INTRODUCTION
1. Problématique
Le problème économique de l'humanité est
de combiner trois choses : l'efficacité, la justice sociale et la
liberté individuelle1(*).
L'investissement se révèle être le facteur
par excellence de la croissance et l'efficacité économique, ce
qui conduit forcément au développement, en ce qu'il consiste dans
l'augmentation de grandeurs économiques. La croissance économique
suppose elle-même des changements majeurs des structures et d'importantes
modifications correspondantes dans les conditions institutionnelles et sociales
du pays et dans le contexte mondial.
La diplomatie économique est une diplomatie de
développement adapté au contexte mondial :
économique, commercial et politique, contexte de la
mondialisation-globalisation.
Pays d'immenses ressources du sol et du sous-sol, objet des
convoitises étrangères multiples, la RD Congo pour assurer sa
croissance économique ainsi que le bien-être de sa population doit
aujourd'hui inscrire son avenir dans la logique de la conquête de
l'économie mondiale. Celle-ci donne lieu chaque jour à
d'intenses négociations sur toutes les questions de finance et de
gouvernance économique. Les acteurs ou agents de la diplomatie
économique étant désormais les entreprises
multinationales, le gouvernement de la RD Congo doit non seulement
intégrer les atouts économiques ou ses immenses ressources
naturelles dans son ambition diplomatique mais plus se doter d'une politiques
des relations avec les entreprises multinationales.
La RD. Congo est un pays pauvre dans un monde riche et
où la communauté internationale à travers les OMD2(*) demande à tous les Etats
de prioriser le développement humain durable. Elle doit chercher
à attirer les investisseurs étrangers tant privés que
publics dans l'espoir ainsi d'enrichir le monde tout en s'enrichissant
elle-même. Cela suppose une politique volontariste et d'une appropriation
nationale de la mondialisation et de la globalisation ; soit une addition
aux ressources d'une vision et d'une intelligence économique. Les
acteurs porteurs de l'intelligence économique devront oeuvrer de concert
avec les représentants de la diplomatie congolaise dans le monde.
La voie pour y parvenir est la coopération
internationale ; appliquée au contexte particulier de la RD Congo
pays en guerre économique de pillages des ressources, la perspective de
sa paix et de son redressement économique l'oblige justement à
une diplomatie spéciale généralement appelée
diplomatie de développement ou diplomatie
économique. Une telle diplomatie au service de l'avenir
économique doit reposer sur plusieurs critères ou principes.
Quels sont les atouts, les forces, les moyens pour la RDC de
conduire une telle diplomatie dans un monde où les capitaux financiers
et technologiques sont entre les mains de grandes entreprises multinationales
qui contrôlent pratiquement tous les flux des investissements ?
Quelles peuvent être les conditions légales d'une
telle entreprise?
A quelle condition de droit de la coopération
internationale l'ambition congolaise d'une telle diplomatie peut-elle
aboutir?
En effet, la réponse à ces questions et la
proposition de quelques remèdes (solutions) conduiront naturellement
à une amélioration de l'importance du volume des investissements
internationaux et nationaux, et cela contribuera à la croissance et
à l'efficacité économique ainsi qu'à la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
2. Intérêt et choix du sujet
Il existe une relation causale entre performances
économiques et progrès social. La RDC n'arrivera pas à
réaliser les OMD à l'horizon 2015, à cause de
contre-performances et de faibles performances de son économie.
Pour que les performances économiques aient un impact
sur le domaine social (ou dans la lutte contre la pauvreté), il faut que
la croissance économique ait des effets positifs sur la création
d'emploi et la rémunération des travailleurs.
La RDC un pays aux multiples potentialités souffre
d'une carence des investissements internationaux.
Son climat des affaires est l'un des plus mauvais. La RDC a
été classée au 181ième rang sur 181 pays
dans le rapport « Doing Business » de la
banque mondiale pour 2008, en dernière position comme l'année
précédente3(*).
De ce constat nous avons été motivés
à réfléchir sur le rôle combien
prépondérant que joue la perspective d'une diplomatie
économique qui serait subordonnée à une vision congolaise
de l'économie mondiale et globale aujourd'hui qui conduirait la RD Congo
à rechercher absolument un partenariat avec les entreprises
multinationales, lequel sera basé sur :
1° le libéralisme économique
comme choix de doctrine de politique gouvernemental en matière
d'investissement ;
2° le code des investissements, cadre
juridique incitatif aux investissements ; et
3° une politique spéciale, envers les
entreprises multinationales, qui aurait pour visée d'indiquer dans
l'ensemble d'entreprises multinationales lesquelles dont l'implantation en RDC
permettrait d'insérer cette dernière dans l'économie
mondiale et de réaliser les OMD.
En outre, nous allons réfléchir sur la
perspective du développement de l'identité économique
nationale congolaise dans l'intérêt économique
international en la promotion des entreprises nationales et en la
création des entreprises nationales ambitieuses.
3. Délimitation du sujet
Toute étude scientifique doit, pour être
méthodiquement et systématiquement appréhendée,
voir ses contours scrupuleusement délimités.
En ce qui nous concerne, notre étude ira de la
période de 2002 à nos jours sur le plan temporel. Ceci se
justifie par le fait que l'année 2002 a été celle de la
promulgation de la loi n°004/2002 du 21 juin 2002 portant code
des investissements : cadre idéal et incitatif aux investissements.
Nous allons nous atteler à apprécier et à évaluer
cette loi dès sa promulgation à ce jour.
En plus, il convient de signaler qu'en 2004, le premier
rapport sur le progrès en matière d'OMD avait pu mesurer à
leur juste valeur les grands défis auxquels la RD Congo faisait face et
avait permis de mieux comprendre les dégâts causés par des
années de mal gouvernance, de pillage économique et des conflits
armés.
Sur le plan spatial, il s'effectuera sur toute
l'étendue de la RD Congo avec un regard extraverti sur le fonctionnement
de nos représentations diplomatiques en ce qui concerne
l'activité diplomatique axée sur le développement
(l'économie).
Le choix de cet espace est motivé par le fait qu'il
doit y avoir un développement harmonieux dans les quatre coins de la RD
Congo. En plus, il sied d'élucider le fonctionnement de nos
représentations diplomatiques et l'exigence d'une compétence
requise des diplomates et para diplomates chargés de traiter les
affaires économiques.
4. Méthodes de travail et techniques de
recherche
La méthode est la démarche rationnelle de
l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la
démonstration d'une vérité4(*).
Mieux encore, le Professeur KITETE la définit comme
étant le cheminement cohérent de la pensé humaine en vue
de donner solution à une question de fond5(*).
En ce qui nous concerne, nous utiliserons essentiellement la
méthode exégétique à l'aide de laquelle nous
interpréterons les textes et lois régissant la matière
dont il est question.
Quant aux techniques de recherche, nous ferons appel à
la technique documentaire.
En outre, la technique d'interview nous permettra
d'acquérir des renseignements nécessaires par le biais des
questions à poser aux personnels du Ministère des Affaires
Etrangères et surtout de l'ANAPI6(*), ainsi que de tous les acteurs liés par le
sujet que traite notre travail scientifique.
5. Esquisse du plan
Notre sujet sera traité en trois chapitres :
- Le premier portera sur la diplomatie économique
pour définir le concept et l'appliquer en RDC dans ce qu'on appelle
la Diplomatie du développement. En
outre, nous dirons un mot sur le concept Investissement
international;
- Le deuxième sera consacré dans l'approche
théorique et l'analyse des mécanismes que le droit des
investissements prévoit pour résoudre les problèmes
inhérents à la promotion des investissements en RDC. En outre, il
sera également question d'évaluer les résultats de ces
mécanismes. Il est intitulé : la politique
congolaise des investissements étrangers ; et
enfin
- Le troisième intitulé : Perspective
congolaise d'une diplomatie économique efficace, partira
du constat géoéconomique en vue d'un réel
redimensionnement de l'ambition économique de la RD Congo par rapport
à cette dernière.
Il sera question de faire un plaidoyer pour l'ajustement de
l'économie congolaise à l'économie mondiale au niveau
national, régional et mondial.
CHAPITRE I : DIPLOMATIE ECONOMIQUE ET
INVESTISSEMENT INTERNATIONAL
Section 1. DIPLOMATIE ECONOMIQUE
§1. Le nouveau contexte international : vers un
renforcement de la fonction économique de la diplomatie
L'élargissement et l'accélération de la
libéralisation des échanges constituent l'un des faits marquants
de la nouvelle économie internationale qui génère une
interdépendance de plus en plus dense entre les économies.
Il n'y a donc rien de surprenant à ce que
l'économie semble accaparer une part grandissante des relations
internationales et, par voie de conséquence, happer
inéluctablement la diplomatie à laquelle elle impose ses
préoccupations, ses échelles de valeur et ses ordres du jour.
Le nouveau contexte international se caractérise,
également, par l'internationalisation croissante des entreprises, le
renforcement du processus de mondialisation de la production et une utilisation
des nouvelles technologies d'information qui croit à une vitesse
dépassant toutes les prévisions.
Dans ce contexte la diplomatie est appelée à
ajuster ses fonctions économiques pour répondre aux nouveaux
besoins des opérateurs et assurer le renouveau de ses anciennes missions
relatives à la défense des intérêts nationaux.
La diplomatie économique n'est cependant pas née
d'hier. De tous temps la défense des négociants travaillant sur
des terres étrangères, le soutien de leurs entreprises et la
sécurité des routes qu'empruntaient les marchandises ont
compté dans la politique extérieure des Etats comme faisant
partie de leur mission fondamentale de protection de leurs nationaux et
d'organisation des relations avec les autorités
étrangères. Ce qui est nouveau est l'élargissement des
horizons avec l'irruption de nouveaux sujets qui ont entraîné la
diplomatie vers de nouvelles méthodes, de nouveaux agendas et de
nouveaux lieux. Cela conduit à soulever au passage un grand nombre de
questions qui ne sont pas secondaires sur les pouvoirs réels des Etats
face au fonctionnement autonome des marchés et sur l'efficacité
de leur activité diplomatique vis-à-vis d'entreprises qui se
développent dans un univers où les gouvernements ne font plus la
pluie et le beau temps.
A. Notion
La diplomatie, dans son sens large, concerne la mise en oeuvre
d'une politique extérieure par une autorité publique au moyen de
l'exploitation d'informations et de négociations appuyées par un
réseau de présences (ambassades et consuls) à
l'étranger. En général l'action diplomatique peut
s'étendre à toutes les relations inter étatiques autres
que la guerre. La diplomatie peut aussi se définir comme étant
une négociation aboutissant à des actes planifiant et
régulant les relations entre les États.
Elle est une science et pratique des relations politiques
entre les États, et particulièrement de la représentation
des intérêts d'un pays à l'étranger.
B. Contexte international et fonctions
économiques de la diplomatie
Le nouveau contexte international se caractérise par
plusieurs phénomènes économiques qui invitent à un
changement et une redéfinition des fonctions économiques de la
diplomatie.
Ainsi, les intérêts économiques
constituent de nos jours une variable qui pèse, de plus en plus, dans
les relations internationales. Certes, de tout temps, ces intérêts
ont compté mais leur poids a longtemps été secondaire
relativement aux affinités idéologiques qui ont
caractérisé les relations internationales de la période de
la guerre froide. En témoigne le fait que les questions
économiques sont traitées maintenant de manière autonome
et non pas en annexe ou en appui des questions de pure politique et l'on peut
confirmer, sans grand risque de se tromper, qu'il n'y a plus de diplomatie
sans économie.
Cette importance est le résultat d'un long processus de
libéralisation et de déréglementation des échanges
entre les nations qui a conduit à la globalisation et à la
mondialisation. Dans une large part, ce processus est le fruit des efforts et
de la persévérance de la diplomatie économique.
La libéralisation des échanges et des mouvements
de capitaux constitue, en effet, la tendance lourde de la politique
économique internationale. Elle s'est poursuivie sans relâche et
n'a cessé de progresser et de mobiliser une bonne partie des moyens de
la diplomatie économique.
Les déréglementations viennent appuyer la
libération des échanges et les renforcer. Il s'agit de donner
plus de liberté aux opérations économiques en les
affranchissant des entraves inutiles, en limitant les contraintes à ce
qui est strictement indispensable au bon fonctionnement des marchés ou
au respect de l'intérêt général. Cependant, en se
développant, la déréglementation réduit le champ
d'intervention de l'Etat dans les activités économiques et par
conséquent invite l'action diplomatique à investir d'autres
champs d'action.
L'une des caractéristiques du nouveau contexte
international qui invite à une révision des missions classiques
de la diplomatie économique est le développement
d'interdépendance entre les économies. Leur multiplication
est l'une des caractéristiques de cette fin de siècle. Leur
origine principale réside dans une croissance mondiale des
échanges de marchandises et de services ainsi que des investissements
extérieurs des entreprises et des flux financiers incomparablement plus
forte que celle de la production : soit trois supérieure pour les
échanges et cinq fois pour les investissements durant la période
1970-1990.
Ces opérations extérieures d'échanges et
d'investissements impliquent chaque jour des destinations et des origines
nouvelles et s'entremêlent, de plus en plus, avec les étapes des
processus de production rendant ainsi les économies de plus en plus
interdépendante.
Ainsi la santé économique des pays partenaires
se traduit en demande adressée au marché extérieure
d'où l'intérêt des diplomates pour les économies des
partenaires.
De ce fait, la diplomatie économique, de nos jours,
pénètre jusqu'au coeur des affaires économiques
intérieures relevant généralement du domaine des
souverainetés7(*).
Ainsi, budget, monnaie, fiscalité ne sont plus indifférents
à ce qui se passe dans la sphère extérieure.
L'abaissement des frontières et le moins
d'Etat, combinés à la mondialisation de l'économie
conduisent également à un changement des rapports des entreprise
à l'Etat et son prolongement à l'extérieur : les
services diplomatiques.
Ainsi les entreprises se réfèrent, de nos jours,
beaucoup plus à la concurrence et aux marchés qu'aux pays dont
elles sont issues. L'activité des entreprises repose maintenant sur des
contributions, des fournitures, des collaborations qui transcendent les
frontières. Ceci entraîne des conséquences
importantes pour la diplomatie économique, tant au niveau
opérationnel de l'appui aux entreprises qu'à celui globale des
politiques économiques extérieures.
Convient-il de rappeler, à cet égard, que l'une
des responsabilités les plus anciennes des diplomaties
économiques est de contribuer à la présence à
l'étranger des entreprises de leur pays ainsi que leurs produits le sont
encore plus, d'où la nécessité d'une redéfinition
de la fonction économique de la diplomatie économique.
La notion de patriotisme économique est là pour
le montrer.
En effet, le patriotisme économique désigne un
comportement spécifique du consommateur, des entreprises et des pouvoirs
publics consistant à favoriser le bien ou le service produit au sein de
leur nation ou de leur groupe de nations.
D'après Elie Cohen8(*), deux écoles historiques du patriotisme
économique sont en concurrence : la première fondée sur
la défense de l'attractivité du territoire
s'oppose à une seconde privilégiant la nationalité et
l'identité du capital.
a. De la défense de l'attractivité du
territoire
Dans cette première école, le patriotisme
économique se manifeste par un sentiment d'attachement à son pays
et à la défense de l'attractivité de son territoire par
le biais de services diplomatiques et para diplomatiques.
b. De la nationalité et de l'identité du
capital
A la deuxième école, le patriotisme
économique s'affiche en tenant compte de la nationalité et de
l'identité du capital, du produit ou encore du bien.
Par ailleurs, le patriotisme économique est une
démarche protectionniste visant à protéger certaines
industries au nom d'un supposé intérêt
général. Pour les tenants d'une politique de patriotisme
économique, il s'agit de promouvoir l'excellence du pays.
Il suppose donc que l'État soit en mesure d'identifier
les secteurs stratégiques, que la protection
qu'il prodigue alors ait des conséquences positives et que ces
dernières soient suffisamment bénéfiques pour compenser
les coûts en terme de subvention et d'investissement étrangers non
faits dans le pays.
Le patriotisme économique vise essentiellement à
la conservation des monopoles étatiques ou des entreprises
privées des nationaux. Avec le patriotisme économique, les
principes de la réciprocité des échanges et de la mise en
concurrence sont bafoués.
Le patriotisme économique désigne un
comportement des pouvoirs publics favorisant certains producteurs nationaux ou
certaines industries nationales. Le patriotisme de certains Etats
contrarie avec le succès du multilatéralisme et de la gouvernance
mondiale9(*).
C. Nouvelle dynamique des fonctions économiques
de la diplomatie
La croissance et le développement sont l'objectif
ultime de la diplomatie économique. C'est la recherche de tel
résultat qui caractérise ce genre de diplomatie et ce quels que
soient les moyens utilisés pour y parvenir. Il est certain qu'on ne peut
éliminer de cette réflexion, les stratégies diplomatiques
qui visent des finalités économiques pour en retirer des
résultats politiques.
Au surplus, la distinction entre objectifs politiques et
économiques est souvent loin d'être nettement tranchée. Si
l'action diplomatique est toujours porteuse d'un projet politique ultime,
celui-ci peut être précédé d'étapes
économiques désirables et viables qui sont de véritables
objectifs en elles-mêmes.
Ainsi la création de la Communauté
européenne fut une construction économique qui avait ses propres
mérites mais qui portait à très longue
échéance un dessein politique (la consolidation de la paix,
l'organisation de l'Europe) dont les formes et les modalités devaient
être progressivement façonnées par la maturation du projet
économique.
La recherche d'objectifs économiques par des moyens
diplomatiques, qu'ils s'appuient ou non sur des instruments économiques
pour y parvenir constitue la portée de base des actions de la diplomatie
économique. A cet effet, elle doit s'occuper des situations globales et
son principal objet et l'organisation d'une croissance
régulière.
En l'espace de quelques années, la diplomatie
économique est sortie des compétences purement commerciales de
son premier age pour être invitée, dans les années 20,
à s'occuper d'économie, puis pour s'intéresser activement
après 1945, d'abord en se limitant à ses aspects
extérieurs, puis en étant poussée à des incursions
de moins en moins exceptionnelles dans les affaires intérieures au nom
de ses responsabilités internationales. La prise en charge de ces
nouveaux domaines a été continue et irrésistible.
Ainsi, la diplomatie use de nos jours des outils et des armes
économiques d'une façon quasi quotidienne au point que l'on vient
à se demander si une diplomatie peut encore exister sans être
imprégnée d'économie.
Comme pour le passé, les diplomaties
s'intéressent à toutes les situations internationales qui peuvent
affecter les économies qu'elles représentent. Sur ce terrain, les
missions classiques de la diplomatie ont de leur pertinence.
La défense des intérêts économiques
du pays, l'établissement de relations avec l'extérieur, la
protection des entreprises, la promotion des échanges continue de
constituer les missions de base de la diplomatie d'une manière
générale et de la diplomatie économique en particulier.
Assurer le bon fonctionnement du marché mondial
constitue donc une première de nouveaux sujets de la diplomatie
économique. S'y trouvent naturellement toutes les négociations
sur la liberté des échanges : les étapes de
l'élimination des entraves à la libre circulations des biens,
service et capitaux franchies ces cinquante dernières années de
l'OCDE10(*) à l'
OMC11(*) en passant par
tous les huit cycles de négociation du GATT12(*)
1. Les Etats perdent une partie de leurs moyens d'action
traditionnels
a) le libre échange et les politiques de
dérégulation font perdre aux Etats une partie de leurs marges de
manoeuvre classiques.
- Les désarmements douanier et tarifaire leur
enlèvent le libre usage des droits de douane, des mesures
préférentielles et des dispositions non tarifaires.
- Les disciplines internationales en matière de respect
de la concurrence limitent le recours aux mesures de promotion des exportations
les plus offensives (en matière de financement, de subventions et
peut-être un jour de dévaluations compétitives et autres
manipulations monétaires).
- Les mécanismes de règlement
multilatéral des conflits (à l'Organisation Mondiale du Commerce)
interdisent les mesures de rétorsion unilatérales13(*).
b) Les vagues successives de libérations et de
déréglementations ont distendu les liens entre entreprises et
Etats.
Les entreprises vivent dans un univers mondial alors que les
Etats sont restés nationaux. Elles se réfèrent beaucoup
plus au marché ou à la concurrence qu'aux indications et
impulsions des Etats
- La nationalité d'une entreprise ou d'un produit est
une notion de moins en moins claire (donc la défense des
intérêts des nationaux est de plus en plus difficile à
identifier).
- Les déplacements de pouvoir et les réseaux
d'influence se mettent de plus en plus fréquemment en place par des
systèmes d'alliances entre entreprises sans que des marchandises ou des
fonds franchissement des frontières, ils échappent donc largement
à la visibilité des Etats.
- Même si l'on a beaucoup exagéré le
caractère a-national des entreprises mondialisées, leur
activité ne s'inscrit plus dans le cadre juridique et économique
d'un seul Etat ni, non plus, d'une seule diplomatie.
- il en est de même en matière monétaire
et financière. Les marchés sont communicants et donc mondiaux,
les flux transfrontières sont importants et instantanés, les
masses qu'ils déplacent sont sans commune mesure avec les
réserves des Etats, sur le marché des eurodevises14(*), une partie de la masse
monétaire d'un pays est émise en dehors de lui.
2. La diplomatie économique ne s'en trouve pas
amoindrie mais elle devient différente de ce qu'elle était dans
le passé
a) les Etats n'ont plus le monopole de l'autorité
internationale, c'est vrai, mais celle-ci n'a pas disparu, elle s'est seulement
déplacée et les centres de décision de la diplomatie
économique tendent à se transférer des Etats aux multiples
détenteurs de pouvoirs que sont devenues les organisations
internationales (FMI, OMC, etc...) et aux instances de concertation comme le
G715(*).
Dans le cas des pays de l'Union européenne :
Entr'eux, l'essentiel de leur diplomatie est tournée
vers la construction européenne (oeuvre autant interne qu'externe), se
traite dans les enceintes appropriées de l'Union plus que dans les
capitales, et met en jeu des contacts directs entre tous les services
gouvernementaux, bien au-delà de ceux dont le métier est la
diplomatie.
Vis-à-vis des pays qui ne font pas partie de l'Union,
une grande part du contenu de leur diplomatie économique (politique
commerciale, contrôle de la concurrence, politique des transports,
bientôt la politique monétaire) a été
transférée à l'Union.
b) Cependant, les Etats demeurent le lieu de la
légitimité du pouvoir. Ce sont eux qui négocient la
création et les compétences des autorités internationales,
qui concourent à l'élaboration de leurs politiques et qui
généralement sont chargés de les mettre en oeuvre. Ils
restent donc des acteurs essentiels de la diplomatie économique,
même s'ils n'en sont plus les seuls.
3. D'ailleurs, le caractère multipolaire de
l'économie contemporaine rend encore plus nécessaire que les
Etats se parlent, se concertent.
a) Autrefois existait un consensus sur un système
international et sur une puissance régulatrice (rôle assumé
en fait par l'économie dominante).
- Consensus en matière monétaire sur le
rôle international de l'or ou de certaines monnaies (£ puis $), puis
à Bretton Woods sur les parités fixes et le lien entre le $ et
l'or.
- Rôle essentiel (et accepté par tous) de la
Grande Bretagne puis des Etats-Unis dans ces configurations.
Le flottement des devises ayant plongé le monde dans un
non-système monétaire international et l'émergence de
nouvelles puissances (le yen, le mark, bientôt l'euro...) ayant rendu
périmée cette configuration qui avait fait régner l'ordre
pendant des années, il faut gérer cette nouvelle
multipolarité en négociant de fortes coopérations
internationales.
b) L'intensité des échanges a changé la
donne : du début à la fin du XXe siècle, le cercle des
pays participant à l'échange mondial s'est agrandi et l'objet de
ces échanges s'est diversifié : ce n'est plus seulement le flux
des marchandises mais aussi celui des services, des biens
immatériels16(*) et
aussi des investissements. Cette intensité est devenue telle que ce
foisonnement d'échanges devient un élément essentiel des
économies et que, par conséquent, il faut bien s'entendre sur
leurs modalités de fonctionnement.
c) Plus les Etats abaissent leurs barrières aux
frontières et démantèlent les réglementations qui
cloisonnaient leurs économies au profit d'un marché mondial et
globalisé, plus ils doivent, au plan international, inventer de nouveaux
instruments de régulation pour en assurer la fluidité, la
loyauté et la transparence. Faute d'un tel cadre ce serait une anarchie
où tous les coups seraient permis et il n'y aurait plus de
marché.
Pour toutes ces raisons, l'économie occupe (et
occupera) de plus en plus de place dans les activités diplomatiques, ce
qui conduit à en infléchir le cours. D'ailleurs la diplomatie
économique a fait la démonstration de son importance puisqu'une
grande part de notre vie quotidienne est modelée par le cadre qu'elle a
mis en place, de l'importation des produits étrangers à la valeur
de la monnaie en passant par les normes et les règles de concurrence.
4. Sous l'influence de l'économie, de nouvelles formes
de diplomatie apparaissent et s'ajoutent aux anciennes qu'elles
transforment.
a) Comme par le passé, l'intérêt
économique des entreprises continue à faire l'objet
d'interventions et de pressions diplomatiques :
- Soit pour l'ouverture de débouchés (on n'aura
jamais fini de faire la chasse aux entraves aux échanges et d'assurer la
liberté d'accès aux marchés).
- Soit en vertu d'une stratégie nationale d'exportation
et d'investissement (parfois explicite17(*) comme dans le cas des Etats-Unis et de la France,
implicite18(*) ailleurs
mais aucun pays ne s'en désintéresse). Toutefois si l'objectif
est permanent, les méthodes ont évolué (moins de
protection et de subventions, moindre recours aux prérogatives des
autorités publiques, plus d'action sur le marché et avec ses
moyens propres)
Tous les chefs d'Etat et de gouvernement (et pas seulement
Sarkozy, Hu Jin Tao, Clinton et Cameron) adorent se faire accompagner par des
chefs d'entreprise, intervenir en faveur de contrats et présider
à leurs signatures. On peut cependant s'interroger sur
l'efficacité de telles interventions pour infléchir le cours
normal des affaires. Elles ne sont opérantes qu'à la marge mais
ne peuvent transformer une mauvaise offre en succès commercial.
b) Ce qui est nouveau, c'est la mue de la diplomatie
lorsqu'elle devient économique.
- L'économie internationale est devenue en soi un objet
de diplomatie, ce n'est plus l'accessoire de la diplomatie politique.
- Elle a progressivement imposé à cette
dernière bon nombre de ses centres de gravité (le FMI, l'OMC, le
club de Paris, l'OCDE, et naturellement les institutions de l'Union
européenne). Elle a structuré une bonne partie des relations
internationales (autour du G7 et des sommets de nature économique).
- Le multilatéralisme, devenu le cadre habituel des
relations internationales s'épanouit particulièrement dans la
sphère économique. Il engendre des méthodes diplomatiques
nouvelles fortement influencées par la place des procédures, la
dynamique des organisations et des réunions, le comptage des votes et le
recul de la confidentialité.
- Les activités diplomatiques en se diversifiant
s'étendent au-delà du cercle des diplomates professionnels et des
Ministères des Affaires Etrangères. Tous les ministres et
beaucoup de fonctionnaires de tous horizons y participent. C'est normal puisque
l'international pénètre de plus en plus tous les aspects de la
vie quotidienne, y compris celle des administrations.
Au fil de l'histoire, les peuples et les Etats ont
confronté leurs intérêts politiques et économiques.
Véritable gestionnaire des relations entre nations parce qu'elle est
chargée de les négocier, la diplomatie a déployé
ses efforts pour façonner un monde fait d'équilibres successifs
plus ou moins assurés. De nos jours, il lui revient de faire face
à la globalisation de l'économie mondiale. C'est pourquoi la
diplomatie économique prend une telle importance. Dans un contexte
où la distinction classique entre le politique et l'économique,
entre l'intérieur et l'extérieur, n'ont plus grand sens elle ne
peut plus être seulement l'expression d'une politique
étrangère. Elle imprègne profondément les
économies nationales et concerne chacun de ses acteurs, chacun de nous.
L'Union européenne fournit l'exemple le plus abouti de cette
transformation et dans ce cas, d'ailleurs, on ne sait plus très bien si
l'on se trouve face à de la diplomatie économique ou à une
gestion conjointe d'affaires intérieures.
Mais ce changement de perspective ne doit pas conduire
à ce que l'économique occulte le politique. L'Europe s'est
construite selon une méthode qui mettait en première ligne des
démarches pratiques de nature économique mais c'est pour faire
aboutir un ambitieux projet politique. Il n'y a plus guère de diplomatie
qui ne soit, de près ou de loin, économique mais les
finalités ultimes sont toujours politiques.
Section 2 : INVESTISSEMENT INTERNATIONAL
§1. Le contexte économique et financier de
l'investissement international
La persistance d'énormes inégalités de
chances du développement des êtres humains à travers le
monde en dépit des avancées des sciences et des progrès
techniques, la diversité des peuples de différents coins du monde
ainsi que l'interdépendance des économies constituent la
motivation majeure de l'expansion des investissements internationaux.
A. Les acteurs
Trois principaux acteurs interviennent pour la
réalisation de l'investissement international. Nous citons : les
investisseurs, les financiers et les Etats.
1. Les investisseurs
Ils sont les concepteurs du projet d'investissement. Il peut
s'agir selon le cas : des entreprises industrielles, agricoles ou
commerciales ; des entrepreneurs individuels ou encore des
multinationales.
2. Les financiers
Ces acteurs sont les pourvoyeurs ou les intermédiaires
des capitaux. Il y a deux catégories des financiers : certains sont
du secteur privé (Banques, fonds de pension, fonds spéculatifs)
et d'autres du secteur public (les organismes publics de droit interne, les
organismes internationales).
3. Les Etats
L'Etat intervient essentiellement dans les
législations. A part l'Etat certains opérateurs interviennent
aussi (par exemple : L'ANAPI en RD Congo).
En outre les acteurs, l'on tient aussi compte du milieu
économique de réalisation de l'investissement. L'importance du
niveau de développement et sécurité du pays où l'on
désire investir est l'un des critères déterminants dans le
choix de l'investisseur. La prise en compte de l'organisation de
l'économie en est également un.
B. L'encadrement juridique national de l'investissement
étranger
L'importance du droit national des affaires est sans pareil
d'autant plus qu'il constitue la source d'information la plus importante pour
le nouvel investisseur désireux d'investir dans un Etat.
Les politiques juridiques des Etats à l'égard
des investissements étrangers doivent être clairement
définies et exempter de toutes ambiguïtés.
Il en de même des objectifs généraux des
codes et lois nationaux sur l'investissement étranger. Notons que ces
politiques juridiques et objectifs généraux sont en principe
définis dans des outils des politiques nationales d'investissement. Ces
derniers englobent : les sources spécifiques du droit de
l'investissement étranger (lois et codes d'investissement) et les
techniques employés (agrément, autorisations, traitements
dérogatoires, privilèges).
C. L'encadrement juridique international de l'investissement
étranger
L'absence d'unité du droit international des
investissements constitue un problème majeur pour appréhender
l'encadrement de l'investissement international au niveau du droit
international.
Le droit international des investissements est
caractérisé par un éparpillement des sources : droit
national, traités bilatéraux, résolutions d'organisations
internationales, jurisprudence.
La jurisprudence constitue une source non négligeable.
La convention de Washington du 25 mars 1965 créant le CIRDI19(*) et les autres
règlements d'arbitrage notamment les CCI20(*).
L'arbitrage tient compte de plusieurs
éléments : clauses des contrats, dispositions de la
législation nationales (codes d'investissement, traités
multilatéraux...)
§2. Notion d'investissement international
A. Eléments de définition de l'investissement
international
Pour définir un investissement international l'on
tient compte avant tout du caractère d'extranéité de
l'investissement. En outre l'on procède à une approche
économique et une approche juridique de l'investissement.
1. Approche économique
Deux variables permettent de définir l'investissement
international :
a. Les éléments essentiels de l'opération
d'investissement : opération à but lucratif,
opération à terme différé, l'existence d'un apport
et la prise de risque de l'investisseur.
b. Les différentes fonctions de
l'investissement international: d'un point de vue micro-économique
et d'un point de vue macro-économique.
2. Approche juridique conceptuelle : multiplicité
et relativité.
Il n'existe pas d'approche juridique classique du fait de
l'absence de définition juridique généralement
acceptée en raison de la différence d'optique des sources.
En outre la tache se complique d'avantage du fait de
l'ambivalence de la notion. L'investissement international est cumulativement
une opération d'investir (ici l'on tien compte du
résultat de l'opération c.à.d. de son déroulement
et de son évolution en se référant surtout aux
bénéfices procurés ou aux pertes subis) et une
opération économique (ici l'on tient compte de l'importance
du volume du capital investi et de son impact surtout positif dans l'espace
où il s'effectue).
Nous osons proposer la définition
suivante : ``l'investissement international est
une opération à but lucratif et à terme
différé caractérisé par l'existence d'un apport et
une prise de risque par l'investisseur ; et effectué en dehors de
l'Etat de la nationalité de l'investisseur21(*)''
B. Principales formes d'investissement international
1. En tenant compte du caractère économique des
investissements, l'on a : les investissements directs; et les
investissements industriels et investissements commerciaux.
2. Du point de vue des formes juridiques couramment
utilisées ; nous avons :
a. Les formes classiques de
création d'activités nouvelles :
- Création d'un
établissement local : succursale22(*), filiale23(*) ;
- Concessions24(*), contrats de BOT25(*) (Build Operate Transfer).
b. La reprise d'activités
existantes:
- Prises de participation26(*) ;
- Fusions27(*) ou acquisitions.
c. Les formes évolutives correspondant
aux besoins de la
coopération industrielle et commerciale entre partenaires
privés :
- L'entreprise conjointe ;
- Les accords de licence28(*) ;
- La franchise29(*) ;
- Les contrats de gestion.
d. Les formes spécifiques
d'investissement dans le secteur minier et pétrolier
Sa spécificité
réside au régime du sous-sol et des permis
d'exploration et d'exploitation ; à l'importance de la phase de
recherche et d'exploration; à la durée de l'investissement
(plusieurs dizaines d'années) et le role symbolique des matières
premières. En outre ce sont des contrats de service à risque et
des contrats de partage de production.
§3. Le droit des investissements étrangers
A. Genèse du droit des investissements
étrangers
Plusieurs circonstances ont influencé l'érection
du droit des investissements. Les plus importants sont :
- L'augmentation du nombre des contrats de recherche et
d'exploitation minières et pétroliers (concessions) conclus entre
des Etats et grandes entreprises avant 1950.
- L'apparition avec les notions de croissance et de
développement : l'idée que les investissements directs
étrangers étaient un passage obligé pour le
développement.
B. Sources du droit des investissements
étrangers
- Les traités bilatéraux d'investissement. 300
Au début des années 90. Aujourd'hui, 2500.
- Les traités multilatéraux.
- Les principes directeurs de la Banque Mondiale.
- La jurisprudence arbitrale.
L'accès libéral à l'arbitrage a toujours
été une revendication constante des investisseurs.
C. Contentieux de l'investissement
Ici il faut distinguer selon qu'il s'agit du contentieux de
l'investissement30(*) et
du contentieux de l'OMC31(*).
