
â2, â5, â7 et
â8 sont positifs et â3, â4,
â6 et â9 sont négatifs, car la
relation théorique entre la rentabilité bancaire et les variables
représentant le portefeuille de crédits diversifié, les
capitaux propres, l'inflation, la concentration bancaire et la distribution des
richesses est positive. Par contre, théoriquement la relation qui
prévaut entre la rentabilité et les frais généraux,
la taille des banques, la taille du secteur bancaire et le risque est
négative. Ainsi, il est important d'apprécier ces
différents signes dans le contexte de notre étude.
En ce qui concerne les résultats de notre étude
empirique les signes des différents coefficients varient avec les
variables prises en compte dans le modèle. Ainsi, on constate à
la lecture du tableau 5 que selon l'estimation un les signes de coefficients
des variables de la diversification du portefeuille de crédits, des
capitaux propres, de l'inflation, de la concentration bancaire et de la
distribution des richesses sont positifs, ce qui va dans le même sens que
les prédictions de la théorie. De même la taille des
banques, la taille du secteur bancaire et le risque ont des coefficients des
signes négatifs, ce qui confirme aussi les prédictions
théoriques. Mais par contre le signe du coefficient des frais
généraux contredit la prédiction théorique. Cette
dernière variable est non significative dans l'explication de la
rentabilité. Ce résultat suggère que les
établissements bancaires camerounais maîtrisent leurs
dépenses. Une politique de dépenses élevées
associée à un niveau de rentabilité proportionnellement
plus élevé est souhaitable en matière de gestion bancaire.
Selon Mansouri et Afroukh (2008) un niveau du coefficient d'exploitation de
l'ordre de 70% est une norme maximale qu'il ne faut pas dépasser pour
avoir de meilleurs résultats d'après les experts du
contrôle de gestion bancaire. Autrement dit, des frais d'exploitation
élevés auront l'effet de produire des marges
d'intérêt croissantes. Ces résultats indiquent que les
banques camerounaises transfèrent une part de leurs dépenses
à la charge de leurs emprunteurs et déposants. Les
différences dans les charges d'exploitation peuvent entraîner, de
ce fait, des différences dans le volume des affaires ou dans la gamme et
la qualité des services offerts. La réalisation des
résultats bancaires excédentaires devrait être, suivant nos
résultats, stimulée par une augmentation du niveau des charges
générales d'exploitation.
Nous remarquons que pour les estimations 4 et 5
présentées dans le tableau 5, l'absence de la variable
logactf représentant la taille des banques a un impact sur les
signes des coefficients des variables ihhp qui indique le niveau de
diversification du portefeuille de crédits et kxactf qui
représente les capitaux propres. En effet, on constate que les signes de
ces coefficients deviennent contradictoires aux prédictions
théoriques. Ce changement de signe montre l'importance de la prise en
considération de la taille des banques dans le processus de la
diversification.
L'appréciation des signes des différents
coefficients, nous a permis d'appréhender le sens de l'influence des
différents déterminants sur la rentabilité. Ainsi, il est
donc nécessaire d'analyser la capacité à expliquer la
rentabilité de toutes ces variables.
II - la capacité des différentes variables
à expliquer la rentabilité bancaire au Cameroun en absence de la
variable taille des banques
Analyser la contribution des différents facteurs
à l'explication de la rentabilité bancaire, revient à
analyser tour à tour la contribution des variables organisationnelles,
variables macroéconomiques et les variables macro-financières.
II 1 - l'effet des variables managériales
L'analyse de la capacité contributive des facteurs
organisationnels à l'explication de la rentabilité bancaire,
passe par l'analyse de la contribution des charges d'exploitation
bancaire, des capitaux propres et de la distribution des
crédits bancaires sur la rentabilité bancaire.
Les résultats empiriques ressortis de nos estimations
et résumés dans le tableau 5, donnent en ce qui concerne la
robustesse d'explication des variables managériales des portées
différentes en absence de la variable taille des banques
(logactf). En effet, nous constatons qu'au niveau de l'estimation 4
c'est-à-dire estimation sans la variable logactf, il y a trois
variables (ihhp, fgactf et risk) qui ont une statistique de
Student calculée (respectives -5,178050 ; 4,840540 ;
-2,348372) supérieure en valeur absolue à la statistique lue sur
la table de Student au seuil de 5% avec un degré de liberté de
23 (2,069). Ainsi, sans tenir compte des signes des coefficients de ces
différentes variables, il est clair que ce sont celles là qui
expliquent significativement la rentabilité bancaire si nous ne tenons
pas compte de la taille des banques.
L'étude empirique de l'impact du non prise en compte du
risque et de la taille des banques dans le modèle (estimation 5),
aboutit à une réduction du nombre des variables qui expliquent
significative la rentabilité. Ainsi, pour cette estimation nous
constatons qu'il n'y a que la diversification du portefeuille de crédits
et les frais généraux (ihhp et fgactf) qui sont
significatifs dans l'explication de la rentabilité bancaire au Cameroun.
Ceci explique l'importance de la prise en considération du risque dans
le secteur bancaire. De plus, nous constatons que lorsque le manager ne tient
pas compte de la taille de sa structure et du risque, la diversification de son
portefeuille de crédits au lieu de stimuler sa rentabilité aura
plutôt un effet contraire.
Après avoir, interpréter la capacité
à expliquer des variables managériales, il est aussi important
d'appréhender l'impact des autres variables
II 2 - l'impact des facteurs macroéconomiques et
macro-financiers sur la rentabilité bancaire
L'étude empirique de l'impact de l'environnement
macro-financier sur la rentabilité des actifs des banques camerounaises
a également induit des résultats mitigés (tableaux 5).
Suivant nos estimations, la taille du secteur bancaire
(actfpib) n'est pas favorable à l'augmentation des profits
bancaires, suggérant qu'en général, les économies
d'échelle ne sont pas favorables à l'amélioration de la
profitabilité des banques. Comme on peut le comprendre à travers
les estimations 4 et 5, une hausse de l'actif consolidé des banques
camerounaises d'un point de pourcentage du PIB entraînerait une baisse du
résultat net bancaire d'environ 0,05 point de pourcentage des actifs.
Puisque les banques camerounaises regorgent de liquidités
sous-exploitées dans un contexte où les demandes de
crédits sont assujetties à des garanties draconiennes, les
possibilités d'amélioration de la rentabilité globale ne
seront que limitées. Une banque est capable d'élargir sa part de
marché si ses produits sont différenciés de ceux de ses
concurrents. Mais, ce rapport positif entre la part de marché
(conc) et la rentabilité (roa) peut faire
défaut si la demande de marché est peu proportionnelle à
la taille de la banque (Mansouri et Afroukh, 2008). Suite à cette
réalité, la politique de la concurrence au sein du secteur
bancaire n'aurait probablement aucun effet stimulant sur les profits.
L'occupation de la grande part du marché bancaire par un nombre
restreint d'acteurs bancaires (mouvements de concentration - conc -) a
un effet stimulant presque nul sur les profits bancaires au Cameroun. En effet,
selon nos estimations empiriques (tableaux 5), une intensification de la
concentration d'un point de pourcentage du total des actifs du système
bancaire entraînerait une amélioration de la rentabilité
des banques d'environ 0,0001 point de pourcentage des actifs. Les statistiques
de Student de ces différentes variables montrent qu'elles n'expliquent
pas significativement la rentabilité bancaire au Cameroun.
Enfin, en ce qui concerne les variables
macro-économiques, la croissance économique et l'inflation
semblent affecter positivement le rendement sur actifs des banques. La
croissance économique (pib) du pays influence positivement la
performance des secteurs d'activité, y compris le secteur bancaire. Une
croissance du PIB réel d'un pourcent induirait une amélioration
de la rentabilité bancaire de 0,0002 point de pourcentage des actifs
(voir tableau 5). La restructuration du secteur financier et l'introduction de
nouvelles techniques et technologies semblent profiter aux banques
camerounaises en vue d'améliorer les niveaux de bancarisation. L'impact
positif de l'inflation (inf) va dans le sens de la prédiction
théorique. Une hausse du taux d'inflation entraînerait une
amélioration du rendement bancaire. L'augmentation du niveau
général des prix permet aux établissements bancaires de
réaliser des profits substantiels. Les tensions inflationnistes
produisent une extension et une surévaluation des charges bancaires,
mais ce sont les déposants et les emprunteurs qui supportent de telles
charges en dernier ressort. L'inflation entraîne plus de charges
d'investissement mais également des taux de crédit
élevés et donc plus de revenus d'intérêt et de
profits.
L'étude de l'impact de la taille sur le modèle
de la rentabilité, nous a permis de prendre connaissance de la
capacité à expliquer la rentabilité de toutes ces
variables. Ainsi, il nous semble opportun de tirer les enseignements de notre
modèle.
Section 2 : les enseignements du modèle de
la rentabilité bancaire au Cameroun
Cette deuxième section a pour objet de tirer des
leçons de l'évaluation des effets des déterminants de la
rentabilité bancaire sur cette dernière. Ladite évaluation
va se faire sur la base des résultats de l'estimation de
l'équation de la rentabilité bancaire. La présente section
est subdivisée en deux points. Le premier présente l'impact des
éléments de la marge d'intermédiation sur la
rentabilité bancaire. Le deuxième examine le rationnement du
crédit et l'efficience du marché bancaire camerounais.
I - les vertus de la bonne tenue des
éléments de la marge d'intermédiation et la
rentabilité bancaire au Cameroun
Les résultats empiriques des facteurs
managériaux sont exposés en examinant successivement l'impact de
la distribution des crédits bancaires et des frais d'exploitation
bancaire. Les moyens d'action pour accroître les marges bancaires et les
profits, et partant la rentabilité des banques camerounaises, passent
par la bonne tenue des éléments de la marge
d'intermédiation.
I 1 - L'attitude de la rentabilité bancaire face
à la diversification du portefeuille de crédits
Au Royaume-Uni, après avoir accusé un net
ralentissement jusqu'en 1993, le crédit redémarre à partir
de 1994, tiré par une demande interne relativement soutenue. La demande
de crédit est restée forte, enregistrant des taux de croissance
compris entre 7 et 8%13(*)
suivant les années. Le crédit à la consommation, dont le
taux annuel de croissance dépasse 10% depuis 1995, en fut la composante
la plus dynamique. La consommation des ménages a enregistré une
accélération presque permanente durant les années 90,
atteignant une progression de près de 4% en 1999. En revanche,
après une forte accélération entre 1992 et 1998,
l'investissement a manifesté des signes d'essoufflement en 1999. Le
produit net bancaire des banques britanniques a doublé entre 1992 et
1999 (+103,6%, soit +10,7% par an), tiré par la forte croissance de la
marge d'intérêts (+11,5% par an) et, dans une moindre mesure, des
commissions (+9,7% par an), lesquelles sont tirées par la bonne tenue du
crédit. Si l'amélioration de la situation des emprunteurs,
devenus plus sensibles aux conditions proposées, a exercé une
pression à la baisse sur les marges d'intérêts en
début de période, l'impact négatif de cette
dernière sur le produit bancaire fut compensé par la faible
répercussion de la baisse des taux directeurs sur les taux
débiteurs au début des années 90. Tous ces brillants
résultats demeurent fondés, pour l'essentiel, sur les volumes des
encours de crédits et de dépôts. Ainsi, il ressort de
l'expérience britannique des années 90 que la bonne tenue du
crédit est une composante fondamentale de l'amélioration des
marges bancaires. Les banques camerounaises peuvent se servir de cette
expérience pour redorer leur blason.
En fait, les banques camerounaises hésitent à
distribuer des crédits par crainte de ne pas recouvrir les fonds
distribués et tomber ainsi dans la crise d'illiquidité. La nature
des dépôts à majorité de court terme oblige les
banques à ne pas prendre le risque de s'engager dans des financements
à moyen et à long terme et à assurer des fonds de garantie
afin de pouvoir faire face à d'éventuelles faillites. De plus, la
faible demande du marché camerounais, due essentiellement au faible
pouvoir d'achat des ménages, image de l'insolvabilité, accentue
le risque pour ces institutions et limite la politique du crédit. Les
niveaux encore élevés des taux de crédit accentuent ce
phénomène. Cette réalité peut être
ajoutée à un faible encouragement de l'épargne, dû
à des taux d'intérêt sur les dépôts encore
faibles et, jusqu'à une date récente, à des frais de
dossier plus ou moins élevés. Toutes ces pesanteurs
relèvent du déficit de confiance. La modification du comportement
d'offre de crédit peut également provenir de la capacité
des intermédiaires à se diversifier. Depuis la théorie de
la délégation des coûts de contrôle (Diamond, 1984),
nous savons que la construction d'un portefeuille de crédits
parfaitement diversifié permet à une banque de réaliser
son activité d'intermédiation en assurant une
rémunération certaine aux déposants. Ainsi, la taille
croissante d'une banque engendre une réduction du risque de
crédit. Néanmoins, la présence d'une composante
systématique dans le risque de crédit empêche une parfaite
diversification des portefeuilles de crédits. Lorsqu'une parfaite
diversification du portefeuille de crédits est impossible, Winton (1999)
soutient que le capital détenu par les intermédiaires permet
d'absorber les pertes éventuelles liées à
l'activité de crédits. En effet, les relations entre les banques
et leur clientèle ne peuvent pas être profitables aux deux
parties, dans un environnement de méfiance. La question de confiance est
alors déterminante dans la profitabilité bancaire.
Concrètement, les banques doivent envoyer un signal fort pour
améliorer l'état de la confiance avec leur clientèle. Ce
signal peut être le fait de prendre un peu plus de risque en accordant
des crédits.
I 2 - la contribution des charges d'exploitation
bancaire
Les résultats obtenus révèlent que les
frais d'exploitation bancaire (FGACTF) affectent positivement les
marges d'intérêt. Nos estimations indiquent qu'une augmentation
des frais généraux d'un point de pourcentage des actifs induirait
une amélioration de la rentabilité d'environ 0,198 point de
pourcentage des actifs, soit 1,026 point de pourcentage des actifs si on ne
tient pas compte de la taille des banques et du risque (estimation 5). Une
politique de dépenses situées au voisinage de 60% du produit net
bancaire entraîne pour les banques des bénéfices plus
avantageux, reflétant ainsi une maîtrise des frais de
fonctionnement. Ces résultats indiquent que les banques camerounaises
transfèrent une part de leurs dépenses à la charge de
leurs emprunteurs et déposants. Les différences dans les charges
d'exploitation peuvent entraîner, de ce fait, des différences
dans le volume des affaires ou dans la gamme et la qualité des services
offerts. La réalisation de marges bancaires excédentaires au
Cameroun devrait être, suivant nos résultats, stimulée par
une augmentation du niveau des frais généraux.
En effet, la maîtrise des charges d'exploitation suppose
des actions maîtrisés. Ainsi, le manager en cherchant une
espérance de rentabilité maximale doit savoir dans quel contexte
diversifier son portefeuille de peur que cette diversification soit sans
effet.
II - le rationnement du crédit et l'efficience du
marché bancaire camerounais
Les banques camerounaises hésitent d'octroyer des
crédits de longue durée par crainte de ne pas recouvrir les fonds
distribués et manquer ainsi le respect du ratio de liquidité
prévu par la réglementation. Il y a aussi la nature des
dépôts à majorité de court terme qui oblige les
banques à ne pas prendre le risque d'octroyer des crédits de
moyen et de long terme. C'est ainsi que les banques se trouvent dans un
système de rationnement de crédit qui limite la politique de
diversification du portefeuille de crédits.
La diversification du portefeuille de crédits d'un
établissement bancaire qui a pour but d'améliorer la
rentabilité de cet établissement, lui permet de compenser les
pertes éventuelles d'un marché ou d'un produit, par des gains
dans d'autres. Autrement dit, au niveau microéconomique, cette tendance
repose sur une modification de la définition du champ stratégique
par l'établissement bancaire en termes des crédits. Les arguments
en faveur d'une diversification du portefeuille de crédits bancaires
sont de plusieurs ordres tels que : la maximisation de la rentabilité,
la réduction du risque, la distribution des fonds, etc. Le concept
d'efficience des marchés à trois acceptations d'importance
inégale : l'efficience fonctionnelle, le comportement rationnel des
acteurs sur le marché et l'efficience informationnelle. Dans la
littérature financière, il est communément admis que ces
trois notions d'efficience sont interdépendantes dans la mesure
où l'efficience allocationnelle d'un marché dépend
directement de l'efficience opérationnelle et informationnelle de
celui-ci. Nous essayons dans le paragraphe suivant, de donner une idée
plus claire sur l'efficience du marché des crédits
camerounais.
II 1 - l'efficience allocationnelle ou
fonctionnelle
Il existe des multitudes définitions attribuées
à ce concept, suite à son évolution au cours du temps, et
aux nombreux travaux empiriques réalisés depuis le premier
énoncé de ce concept. La définition originelle d'un
marché efficient est la suivante : Un marché financier est
efficient si et seulement si l'ensemble des informations disponibles concernant
chaque actif financier côté sur ce marché est
immédiatement intégré dans le prix de cet actif (Le Saout,
2008). L'efficience informationnelle nous enseigne donc que le prix d'un actif
intègre la totalité des informations économiques,
comptables et financières. L'aptitude d'un organe à
réaliser sa fonction, un marché est alors dit efficient si les
prix qui s'y forment constituent des signaux fiables pour les décisions
d'allocation des ressources. L'une des dimensions de l'efficacité des
marchés financiers concerne les fonctions proprement économiques
de l'industrie financière.
L'efficience fonctionnelle, ou dite encore
opérationnelle, indique que le marché est capable d'orienter les
fonds vers les emplois les plus productifs et contribue, ainsi, à un
développement satisfaisant de l'économie et la mutualisation des
risques et leur transfert vers ceux qui sont capables de les supporter.
D'après Le Saout (2008), l'efficience opérationnelle est relative
à ce qu'on appelle microstructure du marché c'est à dire
l'organisation du système de transaction. La diversification du
portefeuille de crédits bancaires est l'un des défis de
l'allocation des fonds. Elle aide à élargir les domaines et les
segments d'intervention de la banque afin d'augmenter les parts de
marché et même des revenus d'intérêt. L'offre de cet
ensemble de crédits doit aller en symbiose avec l'innovation au niveau
des moyens de communication entre la banque et sa clientèle. De plus,
nous savons que le portefeuille de crédits est concentré sur un
type de crédit lorsque IHHP est plus proche de un et il est
parfaitement diversifié lorsque IHHP est égale à
1/n. Ainsi, notre étude empirique montre qu'au Cameroun ihhp
est inférieur à 0,5. D'où la conclusion qu'au Cameroun,
les portefeuilles de crédits sont diversifiés et que les banques
orientent l'épargne vers les emplois le plus productifs. Cette
réalité valide notre hypothèse 2 qui stipule que les
portefeuilles de crédits bancaires au Cameroun sont diversifiés
et rentables. On conclut ainsi, que le marché bancaire
camerounais est un marché efficient par sa capacité à
orienter les fonds en fonction des besoins de l'économie.
II 2 - diversification du portefeuille de
crédits et réduction du risque
En considérant le portefeuille de crédits des
banques, la théorie financière et le modèle
d'équilibre des actifs financiers appréhendent bien l'analyse des
risques liés à la diversification d'un portefeuille. Ainsi, le
risque d'un ensemble de crédits est rapporté au risque propre de
chaque crédit et aux corrélations entre ces crédits. Le
risque pour une banque à portefeuille de crédits
diversifié sera d'autant plus réduit que les corrélations
entre les rendements des crédits bancaires seront faibles ou
négatives. La plupart des études empiriques consacrées
à la réduction du risque induite par la diversification
sectorielle mettent en évidence que la combinaison des activités
non traditionnelles et des activités traditionnelles diminue le risque
de l'actif des banques. La diversification du portefeuille de crédits
bancaires réside également dans la possibilité d'exploiter
des économies de gamme (ou envergure). Elles peuvent apparaître en
raison du partage de certaines ressources ou de certains actifs entre plusieurs
produits (réseaux de distribution, systèmes d'information). Elles
peuvent être envisagées en raison de la
complémentarité des produits offerts lorsqu'il est possible de
vendre différents produits à une certaine catégorie de
clients. Dans ce cas, les économies réalisées sont
étroitement liées au positionnement stratégique de la
banque.
Au total, ce chapitre essentiellement empirique, fait
l'analyse des résultats de nos estimations d'une part et procède
aux interprétations d'autre part. Ainsi, il ressort de cette
étude que la rentabilité bancaire est sensible à la taille
des banques et qu'il y a d'autres effets qui réduisent les vertus de la
diversification au Cameroun. Par ailleurs, des ouvertures ont été
faites pour l'amélioration de la rentabilité bancaire au
Cameroun.
Conclusion deuxième partie
Au terme de cette étude analytique et empirique de
l'implication de la diversification du portefeuille de crédits à
l'explication de la rentabilité bancaire au Cameroun, force est de
constater que certains résultats relatifs à cette dernière
vont dans le même sens que ceux prévus par la théorie,
tandis que d'autres s'opposent. Ainsi, il s'avère que nos
résultats corroborent et parfois contredisent les prédictions de
la théorie économique. La mise à l'épreuve de nos
hypothèses nous a permis de tirer des enseignements permettant
d'améliorer la rentabilité bancaire. Ainsi, il ressort donc de
cette partie que la maîtrise des charges et la prise en
considération de la taille des banques dans le processus de
diversification améliore la rentabilité bancaire au Cameroun.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude a permis d'estimer la relation entre la
rentabilité bancaire au Cameroun (appréhendée par les
rendements sur actifs) et la diversification du portefeuille de crédits.
Pour cela les facteurs potentiellement explicatifs de cette rentabilité
ont été classés en variables organisationnelles,
macro-financières et macroéconomiques. Nous avons
étudié la diversification du portefeuille de crédits comme
une variable managériale de la rentabilité bancaire. De cette
étude, il s'en est dégagé une série de
résultats empiriques, tantôt corroborant tantôt contredisant
les prédictions de la théorie économique et
financière en la matière.
Du coté des variables organisationnelles, d'abord, nos
résultats montrent qu'il y a une relation positive entre la
diversification du portefeuille de crédits et la rentabilité des
actifs bancaires. Ce qui nous amène à dire que la diversification
du portefeuille de crédits contribue à la rentabilité
bancaire. Mais cette relation est influencée par d'autres variables
telles que le risque, les charges, la taille des banques. L'analyse du
comportement d'offre de crédit des banques se fonde d'une part sur leur
faculté à contrôler efficacement les projets
d'investissement et d'autre part sur leur capacité à envoyer un
signal crédible de leur activité auprès des
déposants (Diamond, 1984). Néanmoins, si l'approche
évoquée permet de souligner que la diversification
représente un déterminant nécessaire de la
rentabilité bancaire, elle est dans l'incapacité de nous
éclairer sur la manière dont les petites et les grandes banques
peuvent avoir des comportements d'offre de crédits
différenciés. Ceci est appréhendé implicitement par
la relation négative qui existe entre la taille des banques et la
rentabilité bancaire dans notre modèle.
En ce qui concerne les autres variables managériales,
nos résultats donnent un effet opposé des charges
générales sur la rentabilité des actifs. Si
théoriquement les frais généraux entraînent une
dégradation des profits bancaires, ces dépenses de structure et
d'exploitation selon notre étude empirique permettent d'améliorer
la rentabilité bancaire si elles sont maîtrisées. La
relation positive entre les frais généraux et la
rentabilité bancaire dans notre modèle se justifie par le fait
que dans notre contexte, les banques transfèrent leurs charges aux
déposants et aux emprunteurs.
La politique du respect des normes internationales en
matière de solvabilité et de liquidité, sous l'impulsion
des autorités supranationales (confère les différents
ratios COBAC), limite l'action de distribution des crédits par les
banques. Ainsi, si la surcapitalisation des banques camerounaises est faite
sans tenir compte de la taille des banques, elle entrainera une situation de
surliquidité qui n'améliorera pas la rentabilité bancaire.
Ainsi, l'impact négatif des fonds propres sur la rentabilité
lorsqu'on ne tient pas compte de la taille des banques serait probablement
dû à la tendance excessive des banques camerounaises à
assurer leur solvabilité à long terme, reléguant ainsi au
second plan la réalisation de meilleures rentabilités bancaires
à court terme. Mais si les managers tiennent compte de la taille des
banques et du risque, risque qui incite les déposants à demander
aux intermédiaires d'engager directement leurs fonds propres dans
l'activité de crédits, alors la diversification du portefeuille
de crédits sera significativement rentables. Dans ce cas, puisque les
banques utilisent leur capital pour financer des projets risqués, elles
sont incitées à les vérifier puisqu'elles encourent les
pertes liées à l'absence de contrôle et peuvent perdre
l'intégralité de leurs fonds propres. Cet effet d'engagement
devient alors un signal crédible vis-à-vis des investisseurs
c'est-à-dire les déposants, car il prouve que les banques ne sont
pas encouragées à prendre des risques inconsidérés.
De ce fait, les contraintes réglementaires sur le capital semblent
constituer des instruments de disciplines efficaces pour limiter le risque de
portefeuille des banques car elles empêchent les comportements
opportunistes. Mais celles liées à la solvabilité et la
liquidité semblent freiner la distribution des crédits et
implicitement la diversification du portefeuille de crédits.
L'analyse de l'impact des variables macro-financières
sur la rentabilité bancaire au Cameroun suscite une observation
fondamentale : l'extension de la taille du secteur bancaire et le
mouvement de concentration sur le marché bancaire camerounais ont des
effets opposés sur la rentabilité bancaire.
Du côté des déterminants
macroéconomiques, la rentabilité des banques camerounaises,
répond positivement à la croissance économique et au
climat inflationniste. Le PIB affiche des effets stimulants sur la
rentabilité des banques camerounaises, confirmant ainsi les
éclairages théoriques et l'inflation est à l'origine de
l'augmentation des dépenses de structure mais aussi de la
réalisation des profits bancaires élevés.
Conformément à nos résultats, trois
variables expliquent mieux la rentabilité des banques camerounaises. Il
s'agit de la taille du secteur bancaire, de la croissance économique et
de l'inflation. D'abord, un élargissement de la taille du secteur
bancaire d'un point de pourcentage des actifs induirait une baisse de la
rentabilité des banques d'environ 0,007 point de pourcentage des actifs.
Ensuite, une augmentation de la croissance économique d'un point de
pourcentage du total des actifs du système bancaire entraînerait
une amélioration de la rentabilité des banques d'environ 0,0003
point de pourcentage des actifs. Enfin, une croissance de l'inflation de un
pourcent induirait une amélioration presque nulle des profits bancaires.
De plus, il ressort de nos résultats que pour que la diversification du
portefeuille de crédits contribue significativement à la
rentabilité, il faut ignorer les charges. Parce que les banques
transfèrent les charges à leurs clientèles. Il faut aussi
réduire le déficit de confiance qui limite la distribution des
crédits.
Si notre étude présente des résultats
empiriques agrégés et actualisés, elle explore
également des pistes de recherche auparavant sous-exploitées et
analyse le comportement de diversification des banques camerounaises.
Cependant, l'élargissement de l'analyse, pour une période plus
longue et sur des données individuelles, est très souhaitable.
Une telle extension apportera plus d'éclaircissement sur les politiques
bancaires et leurs interactions avec les politiques économiques
globales.
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LES ANNEXES
ANNEXE 1 : TABLEAUX DES DONNEES
Données des variables
macroéconomiques
Année
|
Taux de croissance du PIB réel (en %)
|
Taux d'inflation (en %)
|
2000
|
5,2
|
1
|
2001
|
4,7
|
4,5
|
2002
|
4
|
2,8
|
2003
|
4,2
|
0,6
|
2004
|
3,7
|
0,3
|
2005
|
2,3
|
1,9
|
2006
|
3,2
|
5,1
|
2007
|
3,9
|
1,1
|
2008
|
3,5
|
5,3
|
Source : BEAC
Données des variables
macro-financières
Année
|
ACTFPIB
|
CONC (%)
|
2000
|
0,159
|
56,48
|
2001
|
0,169
|
57,36
|
2002
|
0,188
|
53,83
|
2003
|
0,184
|
51,72
|
2004
|
0,186
|
52,85
|
2005
|
0,197
|
54,22
|
2006
|
0,206
|
54,92
|
2007
|
0,224
|
50,28
|
2008
|
0,221
|
48,35
|
Sources : Rapports annuels COBAC et BEAC,
2000-2008
Données des variables
managériales
Année
|
FGACTF
|
KXACTF
|
LOGACTF
|
IHHP
|
2000
|
0,036
|
0,063
|
13,91
|
0,473
|
2001
|
0,039
|
0,069
|
14
|
0,494
|
2002
|
0,039
|
0,062
|
14,17
|
0,494
|
2003
|
0,041
|
0,067
|
14,19
|
0,488
|
2004
|
0,041
|
0,066
|
14,25
|
0,495
|
2005
|
0,04
|
0,067
|
14,36
|
0,491
|
2006
|
0,038
|
0,076
|
14,47
|
0,482
|
2007
|
0,036
|
0,07
|
14,61
|
0,474
|
2008
|
0,036
|
0,063
|
14,7
|
0,468
|
Sources : Rapports annuels COBAC, 2000-2008
Les données relatives au rendement des
actifs
Année
|
Résultat net (en millions)
|
Total actif (en millions)
|
ROA (en %)
|
2000
|
12531
|
1 096 049
|
0,011
|
2001
|
14581
|
1 200 984
|
0,012
|
2002
|
19785
|
1 426 885
|
0,014
|
2003
|
22213
|
1 460 639
|
0,015
|
2004
|
21111
|
1 548 205
|
0,014
|
2005
|
21772
|
1 727 979
|
0,013
|
2006
|
23868
|
1 931 226
|
0,012
|
2007
|
25678
|
2 212 430
|
0,012
|
2008
|
26411
|
2 424 883
|
0,011
|
Sources : Rapports annuels COBAC, 2000-2008
ANNEXE 2 : TEST DE NORMALITE
|
ACTFPIB
|
CONC
|
FGACTF
|
IHHP
|
RISK
|
Mean
|
0.189486
|
52.70694
|
0.047698
|
0.473141
|
0.000852
|
Median
|
0.186938
|
53.46500
|
0.039000
|
0.487878
|
0.000707
|
Maximum
|
0.223625
|
57.66875
|
0.386250
|
0.494380
|
0.004093
|
Minimum
|
0.138125
|
30.21875
|
0.022500
|
0.182702
|
2.70E-05
|
Std. Dev.
