§5. INTERET DU SUJET
Si nous choisissons de traiter un sujet donné, à
l'instar de Quivy et Van Campenhoudt (2006 :17) « C'est
forcément parce qu'il nous intéresse. Aussi parce que nous en
avons une expérience concrète. Peut-être même
sommes-nous désireux de réaliser notre recherche pour mettre au
jour un problème social ou pour défendre une cause qui nous tient
à coeur. »
Faisant notre cette pensée, l'objet d'étude nous
a captivé du point de vue professionnel étant Officier de la
Police. En effet, lors de notre formation policière la plupart des
exercices physiques accompagnaient des chansons pour non pas seulement rythmer
les mouvements mais aussi pour encourager les acteurs à
préserver ou à endurer physiquement et moralement.
Lors de notre initiation des différents formateurs ne
cessaient de répéter ceci « soldat a vivraka na
morale », ce qui se traduit comme :le policier vit du moral.
C'est le moral qui fait vivre. Même si le policier n'a rien, il est
encouragé sur le plan moral à persévérer dans
cette profession.
Mener une étude sur la problématique des
chansons policières relève de notre curiosité scientifique
de la questionner fait de notre expérience professionnelle.
Ce thème défraye la chronique, quoi de plus
intéressant que de l'exploiter pour confronter l'expérience
professionnelle à la réalité empirique.
De même sur le plan professionnel, chaque samedi de la
semaine est consacré aux activités sportives. Les chansons sont
présentes. Aussi, chaque fois qu'il y a parade, nous assistons à
l'animation ponctuée par les chansons de diverses natures sans oublier
celles liées à la religion.
Il arrive que l'Inspection Provinciale de la Police au Katanga
organise le « MUTSHAKA » ce qui se traduit :''
marches ou exercices physiques accompagnaient des chansons `'pendant lequel,
les acteurs (policiers) animent, marchent, chantent les diverses chansons
,voire celles dites obscènes. Et la majorité se comportent de la
même façon sans tenir compte de l'âge ni de grade. C'est une
manifestation où tout est permis.
Les policiers en profitent pour braver les interdits
,c'est-à-dire, ils se livrent à des chansons parfois
« obscènes »,voire celles qui s'attaquent à
leur hiérarchie.
Sur ce, c'est cette amalgame des chansons qui a attiré
notre curiosité scientifique pour mener l'étude sur les chansons
policières. L'objectif poursuivi est d'examiner les différentes
chansons produites par les policiers pour dégager ou cerner leurs effets
sur le comportement policier. En plus nous cherchons à connaitre les
différentes représentations qui en découlent de par leur
contenu sans oublier les différents messages que les chansons
véhiculent.
L'intérêt de l'étude a
été celui de prendre au sérieux les connaissances et les
compétences intellectuelles des acteurs et à les mobiliser dans
le processus même de la recherche. Le souci qui nous a animé
à choisir ce sujet n'est pas de juger la problématique, mais
plutôt de la décrire avec le plus d'objectivité
possible.
Il s'agira de fournir un effort pour
dégager les enjeux autour de l'examen des chansons policières,
les messages véhiculés par les auteurs et les
représentations y afférentes.
L'intérêt et les différentes
finalités de la recherche étant précisé, nous avons
l'opportunité de présenter dans les lignes qui suivent
l'unité d'analyse en termes de champ microscopique. Par champ
microscopique, nous entendons le site de recherche perçu comme la plus
petite unité d'analyse microscopique exigeant des interactions de face
à face. Le champ microscopique s'oppose au champ macroscopique
opérationnel sur de grandes échelles et obligeant beaucoup de
moyens pour sa faisabilité.
Ceci étant, nous venons de présenter d'une
manière succincte ce qui a constitué l'essentiel du premier
chapitre, nous trouvons important de passer au chapitre suivant.
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