En ce qui concerne le contentieux d'investissement :
- Il est essentiellement décentralisé :
arbitral ou bilatéral.
- Il porte sur l'indemnisation : contentieux des
intérêts.
- Il reconnait la légitimation directe de la partie
privée, l'investisseur.
Pour ce qui est du contentieux de l`OMC :
- Il est centralisé et très souvent
multilatéral.
- Il est un contentieux de légitimité :
l'objet de l'action est le retrait d'une mesure nationale d'un Etat non
conforme aux engagements pris par cet Etat.
- Il est géré par l'organe de règlement
des différends : l'Organe de Règlement des
Différends(ORD) est chargé de mettre en oeuvre la
procédure des différends de l'OMC.
D. Différends modes de règlement des litiges
relatifs aux investissements internationaux
L'investissement présente la caractéristique
d'être essentiellement réglé par l'arbitrage.
Par ailleurs plusieurs modes de règlement existent, en
occurrence :
- Les procédures judiciaires internes à l'Etat
d'accueil.
Depuis les années 90, les Etats renoncent à ce
mode de règlement pour attirer les investisseurs.
- La médiation : elle est une technique par
laquelle une tierce personne, le médiateur, va permettre aux parties en
conflit de trouver une solution.
Le médiateur n'intervient pour donner une solution,
mais plutôt pour permettre aux parties d'en trouver une. La
médiation s'attache surtout aux moyens pour parvenir aux
résultats.
- L'arbitrage : il peut être institutionnel ou ad
hoc.
· L'arbitrage institutionnel
L'arbitrage institutionnel implique le recours à une
institution d'arbitrage.
Les institutions arbitrales générales
sont : le Cour Permanente de la Haye, Cours d'arbitrage à Londres,
Paris, Stockholm.
A coté des institutions arbitrales
générales il y a une institution spécialisée en
matière d'investissement, le CIRDI.
· L'arbitrage ad hoc
Il est fait par une commission mise en place pour ce besoin
sur base d'un recours subsidiaire au règlement d'arbitrage.
CHAPITRE II : POLITIQUE CONGOLAISE DES
INVESTISSEMENTS ETRANGERS
Section 1. Présentation de la République
Démocratique du Congo
§1. Cadre géographique
La République Démocratique du Congo est
situé au coeur de l'Afrique où elle s'impose avec une superficie
de 2.345.000 km2 qui lui confère pratiquement la taille d'un
continent. L'un des géants du continent, elle partage 9.165km de
frontière avec neuf pays voisins, à savoir :
· A l'Ouest : l'enclave de Cabinda (770
km2) et la République du Congo (342.000 km 2),
· A l'Est : Ouganda (241.040 km2), le
Burundi (27.834 km2), le Rwanda (26.340 km2), et la
Tanzanie (942.799 km2) ;
· Au Nord : la République centrafricaine
(622.890 km2) ;
· Au Sud : la Zambie (752.614 km2) et
l'Angola (1.246.700l km2).
La République Démocratique du Congo occupe ainsi
une position stratégique qui fait d'elle, avec ses 60 millions
d'habitants (et donc de consommateurs) ; le plus grand marché en
Afrique Centrale, où peuvent se déployer à grande
échelle les activités de production des biens et services, qui
n'auront aucune difficulté à être écoulés
localement ou distribués, pour le surplus, dans les contrées
voisines. Bien plus, la RDC fait partie de plusieurs zones économiques
sous-régionales, telles que la SADC32(*), la COMESA33(*) et la CEAC34(*), ce qui lui confère le rôle de plaque
tournante dans la circulation des biens produits dans ces pays. Elle se
retrouve parmi les pays membres du NEPAD35(*).
1.1 Relief et végétation.
La République Démocratique du Congo comporte
quatre régions économiques :
Une plaine côtière à l'Ouest,
Une cuvette centrale faite de plaines et de plateaux
étagés. Sa végétation est
caractérisée par une forêt dense (foret
équatoriale) ;
Les plateaux au Nord, au Nord-est et au Sud, où la
végétation est constituée des savanes arborées et
entrecoupées de galeries forestières (la végétation
y est essentiellement tropicale) ;
Les massifs montagneux à l'Est, au Sud-est et à
l'Ouest.
1.2 Climat.
La République Démocratique du Congo est à
cheval sur l'équateur. Aussi se caractérise-t-elle par une
diversité climatique particulière, doublée d'un
réseau hydrographique très dense et d'une pluviométrie
à 100 mm/an. Le pays connaît en effet quatre types de climats
globalement répartis comme suit :
Le climat équatorial (Province Orientale, Equateur et les parties
Nord du Maniema, du Bandundu et les deux Kasaï,
Le climat tropical humide (dans les parties Nord de la Province
orientale, de l'Equateur, du Bas-Congo et les parties centrales du Bandundu,
les deux Kasaï et du Nord Katanga) ;
Le climat tropical, à savoir sèche prolongée (dans
les parties Sud du Bandundu, des deux Kasaï et du Katanga) ;
Le climat littoral (à l'Ouest du Bas-Congo).
Section 2. Aperçu général sur les
investissements
Ces généralités porteront sur le
concept investissement vu dans son sens
général, ses formes, son rôle et les conditions de
réalisation.
§1.Aspect théorique des investissements
A. Les définitions
1. La définition selon la doctrine
Le terme investissement vient du verbe
investir qui signifie encercler, entourer.
Selon le dictionnaire Hachette : Investir c'est
acquérir des moyens de production, placer des capitaux pour en tirer des
profits.
Le Professeur KUMBU-KI-NGIMBI définit l'investissement
comme étant le coût encouru, la consommation
différée en faveur du développement. Il comprend pour cela
l'ensemble des dépenses sur les biens surtout la santé de la
population. Tous les éléments sont susceptibles d'exercer une
influence globale certaine sur le développement d'un pays36(*)
2. La définition légale
La législation congolaise établit une
distinction entre les investissements directs et les investissements
étrangers directs.
Selon l'article 2 du code, les investissements directs sont
définis comme ceux relevant du champ d'application de la loi sus
mentionnée, effectuée par une entreprise nouvelle ou existante,
visant la mise en place des capacités nouvelles pour accroître la
qualité et la capacité de production des biens ou de prestation
des services ainsi que la productivité de l'entreprise ou des services
rendus ; tandis que les investissements étrangers directs sont tous
ceux dont la participation directe dans le capital social d'une entreprise est
au moins égale à 50.
B. Classifications des investissements
1. Classification selon la forme
Le code congolais des investissements prévoit cinq
formes des investissements :
- Les investissements de création ;
- Les investissements des entreprises déjà
existantes ;
- Les investissements des petites et moyennes entreprises
(PME) et des petites et moyennes industries (PMI) ;
- Les investissements pour des installations reconnues
d'utilité publique ;
- Les investissements dans le secteur minier.
a. Les investissements de création
Il s'agit des investissements de nouveaux projets
représentés par de nouvelles entreprises dans un domaine
économique quelconque.
b. Les investissements des entreprises déjà
existantes
Ce sont des projets dans des entreprises qui existent
déjà.
c. Les investissements des petites et moyennes entreprises
(PME) et des petites et moyennes industries (PMI)
Il s'agit des investissements de création des
entreprises dans le cadre des PME, des entités économiques
constituées sous forme d'entreprise industrielle, commerciale, agricole,
artisanale et immobilière dont la propriété revient aux
personnes morales ou physiques, ces entités sont classifiées en
matière fiscale par le nombre du personnel et leur chiffre
d'affaires.
d. Les investissements pour des installations reconnues
d'utilité publique
Ces investissements concernent les équipements et
matériels pour la construction des installations d'utilité
publique telles que les infrastructures de voie de communication,
infrastructure de télécommunication.
e. Les investissements dans le secteur minier
2. Classification selon l'origine des capitaux
Nous avons trois types :
- Investissements nationaux ;
- Investissements étrangers ; et
- Investissements mixtes.
a. Les investissements nationaux
Ils sont issus des capitaux provenant de l'intérieur du
pays. On distingue :
- les investissements publics : sont ceux qui ont la
promotion de l'Etat et qui sont générés par les
entreprises publiques ou par les entités
décentralisées ;
- les investissements privés : sont le
résultat des agents économiques nationaux agissant à titre
individuel.
b. Les investissements étrangers
Sont ceux réalisés par des capitaux venant de
l'étranger par toute personne physique n'ayant pas la nationalité
congolaise ou ayant la nationalité mais résidant à
l'étranger ; ou par toute personne morale publique ou privée
ayant siège à l'étranger et effectuant un investissement
direct en République Démocratique du Congo.
c. Les investissements mixtes
Ce sont des investissements réalisés par un ou
plusieurs investisseurs avec le gouvernement local.
§2. Importance des investissements
La quasi majorité des pays du globe a ouvert son
économie vers l'extérieur, il en résulte que ces
économies ne sont plus purement nationales.
Les investissements constituent un élément
important dans le processus de développement d'un pays et jouent un
rôle fondamental dans toute la politique de relance économique et
du développement des Etats.
Les Etats-Unis et la Chine ont atteint un degré
considérable de développement, grâce à une
croissance économique, qui est même tributaire du degré des
investissements atteints.
Il est évident que la promotion des investissements
contribue à l'assainissement du climat des affaires, permettant un
épanouissement du cadre macroéconomique37(*).
Donc, les investissements favorisent la croissance
économique qui est l'augmentation considérable de la production
nationale des biens et services, productions des matières
premières, de denrées agricoles et des produits
manufacturés, multiplication des moyens de transport, du nombre des
services décentralisés, voilà ce qui a poussé le
Professeur KABATU SUILA à
écrire : « ce que l'analyse relève
à propos de l'investissement est capital en ce sens que dans un
processus de développement ou de croissance économique,
l'investissement constitue une priorité spécifique qu'il est
appelé à jouer auprès de toute autre condition du
développement pour l'augmentation soit du volume soit de la
qualité c'est-à-dire l'amélioration des capacités
ou des performances économiques ».
Section 3. Encadrement des investissements en RDC
Par encadrement des investissements en RDC, nous entendons
l'étude de l'évolution des cadres juridiques des investissements
dans notre pays.
Les problèmes d'encadrement des investissements se
posent avec beaucoup d'acuité. On note plusieurs tentatives après
l'accession de notre pays à l'indépendance, cependant depuis
1965, les codes se sont succédés et nous avons donc
préféré subdiviser cette étude en deux parties, la
première sera réservée à la période avant
2002 et la seconde à la période allant de 2002, année de
la promulgation de la loi en vigueur, et nous allons en ressortir les grandes
lignes en rapport avec le travail que nous voulons réaliser.
§1. Période allant de 1965 à 2002
Le présent paragraphe va ainsi faire la lecture de
différents codes en cherchant les motivations et les principes
posés par ces derniers.
A. Le code des investissements de 1965
(Décret-loi du 31 août 1965)
1. Aspect théorique des
investissements
a. Objectifs
Vu, la situation économique des années 1960,
diverses pressions tenant compte des exigences politiques et économiques
aboutirent à la mise en place d'un document de base
intitulé : « Avant projet des
investissements ». Modifié deux ans plus tard, ce document
devint par voie de décret-loi, le premier code congolais des
investissements privés tant nationaux qu'étrangers.
b. Principes
Ce code institué deux régimes distincts, un
régime général de droit commun et des régimes
préférentiels.
1. Le régime de droit commun
Ce régime avait un caractère unilatéral
en ce sens que l'Etat attribué des garanties et des avantages aux
entreprises sans que ces derniers n'aient exprimé le désir et
sans les contraindre à des obligations en retour de ces avantages.
2. Les régimes préférentiels ou
particuliers
On y retrouve deux types :
Le régime prioritaire
Ce régime n'admet que les entreprises qui
présentent un programme d'investissement et de création d'emplois
constituant une contribution au développement du pays.
L'entreprise admise restait sous le respect de certaines
obligations au risque de perdre ses avantages et de courir les sanctions
prévues par le code.
Le régime conventionnel
A la différence du régime prioritaire, pour
être admis ce régime il fallait apporter une contribution
fondamentale décisive à l'économie nationale.
Les dispositions du code étaient conçues sans un
climat de strict contrôle, le code de 1965 était fort
généreux.
2. Le code des investissements de 1969
(Ordonnance-loi n°69-032 de juin 1969)
a. Objectifs
Les difficultés qu'a connues notre pays après
l'indépendance ont eu une grande récupération sur
l'économie du pays, signalons aussi à l'avènement du
colonel MOBUTU, la philosophie de développement avec les seuls congolais
et aussi le réforme monétaire de 1967 ceci ayant des
répercussions sur l'économie nationale.
Ce code s'était sur un double objectif :
- Stimuler la mobilisation des ressources financières
nationales et les orienter vers les investissements ;
- Favoriser les investissements des capitaux étrangers
en leur accordant des garanties des transferts.
b. Principes
Il prévoit également deux régimes. A
savoir :
Le régime général
Contrairement au régime général ancien
qui était conféré d'office, ce régime
conférait par voie d'agrément aux entreprises dont la
création, l'extension ou la modernisation est de nature à exercer
une impulsion sur l'économie nationale.
Le régime conventionnel
Ce régime était réservé aux
entreprises dont les projets d'investissements satisfaisaient aux
critères d'investissement et présentent en outre une dimension
exceptionnelle ou une rentabilité lointaine tout en étant de
nature à exercer une impulsion décisive sur le
développement du pays.
A coté de ces deux régimes, une troisième
catégorie de régime était celle qui été
ajouté à la suite d'une modification intervenue par la loi du 2
janvier 1974, dans le souci de protéger les investisseurs nationaux.
3. Le code des investissements de 1979
(Ordonnance-loi n°027 du 28 Septembre 1979)
a. Objectifs
Dans la foulée de mesures draconiennes de
zaïrianisation, ajouter à cela certains
événements la guerre au KATANGA, l'effondrement du cours du
cuivre sur le marché international, l'objet demeure ainsi la protection
des investissements en assurant la sécurité des personnes et de
leurs biens, dans l'intention d'attirer vers le pays plus des capitaux
étrangers.
b. Principes
Ce code s'inscrit dans la ligne du précédent
code en conservant les avantages fiscaux accordés par le code
de 1969 ;
A la différence de celui de 1969, ce code
prévoyait directement les trois régimes, alors que celui de 1969
en avait prévu au départ deux, pour y ajouter ensuite un
troisième.
4. Le code des investissements de 1986
(Ordonnance-loi n°86-028 du 5 avril 1986)
a. Objectifs
Le besoin d'adaptation du code de 1979 à
l'évolution de la situation économique aboutit à ce code
faisant partie d'une série de réformes institutionnelles
destinées à contenir l'investissement prévu dans le
secteur prioritaire des infrastructures de réaménagement des
tarifs de droit de taxes à l'importation.
b. Principes
Ce code incitatif institue trois régimes :
Le régime général
L'accès étant soumis à quatre
conditions :
. La part des emprunts de financement est limitée
à 70% ou plus dans le coût total.
. Pour les PME et PMI seul le montant maximum est de
22.000$ U.S
Pour les étrangers certaines exonérations
fiscales étaient accordées aux investisseurs de 1 à 5 ans
comme sur les droits proportionnels des S.A.R.L,
. Si les investisseurs sont tous étrangers, 80%
du financement doit être en apport extérieur.
. Le montant minimum de l'investissement est de 10
millions de Zaïre, le montant peut toujours être revu par
l'ordonnance du Président de la République sur propositions du
commissaire d'état au plan et aux finances.
Le régime conventionnel
Le régime conventionnel par définition, ne peut
être décrit à l'avance parce qu'il relève du domaine
des négociations. Ce régime était soumis à deux
conditions dont l'un est de présenter un intérêt majeur
pour le bien de la population, et l'autre d'avoir une importance exceptionnelle
et par une rentabilité lointaine.
Les bénéfices à ce niveau sont les
avantages ayant pour objet la réduction du coût d'implantation et
d'exploitation.
Le régime de zone franche à vocation
industrielle
Ce régime remplace celui d'exonération partielle
prévu par le précédent code.
Ce nouveau concept prévu par le législateur
avait pour but d'éliminer certains obstacles d'ordre fiscal dans le but
de faciliter les transactions des marchandises.
Ce code est resté d'application depuis deux
décennies, il est apparu cependant dépassé dans ses
conceptions et sa philosophie qu'il a fallu adopter un nouveau code qui
s'accordait avec le contexte conjoncturel.
§2. Période à partir de 2002
A. La loi n°004-2002 du 21 février
2002 portant Code des investissements
A partir de 2001, l'Etat congolais dans le souci
d'améliorer le climat d'investissement s'est d'abord efforcé de
mettre fin aux politiques sanctionnées par l'accord global et inclusif
s'est doté d'une institution de transition.
Dans cette même perspective, le gouvernement a
adopté un libéralisme économique du
type économie sociale du marché comme
politique.
L'art 1 de cette loi adopté par l'Assemblée
Constituante et Législative Parlement de Transition indique la
présente loi institue un régime unique, cette nouvelle
législation contient des avancées significatives sur plusieurs
points essentiels.
a. Objectifs
Ce code a quatre objectifs qui sont :
- favoriser les investissements qui développent
l'agriculture et l'agro-industrie par la mécanisation en vue d'assurer
l'autosuffisance alimentaire, afin de réduire les importations des
produits de base et permettre à la fois l'accroissement des revenus dans
les communes rurales, l'amélioration de l'approvisionnement des
industries agro-alimentaire en matières premières ;
- favoriser l'implantation des entreprises de génie
civile chargées de construction et entretien des routes et autoroutes
ainsi que celles de transport en commun des personnes et des marchandises,
qu'il s'agisse de transport terrestre, fluvial ou aérien ;
- favoriser les investissements lourds pour asseoir une base
industrielle solide laquelle reposera une croissance économique
durable;
- favoriser les investissements de valorisation des ressources
naturelles nationales sur place enfin d'accroître la valeur
ajoutée et le régime exportable.
b. Principes
Contrairement aux précédents codes, l'actuel
instaure un régime unique, le régime
général, pour tous les investissements agréés
sans discrimination.