|
0.021281
|
4.893847
|
0.058135
|
0.054728
|
0.000729
|
Skewness
|
-0.168135
|
-2.969473
|
5.715903
|
-4.576654
|
2.597589
|
Kurtosis
|
2.597712
|
13.87508
|
33.80187
|
23.89186
|
12.00293
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
0.412369
|
2.303075
|
1.619162
|
0.780792
|
1.620640
|
Probability
|
0.813683
|
0.279615
|
0.696712
|
0.660602
|
0.656613
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
|
INF
|
KXACTF
|
LOGACTF
|
PIB
|
ROA
|
Mean
|
2.450000
|
0.066292
|
14.08917
|
3.794444
|
0.012663
|
Median
|
2.418750
|
0.066500
|
14.22000
|
3.831250
|
0.012688
|
Maximum
|
4.775000
|
0.075250
|
14.68875
|
5.137500
|
0.014875
|
Minimum
|
0.337500
|
0.039375
|
9.187500
|
2.187500
|
0.006875
|
Std. Dev.
|
1.407632
|
0.005965
|
0.902934
|
0.784313
|
0.001599
|
Skewness
|
0.107683
|
-2.539879
|
-4.658385
|
-0.156421
|
-1.258986
|
Kurtosis
|
1.745570
|
12.98526
|
25.65109
|
2.340528
|
6.007051
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
2.429965
|
1.882640
|
0.998109
|
0.799160
|
2.307381
|
Probability
|
0.296715
|
0.766714
|
0.967168
|
0.670602
|
0.266710
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
ANNEXE 3 : TEST DE STATIONNARITE
ROA, à la différence première avec trend et
constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-4.881427
|
1% Critical Value*
|
-4.2605
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5514
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2081
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(ROA1)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:41
|
Sample(adjusted): 2000:4 2008:4
|
Included observations: 33 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
ROA1(-1)
|
-1.606906
|
0.329188
|
-4.881427
|
0.0000
|
D(ROA1(-1))
|
0.213195
|
0.195701
|
1.089395
|
0.2849
|
C
|
0.000840
|
0.000298
|
2.814644
|
0.0087
|
@TREND(2000:1)
|
-5.30E-05
|
1.46E-05
|
-3.638346
|
0.0011
|
R-squared
|
0.629308
|
Mean dependent var
|
-6.44E-05
|
Adjusted R-squared
|
0.590961
|
S.D. dependent var
|
0.001146
|
S.E. of regression
|
0.000733
|
Akaike info criterion
|
-11.48634
|
Sum squared resid
|
1.56E-05
|
Schwarz criterion
|
-11.30495
|
Log likelihood
|
193.5246
|
F-statistic
|
16.41069
|
Durbin-Watson stat
|
1.102513
|
Prob(F-statistic)
|
0.000002
|
IHHP, à la différence quatrième sans
trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-2.582002
|
1% Critical Value*
|
-2.6423
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9526
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6216
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(IHHP4)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 14:53
|
Sample(adjusted): 2001:3 2008:4
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
IHHP4(-1)
|
-2.880338
|
1.115544
|
-2.582002
|
0.0153
|
D(IHHP4(-1))
|
0.483892
|
1.094862
|
0.441966
|
0.6619
|
R-squared
|
0.849805
|
Mean dependent var
|
0.005159
|
Adjusted R-squared
|
0.844440
|
S.D. dependent var
|
0.052391
|
S.E. of regression
|
0.020664
|
Akaike info criterion
|
-4.856546
|
Sum squared resid
|
0.011956
|
Schwarz criterion
|
-4.763133
|
Log likelihood
|
74.84819
|
F-statistic
|
158.4238
|
Durbin-Watson stat
|
2.013657
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
KXACTF, à la différence deuxième sans
trend ni constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-1.959162
|
1% Critical Value*
|
-2.6369
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9517
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(KXACTF2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:02
|
Sample(adjusted): 2001:1 2008:4
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
KXACTF2(-1)
|
-0.556716
|
0.284160
|
-1.959162
|
0.0594
|
D(KXACTF2(-1))
|
0.443284
|
0.284160
|
1.559982
|
0.1293
|
R-squared
|
0.080269
|
Mean dependent var
|
-0.000289
|
Adjusted R-squared
|
0.049611
|
S.D. dependent var
|
0.001519
|
S.E. of regression
|
0.001480
|
Akaike info criterion
|
-10.13259
|
Sum squared resid
|
6.57E-05
|
Schwarz criterion
|
-10.04098
|
Log likelihood
|
164.1215
|
F-statistic
|
2.618220
|
Durbin-Watson stat
|
1.984043
|
Prob(F-statistic)
|
0.116110
|
FGACTF, à la différence troisième avec
trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-5.902610
|
1% Critical Value*
|
-4.2826
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5614
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2138
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(FGACTF3)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:09
|
Sample(adjusted): 2001:2 2008:4
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
FGACTF3(-1)
|
-1.129047
|
0.191279
|
-5.902610
|
0.0000
|
D(FGACTF3(-1))
|
-0.001355
|
0.002676
|
-0.506470
|
0.6166
|
C
|
0.000456
|
0.000397
|
1.148972
|
0.2606
|
@TREND(2000:1)
|
-3.05E-05
|
1.83E-05
|
-1.669156
|
0.1066
|
R-squared
|
0.577076
|
Mean dependent var
|
4.03E-05
|
Adjusted R-squared
|
0.530085
|
S.D. dependent var
|
0.001203
|
S.E. of regression
|
0.000825
|
Akaike info criterion
|
-11.24252
|
Sum squared resid
|
1.84E-05
|
Schwarz criterion
|
-11.05749
|
Log likelihood
|
178.2590
|
F-statistic
|
12.28043
|
Durbin-Watson stat
|
2.008125
|
Prob(F-statistic)
|
0.000030
|
LOGACTF, à la différence septième avec
trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-4.480666
|
1% Critical Value*
|
-4.3382
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5867
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2279
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LOGACTF7)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:13
|
Sample(adjusted): 2002:2 2008:4
|
Included observations: 27 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LOGACTF7(-1)
|
-6.893965
|
1.538603
|
-4.480666
|
0.0002
|
D(LOGACTF7(-1))
|
1.720362
|
1.501365
|
1.145866
|
0.2636
|
C
|
0.283567
|
0.227574
|
1.246046
|
0.2253
|
@TREND(2000:1)
|
-0.016323
|
0.009995
|
-1.633192
|
0.1160
|
R-squared
|
0.961067
|
Mean dependent var
|
0.270787
|
Adjusted R-squared
|
0.955989
|
S.D. dependent var
|
1.817898
|
S.E. of regression
|
0.381373
|
Akaike info criterion
|
1.045876
|
Sum squared resid
|
3.345243
|
Schwarz criterion
|
1.237852
|
Log likelihood
|
-10.11932
|
F-statistic
|
189.2540
|
Durbin-Watson stat
|
2.123511
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
INF, à niveau avec trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-4.857478
|
1% Critical Value*
|
-4.2505
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5468
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2056
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(INF)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:18
|
