UNIVERSITE LIBRE DE KIGALI (U.L.K)
FACULTE DE DROIT
BP.2280 KIGALI
DE L'INEFFICACITE DES MISSIONS DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES DANS LA RESOLUTION DE CONFLIT DE DARFOUR
L' Article 98 du statut de Rome,
contradiction ou exception à l'article 27 du même
Statut
s
Mémoire présente et défendu en vue de
l'obtention du grade de licencié en Droit par NDUWAYEZU KABIONA
Israël
Directrice : CCA DUSHIMIMANA Claudine
Kigali, décembre 2010
EPIGRAPHE
Vous qui lisez ceci ;
Là où vous arrivez à une
même certitude,
Faites route avec moi,
Là où vous partagez mes
hésitations,
Cherchez avec moi,
Là où vous constatez votre
erreur,
Reprenez mes explications,
Là où vous découvrez mon erreur,
Rappelez-vous à l'ordre.
St Augustin (354-430).
DEDICACE
A vous mes parents Guillaume KABIONA KASHIGANE
et Charlotte FAIDA MASTAJABU, qui ne
cessez d'assumer vos responsabilités pour le bien être futur de
votre fils ; le mot merci ne suffit pas pour vous signifier ma profonde
gratitude ;
A vous Joselyne UWERA et Christian
RAFIKI NTAMUHANGA pour votre soutien fraternel ;
A tous ceux qui n'ont pas peur de la
vérité ;
A tous les ennemis de la rancune, de la vengeance et du
« meurtre » ;
A tous ceux qui veulent assumer leur ambiguïté
existentielle pour se forger un destin responsable ;
A toutes les victimes de la crise au Darfour ;
A tous ceux qui me sont chers.
NDUWAYEZU KABIONA Israël
REMERCIEMENTS
Nous ne pouvons dès lors pas nous empêcher
d'adresser nos sincères remerciements aux autorités de
l'Université Libre de Kigali, principalement au Professeur BALINDA
RWIGAMBA, fondateur de ladite université, qui, grâce à lui,
nous entrerons dans le monde de licenciés en Droit.
Nous tenons à remercier, en particulier, le CCA
DUSHIMIMANA Claudine qui a accepté de nous diriger malgré ses
multiples occupations, à tous les enseignants qui se sont
trouvés sur notre route et qui, à leur insu peut être, nous
ont aidé à devenir ce que nous sommes.
Nous pensons une fois de plus à nos père et
mère Guillaume KABIONA et Charlotte FAIDA pour leur soutien moral et
matériel, leurs tendresses et amours ;
Il serait ingrat de notre part, si nous passions sous
silence, les bienfaits et sacrifices faites à notre égard par
Joselyne UWERA et Christian RAFIKI, pour le besoin de nos études
supérieures;
Nous tenons à remercier chaleureusement nos
frères et soeurs, TEGEMEA, FURAHA Carine, NAMUSHUKURU Yvette, GLORIA,
BUSIME Gaudance, BAHATI kabiona, Alliance Guilaine, Aziza Rebecca,
AKILIALIBALINDA MBAVU David, VEMA N, TUMAINI N. Tity, ASIFIWE. Nathalie,
RAFIKI M., DA Francine,CHIBALONZA, Asifiwe MUKUBITU, BURAFIKI KUSIRA,
CHIRHADUNDWA, Emery MAKENGA, Emery MUDINGAYI...
Nos remerciements s'adressent, ensuite, aux familles
NTAMUHANGA Issacar, QUINT nicol, MBAVU, BURAFIKI, MANDEVU Bernos, BAMBAGA
Sylvain et BASHEKA.
Que des nombreux amis, frères, cousins, oncles et
camarades compagnons de lutte trouvent ici l'expression qui leur est due.
Nous reconnaissons une dette de reconnaissance sincère
envers tous ceux qui, de près ou de loin, par leur aide, tant morale que
matérielle, nous ont toujours réconforté et exhorte
ã travers les pénibles aléas de l'existence ; ne vous
sentez pas oubliés. Vos prières, votre affection et votre
présence ont fait plus que vous ne pouvez imaginer et nous ont
poussé à aller toujours de l'avant.
NDUWAYEZU KABIONA Israël
LISTE D'ABREVIATIONS
AMIS: African union Mission In
Sudan. (Mission de l'Union Africaine au Soudan)
APLS: Armée Populaire de
Libération du Soudan.
ART. : Article
CEDEAO: Communauté Economique des
Etats d'Afrique de l'Ouest
CEEAC: Communauté Economique des Etats
de l'Afrique Centrale
Cfr : Confère
CIJ: Cour Internationale de Justice.
CPI: Cour Pénale Internationale
CSONU: Conseil de Sécurité de
l'Organisation des Nations Unies
DDR: Désarmement,
Démobilisation et Réinsertion
IGAD: Intergovernmental Authority for
Development. (Autorité Intergouvernementale pour le
Développement)
JEM: Justice and Equality Movement.
(Mouvement pour la Justice et l'Egalité)
L.G.D.J: Librairie Générale de
Droit et de Jurisprudence
M.O.N.U.C: Mission de l'Organisation des
Nations Unies au Congo
MALS: Mouvement Armée de
Libération du Soudan.
MINUAD: Mission hybride des Nations Unies et
de l'Union Africaine au Darfour.
MINUS: Mission de Nations Unies au Soudan
MUAS: Mission de l'Union africaine au
Soudan
OMP: Opération de Maintien de la
Paix
ONG: Organisation Non Gouvernementale
ONU: Organisation des Nations Unies.
Op.cit: Opere citato (...).
OTAN: Organisation du Traite de l'Atlantique
Nord.
OUA: Organisation de l'Unité
Africaine
P.U.F: Presses Universitaires de
France
SADC: Southern African Development
Community (Communauté de Développement de l'Afrique
Australe)
SLA: Sudan Liberation Army.
(Armée de libération du Soudan)
SPLA: Sudan People Liberation Army.
(Mouvement populaire de libération du Soudan)
SPLM: Sudan People Liberation
Movement (Mouvement de la Libération des Personnes du Soudan)
SSLM: Southern Sudan Liberation
Movement. (Mouvement de Libération du Sud Soudan)
UA: Union Africaine.
UE: Union Européenne
UNEP: United Nations Environmental
Program. (Programme des Nations Unies pour l'Environnement)
www: WorldWidWeb.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
ii
LISTE D'ABREVIATIONS
iv
TABLE DES MATIERES
1
I Choix et intérêt du
sujet
3
II Délimitation du sujet
3
III Problématique
4
IV Hypothèse
5
VI Technique et méthodes
6
VII Subdivision du travail
7
CHAP. I. CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
8
I.1. LES CONCEPTS CLES
8
I.1.1 LE CONFLIT ARME
9
I.1.1.1 Conflit armé international
9
I.1.1.2. Conflit armé interne
10
I.1.2.1. Différend juridique
12
I.1.2.2. Différend politique
13
I.1.3. LA REBELLION
14
I.1.4. ORGANISATIONS INTERNATIONALES
14
I.1.4.1. Caractéristiques juridiques des
O.I.
15
I.1.4.2. Classification des organisations
internationales
15
I.1.4.2.1.Classification suivant leur
composition
15
I.1.4.2.2 Classifications suivant leur
compétence
16
I.1.4.3 .Classifications selon leurs pouvoirs
16
I.2. LA CRISE AU DARFOUR
17
I.2.1 ORIGINE ET EVOLUTION DE LA CRISE
17
I.2.1.1. Origine de la crise
18
I.2.1.2 Evolution de la crise
20
I.2.2. NATURE ET INCIDENCE DE LA CRISE
23
I.2.2.1. Nature de la crise
23
I.2.2.2 Incidences de la crise et
responsabilités
26
CHAP. II .L'ANALYSE DE L'INEFFICACITE
DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DANS LA RESOLUTION DES CONFLIT DU DARFOUR
31
II.1. ORGANISATIONS INTERNATIONALES
32
II.1.1 L'UNION AFRICAINE
32
II.1.2. L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
35
II.1.3. L'UNION EUROPEENNE
37
II.2.CADRE JURIDIQUE DE LA COLLABORATION
ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L'UNION AFRICAINE
38
II.3. LA COLLABORATION ENTRE L'ORGANISATION
DES NATIONS UNIES ET L'UNION AFRICAINE DANS LA CRISE AU DARFOUR
41
II.3.1. Assistance de l'Organisation des Nations
Unies à l'Union Africaine
41
II.3.2. Partenariat entre l'Organisation des
Nations Unies et l'Union Africaine
43
II.4. LA COLLABORATION ENTRE L'U.E ET L'U.A
AU DARFOUR
45
II.4.1.Une forte volonté européenne
en faveur de la paix en Afrique
45
II.4.2.Une approche originale en matière de
maintien de la paix
46
II.4.3.L'aide de l'UE à l'AMIS : des
moyens considérables
47
II.4.4. Un bilan contrasté
50
II.4.5. L'UE se contente de constater,
déplorer, condamner et demander
51
II.4.6. Les leçons à tirer pour
l'avenir
52
CHAP .III. MECANISMES ENVISAGEABLES
POUR UNE APPLICATION EFFECTIVE DE LA DE LA RESOLUTION DE CONFLIT POUR LE
SOUDAN
55
III.1 MECANISMES DE REGLEMENT DES CONFLITS
ARMES PROPRES A CHAQUE ORGANISATION.
55
III.1.1. Mécanismes de règlement des
conflits prévus par l'acte constitutif de l'union africaine
55
III.1.2. Mécanismes de règlement
pacifique des conflits prévus par la charte de l'organisation des
nations unies
57
III.1.3. Rôle du Conseil de
sécurité
59
III.1.4. Le rôle de l'Assemblée
générale
61
III.1.5. Le rôle du Secrétaire
général
62
III.2.LE PROCESSUS DE RESOLUTION PACIFIQUE
DU CONFLIT AU DARFOUR
63
III.2.1. La mobilisation de la volonté
politique
64
III.2.2. Le contrôle et la limitation de la
prolifération des armes
65
III.2.3. La facilitation de la conclusion des
accords de paix
67
III .3. LA DEMILITARISATION DE LA
SOCIETE
67
III.3.1.Les programmes de désarmement
67
III.3.2.Le processus de réinsertion
68
III.3.3. La restauration de l'Etat de droit
69
CONCLUSION GENERALE
71
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
76
INTRODUCTION
I Choix et
intérêt du sujet
Ce travail a pour but d'être une approche critique du
système collectif de sécurité, en prenant la situation du
Darfour au Soudan pour illustration. Il s'intéresse à la
collaboration des Organisations Internationales dans le règlement du
conflit sus évoqué. Le choix pour ce conflit se justifie non
seulement parce que la crise se déroule en Afrique, continent que nous
habitons, mais aussi parce que, par ce cas, l'Union Africaine cherche à
se démarquer de l'attitude passive dans laquelle avait sombré son
prédécesseur, l'Organisation de l'Unité Africaine. Notre
travail revêt un intérêt théorique et pratique, sur
le plan théorique ,ce travail relevé d'une culture juridique car
il nous permet d'approfondir les notions apprises dans les cour de droit
internationale humanitaire ,droit international public et d'autre cours et
formations reçues durant notre parcours académiques ;surtout
au moment où s'internationalisent de manière croissante les
problèmes liés a la paix et la sécurité. Sur le
plan pratique, la réalisation de ce travail nous permettre de prendre
connaissance de la façon dont la communauté internationale a
géré la crise 339travail.
Enfin, comme toute oeuvre humaine, ce mémoire pourra
apporter une petite contribution à la connaissance des problèmes
ayant affecté le soudan à un moment donné de son
histoire.
II Délimitation du
sujet
Ce travail nous oblige à délimiter dans le
domaine, l'espace et dans le temps, pour contourner certaines
difficultés dans la récolte des données. C'est dans cette
perceptive que nous avons choisi de focaliser nos recherches en droit
international public et humanitaire, dans l'espace le Soudan a
été pris comme champ d'investigation et dans le temps
l'étude couvre la période allant de 2003 à 2009. Nous
avons limité notre travail en 2009 car nous ne savons pas les
résultats de 2010.
III Problématique
Dans les relations internationales, les Etats n'ont pas
à eux seuls le monopole d'action dans tous les domaines de la vie,
notamment sociale, politique, sécuritaire et humanitaire.
Bien qu'étant acteurs aussi sur la scène
internationale, les Etats vivent en relation étroite avec les
organisations internationales. Le Continent africain en général
et le Soudan en particulier, est plongé dans des multiples querelles,
conflits qui divisent les Etats. La guerre civile au Darfour est un conflit
armé qui touche depuis 2003 la région du Darfour, située
dans l'ouest du Soudan. Les origines du conflit sont anciennes et sont dues aux
tensions ethniques qui débouchent au premier conflit du Darfour de 1987.
Bien que le gouvernement soudanais affirme que le nombre de morts se situe aux
environs de 10 000, trois pays, les États-Unis, Israël et le
Canada, soupçonnent que ce conflit couvre un génocide ayant fait
environ 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés dont 230 000
réfugiés au Tchad1, 2,3. La Commission d'enquête de
l'Organisation des Nations unies (ONU) sur les violations des droits de l'homme
perpétré au Soudan parlent de crimes contre l'humanité4.
Constatant que la justice soudanaise ne peut ou ne veut rien faire pour y
remédier, elle transmet le dossier à la Cour pénale
internationale (CPI)1(*) Un
spécialiste du Soudan au CNRS, Marc Lavergne, considère que le
conflit ne serait pas racial mais que le problème majeur de ce pays
vient de gouvernements médiocres qui se sont succédé
depuis l'indépendance. Ceux-là même qui ont ignoré
les provinces périphériques de la capitale, dont le Darfour, et
qui instrumentalisent aujourd'hui des miliciens à des fins
économiques. Pour l'universitaire Bernard Lugan, le conflit est ancien
et a pour principal caractère l'ethnie. Les raisons économiques
ne sont qu'un facteur aggravant et non déclencheur.2(*). Dans tous les conflits
africains aujourd'hui, d'une manière ou d'une autre, ces deux
organisations internationales collaborent pour les résoudre. En effet,
les articles 33 à 35 et 55 à 62 de la Charte de l'Organisation
des Nations Unies constituent le cadre juridique de la collaboration entre
l'Organisation des Nations Unies et les organismes régionaux, en
l'occurrence l'Union Africaine. Symétriquement, cette dernière,
de façon indirecte, reconnaît un devoir de coopération
internationale établie sur la base de la Charte des Nations Unies3(*).
En effet, le problème des conflits de Darfour,
constitue à nos jours une préoccupation majeure et est encore
circonscrit à certains coins de notre planète, mais si l'on
n'y prend pas garde, le phénomène pourrait s'étendre
partout dans le monde où il y aurait extension des conflits.
Les problèmes soulevés dans ce mémoire
tournent autour des questions suivantes :
-L'exécution des missions des organisations
international sont-elle été efficace ?
- Quelles sont les règlements appropriés pour
préserver la paix et la sécurité de la région de
Darfour.
IV Hypothèse
Pour répondre à ces questions, nous formulons
les hypothèses suivantes :
-La mission serait efficace si le gouvernement soudanais
facilite l'exécution de missions de ces organisations.
- Il faut que le conseil de Sécurité ne soit pas
divisé dans la prise des décisions dans le cadre de
résolution de conflit du Darfour, Dans les affaires internationales, la
Chine applique au Soudan les principes de sa politique étrangère
générale à savoir ne pas s'ingérer dans les prises
de décision d'un gouvernement étranger souverain. Pour elle, la
crise du Darfour doit être réglée par les Soudanais
eux-mêmes et non sous pression étrangère. Elle est
accusée par Amnesty International de faire partie des vendeurs d'armes
au Soudan depuis quelques années, ce qu'elle nie et achète 65 %
de la production pétrolière soudanaise. Selon le
député canadien Maurice Vellacott, « la plupart des armes
utilisées pour tuer, violer, piller et le reste sont fabriquées
au Soudan dans des usines chinoises ». Vellacott critique aussi les
utilisations répétées du droit de veto dont la
République populaire de Chine et la Russie ont fait usage concernant des
résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies
contraignant le Soudan à arrêter les exactions des milices
djandjawids au Darfour. Un rapport d'Amnesty International accuse Pékin
d'avoir envoyé plus de deux cents camions de transports militaires
chinois au Soudan en août 2005. La Chine s'oppose aux sanctions
commerciales. Ainsi, lors de la conférence de Paris du 25 juin 2007, le
vice-ministre des Affaires étrangères chinois Liu Guijin
déclare : « La communauté internationale doit s'efforcer
d'envoyer un signal positif et équilibré : il ne faut pas, pour
un oui ou pour un non, menacer et faire pression sur le gouvernement du Soudan
»4(*). Aussi l'U.A et
la Ligue Arabe donne l'opportunité des poursuites de la CPI le
président el- Bachir ou la création d'un tribunal ad hoc pour le
Soudan, nous pensons que son arrestation est l'un de règlement de
conflit au Darfour car il fait bocage certaines organisations d'exerces sur le
sol soudanais dans le cadre de résolution de conflit. En fin l'Etat
soudanais doit faciliter les organisations sans distinction d'exercé
leur mission sur son sol.
V objectifs
A observer les Etats dans le monde, nous
avons constaté qu'ils étaient membres à la fois des
organisations internationales régionales et des organisations
internationales à vocation universelle. Les premières comme les
secondes sont créées par les Etats en vue de s'assurer une
sécurité collective. Cette situation a attiré notre
attention: un Etat au sein duquel se développerait une situation de
nature à troubler la sécurité du groupe verrait s'exercer
sur son territoire la compétence des organisations dont il est membre,
en l'occurrence une Organisation Internationale régionale et une
Organisation Internationale à vocation internationale. Et comment ces
deux Organisations Internationales coordonneraient leur action de sorte que
l'une n'annihile les efforts de l'autre ou inversement que l'une soutienne
l'action de l'autre.
Comme toute oeuvre humaine, Ce travail permets, en outre, de
connaître comment les droits de l'homme sont protégés tant
sur le plan universel, régional que national, pendant les
périodes de paix comme celles de guerre ; d'évaluer leur
degré de protection dans la Région du Darfour par les
autorités en place. La compréhension des causes et des
conséquences socio-politiques oriente dans la détermination des
mécanismes envisageables pour la lutte contre ces violations au Darfour
et en Soudan, en général. Ce mémoire pourra apporter une
petite contribution à la connaissance des problèmes ayant
affecté la République du Soudan à un moment donné
de son histoire.
VI Technique et
méthodes
Pour bien mener notre travail scientifique, nous allons
recourir à une série de techniques et méthodes.
Dans notre travail, nous avons utilisé la technique
documentaire qui est une revue de la littérature d'un domaine, elle nous
a permis de parcourir dans les ouvrages de différents doctrinaires, les
textes des lois, les notes de cours, les mémoires ayant les liens avec
notre thème de travail, Méthode analytique et la
méthode exégétique. Quant à la méthode
exégétique, elle nous a permis d'interpréter les articles
des textes de lois, et de mener des discussions à propos de notre
travail.
VII Subdivision du
travail
Notre travail
s'intitule «de l'inefficacité de missions des
organisations internationales dans la résolution de conflit de
Darfour ». À part l'introduction générale, ce
travail est subdivisé en trois chapitres qui seront
clôturés par une conclusion générale. Le premier
chapitre porte sur « cadre théorique et conceptuel»,
le deuxième « l'Analyse de l'inefficacité des
organisations internationales dans le conflit de Darfour » et le
troisième traitera sur « Mécanismes
envisageables », ce travail est clôturé par une
conclusion générale.
CHAP. I. CADRE CONCEPTUEL
ET THEORIQUE
Dans le monde contemporain, le droit occupe une place
importante comme moyen et base de règlement des conflits ou des
différends éventuels qui peuvent survenir au sein d'une
communauté humaine.
En effet, afin de maintenir la paix et la
sécurité internationales autant voulues par les nations que par
les organisations internationales, les situations conflictuelles souvent
inévitables nécessitent de prévoir des mécanismes
de règlement des conflits.
Ainsi, en Droit international public, les Etats ont
l'obligation de résoudre leur litige pacifiquement, par des moyens ou
des voies qu'ils considèrent les mieux appropriés d'autant plus
que la guerre a été proscrite comme mode de règlement des
conflits.
C'est pourquoi, dans ce premier chapitre, il nous sera
loisible de définir en premier lieu les concepts clés (I.1) et la
crise au Darfour (I.2),
I.1. LES CONCEPTS CLES
Toute situation de tension ou de crise dans les rapports tant
internes qu'internationaux ne peut pas, d'emblée, être
qualifiée de conflit armé, de guerre civile, de guerre froide
et/ou de différend. Néanmoins, il est d'observation courante que
des divergences peuvent opposer des groupes au sein d'un Etat ou
différents Etats, et peuvent porter sur un objet bien
déterminé.
Ainsi, dans cette section, nous présenterons quelques
définitions fondamentales pour la compréhension de la
présente étude : Il s'agit des définitions de conflit
armé (I.1.1), des différends (I.1.2) et de rébellion
(I.1.3).et (I.1.4) Les Organisation Internationales.
I.1.1 LE CONFLIT ARME
Le concept « conflit armé » est une
expression générale qui s'applique à différents
types d'affrontements qui peuvent se produire entre deux ou plusieurs
entités étatiques, entre une entité étatique et une
entité non étatique, entre une entité étatique et
une faction dissidente et / ou entre deux ethnies à l'intérieur
d'une entité étatique5(*).
De cette définition découle trois idées
qui méritent explication ; conflit armé international,
conflit armé interne et conflit armé interne
internationalisé
I.1.1.1 Conflit armé
international
Un conflit d'ordre international c'est un conflit qui oppose
deux ou plusieurs Etats. C'est un conflit au sens classique en ceci qu'il est
un conflit qui peut dans ses conséquences, changer les rapports et les
équilibres des Etats. C'est donc un conflit qui peut opposer plusieurs
sujets de droit international.
Nous pouvons illustrer le conflit armé international
en citant comme exemples la coalition américano-britannique en Irak, la
prétendue guerre contre les armes à destruction massive, la
guerre opposant l'Organisation pour la Libération de la Palestine
à l'Etat israélien.
La notion de guerre est incluse dans celle de
« conflit armé international » que consacre de
manière significative le Protocole additionnel I aux Conventions de
Genève de 1949 (1977) qui portaient sur le droit humanitaire de la
guerre stricto sensu.
Au même titre que la guerre, tout conflit armé
international comprend, comme l'expression l'indique, un aspect militaire et un
aspect international.6(*)
· Aspect militaire : le
droit international ne fixe pas le niveau de violence que doivent atteindre les
opérations armées pour que soient applicables les règles
relatives aux conflits armés internationaux. Strictement
réglementées par le droit traditionnel de la guerre, l'ouverture
et la cessation des hostilités ne sont plus soumises aujourd'hui
à des règles précises. Le conflit armé est un fait
bien plus qu'une intention
· Aspect
international : traditionnellement, toute insurrection au
sein d'un Etat était qualifiée de guerre civile, à partir
d'un certain degré de violence et d'extension territoriale -sinon il
s'agissait d'une simple rébellion à force ouverte, justiciable
d'une opération de police-, à ce titre, elle ne relevait que du
droit interne et de la « compétence exclusive » de
l'Etat concerné. La guerre, quant à elle, opposait des
« belligérants », c'est-à-dire des Etats au
sens du droit international,...
En outre, sont également considérées
comme des conflits armés internationaux7(*), les guerres de
libération nationale dans lesquelles les peuples luttent contre la
domination coloniale, l'occupation étrangère ou un régime
raciste et, en général, les guerres qui peuvent survenir lorsque
les peuples veulent exercer leur droit à l'autodétermination. En
résumé, les conflits armés internationaux peuvent
être inter-étatiques ou non dans certaines circonstances
déterminées.
I.1.1.2. Conflit
armé interne
Un conflit interne par
opposition au conflit international est celui qui oppose un pouvoir central
à des entités politiques, religieuses ou même ethnique. En
effet, contrairement au conflit qui oppose les Etats, les conflits internes
eux, ne sont pas du tout considère comme des affrontements directs entre
les Etats ou autres sujets de droit international.
Rentre dans cette catégorie, par exemple, le conflit
burundais opposant les forces loyalistes au Front National de Libération
(FNL).
Le conflit armé interne ou encore conflit armé non
international est synonyme de « guerre civile8(*) ». Il se caractérise par
l'affrontement qui oppose les forces armées d'un Etat à des
forces armées dissidentes ou rebelles. Le droit applicable durant de
tels conflits a longtemps été considéré comme
étant une question purement interne aux Etats.
L'article 3 commun aux Conventions de Genève de
1949 a permis de dégager - pour la première fois - certains
principes fondamentaux devant être respectés durant de tels
conflits. Cependant, cet article ne définit pas la notion même de
conflit armé non international.
L'article premier du Protocole additionnel II de 1977 a
partiellement comblé cette lacune. Aux termes de celui-ci, est
réputé conflit armé non international tout conflit qui se
déroule sur le territoire d'un Etat, entre ses forces armées et
des forces armées dissidentes ou des groupes armés
organisés qui, sous la conduite d'un commandement responsable, exercent
sur une partie de son territoire un contrôle tel qu'il leur permette de
mener des opérations militaires continues et concertées et
d'appliquer le droit international établi par ce type de conflit.
