CONCLUSION GÉNÉRALE
Grosso modo, notre travail a porté sur la
pertinence du choix des objectifs de la politique monétaire en RD
Congo. En abordant ce sujet, nous avons cherché à savoir
à travers quel objectif intermédiaire faudra-t-il conduire la
politique monétaire en RD Congo.
Par hypothèse, nous avons avancé que pour
stabiliser les prix, le contrôle de la masse monétaire par rapport
au taux d'intérêt serait l'objectif optimal de la Banque Centrale
du Congo.
Pour vérifier notre hypothèse,
le modèle de Poole (1970) tel que synthétisé par Arthus et
Morin (1991) nous a servi un cadre d'analyse. Avant de procéder à
l'estimation, nous avons soumis individuellement les variables dudit
modèle, au test de racine unitaire pour déterminer l'ordre
d'intégration des séries étudiées.
Intégrées toutes d'ordre (1), nous sommes passés au test
de co-intégration pour déterminer le nombre des vecteurs de
co-intégration c'est-à-dire le nombre des combinaisons
linéaires stationnaires de variables non stationnaires. L'existence d'un
seul vecteur de co-intégration nous a conduit à utiliser les
moindres carrés ordinaires pour estimer le modèle.
Les résultats obtenus
révèlent qu'en RD Congo ce sont les variations exogènes de
la demande de monnaie qui constituent la source exclusive de chocs sur
l'économie.
Ce résultat nous amène à rejeter notre
hypothèse de départ selon laquelle la masse monétaire est
l'objectif optimal de la politique monétaire en RD Congo. En raison de
l'importance des chocs qui affectent le marché monétaire
comparativement aux chocs affectant le marché des biens et service,
c'est plutôt le contrôle du taux d'intérêt qui devrait
(et doit) constituer l'objectif optimal de la Banque centrale du Congo. Ainsi,
la Banque Centrale du Congo doit ajuster l'offre de monnaie pour maintenir
constant le taux d'intérêt et non le contraire.
Pour discutables qu'ils peuvent quelque fois être, les
résultats de nos analyses sont néanmoins des indicateurs pouvant
servir de guide aux autorités monétaires dans le choix de la
cible à retenir. Aussi, ces résultats remettent-ils en cause
l'efficacité du régime de change flottant en application en RD
Congo si l'on en croit Benassy, Boone, Coéuré et Mahfouz (2006),
car soutien ces auteur, en présence des chocs sur la demande de monnaie,
il vaut mieux recourir au régime de change fixe (pour stabiliser les
prix).
Nous n'avons pas la prétention de présenter
les conclusions de nos analyses comme des certitudes et des
vérités implacables. D'autres travaux peuvent nous contredire ou
carrément nous compléter. Et pour ceux-là dont le sujet
intéresse, il serait souhaitable de poursuivre cette étude en
analysant soit l'efficacité du régime de change en RD Congo, soit
la stabilité de la fonction de demande de monnaie en RD Congo. Nous
sommes bien disposé à recevoir toutes les remarques et
suggestions pouvant conduire à la perfection de ce travail, car, nous
l'avouons, c'est une oeuvre humaine. Aussi, tout en reconnaissant et en
appréciant hautement la contribution de nos encadreurs, nous assumons
entièrement les insuffisances et les manquements de ce travail.
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