Sample(adjusted): 2000:3 2008:4
|
Included observations: 34 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
INF(-1)
|
-0.234204
|
0.048215
|
-4.857478
|
0.0000
|
D(INF(-1))
|
0.907766
|
0.106446
|
8.527911
|
0.0000
|
C
|
0.553928
|
0.161041
|
3.439678
|
0.0017
|
@TREND(2000:1)
|
-9.77E-05
|
0.006661
|
-0.014664
|
0.9884
|
R-squared
|
0.727082
|
Mean dependent var
|
0.064706
|
Adjusted R-squared
|
0.699790
|
S.D. dependent var
|
0.674006
|
S.E. of regression
|
0.369298
|
Akaike info criterion
|
0.955704
|
Sum squared resid
|
4.091426
|
Schwarz criterion
|
1.135276
|
Log likelihood
|
-12.24697
|
F-statistic
|
26.64101
|
Durbin-Watson stat
|
0.961000
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
ACTFPIB, à niveau sans constante ni tendance
(stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-3.316335
|
1% Critical Value*
|
-2.6321
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9510
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6209
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(ACTFPIB)
|
Method: Least Squares
|
Date: 05/10/10 Time: 15:27
|
Sample(adjusted): 2000:3 2008:4
|
Included observations: 34 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
ACTFPIB(-1)
|
-0.014187
|
0.004278
|
-3.316335
|
0.0023
|
D(ACTFPIB(-1))
|
1.841700
|
0.150351
|
12.24936
|
0.0000
|
R-squared
|
0.824566
|
Mean dependent var
|
-0.000585
|
Adjusted R-squared
|
0.819084
|
S.D. dependent var
|
0.011093
|
S.E. of regression
|
0.004718
|
Akaike info criterion
|
-7.817652
|
Sum squared resid
|
0.000712
|
Schwarz criterion
|
-7.727866
|
Log likelihood
|
134.9001
|
F-statistic
|
150.4052
|
Durbin-Watson stat
|
1.894554
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
CONC, à la différence quatrième avec
trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-4.053394
|
1% Critical Value*
|
-4.2949
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5670
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2169
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(CONC4)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:25
|
Sample(adjusted): 2001:3 2008:4
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
CONC4(-1)
|
-2.454073
|
0.605437
|
-4.053394
|
0.0004
|
D(CONC4(-1))
|
0.317514
|
0.518145
|
0.612790
|
0.5453
|
C
|
0.693284
|
0.524127
|
1.322740
|
0.1974
|
@TREND(2000:1)
|
-0.043607
|
0.024178
|
-1.803573
|
0.0829
|
R-squared
|
0.833607
|
Mean dependent var
|
0.176542
|
Adjusted R-squared
|
0.814408
|
S.D. dependent var
|
2.513447
|
S.E. of regression
|
1.082803
|
Akaike info criterion
|
3.120548
|
Sum squared resid
|
30.48400
|
Schwarz criterion
|
3.307374
|
Log likelihood
|
-42.80822
|
F-statistic
|
43.41892
|
Durbin-Watson stat
|
1.982389
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
PIB, à niveau avec trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-4.264166
|
1% Critical Value*
|
-4.2505
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5468
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2056
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(PIB)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:29
|
Sample(adjusted): 2000:3 2008:4
|
Included observations: 34 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
PIB(-1)
|
-0.165958
|
0.038919
|
-4.264166
|
0.0002
|
D(PIB(-1))
|
1.079044
|
0.103544
|
10.42110
|
0.0000
|
C
|
0.821835
|
0.193218
|
4.253409
|
0.0002
|
@TREND(2000:1)
|
-0.011765
|
0.002868
|
-4.101596
|
0.0003
|
R-squared
|
0.792362
|
Mean dependent var
|
-0.085294
|
Adjusted R-squared
|
0.771599
|
S.D. dependent var
|
0.228456
|
S.E. of regression
|
0.109182
|
Akaike info criterion
|
-1.481470
|
Sum squared resid
|
0.357621
|
Schwarz criterion
|
-1.301898
|
Log likelihood
|
29.18498
|
F-statistic
|
38.16083
|
Durbin-Watson stat
|
1.159024
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Risk, à la différence troisième avec
trend et constante (stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-5.027815
|
1% Critical Value*
|
-4.2826
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5614
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2138
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(RISK3)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/15/10 Time: 15:35
|
Sample(adjusted): 2001:2 2008:4
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
RISK3(-1)
|
-1.482924
|
0.294944
|
-5.027815
|
0.0000
|
D(RISK3(-1))
|
0.142920
|
0.163239
|
0.875523
|
0.3890
|
C
|
-0.000104
|
0.000105
|
-0.987902
|
0.3320
|
@TREND(2000:1)
|
7.01E-06
|
4.80E-06
|
1.461483
|
0.1554
|
R-squared
|
0.753789
|
Mean dependent var
|
-3.37E-05
|
Adjusted R-squared
|
0.726432
|
S.D. dependent var
|
0.000456
|
S.E. of regression
|
0.000238
|
Akaike info criterion
|
-13.72523
|
Sum squared resid
|
1.53E-06
|
Schwarz criterion
|
-13.54020
|
Log likelihood
|
216.7411
|
F-statistic
|
27.55403
|
Durbin-Watson stat
|
1.916145
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
ANNEXE 4 : LES ESTIMATIONS
Estimation 1 : avec toutes les variables stationnaires
Dependent Variable: ROA1
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/17/10 Time: 18:53
|
Sample(adjusted): 2001:4 2008:4
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
8.73E-05
|
0.000572
|
0.152576
|
0.8803
|
IHHP4
|
0.004469
|
0.013627
|
0.327984
|
0.7465
|
KXACTF2
|
0.059171
|
0.043182
|
1.370249
|
0.1866
|
FGACTF3
|
0.198470
|
0.204089
|
0.972470
|
0.3430
|
LOGACTF7
|
-0.000471
|
0.000264
|
-1.781862
|
0.0908
|
INF
|
8.13E-05
|
2.67E-05
|
3.049296
|
0.0066
|
ACTFPIB
|
-0.007244
|
0.002458
|
-2.947055
|
0.0083
|
CONC4
|
7.23E-05
|
9.74E-05
|
0.742725
|
0.4667
|
PIB
|
0.000311
|
6.37E-05
|
4.880711
|
0.0001
|
RISK3
|
-0.176354
|
0.174930
|
-1.008139
|
0.3261
|
R-squared
|
0.949423
|
Mean dependent var
|
-0.000185
|
Adjusted R-squared
|
0.925465
|
S.D. dependent var
|
0.000621
|
S.E. of regression
|
0.000170
|
Akaike info criterion
|
-14.25992
|
Sum squared resid
|
5.46E-07
|
Schwarz criterion
|
-13.78844
|
Log likelihood
|
216.7689
|
F-statistic
|
39.62927
|
Durbin-Watson stat
|
0.890045
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Estimation 2 : sans la variable FGACTF
Dependent Variable: ROA1
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/17/10 Time: 19:05
|
Sample(adjusted): 2001:4 2008:4
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
2.28E-05
|
0.000568
|
0.040105
|
0.9684
|
IHHP4
|
0.014656
|
0.008704
|
1.683919
|
0.1077
|
KXACTF2
|
0.074995
|
0.039945
|
1.877486
|
0.0751
|
LOGACTF7
|
-0.000668
|
0.000170
|
-3.934491
|
0.0008
|
INF
|
8.23E-05
|
2.66E-05
|
3.093779
|
0.0057
|
ACTFPIB
|
-0.007038
|
0.002446
|
-2.877894
|
0.0093
|
CONC4
|