Le code prévoit trois régions économiques
classées en fonction de leurs degrés de développement.
A cet effet, nous avons :
- la région économique A :
Kinshasa ;
- la région économique B : Bas-Congo,
Lubumbashi, Likasi et Kolwezi ;
- la région économique C : Bandundu,
Kasaï Oriental, Kasaï Occidental, Maniema, Nord Kivu, Sud Kivu,
Province Oriental et Katanga.
Les avantages fiscaux sont octroyés en fonction de
cette répartition, tout en suivant la procédure d'administration
décrite par les articles 5, 10 et 18.
Il est également prévu la sécurité
de l'investissement ainsi que les garanties entre autres :
- L'exclusion de la possibilité de nationalisation des
investissements réalisés sauf pour le motif d'utilité
publique dans quel cas il faudrait un paiement effectif d'une indemnité
compensatoire ;
- La liberté de transfert à l'étranger
des dividendes et revenues générés et des
royalties ;
- L'exclusion de la possibilité de retirer par une
disparition postérieure des garanties et avantages accordés.
En dehors du régime général, le code
prévoit également des dispositions particulières
applicables aux PME et PMI aux articles 19 et 22 en raison de leur importance
non négligeable dans la croissance économique.
Dans cette optique, le secteur privé s'occupe de la
production des biens et services. L'Etat doit, à cet effet, encourager
l'initiative privée en orientant ces investissements dans l'esprit du
code.
Section 4. Mécanismes prévus pour la
promotion des investissements
§1. L'Agence Nationale pour la Promotion des
Investissements (ANAPI)
A. Présentation de l'ANAPI
L'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements,
ANAPI en sigle, est une institution publique instituée par la loi
n° 004-2002 du 21 février 2002 portant code des investissements.
En effet, elle a été créée par le
décret présidentiel n° 065-2002 du 5 juin 2002 portant
statuts, organisation et fonctionnement de la dite agence.
La nomination des mandataires de cette dernière n'est
cependant intervenue qu'en décembre 2002 pour ainsi dire que l'ANAPI n'a
débuté ses activités qu'en 2003 ; quelques mois
après sa création.
Quant à sa nature juridique, retenons que l'ANAPI est
un établissement public à caractère technique doté
de la personnalité juridique.
L e législateur a voulu ainsi doter l'ANAPI d'un statut
spécial pour accomplir ses missions. Elle est en outre placée
sous tutelle des Ministères du Plan et du Portefeuille.
Le siège social de l'ANAPI se trouve établi
à Kinshasa et il existe des bureaux de représentation dans les
provinces communément appelées antennes provinciales
qui ne se limitent qu'à deux pour le moment.
La possibilité d'implanter une antenne à
l'étranger reste envisageable mais sous autorisation préalable du
Ministère du Plan.
Le champ d'action de l'ANAPI ne se limite pas au seul
territoire national, il va le cas échéant à
l'étranger aussi.
B. Missions de l'ANAPI
Conformément aux textes qui la régissent,
à savoir la Loi n° 004/ 2002 du 21 février 2002 portant Code
des Investissements, et le Décret du Premier Ministre n° 09/33 du
08 août 2009 portant statuts, organisation et fonctionnement de l'ANAPI,
celle-ci a pour missions essentielles de :
1. OEuvrer pour l'amélioration du climat des affaires,
notamment en faisant un plaidoyer permanent en vue de l'amélioration du
climat des investissements et en jouant ainsi, en cette matière, le
rôle de Conseiller du Gouvernement central et des Gouvernements
provinciaux.
2. Travailler pour la promotion d'une image positive
de la République Démocratique du Congo, comme pays idéal
de destination des investissements en Afrique.
3. Mettre en exergue et communiquer auprès des
investisseurs internationaux et nationaux les atouts et les
opportunités d'investissements en République
Démocratique du Congo dans le dessein de les attirer et ou de susciter
en eux le désir d'y investir.
4. Assurer aux investisseurs divers services
destinés à faciliter leur installation au pays et
à leur procurer la compétitivité.
5. Octroyer des incitations douanières et fiscales
aux investisseurs qui présentent les
projets d'investissements éligibles au régime du Code des
Investissements.
C. Restrictions au champ d'application du code des
investissements
L'ANAPI a pour mission de promouvoir globalement des
investissements.
Toutefois, il y a certains secteurs qui font l'objet
d'une restriction au champ d'application du code des investissements tels que
prévus en son article 3 :
- Mines et Hydrocarbures ;
- Banques ;
- Assurances et Réassurances ;
- Production d'armement et des activités connexes
militaires ;
- Production d'explosifs ;
- Assemblage des équipements et des matériels
militaires et para militaires des services de sécurité etc.
Nonobstant les dispositions particulières qui
régissent chacun de ces secteurs, tout investisseur est tenu de
déposer un exemplaire de son dossier d'investissement à
l'ANAPI.
D. Procédure d'agrément en RDC
L'article 4 du code des investissements
stipule qu' : «Il est institué une Agence
nationale pour la promotion des investissements, ANAPI en sigle, placée
sous l'autorité des ministres ayant le plan et le portefeuille dans
leurs attributions. L'ANAPI est un organisme d'accueil unique chargé
d'une part, de recevoir les projets à agréer, de les instruire et
de décider de l'agrément, et d'autre part, d'assurer la promotion
des investissements tant à l'intérieur du pays qu'à
l'étranger ». Ceci revêt un intérêt
particulier pour la procédure.
Les articles 5et 6 décrivent à cet effet la
procédure d'agrément des projets d'investissement, mais, il est
préférable de prendre la procédure telle que
décrite par le guide pratique d'investissement en RDC.
Cette préférence s'explique par les
caractères simplistes et explicites donnés pour la description de
cette procédure, qui se fait de la manière suivante :
- Dépôt d'un dossier de demande d'agrément
en un seul exemplaire auprès de l'ANAPI ;
- Instruction du dossier avec célérité
par l'ANAPI ;
- Décision d'agrément par un arrêté
interministériel (Plan et Finances) dans les 30 jours ;
- Passé ce délai, l'agrément est
réputé accordé ; en cas de refus, il sera
notifié à l'investisseur d'une décision écrite et
motivée.
Force est de constater la simplicité et la
rapidité de ces facilitations afin de rendre aisé, dans leur
parcours l'investisseur.
Elle peut dans le cadre de son guichet unique rendre divers
services (accueil à l'aéroport, accompagnement au site
d'hébergement...) et fournir diverses informations utiles
souhaitables.
Signalons par ailleurs que l'arrêté
interministériel doit contenir les informations suivantes :
- L'objet et le lieu d'investissement et le date prévue
du démarrage des activités ;
- L'indemnisation de l'investisseur et celle de son
mandataire ;
- Le programme d'investissement, la durée et le
planning de réalisation de celui-ci ;
- Les objectifs de production devant normalement être
atteints à l'achèvement du programme d'investissement ;
- La nature et la vie, durée des avantages
accordés et leurs modalités d'application.
Section 5. Constatation générale et
perspectives d'avenir en matière d'investissement en RDC :
Problèmes et perspectives
§1. Bilan sur les investissements en RDC
A. Bilan sur les investissements en RDC
A ce jour, le bilan sur les investissements en RDC est
nettement positif par rapport à la période antérieure
à la promulgation de la n°004/2002 du 21 février 2002
portant code des investissements.
En effet, depuis sa mise en fonction de 2003 à 2006,
l'ANAPI a agrée trois cents soixante et un projets d'investissements qui
ont rapporté cinq milliards de dollars américains.
Le bilan est donc positif par rapport à la situation du
pays mais insuffisant par rapport à la dimension, aux potentiels
et aux besoins du pays. D'où il y a encourage un grand travail à
effectuer.
L'investissement cumulé de TEKE FUNGURUME
Mining38(*) dans le projet
dépasse 2 milliards USD et représente l'investissement
privé le plus important dans l'histoire de la RD Congo.
Emploi : 2500 travailleurs
Sous-traitants : 1500.
Depuis le démarrage en 2006, les paiements à
titre d'impôts et paiement connexes au trésor public et d'autres
services administratifs de la RD Congo ont représenté un total
d'environ 391 millions USD répartis de manière suivante :
- 112 millions USD à titre de cotisations sociales et
d'autres obligations sociales connexes, dont 6 millions USD payés au
deuxième trimestre 2001 ;
- 108 millions USD au titre des droits de douane et droits
connexes, dont 5 millions payés au deuxième trimestre
2011 ;
- 143 millions USD au titre de redevance et autres
obligations, dont 10 millions au deuxième trimestre 2011 ;
- 28 millions au titre de permis de travail, visa et autres
paiements connexes, dont 55.000 USD au deuxième trimestre 2011.Et 98
pourcent des travailleurs sont constitués des congolais39(*).
Malgré le fait que les investissements directs
étrangers se sont plus, depuis une dizaine d'années,
orientés dans les domaines minier et pétrolier en Afrique, la
République démocratique du Congo qui a des atouts certains dans
ces domaines n'en a pas tiré conséquence. Comme pour la sous
Région-Afrique sub-saharienne dans l'ensemble, les mauvaises conditions
de sécurité juridique et de sécurité des
investissements ont constitué le principal obstacle à
l'épanouissement de cet important facteur de développement
économique des nations.
La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement, Cnuced, a fait savoir que l'Afrique profite peu des
investissements directs étrangers (Ide), malgré les efforts
considérables qu'elle a déployés ces dix dernières
années pour améliorer son climat d'investissement. Par ailleurs,
selon les résultats préliminaires d'un sondage effectué
par la Cnuced, les Ide vont poursuivre leur progression.
Présentées le 5 septembre dernier par le nouveau
secrétaire général de cette institution, Supachai
Panitchpakdi, les perspectives de l'évolution à court et moyen
terme des investissements directs étrangers demeurent encourageantes. La
majorité des sondés 75 experts internationaux et 325 entreprises
transnationales- estiment que les Ide vont augmenter (65%). Un peu plus de 30%
estiment qu'ils vont stagner, et moins de 5% qu'ils vont diminuer.
Il convient de noter que les Investissements directs
étrangers ont atteint 612 milliards de dollars en 2004 contre 580
milliards en 2003. Les pays en développement en ont attiré 255
milliards (contre 173 en 2003), dont 20 milliards pour l'Afrique (contre 15 en
2003)40(*).
L'investissement direct correspond à une exportation
des capitaux dans un autre pays afin d'y créer une entreprise, de
racheter ou de prendre une participation dans une entreprise de ce pays,
l'objectif étant d'acquérir un pouvoir de décision
effectif dans la gestion de l'entreprise. Il est essentiellement un instrument
de la multinationalisation des entreprises et un important facteur de
développement économique.
Dans le rapport intitulé le développement
économique en Afrique, repenser le rôle des
investissements directs étrangers, la Cnuced a estimé que
les Ide se sont plus orientés au cours de ces dernières
années vers les secteurs minier et pétrolier du continent noir.
Pour peu qu'on y fasse foi, cette acception devrait être pour le moins
heureuse pour un pays comme la République démocratique du Congo
qui bénéficie, en cette matière, d'un avantage comparatif
par rapport à beaucoup d'autres pays africains.
Le Congo démocratique dispose, en effet, d'une bonne
dotation en ressources naturelles au point que d'aucuns estiment même
qu'il est un scandale géologique. Le sous-sol de la RD Congo
recèle des minerais, pierres et métaux précieux en
quantités quasiment inépuisables. Ce pays possède 14% des
ressources mondiales de cuivre et de cobalt. Des estimations indiquent qu'il
détient environ 8% des diamants du monde, 80% des réserves
africaines de coltan. On y retrouve par ailleurs l'or, la cassitérite,
le colombo-trutalite, le chrome, l'uranium, le zinc, le fer, le pétrole,
le charbon,...
Et pourtant la RD Congo n'a jamais
véritablement constitué une destination de choix des
investissements directs étrangers en dépit de ces immenses
ressources. Dans une étude menée en 2004 pour le compte du
Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, par
André, Catherine et Marysse, Stefaan sur les Causes économiques
des conflits armés en RD Congo, il a été relevé, du
moins pour la période sous étude, le
désintérêt grandissant du Congo pour les principaux
investisseurs. Sur un flux net d'investissements directs étrangers
estimé par exemple à 428 millions de dollars Us en 1970 pour
l'Afrique sub-saharienne, la part relative pour la RD Congo a été
de zéro. Elle est passée à 16 millions en 1975 avant
d'atteindre le sommet de 69 millions en 1985. Entre 1991 et 1995, les
investissements directs nets au Congo étaient estimés à un
million de dollars américains annuellement après s'être
établis à 15 millions en 1991. Au cours de la même
période, ils sont passés de 1,597 milliard Usd à 2,157
milliards à l'échelle de la sous-région Afrique
sub-saharienne, soit un taux de progression de 35,4% contre une baisse de 93%
pour la RD Congo de 1991 à 1995.
La RD Congo brille par un niveau quasi-nul des investissements
directs vers le Congo. Les investissements étrangers diminuent
principalement à cause de l'instabilité politique et
économique. Les grands investisseurs laissent la place à des
juniors qui sont disposés à assumer les risques de
l'instabilité, se positionnant sur le marché et cherchant
à réaliser, à terme, une belle opération
boursière en revendant le projet à une plus grosse entreprise,
une major, capable de réaliser l'exploitation. Ainsi, dans le
secteur minier, les intérêts canadiens se profilent par le biais
de juniors. Les conditions de sécurité juridique et de
sécurité des investissements à long terme n'étant
pas remplies.
Ces frontières virtuelles imposées par des
conditions de sécurité inadéquates viennent d'être
évoquées par le dernier rapport de la Cnuced, mais à
l'échelle du continent africain. Selon ce rapport, le rebond attendu des
Ide n'a pas eu lieu en Afrique en général à cause de la
perception négative de ce continent par les investisseurs.
La RD Congo est minée en termes d'image de marque. A ce
propos, il convient de rappeler qu'en 2004, au cours d'un séminaire
organisé par le Comité de pilotage de la réforme des
entreprises du portefeuille de l'Etat, M. Onno Rühl, alors
représentant résident de la Banque mondiale en RD Congo, avait
estimé que la perception du risque politique congolais est très
élevée. Même si les promesses d'investissement pour les
années à venir dépassent USD 1,5 million, combien (de
projets) se matérialiseront si le climat d'investissement ne change pas
et si l'on continue à projeter une image désuète du pays ?
Le risque élevé que représente la RD Congo par rapport aux
investisseurs privés potentiels était déjà mis en
exergue en 2002 par la Commission européenne.
Dans le rapport économique de la
délégation de la Commission européenne en RD Congo,
2000-2001, il a été relevé notamment que le RD Congo, pays
à potentiel considérable du fait notamment de ses ressources
naturelles, reste cependant un pays à risque élevé tant
pour les investisseurs que pour les commerçants. Elle est classée
parmi les pays à risque selon le classement de 60 pays
à risque élevé publié par la revue Nord-Sud Export.
Depuis, des efforts considérables ont été
déployés pour améliorer le climat des affaires en RDC.
Cependant, le risque-pays ne reste pas moins élevé. Selon la
fiche Ducroire, publiée le 23 juillet 2004 dans la revue Marchés
Tropicaux, la RDC est classée dans la catégorie 7 et C en ce qui
concerne le risque politique et les risques commerciaux en rapport avec les
opérations d'exportation (il convient de noter que c'est le niveau le
plus élevé dans l'échelle d'appréciation du risque
de Ducroire). Tandis qu'en ce qui concerne les investissements directs, le
risque de guerre est de degré 6, de même que celui d'expropriation
et du fait du prince.
On peut toutefois retenir que le Ducroire, par exemple, a
repris depuis des mois l'assurance des risques politiques et commerciaux
liés aux crédits à l'exportation à court terme vers
le Congo. Pour ce pays en effet, la durée du crédit est, en
principe, limitée à 90 jours. Il assure également les
investisseurs en RD Congo contre le risque de guerre et le risque
d'expropriation et de fait du prince.
En tout état de cause, l'adoption d'une orientation
libérale de l'économie nationale depuis 2001, le progrès
dans la mise en oeuvre des réformes structurelles et sectorielles, dans
un contexte d'une amélioration progressive du cadre
macroéconomique grâce aux programmes soutenus par les institutions
de Bretton Woods et la communauté internationale, concourent
progressivement à la facilitation de la lisibilité de
l'environnement des affaires en République démocratique du Congo.
Ces efforts ont permis l'entrée de nouveaux
investissements privés, notamment dans le domaine des
télécommunications et dans le domaine bancaire. Dans le domaine
de la téléphonie mobile, des sociétés telles que
Celtel (racheter par Airtel, une filiale du groupe de télécom
Bahri) et Sait télécom (actuellement Tigo) ont été
rejoints un peu plus tard par Vodacom, un opérateur sud-africain,
filiale du britannique Vodafone, Congo Chine Télécom; tandis que
pour les réseaux fixes, on a enregistré l'entrée de Congo
korea Télécom, Afritel, Sogetel et standard
télécom.
Dans le domaine bancaire, de nouveaux établissements
ont vu le jour. Il s'agit entre autres de Rawbank, créée en 2001
par les Rawji une famille congolaise d'origine indienne, la Trust Merchant
Bank, Solidaire, Ad vans Bank, Fibank, la BGFI Bank, Ecobank, Sofibank,
Procrédit Bank...
B. Constatation générale en
matière d'investissements en RDC
Il s'agit en fait de ressortir certains faits observés
en matière des investissements.