Les situations de tensions internes et de troubles
intérieurs comme les émeutes, les actes isolés et
sporadiques de violence et les autres actes analogues ne sont pas
considérés comme des conflits armés9(*)
Ce Protocole additionnel II s'applique aussi aux conflits
armés qui opposent de manière prolongée sur le territoire
d'un Etat des groupes armés organisés entre eux10(*).
Ainsi, un conflit qui éclate sur le territoire d'un Etat entre deux
ethnies distinctes - pour autant qu'il réunisse les
caractéristiques nécessaires d'intensité, de durée
et de participation - peut être qualifié de conflit armé
non international.
I.1.1.3. Conflit armé
interne internationalisé
Un conflit arme interne
internationalisé est appelé un conflit mixte car est un conflit
qui prend naissance suite a un autre cas conflictuel préexistant, le
plus souvent interne. Le conflit mixte est possible des que les Etats
étrangers interviennent en offrant un support moral ou matériel
aux acteurs du conflit interne.
A titre d'exemple, nous
évoquons le conflit armé interne internationalisé en
prenant pour exemple le mouvement rebelle : Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo/Zaïre contre le
gouvernement du président Mobutu de la République du Zaïre.
En effet, l'intervention des troupes rwandaises, ougandaises, burundaises, etc.
au coté du mouvement rebelle (AFDL) et l'intervention des troupes
marocaines, tchadiennes, etc. au coté du Gouvernement du Zaïre ont
fait que le conflit change de caractère, interne, et devienne
internationalisé.
Un conflit armé peut changer de caractère, et
ce, souvent dans le sens d'un conflit armé interne qui, par certains
éléments nouveaux ou extérieurs, change de
caractère et devient international. C'est ce qui, d'ailleurs, fait dire
à certains auteurs. qu' « un conflit peut débuter
comme guerre civile et se transformer en conflit armé
international ». A ce sujet, « un même conflit peut
répondre à la fois au critère interétatique et au
critère intra-national et avoir un caractère mixte,
c'est-à-dire apparaître comme un conflit international dans les
relations entre certains belligérants et comme une guerre civile entre
d'autres belligérants11(*)
Un conflit armé non international peut
s'internationaliser dans les hypothèses suivantes12(*) :
L'Etat victime d'une insurrection reconnaît les
insurgés comme des belligérants13(*) ;
Un ou plusieurs Etats étrangers interviennent avec
leurs propres forces armées en faveur d'une des parties au
moins;
Deux Etats étrangers interviennent avec leurs forces
armées respectives, chacun en faveur d'une des parties.
Intervention d'une Organisation Internationale dans le cadre
de la sécurité collective ou du maintien de la paix et la
sécurité internationales.
Les problèmes découlant de ces situations ne
peuvent pas trouver une réponse simple et sans équivoque, eu
égard à leurs nombreuses implications juridiques et à
l'absence de dispositions internationales spécifiques à cette
forme de conflit.
I.1.2. LES DIFFERENDS
En Droit international public, les concepts
« différend » et « litige »,
selon les auteurs, ont le même sens. Ainsi, évoquer l'un ou
l'autre dépend tout simplement de l'école dans laquelle on se
trouve. De façon simple, on entend par différend, une
contestation dans laquelle on ne peut pas faire abstraction de
l'individualité des parties en cause.
Dans ce paragraphe, nous tenterons de différencier le
différend ou conflit juridique du différend politique bien que
cela soit difficile d'être mis en oeuvre.
I.1.2.1. Différend juridique
Le différend juridique son règlement est
effectué normalement par la voie juridictionnelle ou arbitrale. Tel est
le cas du différend sur la presqu'île de Bakassi, zone riche en
pétrole à la frontière sud-ouest du Nigeria,
revendiqué à la fois par le Nigeria et le Caméroun. Ce
conflit avait été mis en sommeil après que le Cameroun ait
proposé de remettre le dossier à la Cour Internationale de
Justice des Nations Unies à La Haye. En même temps, le
Président Eyadéma du Togo avait été
désigné médiateur par l'Organisation des Nations
Unies14(*).
Les différends juridiques, d'après les
enseignements de Ranjeva et Cadoux, affectent à titre principal
l'interprétation et l'application des normes consacrées en droit
positif15(*). D'autres auteurs soutiennent que les
différends juridiques sont ceux qui portent sur l'application ou
l'interprétation du droit positif16(*).
Néanmoins, un différend au sens juridique a une
signification, une acception, bien précise. La Cour Pénale
Internationale (CPI) l'a défini comme « un
désaccord sur un point de droit ou de fait, une opposition de
thèses juridiques ou d'intérêts entre deux
personnes »17(*). Rapportant la même définition,
Blaise Tchikaya renchérit en disant que la Cour Internationale de
Justice (CIJ) l'a défini comme « un désaccord sur
un point de droit ou de fait, une contradiction, une opposition de
thèses juridiques ou d'intérêts entre deux
personnes »18(*)
Ces deux définitions sont identiques point par point
sauf que la seconde contient un mot de plus : une contradiction.
I.1.2.2. Différend politique
Les différends politiques étant non
justiciables, les Etats préfèrent les soumettre à des
modes diplomatiques ou politiques de règlement. Il en est ainsi du
différend politique constaté par les tensions qui perdurent entre
les gouvernements de la République Démocratique du Congo et du
Rwanda sur la question des interahamwe depuis presque une décennie.
Ranjeva et Cadoux qualifient de différends politiques,
les litiges qui mettent en cause des intérêts considérables
de première importance pour les Etats membres de la
société internationale19(*). De sa part, le lexique des
termes juridiques soutient que les différends politiques sont ceux dans
lesquels une des parties demande une modification du droit positif20(*).
En définitive, poursuivent ces auteurs, un
différend politique serait celui dont les contestations portent sur la
reconnaissance de la norme à appliquer, alors que le différend
juridique porterait non pas sur la reconnaissance de la norme mais sur les
divergences de l'interprétation qu'il y a lieu de donner à une
norme préalablement acceptée par les deux parties. En d'autres
termes, le différend politique viserait davantage à obtenir une
révision de la règle de droit et le juge serait alors
amené à exercer une fonction législative s'il était
appelé à trancher un différend politique21(*).
I.1.3. LA REBELLION
La rébellion est le fait de refuser de se soumettre
et/ou d'obéir à un gouvernement ou à une autorité
étatique légitimement établie.
Toutefois, la rébellion s'identifie à un conflit
armé non international lorsqu'elle correspond aux
caractéristiques fixées pour l'existence de ce type de conflit.
Si ce niveau n'est pas atteint, on parlera alors d'émeute22(*).
Par contre, une insurrection indique
généralement un mouvement collectif violent et
décidé par une tranche importante des habitants d'un territoire,
qui se rebellent, par les armes, contre le gouvernement en place23(*).
L'approche définitionnelle dont nous venons de faire
mention, nous a permis de dégager les quelques définitions des
concepts clés qui pourront chaque fois intervenir tout au long de notre
étude. A présent, nous allons orienter nos analyses sur la crise
au Darfour dans cette deuxième section.
I.1.4. ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
L'effort de coopération et de solidarité qui a
marqué le développement des relations internationales a
donné naissance, au XIXème siècle, à une
prolifération d'institutions internationales permanentes,
créées par les Etats et dotées d'autonomie. A mesure que
la société internationale évoluait, les relations entre
les Etats modernes ne pouvaient plus se résumer en concurrence et en
rivalité, une action commune devenait nécessaire. Ainsi s'est
développe, par étapes et surtout a l'issue des crises les plus
graves, âpres les deux guerres mondiales, notamment, ce mouvement de
regroupement et d'association entre Etat. Les O.I sont donc des sujets
dérives du droit international dans la mesure ou elles sont issues de la
volonté des Etats. Elles sont une création des Etats. En outre,
il existe des organisations dites non gouvernementales(ONG) qui se comptent par
milliers et interviennent dans les domaines les plus divers. Elles ont en
commun un seul critère : elles n'ont pas été
créées par les Etat. Elles ne sont pas des sujets de droit
international public. Par exemple, le CICR est une association de droit
suisse24(*). C'est
pourquoi ils ne sont pas évoqués comme sujet du droit
international.
I.1.4.1.
Caractéristiques juridiques des O.I.
Les premières O.I. sont nées au XIXème
siècle. Elles étaient principalement des organisations
techniques, comme par exemple l'Union postale universelle créée
en 1874. La première organisation universelle a compétence
générale a été la SDN établie en 1919 et
dont le but principal était le maintien de la paix. Elle a
été remplacée en 1945 par l'ONU. Apres la seconde guerre
mondiale, le nombre des O.I a considérablement augmente a cause de la
mise en place de25(*)
l'ONU qui a entraînée, la création des institutions de la
famille des NU. Aussi la décolonisation a amène les nouveaux
Etats à concevoir leurs propres O.I
L'O.I. est définie par la convention de Vienne du 14
mars 1975 sur la représentation des Etats dans leurs relations avec les
O.I. gouvernementales comme « une association d'Etats,
constituée par traite, dotée d'une constitution et d'organes
communs et possédant une personnalité juridique distincte de
celle des Etats membres »26(*). Cette définition permet de mettre en avant
plusieurs caractéristiques fondamentales des OI. D'abord, il n'existe
pas un type d'organisation internationale, mais une grande
variété d'institutions qui ont une organisation, des
compétences et des buts variés. Ensuite, la personnalité
juridique dont elles disposent se dissocie de celle des Etats membres.
I.1.4.2. Classification des
organisations internationales
Les O.I. peuvent être classées selon
différents critères : selon leur composition, selon leur
activité et selon leur pouvoir ou autorité.
I.1.4.2.1.Classification
suivant leur composition
Au sens strict, les O.I. sont intergouvernementales. Elles
sont composées d'Etats qui, désireux de s'associer, ont conclu un
accord international, une convention multilatérale pour créer
l'organisation. L'O.I. peut être a vocation universelle ou regionale.les
premières sont celles de la famille des NU et elles ont vocation
à accueillir tous les Etats.les secondes sont des organisations
réunissant un nombre limite d'Etats suivant des affinités
géographiques, économique, politique, etc. ex. : l'Union
Africaine. Les O.I. peuvent aussi être fermées ou ouvertes,
c'est-à-dire soit comporter un nombre détermine de membres et
n'être accessible a aucun autre Etat, soit au contraire, être
ouverte a tout Etat ou a certains états, qui souhaitent en faire partie
et que les autres Etats membres « admettent » dans
l'organisation27(*). C'est
le texte constitutif de chaque organisation qui définit les conditions
d'admission des nouveaux membres.
I.1.4.2.2 Classifications
suivant leur compétence
L'organisation peut avoir une action limitée, soit dans
l'espace (ce sont les organisations régionales, regroupant les Etats
situés dans une région donnée, soit a un domaine dans
lequel elle exerce (économique, défense,...) ; c'est
l'exemple de l'OIT. L'OI peut enfin avoir plusieurs domaines des
compétences en raison de la portée générale des
attributions qui leur sont reconnues (ex. : les NU, l'UA, l'Union
Européenne).
I.1.4.3 .Classifications
selon leurs pouvoirs
Cette classification se réfère aux
modalités de fonctionnement des OI. L'on peut distinguer ainsi, selon
l'étendue des pouvoirs qui leur sont confères, les organisations
dont leur but est la coopération internationale et qui ont un
caractère strictement interétatique (leurs décisions
concernent les Etats membres) ; et les organisations de caractère
supranational dont le but est l'intégration (leur décisions
s'appliquent directement aux individus ressortissants des Etats membres). On
peut en effet déceler des éléments de
supranationalité dans certaines organisations dont les organes, dotes de
pouvoirs qui les situent au dessus des Etats membres, peuvent prendre certaines
décisions qui concernent directement les individus sans passer par le
canal de l'Etat, sans que l'Etat joue le rôle d'un écran entre ses
ressortissant et l'OI. L'exemple principal en est la communauté
européenne. Celle-ci bénéficie d'un transfert de
compétences des Etats membres dans certains domaines (agriculture,
commerce, transport, monnaie) qui prive les Etats de leur pouvoir normatif dans
ces domaines. L'action de la communauté se substitue alors a celle des
Etats.par ailleurs, le droit dérive de l'organisation prime le droit
interne et est directement applicable dans l'ordre juridique des Etats membres
.par ailleurs, la communauté européenne est dotée de son
propre système juridictionnel ( le tribunal de première instance
et la CJCE) qui peut connaitre de recours dénonçant la mauvaise
application ou le non respect par les Etats membres du droit communautaire. Il
n'empêche cependant que même pour cette organisation, il reste une
part laissée à la coopération intergouvernementale :
le domaine de la politique étrangère par exemple relève
encore des compétences nationales et non celles de la communauté.
Même dans une organisation d'intégration, on trouve une dose de
coopération, l'inverse étant également vrai :
certaines organisations de coopération peuvent poursuivre, dans certains
cas des actions favorisant l'intégration des ordres juridiques nationaux
dans un espace commun. Tel est le cas du conseil de l'Europe en matière
des droits de l'homme, grâce à l'action de la cour
européenne des droit de l'homme chargée de faire respecter la
convention européenne des droit de l'homme28(*).
Nous venons devoir que les OI sont crées par les Etats
qui en sont membres. Cependant, l'accord de volontés dont résulte
cette création peut être réalise de deux
manières : il peut être soit une convention (un traite) soi
une décision d'une autre OI.
I.2. LA CRISE AU
DARFOUR
Pour mieux aborder et comprendre la crise au Darfour, il est
impérieux de présenter la genèse ou les racines des
conflits armés au Soudan quelques temps après son accession
à l'indépendance. Toutefois, notre étude ne
s'étendant pas sur tout le territoire du Soudan, nous allons nous
dispenser de toute la période d'avant février 2003 pour nous
appesantir à la crise au Darfour qui couvre le début de cette
période jusqu'à ce jour.
Ainsi, tout au long de cette section, nous parlerons de
l'origine et de l'évolution de la crise (I.2.1) de sa nature et son
incidence (I.2.2).
I.2.1 ORIGINE ET EVOLUTION DE
LA CRISE
La crise actuelle du Darfour a débuté en
février 2003. Toutefois, avant de nous plonger dans le fond de la crise,
il sied de situer la République Fédérale du Soudan pour
enfin localiser la région du Darfour sous examen.
Ayant accédé à la souveraineté
interne et internationale le 1er janvier 1956, la République
Fédérale du Soudan est un Etat de l'Afrique Orientale qui occupe
la région du haut Nil. Plus vaste pays d'Afrique, elle a 2.506.000 Km2,
20.360.000h, 7700 Km de frontières communes avec neufs pays
voisins : République centrafricaine, Tchad, République
Démocratique du Congo, Egypte, Ethiopie, Kenya, Libye et Ouganda. Sa
capitale est Khartoum et sa langue officielle l'arabe.
Pour sa part, le grand Darfour29(*), territoire composé de
3 Etats : le Nord, le Sud et le Darfour occidental, est situé dans
le Nord-ouest du Soudan bordé par le Tchad à l'Ouest, la Libye au
Nord-ouest et la République centrafricaine au Sud-Ouest.
Plus vaste pays d'Afrique, le Soudan fait figure de grand pays
d'Afrique mais souffre de multiples divisions religieuses, ethniques et
socio-économiques : entre Musulmans et Chrétiens, Arabes et
Africains, nomades et sédentaires. Le conflit soudanais reflète
ces fractures, accentuées par des luttes pour les ressources
naturelles.
I.2.1.1. Origine de la
crise
Quelques années avant l'indépendance, le 1er janvier 1956, les Britanniques ont
décidé de séparer le Soudan de l'Egypte et ont
forcé le pays à intégrer ses régions en un seul
Etat. Cela a provoqué la révolte de la petite élite du sud
du Soudan, qui craignait de perdre son pouvoir au profit du Nord.
A ce moment, les chances étaient grandes de voir le
Soudan chercher alliance auprès du gouvernement anticolonial de Nasser
en Egypte. Le moteur de cette tendance était le nord du Soudan. C'est
pourquoi la Grande-Bretagne n'a pas hésité à soutenir
l'élite du sud contre le nord. La guerre entre le nord et le sud a
éclaté dès avant l'indépendance.
Depuis, le pays est embourbé dans une guerre civile
sanglante, interrompue seulement entre 1972 et 1983. En 1983, la guerre a
recommencé, jusqu'au nouvel accord de paix conclu en avril de
l'année 2004.
Toutefois, antagonismes civilisationnels et religieux
n'expliquent que très imparfaitement un conflit qui a pour cause
principale le partage des ressources pétrolières sud soudanaises.
Déjà, entre 1962 et 1972, une partie du Sud s'était
soulevée contre Khartoum afin de réclamer une autonomie accrue.
Le conflit30(*) avait fait près de 500.000 morts, mais le Sud
obtint finalement gain de cause de la part de Gaafar Nimeiri arrivé
entre temps au pouvoir par un coup d'Etat. Mais la découverte du
pétrole en 1980-1981, dans le Sud, par la compagnie Chevron,
entraîna la suppression unilatérale du régime d'autonomie
du Sud-Soudan (en 1983) par le même Nimeiri. La rébellion reprit
fort logiquement avec la fondation de l'Armée pour la Libération
du Peuple du Soudan sous le commandement d'un colonel de l'armée
régulière, John Garang. Mais incapable d'arriver à bout de
la rébellion sudiste, le régime de Khartoum se radicalisa,
notamment religieusement avec l'instauration de la Charia (1983) et
l'exécution en 1985 de Mahmoud Mohamed Taha, leader charismatique des
Frères républicains prônant un islam des plus
tolérants. Gaafar Nimeiri fut finalement renversé en 1985, alors
que la famine sévissant au Soudan depuis 1983 avait déjà
fait 250 000 morts. Un gouvernement de transition démocratiquement
élu fut mis en place. Mais celui-ci, loin de chercher un compromis avec
l'Armée pour la Libération du Peuple du Soudan, donna au conflit
une tournure ethnique avec l'instrumentalisation d'antagonismes traditionnels
et le soutien à une sorte de « croisade » contre les
populations du Sud. L'échec de cette politique provoqua le coup d'Etat
du général Omar el-Béchir en 1989. Le nouveau
régime s'allia avec le sémillant Hassan al-Tourabi, chef
spirituel local des frères musulmans et leader du Front islamique
national, qui devint la véritable éminence grise d'Omar
el-Béchir.
Quant au Darfour, trois phénomènes semblent
expliquer la situation:
En premier lieu, il s'agit de garder à l'esprit les
causes sous-jacentes du conflit, à savoir l'absence de participation
significative dans les pouvoirs locaux et nationaux, les sentiments de
marginalisation politique, sociale et économique, et le
sous-développement dont transpercent en filigrane des impressions
fondées sur les inégalités structurelles ressenties par de
nombreuses autres communautés à travers le pays.
En deuxième lieu, il faut prendre en
considération les problèmes qui sont nés de la politique
du gouvernement d'utiliser les Janjawids arabes contre les populations civiles
des tribus africaines du Darfour, sachant que les Four, les Zaghawa et les
Massalit déplacés adhèrent de plus en plus aux
mentalités anti-arabes que le gouvernement a
délibérément encouragées en manipulant les
dimensions ethniques du conflit. Ces tensions ethniques doivent être
désamorcées pour que la stabilité soit restaurée au
Darfour31(*).
En troisième lieu, eu égard à toutes ces
craintes de persécution, d'autres chefs ethniques se sont réunis
pour prendre les armes contre le régime de Khartoum. Deux mouvements
rebelles ont été créés, dont le Mouvement de
Libération du Soudan (MLS), essentiellement constitué de Zaghawa,
l'une des ethnies persécutées, avec les Four et les Massalit. Ils
sont craints par le gouvernement de Khartoum. Eleveurs, ils possèdent
leurs propres fonds32(*). D'autres part, Inspirés par des craintes
similaires, les soldats de l'Armée pour la Libération du Soudan
ont mis en exergue que leur rébellion était désormais
motivée par des préoccupations d'autodéfense.
De toute évidence, en Afrique, la diversité
culturelle et ethnique, au lieu d'être un moyen, une force pour lutter
contre le sous développement, est devenue un alibi pour
déstabiliser et même anéantir les efforts jusque là
entamés ; une sorte de politique « diviser pour mieux
régner ». Pour des raisons économiques, pétrole,
des sentiments de haine se forment à l'encontre de certains groupes.
C'est ce qui fait dire à R. Nkaka33(*), que la couverture ethnique
est devenue un moyen facile pour mobiliser autant de lettrés que
d'analphabètes, d'incroyants et de clercs à une prise de
conscience qui profite énormément aux promoteurs de ces
idéologies.
Ceci est devenu aussi une porte d'entrée pour les
grandes puissances de s'ingérer dans les affaires intérieures des
Etats pour des raisons humanitaires.
I.2.1.2
Evolution de la crise
Le conflit actuel dans le Darfour a de vieilles et profondes
racines et n'est que le dernier avatar d'un problème récurrent.
Pourtant, plusieurs différences importantes distinguent le conflit de
2003-2004 des précédentes flambées de violence. Le
conflit, dans sa forme actuelle34(*), a pris une grave tournure
raciale et ethnique et menace clairement de mettre en péril le fragile
modèle traditionnel de coexistence. Plusieurs groupes ethniques, neutres
auparavant, prennent maintenant position pour ou contre les Arabes ou les
Africains, s'alignant et coopérant soit avec des groupes rebelles soit
avec le gouvernement et ses milices. Rester neutre ou hors du conflit devient
impossible, bien que certaines communautés essayent encore.
Selon cette même source, le conflit du Darfour
oppose ouvertement le Gouvernement du Soudan et ses milices alliées, les
Janjawids, aux insurgés regroupés en deux mouvements :
l'Armée/Mouvements pour la Libération du Soudan (A/MLS) et le
Mouvement pour la Justice et l'Egalité (MJE). A l'origine, les groupes
rebelles étaient surtout composés de trois groupes
ethniques : les Zaghawa, les Four et les Massalit. Cependant, au fil des
derniers mois, des tribus plus modestes comme les Jebel et les Dorok ont, elles
aussi, rejoint les rébellions après avoir été
attaquées par les milices Janjawids. D'autres tribus arabes et
même quelques-unes non arabes ont également rejoint les rangs de
la milice pro-gouvernementale.
L'Armée/Mouvement de Libération du Soudan
(A/MLS) avait fait son apparition en février 2003. Initialement
appelé Front de libération du Darfour, il avait pris la ville de
Gulu et, peu après, était devenu l'Armée/Mouvement de
Libération du Soudan. Ses revendications politiques initiales
concernaient le développement socio-économique de la
région, le démantèlement des milices tribales et le
partage du pouvoir avec le gouvernement central. Mais pour Khartoum, ces gens
étaient des « bandits » et il n'était pas
question de négocier. En avril 2003, l'Armée/Mouvement de
Libération du Soudan avait lancé une attaque surprise contre El
Facher, capitale du Darfour nord, et endommagé plusieurs avions
appartenant au gouvernement, pillé des entrepôts de carburants et
l'arsenal militaire35(*).
Le conflit s'était intensifié en juillet 2003,
avec des combats concentrés dans le Darfour Nord. Le gouvernement avait
lancé des offensives contre l'Armée/Mouvement de
Libération du Soudan à Oum Barou, Tine et Karnoi en
représailles aux attaques de l'Armée/Mouvement de
Libération du Soudan sur El-Facher, Mellit, autour de Kutum et Tine
(cette ville se trouvant à cheval sur la frontière avec le Tchad,
le long d'une route commerciale importante avec la Libye).
Les milices Janjawids avaient été
également utilisées à la fois dans le Darfour Nord et dans
le Darfour Occidental. Les vagues de bombardements dans le Darfour Nord avaient
amené des milliers de civils à fuir la région pour gagner
le Tchad qui, en août 2003, accueillait 65.000 réfugiés
soudanais36(*).
Il sied de souligner que, malgré les appels d'urgence
lancés par certaines organisations humanitaires, la communauté
internationale ne s'était réveillée qu'une année
plus tard ; début janvier 2004. Ainsi, « ce n'est qu'en
janvier 2004 que l'attention croissante des médias internationaux et les
voix de plus en plus critiques des agences de l'Organisation des Nations Unies
ont commencé à mobiliser les gouvernements occidentaux et les
organisations qui se sont alors inquiétés de la
détérioration rapide de la situation humanitaire et de
l'intensification de la guerre au Darfour »37(*). En
mars 2004, l'Organisation des Nations Unies la qualifie de « plus
grande catastrophe humanitaire actuelle ». En avril, un haut
responsable de l'Organisation des Nations Unies parle de « nettoyage
ethnique » pour définir les atrocités commises dans la
région. Un texte signé par la Chambre des représentants
des Etats-Unis en juillet va même à utiliser le terme de
« génocide » ; terme qui ne fait pas
unanimité.
Enfin, il y a une action étrangère occulte qui
attise le conflit du Darfour sous la casquette de la prétendue
« aide humanitaire ». En effet, les Etats n'ont pas d'amis
mais des intérêts à défendre, dit-on. Le fait pour
les Etats-Unis qu'ils soient très préoccupés par la
situation humanitaire au Soudan nous inquiète. L'impérialisme
américain a rarement eu de préoccupation humaniste. Les
Américains se servent du véritable drame de la province du
Darfour pour satisfaire leurs propres intérêts économiques
et politiques38(*). N'empêche, le plus grand acheteur du
pétrole soudanais est la République populaire de Chine.
Voilà la véritable raison de la préoccupation
américaine. Il faut par ailleurs indiquer que, bien que le
pétrole soit la véritable raison de l'implication
américaine, l'aide humanitaire n'avait pas été
oubliée.
