IV.1.3. Procédure d'échantillonnage et souplesse
méthodologique
L'échantillon représente une partie de la
population totale. Dans le cas d'espèce, où l'ensemble des
communes et zones de la mairie de Bujumbura est considéré comme
totalité, l'échantillon est alors constitué par quelques
communes, zones ou quartiers de la mairie, choisis en essayant de respecter le
critère de représentativité. En ce qui concerne le mode de
choix de l'échantillon, nous avons recouru à autre mode qui nous
permet de trouver l'échantillon reflétant les
caractéristiques de la population étudiée:
échantillonnage par choix raisonné. En effet, contrairement
à l'échantillonnage par choix au hasard, il s'agit plutôt
de repérer et de viser des unités d'observations
présentant au mieux les caractéristiques voulues par les
chercheurs.
Dans ce sens, trois communes urbaines constituent donc notre
première sélection, à savoir : Rohero, Bwiza et Buyenzi.
Dans l'ensemble, nous avons focalisé notre attention sur 92
unités d'observation, elles-mêmes constituées de 21
unités de production de biens, 27 unités d'échanges de
service et 44 unités de commerces informels. Trois catégories
d'interlocuteurs composent notre univers de répondants. Il s'agit
essentiellement de :
1. « opérateurs » ou
propriétaires des unités informelles,
autant créatrices d'emplois que génératrices de
revenus;
2. autorités administratives représentées
ici par les agents du ministère de la fonction publique, du travail et
de la sécurité sociale, de la mairie de Bujumbura et de la
SOGEMAC;
3. demandeurs ou bénéficiaires des biens et
services offerts par la première catégorie d'interlocuteurs.
Alors que la procédure d'échantillonnage des
unités composantes de la première et de la deuxième
catégorie procède du choix raisonné, celle de la
troisième catégorie procèdent quelque du choix par hasard
puisque les personnes répondantes sont rencontrées aux lieux
même d'approvisionnement. Il en est de même pour les
commerçants ambulants.
Néanmoins, les difficultés se manifestent
déjà à ce niveau. La première difficulté se
trouve au niveau de la sélection des opérateurs et
bénéficiaires répondants. En effet, les intervenants dans
le secteur informel ne se prêtent pas facilement à l'observation
empirique, et encore moins à l'enquête. Ceci est notamment
dû à l'incompréhension des objectifs de l'enquête,
à la suspicion d'un éventuel espionnage du service des
impôts et domaines. Il y a la réticence ou même le refus de
certaines personnes cibles de répondre au questionnaire; car craignant
d'être menacées dans leur situation au regard de leur état
d'informalité. Souvent, nous avons été obligés de
décliner notre identité complète, notamment en
présentation de notre carte d'étudiant. Cela nous a permis, et
nous le croyons fermement, d'obtenir des informations fiables. Aussi,
avons-nous parfois introduit soit une plaisanterie, soit une taquinerie afin de
regagner la confiance des interlocuteurs.
Dans ce même ordre méthodologique, il nous a paru
nécessaire d'utiliser une langue vernaculaire en vigueur au sein des
différents lieux d'investigation, en l'occurrence le swahili,
étant donné que la majorité des répondants sont, si
pas analphabètes, au moins ne parlent et ne comprennent pas la langue
française, et des fois même le kirundi. Enfin, dans le but de ne
pas laisser de suspicion après notre passage, nous avons chaque fois
promis de garder l'anonymat en ce qui concerne les personnes ayant livré
des informations.
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