Nous avons constaté lors de nos recherches ce qui
suit :
1. De 2003 à 2006, les investissements
agréés s'évaluent à cinq milliards de dollars
US ;
2. La création de plusieurs nouveaux emplois, depuis
l'agrément des premiers projets par l'ANAPI en 2003 ;
3. Certains projets ont été agréés
dans le but de pouvoir réaliser les objectifs assignés au code
des investissements. Tels sont les cas des projets
agréés dans le secteur des infrastructures, des
services et de l'industrie agroalimentaire.
Cependant dans l'accomplissement de ses missions, l'ANAPI est
confrontée à des interférences des décisions
gouvernementales et ceci constitue une entrave à la réalisation
de certains objectifs.
Notons également à ce sujet que l'ANAPI n'a pas
admis des lourds investissements alors que c'est ce que prévoit la
nouvelle législation pour pouvoir asseoir une base industrielle et une
croissance économique durable.
4. La plupart des projets se sont réalisés
à Kinshasa et au Katanga, et moins dans d'autres provinces surtout
celles où règnent encore quelques poches
d'insécurité ;
5. L'existence encore, jusqu'à ce jour, des
tracasseries administratives et la corruption, la concussion et
l'impunité,
6. La non distribution convenable des richesses produites par
ces investissements.
§2. Perspectives d'avenir en matière
d'investissement par l'ANAPI
Cette agence procède toujours à
l'élaboration d'un plan appelé
« Business Plan » dans lequel elle définit ses
perspectives d'avenir.
Attirer vers la République
Démocratique du Congo un flux considérable d'investissements
directs étrangers, et susciter une plus grande vocation d'investir dans
le chef des Nationaux, tels sont les objectifs majeurs que l'Agence Nationale
pour la Promotion des Investissements (ANAPI) s'est assignée au cours
des trois exercices concernés par le présent Business Plan (2010,
2011, 2012).
A court terme (2012), les efforts de l'Agence seront davantage
focalisés sur l'amélioration du climat des affaires, étant
donné que c'est celle-ci qui conditionne l'attractivité des
investissements vers le pays. L'objectif à atteindre dans ce domaine est
d'arriver à faire percevoir à l'ensemble de la communauté
d'investisseurs internationaux et nationaux la RD Congo comme un site
idéal des investissements en Afrique, au regard de l'assainissement
opéré de son climat d'investissement.
La mobilisation et la détermination actuellement
perceptibles dans le chef du Gouvernement de la République constituent
un atout pour l'accomplissement de cet objectif.
Tout en veillant sur les acquis enregistrés sur le
plan de l'assainissement du climat des affaires, l'ANAPI va également
déployer un marketing proactif et multi facettes à travers
notamment le mailing, la participation active aux grands forums
économiques nationaux et internationaux et une politique
cohérente et efficace de ciblage des investisseurs. Il sera aussi accru
la qualité des services aux investisseurs, notamment par le
fonctionnement d'un véritable Guichet Unique composé des agents
de l'Etat disposant des pouvoirs nécessaires de décision dans le
processus de création des entreprises en R.D.Congo.
CHAPITRE III : CONDITIONS ET PERSPECTIVES D'UNE
DIPLOMATIE CONGOLAISE EFFICACE
Avec la mondialisation, la multiplication et
l'interdépendance de l'économie mondiale, chaque Etat ou grand
ensemble économique exprime sa puissance par son rayonnement
économique, il cherche donc autant à défendre ses
intérêts économiques et ses atouts stratégiques
qu'à préserver la santé et la stabilité
économique mondiale dont il dépend.
L'histoire des problèmes de développement de la
RDC nous renseigne suffisamment les différents problèmes
économiques notamment l'absence de véritables projets de
développement qu'a connus ce pays.
Ces problèmes ont commencé avec les
séquelles du passé colonial dus à la décolonisation
violente qui avaient comme corollaire la rupture entre la
métropole et la colonie et la suppression de l'influence
économique de l'ancienne métropole.
Les différentes crises des années 1960-1965 ont
davantage mises à mal l'économie de la RD Congo. Les
différentes zones de troubles furent le Nord-Katanga (Les gendarmes
katangais obéissaient qu'à Moise TShombe et faisaient des
incursions régulières. Ces opérations causèrent
200.000 morts), l'ancienne province du Kasaï et l'Est du pays41(*). Il y a eu des
événements tels que : la loi Bakajika (Ordonnance-loi
n066-343 du 7 juin 1966 intitulé : Ordonnance-loi
assurant à la République Démocratique du Congo la
plénitude de ses droits de propriété sur son domaine et la
pleine souveraineté dans la concession des droits fonciers, forestiers
et miniers sur toute l'étendue de son territoire)42(*), la nationalisation de
l'UMHK43(*).
Il en est de même de la zaïrianisation, la
radicalisation et la rétrocession, les différents pillages ainsi
que les différentes guerres.
Section 1. Préalables
Pour espérer à l'augmentation du volume de
l'investissement en RDC, il sied de procéder avant tout à
l'analyse et au choix de certaines options du point de vue de :
- La doctrine gouvernementale en matière
d'investissement ;
- Cadre légal sui generis des investissements;
et
- Une politique spéciale envers les investissements
étrangers.
§1. Du choix de la doctrine gouvernementale en
matière d'investissement : le libéralisme
économique
Du fait de la mondialisation des économies, tout pays
doit lutter pour se faire une place dans l'économie mondiale. Ceci est
motivé par le patriotisme économique.
Cependant, les visées et les moyens ont
évolué profondément. La RDC un pays pauvre et post-conflit
doit s'ouvrir à tout genre d'investissement tant national
qu'étranger.
Cette exigence est en harmonie avec le système
économique libéral qui se résume par la
phrase : « laisser aller, laisser
faire ».
L'économie libérale est un système
économique dans lequel les agents économiques (entreprises,
individus) ont la liberté de vendre et d'acheter de biens, des services
et des capitaux. Une économie de marché
s'oppose à une économie planifiée dans laquelle
toutes les grandes décisions sont prises par l'Etat.
Il n'est pas interdit à notre avis que la RDC combine
l'économie du marché avec des restrictions ou des
balises imposés en vue du meilleur fonctionnement du marché. Une
telle économie n'est pas incompatible avec l'existence de programmes
sociaux et d'un Etat interventionniste, à moins que celui-ci ne
dépasse une certaine limite. Dans la plupart des économies de
marché, la part la plus importante des biens est régie par
l'économie de marché. Certains secteurs :
éducation, santé, transport en commun pourront être
assumés par l'Etat ou selon la logique d'une économie
planifiée.
Sur ce, les autorités politiques et administratives
doivent mettre en place à priori des mécanismes qui stimuleraient
les nationaux comme les étrangers à entreprendre des projets
salutaires et bénéfiques à l'économie
congolaise.
Ces mécanismes peuvent être la liberté des
échanges, la déréglementation, l'octroi de crédits
bancaires aux nationaux...
Toutefois tout en voulant l'essor et la
compétitivité de l'économie congolaise à
l'échelle régionale et mondiale, les autorités doivent
également militer pour l'érection d'une identité
économique congolaise au moyen d'un
néoprotectionnisme44(*) qui équivaudrait au patriotisme
économique vue dans son aspect intérieur,
c'est -à-dire : stimuler avant tout les nationaux ;
protéger et inciter à la consommation privilégiée
de ce qui est congolais au niveau interne.( La GECAMINES incarnait
l'identité économique congolaise en son temps malheureusement
suite à la mal gouvernance et sa me gestion, elle ne l'est plus).
L'érection de l'identité économique
congolaise est subordonnée, en outre, à une vision ambitieuse et
une planification souple de l'économie. En plus le
néoprotectionnisme que nous qualifions de protectionnisme doux
ou protectionnisme rationnel qui n'est pas à confondre
à un patriotisme économique rigoureux peut bien aider la RDC dans
la logique de l'érection et du développement d'une
identité économique nationale.
L'Etat devra mettre en place des mesures incitatives claires
et précises sans pareil en vue de stimuler la libre-entreprise des
nationaux (PME et PMI) au lieu de ne promouvoir que des investissements
internationaux lesquels pourraient un jour mettre le pays, à tous les
niveaux, à la merci de la volonté des multinationales.
§2. Du cadre légal des investissements
La sécurité juridique et judiciaire est un des
éléments primordiaux pour l'attraction des investissements
étrangers.
Généralement la législation congolaise en
matière s'oriente à une doctrine d'incitation ; chose qui
n'est pas du tout mauvais mais plutôt louable45(*).
La RDC est un pays qui a grand besoin d'un volume important
des capitaux pour sa relance. Force est de constater comme nous l'avons
mentionné dans le chapitre deuxième que, l'institution
chargée d'agréer les investissements jusqu'à ces jours n'a
pas encore agréé de gros projets engageant des capitaux
importants qui permettraient la mise en place d'une base industrielle.
De ce constat, il est nécessaire de mettre en place
une législation spéciale à coté du
code des investissements qui puisse consacrer beaucoup plus de garanties
aux grandes entreprises multinationales lesquelles entreprises contrôlent
tous les flux des investissements dans le monde.
Au delà de la mise en place d'un cadre légal
national, il sied de procéder à la ratification des
traités bilatéraux et multilatéraux au niveau
institutionnel public c.à.d. avec les Etats et toute autre personne
morale de droit public ainsi qu'au niveau institutionnel privé
c.à.d. avec les privés détenteurs des capitaux (cas des
contrats sino-congolais entre la RDC et le groupe des banques chinois).
L'OHADA est dans une certaine mesure un atout pour arriver
à ce dessein. Toutefois, il revient aux autorités congolaises
d'en tirer profit du bon coté.
§3. De la mise en place de politique en vue de
l'érection d'une identité économique nationale
L'indépendance politique d'un pays compris en termes
de souveraineté et de la reconnaissance au niveau international ne
suffit pas pour parler d'une réelle indépendance. En outre, il
faut une indépendance compris au sens de souveraineté
économique. Et cette souveraineté n'a jamais été un
cadeau. Elle est fruit d'une mise en place et du développement d'une
économie nationale soutenue par des politiques courageuse et nationale
allant dans le sens de la promotion et de l'incitation des autochtones ou
originaires à investir dans son pays, par ricochet à stimuler un
patriotisme économique.
Pour le cas de la RD Congo, il s`avère plus qu'urgente
que les autorités prennent de décisions courageuses et fassent
des reformes audacieuses allant dans l'optique de l'érection de
l'identité économique nationale congolais. Ces reformes peuvent
consister :
- De prime abord à l'organiser des états
généraux de l'économie nationale dans lesquels feront
part des experts et des opérateurs économiques de
l'économie vue dans toute sa dimension (économistes, sociologues,
juristes...) ;
- A la mise en place d'une banque de développement
national qui puisse s'inspirer de l'expérience du FPI46(*), du BCECO47(*) et de la SOFIDE48(*). Il faut la mise en place d'un
système financier favorable aux investisseurs nationaux à
même d'accompagner l'économie nationale. Cette banque de
développement doit avoir un taux de bancarisation assez faible et doit
être accessible à tous les nationaux riches ou pauvres pour leur
permettre de créer des unités de production et par
conséquent lutter contre la pauvreté et de permettre
l'érection d'une classe moyenne ;
- A la mise en place des institutions financières
spécialisées dans le domaine agricole, immobilier...
- Au renforcement des capacités du capital humain et de
la productivité dans les entreprises existantes des nationaux;
- A l'introduction via l'enseignement de l'esprit
d'entreprenariat chez les étudiants...
§4. D'une politique spéciale envers les
investissements internationaux.
La direction de la politique congolaise des investissements
dans ses priorités doit tenir de plusieurs impératifs dont le
plus important à court terme nous semble-t-il, c'est l'atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement fixée en
2015. Ceci appelle à une réévaluation des IED en
RD Congo à mesure que se dessine un nouveau paysage et également
à une opération de choix des entreprises qui peuvent
insérer la RDC dans l'économie mondiale.
L'augmentation des investissements dans les
infrastructures, les services et le commerce va de soi avec la stabilité
politique.
Nestlé, la multinationale suisse de l'alimentation, a
annoncé son intention d'investir 1 milliard de dollars d'ici 2013 dans
divers pays africains, dont la RDC, le Nigéria et l'Angola49(*).
Concrètement, il sera question d'opérer un
choix entre les entreprises internationales d'extraction minière et les
multinationales d'exportation et de services qui auraient comme avantage
d'insérer la RDC dans l'économie mondiale.
Autrement dit, il sera question de définir des secteurs
stratégiques : l'agrobusiness, les mines, les hydrocarbures,
l'écotourisme, l'économie verte, les services, tout en se
référant à l'économie internationale.
L'économie congolaise étant essentiellement
douanière, il sied d'opter pour un partenariat avec les entreprises
multinationales d'exportation qui inséreraient ce pays à
l'économie mondiale et le rendraient compétitif à
l'échelle régionale et mondiale.
Dans son rapport Indicateurs de développement en
Afrique 2007, la Banque mondiale affirme que les bonnes performances
économiques des pays d'Afrique sont aussi le produit de certaines
orientations politiques et de changements majeurs au plan sécuritaire.
Au Ghana, en Ouganda et en Tanzanie par exemple, des politiques favorables au
secteur privé ont ouvert de nouveaux marchés aux investisseurs.
Après des années de conflits, l'Angola et le Rwanda connaissent
des taux de croissance impressionnant.
Section 2. Exigence d'un réel redimensionnement
de l'ambition économique de la RDC
Comme l'a si bien dit Franz
FANON : « L'Afrique est un continent qui a la forme d'un
revolver dont la gâchette se trouve au Zaïre », nul ne
peut ignorer la position stratégique de la RDC au développement
du continent africain et la vocation de leadership qu'elle a.
La RDC, de par sa population, constitue un grand
marché.
En tenant compte de ses potentialités ce pays (mines,
population jeune, eaux, faune, flore, fertilité du sol...) ne peut en
aucun cas dormir sur ses lauriers et attendre la manne du ciel. Par exemple en
ce qui concerne l'agrobusiness le potentiel agricole de la RDC est colossal. Le
pays possède 120 millions d'hectares de
terres arables dont 4 millions sont irrigables. La diversité des
bassins climatiques, l'abondance des pluies, et la présence d'eaux de
surface en grande quantité permettent plusieurs récoltes par an
pour de nombreux produits. La cassave et les cultures maraîchères
en zone périurbaine ont le potentiel de nourrir la population locale.
L'huile de palme, le caoutchouc, le thé, le café et le cacao
peuvent fournir des recettes d'exportation substantielle.
Les pâturages pourraient supporter environ 40
millions de têtes de bétail. Enfin, les eaux
intérieures pourraient permettre la production de plus
de 700.000 tonnes de poissons. Ce potentiel
est, à l'heure actuelle, largement sous-utilisé50(*).
Etant frontalier avec neuf pays, elle se trouve avoir autant
des partenaires potentiels directs pour l'exportation de sa production. Cette
position lui permet naturellement d'ajuster son économie au niveau
sous-régional.
En ce qui concerne l'insertion au niveau régional,
l'OHADA se trouve être le cadre idéal pour autant que les
décideurs congolais réfléchissent sur comment en tirer
grand profit. Il est fort regrettable de constater que les décideurs ne
saisissent pas des différentes opportunités que nous offrent nos
différents partenaires. Le cas le plus scandaleux a notre avis est celui
des accords commerciaux entre les Etats-Unis d'Amérique dits
AGOA51(*). En effet,
l'AGOA est une loi qui a été votée par le congrès
américain consacrant la franchise douanière de quelques produits
africains notamment les produits agricoles, les textiles et les oeuvres d'art.
Une autre face de ces accords était l'expansion des entreprises
américaines dans les Etats qui respecteraient la bonne gouvernance, les
droits de l'homme et la démocratie. Malheureusement la RD Congo a
été suspendue pour non respect des préalables pendant que
bon nombre ont pu capitaliser cette opportunité. Par exemple : le
Lesotho a pu renforcer son industrie textile ; les agriculteurs
ghanéens ont su profiter de cette opportunité et exporter des
produits agricoles vers les USA équivalent à 75 millions USD au
cours de l'année 2010.
La diplomatie économique étant très
liée aux stratégies d'influences des Etats et des entreprises,
dans un monde de plus en plus interdépendant dans lequel les logiques de
coopération et de compétition sont inextricablement liées,
celle-ci concerne en effet tous les aspects de la vie politique,
économique, sociale et culturelle ; en tant que résultante
de ces dimensions multiples, et en tant que force agissante dans le monde
d'aujourd'hui et demain.
§1. Une réalité omniprésente
Prenons un exemple concret. Une entreprise congolaise grande
ou petite qui souhaite se développer à l'étranger ou
remporter des appels d'offre dans des pays éloignés est
confrontée à une multitude de paramètres d'ordre
géopolitique, économique ou encore culturel qu'elle ne
maîtrise pas. Tout l'enjeu de la diplomatie économique consiste
à trouver les bons leviers d'action, à identifier les
bons décideurs et à les influencer dans un sens favorable aux
intérêts de cette entreprise, tout en restant dans un cadre
conforme aux valeurs éthiques généralement admises. C'est
à dire en évitant tant que faire des pratiques ambigües,
assimilables de près ou de loin à de la corruption.
Un autre exemple concret concerne la diplomatie
sportive, récemment illustrée par les succès de la
Russie et du Qatar qui ont remporté haut la main l'organisation de la
coupe du monde de football, respectivement en 2018 et en 2022. On a beaucoup
glosé sur les moyens potentiellement utilisés par ces deux pays
pour remporter la décision finale de la FIFA. Le fait est que ces deux
pays émergents, que presque tout sépare, ont réussi par
une combinaison avantageuse de goodwill, de concertation entre tous les acteurs
impliqués et de marketing politique à asseoir la
crédibilité de leur candidature, jusqu'à la victoire
finale.