Quant à la France, voyant que les tensions inter
soudanaises se sont étendues à son allié traditionnel, le
Tchad, notamment lors des affrontements entre l'armée de N'Djamena et
les milices Janjawids en mai et juin 2004, elle est intervenue et a
déployé 200 soldats afin de sécuriser la frontière
avec le Darfour, sous couvert du motif de créer un pont humanitaire pour
aider les réfugiés dans l'Est du Tchad. La France avait ainsi
transmis au Soudan un message fort de prévenir les raids
transfrontaliers, sous peine de porter sérieusement préjudice
à sa position régionale. Les incursions des Janjawids
s'étaient immédiatement apaisées39(*).
Bref, le mobile de l'intervention française pour des raisons
humanitaires n'était qu'un prétexte, mais la vraie raison
était de soutenir le régime tchadien menacé par la crise
au Darfour.
Le Canada aussi prétend être vivement
préoccupé par les rapports faisant état de combats
intenses dans les régions où l'on extrait du pétrole, et
explique que l'exploitation pétrolière contribue sans doute au
déplacement forcé des populations civiles qui vivent dans le
voisinage des champs pétrolifères. Selon un officiel canadien M.
Axworthy40(*), les Canadiens voudront avoir l'assurance que les
activités des entreprises canadiennes n'aggravent pas le conflit ou la
situation des Soudanais au chapitre des droits de la personne. On remarque que
chaque Etat n'intervient que dans la protection de ses intérêts
I.2.2. NATURE ET INCIDENCE DE
LA CRISE
Ces guerres se caractérisent par une originalité
due à leur contexte politique et/ou socio-économique, dans cette
section nous allons présenterons les points suivant, Nature de la crise
(I.2.2.1.) et les Incidences de la crise et responsabilités
(I.2.2.2.).
I.2.2.1. Nature de la crise
La guerre civile qui ravage actuellement, de par ses
caractéristiques et son intensité, appelle plusieurs
qualifications. Quelle peut être la plus exacte ?
1° La Crise au Darfour, un conflit armé
interne?
Pour être qualifiée telle, elle appelle deux
hypothèses:
La guerre civile au Darfour se déroule dans les limites
du territoire de la République Fédérale du Soudan;
Les combats opposent les forces armées soudanaises, ses
milices alliées Janjawids à deux mouvements rebelles soudanais
organisés : le Mouvement pour la Justice et l'Egalité
dirigé par Ahmed Mohammed Tugod et le Mouvement pour la
Libération du Soudan dirigé par Maghoub Hussain;
De par cette nature, seul le droit interne pourrait être
d'application pour tenter de mettre fin à cette crise.
2° La Crise au Darfour, un conflit armé
interne internationalisé?
Le Conflit armé au Darfour a changé de
caractère de par certains éléments nouveaux
extérieurs et est devenu international.
En effet, trois hypothèses nous ont permis de qualifier
également la situation au Darfour comme étant un conflit
armé interne internationalisé :
D'abord le fait pour le gouvernement d'un Etat d'accepter de
négocier avec les rebelles est d'office leur reconnaissance comme
belligérants. C'est dans ce sens que le gouvernement du Soudan avait
reconnu les rebelles lors des premières négociations
internationales qui s'étaient tenues au Tchad sous la médiation
tchadienne en septembre 2003, après plusieurs tentatives internationales
ratées de lancer une médiation soudanaise. Les pourparlers
d'Abéché41(*) - du nom de la capitale régionale tchadienne
la plus proche du Darfour - avaient abouti à un accord entre le
Gouvernement du Soudan et l'Armée/Mouvement de Libération du
Soudan prévoyant un cessez-le-feu, le déplacement des
forces, le contrôle de milices et l'engagement d'accélérer
le développement économique et social de la région;
Ensuite, la crise au Darfour compte plusieurs influences et
implications extérieures. En tête, les Etats-Unis
d'Amérique avec une loi qui visait à régler certains des
problèmes auxquels se heurte le Soudan, à aider ceux qui y
luttent pour la démocratie et la liberté, et à punir ceux
qui profitent du "pétrole sanglant"42(*). Face à cette attitude
américaine, le gouvernement soudanais n'avait cessé d'appeler
l'administration américaine à prendre une position neutre
à l'égard du conflit soudanais. A ce propos, il avait
lancé un appel au gouvernement du Président Bush pour qu'il
s'oppose à la proposition du Congrès visant à accorder la
somme de 10 millions de dollars à l'opposition soudanaise.
« L'assistance financière accordée à
l'opposition ne sert qu'à alimenter la guerre et escalader la violence
dans la région. Elle met en doute la neutralité de
l'administration américaine... », avait précisé,
à cet égard, le Dr. Gazi Salah Eldin43(*),
Conseiller du Président Béchir à la paix;
Enfin, on peut citer l'assistance régionale. Parmi
elle, renseigne Human Right Watchs44(*), les communautés
civiles tchadiennes alignées dans chacun des deux camps, les
autorités tchadiennes, les membres des forces armées tchadiennes
et certainement d'autres acteurs voisins ou régionaux, des groupes
armés agissant sur la frontière et profitant du délitement
de la loi et de l'autorité pour piller et voler, notamment le
bétail et les animaux. Plusieurs milices ethniques tchadiennes, selon
l'International Crisis Group(I.C.G)45(*), sont parties prenantes dans
les deux camps du conflit, y compris parmi les Janjawids. Khartoum a
opté pour une approche dure, persuadant activement le gouvernement Deby
de bloquer le flux d'armes et les mouvements de rebelles à travers la
frontière et soutenant simultanément - en secret- les milices
arabes tchadiennes qui entendent utiliser le Darfour comme tremplin pour
accéder au pouvoir dans leur pays. Un éminent responsable
tchadien a déclaré à International Crisis Group: "Les
Arabes tchadiens peuvent s'installer au Darfour et se servir des Janjawids
comme couverture pour leurs activités contre Deby". Plusieurs groupes
africains à cheval sur la frontière, les Gimir et les Tama, ainsi
que quelques Arabes, combattent sous la bannière de l'Armée pour
la Libération du Soudan depuis le début du conflit. Ils ont
apporté leur savoir-faire de la guerre motorisée dans le
désert et formé l'insurrection balbutiante. L'Armée de
Libération du Soudan a, pour sa part, fourni des armes et du
matériel à des combattants qui sont les dissidents de plusieurs
groupes rebelles tchadiens existants, et dont les motivations et les intentions
précises restent obscures. La solidarité ethnique a
également emmené de nombreux Zaghawa tchadiens à se battre
dans les rangs des Zaghawa soudanais, qui sont prépondérants
à la fois dans l'Armée pour la Libération du Soudan et le
Mouvement pour la Justice et l'Egalité.
Eu égard à ces thèses, la crise au
Darfour est un conflit armé interne internationalisé bien que les
Etats étrangers ne sont pas intervenus avec leurs propres forces en
faveur de l'une des parties mais seul le soutien financier nous permet de
l'apprécier ainsi.
On pourrait tenter de qualifier cette crise de conflit
international compte tenu du racisme qui est évoqué et par le
fait de l'auto détermination des groupes "rebelles et les
communautés dont ils sont issus qui pensent pour leur part que le
fondement réel de ce conflit est la volonté d'"arabisation" du
gouvernement du Soudan et de les considérer comme des citoyens de
seconde zone dans une ville arabe"46(*). Toutefois, seul cet argument
ne nous convaincra pas de qualifier cette crise comme telle bien que le racisme
ait été dénoncé. Pour nous est un conflit
interne.
I.2.2.2 Incidences de la
crise et responsabilités
Selon le rapport du Secrétaire Général
sur l'activité de l'organisation, lors du cinquante-neuvième
session supplément, les documents officiels de l'Assemblée
Générale, renseignent que " les violents conflits internes qui
persistent dans le monde entier font des millions de victimes parmi les civils,
contaminent les pays voisins et alourdissent encore la menace qui pèse
sur la paix et la sécurité internationales. Souvent
attisées par l'incapacité des dirigeants politiques d'assurer une
gouvernance participative et responsable, de telles guerres peuvent trouver un
terrain fertile dans les différences d'ordre ethnique et religieux et
les intérêts économiques étroits. Les
belligérants font rarement la distinction entre combattants, populations
civiles et travailleurs humanitaires. Des civils ont été
délibérément attaqués, des enfants ont
été enrôlés de force et le personnel humanitaire est
devenu une cible stratégique. La prolifération des armes de
destruction massive et le terrorisme ne cessent pas d'être on ne peut
plus inquiétants"47(*).
En effet, le conflit armé interne
internationalisé qui se vit au Darfour, bien qu'il se déroule
dans les limites territoriales du Soudan, mérite l'observation des
prescrits du Droit international humanitaire dans ses deux branches; le droit
de Genève et le droit de la Haye. La première branche tend
à sauvegarder les militaires mis hors combat, ainsi que les personnes
qui ne participent pas ou plus au combat et vise à améliorer la
condition de la personne humaine en période des conflits armés,
ou à rendre, si vous voulez, une situation conflictuelle plus humaine.
La seconde fixe, pour sa part, les droits et devoirs des belligérants
dans la conduite des hostilités et limite en même temps les
méthodes de combat et choix des moyens de nuire48(*) . En
fait, les but et sens du Droit international humanitaire sont de
protéger la personne humaine et sauvegarder sa dignité et ce,
dans la situation extrême qu'est la guerre. Ainsi, peu importe le
caractère de cette crise, elle ne dispense aucunement les
belligérants des poursuites dues aux éventuelles violations du
Droit international humanitaire.
Les incidences de conflit armé interne
internationalisé sont humaines, matérielles et environnementales.
Trop souvent, les victimes de ces genres de conflit sont en majorité les
populations civiles qui payent les frais de cette situation, car ne pouvant se
défendre.
De tels conflits provoquent des déplacements importants
des populations. Plusieurs personnes sont battues, enlevées et
violées avec une rare violence, la vengeance, le règlement de
compte, l'enrôlement forcé des mineurs et des adultes dans
l'armée régulière tout comme dans les rangs des forces
rebelles.
Généralement, raconte Mme Valiquette, les femmes sont violées par plusieurs hommes
à la fois. On leur coud ensuite les grandes lèvres de l'organe
génital afin que les semences ne coulent pas et qu'elles tombent bien
enceintes.
La réalité au Soudan, à cause de la
guerre la plus sanglante qu'a connue le continent africain, les violations du
droit humanitaire et de droits de la personne sont extrêmement
fréquentes et d'une effroyable brutalité. D'après
l'Organisation des Nations Unies49(*), près de deux millions
de personnes sont mortes depuis 1983. Plus de quatre millions sont
déplacées, dépossédées de leurs biens et
séparées de leur famille. En mars, l'Organisation des Nations
Unies qualifie la crise au Darfour de "plus grande
catastrophe humanitaire" et en avril un haut responsable parlait de "nettoyage
ethnique". Aussi, le ministre américain des affaires
étrangères, Colin Powell50(*), parlait d'épuration
ethnique et certains milieux proches de la Maison Blanche évoquaient
même un génocide.
L'incidence humanitaire est donc très lourde pour les
populations civiles : déplacés, morts, réfugiés,...
Dans le Darfour, selon le rapport du Secrétaire Général de
l'Organisation des Nations Unies sur l'activité de l'organisation51(*), la
majorité de la population lutte pour sa survie de fait des violations
massives des Droits de l'Homme, notamment les déplacements
forcés, les exécutions extrajudiciaires et les actes de violences
sexuelle et sexiste, qui s'ajoutent à la pénurie de vivres et
d'eau.
Sur le plan politique, le gouvernement de Khartoum
évoque la menace de son régime, mais l'instabilité
institutionnelle n'est plus d'actualité pour en susciter un
débat, le processus démocratique est démantelé et
l'Etat de droit se désintègre.
Sur les plans économique et social, renseigne Dominique
Ntoogue52(*), c'est l'économie nationale qui est ralentie
ou stoppée, les destructions de l'infrastructure économique et
sociale, de communications, la réorientation des investissements
financiers dans des activités de guerre et non dans celles du
développement et la désintégration du système
social et scolaire.
Les coûts sociaux sont l'éclatement des
communautés, des familles, le nombre élevé des orphelins
de guerre, des victimes de viol, etc.
Pour le pays d'accueil, les conséquences de ces
déplacements sont toutes aussi importantes sur les plans
économique, social, sanitaire et écologique, celui-ci disposant
rarement des structures adéquates d'accueil.
Sur les plans économique et social, l'arrivée
des réfugiés est une source de déstabilisation car les
besoins en logement et en alimentation sont démultipliés et sont
à la charge de la communauté, notamment dans un premier temps.
Lorsque les réfugiés s'installent sur des aires cultivées,
les paysans voient les champs dévastés, le travail de toute une
saison anéanti et leurs ressources taries. Ce qui ne facilite pas la
cohabitation avec les réfugiés ou les déplacés, les
relations se dégradent et peuvent aboutir à de nouveaux
affrontements, les populations autochtones accusant les réfugiés
d'être mieux traités qu'eux, l'environnement subit des dommages
graves avec le déboisement et sur le plan sanitaire la
réapparition des pandémies: choléra, dysenterie,
ebola...
Cette situation provoque l'affaiblissement du pays d'accueil
déjà en proie à plusieurs difficultés, et son
incapacité totale à faire face à ce problème aussi
sur le plan logistique que politique ne peut qu'aggraver la situation.
Curieusement, jusqu'à ce jour, le conflit soudanais, la
guerre civile la plus longue d'Afrique, et surtout dans le Darfour, ne montre
aucun signal convainquant de se terminer.
I.2.2.2.1.Responsabilités des acteurs dans la
crise du Darfour
Pour établir la responsabilité des exactions des
droits de l'homme et de la violation du droit international au Darfour, il
s'avère impérieux d'établir le cadre juridique, comme le
veut l'adage nullum crimen, nulla poena sine lege,53(*)(il n'y a pas de crimes ni de
peines sans loi) principe d'or du droit pénal.
Le premier document juridique est le droit de La Haye
régissant la conduite des hostilités. Cette branche du droit de
la guerre doit être scrupuleusement observé aussi bien par les
forces armées loyalistes que par les insurgés auxquels le
gouvernement a reconnu la qualité de belligérant, tels que le
Mouvement pour la Justice et l'Egalité, l'Armée/Mouvement de
Libération du Soudan et même l'Armée/Mouvement de
Libération du Peuple du Soudan. Bref, aucune dispense ne saurait
être accordée dans le chef de l'une des parties
belligérantes tant devant les juridictions nationales que devant la Cour
Pénale Internationale.
De toute évidence, la situation humanitaire au Darfour,
on ne sait plus le rappeler, est loin de se voir appliquée, dans le chef
des belligérants, cette disposition pourtant conventionnelle.
C'est pour cela que, le Conseil de Sécurité de
l'Organisations des Nations Unies, dans ses résolutions 15566754(*),
1564655(*) et 15746956(*) ne cessait de rappeler qu'il
incombe au premier chef du gouvernement de protéger sa population sur
son territoire, de respecter les droits de l'homme et de maintenir l'ordre
public et que toutes les parties sont tenues de respecter le Droit
international humanitaire. Ce qui est, à notre avis, tout à fait
conforme à la Constitution.
Dans le même ordre d'idées, le Conseil de
sécurité des Nations Unies avait souligné que les groupes
rebelles soudanais, notamment le Mouvement pour la Justice et l'Egalité
et l'Armée/Mouvement de Libération du Soudan doivent aussi
prendre toutes les mesures nécessaires pour respecter le Droit
international humanitaire et les instruments relatifs aux Droits de l'Homme. Ce
qui est conforme à l'art 29 de la IVe Convention selon lequel "la partie
au conflit au pouvoir de laquelle se trouvent des personnes
protégées est responsable du traitement qui leur est
appliqué par ses agents, sans préjudice des
responsabilités individuelles qui peuvent être encourues".
Toutefois, au lieu que le gouvernement soudanais s'acquitte de
ses obligations constitutionnelles et conventionnelles en mettant fin au climat
d'impunité dans le Darfour, en identifiant et en déferrant
à la justice tous les responsables de multiples atteintes aux droits de
l'Homme et des violations du Droit international humanitaire, se contente
d'intégrer directement d'importantes sections des milices dans ses
structures de sécurité et leur laisse ainsi le champ libre pour
assurer le rôle de fonctionnaires de l'Etat le jour et de Janjawids la
nuit, au double péril des civils57(*).
Il n'est contestable pour personne que le gouvernement
soudanais est co-responsable des atrocités commises par les milices
Janjawids d'autant plus que, en aucun cas, il n'a interdit de façon
fondamentale et formelle cet état continuel d'agression contre sa
population civile. Il est regrettable, pour un gouvernement légitimement
établi, de protésgés ces brigands en "allégeant que
les milices qu'il avait constituées et avec lesquelles il
coopérait étaient des groupes d'autodéfenses
légitimes"58(*); une façon de les couvrir contre les
éventuelles poursuites internationales.
Il n'y a pas qu'au gouvernement et à ses alliés
qu'il appartient d'observer les règles du Droit international
humanitaire, même les groupes rebelles y sont tenus.
La Chine, acteur majeur de la géopolitique soudanaise,
n'est pas pour rien dans l'inertie internationale au Darfour. Khartoum est son
deuxième partenaire commercial sur le continent noir : les
échanges bilatéraux représentent 2,9 milliards de dollars
en 2006, et Pékin achète 65 % du pétrole soudanais. La
Chine est le premier fournisseur d'armes du régime de M. Al-Bachir. Ce
sont ses fusils qui tuent au Darfour. En visite au Soudan, début
février, le président Hu Jintao s'est contenté de parler
affaires et de visiter le site du nouveau barrage hydroélectrique de
Méroé (1,8 milliard de dollars) financé par Pékin.
S'il a bien « recommandé » au président Al-Bachir
d'accepter le déploiement onusien, son manque de conviction était
tel que son homologue soudanais a pu déclarer à bon droit ne
s'être « senti soumis à aucune pression ». Aux Nations
unies, Pékin exige benoîtement qu'en dépit de la
résolution 1706 on « respecte la souveraineté nationale
soudanaise ».59(*)
La question de responsabilité est importante car elle
permet à ce que justice soit faite, avec en conséquence la lutte
contre l'impunité, la réparation des dommages causés et,
l'effet intimidateur et resocialisant de la sanction aidant, le respect des
règles du Droit international humanitaire ainsi que le
rétablissement de la paix. Mais, la justice n'est pas la seule voie pour
restaurer l'ordre et la paix, il existe aussi d'autres mécanismes de
règlement des conflits.
CHAP. II L'ANALYSE DE
L'INEFFICACITE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DANS LA RESOLUTION DES CONFLIT
DU DARFOUR
Depuis le début du conflit, les organisations
internationales et non gouvernementales(ONG) participent à apaiser la
souffrance humaine et oeuvrent pour la résolution pacifique du conflit.
Parmi ces organisations, les actions de certaines organisations telles que
l'Union Africaine et L'Organisation des Nations-Unies méritent une
attention particulière. A coté de ces deux organisations
traditionnelles, d'autres Etats individuellement comme les Etats-Unis
d'Amérique ou collectivement comme l'Union Européenne ont
manifesté leur préoccupation par des pressions sur le
gouvernement soudanais et par le financement des troupes de maintien de paix de
l'Union Africaine qui joue le rôle de contrôle du cessez-le-feu
signé le 8 Avril 2004 et la protection des observateurs internationaux
sur le terrain.
Malgré un tel investissement de la communauté
internationale la situation au Darfour persiste. C'est ainsi que M.
Lavergne60(*) estime que
Le large écho qui a été fait à cette crise,
du fait de son internationalisation et de l'intérêt
manifesté par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union Européenne
à partir de l'été 2004, n'a pas contribué à
dissiper la complexité du problème. On peut constater
également que l'approche humanitaire de la résolution du conflit
a été favorisée au détriment d'un engagement
politique et diplomatique. Ce désengagement diplomatique explique en
grande partie la lenteur du processus de paix.
Cependant, il convient de souligner qu'une solution durable au
conflit ne peut être envisagée en l'absence d'une volonté
de parties impliquées. Le rôle de la communauté
internationale est certes incontournable. Nous allons dans les pages qui
suivent parler du rôle que joue l'Union Africaine pour qui ce conflit
présente une chance de crédibiliser sa capacité de prendre
en charges les conflits qui secouent quotidiennement le continent africain, UE
et celui de L'Onu.
II.1. ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
II.1.1 L'UNION AFRICAINE
Le passage de l'Organisation de l'Unité Africaine
à l'Union Africaine est une manifestation de la volonté de
redynamiser sa mission d'intégration des pays Africaines dans la
société internationale contemporaine. Cette action de
dynamisation serait également une traduction de la volonté des
Etats membres de mieux prendre en charge les conflits régionaux qui
touchent constamment les pays africains et donc par la création un
mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des
conflits. Il convient toutefois de préciser que ce mécanisme ne
date pas de juillet 2001 (l'année de ratification de l'acte constitutif
de l'Union Africaine), car il s'agit d'un mécanisme adopté sous
l'égide de l'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A) au Caire
lors d'une séance de travail à huis clos le 30 juin 1993 et donc
celui-ci n'a connu qu'un simple remodelage.
L'OUA va depuis le début des années 1990 essayer
de mieux se préoccuper de défense et de sécurité.
Cependant, ces progrès avaient été largement
gênés par les principes de souveraineté et de non
-immixtion dans les affaires intérieures de chaque Etat. Ceci explique
pourquoi, certains gouvernements ont entrepris de promouvoir une réforme
de cette organisation. L'OUA est ainsi devenue l'Union Africaine (UA). Cette
nouvelle appellation dévoile aussi une nouvelle ambition, notamment en
matière de sécurité et de défense.
Créé en 2003, le Conseil de paix et de sécurité de
l'Union africaine est composé de 15 États : Afrique du Sud,
Algérie, Cameroun, République du Congo, Éthiopie, Gabon,
Ghana, Kenya, Lesotho, Libye, Mozambique, Nigeria, Sénégal,
Soudan et Togo. Son premier sommet a eu lieu les 10 et 11 janvier 2005 à
Libreville, au Gabon. Il était consacré à la situation en
Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo et au
Darfour.
La résolution tant sur le plan politique que
sécuritaire du conflit au Darfour constitue un véritable galop
à essai pour l'Union Africaine qui entreprend pour la première
fois depuis sa création, une intervention en Afrique.
« African solutions for African problems » semble
être le nouveau mot d'ordre de la communauté internationale pour
tenter de résoudre d'une part le problème politique entre le
pouvoir centrale et les rebelles, et d'autre part pour apporter des solutions
durables et efficaces au drame humanitaire provoqué par le conflit.
Descendant d'une organisation qui n'a jamais brillé par son
efficacité, l'enjeu s'annonce donc de taille pour l'Union Africain.
Six ans après l'éclatement du conflit, le bilan
du rôle joué par l'Union Africaine est mitigé. C'est sous
son égide qu'un cessez-le-feu de 45 jours a été
signé le 8 avril 2004. Pour supervisé ce fragile accord et
assurer le maintien de paix, elle a envoyé 133observateurs aidés
par une force de protection composée d'environ 300 Rwandais et
Nigérians sur le terrain. Le 5 Mai 2006, ce cessez-le-feu a
été suivi par un accord de paix signé à Abuja
(Nigéria). Cet accord de paix, plus connu sous le vocable
« l'accord d'Abuja » prévoit le déploiement
d'une force strictement Africaine au Darfour pour y assurer un mandat de
maintien de paix et de sécurité. Composée d'une dizaine
des contingents issus de pays africains, la force compte environ sept mille
cinq cents hommes61(*).
Force est cependant de constater, l'action de l'Union
Africaine n'est toute fois pas sans incidence. Déjà, il s'est
avéré très rapidement que les effectifs de la force est
trop faible pour couvrir l'ensemble d'un territoire aussi grand que la France.
En outre, la force de maintien de paix ne dispose que d'un mandat
« ridiculement » restrictif. La force n'a pas le droit
d'effectuer des patrouilles offensives. La force « Mission de l'Union
africaine au Soudan (MUAS), en anglais African Union Mission in Sudan ou
(AMIS) » est aussi confronté des problèmes financiers.
Elle demeure une mission qui est entièrement financée par des
entités occidentales telles que l'Union Européenne et les
Etats-Unis d'Amérique62(*).
Ces forces vont connaître des retards très
significatifs dans leur déploiement au Darfour à cause du manque
des moyens nécessaires pour l'accomplissement de leur mission. Le
premier et le plus grand défi auquel va se confronter l'UA et le
financement de cette opération. Comme l'avait bien dit Jean
Guéhenno, responsable du département des opérations de
maintien de la paix des Nations unies, l'Union africaine fournit des
contingents qui n'ont pratiquement à offrir que le « haut -niveau
de motivation de ses hommes »63(*). Mais l'opération sera financée par les
pays donateurs qui vont couvrir à 100% cette dépense de
l'Organisation.
