Chanson comme mode d'expression policier( Télécharger le fichier original )par Charles NGOY LWAMBA BIN Université de Lubumbashi école de criminologie - Licence en criminologie Option Etudes Policière 0000 |
SECTION III : CATEGORISATION DES SITUATIONS-PROBLEMES REPERTORIEES DANS LES MESSAGES VEHICULES PAR LES CHANSONS POLICIERESAprès avoir répertorié les situations-problèmes, notre tâche va consister à la création des catégories d'analyse. Ceci se fera sur base d'un codage qui se réalisera à travers la recherche d'éléments similaires par un processus de comparaison entre les données des entretiens et des observations du terrain. Ainsi, après lecture et relecture ligne par ligne des données, nous sommes parvenu à former des ensembles sémantiques sur base de similarités. Toutes les situations sont donc rangées en catégories ci-après : · Les pamphlets (mbwakela) · La souffrance · La concurrence · La conflictualité · La dédicace · Le sujet d'esprit et le patriotisme · Le thème sociopolitique · Le thème mondain §.1. LES PAMPHLETS « MBWAKELA »Tiré du verbe lingala « kobwaka » qui signifie « jeter », « Bwakela » signifie l'action, le fait de jeter. Et, dans le cas d'espèce, il cite (le destinataire implicite). Le terme « pamphlet » apparaît de manière officielle en 1824 dans l'oeuvre de Paul-Louis Courier : Le Pamphlet des pamphlets. Il se caractérise le plus souvent par une critique du pouvoir en place. Le verbe est violent, le ton virulent, la forme courte et élancée. Le caractère explosif du pamphlet tient du fait que son auteur a l'impression de détenir à lui seul la vérité ; il jette un regard indigné sur le monde. Le pamphlétaire doit rétablir le vrai sens des mots qui, selon lui, a été dépouillé. Il veut faire éclater une évidence (d'où une absence de nuance) ; pour cela, il use d'un discours maximaliste et hyperbolisé. Ainsi, il se repose sur une vision du monde catastrophique annonçant la mort de quelque chose (une notion, une valeur...). Le pamphlétaire n'utilise ni argument ni preuve, il recherche l'action immédiate. Le pamphlet a pour but d'inciter les personnes visées à agir en les poussant à l'indignation de vivre dans un « tel » monde. La relative incertitude qui entoure l'origine étymologique du substantif pamphlet fixe d'entrée la teneur du terrain de recherche sur lequel nous nous engageons et la réputation de ses occupants : une ancienneté obscure et des praticiens infréquentables. L'histoire démontre que le pamphlet, quoique toujours négligé dans son étude en sociologie policière, s'est manifesté chez les policiers comme un moyen de réaction et d'expression de leur révolte. Le pamphlétaire est porteur d'une vérité à ses yeux aveuglante, telle qu'elle devrait de toute évidence imprégner le champ où il prétend agir - et pourtant il se trouve seul à la défendre et refoulé sur les marges par un inexplicable scandale. Ce phénomène est souvent lié à la vie des policiers. En tant que tel, il n'échappe pas aux conflits qui caractérisent toute l'humanité (la société). Mais les paroliers de la chanson policière, dans leurs aventures sentimentales ou dans leur vie de tous les jours, rencontrent souvent des petits conflits ; des déceptions pourquoi pas, qui leur imposent des situations frustrantes dont ils ne peuvent se libérer qu'à travers la chanson, la seule arme à leur disposition. Exemple : Nani a tindaki yo mwana Omela likaya mabe Ndingisa ya commandant (2x) Commandant tika bangi oyo omelaka Commandant tika bangi oyo omelaka na se ya makusa Traduction en français Qui t'as appris toi enfant De fumer du chanvre ? C'est avec de l'autorisation du commandant (2X) Commandant laisse du chanvre que tu fumes Commandant laisse la drogue que tu prends juste après le repas Commentaire : Ici, les paroliers fustigent le mauvais comportement de la troupe. Or, il n'y a pas de mauvaises troupes, il n'y a que des mauvais chefs, pour dire que certains chefs sont « mauvais ». Dans cette chanson, les policiers sont en train de s'adresser indirectement à leurs chefs de prêcher par l'exemple. Car dit-on, tel fils telle mère . |
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