A contrario, les échecs de la RDC en ce qui concerne
l'attraction des investissements étrangers est qu'une approche trop
institutionnelle et fragmentaire des problématiques
géoéconomiques, couplée à un certain manque
d'agressivité au bon sens du terme dans la promotion de nos
intérêts pourraient condamner la RDC à n'être plus,
à moyen terme, qu'un spectateur passif dans le nouveau Grand Jeu
planétaire du XXIème siècle. En effet, la crise a
accéléré le basculement du centre du monde vers
l'Asie et toute la hiérarchie des rapports de force issue du XIXe
siècle est en train de se redessiner. Dans ce contexte, notre
but, c'est la maîtrise de notre souveraineté, c'est la
maîtrise de notre liberté. La liberté d'être
nous-mêmes, la liberté d'agir par nous-mêmes en suivant nos
valeurs. La liberté face à une compétition qui
dépossède de leur destin les pays insouciants.
§2. Refondation des stratégies d'influence
Cela renvoie à la question du lobbying52(*) qui a encore trop mauvaise
presse en RDC à cause de l'influence pesante des pays frontaliers qui
agressent ce pays sous couvert des intérêts inavoués des
multinationales, et à l'absence de véritables stratégies
d'influence qui permettraient de combiner avantageusement le hard
power53(*) et le soft
power54(*). A cet
égard, nous avons beaucoup à apprendre des Etats dynamiques dans
le lobbying comme le Rwanda, l'Angola, l'Ouganda, la République
Sud-Africaine mais aussi de la Chine, de la Russie ou de petits pays comme
Singapour ou le Qatar, qui utilisent admirablement toutes leurs ressources
diplomatiques, administratives et financières pour avancer leurs
intérêts sur le grand échiquier géoéconomique
et géopolitique mondial.
Le plus grand paradoxe de la période que nous vivons
actuellement et qui n'est pas prête de s'achever est en effet que plus
l'interdépendance entre les Etats, les entreprises et les individus
s'accroît, et plus le besoin de développer un sentiment fort
d'appartenance apparaît. En effet, si la mondialisation
génère une désagréable dissonance
cognitive55(*)
ce que nous qualifions de « mélancolie congolaise56(*)» entre ce que nous
pensons de nous mêmes et ce que le reste du monde pense de nous, la
simple rationalisation de nos différences ne nous permettra pas de
sortir par le haut de la profonde crise d'identité que nous traversons.
Les phénomènes culturels sont en effet beaucoup
plus profondément ancrés que ne le sont les
phénomènes économiques. Plutôt que de vouloir
"faire table rase du passé", la stratégie
gagnante consisterait plutôt à assumer notre identité et
nos différences. Ce mélange sans équivalent de
créativité et d'esprit cartésien, d'acceptation de l'autre
et d'idéal républicain pour mieux les utiliser dans la
compétition mondiale. Mais cela implique aussi d'abandonner une certaine
forme d'arrogance qui découle de l'incapacité de nos
élites à assumer le décalage croissant entre
l'héritage historique et culturel grandiose de notre pays, et la
réalité économique et démographique beaucoup plus
prosaïque57(*) que la
RD Congo connaît en ce début de XXIème siècle.
§3. Aligner les objectifs et les moyens
En d'autres termes, il est urgent de mettre en place une
véritable réflexion, au niveau congolais et africain, sur le
thème des stratégies d'influence, et de sortir des raccourcis et
des malentendus qui empêchent nos entreprises et nos territoires de faire
valoir leurs atouts biens réels et d'attirer les investisseurs
internationaux avec de volume important des capitaux n'en déplaise
aux déclinologues58(*) de tous bords dans la mondialisation. Cela passe par
le soutien à tous les acteurs, publics ou privés, qui doivent
travailler chacun à leur niveau pour accélérer la prise de
conscience nationale des nouvelles réalités planétaires :
think tanks59(*),
consultants et experts indépendants, groupes de réflexion
associés ou non à des partis politiques, chercheurs, individus
influents, etc.
Cela passe par une nouvelle Union
sacrée de toutes les forces vives de notre pays autour de cet
objectif, qui ne saurait s'accommoder d'une approche trop
institutionnelle sur le plan économique, ni d'un manque
de cohésion sur le plan social. Cela passe enfin par une
mise en adéquation entre les objectifs et les moyens, à travers
le développement de nos relations avec les puissances qui compteront
demain, les Etats-Unis bien sûr mais aussi et surtout les BRIC60(*) et les autres grands pays
émergents (Turquie, Mexique, Afrique du Sud, Indonésie, etc.). On
a trop souvent tendance à l'oublier : la mondialisation n'est pas
seulement une menace pour notre pays, elle est aussi une chance exceptionnelle
pour développer et faire connaître notre "génie
national".
§4. L'information : un outil à
repenser
La communication est un élément important pour
attirer les investisseurs étrangers. Les informations doivent toujours
être précises et disponibles pour permettre aux investisseurs de
s'en acquérir sans venir forcément au Congo.
D'où la nécessité de fournir toutes les
données de base à nos représentations diplomatiques ainsi
que tous les services ayant un lien de près ou de loin avec le domaine
des investissements comme l'ANAPI par ex.
§5. Nouveau profil des diplomates en charge des
dossiers économiques
La performance de la diplomatie économique congolaise
va de soi avec la qualité de ses diplomates voire des para
diplomates.
Malheureusement lors de l'accréditation des diplomates,
nous constatons qu'il y a plus des politiques que des diplomates de
carrière.
En plus des diplomates classiques, dans les
représentations diplomatiques l'on doit aussi intégrer des
diplomates qui maîtrisent les matières économiques sur tout
point de vue général.
§6. Les responsabilités
Les responsabilités sont partagées entre divers
services et institutions de l'Etat.
Entre autre :
- du Ministère des Affaires
Etrangères parce que chargé de la gestion de nos
représentations diplomatiques. Le problème se pose aussi au
niveau de la coopération internationale laquelle s'attèle
beaucoup plus sur la culture, la consolidation de la paix, chose louable, au
lieu de bosser aussi sur l'amélioration de l'image du pays à
l'égard des investisseurs internationaux tant publics que privés
et sur l'attraction de ces derniers.
De cause à effet, la négligence du
ministère des affaires à une incidence non négligeable sur
nos représentations diplomatiques parce que celles-ci
représentent le pays dans toutes ses dimensions à
l'étranger donc ils sont censées prendre des contacts avec des
investisseurs étrangers via des moyens institutionnels ou pas.
La RDC est un pays malade de sa diplomatie.
En effet, ambassadeurs jetés dans la rue (Comme
à Prague), un autre logeant dans un conteneur (dans les Emirats du
golfe), représentation diplomatique tombée en
décrépitude (Ethiopie), diplomates clochardisés dans leur
majorité, diplomates réduits au job pour nouer les deux bouts,
arriérés de cotisations auprès de l'ensemble des
organisations internationales frôlant les USD 22 456 964, tel est un
aspect de l'image de la diplomatie de la RDC.
La situation des diplomates de la RDC est plus que
déplorable à telle enseigne que, conjuguée aux
péripéties que vit le pays, le Congo a perdu toute son
aura diplomatique sur la scène internationale. Aujourd'hui,
pour faire entendre sa voix, notre pays se fait prendre en charge par des pays
amis, notamment l'Angola, la République Sud-Africaine et d'autres qui
n'ont pas les mêmes potentialités que nos diplomates, pour
défendre sa cause, faute de voix dans les institutions internationales
où il est privé de vote, de parole voire de la documentation
officielle.
La plupart des diplomates sont victimes d'humiliation dans le
concert des Nations.
Une diplomatie sapée depuis
l'indépendance. Et comme le disait feu le président
Laurent-Désiré Kabila, toute notre diplomatie a été
``sapée'', par ses amis de l'AFDL61(*), en l'occurrence Bizima
Kahara62(*). Mais
déjà avant, la situation glissait vers le pire. L'opinion a
encore frais en mémoire l'épisode des ventes du patrimoine
immobilier des représentations diplomatiques pour survenir aux
rémunérations du personnel des ambassades congolaises63(*). La problématique de
l'image de la diplomatie congolaise repose également sur la
reconsidération des conditions de travail des diplomates mais aussi par
la régularisation de la situation du pays par rapport à ses
cotisations au sein des organisations régionales et continentales. Il
faut enlever du diplomate congolais l'image de l'enfant pauvre de la
diplomatie à l'étranger. Depuis l'indépendance en 1960
à ce jour, le ministère des Affaires étrangères a
vu passer 38 chefs de la Diplomatie congolaise, parfois, comme une grande
figure de l'Art congolais, des stagiaires qui sont remplacés par
d'autres avant de terminer leur stage.
Il faut travailler et réfléchir sur
l'ouverture sans exclusive sur le monde, la vocation africaine de la RDC, la
politique de bon voisinage fondée sur l'intangibilité des
frontières héritées de la colonisation, la
souveraineté et l'indépendance des Etats.
Il faut donc une politique qui donne au diplomate congolais
les moyens de sa performance et l'aptitude à suivre ce qui se passe dans
le monde qui est devenu un grand village et en tirer profit pour la RDC. Pour y
parvenir, il faut assainir l'appareil diplomatique du personnel qui y
parachuté pour ses couleurs politiques, sensibiliser le gouvernement et
les institutions de la République sur le rôle de la diplomatie
pour les pousser à la doter des moyens appropriés.
- Du Ministère du Commerce extérieur parce
qu'il n'a toujours pas su capitaliser les différentes
opportunités que nous offrent nos différents partenaires à
travers les accords commerciaux.
- Du ministère de l'industrie, petites et moyennes
entreprises (PME) d'autant plus qu'il n'a pas su proposer ou appliquer des
politiques qui vont dans le sens de l'érection d'une identité
économique congolaise par les entrepreneurs congolais.
- Du Ministère du Plan parce qu'il doit clairement
définir un plan économique clair et précis auquel doivent
se conformer les diplomates en charge des dossiers économiques et
pouvant servir de référence pour les investisseurs
désireux de venir investir au Congo.
Section 3. Quelques propositions de solution
§1. Infrastructures
L'objectif primordial doit être la réhabilitation
et de modernisation des infrastructures de base est de garantir
l'émergence du secteur privé en favorisant la connexion entre les
centres de production des matières premières et ceux
destinés à leur transformation en produits finis. Etant une
priorité les gouverneurs doit intensifier sa diplomatie
économique et de coopération et cibler les investisseurs
intéressés par les projets d'infrastructures retenus par le
programme du Gouvernement.
La vision de ce dernier, en effet, à travers le
programme dénommé « Cinq Chantiers »
conçu par le Président de la République, est d'assurer
l'intégration de l'économie congolaise au niveau interne en
mettant en place des réseaux de communication (routes et rails) reliant
l'Ouest à l'Est en passant par le Centre (Muanda - Boma - Matadi -
Kinshasa - Kikwit - Kananga - Mbuji Mayi - Lubumbashi), le Sud au Nord (le
Katanga au Nord-Kivu en passant par Kalemie, Uvira et Bukavu), le Centre
à l'Est (Mbuji Mayi - Kabinda - Kasongo - Bukavu) et le Centre au Nord
(Kananga - Mbuji Mayi - Kisangani), et au niveau international, relier le pays
aux principaux marchés sous-régionaux du continent (SADC, COMESA,
CEEAC, UEMOA) dans le cadre des projets du Corridor Nord (de l'Est vers l'Ouest
en traversant la RDC) et du Corridor Est.
§2. Agriculture et agro-industrie
L'agriculture est la base de l'économie congolaise.
Bien que sa part dans le revenu national soit à la baisse, comme partout
ailleurs, elle fournissait encore en 2006, 40,3% du PIB (contre seulement 12,8%
pour le secteur minier par exemple) et employait les trois quarts de la
population active. De toutes les sources de croissance, le secteur agricole a
le plus fort potentiel pour contribuer à la réduction de la
pauvreté64(*).
Le secteur agricole de la République
Démocratique du Congo est en crise. En dépit de son grand
potentiel, il ne contribue pas de façon significative au
développement socioprofessionnel.
La relance du secteur agricole nécessite entre
autres :
1) l'investissement dans les routes d'accès aux
marchés en milieu rural, afin d'accroître la production
alimentaire dans les régions très prometteuses qui sont proches
des concentrations de population ;
2) la modernisation de l'agriculture en vue d'accroître
la productivité, ce qui implique l'accélération de la
recherche adaptative pour promouvoir une plus grande utilisation de
matériels générique végétal et animal
amélioré, en rebâtissant parallèlement un service de
vulgarisation efficace pour former les agriculteurs à l'utilisation des
technologies améliorées ;
3) la facilitation du processus de transfert de technologies
et l'amélioration de la position de force des producteurs sur le
marché ainsi que leur accès au crédit et à d'autres
services ;
4) la promotion des cultures industrielles, surtout celles
ayant un rendement potentiel élevé, par la mise en place, de
manière méthodique et prompte, des quatre éléments
cruciaux que sont :
- l'amélioration des infrastructures ;
- la recherche adaptative et la vulgarisation ;
- l'organisation des agriculteurs ; et
- l'amélioration du cadre de la politique.
§3. Mines
La République Démocratique du Congo est
mondialement connue pour son potentiel minier comprenant plusieurs substances
minérales en réserves impressionnantes. Elle possède, pour
ne prendre que ce seul exemple, 34% des réserves mondiales connues de
Coltan et 10% de réserves de cuivre. Toutes les Provinces du pays
peuvent se prévaloir de détenir des richesses minières
En dépit de ces innombrables ressources, le secteur
minier congolais est encore loin de révéler toutes ses
possibilités ; il n'a contribué que marginalement à
la croissance (moins d'un dixième de la croissance totale en 2006,
alors que le potentiel est d'au moins un quart).
Bien qu'intensif en capital plutôt qu'en main d'oeuvre,
le développement du secteur minier pourrait avoir de nombreux effets
d'entraînement en termes de recettes publiques et même
d'emplois.
Le secteur minier congolais est un secteur porteur où
le pays dispose de grands avantages comparatifs par rapport à ses
voisins (62.331.514 tonnes de cuivre de réserves, 4.920.060
tonnes de cobalt de réserves, 4.055.403 tonnes de Zinc de
réserves, 140.000.000 tonnes de diamant de réserves,
20.000.000.000 de tonnes de fer de réserves,
22.500.000 tonnes de chrome-nichel de réserves et 3.095.458
tonnes d'or de réserves).
Le climat des affaires dans ce secteur est
caractérisé bien souvent par des conflits de
compétence entre le pouvoir central et les autorités
provinciales, se traduisant par la création des impôts et droits
sans fondement juridique à côté de ceux prévus par
le Code Minier.
Le gouvernement congolais (Ministère de la
coopération internationale, lobbying, ministère des affaires
étrangères) ainsi que l'ANAPI doivent focaliser sa politique sur
la valorisation des ressources naturelles locales en favorisant l'installation
des industries lourdes au pays.
§4. Industrie
L'industrialisation est la forme la plus moderne et la plus
efficace de la prospérité, de la puissance et de
l'indépendance économique d'un pays65(*).
En effet, faute d'une politique rationnelle et efficace
d'industrialisation, la République Démocratique du Congo
connaît depuis plusieurs décennies, la recrudescence de la
récession économique structurelle entraînant par
conséquent, la baisse généralisée du niveau de
l'activité économique.
L'industrie congolaise de transformation est
caractérisée par une forte dépendance des importations des
biens tant intermédiaires que d'équipements, la mauvaise
répartition régionale et la sous- utilisation de ses
unités de production...
En termes de contribution au Produit Intérieur Brut, on
peut noter qu'au cours de période allant de l'année 2000
à 2007, la contribution des industries manufacturières s'est
située à quelque 4,8%. Si l'on ajoute aux industries
manufacturières les activités métallurgiques, ce
pourcentage se situe autour de 16,4%66(*).
Ainsi, la promotion de ce secteur s'avère indispensable
pour restaurer la compétitivité de l'industrie existante,
favoriser la diversification industrielle et l'implantation de nouvelles
activités par la valorisation systématique de nos ressources
nationales, le développement de nouvelles industries
manufacturières et l'extension de celles qui existent en fonction de
l'accroissement du marché intérieur et de l'ouverture de nouveaux
débouchés.
Les actions promotionnelles à entreprendre par le
gouvernement et l'ANAPI devront viser le développement des
filières industrielles suivantes :
- L'industrie minière et métallurgique,
c'est-à-dire, l'adjonction de traitements des minerais localement au
lieu d'exporter des minerais bruts sans valeur ajoutée ;
- L'industrie des matériaux de construction, car
ceux-ci déterminent le coût de l'habitat, notamment l'habitat
social, et les coûts de la reconstruction ;
- L'industrie pharmaceutique ;
- L'industrie alimentaire,...
Il convient toutefois de signaler que l'absence d'une
véritable politique industrielle axée sur le fonctionnement des
zones économiques spéciales, constitue l'une des contraintes
majeures à l'essor du secteur industriel au pays.
§5. Service
A. Habitat
Le marché de l'immobilier en République
Démocratique du Congo est très vaste, surtout pour les grands
centres urbains, dont la capitale, Kinshasa.
La croissance démographique soutenue depuis une
trentaine d'années et l'évolution socio-économique du pays
ont conduit à un développement rapide des villes congolaises et
entraîné une forte demande par rapport à l'offre.
D'où les déficits globaux en logement évalués
à 2.400.000 pour la période 1999 - 2010, soit 240.000 logements
à construire par an. Les besoins de la ville de Kinshasa sont
estimés à 54,4% du déficit global67(*).
