SECTION II :
DISPOSITIFS METHODOLOGIQUES
§.1. ENTREE SUR
TERRAIN
Il s'agit de la préparation de l'équipe,
l'immersion sur terrain et la construction de l'échantillon .
1. Echantillon
La démarche mobilisée étant qualitative
et inductive, elle impose un échantillon qualitatif axé sur la
diversité des acteurs en vue de produire les résultats
nuancés et diversifiés. La sélection des acteurs n'a pas
pour but la représentativité de la population à
étudier, mais plutôt la catégorisation des acteurs qui
rentre dans l'univers de l'enquête. Nous avons opté pour
l'échantillon à cas multiples dans l'optique de Dépelteau
(206 :27). Il permet de sélectionner les acteurs pertinents qui
constituent la matrice de l'univers de l'enquêté du point de vue
diversification. Celle-ci a été réalisée en
fonction de grades policiers : Agent de Police, sous Officiers, Officiers
Subalternes et Supérieurs.
Ce type d'échantillon ne met pas seulement l'accent sur
la diversité des acteurs, mais également sur la situation.
Celle-ci d'après Michielli (2004 : 37) est un signal montrant la
fin de récolte des données puisque les nouvelles entrevues ne
produisent pas de nouvelles connaissances.
Cette saturation désigne le moment pendant lequel le
chercheur réalisant que l'ajout des données nouvelles dans la
recherche n'occasionne pas une meilleure compréhension du
phénomène étudié (Mucchielli, 2004 : 237-238).
« Elle constitue un signal d'alarme ou une alerte pour le
chercheur qu'il peut cesser la collecte des données ou leur analyse ou
encore mieux les deux actions vécues
simultanément. »
Si, dans la posture positiviste, le point de saturation
constitue un signal de représentativité des données dont
la visée est la généralisation des résultats. Par
contre, dans le modèle d'analyse inductif et constructiviste, la
saturation permet la production d'un savoir riche, adéquat,
nuancé, intimement lié aux contextes à l'intérieur
desquels ils avaient été produits.
L'échantillon étant construit, nous trouvons
opportun de montrer comment nous avons fait l'entrée sur le terrain et
la mise en oeuvre des dispositifs de recueil des données
2.Le terrain
1°) Préparation de l'enquête
La récolte des données exige un minimum de
préparation matérielle et financière. C'est dans ce
contexte que Beaud S. et WeberR F. (2008 : 101), précisent que
« l'enquête exige une préparation
sérieuse : avoir le moyen de déplacement, un logement, la
restauration, bref, une préparation matérielle et
financière. »
Concernant cet aspect, les moyens matériels et
financiers nous ont permis de bien mener notre enquête.
Les auteurs précités renchérissent ces
mots : « pas de bonnes enquêtes sans un minimum de
confort, non pas pour le confort en tant que tel, mais comme condition de
travail » (Beaud et Weber, 2008 : 101).
Cette préparation n'est pas seulement
matérielle et financière mais également psychologique
puisque la recherche transforme le chercheur. Dans cet ordre d'idée,
devenir enquêteur implique au chercheur d'avoir un nouveau rôle
social à tenir. C'est devenir un peu
« bizarre » pour autrui dans la vie sociale
ordinaire (Beaud et Weber, 2008 : 98-99).
La situation d'enquête est leur meilleur moyen de
vivre l'activité de celle-ci comme un vrai travail : tenir un
journal de terrain, faire régulièrement les observations,
réaliser les entretiens, se documenter...
Toutes ces tâches exigent au préalable une
préparation matérielle, documentaire et la connaissance du
terrain.
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