I. Problématique
Pour réduire la pauvreté, les politiques de
croissance économique ont été fortement soutenues par les
pays en voies de développement (PVD). La croissance économique
n'est possible qu'à travers un développement des activités
économiques notamment la production. Or, ces dernières sont
responsables des rejets de substances polluantes appauvrissant la couche
d'ozone et dégradant l'environnement.
Le code de l'environnement du Niger définit
l'environnement comme l'ensemble des éléments physiques,
chimiques et biologiques, des facteurs sociaux et des relations dynamiques
entretenues entre ces différentes composantes. Il remplit trois
fonctions essentielles indispensables au maintien de la vie en
général et des activités économiques en particulier
: une fonction de réserves de ressources pour la production de biens et
services, une fonction de décharges (absorption des déchets par
l'air et la terre) et une fonction de
services d'habitats (air et eau). Ainsi, la dégradation
de l'environnement représente un frein à la croissance
économique du fait de la raréfaction des ressources qu'elle
engendre, diminue le bien-être social à cause de la pollution de
l'eau et de l'air qu'elle provoque et constitue un obstacle à la
réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD).
Au Niger, la dégradation de l'environnement se
manifeste sous plusieurs formes : la pollution (de l'air, de l'eau, du sol et
même sonore), la déforestation, la désertification, les
inondations, les précipitations irrégulières et
très insuffisantes engendrant des crises alimentaires
consécutives etc. Parmi les différentes formes de
dégradation de l'environnement, la pollution atmosphérique occupe
une place importante en ce sens qu'elle participe aux changements
climatiques.
Cette pollution est due à la production de gaz à
effet de serre responsables du réchauffement climatique. La plupart des
gaz à effet de serre (GES) sont d'origine naturelle. Mais certains
d'entre eux sont dus aux activités humaines ou bien augmentent leur
concentration dans l'atmosphère en raison de ces activités. C'est
le cas du dioxyde de carbone (CO2), de l'ozone (O3) et du méthane (CH4).
Le dioxyde de carbone (CO2) est considéré comme principal
polluant de tous les GES (F&D Mars 2008).
Le Groupe d'expert Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat (GIEC) prévoit une augmentation de 1,5 °C à 6 °C
pour le siècle à venir en supposant que l'augmentation des rejets
de GES continue au rythme des 20 dernières années. Suivant
certains scénarios extrêmes, un réchauffement global
provoquerait d'abord une augmentation mécanique du volume d'eau de mer
par dilatation et par la fonte des calottes polaires, qui engloutirait les
terres basses mettant en péril de nombreuses espèces dont
peut-être, par acidification des océans, le phytoplancton qui
produit 80 % du dioxygène que nous respirons et qui absorbe l'essentiel
du dioxyde de carbone dissout dans l'eau de mer.
Au delà de certaines températures, les
rendements agricoles peuvent diminuer jusqu'à 25 % sans fertilisation et
de 10 à 15 % avec fertilisation pour les PVD (CLINE 2007). Les
économies de ces pays reposant sur des secteurs tributaires du climat
(agriculture1, élevage, sylviculture, pêche et
tourisme), en plus des problèmes d'inondation et d'érosion
côtière qu'entraînera la pollution atmosphérique, les
PVD devront encore faire face à une baisse de
1 La population active du Niger est à 80% dans
l'agriculture pluviale sur 10,5% de la superficie qui est cultivable. (INS
Niger 2010)
leurs revenus respectifs et la perte du PIB par tête d'ici
2200 se situe entre 30 à 35 % (STERN 2008).
Il faut savoir que la question de l'environnement n'a pas la
même ampleur partout. De ce fait, la relation entre croissance
économique et environnement peut différer d'un pays à un
autre rendant ainsi les solutions spécifiques ou propres à chaque
Etat (Mouhamadou 2007). L'on observe une augmentation des émissions de
dioxyde de carbone (CO2) par tête dans l'atmosphère
(9.042451*10-3, 16.467628*10-3,
61.139074*10-3, 64.263954*10-3 respectivement pour les
années 1960, 1961, 2006 et 2007) ; (WDI 2008).
Face à cette situation, où de nombreuses
inquiétudes sont émises sur l'avenir de l'environnement national
et planétaire, le but de notre étude est de déterminer:
· quelle est l'effet de la croissance économique sur
les émissions de CO2 au Niger?
· si la libéralisation du commerce international
influence le niveau de pollution et, si tel est le cas, dans quel sens est la
relation.
· Si les émissions de CO2 ne sont elles pas due
à la consommation d'énergie ? Pour répondre à ces
interrogations, des objectifs ont été fixés.
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