SECTION 2. INTERPRÉTATION DES RESULTATS
L'objet de cette section est d'interpréter les
résultats que nous avons obtenus au regard de la réalité
de l'économie congolaise. Il est ici question d'interpréter deux
types de relation : celle du marché réel d'abord et ensuite
le marché monétaire en insistant sur l'importance des chocs qui
domine sur l'un et/ou l'autre marché. Pour raison de
compréhension, il faut noter que les coefficients seront
qualifiés de significatif toutes les fois que les valeurs de T-Studend
calculées seront supérieures aux valeurs de T-Studend
tabulées. Dans le cas contraire, ils seront alors
considérés comme non significatifs.
Tableau n° 11.3 comparaison des valeurs de
t-Student
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Variables
|
Valeurs calculées (5%)
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Signe > ou <
|
Valeurs t- tabulées (5%)
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Règles de décisions
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IS
|
tdes
Dum
|
-0,8954
-4.5207
|
<
>
|
1.6973
1.6973
|
NS
S
|
LM
|
PIB réel
Tdes
Exr
Dum
|
1,2204
-0,8589
-2.1383
5,0945
|
<
<
>
>
|
1.7033
1.7033
1.7033
1.7033
|
NS NS S S
|
Source : Valeurs obtenues à partir du logiciel
E-VIEWS.3.1 et table de
Student.
L'avantage qu'offre ce tableau c'est qu'il
facilite une bonne compréhension de l'interprétation des
résultats dans les lignes qui suivent.
§ 1. Le marché des biens et des services
Le signe négatif associé au taux
d'intérêt pour le cas de la RD Congo est conforme aux attentes
théoriques. Ainsi, une hausse du taux d'intérêt
entraîne une baisse de l'investissement et de surcroît une baisse
de la production.
Le résultat de l'estimation révèle,
toutefois, que le coefficient du taux d'intérêt (-0.8954) ou
autrement dit l'élasticité de la production réelle par
rapport au taux d'intérêt est non significatif c'est-à-dire
très faible. A court terme, le taux d'intérêt n'a pas
d'effet significatif sur la production en raison, croyons-nous, de tensions
inflationnistes qui ont prévalues pendant la période
étudiée.
La hausse du niveau général des prix a
considérablement contribué à l'affaiblissement des
incitations à produire, à exporter, à épargner et
à investir jusqu'à conduire le pays dans une situation de crise
d'offre.
A long terme, le taux d'intérêt semble produire
d'effets significatifs sur la production. Ceci serait dû par le fait que
la situation d'inflation qui a caractérise l'économie congolaise
a sensiblement réduit le taux d'intérêt
réel au point de devenir négatif. Cette baisse du taux
d'intérêt réel devrait, en principe, entraîner
l'augmentation des investissement prives et de surcroît la production.
Mais, cela nous paraît illusoire parce que négatif soit-il, le
taux d'intérêt réel se situait déjà dans le
seuil en dessous duquel toute baisse de celui-ci n'influençait en rien
la production ; situation que Keynes a qualifié de trappe
à liquidité. Le taux de risque étant aussi
élevé en raison de l'instabilité politique fait que les
agents économiques investissent moins à tout niveau donné
du taux d'intérêt réel.
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