Commercialisation des produits piscicoles et de l'élevage( Télécharger le fichier original )par Malloum BRAHIM MALLOUM MBODOU Adam Barka Tchad - article 2011 |
Communication au colloqueSous thème: la colonisation (1900-1960): le commerce.Thème: la commercialisation des produits piscicoles et de l'élevage(1950- 1966).Adresse: Brahim Malloum M'bodou Titulaire d'un Master recherche : option: Histoire économique, sociale et culturelle du Tchad Doctorant : Université de N'Gaoundéré/ Cameroun Tel: 66210180 Mail: brahimcapi@yahoo.fr RESUME:Le Tchad de manière générale subit une dégradation croissante des ressources naturelles depuis plusieurs décennies. Cette dégradation est accentuée par les sécheresses des années 1972, 1973, 1984 et 1988. Les manifestations néfastes de celles-ci sont entre autres, une diminution de la production agricole, animale et du vert pâturage. Face à ces crises, la population du Mamdi est passée d'une économie traditionnelle à une économie moderne. Cette modernisation concerne les activités de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche par l'introduction des nouveaux outils du travail. Cela conduit à une indépendance économique de la population qui change la lecture des échanges commerciaux. Non seulement l'indépendance économique de la population mais également la création des structures d'encadrement par l'Etat traduit cette modernité des activités agricoles et piscicoles. Cependant, cette modernité ne prend pas en compte les approches sectorielles ou multisectorielles de développement local. La non prise en compte par les politiques économiques des questions environnementales, sociales et même spatiale sont autant des facteurs, qui ne permettent pas le développement du département de Mamdi. Mots clés : Tchad, Lac Tchad, Mamdi, commercialisation, société.
INTRODUCTION :A l'instar des pays au sud du Sahara, le Tchad demeure un pole fondamental dans le cadre de commercialisation des produits piscicole et de l'élevage. De part ces potentialités économiques naturelles, la mise en valeur de ces ressources par les pouvoirs politiques traverse des difficultés sans précédent. A la veille de l'indépendance du Tchad, la pêche est réservée à une catégorie de personnes: les Haddad, et le poisson est vendu sous sa forme séchée sur les petits marchés du sud Kanem par ces derniers. La transaction porte sur de petites quantités, ce qui laisse penser que les circuits de distribution sont assez courts. Cependant les mutations de la pêche ont donné lieu à un élargissement des circuits de commercialisation. Par ailleurs, la modernisation de l'élevage entraîne également une évolution de la commercialisation des produits de l'élevage (viande, peau, lait). Plus d'un million de bovins et probablement deux millions d'ovins circulent ou séjournent dans le département de Mamdi. Cela représente un énorme réservoir de viande, de lait et de peau. D'où l'intérêt de notre thème sur la commercialisation des produits de l'élevage et de la pêche - La commercialisation des produits de la pêche.La commercialisation des produits de la pêche existe parce qu'il y a la demande de ces produits. C'est pourquoi nous étudions d'abord la demande du poisson et ensuite les circuits de commercialisation. Cela nous permet d'analyser les courants commerciaux spécifiques reliant les zones de production et les régions de consommation. - La demande de poissonLa question la plus importante qui se pose à ce sujet est celle de l'homogénéité du marché. Doit-on considérer ce dernier comme composé de consommateurs que leurs goûts incitent à consommer les uns du poisson frais, les autres du poisson fumé ou séché ? L'étude qui est faite au Cameroun entre 1960-1961 a montré que les préférences ou habitudes de consommation varient suivant les ethnies. On distingue par exemple à Garoua, entre les Foulbé consommateurs de poisson séché et les Douala, Bamiléké ou Ewondo qui achètent du poisson frais ou fumé1(*). A première vue, nos enquêtes dans le département de Mamdi confirment cette analyse de préférence ou d'habitude ethniques. A Bol par exemple, 67 % des acheteurs de poisson séché sont originaires du nord du Tchad, et les populations du sud du Tchad ont une préférence pour le poisson frais. Pourtant une étude de préférence exprimée par les consommateurs non forcément satisfaits oblige à dépasser ce point de vue un peu superficiel. La préférence pour le poisson frais n'est pas restreinte à quelques ethnies. Cette préférence est latente partout et se manifeste dès qu'elle a un sens, c'est-à-dire si le poisson frais est disponible. Néanmoins, les critères ethniques peuvent servir de repère commode pour l'appréciation d'un marché. Il faut rappeler par conséquent que l'ethnie en soi ne détermine ni les préférences ni les habitudes de consommation. Elle est un cadre de comportement. * 1 Couty, Ph., 1964, Le commerce du poisson au nord Cameroun, ORSTOM, Paris. |
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