Des soldats pris entre deux feux, car aussi bien le
gouvernement que les rebelles se permettent régulièrement de
violer le cessez-le-feu qu'ils ont signé, elles sont prises elles
mêmes pour cible " les troupes de maintien de la paix sont en train de
perdre le contrôle... parce qu'elles ne possèdent pas les
équipements nécessaires et que leurs effectifs restent
insuffisants pourrait-on lire dans le journal Le Monde.64(*)
Pour Khartoum c'était une satisfaction car il obtint
exactement ce qu'il souhaitait, c'est-à-dire des troupes purement
africaines, dont en outre le mandat restrictif les obligerait de se cantonner
dans le rôle de spectateurs de ce qui se passait. Encore mieux pour le
gouvernement, la présence de ces soldats de la paix aida beaucoup
Khartoum car leur interposition entre l'armée soudanaise et la
rébellion empêcha cette dernière d'attaquer. Comme elle
n'avait guère de soutien extérieur, les rebelles perdirent un des
avantages classiques des rebelles, s'approvisionner aux dépens de
l'armée régulière que l'on pille.
Les forces de l'UA contribuèrent donc à
étrangler la rébellion qui se sentait tenue de ne pas tirer sur
les troupes africaines alors que ces mêmes troupes n'avaient qu'un faible
effet dissuasif face aux janjawids,dont les attaques visaient les civiles et
pas les rebelles armées.65(*)
Pour l'U.A., toutes les accusations d'impuissance ou de moyens
insuffisants pouvaient être renvoyées aux donateurs. D'une
certaine manière à ce qui était arrivé aux Nations
Unies, l'UA s'était vue affublée d'une mission impossible qui
permettait à ses généreux donateurs de se défausser
sur elle du problème.66(*)
Face à l'impuissance de l'Union africaine de
gérer cette crise, le Secrétaire de général de
l'O.N.U. en appela à l'O.T.A.N. et à l'Union européenne
à s'impliquer davantage. Une idée qui n'a pas enchanté
guère Paris, pour qui c'est aux Africains de gérer cette
crise.
La résolution du conflit au Darfour a
été et est considérée comme un test primordial pour
l'Union africaine, qui s'est engagée à résoudre
elle-même les problèmes sur le Continent.
II.1.2.
L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
L'un de six organes de l'ONU, le Conseil de
Sécurité est le seul capable en vertu du chapitre VII de la
Charte de l'ONU d'ordonner une action de maintien de la paix. Il peut
également prononcer des sanctions militaires à mesure
économique et ce après avoir constaté l'existence d'une
situation d'agression ou de menace contre la paix et la sécurité
de la société internationale. Le Conseil de
Sécurité dans sa composition compte quinze membres dont cinq
membres permanents et détenteurs du fameux « pouvoir de
veto » et 10 membres non permanents élus par
l'Assemblée Générale pour un mandat d'une durée de
deux ans non reconductible immédiatement. La présidence du
Conseil de sécurité est assurée pour une durée d'un
mois par chacun des membres. La présidence est assurée dans
l'ordre alphabétique des pays selon leur dénomination anglaise.
Les cinq pays détenteurs du pouvoir de veto sont la France, la Chine, la
Russie, le Grand- Bretagne et Les Etats-Unis d'Amérique67(*).
Les pays n'appartenant pas au Conseil peuvent être
invités à participer à la discussion s'ils sont
concernés par le sujet, sans détenir de droit de vote. L'adoption
d'une décision dit « résolution » au sein du
Conseil nécessite une majorité de neuf voix. Ces neuf voix
peuvent émaner de tous les membres pours les décisions de
procédure. Mais pour les questions ayant trait au maintien de la paix,
le vote défavorable d'un seul des membres permanent du Conseil
empêche l'adoption de la résolution68(*). Ce droit de veto qui donne
aux cinq membres permanent une possibilité de rejeter une
résolution constitue l'un de point de controverse permanent depuis
l'édification de l'ONU.
Le Conseil de sécurité principal outil de l'ONU
dans la prévention et la résolution du conflit a vu
évolué sa capacité d'intervention efficacement dans le
domaine de maintien de la paix et de la sécurité et ce selon les
contextes politiques. Touchée de plein fouet par l'opposition Est/Ouest
durant la guerre froide, ainsi ce bras important de l'ONU était
littéralement atteint de paralysie et ce en raison du recours
systématique au veto. Ainsi entre 1945 et 1989 les Etats-Unis recourent
au veto 69 fois ; l'Union Soviétique, 114fois ; le
Royaume-Uni, 30 ; la France, 18 ; et la Chine, 3 fois. De ce fait,
l'ONU disparaît comme instance de régulation de la
sécurité internationale et est absente dans plusieurs conflits
internationaux. Dans le souci de pallier ou de surmonter les
conséquences de ce droit de véto, la résolution 377 est
adoptée. Cette résolution confère à
l'Assemblée générale une compétence pour assurer le
maintien de la paix lorsque l'absence d'unanimité paralyse l'action du
Conseil de sécurité69(*).
Le conflit actuel au Darfour a permis de mettre en relief les
limites de l'action onusienne. Accusés par Khartoum de n'être
qu'une couverture pour que les puissances occidentales s'emparent du
pétrole soudanais, il a fallu attendre 5 ans après
l'éclatement du conflit pour que la résolution 1703 (qui
prévoit le déploiement d'une force d'interposition mixte de l'UA
et de l'ONU) soit acceptée par le gouvernement de Béchir. Jan
Pronk, ancien représentant spéciale du secrétaire
générale de l'ONU expulsée du Soudan en 2006 pour avoir
critiqué l'armée soudanaise a révélé sur son
blog que « De hauts responsables du gouvernement soudanais m'ont
plus d'une fois déclaré avoir comparé les risques que
présentait pour eux le fait d'obtempérer aux adjurations du
Conseil de sécurité avec les risques que présentait le
fait de refuser. Ne pas obéir impliquait de risquer la confrontation
avec la communauté internationale. Mais obéir représentait
un autre risque, celui de voir monter en puissance l'opposition
intérieure, avec le danger de perdre le pouvoir. Ils m'ont dit avoir
examiné ces risques et en avoir conclu que ceux qu'ils auraient courus
du fait d'obtempérer étaient beaucoup plus grands que ceux qu'ils
prenaient en refusant. » Et M. Pronk de conclure :
« Ils avaient raison. »70(*)
Le Conseil de sécurité conformément aux
dispositions du chapitre VII de la Charte des Nations Unies par la
résolution 1953 adoptée 31 Mars 2005, a décidé de
déférer au procureur de la Cour pénale
internationale71(*) la
situation au Darfour. La Cour Pénale Internationale est une institution
compétente pour juger des crimes les plus graves commis après le
1er juillet 2002, à savoir les crimes de génocides, les crimes
contre l'humanité et les crimes de guerre. La CPI n'est qu'un organe
complémentaire des tribunaux nationaux et donc elle n'est
compétente que lorsque ceux-ci n'ont pas la volonté ou sont dans
l'incapacité de mener à bien les enquêtes ou les
poursuites. Aussi le Statut de Rome (acte constitutif de la Cour) permet dans
son article 13(b) au Conseil de sécurité de saisir la Cour dans
une situation où un ou plusieurs de ces crimes paraissent avoir
été commis, même lorsque le pays concerné n'est pas
signataire du Statut.
Après avoir conclu à l'absence de
génocide, la Commission d'enquête de l'ONU présidée
par le professeur italien Antonio Cassese ajoute que cela n'enlève rien
à la gravité des crimes commis au Darfour, qui peuvent être
tout aussi graves et abominables que le crime de génocide72(*). La Cour pénale dispose
ainsi d'une liste non exhaustive de 51 éventuels suspects,
composée, entre autres, de membres des milices et des groupes rebelles,
de fonctionnaires soudanais et de certains officiers de forces armées
étrangères ayant agi à titre individuel établi par
la Commission d'enquête. Cependant, la Cour décide de ne pas
rendre publique la liste, notamment pour protéger les témoins
d'éventuelles tentatives d'intimidation.
Certains États
ont refusé de ratifier le Statut de Rome créateur de la Cour dont
trois membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (comme
la Russie le 13 septembre 2000, les États-Unis, Israël qui ont
finalement signé le 31 décembre 2000 mais pas ratifié, la
Chine n'a pas signé).La principale raison de ces États est la
crainte de voir la CPI être utilisée contre eux à des fins
politiques73(*).
La réaction de l'O.N.U. est sans doute à louer
mais il est du devoir de la Communauté internationale en
générale, de l'Europe et de la France en particulier de
réagir avant que certaines communautés du Darfour ne
disparaissent totalement. Face au blocage actuel et semble t-il durable de la
situation, une prise de conscience collective quant à la
légitimité d'une présence internationale accrue est
devenue plus que nécessaire.
Assurément, le nouveau dispositif de force hybride
U.A.-O.N.U. n'offrira qu'une assistance technique insuffisante pour faire face
à l'ampleur de la crise. Au nom du principe de «la
responsabilité de protéger» consacré en droit
international, les européens doivent intervenir au Darfour et assurer
une opération de maintien de la paix renforcée.
II.1.3. L'UNION EUROPEENNE
Dans son rôle de gardien de la paix et de la
sécurité internationale, l'ONU fut la première
organisation à sensibiliser les acteurs internationaux à la
question du Darfour. Dès le mois d'avril 2004, son secrétaire
général, Monsieur Kofi Annan, appelait la communauté
internationale à agir en faveur des populations victimes d'exactions.
L'Union européenne, acteur s'affirmant de plus en plus sur la
scène internationale, répondit positivement à l'appel
lancé. L'Union européenne, qui était déjà
intervenue en Afrique à la demande de Kofi Annan, allait de nouveau
pouvoir prouver son engagement en faveur de la pacification du continent
africain.
Toutefois, contrairement au cadre d'action choisi lors de sa
première intervention, en République Démocratique du
Congo, l'UE allait devoir accepter le rôle d'acteur
« secondaire » du retour à la paix. Afin de
respecter le principe phare de son action en Afrique, l'appropriation
africaine, l'UE acceptait d'occuper la place d'acteur de soutien en fournissant
à la première mission africaine de maintien de la paix sous
l'égide de l'UA, un appui financier, diplomatique, logistique et dans
une moindre mesure, capacitaire. Les Européens s'engageaient à
aider leurs partenaires de l'UA à rétablir la paix au Darfour,
pas à imposer la paix en leur lieu et place. Ils allaient ainsi
alimenter en hommes et en moyens l'AMIS, African Mission in Sudan74(*).
L'AMIS et le soutien qui devait lui être apporté
représentaient ainsi un double test. Cette mission africaine de maintien
de la paix allait tout d'abord permettre de juger de la capacité de
l'Union africaine à restaurer la paix sur le continent ; de ses
facultés d'imposer aux belligérants la voie du dialogue politique
plutôt que la voie des armes Quant à l'Union européenne,
cette première mission de soutien allait la placer face aux défis
qu'il lui reste à surmonter pour devenir un acteur crédible au
service de la paix.
II.2.CADRE JURIDIQUE DE LA
COLLABORATION ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L'UNION AFRICAINE
La justice internationale présente des
caractéristiques sensiblement différents de ceux du
règlement juridictionnel interne : la différence essentielle
réside sur la qualité des justiciables qui sont les Etats.
L'accès a la justice internationale demeure un privilège des
Etats et n'est consenti que de façon très limitée aux
autres sujets du droit international, essentiellement les organisations
internationales dont la modalité la plus fréquente est
l'arbitrage.75(*)
Pour saisir une juridiction internationale, le consentement
des Etats en litige est impératif étant donne que leurs rapports
sont régis sur la base du principe de l'égalité
souveraine ; un Etat ne peut donc pas être cite
unilatéralement par un de ses pairs devant une juridiction
internationale tandis que dans l'ordre interne, la justice est obligatoire en
ce sens que toute partie a un litige a le droit de saisir les tribunaux par une
citation direct et son adversaire doit comparaitre. Tant qu'il aura la
souveraineté étatique, les tentatives pour instaurer une justice
internationale obligatoire se révéleront infructueuses.76(*)
L'Organisation des Nations Unies, à la lecture de l'art
53, §1 de la Charte, utilise, par le biais de son Conseil de
Sécurité, les organismes régionaux comme auxiliaires,
instruments dans les hypothèses de contraintes, comme de simples
exécutants des ses décisions coercitives: "le Conseil de
Sécurité utilise, s'il y a lieu, des accords ou des organismes
régionaux pour l'application des mesures coercitives prises sous son
autorité".
Cette prééminence va encore plus loin, car
"aucune action coercitive ne sera entreprise en vertu d'accords
régionaux ou par des organismes régionaux sans l'autorisation du
Conseil de Sécurité".
En matière de règlement pacifique des
différends, malgré ces dispositions, les organisations
régionales disposent d'une certaine marge de manoeuvre vis-à-vis
de l'Organisation des Nations Unies car il est dit à l'article 52,
§1 qu' "aucune disposition de la présente Charte ne s'oppose
à l'existence d'accords ou d'organismes régionaux destinés
à régler les affaires qui, touchant au maintien de la paix et de
la sécurité internationales, se prêtent à une action
de caractère régional, pourvu que ces accords ou ces organismes
leur activité soient compatibles avec les buts et principes des Nations
Unies"77(*).
Pour sa part, l'Union Africaine faisant preuve de
réalisme face à la situation catastrophique africaine, et ses
maigres finances ne pouvant supporter le coût colossal du maintien et du
rétablissement de la paix, compte sur l'Organisation des Nations Unies
et "favorise la coopération internationale, en tenant dûment
compte de la Charte des Nations Unies ...", art 3(e) de l'Acte Constitutif de
l'Union Africaine. Certes, le Conseil de Paix et de Sécurité bien
qu'ayant la responsabilité de prévenir et de gestion en vue de
faciliter le règlement des conflits, il n'en demeure pas moins qu'au cas
où les conflits dégénéreraient au point de
nécessiter une intervention internationale collective, l'assistance, et
dans la mesure du possible, les services de l'Organisation des Nations Unies
seront sollicités conformément aux dispositions de la Charte de
l'Organisation des Nations Unies.78(*)
C'est cette idée qu'exprime l'art 17(2 et 4) du
Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de
Sécurité de l'Union Africaine, qui trace ainsi sa
coopération avec l'ONU: "A chaque fois que nécessaire, recours
sera fait aux Nations Unies pour obtenir l'assistance financière,
logistique et militaire nécessaire pour les activités de l'Union
dans le domaine de la promotion et du maintien de la paix, de la
sécurité et de la stabilité en Afrique,
conformément aux dispositions du chapitre VIII de la Charte de l'
Organisation des Nations Unies relatives au rôle des organisations
régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité
internationales. Le Conseil de Paix et de Sécurité coopère
également et travaille étroitement avec les autres Organisations
Internationales compétentes pour tout ce qui concerne les questions de
paix, de sécurité et de stabilité en Afrique ..."
Le système de règlement pacifique des conflits
propre à chaque organisation est plus ou moins complet. Pour
l'Organisation de l'Unité Africaine, la Charte préconisait trois
mécanismes de règlement pacifique des conflits: la
médiation, la conciliation et l'arbitrage. En plus de ces
mécanismes, une commission propre aux résolutions des conflits
fut instituée et avait fait partie intégrante de la Charte. Alors
que l'Acte constitutif de l'Union Africaine se réserve de citer
quelconques moyens de règlement pacifique des conflits en
préconisant « les moyens appropriés » ;
ce qui lui ouvre une fenêtre extensive dans la résolution
pacifique des conflits. Pour sa part la Charte de l'Organisation des Nations
Unies prévoit la négociation, l'enquête, la
médiation, la conciliation, l'arbitrage et le recours aux organismes ou
accords régionaux. La Charte en passant ainsi en revue les voies de
règlement des conflits, donne une liste non exhaustive car l'art 33
ajoute que les parties doivent rechercher la solution de leurs
différends par les procédés sus évoqués ou
par d'autres moyens pacifiques de leur choix79(*).
De toute évidence, la structure de l'Union Africaine
n'est pas très différente de celle que connaît
l'Organisation des Nations Unies. Les parties antagonistes sont obligées
de recourir à ces procédés classiques de règlement
pacifique. Bien plus, outre les organes institutionnels, il existe certains
autres organes politiques, comme nous l'avons vu, qui sont également
habilités à les résoudre.
Somme toute, les organisations universelles et
régionales ne peuvent pas apporter les mêmes solutions techniques
au problème du règlement des différends entre leurs
membres. Les institutions régionales correspondent à un
degré de solidarité politique qui autorise un équilibre
des modes non juridictionnels et des modes juridictionnels différents de
celui concevable dans une organisation universelle. Quant aux institutions
« régionalisées », elles se prêtent au
développement pragmatique de techniques de règlement plus
contraignantes et plus efficaces qu'au plan universel80(*).
II.3. LA COLLABORATION
ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L'UNION AFRICAINE DANS LA CRISE AU
DARFOUR.
Dans le cadre du maintien de la paix et de la
sécurité internationale, l'Organisation des Nations Unies
entretient une ancienne collaboration avec l'Afrique, source de ses graves
inquiétudes depuis la vague des indépendances.
Dans ce paragraphe, nous allons d'abord aborder l'assistance
de l'Organisation des Nations Unies à l'Union Africaine (1) avant
d'aborder le partenariat de l'Organisation des Nations Unies aux efforts de
l'Union Africaine (2).
II.3.1.
Assistance de l'Organisation des Nations Unies à l'Union Africaine
Les parties à tout différend ont le
privilège de le résoudre par des moyens de leur choix. Ainsi, les
arties belligérantes dans la crise au Darfour ayant accepté la
médiation de l'Union Africaine, le Conseil de Sécurité,
dans ses résolutions pour le Soudan, n'a cessé d'encourager
l'initiative africaine comme étant d'une évolution significative.
Néanmoins, l'Union Africaine, bloquée, a sollicité
l'assistance de l'Organisation des Nations Unies par le biais du Conseil de
Sécurité qui doit être tenu au courant de toute action
entreprise par les organismes régionaux.
A la requête de l'Union Africaine, l'Organisation des
Nations Unies a mobilisé ses membres et toute la communauté
internationale afin d'apporter assistance nécessaire à l'Union
Africaine pour régler la crise du Darfour.
A titre illustratif:
Ø L'Union Africaine, en vue de renforcer l'effectif des
membres de sa mission au Soudan, s'est vue bloquée par manque des moyens
financiers pour assurer le transport des troupes rwandaises et
nigérianes... C'est ainsi que le transport de ces troupes avait
été assuré par deux C 130 de l'armée de l'air
américaine (US Air Force)81(*);
Ø Le budget de la mission d'observateurs de l'Union
Africaine au Darfour s'élevait à environ 26 millions de Dollars.
Certains partenaires de l'Union Africaine se sont engagés à
contribuer financièrement à ce budget, alors que d'autres ont
promis d'apporter une contribution en nature. L'Union Européenne s'est
engagée à verser 12 millions d'Euros, alors que l'Allemagne s'est
engagée à hauteur de 250.000 Euros, la Grande Bretagne a, quant
à elle, déjà fourni 3,6 millions de Dollars; les Etats
Unis d'Amérique procèdent à la mise en place
opérationnelle des Etats-majors et des postes d'observations des
différents secteurs. Ce qui permit au président de la Commission
sur la situation dans le Darfour de formuler le voeu que les Etats membres de
l'Union Africaine contribuent également au financement de la mission au
Darfour82(*).
Enfin, cet état de chose ne rend pas responsable et
autonome l'Union Africaine et peut même discréditer sa raison
d'être. Pour ce faire, si ses Etats membres veulent la rendre dynamique
et capable de répondre à toute situation dans le cadre de sa
mission, nous leur suggérons de contribuer davantage pour le
bien-être de l'Union et de son fonctionnement, mais aussi qu'ils puissent
se conformer à ce Protocole surtout en souscrivant à leurs
obligations. Il s'agit là aussi d'un appel à leur conscience.
II.3.2. Partenariat entre
l'Organisation des Nations Unies et l'Union Africaine
Depuis les temps de décolonisation, l'Organisations des
Nations Unies a apporté son soutien à partir duquel les
dirigeants africains ont pu s'appuyer pour se structurer et revendiquer leur
place politique, économique et diplomatique au sein de la
communauté internationale.
En effet, compte tenu du mécanisme de fonctionnement et
la façon dont l'Organisation des Nations Unies est sollicitée,
les résultats attendus ne sont, le plus souvent, pas escomptés.
C'est dire que l'organisation n'est pas une institution appropriée pour
gérer ou résoudre directement les crises internes,
régionales ou africaines.
Pour ce faire, l'Organisation des Nations Unies, sous
l'impulsion de son secrétaire général, Kofi Annan, a
largement contribué à projeter l'Union Africaine sur le devant de
la scène diplomatique, notamment en faisant pression sur la
communauté internationale pour soutenir l'organisme africain dans ses
interventions, aussi bien sur le plan financier que logistique. Ce qui ne
contredit pas le propos de J. Derobe lorsqu'elle dit que "tous derrière,
l'Union Africaine devant", semble être le nouveau mot d'ordre de la
communauté internationale pour tenter de régler, d'une part le
problème politique entre Khartoum et les rebelles, et d'autre part, pour
apporter des solutions efficaces à l'effroyable crise humanitaire qui
découle de ce conflit83(*).
C'est pourquoi d'ailleurs, toutes les résolutions du
Conseil de Sécurité qui ont été votées pour
la crise au Darfour ont salué le rôle de premier plan, de
leadership, assumé par l'Union Africaine, ainsi que sa volonté de
trouver une solution à la situation dans le Darfour, et se
déclarant prêt à appuyer pleinement ses efforts.
Par ce geste, nous pouvons confirmer sans peur d'être
contredit que, les Nations Unies offrent à l'Union Africaine le
rôle central et légitime de régler seule le conflit
à travers des mécanismes africains; signe de l'importance
qu'accorde le Conseil de Sécurité à l'Union Africaine
censé mieux comprendre le problème du continent.
Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que l'Organisation des
Nations Unies n'a posé aucun acte avec les parties antagonistes au
Soudan. A cet effet, nous pouvons indiquer que la mission de l'Organisation des
Nations Unies au Soudan signalait sa rencontre avec les rebelles
l'Armée/Mouvement de Libération du Soudan qu'ils étaient
parvenu à un accord de principe qui devrait permettre aux
opérations humanitaires de se dérouler dans les secteurs
contrôlés par les mouvements rebelles dans les zones
disputées du Darfour84(*).
Dans le même sens, le 03 juillet 2004, l'Organisation
des Nations Unies et le gouvernement avaient signé un communiqué
conjoint, dans lequel Khartoum s'engageait à imposer un "moratoire sur
les restrictions" aux opérations humanitaires au Darfour, à
améliorer la protection des droits de l'homme, à surveiller leur
respect et à mettre un terme à l'impunité; à mieux
protéger les déplacés, et ce, y compris de mesures
immédiates pour entamer le désarmement des Janjawids et à
rechercher un règlement politique. Ce communiqué engageait
également l'Organisation des Nations Unies et le gouvernement à
collaborer, en qualité de partenaire, pour aider et protéger les
victimes de conflit85(*). Bien plus, le Conseil de Sécurité se
disait prêt à surveiller l'observation par les parties de leurs
obligations à cet égard et sous réserve d'une nouvelle
décision du conseil de prendre les mesures qui s'imposent contre toute
partie qui faillirait à ses engagements86(*).
Agissant en vertu du chapitre VII, le Conseil de
Sécurité avait, par sa résolution 155687(*),
affirmé que la situation au Soudan constitue une menace à la paix
et à la sécurité internationales et à la
stabilité de la région; ce qui est conforme à l'art 39 de
la Charte de l'Organisation des Nations Unies.
Dans son communiqué de presse88(*), le
Conseil de Sécurité, avant l'adoption de la Résolution
1564, demandait au gouvernement Soudanais et aux groupes rebelles de
coopérer pour parvenir à une solution politique dans le cadre de
négociation qui avait eu lieu à Abuja sous la direction du
Président Olusegun Obasanjo du Nigeria.
C'est pourquoi, le Conseil de Sécurité, dans sa
résolution 156489(*) engagea les Etats membres à appuyer les
efforts de l'Union Africaine pour le bien- être de la population du
Darfour, demandait au gouvernement soudanais et aux groupes rebelles notamment
le Mouvement pour la Justice et l'Egalité et l'Armée/Mouvement de
Libération du Soudan de coopérer sous auspice de l'Union
Africaine pour parvenir à une solution politique dans le cadre des
négociations qui ont lieu à Abuja sous la direction du
Président Obasanjo, soulignait et appuyait le rôle de l'Union
Africaine dans le suivi de la mise en oeuvre de tout accord conclu dans ce
domaine.
Il sied de signaler en effet, que la mission de l'Organisation
des Nations Unies au Soudan est complémentaire à celle de l'Union
Africaine qui, elle, se charge de la cessation des hostilités et de la
médiation de la crise. La mission de l'Organisation des Nations Unies
quant à elle, se charge des opérations humanitaires qui se
déroulent sur les secteurs contrôlés par le mouvement
rebelle ou dans les zones disputées du Darfour. Cette mission avait
signé un accord avec les rebelles, car les travailleurs humanitaires
étaient victimes de harcèlements et les détournements de
véhicules mais aussi pour mieux achever la distribution de vivres dans
les camps. Cette complémentarité nous parait efficace et nous
l'encourageons personnellement.
Toutefois, les morts liées à la violence de la
guerre civile ont nettement diminué à la fin 2004 lorsque l'Union
africaine et l'ONU s'est impliquée dans la recherche d'un
règlement pacifique du conflit. Selon M. Jan Eliasson, envoyé du
secrétaire général de l'ONU, leur nombre est tombé
à 150 par mois en moyenne entre janvier 2008 et avril 2009 (contre 200
par jour au début des hostilités).