Pour développer le secteur immobilier, le gouvernement
congolais doit travailler sur:
- Le renforcement de la présence des promoteurs
immobiliers (privés ou publics) ;
- La définition des zones viables dédiées
à l'habitat ;
- La formation d'aménageurs fonciers tant publics que
privés ;
- L'attraction et la mise en place d'institutions
spécialisées tant public que privé dans le financement de
l'immobilier ;
- L'urbanisation et le développement des villes
congolaises et les infrastructures de desserte ;
- Le renforcement des capacités de production des
industries de fabrication des matériaux de construction (ciments, barres
de fer, fers plats, carreaux, etc.) et la facilitation l'octroi des concessions
foncières et autorisations de bâtir...
B. Energie
La RDC regorge d'importantes ressources
énergétiques à même de favoriser diverses formes
d'énergies, notamment les énergies hydraulique, éolienne,
solaire, biogaz, biocarburant, etc. Le pays pourrait produire à lui seul
assez d'électricité pour couvrir les besoins de tout le continent
Africain68(*), mais
actuellement, il est dans une situation de pénurie
énergétique.
En effet, la RD Congo dispose d'un potentiel en énergie
hydraulique, évalué à environ 106.000 Mw, soit 37% du
potentiel total africain et près de 6% du potentiel mondial. Environ 44%
de ce potentiel sont concentrés au site d'Inga69(*).
En dépit de ce potentiel, le taux
d'électrification nationale est seulement estimé à 6%. Le
parc de production d'énergie hydraulique disponible
s'élève à environ 2.100 Mw sur à peu près
6.000 Mw installée.
Cependant, les prévisions de la demande en
énergie pour toute la RDC s'élèveraient à 3.194,3
Mw (sans tenir compte des besoins pour les projets miniers).
En guise de solution à cette situation catastrophique,
le gouvernement doit mettre en place une politique d'ouverture axée sur
la libéralisation du secteur et sur le renforcement de la
capacité de production des barrages hydroélectriques qui
existent.
Cette politique doit viser l'incitation et la facilitation des
investissements étrangers et locaux dans un cadre axé sur le
partenariat tant privé-privé, public-public que
public-privé, en vue d'espérer à :
i. La réhabilitation d'Inga I (351 Mw) et II (1.424
Mw) ;
ii. La construction d'Inga III (4.320 Mw) ;
iii. La construction de Grand Inga (39.000 Mw) et des lignes
d'interconnexion ;
iv. La construction de la 2ème ligne Inga -
Kinshasa ;
v. La construction de diverses microcentrales et lignes
annexes, disséminées à travers le pays dont les Mw varient
entre 1 à 700 Mw.
Pour ce qui est des énergies
renouvelables, le gouvernement ainsi que l'ANAPI doivent focaliser l'action
d'attraction en RD Congo en direction des investisseurs potentiels
intéressés aux projets d'exploitation de biocarburant, de
l'énergie éolienne, de l'énergie solaire pour
l'électrification rurale, ainsi que de l'exploitation du gaz
méthane du Lac Kivu.
C. Technologies de l'information et de communication
(TIC)
Le secteur des télécommunications est le
succès historique de la dernière décennie en
République Démocratique du Congo. Les nouvelles technologies de
l'information jouent un rôle de plus en plus important dans pratiquement
tous les domaines de l'économie nationale d'un pays.
Le réseau de téléphonie cellulaire est en
plein essor, nonobstant les difficultés actuelles dues à la crise
financière mondiale. Le nombre d'usagers des téléphones
mobiles est passé en huit ans (de 2001 à 2009) de
158.000 à 11,2 millions,
faisant évoluer le taux de pénétration de 0,3%
à 18%. Ce taux élevé illustre le potentiel du
marché congolais lorsque les conditions sont réunies pour attirer
les investisseurs internationaux. Ce secteur est le plus dynamique de
l'économie nationale, avec un chiffre d'affaires de plus de 850
millions USD, le plaçant au second rang après le secteur
minier. En 2008, il a fourni plus de 160 millions
USD au budget de l'Etat70(*).
Ce secteur présente d'énormes
opportunités en R.D.C dont les principales sont :
a. la création du réseau national haut
débit ;
b. le développement de centres internet à
travers tous les coins du pays ;
c. le développement des applications de TIC dans les
universités, Instituts supérieures ainsi que dans les
écoles primaires et secondaires ;
d. le développement des TIC dans la promotion de
l'agriculture par la planification et l'adoption de nouvelles méthodes
de travail à des fins durables ;
e. l'implantation et la gestion des points d'échanges
Internet au Congo, c'est-à-dire des centres d'interconnexion des
réseaux déployés par les fournisseurs Internet ;
f. la fourniture des services Internet standard : la
navigation sur Internet, la messagerie électronique, le transfert des
fichiers, la communication interpersonnelle, etc. ;
g. la disponibilisation des solutions intranet et Internet
destinées aux entreprises, telles que l'interconnexion des sites
d'entreprises au niveau métropolitain, régional, voire national.
Ils sont capables d'interconnecter les succursales d'une entreprise
disséminées sur presque toute l'étendue de la
République;
h. le développement et l'accessibilité des
applications de la technologie de pointe telles que la
vidéoconférence, la télémédecine, le
télé-enseignement, voire même l'université
virtuelle, l'aménagement du territoire, la prospection minière,
forestière et pétrolière ;
D. Hôtellerie et tourisme
En dépit de ses énormes richesses touristiques,
la RDC n'est pas encore arrivée à relever ce défi alors
que le Tourisme est l'un des secteurs pouvant alimenter considérablement
les recettes publiques.
La R.D.C regorge d'énormes potentialités
touristiques pouvant être résumées comme suit :
- La multiplicité et la diversité de la faune (7
parcs nationaux, 57 réserves et domaines de chasse nantis de grands et
petits animaux d'Afrique ainsi que des espèces rares) et de la
flore (une végétation luxuriante dans une forêt dense et 3
jardins botaniques et 3 réserves de la biosphère) ; des sites
historiques et culturels éparpillées dans toutes les
provinces ;
- L'originalité de ces sites naturels, la
spécificité des atouts naturels caractérisés par
leur abondance, l'unicité, la beauté (Fleuve Congo avec
d'innombrables chutes des plus attrayantes, la côte atlantique de 37 km,
les lacs, rivières, volcans, chaînes montagneuses,...) ;
- Possibilités d'accéder et à plusieurs
espaces et marchés touristiques à l'intérieur tout comme
à l'extérieur du pays ;
- Possibilités de développer plusieurs formes de
tourismes et de produire des services à grande échelle afin de
développer un paradis qui n'a pas encore révélé
toute sa valeur.
Ce secteur présente des atouts importants, mais
également quelques faiblesses :
v Atouts :
- Plusieurs formes de tourismes peuvent être
développées en R.D.C : tourisme de masse et de niches
(Balnéaire, safaris, Ecologique, scientifique, culturel,
historique...) ;
- De nombreux sites viables et
sécurisés ;
- De nombreux hôtels et restaurants en construction dans
le pays ;
- Equilibre qualité-prix des services ;
- Existence des réseaux internationaux et des outils
promotionnels de pointe ;
- Efforts fournis par le gouvernement pour améliorer le
climat des affaires notamment le coût de visas d'entrée.
§ Flux touristiques les plus importants : RSA,
Kenya, Tanzanie, Botswana ;
S'agissant du marché touristique potentiel, celui-ci se
présente comme suit :
§ Les circuits touristiques nationaux : les
sites touristiques sont déployés sur 2.345.000 km² de
superficie, dans les 11 provinces du pays et reliés entre eux par les
voies aériennes, fluviales, routières, lacustres et
ferroviaires.
§ Les circuits touristiques
sous-régionaux : ils sont ouverts par les différentes
voies de communication précitées sur les 9 pays voisins
directement accessibles et sur 3 régions à grande affluence
touristique dont au Nord-Est vers le Corridor Nord, au Sud-Est, vers les pays
des Grands Lacs et au Sud vers les pays de la SADC.
v Faiblesses :
- Absence de plan (général et sectoriel) de
développement touristique ;
- Délabrement des infrastructures de base et
touristiques ;
- Situation d'insécurité créée par
moment dans quelques régions touristiques ;
- Tracasseries administratives ;
- Services précaires et coûteux ;
- Faible dynamique du travail de promotion ;
- Faible affluence des touristes ;
Les pays voisins et les espaces sous-régionaux ayant des
produits touristiques similaires mais moins nantis que la RDC, ont fait du
Tourisme un secteur clé de développement socio-économique
et de renommée mondiale71(*).
CONCLUSION
Dans l'ensemble de notre travail, il nous a semblé
intéressant d'exposer sur la problématique des investissements
internationaux et la diplomatie économique de la RDC.
Cette étude nous a permis également
d'appréhender le concept de la diplomatie économique et de la
coopération internationale, et de démontrer la
nécessité pour la RD Congo d'avoir une diplomatie
économique et commerciale agressive qui lui permettre d'améliorer
son image afin d'attirer les investisseurs internationaux vers elle.
Nous avons également brossé les
différentes politiques définies dans les différents codes
d'investissements qui généralement ont consacré des
politiques d'attraction des investissements en proposant de mesures incitatives
souvent excessives en faveur des investisseurs au risque d'étouffer
l'entreprenariat national qui ne bénéficie pas
concrètement du soutien et des facilités de la part de l'Etat.
Nous avons aussi jeté un coup d'oeil sur l'impact de ces mesures sur
l'économie de la RDC. Notre constat a été amer du fait du
non atteint des objectifs définis dans ces différents codes
d'investissement. Ces mesures étaient comparable à une
déclaration de voeu d'autant plus que pas grand-chose était faite
pour accompagner ces mesures.
Toutefois, les différentes guerres et
instabilités politiques ne pouvaient que dissuader les investisseurs
internationaux qui projetaient venir au Congo et générer un
désintérêt grandissant dans le chef des investisseurs.
Il nous serait malhonnête d'avouer une certaine
volonté politique de la part des gouvernants.
Il a été impérieux de
réfléchir et de proposer certains préalables qui puissent
permettre l'insertion de la RDC à l'économie mondiale grâce
à la venue des investisseurs internationaux. Nous avons proposé
l'opportunité de l'application du libéralisme
économique, comme doctrine économique, par le
gouvernement avec un tempérament dans le but de promouvoir les
investissements tant nationaux qu'internationaux tout en protégeant
spécialement les nationaux dans l'optique de l'érection de
l'identité économique congolaise. Nous avons aussi
réfléchi sur la mise en place d'une législation propre
pour les multinationales et du choix des multinationales qui puisse
permettre l'insertion de la RD Congo au sein de l'économie mondiale
à travers une doctrine de patriotisme économique.
Nous avons aussi réfléchi sur la politique
spéciale à appliquer à l'égard les entreprises
multinationales pour espérer à l'augmentation du volume des
investissements en tenant compte de l'évolution
accélérée de l'économie mondiale dans sa
globalisation ; nous nous sommes attelé à
réfléchir sur la nouvelle orientation de la diplomatie
économique congolaise en tenant compte des divers impératifs tels
que : l'amélioration du climat des affaires, la qualité de
nos diplomates et para diplomates, l'insuffisance du lobbying au moyen de
l'indispensables atouts que constitue l'intelligence économique.
Enfin, nous avons tenté d'établir la
responsabilité des services et institutions qui interviennent tant au
niveau national qu'international dans l'optique de l'essor de l'économie
de la RD Congo. Ce pays dont les ressources et l'avenir économique
demeurant à ce jour attelés au système mondial à
travers le pacte colonial devra pour développer une économie
nationale compétitive additionner à l'ambition de puissance
régionale de l'Etat, les moyens économiques et technologiques de
sa vision de la mondialisation par la promotion de l'entreprenariat national
à vocation mondiale et globaliste.
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
1. TEXTES LEGAUX ET DOCUMENTS
OFFICIELS
1. Loi n°004-2002 du 21 févier 2002 portant Code
des investissements.
2. Decret-Présidentiel n°065-2002 du 5 juin 2002
portant statuts, organisation et fonctionnement de l'ANAPI.
2. OUVRAGES
1. BERTHOUD Arnaud, Le libéralisme
économique : interprétations et analyses,
Paris, Harmattan, 1989.
2. BUABUA wa KAYEMBE, Droit économique
congolais, Editions Universitaires Africaines, Kinshasa, 2002.
3. BONGOY MPEKESA, Investissements mixtes au
Zaïre, Ed. PUZ, Kinshasa, 1974.
4. KASONGO D, Guide de l'investissement en RDC,
les secteurs des investissements, conseils juridiques, les organismes, concept
by DIVO, Kinshasa, 2005.
5. SCHULDERS Guy, Commerce international : la
dynamique des rapports de forces,
Paris, Harmattan, 1992.
6. SIMON Alain, Géopolitique et
stratégies d'entreprise : créances et
croyances, Paris, Harmattan, 1994.
3. THESE
1. KUMBU ki NGIMBI, Protection légale des
investissements étrangers en RDC et coopération
eurafricaine, Thèse de doctorat, Hambourg, 1998.
4. Notes de cours
1. BIYOYA MAKUTU Philippe, Théorie des
relations internationales : Science de l'international,
Université Protestante au Congo-Faculté de droit,
deuxième licence, 2007-2008.
2. KUMBU ki NGIMBI, Législation en
matière économique, Université Protestante
au Congo-faculté de droit, deuxième graduat,
2007-2008.
5. Autres documents
1. Business Plan ANAPI (2010, 2011, 2012)
6. Autres sources
1. www.wikipedia.fr
2. www.ocde.org
3. www.slateafrique.com
4. www.economie.com
5. www.afrikcom.fr
6. www.sofide.cd
7. www.agoa.gov.usa
8. www.mikili.cd
9. www.afriqueexpress.com
10. www.rfi.fr
Table des matières
EPIGRAPHE................................................................................................I
DEDICACE................................................................................................II
REMERCIEMENTS.....................................................................................III
AVANT
PROPOS.......................................................................................IV
INTRODUCTION
1
1. Problématique
1
2. Intérêt et choix du sujet
3
3. Délimitation du sujet 3
4. Méthodes de travail et techniques de
recherche
4
5. Esquisse du plan
5
CHAPITRE I : DIPLOMATIE ECONOMIQUE ET
INVESTISSEMENT INTERNATIONAL
6
Section 1. DIPLOMATIE ECONOMIQUE
6
§1. Le nouveau contexte international : vers
un renforcement de la fonction économique de la diplomatie
6
Section 2 : INVESTISSEMENT INTERNATIONAL
17
§1. Le contexte économique et
financier de l'investissement international
17
§2. Notion d'investissement
international
19
§3. Le droit des investissements
étrangers
21
CHAPITRE II : POLITIQUE CONGOLAISE DES
INVESTISSEMENTS ETRANGERS
24
Section 1. Présentation de la République
Démocratique du Congo
24
§1. Cadre géographique
24
Section 2. Aperçu général sur les
investissements
26
§1.Aspect théorique des
investissements
26
Section 3. Encadrement des investissements en RDC
29
§1. Période allant de 1965 à
2002 29
§2. Période à partir de
2002
34
Section 4. Mécanismes prévus pour la
promotion des investissements
36
§1. L'Agence Nationale pour la Promotion des
Investissements (ANAPI)
36
Section 5. Constatation générale et
perspectives d'avenir en matière d'investissement en RDC :
Problèmes et perspectives
39
§1. Bilan sur les investissements en RDC
39
§2. Perspective
d'avenir...........................................................................44
CHAPITRE III : CONDITIONS ET PERSPECTIVES D'UNE
DIPLOMATIE CONGOLAISE EFFICACE
46
Section 1. Préalables
46
§1. Du choix de la doctrine gouvernementale
en matière d'investissement : le libéralisme
économique
47
§2. Du cadre légal des
investissements
48
§3. De la mise en place de politique en vue
de l'érection d'une identité économique nationale
49
§4. D'une politique spéciale envers
les investissements internationaux. 50
Section 2. Exigence d'un réel redimensionnement
de l'ambition économique de la RDC
52
§1. Une réalité
omniprésente 52
§2. Refondation des stratégies
d'influence
53
§3. Aligner les objectifs et les moyens
54
§4. L'information : un outil à
repenser 55
§5. Nouveau profil des diplomates en charge
des dossiers économiques
55
§6. Les responsabilités
56
Section 3. Quelques propositions de solution
58
§1. Infrastructures
58
§2. Agriculture et agro-industrie
58
§3. Mines 59
§4. Industrie
60
§5. Service
62
CONCLUSION 67
ANNEXES................................................................................................69
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................74
* 1 MAYNARD KEYNES (J.)
cité par DALTON George in Economic system and society, capitalism,
communism and third world, Penguin Books, Harmondsmorth, England, 1974, p.
18 cité par KIONI KIABANTU TOMASIKILA Augustin-Romain, «
Pour une remise en question des idées dominantes sur l'approche du
développement», La République
Démocratique du Congo face aux défis du XXième
siècle Hommage à Michel NORRO, Bruxelles, 2001.
* 2 Les Objectifs du
Millénaire pour le Développement ont été
définis lors de la signature du pacte du Millénaire à
New-York en 2000 pour éliminer la pauvreté jusqu'à
l'échéance 2015. La RDC figure parmi les 30 pays (dont 16 en
Afrique), retenus au niveau mondial pour produire des rapports nationaux sur la
réalisation des OMD. Le choix porté sur la RDC tient à la
nature et à l'importance des défis qu'elle doit relever pour
faire avancer son développement et réduire par
conséquent, l'incidence et la profondeur de la pauvreté. Les
cibles prévues et définies pour la RD Congo sont :
- Réduction de l'extrême pauvreté et de la
faim ;
- Assurer l'éducation primaire pour tous ;
- Promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes ;
- Réduire la mortalité infantile ;
- Améliore la santé maternelle ;
- Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres
maladies ;
- Assurer un environnement durable ; et
- Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
* 3 Eliminer la Pauvreté
2015, Objectifs du Millénaire pour le Développement
2010, p. 136/ Rapport National des progrès des OMD
* 4 Le Petit Larousse
illustré 2001
* 5 KITETE ke KUMBA, Droit
constitutionnel et institutions politiques,
inédit, 1èr Graduat, Faculté de Droit,
UNIKIN
* 6Agence Nationale pour la
Promotion des Investissements.