7.73E-05
|
9.71E-05
|
0.795942
|
0.4354
|
PIB
|
0.000317
|
6.32E-05
|
5.014062
|
0.0001
|
RISK3
|
-0.169220
|
0.174539
|
-0.969527
|
0.3439
|
R-squared
|
0.946905
|
Mean dependent var
|
-0.000185
|
Adjusted R-squared
|
0.925668
|
S.D. dependent var
|
0.000621
|
S.E. of regression
|
0.000169
|
Akaike info criterion
|
-14.28031
|
Sum squared resid
|
5.73E-07
|
Schwarz criterion
|
-13.85598
|
Log likelihood
|
216.0646
|
F-statistic
|
44.58577
|
Durbin-Watson stat
|
0.946583
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Estimation 3 : sans les variables FGACTF et Risk
Dependent Variable: ROA1
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/20/10 Time: 07:30
|
Sample(adjusted): 2001:4 2008:4
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-2.10E-05
|
0.000565
|
-0.037133
|
0.9707
|
IHHP4
|
0.017287
|
0.008258
|
2.093443
|
0.0486
|
KXACTF2
|
0.080683
|
0.039455
|
2.044946
|
0.0536
|
LOGACTF7
|
-0.000696
|
0.000167
|
-4.173046
|
0.0004
|
INF
|
8.32E-05
|
2.66E-05
|
3.133760
|
0.0050
|
ACTFPIB
|
-0.006872
|
0.002436
|
-2.820886
|
0.0102
|
CONC4
|
5.39E-05
|
9.39E-05
|
0.574340
|
0.5718
|
PIB
|
0.000319
|
6.31E-05
|
5.060607
|
0.0001
|
R-squared
|
0.944410
|
Mean dependent var
|
-0.000185
|
Adjusted R-squared
|
0.925880
|
S.D. dependent var
|
0.000621
|
S.E. of regression
|
0.000169
|
Akaike info criterion
|
-14.30335
|
Sum squared resid
|
6.00E-07
|
Schwarz criterion
|
-13.92617
|
Log likelihood
|
215.3986
|
F-statistic
|
50.96655
|
Durbin-Watson stat
|
0.980516
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Estimation 4 : sans la variable LOGACTF
Dependent Variable: ROA1
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/17/10 Time: 19:28
|
Sample(adjusted): 2001:1 2008:4
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.000319
|
0.000832
|
0.383188
|
0.7051
|
IHHP4
|
-0.027168
|
0.005247
|
-5.178050
|
0.0000
|
KXACTF2
|
-0.074214
|
0.049493
|
-1.499476
|
0.1474
|
FGACTF3
|
0.843605
|
0.174279
|
4.840540
|
0.0001
|
INF
|
3.47E-05
|
3.59E-05
|
0.965160
|
0.3445
|
ACTFPIB
|
-0.005389
|
0.003418
|
-1.576571
|
0.1286
|
CONC4
|
0.000131
|
0.000132
|
0.991669
|
0.3317
|
PIB
|
0.000166
|
8.11E-05
|
2.047012
|
0.0522
|
RISK3
|
-0.474865
|
0.202210
|
-2.348372
|
0.0278
|
R-squared
|
0.895701
|
Mean dependent var
|
-0.000215
|
Adjusted R-squared
|
0.859423
|
S.D. dependent var
|
0.000697
|
S.E. of regression
|
0.000261
|
Akaike info criterion
|
-13.43074
|
Sum squared resid
|
1.57E-06
|
Schwarz criterion
|
-13.01851
|
Log likelihood
|
223.8919
|
F-statistic
|
24.68999
|
Durbin-Watson stat
|
0.942476
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Estimation 5 : sans les variables LOGACTF et Risk
Dependent Variable: ROA1
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/20/10 Time: 07:53
|
Sample(adjusted): 2001:1 2008:4
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.000507
|
0.000903
|
0.561180
|
0.5799
|
IHHP4
|
-0.029481
|
0.005617
|
-5.248060
|
0.0000
|
KXACTF2
|
-0.100312
|
0.052570
|
-1.908142
|
0.0684
|
FGACTF3
|
1.025676
|
0.170133
|
6.028674
|
0.0000
|
INF
|
3.83E-05
|
3.91E-05
|
0.979029
|
0.3373
|
ACTFPIB
|
-0.005886
|
0.003719
|
-1.582770
|
0.1266
|
CONC4
|
0.000141
|
0.000144
|
0.979898
|
0.3369
|
PIB
|
0.000138
|
8.74E-05
|
1.576316
|
0.1280
|
R-squared
|
0.870693
|
Mean dependent var
|
-0.000215
|
Adjusted R-squared
|
0.832978
|
S.D. dependent var
|
0.000697
|
S.E. of regression
|
0.000285
|
Akaike info criterion
|
-13.27831
|
Sum squared resid
|
1.94E-06
|
Schwarz criterion
|
-12.91188
|
Log likelihood
|
220.4530
|
F-statistic
|
23.08633
|
Durbin-Watson stat
|
1.037400
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
ANNEXE 5 : TEST D'HETEROSCEDASTICITE DES
ERREURS
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
1.491479
|
Probability
|
0.262734
|
Obs*R-squared
|
21.12954
|
Probability
|
0.272928
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID^2
|
Method: Least Squares
|
Date: 08/19/10 Time: 07:22
|
Sample: 2001:4 2008:4
|
Included observations: 29
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1.08E-06
|
2.53E-06
|
-0.425822
|
0.6793
|
IHHP4
|
-7.11E-07
|
4.21E-06
|
-0.169017
|
0.8692
|
IHHP4^2
|
0.000151
|
0.000406
|
0.372413
|
0.7174
|
KXACTF2
|
1.46E-05
|
8.23E-06
|
1.777133
|
0.1059
|
KXACTF2^2
|
-0.004568
|
0.007779
|
-0.587258
|
0.5701
|
FGACTF3
|
6.85E-06
|
3.61E-05
|
0.189501
|
0.8535
|
FGACTF3^2
|
-0.207467
|
0.170471
|
-1.217027
|
0.2515
|
LOGACTF7
|
-1.48E-07
|
9.68E-08
|
-1.529517
|
0.1571
|
LOGACTF7^2
|
-8.09E-08
|
1.57E-07
|
-0.516730
|
0.6166
|
INF
|
-5.96E-08
|
2.52E-08
|
-2.369706
|
0.0393
|
INF^2
|
1.12E-08
|
4.10E-09
|
2.735371
|
0.0210
|
ACTFPIB
|
1.43E-05
|
2.59E-05
|
0.551421
|
0.5935
|
ACTFPIB^2
|
-3.31E-05
|
6.28E-05
|
-0.526339
|
0.6101
|
CONC4
|
-3.93E-09
|
1.12E-08
|
-0.352585
|
0.7317
|
CONC4^2
|
7.66E-08
|
5.06E-08
|
1.513429
|
0.1611
|
PIB
|
-2.40E-07
|
1.69E-07
|
-1.418325
|
0.1865
|
PIB^2
|
3.68E-08
|
2.65E-08
|
1.388151
|
0.1952
|
RISK3
|
5.38E-06
|
3.80E-05
|
0.141457
|
0.8903
|
RISK3^2
|
0.075130
|
0.123655
|
0.607581
|
0.5570
|
R-squared
|
0.728605
|
Mean dependent var
|
1.88E-08
|
Adjusted R-squared
|
0.240093
|
S.D. dependent var
|
2.18E-08
|
S.E. of regression
|
1.90E-08
|
Akaike info criterion
|
-32.47771
|
Sum squared resid
|
3.60E-15
|
Schwarz criterion
|
-31.58190
|
Log likelihood
|
489.9268
|
F-statistic
|
1.491479
|
Durbin-Watson stat
|
2.839683
|
Prob(F-statistic)
|
0.262734
|
ANNEXE 6 : TEST DE STABILITE
Test de CUSUM square de l'estimation 1
Test de CUSUM de l'estimation 1
Table des matières
Dédicace i
Remerciements
.......................................................................................................................ii
Sommaire iii
Résumé
.....................................................................................................iv
Abstract
.....................................................................................................v
Liste des abréviations
...............................................................................................................
vi
Liste des tableaux
....................................................................................................................
vii
Annexes
........................................................................ .........................viii
Introduction générale
...................................................................................1
Première partie : la
diversification du portefeuille de crédits : une composante
importante de la rentabilité bancaire
....................................................................................................