Nous pouvons dire que, le Darfour est confronté
à un conflit de basse intensité qui ne relève plus de
l'état d'urgence car même il y a eu des élections en
janvier cela implique un pas dans la résolution de leur conflit.
II.4. LA COLLABORATION
ENTRE L'U.E ET L'U.A AU DARFOUR
II.4.1.Une forte volonté
européenne en faveur de la paix en Afrique
La justification première de l'implication de l'UE en
Afrique, au-delà de la gestion d'une grave crise humanitaire, est la
volonté de l'UE de nouer un véritable partenariat politique avec
l'Afrique. Selon l'UE, ce rapprochement procède d'un solidarité
naturelle justifiant un partenariat de fait entre ces deux organisations
régionales. Au plan politique et institutionnel, l'UA se construit sur
le modèle de l'UE, elle a choisi d'agir en faveur de la paix et de la
prospérité en se dotant en 2004 d'un Conseil de Paix et de
Sécurité, tout comme l'avait fait la CEE dès 1957.
L'Europe s'intéresse depuis ses débuts au développement du
continent africain. C'est en raison de cette similitude des objectifs et
aspirations que l'UE justifie un devoir naturel d'aider l'Afrique. La
stabilisation du continent africain est reconnue comme condition
préalable à un développement économique durable et
au respect des principes démocratiques et des Droits de
l'homme.90(*)
Les justifications au principe de l'appropriation africaine
sont multiples même si elles relèvent de façon globale
d'une certaine réticence de la part des Etats membres à
intervenir militairement en Afrique. Pour certains d'entre eux, cela s'explique
par le poids de l'histoire et leur passé colonial, pour d'autres, c'est
le peu de capacités disponibles face à des besoins immenses qui
constituent le principal obstacle. Pour d'autres enfin, l'Afrique ne
présente aucun intérêt historique, géographique ou
stratégique, et ne justifie donc aucunement que l'UE s'y investisse
militairement. La politique de l'UE en Afrique s'appuie ainsi sur un
équilibre entre non-ingérence et non-indifférence. Il
existe une volonté commune de voir les Etats africains jouer un
rôle moteur dans la prévention et le traitement des crises et,
parallèlement une volonté de soutenir cette implication.
II.4.2.Une approche originale
en matière de maintien de la paix
L'UE envisage le maintien de la paix en abordant une approche
autre que la simple approche militaire. Selon l'UE, le retour à la paix
ne se fait pas uniquement par recours à la force mais procède
davantage d'une politique de prévention visant à combattre
à la source les causes, structurelles et conjoncturelles des conflits.
L'UE insistera donc plus sur la prévention que sur le traitement des
crises et priorisera, dans la mesure du possible, le civil sur le militaire.
Elle se distingue en cela d'une logique d'action beaucoup plus
« dure » qu'est notamment celle des Etats-Unis et de
l'OTAN. Ces derniers préférant plus généralement
l'outil militaire au dialogue. Le facteur économique jouant un
rôle important dans le déclenchement des crises, l'Union va
concevoir sa politique de maintien de la paix en mettant en oeuvre des
programmes de développement économique.
En outre, au-delà de l'aspect aide économique,
actuellement régie par les Accords de Cotonou de juin 2000, l'Union
s'efforce de nouer un dialogue politique avec les Etats africains afin
d'encourager la promotion de la démocratie, de l'Etat de droit et le
respect des libertés fondamentales. Elle veille ainsi à
l'évolution de la situation des Etats africains par le biais
d'indicateurs de crise de sorte à pouvoir agir le plus rapidement et le
plus efficacement possible en cas de troubles.
L'action de l'Union porte donc sur la prévention des
conflits en s'attaquant à leurs causes profondes, en soutenant les
initiatives locales de développement et de promotion de la
démocratie, sur la gestion de crise par une intervention lors des phases
aiguës des conflits, en appuyant les efforts déjà
déployés, en aidant à la consolidation de la paix et
à la reconstruction du pays. C'est cette définition globale du
maintien de la paix qui singularise l'action de l'Union en termes de maintien
de la paix.91(*)
Autre originalité de l'Union européenne :
le cadre dans lequel elle agit sur la scène internationale. Comme
évoqué plus haut, l'UE agit selon la logique d'un
« multilatéralisme efficace ». Elle n'agit pas
unilatéralement mais veille plutôt à ce que son action soit
coordonnée avec celle des autres acteurs présents. Qu'il s'agisse
de l'ONU, de l'UA ou des organisations sous-régionales africaines, le
principe est toujours le même : travailler de concert, en appuyant
les efforts déployés et ce de façon coordonnée afin
d'éviter tout doublon.
L'objectif visé étant bien sûr une plus
grande efficacité de l'action menée. L'Union agit à la
demande et sous l'aval des Nations Unies, n'impose pas mais propose ses
solutions aux organisations partenaires et met tout en oeuvre pour leur
permettre de mener à bien leur action.
C'est cette approche qui vaut aujourd'hui à l'UE une
certaine reconnaissance [à défaut d'une reconnaissance certaine]
sur la scène internationale, qui explique que l'ONU fasse appel à
elle pour assumer ou appuyer une mission de maintien de la paix.92(*).
II.4.3.L'aide de l'UE à
l'AMIS : des moyens considérables
Dans cette partie nous allons parle de différent
soutien de l'union européenne a l'union africaine tel que le soutien
opérationnel et soutien financier.
II.4.3.1. Un soutien opérationnel
A la différence de sa première mission en
Afrique, l'opération Artémis précitée, l'UE n'a pas
envoyé d'hommes en armes au Darfour. Les raisons en sont multiples. L'UE
n'en avait pas forcément les moyens et surtout, une telle solution
était totalement rejetée par le gouvernement soudanais, qui a
toujours refusé la présence sur son sol de troupes
étrangères. L'UE est intervenue de diverses façons afin de
résoudre la crise au Darfour.
Dès le début de la crise, l'UE s'est fortement
investie diplomatiquement pour qu'un embargo soit décidé au
niveau des Nations Unies sur la vente d'armes à destination du Soudan La
résolution 1556 précitée déclare un embargo sur les
armes à destination du Soudan. En janvier 2004, elle a également
adopté un embargo sur la vente d'armes en interne. Puis elle proposa des
sanctions contre les auteurs d'exactions en décembre 2004. C'est
notamment sous la pression de l'Union européenne que le Conseil de
sécurité décidera de renvoyer le dossier du Darfour devant
la Cour Pénale Internationale afin de faire juger les auteurs de crimes
de guerre.
L'UE s'est par ailleurs investie dans des efforts de
médiation. Elle a en effet participé à de nombreuses
réunions entre les rebelles et le gouvernement de Khartoum. Solana est
allé à la rencontre des autorités soudanaises et les Etats
membres ont nommé un représentant spécial de l'UE au
Darfour, le Finlandais Pekka Haavisto. C'est l'UE qui assume la
vice-présidence de la Commission de cessez-le-feu et participe à
la mission d'observation de l'UA. En août 2004, l'UE a
réalisé une mission d'enquête pour évaluer le
support nécessaire au déploiement de l'AMIS.
L'Union a donc entrepris des démarches avant tout
diplomatiques pour résoudre la crise au Darfour. Cela reflète en
réalité les capacités d'action de l'Union. Aujourd'hui,
l'UE est davantage prête à agir par la voie diplomatique et
politique que par la voix militaire. A supposer que le gouvernement soudanais
ait accepté des forces non africaines sur son sol, il n'est pas certain
qu'une opération militaire de l'UE eut été
décidée. Les Etats membres, fournisseurs du contingent
européen, n'étaient pas en mesure de fournir des hommes. La
Grande-Bretagne est investie en Irak et en Afghanistan, la France épuise
une bonne partie de ses forces en Afrique et notamment en Côte d'Ivoire.
Raisonnablement, l'envoi de troupes européennes aurait été
impossible. Et ce d'autant plus que l'UE ne disposait pas des capacités
militaires nécessaires93(*).
L'Union s'est enfin impliquée au sein de l'UA en aidant
le quartier général de l'UA à la planification de sa
mission de maintien de la paix au Darfour.
Les Européens sont donc intervenus par la voie
diplomatique en évoquant la possibilité de sanctions, en
décidant d'un embargo sur les armes à destination du Soudan et en
proposant leur médiation. D'un point de vue militaire, l'UE n'est pas
intervenue par le biais de contingents mais plutôt par ce qu'on pourrait
appeler un soutien militaire « théorique ». L'Union
a en effet envoyé des experts militaires sur place afin de conseiller et
d'aider les personnels de l'UA, elle a organisé et participé
à des missions d'enquête et d'évaluation, a apporté
son expertise pour la planification des opérations de l'UA et a parfois
organisé des transports de troupes.94(*)
La mission de conseil et d'échange d'expérience
a donc supplée à une mission militaire stricto-sensu.
L'action diplomatique de l'UE en vue de restaurer la paix au
Darfour a donc été importante. Elle n'est toutefois que peu de
choses en comparaison des moyens financiers que va déployer l'Union
européenne pour asseoir l'existence, l'efficacité et la
crédibilité de l'AMIS.95(*)
II.4.3.2. Un soutien surtout financier
La Facilité européenne pour la paix en Afrique a
été créée en novembre 2003 par le Conseil.
L'objectif était d'apporter un appui européen à la mise en
oeuvre de la politique africaine de maintien de la paix en renforçant
les capacités de l'UA et des organisations sous-régionales
à planifier et conduire les opérations de paix sur le continent
africain.
En février 2006, la Facilité de paix avait
financé l'AMIS I et l'AMIS II à hauteur de 212 millions d'euros.
50 millions supplémentaires viennent d'être alloués
à l'UA. Au total, en tenant compte de l'argent versé par la
Facilité de paix pour financer l'AMIS et de celui versé par ECHO,
ce sont plus de 600 millions d'euros que la Commission européenne a
donné à l'UA pour le Darfour.
Le soutien apporté par l'Union européenne
à l'AMIS a été - comme nous l'avons mentionné - de
diverses natures. Essentiellement financier, l'engagement de l'UE a
également été logistique et diplomatique : l'Union
européenne tentant par cette voie d'obtenir le respect des principes
élémentaires en matière de Droits de l'homme.
Cependant, malgré le niveau d'investissement que fut
celui des Européens et en dépit du dévouement des
officiers africains, les résultats aujourd'hui affichés par
l'AMIS ne sont pas des plus encourageants.
Ils sont plutôt maigres : en effet - malgré l'accord de paix
signé le 5 mai 2006 - le calme n'est pas revenu au Darfour et, pire, les
massacres perdurent ...
II.4.4. Un bilan
contrasté
Malgré le niveau d'investissement des Européens
et en dépit du dévouement des officiers africains, les
résultats aujourd'hui affichés au Darfour par le partenariat
conclu par l'UE et l'UA ne sont pas des plus encourageants. Ils sont même
plutôt maigres : le calme n'est pas revenu au Darfour et - pire
encore - les massacres perdurent, malgré l'accord de paix signé
le 5 mai 2006et les élections de 2010...
Pourtant, après une première tentative, force
est de constater que l'UE n'est pas encore l'acteur infaillible de la paix en
Afrique. L'UE s'est considérablement investie au Darfour mais le bilan
empêche de la consacrer comme véritable acteur de paix.
Comme cela vient d'être expliqué, les efforts
consentis par l'UE au profit de l'UA pour le Darfour ont été
considérables. Et pourtant aujourd'hui, la situation au Darfour
s'aggrave. Le nombre de viols, de vols et de massacres ne cessent d'augmenter,
et ce malgré l'accord de paix de mai dernier. Les personnels
humanitaires sont victimes d'attaques émanant tant des rebelles que des
forces gouvernementales et les soldats de l'AMIS déplorent de plus en
plus de victimes parmi leurs collègues.
En réalité, l'exemple du Darfour illustre
parfaitement les lacunes de l'UE sur la scène internationale et les
facteurs qui l'empêche d'être un acteur de paix efficace.
Mis à part certains facteurs externes, tels que la
réticence de Khartoum à accueillir sur son sol des personnels non
africains (refus de délivrance de visas aux Européens, refus de
mise à disposition de locaux...), c'est surtout en raison de
problèmes internes que l'UE a perdu toute crédibilité dans
sa gestion de la crise du Darfou96(*)r.
L'UE a souffert d'un défaut de cohérence et de
coordination dans son action. Elle ne parlait pas d'une seule voix, qu'il
s'agisse de ses propres institutions (Commission et Conseil) ou des propos
tenus par les Etats membres qui différaient parfois de ceux tenus par
les institutions. Les Etats membres ont joué la carte du
bilatéral et se sont ainsi placés en porte à faux
vis-à-vis de l'UE. A titre d'exemple, la Suède a
préféré discuter seule avec l'UA pour l'utilisation des
1,2 millions d'euros versés pour renforcer le pilier Droits de l'homme
de l'AMIS.
Les Britanniques se sont entre autre joints aux Etats-Unis
pour déposer une résolution devant le Conseil de
sécurité des Nations Unies afin d'accélérer le
déploiement de la force onusienne de maintien de la paix au Darfour. Au
fond, nous ne pouvons que nous en féliciter. Sur la forme, il eut
été préférable que le Royaume-Uni agisse en appui
de l'UE.
Certains Etats membres n'ont en outre pas hésité
à se démarquer de l'action commune de l'Union, faisant valoir
leurs intérêts nationaux et préférant parfois
collaborer avec l'UA sous leur bannière OTAN plutôt que sous celle
de l'UE. L'obligation de coopération loyale à laquelle les Etats
membres et les institutions sont astreints n'a pas vraiment été
respectée. De telles attitudes laissent songeurs quant à la
réalité d'une politique étrangère, commune...
L'UE a par ailleurs adopté un discours trop
timoré vis-à-vis des belligérants et de l'UA. Le Conseil
était et demeure trop prudent, pas assez exigent par rapport au soutien
financier apporté. L'UE n'a fait que formuler des conseils mais jamais
d'exigences, ce qui aurait été compréhensible et
légitime eu égard au soutien apporté, tant en hommes qu'en
moyens financiers. Le résultat en est que les conseils prodigués
par les personnels européens ont été
écartés, le manque de fermeté de leurs auteurs en
détruisant toute crédibilité. A aucun moment les
personnels européens ne parviendront à obtenir la mise en oeuvre
de leurs conseils et recommandations, pas même celles faites à
l'occasion des missions d'évaluation auxquelles a participé
l'Union. Les personnels de l'UA y sont restés indifférents,
provoquant un fort sentiment de frustration chez leurs collègues
européens.
II.4.5. L'UE se contente de
constater, déplorer, condamner et demander
Kofi Annan constate, déplore, condamne et demande mais
il va plus loin. Il qualifie l'action des belligérants, il
dénonce l'attitude de Khartoum et emploie de termes lourds de sens tels
que « décevant » dans un dialogue international
réputé comme traditionnellement vide. Il n'a pas peur de dire la
réalité des choses, celle d'un gouvernement qui ne fait
strictement rien pour désarmer ses milices, qui se soucie peu du sort de
sa propre population alors que le devoir premier de tout gouvernement est
justement d'assurer la sécurité de ses citoyens.
Cela est d'autant plus paradoxal que, parmi les 25 Etats
membres de l'Union européenne, aucun n'a d'intérêt
particulier à ce que le régime de Al-Beshir soit maintenu
à la tête du Soudan. Aucun n'a a priori de lien particulier avec
le SLM/A ou le MJE.97(*)
C'est cette timidité, cette passivité qui nuit
à l'action de l'UE et à sa crédibilité. L'UE devait
être plus vindicative dans ses propos, surtout quand on sait ce qu'elle
fait pour la paix au Soudan. Certes, il y a les déclarations du
Parlement européen mais cette institution n'a aucun pouvoir en
matière de politique étrangère et n'est pas
écoutée sur la scène internationale. L'UE devrait oser
dénoncer, oser dire la réalité des choses, s'affirmer
davantage. Oser dire aux personnels de l'UA qu'il est inadmissible qu'avec tout
ce qu'elle apporte à l'AMIS en hommes, expériences et moyens
financiers, elle ne soit pas davantage écoutée. Oser dire que la
prise en compte de ses conseils est la contrepartie nécessaire de ce
qu'elle donne et qu'elle ne peut se contenter d'être traitée comme
la « vache à lait » du maintien de la paix en
Afrique.
L'Union doit prendre ses responsabilités et exiger ce
qui lui revient de droit c'est-à-dire la reconnaissance et un minimum de
respect. Comment peut-elle vouloir devenir un acteur crédible des
relations internationales si, totalement bloquée par le manque d'audace
politique de ses Etats membres, elle se contente de vagues déclarations
dénuées de portée contraignante ; si elle se
satisfait du simple poste de trésorier ?
Enfin, l'UE ne communique pas assez sur les efforts qu'elle
déploie en faveur de la paix au Darfour. Elle est défaillante sur
ce point tant en interne qu'en externe. A ce jour, aucune politique de
communication n'a encore été élaborée. Il en
résulte que bon nombre d'officiers africains ignorent totalement le
rôle primordial de l'UE et ne jurent que par le soutien, pourtant minime,
qui leur a été apporté par l'OTAN.98(*)
II.4.6. Les leçons
à tirer pour l'avenir
Dans la mesure où les Européens se sont
donnés comme mission d'aider au renforcement des capacités
africaines de maintien de la paix, il est clair que des missions telles que la
mission de soutien à l'AMIS sont appelées à se renouveler.
Si l'UE veut être en adéquation avec ses ambitions et satisfaire
aux objectifs qu'elle s'est fixée, elle devra tirer les leçons de
cette première expérience, se poser les questions
nécessaires à une amélioration de ses relations avec ses
partenaires africains.
L'UE devra apprendre à être plus exigeante
vis-à-vis de ses partenaires africains lorsqu'il s'agira de donner des
conseils en contrepartie d'un soutien financier et opérationnel. Sans
renoncer au principe de l'appropriation africaine qui par définition est
un principe tout à fait louable, l'UE devra fixer des limites à
son exclusion et veiller à toujours conserver un droit de regard sur
l'utilisation faite de ses deniers et de ses conseils. Imposer des directives
serait détruire le principe de l'appropriation africaine, mais accepter
de ne pas se faire entendre risquerait d'être tout aussi dangereux. De
peur de se faire taxer de néo-colonialisme, le risque serait que l'UE
abandonne tout droit de regard et que partant, les résultats obtenus
soient très éloignés de ceux que l'on pouvait
espérer.
La question que l'on doit se poser à ce stade est celle
de savoir si l'UE est prête à faire preuve d'un tel courage et
d'une telle détermination. Est-elle prête à taper du point
sur la table et à s'imposer quand il le faut auprès de ses
partenaires ? En cas de réponse négative et en tenant compte
des derniers résultats de l'AMIS, on ne peut s'empêcher
d'envisager l'hypothèse suivante. Celle d'une division internationale du
travail en matière de maintien de la paix. L'idée serait de
répartir les différentes missions afférentes au maintien
de la paix et de le faire entre les différents acteurs en fonction de
leurs compétences respectives.
Dans la mesure où les acteurs internationaux
intervenant au Darfour ont chacun un domaine de compétences dans lequel
ils s'illustrent mieux, l'idée est apparue qu'il serait peut-être
plus judicieux de procéder à une division internationale du
travail en matière de maintien de la paix. Telle fonction reviendrait
à tel acteur plutôt qu'à un autre en raison de ses
compétences, de son expérience dans le domaine en cause99(*).
L'ONU possède un solide passé dans tout ce qui
relève de la médiation et de la planification des
opérations. L'OTAN dispose d'importantes capacités militaires.
Quant à l'UE, elle dispose d'une expertise reconnue en matière de
prévention des conflits ainsi qu'en matière de reconstruction et
de stabilisation post-conflit. Elle dispose également d'un formidable
réservoir de matières grises dans tout ce qui concerne la
planification et la gestion d'opérations. A l'inverse, comme nous
l'avons déjà mentionné, l'Union européenne n'a pas
été un acteur de premier plan dans l'aboutissement des
négociations de paix d'Abuja. Des efforts restent donc à faire en
matière d'influence politique et diplomatique de la part des dirigeants
européens.
Dans ces conditions, en attendant que l'Union renforce ses
capacités d'influence et qu'elle augmente ses moyens militaires, il est
possible d'imaginer une division des tâches afférentes au maintien
de la paix entre les acteurs désireux de s'investir, à savoir
l'UE, l'ONU et l'OTAN.
Nous pourrions ainsi envisager une division des tâches
selon laquelle l'UE se chargerait de la prévention et de la
reconstruction / stabilisation post-conflit en étroite collaboration
avec l'ONU. Elle pourrait également se charger de l'aspect gestion de
crise en collaboration avec l'OTAN selon la répartition suivante :
l'UE se chargerait de la formation des personnels et de la planification en
coopération avec l'OTAN lorsque l'OTAN et notamment les Etats-Unis se
chargeraient des aspects purement militaires de la crise100(*).
L'actualité récente du Darfour ne fait confirmer
les problèmes évoqués tout au long de cet exposé.
L'UE apparaît comme un acteur de second plan par rapport aux Etats-Unis,
sa « dispersion étatique » l'empêche de
prendre et d'exprimer une position commune. Son manque de courage politique la
décrédibilise et l'efface de tout article de presse.
Au vu de ces résultats, et en comparaison des objectifs
initiaux que s'était fixée l'Union européenne, un constat
s'impose. S'il serait exagéré de parler d'un échec de la
politique européenne de maintien de la paix en Afrique, s'il est trop
sévère de condamner dans son ensemble les méthodes
européennes de renforcement des capacités africaines de maintien
de la paix, il n'en reste pas moins que l'UE doit ajuster et repenser sa
politique étrangère. A l'évidence, les principes qui
fondent la spécificité de sa politique n'ont pas porté
leurs fruits au Darfour.101(*)
Les Européens ont beau se flatter de disposer d'un
modèle de gestion de crise fondé sur la prévention, sur le
civil plutôt que sur le militaire ; mais ce modèle montre
aujourd'hui ces limites. Il n'est évidemment pas question de le
remplacer, l'emploi de la force ne trouvant pas sa place dans la philosophie
européenne.
CHAP III. MECANISMES
ENVISAGEABLES POUR UNE APPLICATION EFFECTIVE DE LA DE LA RESOLUTION DE CONFLIT
POUR LE SOUDAN
Dans ce paragraphe, nous allons d'abord aborder les
mécanismes de règlement des conflits armes propres a chaque
organisation, puis le processus de résolution pacifique du conflit en
fin la démilitarisation de la société.
III.1 MECANISMES DE
REGLEMENT DES CONFLITS ARMES
PROPRES A CHAQUE ORGANISATION.
Les organisations internationales tant régionales
qu'universelles s'assignent comme finalité principale le maintien de la
paix, par l'apaisement et la prévention de tensions internationales. Par
leur existence, elles instituent des moyens de règlement pacifique des
différends par des modes déjà acceptés et mis en
oeuvre dans les rapports inter étatiques.
III.1.1. Mécanismes de
règlement des conflits prévus par l'acte constitutif de l'union
africaine
L'unité de l'Afrique, défendue
énergiquement par Kwame Nkrumah en 1963 dans son célèbre
livre : « Africa must be united », n'a pas
cessé de séduire une opinion africaine réceptive aux
arguments mis en avant par les Européens pour bâtir l'Union
Européenne102(*)..
En effet, les Etats membres de l'Union, conscients du fait que
le fléau des conflits en Afrique constitue un obstacle majeur au
développement socio-économique du continent, et de la
nécessité de promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité, comme condition préalable à la mise en oeuvre
de leur agenda dans le domaine du développement et de
l'intégration, ont assigné à l'Union plusieurs objectifs
qu'il faut à tout prix atteindre. Ainsi, l'article 3, à ces
points a et f, prévoit de « réaliser une plus grande
unité et solidarité entre les peuples d'Afrique et promouvoir la
paix, la sécurité et la stabilité sur le
continent ». A ce titre, l'Acte prévoit des moyens de
règlement de différends pour atteindre les objectifs de
l'Union.
Dans le cadre du règlement
pacifique des conflits, l'Acte Constitutif de l'Union Africaine affirme parmi
ses principes le règlement pacifique des conflits entre les Etats
membres de l'Union par des moyens appropriés qui peuvent être
décidés par la Conférence de l'Union (article 4, e). De
toute évidence, les rédacteurs de l'Acte ont encore à
l'esprit les difficultés qui se sont posées du choix de mode de
règlement pacifique, du temps de l'Organisation de l'Unité
Africaine, par les Etats parties au conflit. Ils se sont, à cet effet,
réservés de déterminer a priori ces modes de
résolution, mais renvoient à un organe qui, en cas
d'espèce, choisira le mode approprié. Cette réserve ouvre
une fenêtre extensive à l'Union pour toutes voies qui peuvent
aider à résoudre pacifiquement un conflit.
En effet, l'instabilité politique,
l'insécurité et les nombreuses guerres qui déchirent
l'Afrique sont autant de maux que doivent vaincre les pays africains.
Jusqu'à présent, les relations entre les Etats africains sont
marqués par la méfiance103(*). Ce climat ne permet de
trouver facilement la tierce personne souvent nécessaire pour aider les
antagonistes à résoudre leur différend.
