a. La négociation du terrain.
C'est le lundi 24 Janvier 2011, que nous avons
été autorisé d'aller effectuer notre stage au bataillon
d'Intervention Mobile Est de Lubumbashi. Cette unité d'intervention
constitue la réserve stratégique de l'Inspection Provinciale de
la Police Nationale congolaise au Katanga.
Notre Stage de recherche recommandé par l'Ecole de
criminologie de l'Université de Lubumbashi, au début a
suscité de la confusion dans l'esprit des observés, car ce stage
est différent de celui organisé par d'autres institutions et
facultés. En effet, les stagiaires venant d'autres institutions ou
facultés poursuivent un objectif de professionnalisation. Cependant, la
notre vise la récolte des données.
Suite à cette confusion qui régnait autour de
nous, nos interlocuteurs ne répondaient pas clairement à nos
questions relatives aux messages véhiculés ainsi qu'aux contextes
de production de chansons policières.
Nous avons même connu plusieurs cas où certains
officiers ainsi que d'autres éléments de cette unité et
même des civils nous évitaient pour leur avoir posé des
questions sur l'interprétation des chansons policières.
En effet, il n'est pas rare de rencontrer chez les personnes
contactées une certaine réticence à accepter l'entretien.
Communiquer des opinions ou des informations sur un sujet peut paraitre une
opération délicate.
Il faut donc s'attendre à certains refus RUQUOY ;
D 1995. Ici, le rôle de l'interviewer s'avère crucial : plus
il prend à coeur la réalisation de son étude, et plus il
sera amené à convaincre. Cette pensée a été
réalisée aux fins d'enquêtes en nous insérant dans
le milieu d'études.
b. L'insertion dans un milieu d'études
Pour ce qui concerne notre étude, outre les relations
personnelles avec le numéro deux du Bataillon, l'élément
accrocheur a été plus l'objet de recherche ; la plupart des
personnes interrogées (pour notre insertion dans le milieu
d'étude : le Commandant second, Le Chef S2 et le Chef S3, tous du
même Bataillon) se sont senties concernées par l'étude en
s'imaginant qu'elle pourra amener les solutions aux problèmes
persistants dans l'organisation. Tout étant catalysée, la
recommandation de stage nous a été offerte par l'école de
criminologie de l'université de Lubumbashi. Au-delà des raisons
évoquées ci-haut, une autre non négligeable et
occasionnelle a été militée pour notre acceptation et
insertion dans le milieu de recherche.
En effet, de par notre ancienne fonction du secrétaire
particulier de l'Inspecteur Provincial de la Police au Katanga, l'accès
nous a été vite accordé sous réserve de
privilégier les relations qui existent déjà. Cette
acceptation qualifiée « d'hypocrisie », a
été pour nous un feu vert d'accès aux informations dans le
site de recherche, le Bataillon Police d'intervention Mobile Est.
Ainsi, le concours de toutes ces raisons a été
pour nous la clé pour l'ouverture de la porte du camp
préfabriqué.
En tant que Policier chercheur, il nous a fallu un effort pour
nous détacher de notre qualité d'officier et nous engager dans le
champ de la recherche.
Ceci, pour répondre à la logique selon laquelle,
« si on a l'intention de faire oeuvre scientifique, un seul chemin
serait possible se faire adopter par ce champ, l'intégrer et fonctionner
selon ses normes » (ALBERELLQ L (2004).
Cela étant, il nous a fallu des stratégies pour
confirmer cette distinction par rapport à notre position sociale parmi
lesquelles, le fait de faire disparaitre autour de nous, tous les indices
policiers durant notre séjour dans les milieux de recherche sur terrain.
Ce qui nous a permis de mener nos recherches en toute liberté
intellectuelle par rapport à notre position sociale et dans un climat de
sérénité et de réflexivité.
Cette étape nous permet de montrer la manière
dont nous avons récolté les données empiriques.
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