10
Introduction première partie
............................................................................
11
Chapitre 1 : les déterminants de
la rentabilité bancaire
.............................................. 12
Section 1 : le portefeuille de crédits
diversifié : un déterminant managérial de la
rentabilité des banques
....................................................................................................
12
I - les éléments d'analyse de la gestion bancaire
.................................................................... 13
I 1 - le bilan bancaire : une présentation explicite du
portefeuille de crédits ......................... 13
I 2 - les opérations hors-bilan
.................................................................................................
15
I 3 - le compte de résultat
.......................................................................................................
15
II - les facteurs explicatifs de la rentabilité des
banques ........................................................ 17
II 1 - la gestion prudentielle et la taille de la banque comme
stimulant de la rentabilité bancaire
...................................................................................................................................
17
II 2 - l'explication de la rentabilité bancaire par les
éléments de la marge d'intermédiation bancaire
...................................................................................................................................
18
Section 2 : les déterminants
macroéconomiques et environnementaux de la rentabilité bancaire
...................................................................................................
20
I - les déterminants macroéconomiques
.................................................................................
21
I 1 - l'impact de la croissance économique
............................................................................
21
I 2 - les effets de l'inflation
....................................................................................................
22
II - les déterminants macro-financiers
....................................................................................
22
II 1 - la taille du secteur bancaire
...........................................................................................
23
II 2 - la concentration bancaire
...............................................................................................
23
Chapitre 2 : analyse théorique de
l'impact de la diversification du portefeuille de crédits sur la
rentabilité bancaire
................................................................................
25
Section 1 : la théorie traditionnelle du
portefeuille .................................................. 25
I - l'essence de la théorie de MARKOWITZ
......................................................................... 26
I 1 - l'idée de départ et les hypothèses
...................................................................................
26
I 2 - les études ultérieures
.......................................................................................................
26
II - l'application de la théorie de Markowitz au
portefeuille de crédits ................................. 28
II 1 - l'approche de la diversification géographique du
portefeuille de crédits ...................... 28
II 2 - la diversification par type de crédit et la
rentabilité bancaire ........................................ 30
Section 2 : la théorie de l'intermédiation
financière ................................................ 31
I - l'étude du marché bancaire
................................................................................................
32
I 1 - la banque comme gestionnaire délégué
du portefeuille de crédit ................................... 33
I 2 - le marché bancaire : marché contestable
et efficient ...................................................... 35
II - la gestion du portefeuille de crédits dans un
marché efficient ......................................... 36
II 1 - la réglementation bancaire en zone BEAC : un
outil en faveur de la division du risque sur le marché bancaire
camerounais
.......................................................................................
37
II 2 - la diversification du portefeuille de crédits pour
une réponse satisfaisante aux besoins de l'économie
...............................................................................................................................
38
Conclusion première partie
............................................................................
40
Deuxième partie : la
diversification du portefeuille de crédits : une composante
insuffisante de la rentabilité bancaire au Cameroun
.................................................................... 41
Introduction deuxième partie
.............................................................................................
42
Chapitre 3 : les effets de la
diversification du portefeuille de crédits sur la rentabilité
bancaire au
Cameroun .........................................................................................................................
43
Section 1 : la démarche
économétrique et l'aspect analytique
.................................... 43
I - Présentation du modèle d'analyse retenu
...........................................................................
44
I 1 - le modèle de régression multiple
....................................................................................
44
I 2 - les outils statistiques d'analyse
.......................................................................................
45
II - cadre d'analyse du modèle
...............................................................................................
46
II 1 - la définition des variables
..............................................................................................
46
II 2 - présentation des données et exposé du
modèle .............................................................
48
Section 2 : Appréciation des facteurs explicatifs de
la rentabilité bancaire au Cameroun ..... 50
I - prolongement de la période et test de normalité
des variables du modèle ........................ 51
I 1 - présentation de l'indice de Hirschman-Herfindal
........................................................... 51
I 2 - trimestrialisation des données annuelles et test de
normalité ......................................... 52
II - stationnarité des variables et estimation du
modèle de la rentabilité bancaire ................. 53
II 1 - les résultats des tests de stationnarité
............................................................................
54
II 2 - l'analyse des résultats et de
l'intérêt de la prise en compte des frais généraux
dans le modèle
.....................................................................................................................................
55
Chapitre 4 : la sensibilité des
résultats bancaires à la taille des banques
............................. 59
Section 1 : l'impact de la taille des banques sur les
vertus de la diversification du portefeuille de crédits au Cameroun
.................................................................................
59
I - présentation des résultats et
appréciation des différents coefficients
................................ 59
I 1 - les résultats de l'estimation de l'équation
de la rentabilité bancaire .............................. 59
I 2 - Appréciation des signes des coefficients
........................................................................ 61
II - la capacité des différentes variables
à expliquer la rentabilité bancaire au Cameroun en absence de la
variable taille des banques
................................................................................
62
II 1 - l'effet des variables managériales
.................................................................................
62
II 2 - l'impact des facteurs macroéconomiques et
macro-financiers sur la rentabilité
bancaire....................................................................................................................................
63
Section 2 : les enseignements du modèle de la
rentabilité bancaire au Cameroun ................. 64
I - les vertus de la bonne tenue des éléments de
la marge d'intermédiation et la rentabilité bancaire au Cameroun
.............................................................................................................
65
I 1 - L'attitude de la rentabilité bancaire face à
la diversification du portefeuille de crédits...65
I 2 - la contribution des charges d'exploitation bancaire
....................................................... 67
II - le rationnement du crédit et l'efficience du
marché bancaire camerounais ..................... 67
II 1 - l'efficience allocationnelle ou fonctionnelle
................................................................. 68
II 2 - diversification du portefeuille de crédits et
réduction du risque.................................... 69
Conclusion deuxième partie
....................................................................................................
70
Conclusion générale
.....................................................................................
71
Bibliographie
................................................................................................
75
* 1 Cf. Patry S. (2002),
« Choix stratégiques temporels de diversification dans
l'industrie bancaire », version préliminaire,
avril.
* 2 Cf. Brahim Mansouri et
Said Afroukh (2008), « La rentabilité des banques et ses
déterminants : cas du Maroc », papier
présenté à la 15ième
Conférence de l'Economic Research Forum (ERF), Caire Egypte,
novembre.
* 3 Pour les statistiques
confères différents rapports COBAC de 1999 à 2008.
* 4 Confère Mansouri et
Afroukh (2008)
* 5 Op cit
* 6 Confère Broihanne M.
H., Merli M. et Roger P. (2006), « Théorie comportementale du
portefeuille : intérêt et limites », revue
économique, vol 57, pp. 297 - 314.
* 7 Confère El Hedi
Arouri M. (2005), « Intégration financière et
diversification internationale des portefeuilles », Economie et
Prévision, no 168, pp. 115 - 116.
* 8 Confère Nembot Ndeffo
L. et Ningaye P. (2007), « Reformes financières et
rentabilité du système bancaire des états de la
CEMAC », African Economic Conference, UN Conference Center
Addis Abeba.
* 9 Fichier tenu par les
Banques Centrales et recensant tous les bénéficiaires de
crédit à partir d'un certain seuil.
* 10 Confère Patry S.
(2002)
* 11 Confère Scialom L.
(2007), Economie bancaire, 3e édition, La
Découverte, Paris.
* 12 Confère Patry
(2002)
* 13 Cf. Rapport Cruickshank
in Laurent Quignon (2000), « Les banques britanniques trop
rentables ? », Revue Conjoncture, Juillet-Août
2000.