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Analyse de la relation développement économique et qualité de l'environnement au Niger: cas des émissions de CO2.

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par Mamane WALIAKOY
Université d'Abomey-Calavi au Bénin - DEA en cours 2011
  

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I. Problématique

Pour réduire la pauvreté, les politiques de croissance économique ont été fortement soutenues par les pays en voies de développement (PVD). La croissance économique n'est possible qu'à travers un développement des activités économiques notamment la production. Or, ces dernières sont responsables des rejets de substances polluantes appauvrissant la couche d'ozone et dégradant l'environnement.

Le code de l'environnement du Niger définit l'environnement comme l'ensemble des éléments physiques, chimiques et biologiques, des facteurs sociaux et des relations dynamiques entretenues entre ces différentes composantes. Il remplit trois fonctions essentielles indispensables au maintien de la vie en général et des activités économiques en particulier : une fonction de réserves de ressources pour la production de biens et services, une fonction de décharges (absorption des déchets par l'air et la terre) et une fonction de

services d'habitats (air et eau). Ainsi, la dégradation de l'environnement représente un frein à la croissance économique du fait de la raréfaction des ressources qu'elle engendre, diminue le bien-être social à cause de la pollution de l'eau et de l'air qu'elle provoque et constitue un obstacle à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Au Niger, la dégradation de l'environnement se manifeste sous plusieurs formes : la pollution (de l'air, de l'eau, du sol et même sonore), la déforestation, la désertification, les inondations, les précipitations irrégulières et très insuffisantes engendrant des crises alimentaires consécutives etc. Parmi les différentes formes de dégradation de l'environnement, la pollution atmosphérique occupe une place importante en ce sens qu'elle participe aux changements climatiques.

Cette pollution est due à la production de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. La plupart des gaz à effet de serre (GES) sont d'origine naturelle. Mais certains d'entre eux sont dus aux activités humaines ou bien augmentent leur concentration dans l'atmosphère en raison de ces activités. C'est le cas du dioxyde de carbone (CO2), de l'ozone (O3) et du méthane (CH4). Le dioxyde de carbone (CO2) est considéré comme principal polluant de tous les GES (F&D Mars 2008).

Le Groupe d'expert Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) prévoit une augmentation de 1,5 °C à 6 °C pour le siècle à venir en supposant que l'augmentation des rejets de GES continue au rythme des 20 dernières années. Suivant certains scénarios extrêmes, un réchauffement global provoquerait d'abord une augmentation mécanique du volume d'eau de mer par dilatation et par la fonte des calottes polaires, qui engloutirait les terres basses mettant en péril de nombreuses espèces dont peut-être, par acidification des océans, le phytoplancton qui produit 80 % du dioxygène que nous respirons et qui absorbe l'essentiel du dioxyde de carbone dissout dans l'eau de mer.

Au delà de certaines températures, les rendements agricoles peuvent diminuer jusqu'à 25 % sans fertilisation et de 10 à 15 % avec fertilisation pour les PVD (CLINE 2007). Les économies de ces pays reposant sur des secteurs tributaires du climat (agriculture1, élevage, sylviculture, pêche et tourisme), en plus des problèmes d'inondation et d'érosion côtière qu'entraînera la pollution atmosphérique, les PVD devront encore faire face à une baisse de

1 La population active du Niger est à 80% dans l'agriculture pluviale sur 10,5% de la superficie qui est cultivable. (INS Niger 2010)

leurs revenus respectifs et la perte du PIB par tête d'ici 2200 se situe entre 30 à 35 % (STERN 2008).

Il faut savoir que la question de l'environnement n'a pas la même ampleur partout. De ce fait, la relation entre croissance économique et environnement peut différer d'un pays à un autre rendant ainsi les solutions spécifiques ou propres à chaque Etat (Mouhamadou 2007). L'on observe une augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) par tête dans l'atmosphère (9.042451*10-3, 16.467628*10-3, 61.139074*10-3, 64.263954*10-3 respectivement pour les années 1960, 1961, 2006 et 2007) ; (WDI 2008).

Face à cette situation, où de nombreuses inquiétudes sont émises sur l'avenir de l'environnement national et planétaire, le but de notre étude est de déterminer:

· quelle est l'effet de la croissance économique sur les émissions de CO2 au Niger?

· si la libéralisation du commerce international influence le niveau de pollution et, si tel est le cas, dans quel sens est la relation.

· Si les émissions de CO2 ne sont elles pas due à la consommation d'énergie ? Pour répondre à ces interrogations, des objectifs ont été fixés.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery