Intégration de la télévision numérique terrestre en RDC à l'horizon 2015( Télécharger le fichier original )par Jude MUZEMBO TSANGU Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'information et de la communication 2010 |
Chapitre Troisième : ANALYSE SUR L'INTEGRATION DE LA TELEVISION NUMERIQUE TERRESTRE EN RDC A L'HORIZON 2015La Télévision Numérique Terrestre modifie fondamentalement le mode de la production et de la diffusion de l'information dans les médias tels que la télévision, la radio et l'Internet qui se définissent par les données multimédia c'est-à-dire le texte, le son et l'image. Elle introduit l'interactivité et la capacité de personnaliser la distribution de l'information. Cette interactivité qui s'exprime par l'hypertexte et l'hypermédia, donne à chacun la possibilité de choisir l'information qu'il souhaite avoir et le moment auquel il veut accéder à celle-ci. Ainsi donc, dans ce dernier chapitre, il est question de faire une analyse du projet visant l'intégration de la télévision numérique terrestre en République Démocratique du Congo à l'horizon 2015 comme prévue par l'union internationale des télécommunications. III.1. Rappel méthodologiqueL'ethnographie est à la fois un art et une discipline scientifique qui consiste d'abord à savoir voir, qui exige un savoir être avec, avec d'autres et avec soi-même quand on retrouve face à d'autres. C'est un art qui exige de savoir retraduire à l'attention d'un public tiers (tiers par rapport à celui que vous avez étudié) et donc de savoir écrire.60(*) Ainsi, toute approche ethnographique est situationnelle dans la mesure où elle se préoccupe d'étudier des phénomènes divers mais toujours en situation. On peut entendre par ce dernier terme, dans un sens très proche de la définition de Goffman "toute zone matérielle, spatiale et temporelle où des actants se trouvent mutuellement en possibilité d'interagir".61(*) En fait, la situation est engendrée par ces activités concomitantes et les acteurs concourent à lui donner un sens cohérent et transmissible. Parler de situationnalité, c'est aussi marquer, d'une certaine façon, l'indexicalité de toute situation constituée en objet d'analyse et, dans le même temps, pour ne pas tomber dans un localisme radical, mener une approche contextualisante et réunir ainsi dans l'analyse le ponctuel et l'englobant.62(*) Afin de clarifier quelque peu des notions qui seront mobilisées dans les approches ethnographiques, nous proposons les définitions suivantes : · Contexte : ce sont les circonstances et les tendances englobantes (politique, économiques, sociales, culturelles, historiques, biographiques) ; · Cadre : ce sont le moment et l'endroit où se déroule l'acte (où la situation est actualisée) et, d'une manière générale, tout ce qui le caractérise du point de vue matériel, ce sont les éléments de base, les principes d'organisation qui structurent, naturellement et socialement, les événements et l'engagement des acteurs. · Contexte : c'est le contexte verbal, l'enchaînement dans lequel se trouve pris l'énoncé. Cette notion est importante pour l'étude que nous menons puisque nous avons essentiellement travaillé d'entretiens. En suivant Isaac joseph, nous pouvons dire que les effets de situation sont d'ordre conjoncturel et que les effets de contexte sont d'ordre structurel. Notre perspective situationnelle marque le primat de l'acteur, du présent et de l'émergence. Cependant, loin d'ignorer les formes englobantes, nous devons tout de suite insister, même si toute situation est unique et particulière, sur le poids du contexte dans toute situation et sur ce que cet auteur appelle, reprenant le terme à Erving Goffman, des inerties situationnelles qui sont des formes répétitives déterminées par le contexte et par les cadres. Une recherche ethnographique devra, nécessairement, se pencher avec le plus grand soin sur les formes d'inerties qui dépassent les situations particulières et s'imposent de façon plus étendue.63(*) Notons que L'ethnographie ne se limite pas seulement aux contacts établis, à apprendre les règles du savoir-vivre, il est évident que le chercheur face de l'observation. De ce fait l'observation directe est l'observation première et s'impose dans la mesure où elle est le coeur même de la démarche empirique. L'observation secondaire offre une possibilité de contrôler qu'on aurait tort de négliger et l'observation furtive permet de nourrir la recherche de l'extérieur. * 60 MUNGENGA F., Méthodologie de recherche en sciences de l'information et de la communication, L1 SIC, 2010, UNIKIN, cours inédit. * 61 GOFFMAN, Erving, Façons de parler, Paris, Minuit, 1987, p.91. * 62 DEREZE Gérard, Méthodes empiriques de recherche en communication, Bruxelles, Deboeck, 2009, p.48. * 63 DEREZE Gérard, op.cit, p.49. |
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