De ce qui précède, nous sommes d'avis que pour
bâtir une Union Africaine crédible, l'Afrique doit
préalablement se doter d'Etats modernes, étant donné que
ceux-ci seuls sont susceptibles de construire la paix à
l'intérieur des frontières nationales avant d'assurer
l'émancipation politique et stratégique du continent. Eux seuls,
nous précise Fogue Tedom, peuvent en effet garantir le minimum
d'autonomie nécessaire à la définition et à la
défense de ses intérêts vitaux. En effet, seuls les Etats
dont les gouvernements sont investis d'une réelle
légitimité politique peuvent tirer les leçons politiques
et stratégiques de l'inconciliabilité des intérêts
vitaux entre puissants104(*).
L'Acte Constitutif portant création de l'Union
Africaine organise à son article 5 les organes suivants : la
Conférence de l'Union, le Conseil Exécutif, le Parlement
Panafricain, la Cour de Justice, la Commission, le Comité des
Représentants Permanents, les Comités Techniques
Spécialisés, le Conseil Economique, Social et Culturel et les
Institutions Financières. Malheureusement, à l'analyse de l'Acte,
on se rend compte qu'il se limite à la composition de ces organes, sans
définir, d'une manière explicite, leurs attributions en
matière de règlement des conflits entre Etats, comme cela
était le cas dans la Charte de l'Organisation de l'Unité
Africaine.
Toutefois, il n'y a que la Conférence, composée
des Chefs d'Etats et de gouvernement, à laquelle l'Acte Constitutif a
accordé les pouvoirs de « donner des directives au Conseil
Exécutif sur la gestion des conflits, des situations de guerre et autres
situations d'urgence ainsi que sur la restauration de la paix »,
conformément à l'article 9, point g.
Bien plus, l'Acte Constitutif donne des prérogatives
à la Conférence de décider de la création d'autres
organes. La Conférence a eu à exercer cette compétence en
créant le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union
Africaine, par l'élaboration du Protocole y relatif. C'est ce Protocole
qui attire notre attention, cadre juridique d'intervention de l'Union Africaine
au Darfour. Ce protocole crée le Conseil de Paix et
sécurité et détermine les mécanismes auxquels ce
Conseil recourt pour réaliser ses missions.
III.1.2. Mécanismes de
règlement pacifique des conflits prévus par la charte de
l'organisation des nations unies
Dans ce paragraphe, deux points seront analysés :
textes, moyens et organes de l'Organisation des Nations Unies pour bien
comprendre les mécanismes de règlement des conflits
d'après la Charte.
III.1.2.1. Les textes adoptés dans le cadre des
Nations unies
Deux textes importants précisent largement l'obligation
générale de règlement pacifique des conflits posée
par la Charte de l'ONU.
Le premier est la résolution 2625 (XXV) adoptée
par l'Assemblée générale des Nations unies le 24 octobre
1970 et dénommée : «Déclaration relative aux
principes de droit international touchant les relations amicales et la
coopération entre les Etats, conformément à la Chartes des
Nations unies».
Le second texte découle de la résolution 37/10
de l'Assemblée générale des Nations unies adoptée
le 15 novembre 1982 et intitulée : « Déclaration de
Manille sur le règlement pacifique des différends».
Dans tous les deux instruments, le devoir des Etats de
régler pacifiquement leurs différends est réaffirmé
sans ambages, de manière que la paix et la sécurité
internationales ainsi que la justice ne soient pas mis en danger.
Par ailleurs, il faut souligner un point important. Comment
comprendre l'attitude du Conseil de sécurité appelant à la
résolution non -militaire du conflit sous examen sur base de tous ces
textes ci - haut invoqués, alors que l'éclatement de l'agression
est lui - même le résultat d'un non - recours, par le Rwanda et
l'Ouganda, au règlement pacifique des différends ? Encore
que le Conseil de sécurité a l'obligation d'agir
conformément aux buts et principes de la Charte. Et, on le sait, en
pareil cas, celle - ci investit pourtant le Conseil de sécurité
d'un pouvoir de décision concernant les actions à mener, de
façon graduelle, pour enrayer la menace contre la paix, la rupture de la
paix ou l'agression. Le Conseil aurait dû s'astreindre à
l'application des articles 39, 41 et 42 du chapitre VII de la Charte105(*), au lieu de
légitimer, non de légaliser, par son appel, une situation issue
de la violation fragrante des principes énoncés par la Charte. De
surcroît, cet appel a été lancé avec retard,
après qu'il eût observé un moment de silence, si bien qu'il
convient d'en connaître les causes et les conséquences plausibles.
III.1.2.2. Moyens
pacifiques
L'Organisation des Nations Unies, au travers de sa Charte, se
propose essentiellement de maintenir et assurer la paix et la
sécurité internationales. C'est là le but essentiel de
l'Organisation qui, à la fois du préambule et de tout le corps de
la Charte, en particulier du chapitre premier contenant les buts et principes.
Il semble que, enseigne le professeur Louis Cavaré, pour les auteurs de
la Charte, ce but à atteindre soit l'essentiel, tandis que les moyens
employés soient secondaires et accessoires106(*).
Il convient de rappeler à cet effet l'article 1er de la
Charte qui dispose que « les buts des Nations Unies sont ...
maintenir la paix et la sécurité internationales et à
cette fin, ... les réaliser par des moyens pacifiques ... l'ajustement
ou le règlement des différends ou des situations de
caractère international, susceptibles de mener à une rupture de
la paix.
Ajoutons que le rétablissement de la paix se
réfère à l'utilisation de moyens diplomatiques pour
convaincre les parties engagées dans un conflit de cesser les
hostilités et négocier un règlement pacifique de leur
différend. C'est pourquoi l'Organisation des Nations Unies offre divers
moyens de contenir ou de résoudre les conflits et de traiter leurs
causes profondes.
Ainsi, au chapitre VI de la Charte relatif au règlement
pacifique des différends, l'art 33 énumère tous les moyens
pacifiques possibles de les résoudre. Cet article cite la
négociation, l'enquête, la médiation, la conciliation,
l'arbitrage, le règlement judiciaire, le recours aux organismes ou
accords régionaux. La Charte en passant ainsi en revue les voies de
règlement des conflits, donne une liste non exhaustive car l'art 33
ajoute que les parties doivent rechercher la solution de leurs
différends par les procédés sus évoqués ou
par d'autres moyens pacifiques de leur choix.
Le but primordial pour lequel l'Organisation des Nations Unies
a été créée étant d'assurer la paix, ses
activités doivent tendre à tout prix à la
réalisation de cette paix. C'est pour cette fin que sa Charte oblige les
Etats à résoudre pacifiquement les différends qui les
opposent. Il en découle, logiquement que ses organes aident les Etats
à s'en acquitter.
Mieux encore, enseigne le professeur L. Cavaré,
à défaut d'une intervention directe des organes de l'Organisation
des Nations Unies, celle-ci constitue un cadre de choix, un lieu de rencontre
idéal pour les parties à un différend. Par ce
moyen, l'Organisation des Nations Unies peut avoir l'occasion de glisser
un conseil, de prendre une initiative, d'exercer une influence. Rôle de
second plan assurément, mais qui peut, en faisant jouer les
impondérables, aboutir à un résultat décisif107(*).
III.1.2.3. Organes
Parlant des organes de l'Organisation des Nations Unies, seuls
vont nous intéresser à présent les organes qui
interviennent dans le maintien de la paix à savoir, le Conseil de
Sécurité, l'Assemblée Générale et le
Secrétariat Général.
En effet, le Conseil de Sécurité (CS) joue un
rôle principal étant donné que c'est un organe d'action.
L'Assemblée Générale (A.G), quant à elle, peut agir
isolement ou en concert avec le Conseil de Sécurité. De toute
évidence, les deux organes agissent le plus souvent de concert.
Toutefois, en raison du talent diplomatique et d'une procédure plus
rapide pour la solution des conflits, la forte personnalité du
Secrétaire Général demeure exigeante ; ce qui a valu
que son rôle soit devenu de premier plan.
III.1.3. Rôle du Conseil
de sécurité
Dans ce paragraphe, deux points seront analyse :
compétence et limite
III.1.3.1. Compétences
v D'abord, s'il le juge nécessaire, le Conseil de
Sécurité peut inviter les parties à régler leur
différend par les divers moyens pacifiques de solution indiqués
dans la Charte (art 33, al 2). Par contre, si un conflit armé
évolue et se prolonge, le Conseil de Sécurité peut,
à tout moment, recommander les procédures ou méthodes
d'ajustement appropriées, comme l'indique l'art 36, al 1. Cette
intervention est limitée car le Conseil de
Sécurité doit prendre en considération les
procédures de règlement de ce conflit par les parties (art. 36,
al 2).
v Ensuite, lorsque surgit une situation pouvant
entraîner un désaccord entre nations ou engendrer un
différend, le Conseil de Sécurité peut organiser une
enquête ayant pour but de préciser si la prolongation de ce
différend, de cette situation semble devoir menacer la paix et la
sécurité internationales (art. 34).
v Enfin, le Conseil de Sécurité peut être
saisi par tout membre de l'Organisation au sujet d'un différend ou d'une
situation dans les conditions qui viennent d'être indiquées
à l'article précédent (art. 35, al 1). Même en
dehors de son cadre, l'Organisation des Nations Unies s'intéresse au
maintien de la paix. Ainsi, un Etat non-membre peut attirer son attention si le
différend menacerait la paix et sécurité internationales.
Pour ce faire, cet Etat doit préalablement accepter les obligations
prévues par la Charte (art. 35, al 2).
III.3.3.2. Les limites
Le Conseil de Sécurité ne peut agir que par une
résolution108(*) ou une recommandation109(*).
C'est ainsi par exemple qu'il peut, à la lumière de l'art 39 de
la Charte, « constater l'existence d'une menace contre la
paix ». Pour adopter une résolution, le Conseil de
Sécurité doit suivre une démarche, ce qui permet
d'éviter à notre humble avis des sentiments partisans. Ainsi,
pour pouvoir adopter une résolution, le Conseil de
Sécurité requiert l'accord de 9 de ses membres, y compris ses 5
membres permanents110(*), (art 27 al 3).
Il sied toutefois de souligner que, bien que l'Organisation
soit indépendante, ni le Conseil de Sécurité, ni les
autres organes ne disposent pas de forces armées à leur
disposition. D'où le recours aux forces armées des gouvernements
des Etats membres ; ce qui témoigne le sens même de la
communauté internationale.
III.1.4. Le rôle de
l'Assemblée générale
Dans cette partie nous flairons l'analyse de points
suivant : compétence et limite
III.1.4.1. Compétences
En lisant la Charte, on se rend compte que l'Assemblée
générale joue un rôle non négligeable : la
médiation. Lorsqu'on veut savoir exactement ses pouvoirs juridiques, on
remarque que les articles 11 et 12 précisent ses possibilités
juridiques d'action.
En effet, en plus d'étudier des principes
généraux de coopération (art 11, al 1) et de discuter
toutes les questions se rattachant au maintien de la paix dont elle aura
été saisie par un membre ou non-membre, conformément
à l'art 35, elle peut faire des recommandations qui les seront
adressées, précise l'art 11, al 2. Comme nous l'avons dit supra,
l'Assemblée Générale et le Conseil de
Sécurité agissent le plus souvent de concert. Pour ce faire,
l'Assemblée Générale peut attirer l'attention du Conseil
de Sécurité sur pareilles situations pouvant mettre en danger la
paix et la sécurité internationales (art 11, al 3). Le Conseil de
Sécurité adresse également à l'Assemblée
Générale des rapports au sujet des mesures relatives au maintien
de la paix et de la sécurité qui les étudie et les examine
(art 35, al 1 et 24, al 3).
En outre, l'Assemblée Générale ne peut se
saisir d'une question si le Conseil de Sécurité ne le lui demande
(art 12, 1) ; toutefois, elle est informée ou avisée
dès que le Conseil de Sécurité cesse de s'occuper de ces
affaires (art 12, al 2).
Enfin, le rôle de l'Assemblée
Générale devait être accessoire, enseigne le
professeur L. Cavaré, par rapport à celui du Conseil de
Sécurité car c'est ce dernier qui doit seul statuer normalement.
Ceci explique que, tant qu'il est saisi d'un différend et qu'il assume
la tâche de l'examiner, l'Assemblée Générale ne
doive pas faire de recommandation à ce sujet111(*). C'est seulement si le
Conseil de Sécurité le lui demande formellement qu'elle peut,
semble-t-il intervenir112(*). Ceci, à notre humble
avis, pose problème et est à la base de plusieurs
difficultés liées notamment à la qualification d'une
situation donnée en tant que guerre d'agression ou en tant que
rébellion.
III.1.4.2. Limites
L'Assemblée Générale agit
également le plus souvent par recommandation et par résolution.
De notre part, ces deux termes ne peuvent porter à
confusion étant donné que la recommandation est un avertissement
ou suggestion à exécution facultative, tandis que la
résolution est une mesure grave ou une sanction prise à
l'encontre soit d'un Etat et qui doit être exécuter
obligatoirement; c'est le cas de l'embargo. Toutefois, pour agir, elle a
besoin, pour toute question importante, d'une majorité de deux tiers des
membres présents et votant, d'après l'art 18 al 2.
Comme le Conseil de Sécurité, l'Assemblée
Générale ne dispose pas également des forces armées
à sa guise. Ni l'un ni l'autre de ces organes ne sont donc des acteurs,
enseigne M. Bertrand. Ce sont des instances dans lesquelles les gouvernements
des Etats membres, et en particulier ceux des pays les plus puissants, exercent
leur influence pour obtenir la couverture officielle de l'Organisation des
Nations Unies pour des actions déterminées. L'Organisation des
Nations Unies est bien en ce sens "une scène de théâtre,
où les véritables acteurs cherchent à obtenir la
majorité, mais non un lien de négociations où
s'élaboraient de véritables solutions aux problèmes de
sécurité existants113(*).
III.1.5. Le rôle du
Secrétaire général
III.1.5.1. Compétences
Le Secrétaire Générale est le plus haut
fonctionnaire de l'Organisation des Nations Unies nommé par
l'Assemblée Générale sur recommandation du Conseil de
Sécurité (art 97). Il peut prendre des initiatives diplomatiques
pour ouvrir des négociations et en maintenir l'élan. Il joue un
rôle central dans le rétablissement de la paix, à la fois
à titre personnel et en dépêchant des envoyés
spéciaux ou des missions pour des tâches spécifiques de
négociation ou d'enquête114(*).
Le Secrétaire Générale, en vertu de l'art
99 de la Charte, peut attirer l'attention du Conseil de Sécurité
de toute situation qui pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de
la sécurité internationales. Par contre, dans le but d'aider
à résoudre les conflits, le Secrétaire
Générale peut proposer ses bons offices ou pratiquer la
diplomatie préventive étant donné que le médiateur
doit inspirer confiance à toutes les parties. De ce fait, l'un des
grands atouts de l'organisation est l'impartialité du Secrétaire
Générale d'autant plus qu'il ne doit ni solliciter ni accepter
d'instructions d'aucun gouvernement ni d'aucune autorité
extérieure à l'organisation (art 100 al 1), bien que cela,
en pratique, soit tout à fait paradoxal.
Eu égard à ce qui précède, on peut
affirmer que le rôle du Secrétaire Générale, que lui
reconnaît la Charte en ses art 98-100, va bien au delà de la
simple exécution des résolutions de l'Assemblée
Générale ou du Conseil de Sécurité. Il nous est
loisible de conclure cette partie en disant que l'activité du
Secrétaire Générale n'est réduite que par la Charte
et les désirs des gouvernements étant donné que
l'organisation est elle-même une émanation des Etats.
III.1.5.2. Limites
Le Secrétaire Générale ne dispose que
d'un degré de liberté et d'influence très limitée.
Il ne peut réellement agir que dans le cadre des missions qui lui sont
confiées par le Conseil de Sécurité. Il peut aussi
théoriquement, dans le cadre des missions de « bons
offices » ou par son action à la tête des
opérations décidées par le conseil, faire preuve de grands
talents de diplomatie ou, au contraire, compromettre leur efficacité.
Mais en dépit d'un désir très vif de la
part de tous les Secrétaires Généraux successifs d'être utilisés au maximum et de faire
preuve de leur génie propre, ils ont été très peu
impliqués dans des négociations de quelque ampleur et leur
degré d'initiative a été très limité. Les
conditions dans lesquelles ils sont choisis, qui exigent l'accord des 5 membres
permanents du Conseil, n'ont jamais permis de porter à ce poste des
personnalités connues avant leur élection pour leur force de
caractère ou leur originalité ; enseigne Maurice
Bertrand115(*).
III.2.LE PROCESSUS DE
RESOLUTION PACIFIQUE DU CONFLIT AU DARFOUR
« La crise du Darfour ne se résoudra pas au
travers de moyens militaires mais au travers de négociations et de
processus politique. Je vais continuer à utiliser chaque
opportunité pour bien faire comprendre mon avis aux parties », a
dit M. Gambari.
Lorsque la guerre surgit dans l'actualité en 2003,
l'attention de La communauté internationale était sur le
Sud-Soudan. Les initiatives internationales au Darfour se sont vues ainsi
limitées par l'espoir de parvenir à la paix dans l'interminable
guerre Nord-Sud. Aujourd'hui la communauté internationale voulant se
rattraper multiplie les efforts pour éviter le pire. Comme le souligne
R. Marchal116(*)« La célébration du
dixième anniversaire du génocide rwandais et le désir des
plus hauts responsables internationaux de ne pas être une fois de plus
pointés du doigt pour leur silence incitaient à de fortes
déclarations. »
Ce chapitre est ainsi destiné à étudier
l'itinéraire des efforts de résolution pacifique du conflit du
conflit au Darfour avec l'Union Africaine et l'Organisations de Nations Unies
comme les institutions principales et intermédiaires.
Cependant il convient de souligner que la résolution
d'un conflit aussi complexe celui-ci nécessite une action ferme et
cohérent de la société international. Or le processus de
paix peut être « pris en otage » par les
intérêts économico-politiques de grandes puissances. La
structure internationale mise en place par la société
internationale se trouve souvent malheureusement victimes des enjeux
économiques et stratégiques qu'entourent les conflits. En dehors
de ces enjeux extérieurs, la mise en place d'un processus efficace de
résolution des différends au Darfour peut aussi être
freinée par le manque de volonté de parties impliquées
III.2.1. La mobilisation de la
volonté politique
Une ONU efficace dans le domaine de la prévention des
conflits armés exige avant tout une volonté politique. Cela va de
soi pour qu'une véritable culture de prévention des conflits
s'enracine au sein de la communauté internationale.
La mobilisation de la volonté politique qui donnerait
un souffle aux actions préventives de l'Organisation mondiale est
surtout attendue des cinq membres permanents du Conseil de
sécurité. Les Etats membres non permanents peuvent
également contribuer pour beaucoup. Pour sa part, « Le
Bénin a réussi au Conseil de sécurité à
faire accepter le principe d'un passage de la culture de réaction aux
crises et aux conflits à l'établissement d'une culture de la
prévention des conflits. Cela s'est fait par la Résolution 1625
(2005)117(*) ». Par cette résolution, le Conseil
de sécurité « ...exprime sa détermination
à renforcer l'efficacité de l'Organisation des Nations Unies dans
la prévention des conflits armés [notamment en Afrique] et
à surveiller de près les situations susceptibles de
déboucher sur des conflits armés118(*)».
Une fois la volonté politique manifestée,
faudrait-il encore qu'elle soit sainement traduite dans la
réalité. Un écart entre les prises de position verbales et
les actions concrètes au sein de l'ONU n'offrirait guère une
chance de réussite à l'action préventive. La
volonté politique pourrait se réaliser, selon une proposition du
Secrétaire général, par l'introduction systématique
d'une dimension "prévention des conflits" dans les programmes et
activités multiformes de toutes les composantes du système des
Nations Unies. C'est alors que ces derniers seront à même de
contribuer à la prévention des conflits à dessein et non
plus par défaut119(*).
Pour une meilleure prévention, l'ONU devrait
également s'appuyer davantage sur les autres acteurs intervenant dans le
domaine de la prévention. Cela pourrait se faire au moyen d'une
coordination et d'une coalition.
III.2.2. Le
contrôle et la limitation de la prolifération des armes
La prolifération des armes, surtout celles dites
légères et de petit calibre, est une réalité en
Afrique. A ce sujet, tous les observateurs sont aujourd'hui unanimes pour
considérer que l'afflux des armements entretient et amplifie
l'insécurité de même qu'il permet le déclenchement
d'un conflit armé120(*). Il semble alors impossible
de réfléchir à une politique efficace de prévention
des conflits sans s'intéresser minutieusement à cette
problématique.
Les programmes de désarmement mis en place en aval des
conflits et menés dans le cadre des OMP représentent
déjà un moyen de lutte contre la prolifération des armes.
Une meilleure solution serait toutefois de rechercher le moyen d'empêcher
l'accès aux armes, et ce, en amont des conflits. C'est dans cette
perspective qu'il convient d'admettre qu' « Un des aspects
majeurs de la prévention des conflits est l'amélioration du
contrôle et de la limitation des exportations d'armes, en particulier des
armes légères121(*)». La limitation des
armes paraît réaliste que leur suppression. La question est, en
effet, assez délicate puisque reliée aux intérêts
géopolitiques et économiques de certains Etats. Leur commerce
représente un chiffre d'affaires colossal pour qu'une interdiction
totale soit réalisable sur le plan pratique malgré leurs
destructions massives122(*).
Pour parvenir à un contrôle et à une
limitation de la prolifération des armes dans une perspective de
prévention des conflits armés en Afrique, il semble
nécessaire d'opérer à la fois sur l'offre et la
demande.
En matière d'offre, les cinq membres permanents du
Conseil de sécurité représentent environ 85% des
transferts d'armes classiques123(*)quoiqu'ils assument la
responsabilité la plus élevée pour la
sécurité mondiale. Pour un contrôle responsable, ils
pourraient adopter les principes directeurs suivants :
- subordination des critères commerciaux au jugement
politique et moral ;
- refus des transferts d'armes vers des pays qui se livrent ou
risquent de se livrer à des actes d'agression ;
- suppression des subventions gouvernementales directes et
indirectes aux transferts d'armes ;
- refus des transferts d'armes vers des pays coupables de
violations graves et répétées des Droits de l'Homme, ou
qui consacrent aux achats d'armes des sommes inutilement
élevées ;
- définition de procédures nationales et
internationales de limitation responsable des transferts d'armes124(*).
D'autres propositions idéales pour certains
consisteraient à :
- conclure un traité multilatéral sur le
contrôle et la limitation des transferts des armements conventionnels
à l'instar du traité de non prolifération des armes
nucléaires125(*)ou,
- proposer, dans le cadre de l'ONU, un code de conduite
international sur le transfert des armes126(*).
Quant à la demande, deux remarques s'imposent. Les
Etats non démocratiques ont le plus souvent recours aux armes pour
affermir leur pouvoir et réprimer toute opposition. Cette
dernière recourt aux armes à son tour pour tenter de renverser
les premiers lorsque le système politique ne permet pas aux forces
politiques d'accéder au pouvoir par des élections
démocratiques127(*). Cette constatation fait apparaître une fois
encore la nécessité de promouvoir une culture démocratique
en Afrique pour asseoir la paix sur des bases solides et durables.
Somme toute, il existe plusieurs étapes dans le
processus de déclenchement d'un conflit armé. Celui-ci prend sa
source dans les conditions de la vie sociale, subit l'effet de certains
facteurs aggravants qui provoquent l'escalade des tensions, avant d'exploser
sous l'effet d'un ou de plusieurs incidents déclencheurs. Le tableau
suivant résume comment le système des Nations Unies intervient
dans la prévention des conflits à chaque étape du
processus de déclenchement des conflits armés.
III.2.3. La facilitation de la
conclusion des accords de paix
La facilitation s'apparente à la médiation sans
pour autant se confondre du tout avec elle. Elle suppose que le facilitateur,
en tant qu'un tiers intervenant dans le règlement pacifique d'un
conflit, dispose des pouvoirs plus accrus dans la conduite de la
négociation. Il organise les réunions entre les protagonistes, ce
qui signifie qu'il les convoque et les préside, c'est lui qui assure la
police des débats, accorde la parole à celui qui la demande et la
retire, assure la police des débats, accorde la parole à celui
qui la demande et la retire, rapproche les points de vue divergents, propose
des solutions sans les imposer aux parties. Bref, il est le maître des
lieux et de la négociation
III .3. LA
DEMILITARISATION DE LA SOCIETE
L'existence des armes dans les zones de conflit aggrave ce
dernier et retarde sa résolution. C'est pourquoi le désarmement
(1), la réinsertion des combattants (2) et La
restauration de l'Etat de droit(3) à l'issue d'un
conflit armé peuvent être classés au chapitre de la
prévention.
III.3.1.Les programmes de désarmement
Les mesures de désarmement représentent une
phase essentielle de la consolidation de la paix. Aux yeux de certains
spécialistes, « ...cette phase de démilitarisation d'un
pays ayant été en proie à un conflit est le point de
départ de tout effort pour instaurer une paix durable128(*)».
L'ONU définit le désarmement comme la collecte,
le contrôle et l'enlèvement des armes de petit calibre, des
munitions, des explosifs, des armes lourdes et légères des
combattants et souvent de la population129(*). Cette mission a fait
l'objet du mandat de plusieurs OMP principalement en Afrique où on
estime à des millions le nombre d'armes légères en
circulation. Des programmes de désarmement ont été
conduits en Angola, au Mozambique, en Sierra Léone, en Namibie, en
Erythrée, en RDC, au Libéria ... Toutefois, on
s'aperçoit que sur tous ces programmes de désarmement, le taux de
réussite est à peine de 60% selon les chiffres mêmes des
Nations Unies130(*). C'est dire que les programmes de désarmement
est parmi le moyen de prévention des conflits.
