GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE MAROUA
B. P 323 MAROUA - CAMEROUN
Mémoire de fin de cycle de Théologie
Le sacerdoce du Christ comme sacrement de la miséricorde
divine
Etudiant : TEMGA Joseph
Prof: P. ZOCCARATO Sylvano, Pime
Année académique
2005-2006
DEDICACE
A son Excellence Mgr Antoine NTALOU
Remerciements
Toute ma reconnaissance à tous ceux qui ont
contribué à l'élaboration de ce modeste travailINTRODUCTION GENERALE
De nos jours, la vitesse des mutations concurrence celle de la
lumière. Ce qui était jadis évident ne l'est plus. Un
pareil phénomène n'est point sans incidence sur la vie de
l'Église. La notion de sacerdoce que l'Église cathodique d'alors
employait tranquillement sans besoin d'explication, s'est heurtée
soudain de divers côtés à de fortes objections. Les uns
pensent que parler du sacerdoce dans ce monde aussi sécularisé,
n'a aucun sens. D'autres estiment qu'en parlant de sacerdoce, on
s'écarte de l'Évangile pour s'enfermer dans l'aspect ritualiste
de l'Ancien Testament.
Et, depuis Vatican II, la doctrine du sacerdoce commun de tous
les fidèles a ébranlé la conception courante qui
n'attribuait qu'au clergé le monopole du sacerdoce. Si tous les
fidèles sont prêtres en vertu de leur baptême, à quoi
ça sert l'ordination sacerdotale ? En raison des changements
profonds et rapides des approches théologiques qui affectent la
situation humaine et pastorale des prêtres, leur rôle devient de
plus en plus difficile à définir. De multiples questions au sujet
des prêtres voient le jour et deviennent de jour en jour plus
épineuses. Quel est le contenu du concept de sacerdoce ? Comment
doit-on l'entendre aujourd'hui ? Quelle identité propre faut-il
attribuer au prêtre ? A-t-il encore un rôle social à
jouer ? Autant d'inquiétudes dont la matière la plus
adéquate pour le traiter, pensons-nous, ne se trouvent pas dans
l'actualité, ni même dans la théologie systématique
même si elles sont d'incontournables apports. Nous voulons surtout les
scruter sous l'angle exégétique des Saintes Écritures.
Le contact avec le Nouveau Testament nous révèle
que seule l'épître aux Hébreux aborde de manière
explicite la question du sacerdoce du Christ. Ni Paul, ni les évangiles
et les autres écrits du Nouveau Testament, ne parlent pas du sacerdoce
du Christ et ne trouvent même pas en Jésus, un rapport avec le
prêtre. Ainsi loin d'embrasser toute l'épître si riche et
intéressante, nous nous contenterons de quelques versets cibles qui nous
aideront à mieux cerner la question du sacerdoce du Christ, qui, pour
nous, est la source, le principe ou mieux la clé de compréhension
du ministère sacerdotal dans l'Église.
« Le sacerdoce du Christ comme sacrement de la
miséricorde divine : esquisse d'exégèse de
Hébreux 5,1-10 », tel est le thèse qui meublera
notre réflexion. L'approche globale de l'épître aux
Hébreux constitue la première tentative de déblaiement du
travail. Laquelle tentative passera en revue l'identité de l'auteur, les
destinataires, le message de l'épître et la structure du texte. Le
chapitre deuxième aborde de l'idée même du sacerdoce dans
le Dessein de Dieu. Ici, nous analyserons de manière linéaire ce
que l'auteur nous propose dans les versets1-4 sur les
caractéristiques de tout prêtre et de manière
singulière le sacerdoce d'Aaron. Et ainsi, par Aaron, l'auteur nous
conduit à la figure du Christ comme le seul grand prêtre
miséricordieux : objet du troisième chapitre. Le processus
de sacerdotalisation du Fils régnant éternellement auprès
du Père, s'effectue à partir de sa passion et de sa mort,
assumées dans la prière et la piété, qui
constituent le véritable sacrifice. Sacrifice nouveau où
lui-même est à la fois victime et prêtre, le Christ par sa
résurrection fut prêtre à jamais selon l'ordre du roi
Melchisédech. Désormais, il nous fait participer tous à sa
transformation et ouvre pour nous grandement, et par grâce, la porte du
salut par l'adhésion à lui dans la foi. Il est ainsi non
seulement le Rédempteur mais le seul Médiateur entre Dieu et
l'Homme.
L'Église, sacrement du Christ, communauté de
ceux qui sont adhérés au Christ devient en lui, un peuple
sacerdotal. Sa sacerdotalité est participative et se soumet à un
double aspect : celui de l'offrande personnelle, propre à tout
chrétien et celui de la médiation que revêt le
ministère pastoral. Ce ministère n'est pas à comprendre en
terme de grade mais de service. Le ministre pastoral représente de
manière sacramentelle le Christ dans son rôle médiateur, de
« présence active » du Christ au sein de la
communion. Ainsi la Province Ecclésiastique de Garoua a besoin des
ministres pastoraux qui révèlent le Christ dans tous les domaines
de la vie de tous ceux qui y vivent.
Ce travail se veut une initiation à la recherche
exégétique. Il est certes limité car, on n'a jamais
épuisé ou totalement compris le message
révélé. Ainsi notre travail est loin d'être
exhaustif, il ne dépasse guère les limites de l'initiation.
Néanmoins, ce travail invite tous les hommes à fixer les yeux sur
le Christ, notre unique Prêtre-Médiateur par excellence.
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