* 7 Cas de l'Union
Européenne qui, pour endiguer le déficit de la zone Euro,
procède à la mise en place de politiques globales que doivent
appliquer et respecter tous les pays européens et surtout ceux ayant un
déficit important qui risquerait de mettre à mal toutes les
économies de la zone Euro (cas de l'Irlande, la Grèce et du
Portugal). Et très récemment l y a eu une réunion des
argentiers de la zone Euro à laquelle était invitée, dans
le cadre de la relance de l'économie transatlantique (Europe et
Etats-Unis d'Amérique) qui a été mise à mal lors la
récente crise financière, le président du trésor
américain.
* 8 Economiste française
et chercheuse de l'institut Montaigne en France
* 9 BIYOYA MAKUTU Philippe,
La théorie des relations internationales : Science politique de
l'international, Notes polycopiées, Université Protestante
au Congo-Faculté de Droit, deuxième licence, p.29, 2006-2007
* 10Organisation de
coopération et de développement économiques : Instituée en 1960, pour
succéder à l'O.E.C.E. (Organisation européenne de
coopération économique), l'O.C.D.E. s'efforce par ses travaux de
promouvoir chez ses membres des politiques de nature à y réaliser
la plus forte expansion possible de l'économie et de l'emploi. Elle se
veut également soucieuse de contribuer à l'expansion
économique des pays non membres de l'organisation ainsi qu'au
développement du commerce mondial sur une base multilatérale et
non discriminatoire. Les pays membres depuis l'origine sont l'Allemagne,
l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, les
États-Unis, la France, la Grèce, l'Irlande, l'Islande, l'Italie,
le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la
Suède, la Suisse et la Turquie. Ils ont été rejoints
ultérieurement par le Japon (1964), la Finlande (1969), l'Australie
(1971), la Nouvelle-Zélande (1973). Au cours des années 1990, les
progrès de la mondialisation conduisent l'O.C.D.E. à accueillir
de nos jours.
* 11Organisation Mondiale
du Commerce, organisme international dont le but est de promouvoir et de
renforcer le libre-échange dans le monde. Elle a été
fondée en 1993 par l'Acte final qui a conclu le cycle de
négociations multilatérales appelés l'Uruguay Round.
Basée à Genève (Suisse), l'OMC est entrée en
vigueur le 1er janvier 1995.
* 12General Agreement on Tariffs and Trade ou ACCORD
GÉNÉRAL SUR LES TARIFS DOUANIERS & LE COMMERCE : Au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale, il fut décidé de créer, parallèlement au
Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, une
Organisation internationale du commerce (O.I.C.), chargée
d'éliminer les barrières douanières, conformément
à l'esprit de la Charte de La Havane, signée le 24 mars
1948. Le Sénat américain refusa de ratifier l'O.I.C., de peur que
les États-Unis ne perdent leur souveraineté. C'est finalement une
structure prévue au départ pour être provisoire qui fut
pérennisée, le G.A.T.T. (General Agreement on Tariffs and Trade,
ou Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce),
signé en octobre 1947 par vingt-trois pays. Cet accord constituait
un premier pas vers des négociations commerciales auquel il servira de
cadre multilatéral pendant près de cinquante ans.
* 13 Une coercition consistant,
pour un Etat, à prendre sans consultation à l'égard d'un
autre Etat des mesures préjudiciables analogues à celles que cet
Etat a utilisées contre lui. Tout contentieux doit être soumis
à un arbitrage.
* 14 En finance, une eurodevise
est un dépôt de monnaie convertible dans une banque située
en dehors de la zone de circulation de cette monnaie.
* 15 Groupe des sept Etats les
plus industrialisés (Allemagne, Canada, USA, France, Grande Bretagne,
Italie et Japon) organisant des réunions annuelles consacrées
à l'économie mondiale.
* 16 Créances par
exemple.
* 17 Clair et sans
ambiguïté.
* 18 Le fondement est
perçu derrière
* 19 Le Centre international de
règlement des différends sur l'investissement,
s'intéresse à proprement parler au commerce, mais aux
investissements, et qui est censé arbitrer les conflits entre des
États et des investisseurs privés. Le plus souvent au profit de
ces derniers. Le CIRDI a été créé le 14 octobre
1966 par la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) afin d'arbitrer les conflits entre un État
et un investisseur originaire d'un autre État. Il fait aujourd'hui
partie, tout comme la BIRD, du groupe de la Banque mondiale. À
l'origine, seuls vingt pays adhérèrent au CIRDI ; plusieurs
États d'Amérique Latine s'opposèrent à la
création de ce tribunal qui défend la souveraineté
nationale, l'égalité entre citoyens nationaux et étrangers
et la juridiction territoriale. Il existe divers tribunaux internationaux qui
se consacrent au règlement des différends entre États et
investisseurs privés tels que : la Cour internationale d'arbitrage
de la Chambre de Commerce international, la Commission des Nations unies pour
le droit commercial international, mais les investisseurs ont, depuis une
vingtaine d'années, une préférence pour le CIRDI. Le CIRDI
a son siège à Washington au sein de la Banque mondiale,
auprès des divers organismes qui font partie du groupe de la BM :
l'arbitrage est rendu avec le concours de trois arbitres (l'un étant
désigné par l'État, l'autre par l'investisseur et le
troisième par la Banque), et la décision est sans appel. Il n'y a
pas d'audience publique.
* 20 Chambres de Commerce et
d'Industrie, établissements publics, à caractère
administratif, rattachés à l'Etat, chargé de
représenter les intérêts commerciaux et industriels des
entreprises figurant dans leur circonscription auprès des pouvoirs
publics. Elle est une institution consulaire c'est-à-dire relève
des attributions d'un fonctionnaire mandaté par un gouvernement pour
défendre les intérêts économiques de ses
ressortissants.
* 21 Ici l'investisseur peut
être une personne morale ou une personne physique.
* 22 Établissement
possédant une certaine autonomie de gestion mais subordonné
à une maison mère qui lui impose des caractéristiques de
fonctionnement ou de service.
* 23 Société
juridiquement indépendant, dont les actions appartiennent
majoritairement à une société mère.
* 24Par contrat de concession
commerciale, le concessionnaire s'engage à acheter au concédant
des produits sous marque, afin de les revendre dans une aire
géographique donnée, où il jouit d'une exclusivité
de revente.
* 25 Les contrats BOT sont un
genre de contrat fondé sur la construction et l'opération de
transfert de technologies Par exemple : Dans le cadre du contrat
sino-congolais il est prévu la construction des infrastructures et le
transfert de technologies entre les experts chinois et les experts
congolais.
* 26Un nouvel investisseur
étranger s'engage à disponibiliser ses moyens pour détenir
une fraction du capital d'une société qui existe
déjà dans un Etat autre que le sien.
* 27 Regroupement d'entreprises
sur une nouvelle raison sociale ou sur une raison sociale existante. Il peut
s'agir selon cas d'une fusion-absorption : lorsqu'une
société engloutie entièrement une autre
société tout en conservant sa raison sociale initiale ; ou
d'une fusion d'acquisition : lorsqu'une société
achète des parts dans une autre société et forme une
nouvelle société avec une autre raison sociale.
* 28 Accord par lequel une
société autorise à une autre d'exercer une activité
économique ou commerciale selon des modalités bien
définies.
* 29Système de
convention commerciale par lequel une entreprise met sa méthode
commerciale et sa marque ou sa raison sociale à la disposition d'une
autre. Le contrat de la franchise est celui par lequel un entreprise
indépendante, le franchisé, se voit concéder par le
franchiseur le droit d'exploiter un système de commercialisation,
représenté aux yeux du public par un enseigne ou une marque.
Ce système présente un double intérêt,
du point de vue du producteur (franchiseur) et du détaillant
(franchisé). D'une part ; il permet au franchiseur de se constituer
un réseau de distribution efficace, donc de pénétrer sur
un marché sans engager de grosses dépenses d'investissement.
D'autre part, il permet au détaillant de bénéficier du
savoir-faire du franchiseur, ainsi que de son enseigne ou de sa marque.
Le contrat de franchise se caractérise, avant tout, par
la transmission d'un savoir-faire du franchiseur au franchisé :
connaissances techniques, procédés commerciaux. Ce savoir-faire
doit être transmis pendant toute la durée du contrat. Le
franchisé bénéficie, en outre, de l'enseigne ou de la
marque du franchiseur, ce qui lui permet d'attirer la clientèle
fidèle au franchiseur. En contrepartie, le franchisé doit lui
verser un droit d'entrée en réseau, ainsi qu'une redevance
annuelle (calculée le plus souvent à partir d'un pourcentage du
chiffre d'affaires).
* 30 Les règlements des
litiges entre un Etat et un investisseur.
* 31Les règlements des
litiges entre les Etats membres de l'OMC.
* 32 La
Communauté de développement d'Afrique australe
(ou SADC, acronyme de l'anglais Southern African Development
Community) est une organisation qui vise à promouvoir le
développement économique de l'Afrique australe. Elle a
succédé le 17 août 1992 à la Conférence
de coordination pour le développement de l'Afrique Australe,
fondée le 1er avril 1980.Les 9 États fondateurs
sont: Angola, Botswana, Lesotho, Malawi Mozambique, Swaziland,
Tanzanie, Zambie, Zimbabwe. Le total des membres est passé à 15
avec les adhésions de: Namibie - 31 mars 1990, Afrique du Sud - 30
août 1994, Maurice - 28 août 1995, RD Congo - 8 septembre 1997,
Madagascar - 18 août 2005 (suspendu suite aux évènements de
mars 2009), Seychelles - 8 septembre 1997.
* 33 Le Marché
commun de l'Afrique orientale et australe aussi connu sous son acronyme
anglais COMESA (Common Market for Eastern and Southern
Africa), est une organisation internationale à vocation
régionale de l'Est africain dont l'objectif est de créer une
union douanière entre ses vingt pays membres. Ce marché commun,
fondé en décembre 1994 pour renforcer un accord de
libre-échange en place depuis 1981, regroupe une po pulation totale de
340 millions d'habitants et a un produit intérieur brut total de 170
milliards US $ en 2006. Le volume des transactions commerciales entre les pays
membres et le reste du monde atteint annuellement 52 à 60 milliards US $
entre 1997 et 2002Burundi, Comores, DR Congo, Djibouti, Egypte,
Erythrée, Ethiopie, Kenya, Libye, Seychelles, Madagascar, Malawi,
Maurice, Rwanda, Soudan, Swaziland, Ouganda, Zambie, Zimbabwe.
* 34La Communauté
économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) est une
organisation internationale créée pour le développement
économique, social et culturel de l'Afrique en vue de la création
des structures régionales pouvant progressivement aboutir à un
Marché commun. La CEEAC découle du Plan d'Action de Lagos d'avril
1980. Les Etats membres sont : Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique,
Congo, RD Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Sao Tomé et Principe,
Tchad.
* 35 Nouveau partenariat pour
le développement de l'Afrique, en anglais New Partnership for African
Development, est un plan adopté en octobre 2001 lors du sommet lors de
l'union Africaine (ex. Organisation de l'Unité Africaine) par seize
chefs d'Etats Africains avec l'objectif de combler le retard qui sépare
l'Afrique des pays développés et de renforcer sa présence
et son rôle dans l'économie nationale.
Le NEPAD est conçu comme un contrat passé avec la
communauté internationale (en fait des pays développés) ,
proposant d'échanger bonne gouvernance et développement contre
investissement et aide au développement.
* 36 KUMBU ki NGIMBI,
Protection légale des investissements en République
Démocratique du Congo, Thèse de doctorat, 1998.
* 37 Ensemble de
caractéristiques globales de l'activité économique d'un
pays tels que le produit national brut, le revenu, le taux de chômage, la
balance des paiements, la masse monétaire, la consommation, les
échanges commerciaux ou le taux d'inflation.
* 38 Société
minière S.A.R.L implantée au Katanga, filiale de Freeport
Mc Moran Copper&Gold
* 39 Source : Journal Le
Phare numéro 4135 du jeudi 04 aout 2011
* 40 Revue économique en
ligne Slate Afrique/www.slate.fr
* 41 YOUNG Crawford,
Introduction à la politique congolaise, p.194 cité par
MBWEBWA KALALA Jean-Pierre, Histoire des problèmes de
développement de la RDC, Université Catholique au
Congo-Faculté d'économie et développement, Deuxième
graduat, notes polycopiées, p. 52.
* 42Moniteur congolais,
n015, le 15 aout 1966, p.560.
* 43 Union Minière
du Haut-Katanga.
* 44 Doctrine et politique
économique apparues lors de la crise pétrolière des
années 70 et fondées sur l'application de mesures visant
à favoriser les activités nationales en vue de limiter la
concurrence étrangère.
* 45 Les différents
codes des investissements se sont toujours orientés dans la logique de
stimuler les investissements étrangers directs par des assouplissements
douaniers et fiscaux au détriment de la stimulation de l'érection
d'une identité économique nationale. La RDC s'offre le loisir de
faire de l'incitation très accentuée sans souci du patriotisme
économique. Or la RDC est un pays dont son économie est
essentiellement douanière d'autant reposant sur l'importation. Cette
incitation excessive mettra à mal l'identité économique
congolaise et risquerait de priver le pays de ressources financières
importantes pour atteindre les OMD.
* 46 Fond pour la Promotion de
l'Industrie : Institution chargée du financement de projet
industriel des congolais
* 47 Bureau Centrale de
Coordination
* 48 Société
Financière de Développement : elle a pour mission de
concourir techniquement et financièrement au développement de la
République Démocratique du Congo en favorisant la
création, l'extension et/ou la modernisation des entreprises
industrielles, agricoles ou autres établies en République
Démocratique du Congo, qu'elles relèvent du secteur public,
privé ou mixte , qu'elles soient nationales ou
étrangères.
* 49 Afrique
Renouveau, Avril 2011, page 13.
* 50 Business Plan de l'ANAPI
(2010, 2011,2012)
* 51 Africa Growth and
Opportunity Act.
* 52 Action menée par un
groupe organisé pour infléchir les décisions de la
puissance publique dans le sens de ses intérêts ou des
idées. Pour ce qui est des pays, le lobbying ou le lobbyisme consiste
à ce qu'un pays fasse usage de tout moyen (institutionnel et non
institutionnel) pour mobiliser et convaincre la communauté
internationale à sa cause ; ou attirer les multinationales
pour ses intérêts économiques. Ici la portée du
lobbying est de convaincre ses partenaires de la légitimité de
ses actes ou de l'évidence de sa situation en vue de
bénéficier de leur adhésion et de leur probable
soutien.
* 53 Manière dure
de défendre ses intérêts ou façon unilatéral
d'imposer sa volonté et ses idées au moyen de la force.
* 54 Manière douce de
défendre ses intérêts. Ici c'est la négociation et
la concertation qui priment pour faire valoir ses idées.
* 55Diminution de toute
cohérence. Les Etats constatent une diminution de leur
souveraineté et du contrôle de leurs économies (pas de
planification, plus de protectionnisme...). Par conséquent, certains
d'entr'eux cherchent à rétablir leur souveraineté en
modifiant leurs comportements ou de leurs perceptions par des méthodes
tels que : le protectionnisme, la limitation des importations...
* 56 La RD Congo, pays avec
pleine des potentialités, n'a guère mise en valeur ses
potentialités en les transformant en richesses. Ce pays n'est toujours
prête à s'assumer face à la mondialisation d'autant plus
qu'elle n'a pas grand-chose à offrir à l'humanité en
termes de technologies, capitaux, médecine, innovation, services...
D'où elle se replie sur elle-même et ses dirigeants politiques,
responsables de cette situation, développent un état de tristesse
sourde accompagné de pensés pessimistes sur la mondialisation
parce que percevant la globalisation comme une menace pour la RD Congo.
* 57 Les dirigeants congolais
ont toujours fait montre des discours et des projets caractérisés
par un manque d'idéal ou un manque d'ambition.
* 58 Personne
caractérisée dans leur comportement par le refus volontaire ou
involontaire d'admettre certaines réalités ou certaines
évidences.
* 59 Comité d'expert.
* 60 Le BRIC est un ensemble de
quatre pays émergents très en vue dont le Brésil, la
Russie, l'Inde et la Chine à l'échelle planétaire.
* 61 Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo. Mouvement rebelle qui
mit fin au régime du feu Marechal Mobutu Sese Seko conduit par
Mzée Laurent-Désiré qui deviendra président de la
République.
* 62 Premier ministre des
Affaires étrangères, de souche rwandophone, lors de
l'entrée de l'alliance des forces démocratiques pour la
libération du Congo.
* 63 Mr Kamitatu Massamba,
alors ambassadeur de la RD Congo (ex. Zaïre) au japon, procéda
à la vente d'une partie du patrimoine immobilier de la
répresentation diplomatique à la quelle il a été
accrédité pour accomplir certaines obligations pécuniaires
envers le personnel de l'ambassade.
* 64 Etude Diagnostique
d'Intégration du Commerce de la République Démocratique du
Congo, rapport de la Banque Mondial, Janvier 2010.
* 65 Business Plan de l'ANAPI
(2010, 2011, 2012)
* 66 Stratégies de la
politique industrielle de la R.D.C, Document produit par le Ministère de
l'Industrie de la R.D.C, 2008.
* 67 Business Plan de l'ANAPI
(2010, 2011, 2012)
* 68 Idem.
* 69 Idem.
* 70 Business Plan de l'ANAPI
(2010, 2011, 2012).
* 71 Par ex. Kenya, Tanzanie,
Rwanda, Angola, Gabon...
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