Dans ce contexte, un désarmement qui se veut
préventif doit être rationnellement conduit sur l'ensemble du
territoire concerné et ce, de manière simultanée. En
outre, lorsqu'il est mis en oeuvre dans des situations qui ont des implications
régionales, la meilleure approche de prévention reste celle qui
met un accent sur la recherche de solutions transfrontalières.
La démilitarisation ne vise pas seulement à
priver les belligérants de leurs moyens de destruction mutuelle. Sa
deuxième fonction essentielle consiste à faciliter un retour des
combattants à des conditions de vie normales.
III.3.2.Le processus de réinsertion
Le processus de réinsertion
est complémentaire au désarmement et c'est la réussite de
ces deux composantes de la démilitarisation post-conflit qui amenuise
les risques de résurgence des conflits. La réinsertion permet aux
combattants désarmés et démobilisés de retourner
à la vie communautaire en tant que civils pour y jouer un rôle
normal. Le but est d'accroître leur potentiel social et
économique.
La réinsertion peut
signifier le retour dans les familles, l'acquisition de techniques de formation
ou l'intégration dans les forces armées. La réinsertion
est une entreprise ardue mais nécessaire, qui requiert une bonne dose de
réalisme et de patience.
Il convient de consacrer des
ressources suffisantes aux activités de Désarmement -
Démobilisation - Réinsertion (DDR). Dans les phases
post-conflictuelles où les vieux démons dorment encore d'un
sommeil léger, s'abstenir de le faire peut conduire à la
recrudescence de la violence armée131(*).
Il reste que des mesures concrètes et efficaces de
démilitarisation aussi diverses que celles qui portent sur le
désarmement et la réinsertion des ex-combattants, peuvent
contribuer à prévenir les conflits ou leur résurgence en
réduisant le volume des armes en circulation et en les rendant moins
aisément accessibles.
Dans le même cadre de la consolidation de la paix, la
démocratisation de l'Etat peut également contribuer à
empêcher la résurgence de la violence armée.
III.3.3. La restauration de l'Etat
de droit
Les conflits ont conduit à l'effondrement de plusieurs
pays africains. L'ONU a eu ainsi à faire face à deux types de
situation. Dans certains cas, la situation était telle qu'il fallait
rétablir l'existence même de l'Etat et recréer une
administration nationale. Dans d'autres cas, il s'agissait seulement de
restaurer l'autorité de l'Etat et de son gouvernement.
A cet égard, il convient de remarquer que les
structures de l'Etat, affaiblies ou totalement détruites, peuvent
rarement venir en aide aux populations qui en ont le plus besoin. La faiblesse
de l'Etat constitue donc une source d'insécurité. Une
stratégie globale et dynamique de réforme et de renforcement
institutionnel, de reconstruction et d'amélioration des infrastructures
et des services, peut mettre à l'abri des risques de résurgence
des conflits.
Au total, la consolidation de la paix à l'issue d'un
conflit est un mécanisme conçu pour prévenir la
résurgence des conflits. Mais elle semble n'avoir pas encore fait ses
preuves de manière probante. « A l'heure actuelle, selon un
bilan fourni par les Nations Unies, la moitié des pays qui sortent d'une
guerre retombe dans la violence dans les cinq années qui suivent132(*) ». C'est pour relever ce défi que
l'AG a adopté le 15 septembre 2005 l'idée de la création
d'une Commission de la consolidation de la paix qui devrait également
intervenir en amont des conflits. Mais elle « ...a été
[finalement] débarrassée de toutes attributions dans le domaine
de la prévention des conflits133(*)».
Il serait toujours préférable que l'ONU
intervienne en amont des conflits pour prévenir leur escalade violente.
Cela est bien possible. Dans ce sens, quelques pistes peuvent permettre d'y
parvenir.
Pour promouvoir le développement durable, dans notre
région, la gestion des conflits doit tenir compte des points suivants ;
La reconstruction de paix : La reconstruction
de paix désigne un effort continu qui garantisse la coexistence
pacifique. Les problèmes ethniques sont graves au soudan. Pourtant,
personne d'entre nous n'a choisi son origine. N'est-il donc pas bizarre que
nous croyions à la supériorité de tel ou tel groupe
ethnique ? Nous sommes tous nés égaux ; nous devrions ainsi vivre
ensemble comme des frères et des soeurs.
La prévention de Conflit : Les
gouvernements dans la région doivent soutenir les programmes ainsi que
les initiatives qui puissent promouvoir la sécurité de
l'être humain, en tant que fil conducteur à la paix, à
long-terme, à la stabilité, et au développement. Et
surtout, il faut soutenir les programmes visant à protéger les
droits de l'homme.
La macroéconomie : Les gouvernements
soudanais doivent arrêter le pillage systématique des ressources
nationales et investir dans les citoyens. Aborder le problème des
criminels, notamment ceux qui sont armés, en leur donnant des
possibilités de gagner leur vie d'une manière légitime.
La prolifération des armes
légères : Ces armes sont facilement disponibles partout
dans la région. Les efforts initiés pour combattre le commerce
clandestin de ces armes doivent continuer. le problème de la
prolifération illicite d'armes dans la région du soudan et la
Corne de l'Afrique encourage, entre autres, les états à
poursuivre une politique positive ainsi que des mesures visant à
créer une atmosphère sociale, économique et politique qui
puisse dissuader les individus à recourir aux armes.
CONCLUSION GENERALE
Le présent travail intitule :
«de l'inefficacité des organisations
internationales dans la résolution du conflit de Darfour »,
est subdivise en 3 chapitres ;
Le premier chapitre était consacré au cadre
théorique et conceptuel, il a été question, dans la
première section de ce chapitre, de définir des concepts clef des
mon travail et; dans la deuxième section de ce chapitre, nous nous
sommes attelé à la présentation de la crise au Darfour,
origine, nature,...
Dans le deuxième chapitre, nous avons fait l'analyse
des efficacités des organisations internationale dans la
résolution de conflit de Darfour ici nous avons parle de l'union
africaine, l'organisation de nations unis et l'union européenne
Enfin, nous avons consacré le chapitre trois de ce
travail on a donne les mécanismes effective envisageable pour
résoudre le conflit de Darfour dans ce chapitre nous avons de montre
les mécanismes prévus pour chaque organisation puis nous avons
donnes le moyens que le partie peuvent utilise dans le cadre de
résolution du conflit au Darfour
L'intervention de l'Union africaine (UA), ONU dans la
région du Darfour, au Soudan, permet de tester son efficacité en
matière de paix et de sécurité ainsi que celle de l'Union
européenne (UE). L'UA a pris la tête des négociations
politiques entre le gouvernement et les rebelles, et a été la
première à déployer une mission d'observation du
cessez-le-feu, la mission de l'UA au Soudan (MUAS). Elle a dû faire appel
à un soutien extérieur pour la MUAS, dont presque deux tiers du
financement proviennent de la Facilité de soutien à la paix pour
l'Afrique de l'UE. Les résultats sont mitigés. Pour que le
Darfour retrouve la stabilité dans un avenir proche, et si les deux
organisations régionales souhaitent atteindre leurs ambitions de devenir
des acteurs majeurs dans la prévention et la résolution des
conflits, la MUAS doit être dotée d'effectifs plus importants et
d'un mandat de protection civile plus audacieux. Pour sa part, l'UE doit
trouver le moyen de dépasser les limites que la Facilité de
soutien à la paix pour l'Afrique impose à son assistance.
La relation entre l'UE et l'UA au Darfour s'intensifie
rapidement. Cette relation est généralement fructueuse d'un point
de vue technique (encore que la coordination au sein de chaque organisation et
entre celles-ci pourrait être grandement améliorée) et elle
a jeté les bases d'une coopération plus grande entre Addis Abeba
et Bruxelles. Cependant, la situation sécuritaire se dégrade.
Aucune des parties ne respecte tout à fait le cessez-le-feu et le
processus politique est en panne. Crisis Group persiste à penser que les
effectifs sur le terrain au Darfour doivent être augmentés
à 12-15 000 hommes immédiatement afin d'assurer la
sécurité nécessaire pour protéger les populations
civiles, encourager les personnes déplacées à commencer
à rentrer chez elles et établir les conditions favorables
à des négociations productives vers un règlement
politique.
Nous avons déjà dit qu'une force sous le
commandement de l'OTAN serait le moyen le plus pratique de procéder
à un tel déploiement. Malheureusement, ni l'OTAN ni l'UA ne
semblent prêts à envisager une mesure si radicale. Une autre
option possible, actuellement à l'étude, consisterait à
intégrer la MUAS dans la Mission des Nations unies au Soudan (MINUS),
créée en mars 2005 pour appuyer la mise en oeuvre de l'Accord de
paix global (APG) entre Khartoum et le Mouvement/Armée de
libération du peuple soudanais (SPLA). La MINUS ainsi modifiée
serait probablement plus efficace pour mener de front deux opérations de
maintien de la paix dans un seul pays et donner une base financière plus
solide aux opérations au Darfour, et elle offrirait un potentiel en
hommes plus important qu'il ne l'est à présent. Mais la
planification et le déploiement d'une telle mission prendrait des mois
et l'UA est pour le moment réticente à renoncer à mener
ses propres opérations au Darfour.
Crisis Group estime que les options relatives aux Nations
unies et à l'OTAN doivent être envisagées plus
sérieusement. Le présent rapport se concentre sur ce qui peut et
devrait être fait pour répondre aux besoins du Darfour dans le
cadre des arrangements actuels entre les organisations, y compris le maintien
de la MUAS, et pour l'appui financier qui provient principalement d'Europe.
Dans ce contexte, le besoin le plus pressant est de rattraper
le retard et de porter les effectifs de la MUAS au nombre prévu (7 331
hommes) et de la rendre plus efficace dans les limites de son mandat actuel.
Au-delà, la MUAS doit de toute urgence être élargie et sa
puissance militaire être augmentée dans le cadre d'un mandat de
protection civile étendu dans le cadre du chapitre VII, pour une
durée aussi longue qu'il sera nécessaire pour assurer un retour
à la normale. Tout ceci ne sera possible qu'avec un soutien
international plus fort, mais les 250 millions d'euros de la Facilité de
soutien à la paix pour l'Afrique sont déjà largement
engagée et celle-ci ne devrait pas être révisée
avent 2007.
Dans ce contexte, il est nécessaire pour tous les
acteurs soudanais concernés de redoubler d'efforts afin
d'accélérer la recherche de la paix et de la
réconciliation. Je voudrais, une fois de plus, exhorter les parties
soudanaises à engager un dialogue sans conditions préalables,
à s'abstenir de toute action militaire susceptible de compliquer encore
davantage la situation et à coopérer pleinement avec la MINUAD et
le Médiateur en chef conjoint, ainsi qu'à faciliter
l'acheminement de l'aide humanitaire et à respecter scrupuleusement le
droit international humanitaire. Tout aussi importante est la
nécessité de renforcer la MINUAD. A cet égard, je demande
à tous les pays ayant les capacités nécessaires à
fournir à la Mission les multiplicateurs de forces nécessaires au
renforcement de ses capacités et à l'exécution efficace de
son mandat.
Pour cela, nous suggérons aux Etats et gouvernements
africains de s'assumer et de comprendre désormais que paix et
développement doivent aller de pair en Afrique pour n'importe quelle
contribution -prix-, que la paix est l'autre nom du développement et que
le respect de la diversité culturelle, sociologique, ethnique,
linguistique qui caractérise les pays du continent en est une condition
première et indissociable.
La jeunesse africaine pour sa part, aujourd'hui plus qu'hier
doit également se mobilisée pour porter les idéaux de
l'intégration africaine. Ainsi, constituant plus de la moitié de
la population africaine, elle doit activement participer aux processus
politiques et démocratiques. C'est uniquement à cette implication
qu'elle jouera un rôle dans l'évolution politique du continent et
sera acteur de la réalisation des objectifs et principes fixés
dans l'Acte Constitutif de l'Union Africaine. Ne dit-on pas que la jeunesse
d'aujourd'hui est l'avenir de demain ? Mais pour nous, c'est maintenant
qu'elle doit s'impliquer.
Somme toute, il nous est loisible de conclure ce travail avec
Maurice Bertrand lorsqu'il enseigne que « les expressions
maintien de la paix (peace keeping), établissements de la
paix (peace making) et diplomatie préventive sont si
souvent utilisées pour décrire que l'Organisation a pu
effectivement rempli ces divers rôles, qu'elle est conçue pour le
faire et que c'est sur l'ensemble de ces activités qu'il faut juger son
action. Théoriquement, en effet, il vaut mieux prévenir un
conflit et résoudre le différend qui le provoque autour d'une
table de négociation que de contribuer seulement à y mettre fin,
après qu'il a détruit des pays et fait quelques milliers ou
centaines des milliers de morts. Il vaut mieux aussi, lorsqu'on réussit
à arrêter des hostilités par un cessez-le-feu, trouver une
solution de fond qui permette l'établissement d'une paix durable que de
se contenter de stabiliser momentanément un armistice provisoire. Enfin,
il ne suffit pas, pour établir la paix après une guerre, de
définir les éléments d'une solution définitive,
encore faut il réussir à les mettre en application134(*)».
Pour conclure, je voudrais réitérer ceci: la
gestion de conflits pour le développement durable compte, entre autres,
les points suivants :
Aborder les racines du conflit, y compris la bonne gouvernance
et la démocratie ainsi que la création d'un espace politique pour
d'autres personnes concernées.
Accentuer sur les droits de l'homme lors des processus de
gestion des conflits
RECOMMANDATIONS :
À l'Union européenne:
1. Donner au Représentant spécial les
pouvoirs et ressources nécessaires pour coordonner de façon
efficace l'action du Conseil, de la Commission, du personnel militaire de l'UE
et des Etats membres afin que l'UE parle d'une seule voix tant sur les
questions politiques qu'administratives.
2. Améliorer la coordination avec l'UA ainsi que
l'identification et la nomination de personnel ayant une certaine connaissance
de l'Afrique et des structures militaires de l'UE, qui pourrait être
détaché par les Etats membres pour travailler avec l'UA.
3. Être préparée à appuyer
d'autres moyens organisationnels de fournir l'appui militaire nécessaire
si l'UA se montre disposée à les accepter.
À l'Union africaine:
1. Insister davantage auprès du gouvernement
soudanais pour qu'il autorise l'acheminement immédiat de
l'équipement fourni par les donateurs dont la MINUAD a besoin pour
opérer plus efficacement sur le terrain au Darfour.
2. facilite a la CPI d'arrête le président
soudanais qui a un mandat d'arrêt
Aux nations unis
-Cree des institutions de paix en soudans dans le cadre de
formation des masses intellectuelles
-de demande à l'Etat membre signataire du statut de
romain d'accomplir ses devoirs
Au Gouvernement
-création d'une commission d'unité et
reconsolidation comme institution.
- Procéder aux reformes nécessaires pour
harmoniser les textes relatifs à la justice de proximité
- Instaurer un cadre de concertation permanente entre les
juges, les vieux sages ou le réconciliateurs, les élus
collinaires et l'administration afin que chacune des parties soit
sensibilisée sur le rôle qui lui incombe et se garde de s'immiscer
dans les affaires qui ne le concernent pas ;
- Organiser et multiplier des séminaires de formation
à l'intention des autorités administratives pour une formation
juridique, réglementaire et technique appropriée afin de les
aider à mieux remplir leurs fonctions pour le bien-être de la
population ;
Aux citoyens
- Eviter de saisir simultanément plusieurs acteurs de
la justice ;
- Faire des efforts pour connaître la loi et la
procédure judicaire ;
- Refuser la manipulation et faire confiance aux gens
appelés à régler leurs litiges sur les collines, en
l'occurrence les vieux sage ou le réconciliateurs et les élus
;
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
I. TEXTES JURIDIQUE
1. Acte Constitutif de l'Union Africaine disponible sur
http:/www.africa-union.org consulte le 05/05/2010.
2. Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine
disponible sur http:/www.droit-afrique.com consulte le 05/05/2010.
3. Charte des Nations Unies, disponible sur
http:/www.un.org/fr/documents/charter/.consulte le 05/05/2010.
4. Nations Unies, Conférence diplomatique de
plénipotentiaires des Nations Unies sur la création d'une Cour
criminelle internationale, Statut de Rome de la Cour Pénale
Internationale, Rome, 15 juin-17 juillet 1998.
5. Protocole relatif à la création du Conseil de
Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, disponible sur
http:/www.africa-union.org/official-documents/,consulte le 30/07/2010.
II. OUVRAGES
1. ALAIN P., Droit international pénal, Paris,
Dalloz, 2000.
2. BEDJAOUI, M., (réd. gén.), Droit
International Public, Bilan et perspective, T1, éd. Pedone,
Paris, 1991.
3. BERTRAND, M., l'ONU, Paris, éd. La
découverte, 1995.
4. BETTATI, MARIO. « Les Crimes Contre
l'Humanité » in Droit International
Pénal,éd, Pedone, Paris, 2000.
5. CAVARE, L., Le droit international public positif,
T. II les modalités des relations juridiques internationales, les
compétences respectives des Etats, 3e éd. Mise à jour par
J.P. QUENEUDEC, Paris, A. Pédone, 1969.
6. DECAUX, EMANUEL. « La Crise du Darfour : Chronique
d'un Génocide Annoncé » in Annuaire 8.
Français de Droit International. Paris, CNRS Edition, 2004.
7. DINH N.Q., Droit international public, 5e
éd, Paris., L.G.D.J, 1994
8. GONIDEC, P.-F., et BOURGI, A. (dir.),
Intangibilité des frontières coloniales et espace
étatique en Afrique, T. XLVII, L.G.D.J, Paris, 1989.
9. GUILLIEN, R., et VINCENT, J., Lexique des termes
juridiques, 13e éd., Dalloz, Paris, 2001.
10. NGUYEN, Q., D., Droit international public,5e
éd ,Paris, L.G.D.J, 1994.
11. MANIN P., L'organisation des Nations Unies et le
maintien de la paix, le respect du consentement de l'Etat, Paris, L.G.D.J,
1971
12. NGUYEN QUOCK DINH et alii, Droit international public,
6e éd., paris L.G.D.J, 1994
13. RANJEVA, R., et CADOUX, C., Droit International
Public, Paris, Edicef, 1992.
14. ROBERT, J., L'arbitrage : Droit interne, Droit
international Privé, 6e éd., Paris, Dalloz, 1993.
15. RUZIE D. Droit international public, 14e
éd., Paris, Dalloz, 1999.
16. TCHIKAYA, B., Mémento de la jurisprudence du
Droit International Public, 2e Ed., Hachette, Bordeaux, 2001.
17. VERRI, P., Dictionnaire du Droit International des
Conflits armés, CICIR, Genève, 1988.
III. REVUES ET ENCYCLOPEDIE
1. Collection Microsoft Encarta 2002. (c) 1993-2001 Microsoft
Corporation.
2. Département d'Information des N.U, ABC DES NU, New
York, 2001.
3. FOGUE TEDOM, A., « Union Africaine : Un défi
politique mal engagé » tiré du REVUE AFRICAINE D'ETUDES
POLITIQUES ET STRATEGIQUES, Université de Yaoundé II, n° 1,
2001.
4. FOGUE TEDOM, A., « Union Africaine : Un
défi politique mal engagé » tiré du REVUE
AFRICAINE D'ETUDES POLITIQUES ET STRATEGIQUES, Université de
Yaoundé II, n° 1, 2001.
5. KOFI A. ANNAN : Dans une liberté plus
grande : Développement, sécurité et respect des
droits de l'homme pour tous. Résumé du Rapport du
Secrétaire général. New York, Nations Unies, 2005.
6. KOUNOU Ph., D., M., « Les conflits armés post
guerre froide en Afrique au sud du Sahara : un essai de caractérisation
», In Revue Africaine d'études politiques et stratégiques,
Université de Yaoundé II, n° 1, 2001.
7. Les Conventions de Genève du 12 août 1949,
CICR, Genève.
8. Nations Unies, Conférence diplomatique de
plénipotentiaires de Nations Unies sur la création d'une cour
criminelle internationale, Statut de Rome de la Cour Pénale
Internationale, Rome, 15 juin- 17 juillet 1998.
9. NKAKA, R., « Les conflits à l'Est de la
RDC, genèse et solution possible », In GAHAMA , J. (sous
dir.), Démocratie, bonne gouvernance et développement dans la
région des Grands Lacs, Colloque international de Bujumbura du 18
au 22 mai 1998.
10.Proposition d'un groupe de lauréats du Prix Nobel
de la Paix sous l'initiative de M. Oscar ARIAS, ancien Président du
Nicaragua. Cf Bernard ADAM : Armes en quête de contrôle in
LE COURRIER n°168.
11. Revue Africaine d'études politiques et
stratégiques, Université de Yaoundé II, n° 1,
2001.
IV. AUTRES SOURCES
1. MWENEDATA, A., Cours de Droit International
Humanitaire, syllabus, ULK-KIGALI, deuxième licence 2010.
2. MUSHINZIMANA G.K., Le règlement pacifique des
différends internationaux dans le cadre de l'ONU, Mémoire,
UNR, 2000
3. RWIGAMBA B., Le rôle de l'OUA dans la
lutte pour le maintien de la paix en cas de conflit, Mémoire, UNR,
2001, (inédit).
V. ARTICLES DISPONIBLE SUR LES WEBS
1. AFP Kigali 2 novembre, "Départ des derniers renforts
rwandais à la mission de l'Union Africaine au Darfour", disponible sur
l'adresse
www.africa.com/afrique, lu
ce 05 /04/2010.
2. AFP, "Soudan: l'Accord de cessez-le-feu a pris effet
dimanche soir au Darfour", disponible sur l'adresse
http://www.lematinonline.com,
lu ce 07 mai 2010.
3. ASSEMBLEE GENERALE, Rapport du Secrétaire
général sur l'activité de l'Organisation, Documents
officiels du Cinquante-neuvième session Supplément No 1 (A/59/1),
Nations Unies, New York, 2004, disponible sur l'adresse, http://
www.onu.org.tn/a591 .
4. Centre de Nouvelles Organisation des Nations Unies
04/10/2004, « SOUDAN : Kofi Annan propose quatre domaines
d'assistance à l'Union africaine », disponible sur l'adresse
http://www.un.org/french/newscentre/index.shtml
, lu ce 02/mai/2010.
5. Communiqué de Presse du Conseil de
Sécurité/81191 du 18.09.2004, "Le Conseil se dit prêt
à envisager des sanctions relatives au Darfour", disponible sur
l'adresse
http://survie67.free.fr/Afrique/Soudan,
lu ce 23/04/2010.
6. Communiqué du 26 octobre 1999 N°232, « le
Canada annonce son appui au processus de paix au Soudan », disponible sur
l'adresse http://www.dfait-maeci.gc.ca et http://www.acdi-cida.gc.ca, lu
ce 23/04/2010.
7. Département d'Etat, Programme d'information
internationale, "ONU: le Conseil de Sécurité adopte une
résolution sur le Soudan; La Résolution 1556 du Conseil de
Sécurité", disponible sur l'adresse
http://usinfo.state.gov/francais/soudan, lu ce 23/04/ 2010.
8. DEROBE, J., " Darfour, la chance de l'UA", disponible sur
l'adresse Monde diplomatique/site officiel de l'UA/AllAfrica.com/le monde
www.lematinalonline.com lu ce 23/04/2010.
9. Document d'Information, L'Agence Canadienne de
développement, "Soudan/Etats-Unis", disponible sur l'adresse
http://www.dfait-maeci.gc.ca,
lu ce 05 mai 2010.
10. Document d'information, "La politique du Canada à
l'égard du Soudan", disponible sur l'adresse
http://www.dfait-maeci.gc.ca et http://www.acdi-cida.gc.ca, lu ce 05 mai
2010
11. GOUDET, L., Les victimes du "nettoyage ethnique"
témoignent, Darfour "vous êtes noirs, il faut partir!", semaine du
jeudi 26 août 2004-N° 2077- Monde, disponible sur l'adresse
www.nouvelobs.com, lu ce 07 mai 2010.
12. HUMAN RIGHT WATCHS, Darfour: l'UA doit exiger des troupes
plus nombreuses, disponible sur l'adresse www.hrw.org/french du 20
août 2004, New York, lu ce 05 mai 2010.
13. HUMAN RIGHT WATCHS, "La réponse musclée de
Khartoum", disponible sur l'adresse
http://www.hrw.org/french/reports/2004/2004/soudan0404/3.htm, 05 mai
2010.
14. HUMAN RIGHT WATCHS, "Le conflit en 2003: les antagonismes
se creusent", disponible sur l'adresse
http://www.hrw.org/french/reports/2004/2004/soudan0404/3.htm, lu ce 05
mai 2010.
15. HUMAN RIGHT WATCHS, "les liens avec le Tchad", disponible
sur l'adresse
http://www.hrw.org/french/reports/2004/2004/soudan0404/3.htm, lu ce 05
mai 2010
16. Soudan Résolution 1564 (New York, 18.08.2004)
adoptée par le CS des NU, disponible sur l'adresse
http://www.France.diplomatie.fr, lu ce 30 novembre, également sur
l'adresse http://survie67.free.fr/Afrique/Soudan/diese, et sur l'adresse
http://www.lematinonline.com/ lu ce 07/05/2010.
17. LAVERGNE Marc Darfour : éléments
pour l'analyse d'une guerre civile en milieu
sahélien. Disponibl sur
http://www.marc-lavergne.com/travaux/caf/darfour%20Afrique%20contemporaine.pdf.
Lu ce 27 mai 2010.
18. Nelson ALUSALA : La dynamique des opérations
de soutien de la paix. Disponible sur
http://www.iss.co.za/pubs/Monographs/N°98French/contents.pdf
19.PRUNIER Gérard « la chronique d'un
génocide ambigu » Disponible sur
http://www.monde-diplomatique.fr Consulté le 24/05/2010
20. Session du Conseil de Sécurité à
Nairobi, "Résolution 1574 du Conseil de Sécurité",
disponible sur l'adresse
http://survie67.free.fr/Afrique/Soudan/diese
lu ce 23/04/2010.
21. Mamadou Aliou BARRY in L'Afrique ne désarme pas.
Disponible sur
http://www.afrik.com/article7363.html.
22.RAPPORT AFRIQUE D'ICG N°83, "Ultimatum au Darfour
nouveau plan d'action international" du 23 août 2004, disponible sur
l'adresse
http://www.icg.org//library/documents/africa/horn_of_africa/083_darfur_deadline_a_new_intl_action_plan_fr.pdf,
Nairobi/Bruxelles, lu ce 02/mai/2010.
23. TONY BUSSELEN, « crise au Darfour : vers
une intervention internationale au Soudan », 04-08-2004, disponible
sur l'adresse
http://www.ptb.be, lu ce 02/mai/2010.
24. TSAGARIS Kostantinos « Le droit d'ingerence
humanitaire » Disponible sur
www.infotheque.info/ressource/281w.html
consulte le 10/07/2010
25.
www.doc-etudiant.fr/droit-qr/consulte
le 23/04/2010
26.
http://www.icg.org//library/documents/africa/horn_of_africa/083_darfur_deadline_a_new_intl_action_plan_fr.pdf,
lu ce 02/mai/2010.
27. In
http://www.sauverledarfour.org/articles_analyse_lire/la
force africaine au darfour.htm consulté le 10 octobre 2010.
28 Une liste plus complète d'ouvrages sur le
thème abordé est disponible sur le site internet de
l'Université des Nations Unies :
www.cris.unu.edu consulte le
09/07/2010.
29. NTOOGUE NGUEMBOCK, D., Le mécanisme de l'O.U.A.
pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits,
Mémoire de DEA : Etudes Africaines, inédit, Université
Paris I- Panthéon Sorbonne, département des sciences politiques,
octobre 1997, (S.P.), disponible sur l'adresse
www.google.fr.consulte le
07/6/2010.
* 1 GERARD P., Le
Darfour : un génocide ambigu, France, éd La table ronde,
2001, P.5.
* 2 Ibidem
* 3 Art 3(e) de l'Acte
Constitutif : « Les objectifs de l'Union sont les
suivants : (...) Favoriser la coopération internationale, en tenant
dûment compte de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration
universelle des droits de l'homme »
* 4 Idem,P10.
* 5 VERRI, P.,
Dictionnaire du Droit International des Conflits armés,
CICR, Genève, 1988, p. 36.
* 6 NGUYEN, Q., D., Droit
international public, 5e éd., Paris, L.G.D.J,
1994, pp. 901-902.
* 7 VERRI, P., Op.
Cit., p. 36.
* 8 La guerre civile est un
conflit armé ayant éclaté au sein d'un Etat et
dépassant, par son extension et sa promulgation, une simple
rébellion. (GUILLIEN, R., et VINCENT, J., Lexique des termes
juridiques, 13e éd., Dalloz, Paris, 2001, p.
285.
* 9 GUILLIEN, R., et VINCENT,
J., Op. Cit., pp. 37-38.
* 10 Nations Unies,
Conférence diplomatique de plénipotentiaires de Nations Unies sur
la création d'une cour criminelle internationale, Statut de Rome de
la Cour Pénale Internationale, Rome, 15 juin- 17 juillet
1998.
* 11 NGUYEN, Q.,D., Op.
Cit., p. 903.
* 12 VERRI, P., Op.
Cit., pp. 36-37.
* 13 BEDJAOUI, M., Droit
international public, bilan et perspectives, T1, éd. Pedone, a
Paris, 1991, p. 484.
* 14 Collection Microsoft
Encarta 2002. (c) 1993-2001 Microsoft Corporation. Lu ce 05/mai/2010.
* 15 RANJEVA, R., et CADOUX,
C., Droit International Public, Paris, UREF, Edicef, 1992, p.
226.
* 16 GUILLIEN, R., et VINCENT,
J., Op. Cit., p. 133.
* 17 CPJI série A
n°3, p.11 cité par RANJAVA, R. et CADOUX, C., Op. Cit.,
p. 226.
* 18 TCHIKAYA, B.,
Mémento de la jurisprudence du Droit International Public,
2e Ed., Hachette, Bordeaux, 2001, pp. 82-83.
* 19 RANJEVA, R., et CADOUX,
C., Op. Cit., P. 233
* 20 GUILLIEN, R., et VINCENT,
J., Op. Cit.,P.138.
* 21 RANJEVA, R., et CADOUX,
C., Op. Cit., P. 234.
* 22 VERRI, P., Op.
Cit., p. 67.
* 23 Ibidem
* 24 NGUYEN QUOCK DINH et
alii, Droit international public, Paris 6e éd.,
L.G.D.J, 1994, p.567.
* 25 RUZIE D. Droit
international public, 14e éd., Paris, Dalloz, 1999,
p.161. p587.
* 26 RANJEVA R. et CADOUX
C., Droit international public, Paris, UREF, Edicef, 1992, p239.
* 27 DINH.N.Q., et alii,
op.cit., p578.
* 28 Ibidem.
* 29 Centre de Nouvelles
Organisation des Nations Unies 04/10/2004, « SOUDAN : Kofi Annan
propose quatre domaines d'assistance à l'Union africaine »,
disponible sur l'adresse.
http://www.un.org/french/newscentre/index.shtml
, lu ce o2/mai/2010.
* 30 TONY BUSSELEN,
« crise au Darfour : vers une intervention internationale au
Soudan », 04-08-2004, disponible sur l'adresse
http://www.ptb.be, lu ce 02/mai/2010.
* 31 RAPPORT AFRIQUE D'ICG
N°83, "Ultimatum au Darfour nouveau plan d'action international" du 23
août 2004, disponible sur l'adresse
http://www.icg.org//library/documents/africa/horn_of_africa/083_darfur_deadline_a_new_intl_action_plan_fr.pdf,
lu ce 02/mai/2010.
* 32 GOUDET, L., "Les
victimes du "nettoyage ethnique" témoignent, Darfour "vous êtes
noirs, il faut partir!", semaine du jeudi 26 août 2004-N° 2077-
Monde, disponible sur l'adresse
www.nouvelobs.com, lu ce
05/mai/2010.
* 33 NKAKA, R.,
« Les conflits à l'Est de la RDC, genèse et solution
possible », In GAHAMA , J. (sous dir.), Démocratie,
bonne gouvernance et développement dans la région des Grands
Lacs, Colloque international de Bujumbura du 18 au 22 mai 1998, p. 52.
* 34 HUMAN RIGHT WATCHS, "Le
conflit en 2003: les antagonismes se creusent", disponible sur l'adresse
http://www.hrw.org/french/reports/2004/2004/soudan0404/3.htm,
lu ce 05/mai/2010.
* 35 Centre de Nouvelles
Organisation des Nations Unies 04/10/2004, "Soudan: Kofi Annan propose quatre
domaines d'assistance à L'Union africaine", disponible sur l'adresse
http://www.un.org/frenche/newscentre/indexshtml,
lu ce 05/mai/2010.
* 36 Human Right Watchs,
Sudan, Oil, and Human Right (Human Right Watchs, New York,
2003).
* 37 Centre de Nouvelles
Organisation des Nations Unies 04/10/2004, p4.
* 38 TONY BUSSELEN,
« Crise au Darfour : vers une intervention internationale au
Soudan », 04-08-2004, disponible sur l'adresse
http://www.ptb.be , lu ce
02/mai/2010.
* 39 RAPPORT AFRIQUE D'ICG
N°83, "Ultimatum au Darfour nouveau plan d'action international" du 23
août 2004, disponible sur l'adresse
http://www.icg.org//library/documents/africa/horn_of_africa/083_darfur_deadline_a_new_intl_action_plan_fr.pdf,
lu ce 02/mai/2010.
* 40 Communiqué du 26
octobre 1999, « le Canada annonce son appui au processus de paix au
Soudan », disponible sur l'adresse
http://www.dfait-maeci.gc.ca
et
http://www.acdi-cida.gc.ca
consulte ce 03 mai 2010.
* 41Centre de Nouvelles
Organisation des Nations Unies 04/10/2004.
* 42 HYDE, H., "Après
le rapport Danforth: définir la prochaine étape sur le chemin de
la paix au Soudan", déclaration du 05 juin 2002 devant sa commission des
relations internationales de la chambre des représentants, Séance
plénière de la commission, disponible sur l'adresse
www.usinfo.state.gov/français, lu ce 02 mai 2010.
* 43 Document d'Information,
L'Agence Canadienne de développement, "Soudan/Etats-Unis", disponible
sur l'adresse
http://www.dfait-maeci.gc.ca,
lu ce 05 mai 2010.
* 44 HUMAN RIGHT WATCHS,
"les liens avec le Tchad", disponible sur l'adresse
http://www.hrw.org/french/reports/2004/2004/soudan0404/3.htm
,lu ce 05 mai 2010.
* 45 RAPPORT AFRIQUE D'ICG
N°83, "Ultimatum au Darfour nouveau plan d'action international" du 23
août 2004, disponible sur l'adresse
http://www.icg.org//library/documents/africa/horn_of_africa/083_darfur_deadline_a_new_intl_action_plan_fr.pdf,
lu ce 02/mai/ 2010.
* 46 HUMAN RIGHT WATCHS, "La
réponse musclée de Khartoum", disponible sur l'adresse
http://www.hrw.org/french/reports/2004/2004/soudan0404/3.htm,
lu ce 05/mai/2010.
* 47 ASSEMBLEE GENERALE,
"Rapport du Secrétaire général sur l'activité
de l'Organisation, Documents officiels du Cinquante-neuvième session
Supplément No 1 (A/59/1)", Nations Unies, New York, 2004, disponible sur
l'adresse,
http://
www.onu.org.tn/a591, lu ce 15 mai 2010.
* 48 MWENEDATA, A., Cours
de Droit International Humanitaire, syllabus, ULK-KIGALI, deuxième
licence 2010, p. 7.
* 49 Document d'information,
"La politique du Canada à l'égard du Soudan", disponible sur
l'adresse
http://www.dfait-maeci.gc.ca
et
http://www.acdi-cida.gc.ca
* 50 TONY BUSSELEN,
« crise au Darfour : vers une intervention internationale au
Soudan », 04-08-2004, disponible sur l'adresse
http://www.ptb.be , Art. Cit.lu ce 05
mai 2010.
* 51 ASSEMBLEE GENERALE,
"Rapport du Secrétaire général sur l'activité
de l'Organisation, Documents officiels du Cinquante-neuvième session
Supplément No 1 (A/59/1)", Nations Unies, New York, 2004,.lu ce 02 mai
2010.
* 52 NTOOGUE NGUEMBOCK, D.,
le mécanisme de l'Organisation de l'Unité Africaine pour la
prévention, la gestion et le règlement des conflits,
Mémoire de DEA : Etudes Africaines, inédit,
Université Paris I- Panthéon Sorbonne, département de
science politique, octobre 1997, (S.P.), Op. Cit, P58.
* 53
www.doc-etudiant.fr/droit-qr/consulte
le 23/04/2010
* 54 Département
d'Etat, Programme d'Information Internationale, "La Résolution 1556 du
Conseil de Sécurité", disponible sur l'adresse
http://usifo.state.gov/francais/Soudan/f4073004htm
lu ce 23/04/2010.
* 55"Soudan
Résolution 1564 adoptée par le Conseil de Sécurité
des Nations Unies", New York 18 septembre 2004, disponible sur l'adresse
http://www.lematinonline.com/
lu ce 07 mai 2010.
* 56 Session du Conseil de
Sécurité à Nairobi, "Résolution 1574 du Conseil de
Sécurité", disponible sur l'adresse
http://survie67.free.fr/Afrique/Soudan/diese,
lu ce 23/04/2010.
* 57 RAPPORT AFRIQUE D'ICG N°83,
"Ultimatum au Darfour, nouveau plan d'action international", Art. Cit.lu ce 02
mai 2010.
* 58 RAPPORT AFRIQUE D'ICG N°83,
"Ultimatum au Darfour, nouveau plan d'action international", Art. Cit. lu ce 02
mai 2010.
* 59 Voir TSAGARIS Kostantinos
« Le droit d'ingerence humanitaire » Disponible sur
www.infotheque.info/ressource/281w.html
consulte le 10/07/2010
* 60 LAVERGNE Marc
Darfour : éléments pour l'analyse d'une guerre civile en
milieu sahélien. Disponible sur
http://www.mar-clavergne.com/travaux/caf/darfour%20Afrique%20contemporaine.pdf.
Consulté le 24/05/2010
* 61 RWIGAMBA B., Le
rôle de l'OUA dans la lutte pour le maintien de la paix en cas de
conflit, Mémoire, UNR, 2001, P.55
* 62 Voir DIKA Pierre-Paul.
La crise du Darfour ou la faillite de l'Etat post-colonial soudanais.
Disponible sur < http://www.institutidrp.org> consulté
le 24/05/2010
* 63
http://www.sauverledarfour.org/articles_analyse_lire.php
* 64In
http://www.sauverledarfour.org/articles_analyse_lire/la
force africaine au darfour.htm consulté le 10 octobre 2010
* 65 PRUNIER G.,
op.cit., P.241.
* 66 Idem. P.245.
* 67Voir TAR A Usman.
Old conflict, new emergency: An Analysis of Darfur crises, Western
Sudan. Nordic Journal of African Studies 15(3): page 413, 2006.
* 68Luc REYCHLER :
Les conflits en Afrique : comment les gérer ou les
prévenir ? In Conflits en Afrique : Analyse des crises et
pistes pour une prévention, op.cit. p.17.
* 69 Idem.P.37.
*
70 PRUNIER Gérard
« la chronique d'un génocide ambigu »
Disponible sur http://www.monde-diplomatique.fr Consulté le
24/05/2010
*
71 Voir DIKA Pierre-Paul. La
crise du Darfour ou la faillite de l'Etat post-colonial soudanais.
Disponible sur < http://www.institutidrp.org> consulté
le 24/05/2010
* 72 Khartoum rejette le
terme janjaweeds et emploi d'avantage le terme
« mujahedeens »revue de 2008 .P5
* 73 Alain
P., Droit international pénal, Paris,
Dalloz,2000, p.86
* 74 Voir l'article Les
Protagonistes du conflit. Disponible sur
« http://www.monde-diplomatique.fr// Les protagonistes du conflit (Le
Monde diplomatique).htm » Consulte le 05 mai 2010.
* 75 NGUYEN Q.D et alii,
op.cit., P.815., ATTARF., Paris.
* 76 Idem.P.816.
* 77 Une liste plus
complète d'ouvrages sur le thème abordé est disponible sur
le site internet de l'Université des Nations Unies :
www.cris.unu.edu consulte le
09/07/2010.
* 78 MANIN P.,
L'organisation des Nations Unies et le maintien de la paix, le respect du
consentement de l'Etat, Paris, L.G.D.J, 1971, p.2.
* 79 « Rapport du
Secrétaire général : Pas de sortie sans stratégie :
la prise de décisions au Conseil de sécurité et la
clôture ou la transformation d'une opération de maintien de la
paix des Nations Unies» - 20 avril 2001 S/2001/394,P10.
* 80 NGUYEN, Q., D., Op.
Cit., P. 792.
* 81 AFP Kigali 2 novembre,
"Départ des derniers renforts rwandais à la mission de l'Union
Africaine au Darfour", disponible sur l'adresse
www.africa.com/afrique,
consulte ce 05 /04/2010.
* 82Union Africaine, Conseil
de Paix et de Sécurité, 12e réunion du 04
juillet / Addis-Abeba Ethiopie, "Rapport du président de la commission
sur la situation au Darfour". De 2004 p3
* 83 DEROBE,
J., " Darfour, la chance de l'Union Africaine ", disponible
sur l'adresse Monde diplomatique/site officiel de l'Union Africaine
/AllAfrica.com/le monde
www.lematinalonline.com lu
ce23/04/2010
* 84 Organisation des
Nations Unies 18 octobre 2004, "Soudan: Exacerbation de la tension dans les
trois Etats du Darfour", disponible sur l'adresse
http://www.un.org/apps/newsfr,
lu ce 23/04/2010.
* 85 RAPPORT AFRIQUE D'ICG
N°83, "Ultimatum au Darfour, nouveau plan d'action international", Art.
Cit.
* 86 LEMONDE.FR/18.11.04.
mis à jour le 19 avril 2004, "L'Organisation des Nations Unies adopte
une résolution visant à favoriser la paix au Soudan", disponible
sur l'adresse
www.lemonde.fr, lu ce23/04/2010.
* 87 Département
d'Etat, Programme d'information internationale, "Organisation des Nations
Unies: le Conseil de Sécurité adopte une résolution sur le
Soudan; La Résolution 1556 du Conseil de Sécurité",
disponible sur l'adresse
http://usinfo.state.gov/francais/soudan,
lu ce23/04/2010.
* 88 Communiqué de
Presse du Conseil de Sécurité/81191 du 18.09.2004, "Le Conseil se
dit prêt à envisager des sanctions relatives au Darfour",
disponible sur l'adresse
http://survie67.free.fr/Afrique/Soudan,
lu ce 23/04/2010.
* 89 "Soudan
Résolution 1564" (New York, 18.08.2004) adoptée par le Conseil de
Sécurité des Nations Unies, disponible sur l'adresse
http://www.France.diplomatie.fr,
lu ce 30 novembre; et également sur l'adresse
http://survie67.free.fr/Afrique/Soudan/diese,
lu ce 23/04/2010.
* 90 In Decaux, Emanuel.
« La Crise du Darfour : Chronique d'un Génocide Annoncé
» in Annuaire Français de Droit International. Paris, CNRS
Edition, 2004. p.736
* 91 Bettati, Mario. «
Les Crimes Contre l'Humanité » in Droit International
Pénal. Paris, Pedone, 2000. P120.
* 92 Bettati, Mario. «
Les Crimes Contre l'Humanité » in Droit International
Pénal. Paris, Pedone, 2000. p264.
* 93 Bettati,
Mario,opcit,pp,67.
* 94 Idem,P.67.
* 95 Idem,P.55.
* 96 TONY BUSSELEN,
« crise au Darfour : vers une intervention internationale au
Soudan », 04-08-2004, disponible sur l'adresse
http://www.ptb.be, lu ce 02/mai/2010.
* 97 Voir l'article
Les Protagonistes du conflit. Disponible sur
« http://www.monde-diplomatique.fr// Les protagonistes du conflit (Le
Monde diplomatique).htm » Consulte le 09/09/2010
* 98 Ibidem
* 99 Communiqué du 26
octobre 1999 N°232, « le Canada annonce son appui au processus de
paix au Soudan », disponible sur l'adresse http://www.dfait-maeci.gc.ca
et http://www.acdi-cida.gc.ca, lu ce 23/04/2010.
* 100 § 507.
Rapport de la Commission Internationale d'Enquête sur le
Darfour. 31 Javier 2005.
* 101 AFP, "Soudan:
l'Accord de cessez-le-feu a pris effet dimanche soir au Darfour", disponible
sur l'adresse
http://www.lematinonline.com,
lu ce 07 mai 2010.
* 102 FOGUE TEDOM, A.,
« Union Africaine : Un défi politique mal
engagé » tiré du revue africaine
d'études politiques et strategiques, Université de
Yaoundé II, n° 1, 2001. p. 211.
* 103 FOGUE TEDOM, A.,
Art.Cit., P. 217.
* 104 Idem. p.
217-218.
* 105 Proposition d'un
groupe de lauréats du Prix Nobel de la Paix sous l'initiative de M.
Oscar ARIAS, ancien Président du Nicaragua. Cf Bernard
ADAM : Armes en quête de contrôle, op. cit. p.75
* 106 CAVARE, L.,
Le droit international public positif, T. II les
modalités des relations juridiques internationales, les
compétences respectives des Etats, 3e éd. Mise
à jour par J.P. QUENEUDEC, Paris, A. Pédone, 1969, p599.
* 107.
CAVARE, L., Le droit international public positif, T.
II les modalités des relations juridiques internationales, les
compétences respectives des Etats, 3e éd. Mise
à jour par J.P. QUENEUDEC, Paris, A. Pédone, 1969 , p.
603.
* 108 D'après le
lexique des termes juridiques, la résolution ou motion est un texte
voté par un organe délibérant et qui a trait à son
fonctionnement intérieur ou exprime son opinion ou sa volonté sur
un point déterminé. Tiré chez GUILLIEN, R., et VINCENT,
J., Op. Cit., p. 462.
* 109 Selon le lexique des
termes juridiques, la recommandation est une résolution d'un organe
international dépourvue en principe de force obligatoire pour les Etats
membres. Tiré chez GUILLIEN, R., et VINCENT, J., Op. Cit., p.
439. Pour sa part, CAVARE, L., Op. Cit., pp. 615-616, enseigne qu'il
semble que le texte de la Charte ne soit pas assez précis sur ce qu'on
peut entendre par recommandation. La terminologie employée est
imparfaite, car les termes décision et recommandation sont, dans
certains articles, utilisés indifféremment. Ainsi, dans l'art 18,
al 2 « ... sont considérées comme question
importante : les recommandations relatives au maintien de la paix et de la
sécurité internationales ».
* 110 Le C.S (11 membres
à l'origine, puis 15 en vertu d'un amendement de 1965) a 5 membres
permanents désignés à l'art 23 : la Chine, la France,
le Royaume Uni, la Russie (URSS) et les Etats-Unis d'Amérique.
Cité par BERTRAND, M., l'ONU, éd. La découverte,
Paris, 1995, p. 26
* 111
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/maintien-paix/otanacteur.shtml
consulte ce 20/10/2010.
* 112 CAVARE, L., Le droit
international public positif, T. II les modalités des
relations juridiques internationales, les compétences respectives des
Etats, 3e éd. Mise à jour par J.P. QUENEUDEC,
Paris, A. Pédone, 1969, P616.
* 113 BERTRAND, M.,
l'ONU, éd. La découverte, Paris, 1995, p. 48.
* 114 Département de
l'information des Nations Unies, ABC DES NU, NU, New York, 2001, pp. 82-83.
* 115 BERTRAND, M., Op.
Cit., p. 48.
* 116 Voir DIKA Pierre-Paul.
La crise du Darfour ou la faillite de l'Etat post-colonial soudanais.
Disponible sur < http://www.institutidrp.org> consulté
le 03/8/2010.
* 117 Idem,P.17.
* 118 Voir
Résolution 1625 (2005) du Conseil de Sécurité.
* 119 Cf. Kofi A.
ANNAN : Prévention des conflits armés, op. cit.
p.38.
* 120 Cf. Bernard
ADAM : Armes en quête de contrôle in LE COURRIER
n°168 P.73.
* 121 Bernard ADAM :
Armes en quête de contrôle, op. cit. p.73.
* 122 Roger
WILLIAMSON : Briser le cercle vicieux : Les dilemmes moraux des
transferts d'armements et de la fabrication d'armes in Les dilemmes moraux de
l'humanitaire, op. cit. p.341.
* 123 Ibidem. P.332.
* 124 Ces recommandations
sont celles de l'Eglise anglicane. Elles sont formulées dans son Rapport
intitulé Responsability in Arms Transfer Policy et vise le
contexte national britannique. Mais elles pourraient aisément être
adaptées au niveau international puisque les mêmes critères
s'appliqueraient pour l'ONU. (cf. Roger WILLIAMSON,
op.cit. P.337-338) .
* 125 Cf. Bernard
ADAM : Armes en quête de contrôle, op. cit. p.74-75
* 126 Proposition d'un
groupe de lauréats du Prix Nobel de la Paix sous l'initiative de M.
Oscar ARIAS, ancien Président du Nicaragua. Cf Bernard ADAM : Armes
en quête de contrôle, op. cit. p.77
* 127 Ibidem,
* 128 Idem.P.93.
* 129 Nelson ALUSALA : La
dynamique des opérations de soutien de la paix. Disponible sur
http://www.iss.co.za/pubs/Monographs/N°98French/contents.pdf.conulte
ce 09/10/2010.
* 130 Mamadou Aliou BARRY in
L'Afrique ne désarme pas. Disponible sur
http://www.afrik.com/article7363.html.
Consulte ce 09/9/2010.
* 131 MUSHINZIMANA G.K.,Le
règlement pacifique des différends internationaux dans le cadre
de l'ONU, Mémoire, UNR, 2000,P63.
* 132 Kofi A. ANNAN : Dans une
liberté plus grande : Développement, sécurité
et respect des droits de l'homme pour tous. Résumé du Rapport du
Secrétaire général. New York, Nations Unies, 2005,
p.10.
* 133 Idem,P15.
* 134BERTRAND, M.,
l'ONU, éd. La découverte, Paris, 1995,
p. 49.